Lorsque Tim Berners-Lee inventa le World Wide Web en 1989, il voulait que sa création puisse être accessible au plus grand nombre et qu'elle devienne un puissant moyen de coopération. Après une période où cette idéologie semblait s'éloigner, le Web 1.0 établissant une frontière technique entre auteurs et lecteurs, elle retrouve son énergie avec le Web 2.0 qui ouvre des interfaces offrant la possibilité aux internautes d'interagir à la fois sur le contenu des pages mais aussi entre eux. Dans la tradition informatique, le versionnage est utilisé pour signifier l'évolution des logiciels. A une version est associée une numérotation composée d'une suite de nombres séparés par des points et ordonnés du plus, au moins significatif. Ainsi le premier nombre fait état des évolutions majeures d'un logiciel, celles qui apportent des fonctionnalités innovantes ou restructurent complètement le logiciel, le deuxième nombre rend compte des évolutions mineures, des ajouts de fonctionnalité et les nombres suivants relatent les défauts corrigés. Lorsque Tim O'Reilly publie sur internet l'article "What is Web 2.0 ?" il désigne ainsi une évolution majeure du World Wide Web. L'évolution ainsi qualifiée concerne aussi bien les technologies employées que les usages. A l'origine le WWW était simplement constitué de pages statiques, écrites dans un langage particulier (le langage html) qui mettait en lien des contenus (images, sons, autres pages). Il était principalement considéré comme un outil de diffusion et de visualisation de données, rarement mises à jour. Une première évolution fut réalisée par des solutions se basant sur un web dynamique où des systèmes de gestion de contenu servaient des pages web dynamiques, créées à la volée à partir d'une base de données en constant changement. Dans une logique d'évolution permanente, les technologies sur lesquelles est fondé internet (html, javascript, CSS…) ont évolué vers un cadre plus défini, plus standard mais plus ouvert et se sont enrichies de concepts novateurs comme les blogs, wikis, tags ou réseaux sociaux, qui ont permis aux internautes de passer du simple statut de récepteur à celui d'émetteur/récepteur. Le terme Web 2.0 n'a pas de sens précis, résultat d'une concertation du www consortium et suscite des débats entre informaticiens, entreprises, utilisateurs du terme comme le relate wikipédia. Mary Hodder, directrice de Dabble, site de partage de vidéos, propose une qualification peut être moins polémique et plus symbolique, "the living Web", que l'on retiendra comme "la toile vivante". Ce qui rend la toile vivante, ce sont les internautes, constamment présents sur les lignes, et qui, pour reprendre l'expression de Tim O'Reilly, produisent une intelligence collective.
Le Web 2.0 est en fait l'Internet d'aujourd'hui,
passé du statut de média à celui de plateforme composant un socle d'échanges entre les utilisateurs et les services ou les applications en ligne.