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1 Suites de fonctions. 2
1.1 Convergence simple. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
1.2 Convergence uniforme. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
3 Séries de fonctions. 10
3.1 Définitions, convergence normale. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
3.2 Applications des résultats sur les suites de fonctions. . . . . . . . . . 11
1 Suites de fonctions.
Définition 1 [Suite de fonctions.] Une suite de fonctions (fn )n∈N est une suite
d’éléments de E, c’est-à-dire que pour chaque n ∈ N, fn : X → E est une application
de X dans E.
Fixons x ∈ X. On peut alors définir la suite (fn (x))n∈N . C’est une suite de nombres
réels ou complexes, dont on sait caractériser la convergence. Si pour chaque x ∈ X,
la suite (fn (x))n∈N admet une limite, on peut définir une fonction f : X → E de la
façon suivante :
∀x ∈ X f (x) = lim fn (x).
n→+∞
fn : [0, 1] → R, x 7→ xn .
1
fn : [0, π] → R, x 7→ sin(nx),
n
converge simplement vers la fonction nulle.
2
L’unicité de la limite d’une suite à valeurs dans E nous assure de l’unicité de la
limite simple d’une suite de fonctions.
De plus, si la suite (fn (x))n∈N satisfait, pour un certain x ∈ X, une certaine égalité
(resp. inégalité large) de la forme ϕ(fn (x)) = 0 (resp. ϕ(fn (x)) ≥ 0) avec ϕ continue,
alors la limite satisfait la même égalité (resp. inégalité) ϕ(f (x)) = 0 (resp. ϕ(f (x)) ≥
0). On dit qu’on a fait tendre n vers l’infini dans l’égalité (resp. l’inégalité).
Considérons l’espace vectoriel C(X, E), avec X ⊂ E, l’espace des applications conti-
nues de X dans E. Ce que montre l’exemple 1, c’est que la convergence simple
ne donne pas la convergence dans C(X, E). Contrairement au cas de Rn , pour avoir
convergence dans C(X, E), il faut demander plus que la convergence composante par
composante. Cela nous amène naturellement à définir une autre notion de conver-
gence qui fait intervenir une norme sur C(X, E).
3
Ce n’est pas la cas pour la suite de l’exemple 1. En effet,
sup |xn − f (x)| = sup |xn | = 1
x∈[0,1] x∈[0,1[
ne converge pas vers 0. En revanche, il est facile de vérifier que la suite converge
uniformément vers la fonction nulle sur [0, a], pour tout 0 < a < 1.
Ainsi, ε > 0 étant fixé, l’entier N qui intervient dans la définition de la convergence
uniforme ne dépend que de ε et pas du point x, alors qu’il en dépend dans la
définition de la convergence simple.
Lorsqu’on étudie une suite de fonctions, on commence toujours par chercher la limite
simple. On étudie ensuite l’uniformité de cette limite.
Il est important de se représenter géométriquement le critère de convergence uni-
forme. Considérons une suite de fonctions (fn )n∈N de I ⊂ R dans R. La convergence
uniforme de la suite vers une fonction f peut s’interprêter de la façon suivante : soit
un ε > 0 quelconque, alors pour tout n assez grand le graphe de la fonction fn est
dans le tube compris entre le graphe de f + ε et f − ε.
Pratiquement, lorsqu’il y a convergence simple, pour définir s’il y a convergence
uniforme, on calcule pour chaque n le maximum de |fn (x) − f (x)| et on montre
sa convergence vers 0. On peut aussi procéder comme suit : pour tout x ∈ X et
pour tout ε > 0, on détermine le plus petit entier Nε,x tel que n ≥ N implique
|fn (x) − f (x)| ≤ ε. Pour cela, on résout l’inéquation |fn (x) − f (x)| ≤ ε. Il y a
convergence uniforme si et seulement si, pour tout ε > 0, maxx∈X Nε,x < +∞.
Enfin, on peut définir un critère de Cauchy uniforme pour les suites de fonctions
et montrer son équivalence avec la convergence uniforme quand les fonctions sont à
valeurs dans R ou C (ou n’importe quel espace complet).
Théorème 1 [Critère de Cauchy uniforme.] Une suite de fonctions (fn )n∈N est
uniformément convergente si et seulement si elle est uniformément de Cauchy :
∀ε > 0, ∃N ∈ N, ∀n, m ≥ N sup |fn (x) − fm (x)| ≤ ε.
x∈X
4
2 Propriétés de la limite uniforme.
Nous avons vu précédemment qu’une limite simple de fonctions continues n’est pas
nécessairement continue. Le théorème suivant montre que la continuité est conservée
en passant à la limite uniforme.
Théorème 2 [Continuité.] Soit (fn )n∈N une suite d’éléments de E qui converge
uniformément vers f ∈ E. Si, pour tout n ∈ N, fn est continue, alors f est continue.
Soit ε > 0. Puisque (fn )n∈N converge uniformément vers f , il existe N ∈ N tel que
ε
∀n ≥ N |fn (x0 ) − f (x0 )| ≤ , ∀x0 ∈ I.
3
Prenons n = N . Par hypothèse, fN est continue donc il existe η > 0 tel que
ε
∀x ∈ I |x − a| ≤ η ⇒ |fN (x) − fN (a)| ≤ .
3
En utilisant le fait que
5
n
2 x
pour lesquelles la convergence n’est pas uniforme. Par exemple, soit fn (x) = 1+n2 n x2 ,
x ∈ [0, 1]. Cette suite de fonctions converge sur [0, 1] vers la fonction nulle (traiter
séparément le cas x = 0 et le cas x 6= 0). Calculons, pour tout n, le maximum de
n n x2 )−n22n+1 x2
2n −n22n x2
la fonction fn . On a fn0 (x) = 2 (1+n2
(1+n2n x2 )2
= (1+n2 n x2 )2 . La fonction atteint
1
donc son maximum en x = √n2n (qui appartient bien àz [0, 1]) et ce maximum vaut
q
n 2n
√2 = et tend vers +∞ quand n tend vers +∞.
2 n2n 4n
Théorème 3 [Interversion des limites.] Soit (fn )n∈N une suite d’éléments de
E qui converge uniformément vers f ∈ E. Soit a ∈ I (ou même a ∈ I, où I est
l’intervalle contenant celles des bornes de I qui sont finies). On suppose que, pour
tout n ∈ N, lim fn (x) = bn existe. Alors
x→a
– lim bn = b existe,
n→+∞
– lim f (x) existe et vaut b.
x→a
En d’autres termes, on peut intervertir les deux limites :
lim lim fn (x) = lim lim fn (x) .
x→a n→+∞ n→+∞ x→a
Démonstration. Montrons d’abord que la limite b existe. La suite (bn )n∈N est à
valeurs dans E qui est complet. Pour montrer qu’elle est convergente, nous allons
montrer qu’elle est de Cauchy. La suite (fn )n∈N est uniformément de Cauchy. Soit
ε > 0. Il existe N ∈ N tel que
ε
∀n, m ≥ N |fn (x) − fm (x)| ≤ .
3
Par ailleurs, par définition de la suite (bn )n∈N , pour n fixé, si x ∈ I est suffisamment
proche de a,
ε
|fn (x) − bn | ≤ .
3
ε
Pour chaque paire d’entiers n et m, fixons x tel que |fn (x)−bn | ≤ et |fm (x)−bm | ≤
3
ε
(x dépend donc de n et m, et c’est pourquoi nous avons besoin de la convergence
3
uniforme). On a
∀n, m ≥ N |bn − bm | ≤ |bn − fn (x)| + |fn (x) − fm (x)| + |bm − fm (x)| ≤ ε.
La suite (bn )n∈N est donc bien de Cauchy. Elle admet une limite b.
ε
∀x ∈ I |x − a| ≤ η ⇒ |fN (x) − bN | ≤ .
3
En utilisant le fait que
2.2 Intégration.
Dans cette section, on prend I = [a, b] avec a < b ∈ R. La question que l’on se
pose est peut-on passer à la limite sous l’intégrale de Riemann ? Si l’on considère
la limite simple, la réponse est négative (on verra un contre-exemple en exercice).
En revanche, elle est positive si l’on considère la limite uniforme, c’est l’objet du
théorème de cette section.
Théorème 4 [Intégration.] Soit (fn )n∈N une suite de fonctions continues de E qui
converge uniformément vers f ∈ E. Alors
Z b Z b
lim fn (x)dx = f (x)dx.
n→+∞ a a
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donc, pour n ≥ N ,
Z b Z b Z b
fn (x)dx − f (x)dx ≤
|fn (x) − f (x)|dx ≤ ε(b − a).
a a a
De même, pour n ≥ N ,
Z x Z x
fn (t)dt − f (t)dt ≤ ε(b − a) ∀x ∈ I,
a a
2.3 Dérivabilité.
Théorème 5 [Dérivabilité.] Soit (fn )n∈N une suite d’éléments de E qui converge
simplement vers f ∈ E. On suppose que
– pour tout n ∈ N, fn est dérivable,
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– la suite de fonctions (fn0 )n∈N converge uniformément vers g ∈ E.
Alors :
– f est dérivable,
– f 0 = g,
– (fn )n∈N converge uniformément vers f sur tout ensemble borné inclus dans I.
La suite (ϕn )n∈N est donc uniformément convergente vers ϕ. On en tire que
f (x) − f (x0 )
lim existe et vaut g(x0 ).
x→x0 x − x0
Refaisant ce raisonnement pour tout x0 ∈ I, on obtient que f est dérivable et que
f 0 = g.
Il reste à montrer le second point du théorème. Soit I une partie bornée de I, x0 ∈ I
et ε > 0. Reprenons l’inégalité (1). En utilisant le fait que
|fn (x) − fm (x)| − |fn (x0 ) − fm (x0 )| ≤ |fn (x) − fm (x) − fn (x0 ) + fm (x0 )|
on obtient
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3 Séries de fonctions.
La
P convergence normale correspond donc au fait que la série (à termes positifs)
kfn k∞ converge.
On peut définir un critère de Cauchy uniforme pour les séries de fonctions. Dans
notre cas, E = R ou C, il est équivalent à la convergence uniforme de la série.
P
Théorème 6 Soit fn une série de fonctions. Elle est uniformément convergente
si et seulement si elle satisfait le critère de Cauchy des séries :
n
X
∀ε > 0 ∃N ∈ N, ∀n > m ≥ N sup fk (x) ≤ ε.
x∈X
k=m+1
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On a encore la condition nécessaire de convergence uniforme suivante.
P
Proposition 2 Si la série de fonctions fn est simplement (resp. uniformément)
convergente alors la suite de fonctions de terme général fn converge simplement
(resp. uniformément) vers 0.
P sin(nx)
Exemple 6 La série est normalement convergente sur R ; on a
n2
sin(nx)
∀n ∈ N ≤ 1,
n 2 n2
1
et est convergente.
n2
Dans cette partie, nous énonçons les résultats concernant la continuité et la dérivabilité
des limites uniformes de séries de fonctions. Il suffit pour les obtenir d’appliquer les
théorèmes de la section précédente (“suites de fonctions”) à la suite des sommes par-
tielles associée à la série. Pour toute démonstration, on utilise le fait qu’une somme
finie de fonctions continues (resp. dérivables) est continue (resp. dérivable). Dans
toute cette section, nous supposerons que l’ensemble que l’ensemble X de départ
des fonctions est un intervalle I de R.
P
Continuité. Soit fn une série de fonctions de E qui converge uniformément vers
S. Si pour tout n ∈ N, fn est continue sur I alors S est continue sur I .
P
Double limite. Soit fn une série de fonctions de E qui converge uniformément
vers S. On suppose que, pour tout n ∈ N, lim fn (x) = bn existe. Alors
P x→a
– bn converge vers b,
∞
X +∞
X
lim fn (x) = lim fn (x).
x→a x→a
0 n=0
P
Dérivabilité. X = [a, b] avec a, b ∈ R, a < b. Soit fn une suite d’ éléments
continus de E qui converge simplement vers S ∈ E. On suppose que
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– pour tout n ∈ N, fn P est dérivable,
– la série de fonctions fn0 converge uniformément vers g ∈ E.
Alors :
0
– SP = g,
– fn converge uniformément vers S sur tout ensemble borné inclus dans X.
En d’autres termes, quand toutes les hypothèses sont vérifiées, on peut dériver
sous le signe somme : pour x ∈]a, b[
∞
!0 +∞
X X
fn (x) = fn0 (x).
0 n=0
P
Intégration. X =]a, b[ avec a ∈ R ∪ {−∞} et b ∈ R ∪ {+∞}, a < b. Soit fn une
suite d’ éléments de E qui converge uniformément vers S ∈ E. Alors
+∞ Z
X b Z b
fn (x)dx = S(x)dx.
n=0 a a
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