LUkraine sera lun de vos dossiers les plus urgents. Comment jugez-vous les lections organises le week-end dernier dans lest du pays ? Federica Mogherini : Cest videmment un sujet crucial, sur lequel javais eu des entretiens pralables avec le prsident ukrainien et le ministre russe des affaires trangres. Il fallait faire en sorte que cette prtendue lection nanantisse pas le processus de Minsk, le premier protocole daccord conclu entre la Russie et lUkraine. Mon souci est que ce canal de dialogue soit prserv.() Vous avez manifest un doute quant lefficacit des sanctions europennes lgard de Moscou. Pourquoi ? Le sujet est lagenda de la Commission comme celui du Conseil des affaires trangres. Les sanctions peuvent tre maintenues, accrues ou rduites en fonction de la situation sur le terrain. Au plan conomique, elles fonctionnent. La question dbattre est celle de leur efficacit au plan politique. Je veux dire : peuvent-elles changer lattitude politique du pouvoir russe ? La question est ouverte et la rponse appartient ce pouvoir. Mais les Europens aussi devront y rpondre. Vous risquez dtre trs vite dtre entirement absorbe par ce qui se droule aux frontires orientales de lEurope Notre responsabilit principale est de veiller tout ce qui se droule nos portes. Si lUnion europenne peut faire la diffrence cest en Moldavie, en Gorgie, dans les Balkans, sur les rives de la Mditerrane et au Moyen-Orient. Notre rle sur la scne internationale sen trouvera renforc. Je serai donc, oui, trs implique dans la situation en
Ukraine, sans que cela masque ce que je compte faire dans le Sud. Nous devons agir sur les deux fronts. Interview de Federica Mogherini en novembre 2014, Le Monde