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Politiques économiques

Exam : question d'actu/10 + questions de cours 2/3 à choisir à 5 pts.

Intro :
La fin du XXème siècle et le début du XXIème ont été marqués par des fluctuations économiques
très importantes. La fin des années 90 a connu une très forte croissance économique (4 à 5% par an
entre 1995-2000 aux Etats-Unis). A partir de 2007, c'est catastrophique avec -5% en Allemagne.
Les 15 dernières années ont été marquées par une mondialisation très importante avec l'émergence
de l'Asie (Chine et Inde). Les prévisions actuelles pour 2010 donne le marché chinois premier
consommateur d'automobiles.
Le retrait du rôle de l'État sur les 15 dernières années même si en 2009 l'État a repris du pouvoir.
C'est notamment le cas au Royaume-Uni, en France moins, aux États-Unis un petit peu aussi.

Est-ce que le concept de nation à encore du sens aujourd'hui ? Les politiques économiques que l'on
va étudier sont nationales. La réponse est nuancé mais affirmative, en particulier parce que la
politique budgétaire et fiscale reste du domaine national. Pour nous européens, l'euro partagé par 17
pays, la politique monétaire et du taux de change n'est plus nationale.

Plan du cours :

Chapitre 1 : L'analyse économique de l'État : le pourquoi de l'intervention de l'État dans la vie


économique.
Chapitre 2 : La politique budgétaire et fiscale qui est encore aujourd'hui strictement nationale.
Chapitre 3 : La politique monétaire, européenne mais qui fait toujours partie des politiques
économiques.
Chapitre 4 : La politique du taux de change : partagée entre les nations et l'Europe.

Chapitre 1 : Analyse économique de l'État

Il s'agit d'expliquer le pourquoi de l'intervention de l'État car cette intervention de l'État n'est pas
inscrite dans le fonctionnement de l'économie libérale. Au début du XXème siècle, l'ensemble des
prélèvements obligatoires représentent moins de 15% du PIB, aujourd'hui 45%.

Section 1 : Problématique générale de l'intervention de l'État

§1 : Définitions

En France, l'État occupe une place très importante dans les décisions économiques. L'État s'occupe
pratiquement de tout dans l'industrie, les transports. L'État est remis en cause parce qu'il est porteur
de bureaucratie, d'arbitraire et de découragement à cause d'une pression fiscale élevée. Des voix
s'élèvent pour demander le cantonnement de l'État dans les domaines régaliens. Lorsqu'on par de
l'État dans ce cours, ce sera une définition large de l'État, c'est-à-dire non seulement l'État au sens
classique du terme avec ses 3 pouvoirs mais aussi l'ensemble des institutions ayant le pouvoir de
promulguer des lois et des règlements dans le but d'exercer une influence dans la vie économique.
Ces institutions agissent grâce à une délégation de pouvoir de l'État classique et elles sont de plus en
plus nombreuses. La Banque centrale européenne a reçu une délégation de tous les gouvernements
qui constituent l'euro. Au niveau national il existe le CSA, l'ART (autorité de régulation des télécom
qui s'occupe de la téléphonie), le Comité de régulation de l'électricité (CRE) chargé de réguler la
production et la régulation d'électricité en France.
§2 : Niveau et affectation de l'impôt

l'État intervient dans la vie économique pour les décisions spectaculaires mais aussi dans la vie de
tous les jours de façon répétitive et continue. Par la fiscalité, chaque fois que l'on achète un produit,
on paye la TVA, la TIPP si c'est l'essence. Le poids croissant des impôts pourrait conduire les
contribuables à contester le paiement de l'impôt. C'est pour cela qu'on a posé un principe général de
non-affectation de l'impôt. Reste la question de l'optimum fiscal : est-ce que l'État va utiliser les
recettes fiscales de façon plus efficiente que les ménages qui ont été ponctionnés. C'est le débat
entre les libéraux et les sociaux-démocrates. Les libéraux soutenant que l'État utilisera toujours
moins bien que les ménages l'argent des impôts.
L'impôt doit en principe garantir l'équité entre les agents économiques. Mais il y a 3 définitions de
l'équité :
– la première est tout simplement l'égalité : tous les individus doivent payer le même impôt (il
est très rare dans l'impôt et fréquent pour les taxes).
– La deuxième est l'impôt proportionnel au revenus : celui qui gagne 2 fois plus paye 2 fois
plus d'impôts (TVA, l'impôt le plus important de France).
– La troisième est l'impôt progressif : celui qui gagne 2 fois plus paye 3 fois plus d'impôts.
C'est le système d'impôt sur le revenu en France où la première tranche est taxée à zéro et la
tranche maximale à 40% d'impôt. La justification de la progressivité réside dans la loi
universelle de l'utilité marginale décroissante. L'ISF a des tranches allant de 0 à 2%.

Le but d'un système fiscal ne doit pas être confiscatoire. Les impôts sont votés chaque année par le
parlement donc de façon démocratique. Cela aussi bien pour les impôts que les dépenses publiques
financées par les impôts sont décidés de façon sérieuse en fonction des préférences collectives de la
population. Or on sait que les préférences collectives ne peuvent pas être déduites des préférences
individuelles. Et pire que les préférences collectives d'une assemblée ne sont pas toujours
transitives.
Transitivité (Paradoxe de Condorcet) : 3 choix possibles A, B et C :
Individu 1 : A B C
Individu 2 : B C A
Individu 3 : C A B

On ne peut pas départager de manière relative. Il faut des éliminatoires pour obtenir que 2 choix.

Si on organise :
A contre B : A gagne avec 2 voix contre 1
B contre C : B gagne avec 2 voix contre 1
C contre A : C gagne avec 2 voix contre 1

Un autre reproche adressé au vote des assemblées démocratiques est donc à la régularité des impôts
et des dépenses publiques. C'est la question des coalitions. Il arrive que certains groupes composant
une assemblée se coalisent pour faire passer des projets qui sont minoritaires sur un vote simple
mais qui deviennent majoritaires par un système donnant-donnant.

2 Projets A B
Individu 1 -2 -2
Individu 2 4 -3 Utilité de + 1
Individu 3 -3 4 Utilité de + 1
Si les individus 2 et 3 se coalisent, ils gagnent chacun une utilité pour les projets.
Les décisions sont-elles prises par les élus ou par les fonctionnaires ? Est-ce que les élus
représentants du peuple ont les moyens de faire des choix optimaux sur des questions extrêmement
complexes dont les dossiers sont montés par des fonctionnaires experts ?
Pour les économistes libéraux, ceci est une raison supplémentaire pour ne pas laisser l'État s'occuper
de tout puisque les hauts fonctionnaires ne sont pas soumis au vote démocratique et à la sanction
des électeurs.
L'État peut s'attribuer 3 rôles différents :
– dans la production
– dans la répartition
– dans la régulation

Nous n'étudierons pas la répartition car c'est la répartition des revenus dont aucune théorie
économique ne peut justifier un degré d'inégalités des revenus qui soit optimal. Personne n'a pu
prouvé que plus d'égalités ou plus d'inégalités favorisent la croissance, l'emploi, etc... Donc le degré
d'inégalité reste une question éthique et philosophique mais les économistes n'ont aucun argument
pour prendre partie.
Mesure par la courbe de Lorentz

Section 2 : L'État producteur

Dans tous les pays modernes, l'État est devenu producteur de biens et services, la France était allée
très loin dans les nationalisations de 1946 (25% de la production dans le PIB par ces entreprises
nationalisées dans les années 60). Par la suite, avec la domination libérale, c'est un phénomène de
privatisation qui est en cours, les banques, le pétrole...
Pourquoi l'État est devenu légitime en tant que producteur dans les années d'après-guerre et
pourquoi est-il moins légitime aujourd'hui ? Pourquoi certains services publics sont financés par
l'usager et d'autres par l'impôt ?

§1 : Rappel sur le fonctionnement de l'économie de marché

Les biens et services privés marchands répondent à 2 caractères spécifiques qui sont le principes de
rivalités et l'exclusion par le prix.
Le principe de rivalité signifie que les biens sont appropriés de façon privative. Un bien peut
satisfaire un consommateur et non pas plusieurs. Donc il faut un système de rationnement puisque
la rareté interdit de satisfaire tout le monde. Les systèmes de rationnement possibles sont le marché,
la file d'attente ou le tirage au sort. Les 2 derniers donnent lieu à création légale ou illégale de
marché, le marché noir, et donc le marché est donc bien le système de rationnement universel.
L'exclusion par le prix signifie que pour qu'un marché fonctionne, il faut pouvoir exclure de la
consommation ceux qui n'ont pas payé le prix.

§2 : Justification de la production
Pour que l'État soit producteur légitime, il faut être sur qu'il fera mieux ou au moins aussi bien que
le marché. Ce sont les situations connues sous le nom d'échec du marché. Il y a 4 situations :

A – Le monopole naturel

Le monopole privé est considéré par les économistes comme une situation sous-optimale parce qu'il
vend peu et vend cher. Lorsqu'un marché se trouve en situation de rendement d'échelle croissant, la
grande taille est un avantage de coût donc les entreprises vont chercher à s'agrandir le plus vite
possible par fusion, acquisition de concurrents et concentration maximale jusqu'à un oligopole se
comportant comme un cartel. Cela peut aller jusqu'au monopole privé.
Dans cette situation, les gouvernements ont pris des mesures de 2 ordres : les Etats-Unis avec les
lois anti-trusts (1911 : Sherman Act) et la France avec les nationalisations.

Marché du pétrole :
En 1911, la Standard Oil devient 33 compagnies, 1 dans chaque Etat
En 1928, 3 entreprises nationales
Aujourd'hui, 5 entreprises mondiales

Le monopole public vend lui au minimum du coût moyen avec profit zéro pour satisfaire le plus
grand nombre de consommateurs. Cela a été le cas avec la SNCF, EDF, GDF, France Télécom.
Pourquoi aujourd'hui la théorie du monopole naturel est très affaiblie ?
Pour 2 raisons : les monopoles publics n'ont pas convaincu tout le monde qui cherche à minimiser
leur cout de production, notamment sur les effectifs. Chaque fois qu'un progrès technique permet
d'économiser du travail, l'entreprise en concurrence est obligée de l'adopter. Mais le monopole n'est
pas obligé de l'adopter et en général ne l'adoptera parce que ce progrès technique serait synonyme
de suppression d'emplois.
Il y a aussi la théorie des marchés contestables. Un monopole privé n'est jamais à l'abri de la
concurrence donc de nouveaux concurrents peuvent apparaître à tout moment à conditions qu'il y ait
libre entrée et libre sortie dans le secteur considéré. La libre sortie signifie qu'un nouveau
concurrent qui créerait une entreprise doit pouvoir éventuellement vendre ses actifs au prix du
marché et récupérer une grande partie de sa mise de fonds initiale par opposition à un capitaliste qui
ne pourrait pas vendre ses actifs et qui perdrait totalement sa mise de fond initial.

B – Les biens collectifs purs

Ce sont des biens et des services pour lesquels on ne peut pas faire confiance au marché car ils leur
manquent un à 2 des caractères, le principe de rivalités et l'exclusion par le prix. Lorsqu'il y a
impossibilité d'exclusion, c'est la situation d'un service qui est consommer par le fait même qu'il est
produit (défense nationale, éclairage public, amélioration de la qualité de l'air). Dans ces exemples
on ne peut pas empêcher un individu qui se trouve sur le territoire concerné de bénéficier du service
dès lors qu'il est produit. Lorsque la rivalité n'existe pas, il n'y a a priori aucune raison d'exclure les
consommateurs potentiels puisque le cout marginal est nul, un consommateur supplémentaire ne
coute rien. C'est le cas des biens indivisibles comme les réseaux routiers, téléphoniques ou
électrique. Chaque consommateur qui utilise le réseau n'empêche un autre de l'utiliser, sauf si le
réseau est saturé, dans ce cas la rivalité réapparait, c'est un effet d'encombrement. Si le réseau est
saturé, il faut faire payer le prix à l'usager.
Exclusion possible Exclusion impossible
Rivalité ou encombrement Biens marchands Biens communs (Gestion des
cours d'eau)
Non rivalité, pas Biens de club (chaines de Biens collectifs purs
d'encombrement télévision hertzienne payantes :
Canal +)

Les biens collectifs purs sont pris en charge par l'État, les biens mixtes sont laissés à l'appréciation
des gouvernements.

C – Les externalités

Une externalités ou effet externe est une production involontaire de biens ou services au profit d'un
tiers sans contrepartie.

A(producteur) ---prod. volontaire---> B(consommateur)


<---paiement du prix---
---production involontaire---> C(tiers)
positive ou négative

Chaque fois qu'il y a un effet externe positif, suite à une production privée, concerne la collectivité
dans son ensemble, il peut être judicieux pour l'État de prendre en charge cette production, de
développer cette production pour maximiser l'effet externe positif. L'éducation par exemple, selon
ce tableau, est un bien marchand car pour l'enseignement primaire l'externalité est la socialisation.
L'enseignement secondaire a pour but d'acquérir les bases de la solidarité nationale. L'enseignement
supérieur est payant, privé car l'effet externe est beaucoup plus faible, l'essentiel de la prestation va
à l'individu lui-même. Pour la santé, c'est la même, pour les enfants et les adolescents, les
externalités sont maximales pour la société car entre 0 et 20 ans, les jeunes coutent de l'argent à
l'État, donc il faut absolument préserver leur santé pour rendre à l'État ce qu'il leur a donné.

Bilan financier /
État

0 20 40 60 100

L'éducation a un effet externe pour les entreprises et devraient payer pour participer à l'éducation.
Elles se défaussent en acceptant de ne payer que la formation technique.

D – Le défaut d'information

Pour que le marché fonctionne correctement si l'information est importante. Si l'information est très
faible, on est en situation d'échec du marché. Ce qui peut conduire l'État à intervenir pour obliger à
consommer des biens ou services qu'il juge indispensables ou interdire la consommation de biens
ou service qu'il juge nuisibles.

Section 3 : l'État régulateur

En tant que régulateur, l'État constitue le cœur de l'activité économique. Cette action de l'État est
légitime dans tous les pays, y compris les plus libéraux. A cause des crises récurrentes du
capitalisme et grâce aux succès des politiques de régulation dans les situations économiques graves.

§1 : La périodicité des crises économiques depuis le XIXème siècle

Les crises économiques endogènes sont apparues avec le capitalisme libéral et sa logique
d'accumulation du capital. Ce sont des crises périodiques qui sont décrites par un Français, Juglar,
caractérisant le cycle majeur du capitalisme. Le cycle long Kondratiev (50 ans), le cycle majeur
Juglar (7-8 ans), le cycle mineur Kitchin (2-3 ans).

Production
90 93 Interventions
00 03 contracycliques
07 10?
Tensions
inflationnistes
82 Chômage
93
03 Crise
Récession
1/3
Expansion
2/3

Temps
Juglar a décrit le phénomène mais ne l'a pas expliqué. L'explication est venue au XXème siècle, elle
est due à l'investissement pendant la période de croissance, les entreprises investissent de plus en
plus puis elles stoppent leurs investissements, ce qui précipite la crise. La crise est due à l'amplitude
de l'investissement, très fort puis faible ou nul.
Ex : avant le choc pétrolier, une entreprise fabriquait 300 grues, un mois après 1...
Alcatel en Bourse en 2000 : 90€, 2003 : 2€

§2 : La justification de l'intervention de l'État

Les crises provoquent le chomage, la faillite de nombreuses entreprises et donc la dispersion de


compétences qu'il faudra ensuite rassembler à nouveau. D'où des gaspillages économiques et
sociaux importants. La régulation étatique aura donc pour effet de lisser la courbe en atténuant les
pics et les creux. C'est une politique anti-cyclique. Depuis 1990, les taux de croissance de la France
ont été compris dans un intervalle [-3 ; +3], amplitude trop forte que l'État voudrait limiter en [+1 ;
+2]. Est-ce que l'État dispose de « régulations scientifiques » ou doit-il subir l'alternance de
politiques économiques de droite puis de gauche ? Des années 60 à 80, il y avait clairement une
opposition forte sur ce terrain, le paroxysme étant entre Mitterrand et Giscard en 81. Depuis c'est
beaucoup moins vrai et les mesures prises par les gouvernements depuis 89 sont les mêmes que ce
soit par les gouvernements de droite ou les gouvernements de gauche.
Section 4 : Les objectifs de la politique conjoncturelle

Les politiques conjoncturelles servent à améliorer l'équilibre macroéconomique à court-moyen


terme dans un horizon de 1 à 3 ans. L'objectif général est d'atténuer le cycle Juglar, mais il y a des
objectifs plus précis qui sont au nombre de 4 :

§1 : Le carré magique et les conflits d'objectifs

Croissance Plein-emploi
s
ilip
Ph
de
be
ur
Co

Stabilité des prix Equilibre


extérieur

La croissance est importante car elle permet de redistribuer quelque chose. En 1963, la CGT a signé
un accord avec le gouvernement pour la redistribution du pouvoir d'achat.
Le plein-emploi qui est écrit dans le préambule de la Constitution de 1948.
Stabilité des prix : l'inflation est un « impôt » sur la trésorerie des entreprises. Donc il ne faut pas
tolérer une inflation nocive (+3%). La politique monétaire est dirigée par des banques centrales
indépendantes dans les pays développés, depuis cela l'inflation est bas.
L'équilibre extérieur est un objectif pour le gouvernement. En zone euro elle est excédentaire, aux
E.-U. déficitaire, en Chine excédentaire, le Japon excédentaire, les pays en développement
déficitaire. L'objectif raisonnable est l'équilibre car un pays excédentaire oblige un autre à être
déficitaire. Un pays excédentaire est un pays qui vit en-dessous de ses moyens, un pays déficitaire
au-dessus de ses moyens.
Les 2 objectifs du haut sont compatibles entre eux, les 2 objectifs du bas sont compatibles entre eux.
Mais les objectifs du haut et les objectifs du bas sont incompatibles entre eux, surtout les diagonales
sont pratiquement impossibles à réaliser.
C'est pourquoi la réalisation simultanée des 4 objectifs est extrêmement rare. Les politiques qui
arrivent à concilier les 4 sont considérés comme des gourous, comme Antoine Pinay qui a réalisé le
carré magique en 1953 : 15% d'inflation en 52 à 1% en 53, il a effectué un emprunt pour diminuer
la base monétaire, le truc en plus est l'avantage fiscal avec exonération des droits de successions.
On s'est fait Pinay !!!
Dans ces conditions, les gouvernements doivent hiérarchiser leurs objectifs en choisissant une
politique favorable à la croissance et à l'emploi ou bien une politique favorable à la stabilité des prix
et à l'équilibre extérieur. Donc relance ou austérité (Stop and Go!!!).
Depuis 30 ans, on remarque que les gouvernements de gauche et de centre-gauche ont pratiqué
plutôt la relance et les gouvernements de droite et de centre-droit plutôt l'austérité. Le
gouvernement Juppé (95-97) a fait clairement une politique d'austérité avec augmentation de la
TVA de 2 points, le gouvernement Jospin (97-02) a baissé la TVA d'un point, a créé les emplois
jeunes et a mis en place les 35 heures favorables à l'emploi.

§2 : Les délais de politiques économiques


Lorsqu'une politique économique est décidée par un gouvernement, ce gouvernement espère des
effets rapides. Mais plusieurs délais vont se cumuler pour retarder l'apparition des résultats. Il y a 4
délais :
– le délais de reconnaissance, c'est le temps nécessaire pour repérer les symptômes du
déséquilibre. Ce délais est très rapide, 1 mois, 2 mois maxi.
– Le délais de mise au point entre le repérage des symptômes et la mise en place de la
thérapeutique. Cette ordonnance est compliquée car les économistes ne sont pas d'accord
entre eux, notamment au sein du même parti politique. On admet en général qu'il faut
plusieurs mois, au moins 3, pour faire toutes les simulations et pour arrêter un plan cohérent.
Le gouvernement Jospin avait décidé dans un premier temps de supprimer les allocations
familiales pour les familles aisées, ils l'ont fait mais 6 mois après en voyant les résultats, ils
sont revenus sur leur décision et on remis en place les allocations sans conditions de
ressources. Le soir de l'élection de Mitterrand, le 10 mai 1981, la passation des pouvoirs
était prévu 15 jours plus tard. Le gouvernement de Raymond Barre s'occupait des affaires
courantes. Le lundi 11 mai, à l'ouverture des marchés boursiers, les marchés allaient chuter,
comme contre le Franc. Le soir du dimanche, Barre appelle Beregovoy, il lui donne les clés
de la Banque de France, lui donne le pouvoir de décider ce qu'il veut et signe ce qu'il veut.
– Le délais administratif est le temps nécessaire entre la décision politique et son application
sur le terrain. Une loi n'est pas applicable sans les décret d'application. Le gouvernement
met des mois voire des années avant de publier des décrets d'application.
– Le délais de réaction de l'économie qui est le temps nécessaire pour que les variables
économiques réagissent positivement aux mesures qui ont été prises. Il faut minimum 6
mois et souvent 12 mois.

On obtient un total d'environ 18 à 24 mois. Villepin a remplacé Raffarin en 2005, 2 ans avant 2007
pour flinguer Sarkozy. La première cohabitation avec l'arrivée de Chirac en 1986 avec des élections
en 1988.

Il y a 3 instruments de politiques économiques et non 4 parce que la politique budgétaire peut servir
à la fois pour la croissance et pour l'emploi, la politique monétaire pour la stabilité des prix et
politique du taux de change pour l'équilibre extérieur.

Chapitre 2 : La politique budgétaire et la politique


fiscale sont des politiques strictement nationales,
politiques qui ont énormément servis en France en 2009.
Cette politique a été pendant 50 ans LA politique universelle utilisée par tous les gouvernements,
depuis les années 30 jusqu'aux années 80. Puis a été progressivement abandonné avec le retour en
force de la politique libérale dans les années 80-90. Il y a une résurgence miraculeuse avec la crise
de 2008 et utilisation massive de cette politique budgétaire dans tous les pays industrialisés.
L'objectif de la politique budgétaire est l'emploi, le moyen d'y parvenir est la croissance.

Section 1 : L'idée de base : le sous-emploi durable justifie l'intervention de l'État

La politique budgétaire consiste à utiliser le solde du budget de l'État comme instrument de la


politique économique. Cette politique a été inventée par Keynes dans les années 30 et utilisée
immédiatement avec des succès éclatant. Il y a un avant-Keynes et un après-Keynes. Avant le
budget de l'État devait impérativement être en équilibre, le dogme de l'équilibre. Après, le déficit
budgétaire est devenu légitime et souhaitable dans certaines situations particulières.
§1 : Mise en cause de la main invisible

C'est l'équilibre automatique du marché qui pour les économistes libéraux doit conduire au plein-
emploi sans intervention de l'État. Selon les libéraux, la récession entraine 2 mécanismes de
régulation automatique. Sur le marché du travail, la concurrence entre travailleur et chomeur fait
baisser les salaires, ce qui pousse à nouveau les entreprises à embaucher et sur le marché du capital,
la baisse du taux d'intérêt pousse les entreprises à reprendre leurs investissements.
Récession => baisse du prix des facteurs => reprise des embauches et des investissements
(Régulation automatique)

Keynes dit 2 choses : le schéma libéral fonctionne peut-être sur longue période, mais « à long-terme
nous sommes tous morts ». C'est pas sûr que ça fonctionner comme ça !!! Il met en place un autre
raisonnement :
Recession => Chômage => baisse des revenus des ménages => baisse de la consommation =>
baisse de la production => plus de chômage....
(Mouvement cumulatif)

Keynes publie en 1932 La théorie de la monnaie et en 1936 Théorie générale. Pour expliquer la
théorie de Keynes, on utilise un schéma d'économie fermée qu'on représente avec les principaux
agrégats économiques. Demande des
entreprises
I

Circuit financier
Demande
D
Y
Production
Nationale
=
Consommation Revenu national
C

Epargne
E
L'épargne n'est pas égal à l'investissement car l'épargne en France par exemple est décidée par 30
millions de personnes, l'investissement est décidé par 3 millions entreprises.
Il y a un cas particulier quand E = I à l'équilibre, lorsque le système keynésien se trouve à
l'équilibre.
Sur les variables, il n'y en a qu'une seule de libre, les autres sont dépendantes. L'investissement. Ce
sont les chefs d'entreprises qui détiennent dans leur main le sort de l'économie nationale.

I = I0 décision arbitraire des chefs d'entreprise pour la collectivité 2 fonctions de comportements


C = f(y)

D = C + I }égalité comptable

Y = D } condition équilibre (O = D au niveau macro)


2) L'équilibre de sous-emploi

Il peut y avoir équilibre économique avec un chômage important alors que l'équilibre général
garantit l'équilibre sur tous les marchés. La fonction de consommation est centrale chez Keynes,
contrairement aux libéraux. Pour Keynes les ménages consomment en fonction de leurs besoins,
l'épargne étant considérée comme un résidu. Pour les néo-classiques au contraire, les ménages
optimisent leur consommation intertemporelle sur plusieurs périodes en fonction du taux d'intérêt.

Néo-classiques
Consommation
Revenus
Epargne

Keynes
monnaie
épargne
Revenus titres
consommation

La fonction de consommation doit respecter 2 propriétés fondamentales :


– lorsque le revenu marginal s'élève de 150€, la consommation marginale augmente dans une
moindre proportion (100€ par exemple). Le rapport ΔC/ΔR étant la proportion marginale à
consommer constante
– Lorsque le revenu total s'élève, de 1500 à 1600€ par exemple, le pourcentage du revenu
consommé diminue, le rapport C/R étant la propension moyenne à consommer qui diminue
lorsque le revenu augmente.

T0 T1 t2
Revenu 1500 1650 1800
Variation de R 150 150
Consommation 1350 1450 1550
Variation de C 100 100
C/R augmente 90,00% 88,00% 86,00%
ΔC/ΔR = 0,67 0,67

I = I0
C = aY+b
D=C+I
Y=D

Ye = D = C + I
= aYe + b + I0
Ye(1-a) = b + I0
Ye = (b + I)/1-a

Pour Keynes, la propension marginale à consommer « a » est un paramètre stable qui prend en
compte le comportement des ménages dans chaque nation. « a » est différent d'un pays à l'autre, aux
E.-U., il se rapprochait de 1, au Japon ou la France se rapproche plus de 0.
Les libéraux considère que a n'est pas stable, notamment Frieman qui affirme que la consommation
des ménages dépend fortement des anticipations de revenus futurs et des variations du patrimoine.
Les études économétriques portant sur les années 30, démontrent la pertinence des hypothèses
keynésienne. Sur la période récente, c'est plus compliqué, les comportements d'épargne sont
beaucoup plus instables et on ne peut pas garantir la stabilité de « a » dans le temps.

Section 2 : Le déficit budgétaire

§1 : calcul du multiplicateur d'investissement

Keynes ne se contente pas de mettre en cause insuffisance de l'investissement privé, il donne la


formule permettant de définir la situation idéale de plein-emploi.
I = 400
C = 0,8Y + 600

Ye = (400 + 600)/0,2 = 1000/0,2 = 5000

Si le plein-emploi Y* = 5500, on a approximativement 10% de chomeurs. Pour faire baisser le


chomage, on doit faire passer Ye de 5000 à 5500, donc + 10%

Donc ΔY = ΔI/1-a
500 = ΔI/0,2
ΔI = 100

1/1-a = 5

L'augmentation de l'investissement n'est pas due au fait que l'investissement est utile mais juste qu'il
y a eu de la demande.

§2 : Le principe d'intervention de l'État, le déficit budgétaire

Puisque les entrepreneurs ne veulent ou ne peuvent pas jouer le rôle de moteur lorsque l'économie
s'essouffle, il faut que l'État agisse directement pour soutenir la demande. La manière la plus simple
est de créer un déficit budgétaire qui viendra s'ajouter à la demande des entreprises et des ménages.
Si les gouvernements appliquaient la théorie de Keynes dans la lettre et dans l'esprit, le déficit
budgétaire devrait apparaître uniquement lorsqu'il y a menace de récession ou récession déclarée.
Un déficit budgétaire systématique, qui dure des années quelle que soit la position dans le cycle
Juglar, n'est justifiée en aucune manière par la théorie keynésienne.

§3 : Formes et financements du déficit

Lorsqu'un gouvernement décide de pratiquer un déficit budgétaire, il lui faut faire 3 choix :
– augmentation des dépenses ou diminution des recettes. Du point de vue comptable il est
strictement équivalent d'augmenter les dépenses de 50 ou de diminuer les recettes de 50. Pas
sur le plan économique : si on augmente les dépenses, c'est l'État qui décide du type de
dépenses qu'il veut pratique, si on diminue les recettes, ce sont les bénéficiaires du cadeau
fiscal qui vont décider de l'utilisation qu'ils en font, en particulier consommation ou épargne.
D'un point de vue keynésien orthodoxe, il faudrait augmenter les dépenses et pas diminuer
les recettes. Les pays à dominante libérale (E.-U., R-U) pratiquent plutôt la réduction des
impôts pour relancer l'économie. George W. Bush a fortement diminué les impôts à la fin de
son mandat pour essayer de contrecarrer la crise. Gordon Brown a fortement baissé la TVA.
Les gouvernements sociaux-démocrates, pays nordiques, France, Italie, pratiquent beaucoup
plus volontiers l'augmentation des dépenses. La diminution des impôts sans diminution
proportionnelle des dépenses publiques est une politique keynésienne et non libérale. Avec
réduction des dépenses, c'est libéral.

a) Investissement ou consommation

Dans le cas où on augmente les dépenses le gouvernement peut augmenter les dépenses
d’investissement (Ex : travaux publics du type barrage, bâtiments, autoroutes…) ou les dépenses de
consommation (Ex : les transferts de type prestations sociales, allocations familiales ou bien les
embauches de fonctionnaires qui constituent une augmentation de masse salariale).
D’un point de vu strictement keynésien, il est souhaitable d’augmenter les dépenses
d’investissements publics puisque ce sont les dépenses d’investissement privées qui sont en
diminution. Deuxième raison : tient au fait que la dépense d’investissement est temporaire tandis
que la dépense de consommation est en général durable.

Ex des plans de relance :


Plan de relance 1975 : Chirac premier ministre et Giscard Président : il y a eu le choc pétrolier fin
75 qui a provoqué une récession en 74 et on est passé de 500 000 à 950 000 chômeurs. Ce qui, pour
l’époque, est un chiffre insupportable et est un chiffre astronomique (aujourd’hui 3 000 000
chômeurs). 2 mesures :
- Construction de tronçons d’autoroutes
- Création de l’allocation de rentrée scolaire qui était un transfert pour aider les familles afin
d’aider pour la rentrée scolaire, à toutes les familles, sans condition de ressource.
Dans les années 81-82 : Mauroy 1er ministre Mitterrand Président : plan de relance essentiellement
par la consommation c'est-à-dire embauche de fonctionnaire ; et augmentation du SMIC et des
allocations familiales.
2009 : avec Fillon an 1er ministre et Sarkozy en Président, lancent un plan de relance de 26 milliards
d’euros : on a essentiellement de l’investissement notamment l’accélération de l’investissement des
entreprises publiques et une partie de relance par la consommation dont la mesure la plus connue
était la prime à la casse pour les achats de voitures neuves.

b) Le financement du déficit budgétaire

Le déficit budgétaire peut être financé par :


- Soit la création monétaire : a été utilisé massivement sous la 4ième République. Il est
aujourd’hui interdit dans tous les pays de la zone euro et dans la plupart des pays
industrialisés. Donc, dans tous ces pays, le déficit est obligatoirement financé par l’emprunt
public.
- Soit par l’emprunt public : c’est l’Etat qui réalise des émissions d’obligations pour des
durées variables entre 10 ans pour les plus courte et 50 ans pour les plus longues avec des
taux d’intérêts en général fixes. Obligations qui sont souscrites par des résidents ou des non-
résidents (à l’étranger). Ex : aux USA, l’essentiel de la dette publique américaine se trouve
dans les mains de non-résidents et notamment des chinois. Pour la France, on estime qu’il y
a un bon 1/3 qui est acheté par des non-résidents.
Lorsque les emprunts arrivent à échéance, l’Etat rembourse donc les détenteurs de titres et réalise
un nouvel emprunt. Donc on ne rembourse pas réellement la dette puisqu’on rembourse la fin de la
dette avec un nouvel emprunt. La position keynésienne orthodoxe c’est un déficit provoqué par une
augmentation des dépenses, dépenses consacrées à l’investissement public, déficit financé par
l’emprunt et surtout déficit temporaire tant que l’investissement privé ne repart pas.
A. Le stabilisateur automatique

Les économistes keynésiens ont approfondi l’analyse du solde budgétaire en période de croissance
et en période de récession. Lorsque l’économie est en croissance rapide, le solde constaté a l’issu
d’un exercice budgétaire est en principe supérieur au solde qui a été voté un an avant. Notamment
lorsque les rentrées fiscales ont été supérieures aux prévisions. On a donc fixé les dépenses mais on
a également voté les recettes : ce sont les taux de fiscalité + des prévisions d’activité économique.
Ce mécanisme spontané qui fait le solde constaté en fin d’année est meilleur ou moins bon que le
solde voté l’année précédente, est donc un mécanisme automatique. On l’appelle stabilisateur parce
que l’amélioration ou la dégradation du solde va exactement dans la bonne direction selon la théorie
keynésienne. Si l’économie se redresse, le solde sera meilleur que prévu, ce qui va dans le bon sens
et si l’économie s’enfonce dans la crise, le solde sera nettement moins bon que prévu (Ex : déficit
important) ce qui soutiendra l’activité économique.
Actuellement, les résultats économiques : USA ont un déficit budgétaire qui représente 12% du
PIB ; la France a un déficit budgétaire qui représente 8% du PIB (mais ne prend pas en compte que
le déficit de l’Etat : relance d’investissement de l’Etat qui est une mesure volontaire + stabilisateur
automatique). Le maximum qui est la norme du déficit, qui veut dire que le pays va bien est de 3%.

Dans les années 90, on a connu une récession (entre 90 et 93) puis une embellie et des années de
forte croissance (98 et 99 notamment), donc pour la France, une croissance de 3,5% de PIB qui est
le meilleur chiffre sur les 30 dernières années. Ces années-là, les recettes fiscales ont été beaucoup
plus fortes que prévue, de l’ordre de 60 milliards de francs que l’on a nommé dans la presse « la
cagnotte de Bercy », en plus de ce qui a été voté. Le gouvernement de l’époque n’ayant pas pu
cacher ce surplus de recette a été, de fait, contraint de le dépenser pour satisfaire toutes sortes de
revendications catégorielles de la fonction publique (Ex : enseignants, infirmières, polices,
pompiers…).

En 2009, on a eu le phénomène inverse, le budget voté à l’automne 2009 prévoyait un déficit


budgétaire d’environ 55 milliards d’euros. Le plan de relance volontaire du gouvernement, 26 000
milliards d’euros, or le déficit final 2009 est d’environ 145 milliards d’euros. La différence est donc
le stabilisateur automatique qui est d’environ 60 milliards d’euros.

Pour les économistes libéraux, notamment ceux qui ont les leviers de commande de l’union
européenne (actuellement dirigée par la commission et le nouveau président …), le stabilisateur
automatique est un mécanisme keynésien acceptable sauf si la dette publique des Etats est trop
importante, auquel cas, leurs emprunts publics supporteront une prime de risque qui augmentera
sensiblement leur taux d’intérêt. Ex d’Etat trop endetté : la Grèce, actuellement est un des Etats les
plus endettés dont la conséquence est que le taux d’intérêt des emprunts publics émis par les grecs
est d’environ 7% alors que le taux d’intérêt des emprunts publics émis par l’Allemagne est de 3,5%.
Les 4 pays les plus endettés de la zone européenne : PIGS : Portugal, Irlande, Grèce, Espagne.

Section 3 : efficacité et effet pervers du déficit budgétaire


La question de l’efficacité est fondamentale : peut-on dire que le déficit budgétaire est un
amortisseur de crise ? Mais son efficacité une fois démontrée restera la question des effets pervers
qui peuvent se révéler plus ou moins grave. Et pour les économistes libéraux, jusqu’en 2009, la
politique keynésienne devait être considérée comme totalement dépassée.

A. L’efficacité
A court terme, la politique keynésienne est efficace. L’effet multiplicateur a été mesuré, par
exemple en France, l’INSEE considère qu’il est compris entre 2 et 3. Les effets positifs se
constatent au bout de 2 ans.
Ex : la prime à la caisse pour l’achat de voitures neuves a complètement stimulé l’industrie
automobile en France, puisque début 2009 les prévisions de vente de voitures par les constructeurs
sur l’année était de -20% à -30% et on termine l’année 2009 en ayant battu tous les records de
ventes de voitures en France.
A chaque fois qu’il ya eu un plan de relance, le PIB a augmenté
B. Les effets pervers

A long terme, les économistes libéraux considèrent que la politique keynésienne a des effets
négatifs très importants. Critiques de la politique keynésienne faite par les libéraux :

a) L’effet d’éviction
Lorsque l’Etat va sur le marché financier pour emprunter des sommes d’argents correspondant à son
déficit budgétaire, il rentre en concurrence avec les entreprises privées qui viennent elles-aussi se
financer par émission d’actions ou d’obligations. Donc le taux d’intérêt des obligations va s’élever,
cette augmentation du taux va décourager une partie des investisseurs privés et donc
l’investissement privé va se restreindre encore plus alors qu’il était déjà faible.

Définition de l’effet d’éviction : désigne un phénomène qui conduit l’activité du secteur public à
supplanter celle du secteur privé. Ici, l’effet d’éviction

L’effet d’éviction par l’emprunt public connaît deux développements :


L’un que l’on doit à Milton Friedman qui explique que lorsque l’État relance ses activités en
augmentant son déficit budgétaire, il fait augmenter le taux d’intérêt sur le marché financier, ce qui
tend à faire diminuer l’investissement privé (effet d’éviction indirect). Son existence, présentée
comme une évidence par les monétaristes, est très controversée parce que :
le lien entre le déficit budgétaire et le taux d’intérêt n’est pas clair ;
l’influence du taux d’intérêt sur l’investissement n’est ni générale ni décisive ;
la réduction du déficit budgétaire pourrait bien contracter les débouchés et conduire les entreprises
à réduire leurs investissements.
L’autre que l’on doit à Barro, le théorème d’équivalence Ricardo-Barro. Lorsque l’État s’endette
pour financer son déficit budgétaire, les agents savent qu’à terme les taux d’imposition vont
augmenter. Ils augmentent alors leur épargne et non leur consommation comme le voudrait le
gouvernement qui procède à la relance (effet d’éviction direct).
Une conception large de l’effet d’éviction partagée par les ultra-libéraux considère que les
dépenses publiques correspondent fondamentalement à un détournement de fonds qui autrement
seraient disponibles pour la dépense privée.
L’effet d’éviction par la fiscalité : lorsque l’État augmente le taux d’imposition, les ménages
diminuent leurs dépenses privées d’un montant équivalent car ils supposent qu’il y a une parfaite
substituabilité entre dépenses privées et dépenses publiques.
on a aussi EFFET D’ÉVICTION INVERSÉ
Cet effet se produit lorsque l'État dégage un excédent budgétaire et que ses recours aux marchés
financiers sont moins fréquents. Alors, l'épargne privée, au lieu d'être mobilisée par les dépenses
liées au déficit de l'État, retourne vers l'investissement productif. Cet effet s'appelle l'effet d'éviction
inversé.
Sur les dernières années, les taux d’intérêts obligataires ont été bas ou très bas, ce qui enlève
beaucoup de pertinence à l’effet d’éviction. Mais depuis 2009 et l’augmentation des primes de
risques sur les pays les plus endettés, l’effet d’éviction retrouve de la pertinence.

b) Le théorème d’équivalence entre emprunt et impôt (Ricardo et Barro)


L’hypothèse faite par les économistes libéraux est celle des anticipations rationnelles à horizon
infinie. Donc les ménages savent que le déficit d’aujourd’hui sera remboursé obligatoirement par un
impôt futur. Peu importe que ce soit dans 10 ans ou dans 100 ans. Un jour ou l’autre, il faudra payer
et pour payer cet impôt futur, les ménages vont commencer à épargner aujourd’hui. Si l’Etat a un
déficit (le flux de l’année) alors il y a une dette (le stock sur toutes les années qui n’ont pas encore
été remboursées) : le remboursement sera fait par l’impôt. Pour les libéraux : déficit = impôt futur.
Donc pour payer cette dette future, le taux d’épargne des ménages augmente et une augmentation de
l’épargne est une catastrophe car c’est une fuite du circuit. Ex le plus flagrant : le Japon a pratiqué
pendant toutes les années 90 des déficits budgétaires énormes suite à une récession très grande
provoquées par une crise financière propre au Japon, jusqu’à 8% du PIB pendant plusieurs années
consécutives et le taux d’épargne des japonais a fortement augmenté.

c) L’effet inflationniste direct


Pour les économistes libéraux, les prix sur un marché s’ajustent plus vite que les quantités, ce qui
veut dire que quand la demande augmente (politique keynésienne) ce sont surtout les prix des
produits qui vont augmenter et non pas les quantités produites.
Pour les keynésiens, il n’y a aucune raison pour que les prix augmentent tant que les facteurs de
production (travail et capital) ne sont pas saturés. L’observation empirique donne plutôt raison aux
keynésiens puisqu’en 2009, les plans de relance keynésiens pratiqués partout dans le monde n’ont
pas provoqué de relance inflationniste

d) Contrainte exercée par la gestion de la dette


Lorsque le déficit est systématique pendant des années ou même des décennies, la dette s’accumule
et représente des sommes considérables. Dans certains pays plus de 100% du PIB, Ex : la Grèce a
130% de dette de son PIB ; il faudrait consacrer la totalité de la richesse du pays pendant plus d’un
an. Les intérêts de la dette payée chaque année peuvent alors représenter, le premier poste de
dépenses de l’Etat. Ex : les intérêts de la dette arrive juste après le budget de l’éducation national.

Y’a-t-il une limite raisonnable ? C’est ce que l’on appelle la soutenabilité de la dette publique :
En théorie l’Etat a une durée de vie infinie et une capacité illimitée à lever des impôts. Pour certains
économistes, le niveau de la dette n’est pas un enjeu mais pour la plupart des experts, il y a une
limite qui dépend de l’acceptabilité de l’opinion publique d’une part et de la réaction des marchés
financiers d’autre part. Au niveau de la zone euro, le traité de Maastricht : fixe les maximas à ne pas
dépasser,
- 3% du PIB pour le déficit budgétaire
- 60% du PIB pour la dette publique
En 2009, tous les pays de la zone euro ont dépassé les 3% et les principaux pays ont dépassé les
60%.

Pour stabiliser le ratio de la dette publique, il faut prendre en compte le taux d’intérêt réel (r = taux
d’intérêt nominal – le taux d’inflation) et le taux de croissance du PIB (g). Si « g » est plus élevé
que « r », le ration dette/PIB diminue lorsque le solde budgétaire primaire est nul.

Experiences historique où on a eu le contraire


1974 : en France,
« g » = 3%,
Le taux d’intérêt nominal « i » = 11%
« p » le taux d’inflation de l’année = 15%
« r » = i – p = - 4%
« g » - « r » = 3%- (-4%) = 7%

1984 : en France
« g » = 1,5%
« i » = 12%
« p » = 7%
« r » = 5%
« g » – « r » = -3,5% situation très défavorable pour l’Etat

Actuellement les autorités de Bruxelles demandent au pays de l’Union Européenne et surtout ceux
de la zone euro, de revenir au plus tôt sous la barre des 3% de déficit par rapport aux PIB. La date
butoir fixée par l’Europe est 2013. La France doit elle-aussi respecter ce calendrier, le
gouvernement français en a fait la promesse mais aucun économiste français sérieux, ne considère
que ce soit possible.

e) Comment rembourser un jour la dette ?


Premier moyen : augmenter les impôts
Deuxième moyen : lorsque la croissance économique est plus forte que prévue et lorsque « g » est
supérieur à « r » (g-r positif).
Troisième solution : c’est l’inflation car l’inflation allège le fardeau de tous les débiteurs qui sont
endettés à des taux d’intérêts fixes. Donc si l’Etat a une dette moyenne au taux de 4% et que
l’inflation s’élève progressivement à 10%, donc le « r » devient fortement négatif. L’inflation est un
impôt déguisé aux bénéfices des débiteurs : tous les préteurs se font tondre par l’inflation et tous les
demandeurs en profitent. Il y a un transfert entre les créanciers et les débiteurs : qui fait que les
créanciers s’appauvrissent car ils touchent un taux d’intérêt de 4% par an alors que le taux est de
10% alors qu’au contraire, le débiteur paye un taux d’intérêt de 4% alors que son salaire suit
l’inflation de 10%. L’Etat est le plus grand débiteur donc il est le plus intéressé à ce que l’inflation
redémarre. Donc s’il avait les cartes en main, il pourrait provoquer l’inflation.

§3 : Effet sur la balance commerciale

La théorie keynésienne a été pensée pour une situation d'économie fermée ou faiblement ouverte.
La mondialisation et l'ouverture des économies nationales affaiblissent le phénomène de l'effet
multiplicateur. Toute relance publique par déficit budgétaire se porte sur la consommation nationale
mais aussi sur les importations. Le multiplicateur est divisé par 2 ou par 3 et tous les plans de
relance en France se sont traduits par un déficit de la balance commerciale très important, y compris
en 2009 pour la France. L'efficacité de la politique keynésienne est inversement proportionnelle au
degré d'ouverture de l'économie nationale. Les pays ayant un faible taux d'ouverture constatent que
c'est efficace : le Japon et l'UE dans son ensemble. Une politique budgétaire qui serait mené au
niveau de l'Union européenne serait très efficace alors qu'une politique budgétaire nationale d'un
pays de l'Union est beaucoup moins efficace. Mais le budget de l'Europe se limite à 1% de son PIB
et il est essentiellement consacré à l'agriculture. Il n'y a pas et il n'y aura pas avant longtemps une
politique budgétaire européenne. La politique budgétaire est revenue en force avec la Crise
financière de 2008, elle a été la principale politique des gouvernements (E.-U., R-U, Allemagne,
Japon, France). Pour réaliser ces politiques budgétaires, les Etats doivent s'endetter.

Croissance forte Croissance faible Dette


Anti-cyclique Contenue
(Véritable pol. Excédent budgétaire Déficit budgétaire (E.-U., R-U, Pays
keynésienne) nordiques)
Explosive
Pro-cyclique Déficit budgétaire Déficit budgétaire
(Grèce, Portugal, France)

Chapitre 3 : La politique monétaire


L'objectif premier de la politique monétaire est la stabilité des prix. Cette politique monétaire a été
confiée depuis 10, 20 ou 30 ans aux banques centrales qui ont donc la charge de fixer à la fois le
taux d'intérêt et la quantité de monnaie en circulation. Compte tenu du fait que la politique
monétaire est beaucoup plus réactive que la politique budgétaire. On demande également à la
politique monétaire d'intervenir en situation d'urgence, notamment en situation de crise aiguë. Elle
est considérée comme la seule politique économique.
Les 3 fonctions de la monnaie

La monnaie a 3 fonction :
– de paiement : elle sert à payer
– d'unité de compte
– de réserve de valeur : elle peut être conservée et elle maintient en principe sa valeur dans le
temps

Avant la monnaie existait le troc et ce système existe encore à l'époque moderne (SEL : système
d'échanges libres) et sont essentiellement utilisés pour des échanges de services, de voisinnage,
particulièrement dans les régions pauvres. Mais le troc est un système très complexe à mettre en
oeuvre car il exige des opérations bilatérales avec un vendeur et un acheteur d'accord sur le prix et
la synchronisation des opérations. La monnaie permet 2 degrés de liberté supplémentaires :
– les opérations deviennent multilatérales
– l'intervenant sur le marché n'est plus obligé de synchroniser l'achat et la vente
Patrimoine

Patrimoine Patrimoine
productif Monnaie
improductif

Revenus Valeurs d'usage Peanuts

Pourquoi un individu conserve de la monnaie ?


– Le motif de transaction explique que l'individu doit payer ses achats courants avec de la
monnaie. Etant salarié, cet individu touche son salaire tous les mois (et si on coupe tous les
arbres, il n'y aura plus de forêts). Il peut épargner la moitié du salaire la moitié du mois.
– Le motif de précaution pour faire face aux aléas de la vie. Des familles conservent en
monnaie plus d'un mois de salaires.
– Le motif de spéculation : le cas le plus intéressant qui pousse certaines personnes à détenir
de très grandes quantités de monnaie qui ne rapportent rien dans l'espoir de sauter sur une
bonne occasion de manière très rapide. Typiquement il s'agit des marchés financiers,
notamment des produits les plus spéculatifs sur ces marchés pour lesquels on peut avoir des
taux de variations dans la même journée de +20% à -20%.

Section 1 : La théorie quantitative de la monnaie

C'est la théorie économique la plus ancienne, elle date du XVIème siècle, même si elle a été
modernisée depuis. Elle a pour but d'expliquer l'apparition de l'inflation par la quantité de monnaie
en circulation. Les Espagnols ont pillé des quantités considérables d'or et d'argent et la théorie
économique était le mercantilisme qui affirmait l'égalité entre la quantité d'or et la richesse d'un
pays. Il y avait 3 fois plus d'or mais les prix ont été multipliés par 4.
Sur sa forme moderne, la théorie quantitative se présente sous la forme d'une équation, celle de
Fischer : Mv=pQ
M = masse monétaire
v = vitesse de circulation de la monnaie (5<v<10)
p = niveau général des prix
Q = production en volume
pQ = PIB en valeur

v est une fréquence, le nombre de fois où la monnaie change de main dans une année pour acheter
la production.
M est composée de billets, de pièces (fiducières) et dépôts à vue (scripturale).

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