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1 Introduction
Cet exposé n’est pas destiné aux spécialistes de théorie des nombres. Il n’ap-
prendra pas grand chose au mathématicien cultivé. Le but est de décrire pour
un lecteur assidu, sans trop de détails techniques, la longue route qui conduit
d’un concept simple, le nombre premier, au problème ouvert le plus important
(probablement) des mathématiques d’aujourd’hui, l’hypothèse ou conjecture de
Riemann.
En parcourant ce chemin, nous chercherons à lever le voile qui entoure encore,
même chez des chercheurs dans d’autres disciplines scientifiques, le fonction-
nement et le concept même de recherche en mathématiques. On y retrouvera,
comme ailleurs, une phase exploratoire, et même expérimentale, suivie d’une
phase de rigorisation et de démonstration.
En se penchant sur les nombres premiers, on verra par des exemples qu’il
subsiste un grand nombre de conjectures simples à énoncer, qui attendent en-
core d’être prouvées ou d’être infirmées. On constatera aussi que les plus grands
mathématiciens se sont trompés, ou ont cru en des preuves bien peu convain-
cantes. Le tout pour le plus grand progrès des mathématiques, qui sont peut-
être, après tout, la plus humaine des sciences.
1, 2, 3, 4, . . . , 2006, . . .
1 + 1 = 2, 1 + 2 = 2 + 1 = 3, . . . .
0+3=3+0=3
1
c’est-à-dire, dans un langage moins savant, pour obtenir un nombre qui ne sert
à rien dans une somme.
Pour éviter certaines additions fastidieuses, on introduit la multiplication :
3 × 6 = 6 + 6 + 6 = 3 + 3 + 3 + 3 + 3 + 3 = 6 × 3.
1 × 4 = 4 × 1 = 4.
Puisque
2 = 1 + 1, 3 = 1 + 1 + 1, . . . , n = 1 + 1 + . . . + 1 (n fois),
tout entier positif peut s’obtenir par additions successives à partir du seul “ato-
me” 1. La “chimie” de l’addition est particulièrement simple.
Pour la multiplication, en négligeant celle par 1 qui ne sert à rien, on trouve
2, 3, 5, 7, 11, 13, 17, 19, 23, 29, 31, 37, 41, 43, 47, 53, 59, 61, 67, 71, 73,
2
ci-dessus montre qu’il existe des paires de nombres premiers dont la différence
est deux :
(3, 5), (5, 7), (11, 13), (17, 19), (29, 31), (41, 43), (59, 61), (71, 73), . . .
On les appelle des nombres premiers jumeaux et on ne sait toujours pas s’il y
en a une infinité.
D’autre part,
4 = 2 + 2, 6 = 3 + 3, 8 = 3 + 5, 10 = 5 + 5, 12 = 5 + 7, 14 = 7 + 7, 16 = 5 + 11,
18 = 7 + 11, 20 = 7 + 13, . . . ,
mais on ne sait toujours pas si tout nombre pair supérieur à 2 est la somme
de deux nombres premiers, une question posée en 1742 par le diplomate ma-
thématicien allemand Christian von Goldbach (1690-1764) dans une lettre
au mathématicien suisse Leonhard Euler (1707-1783), dont nous reparlerons
souvent. L’énoncé, qui n’est ni infirmé ni démontré à ce jour, s’appelle la con-
jecture de Goldbach.
3
5 L’insolence des nombres premiers
La preuve d’Euclide montre l’existence de nombres premiers arbitrairement
grands, sans en exhiber un seul. Malgré l’aide des ordinateurs et plus de deux
millénaires de progrès mathématique, il n’est pas aussi simple que l’on pense
de donner des exemples concrets de nombres premiers très grands. La difficulté
du problème provient de l’absence de formules simples qui donneraient tous les
nombres premiers, ou au moins ne donneraient que des nombres premiers.
Au XVIIe siècle, un ami des sciences, le père minime français Marin Mer-
senne (1588-1648) affirma que les nombres (dits de Mersenne) 2p − 1 sont
premiers lorsque p est premier. Malheureusement, il se trompait car 211 − 1 =
2047 = 23 × 89. Ironie du destin, on notera que le plus grand nombre premier
explicitement connu aujourd’hui est le nombre de Mersenne 230402457 − 1; il
contient 9.152.052 chiffres !
A la même époque, le célèbre magistrat toulousain Pierre de Fermat
(1601-1665) conjectura que tous les nombres de la forme 22 + 1 (n = 1, 2, 3, . . .)
n
4
lorsque m est entier, par exemple :
m
X (2 × 3 × · · · × (k − 1)) + 1 2 × 3 × . . . × (k − 1)
π(m) = − ,
k k
k=2
où [y] désigne la partie entière du nombre réel y (la partie du nombre avant la
virgule). Empressons-nous de les oublier, car elles ne nous enseignent rien sur
l’allure et les propriétés de la fonction π(x).
5
Lorsque j’étais adolescent, en 1792 ou 1793, [...] j’ai trouvé que la
densité des nombres premiers autour de t est 1/ ln t, si bien que le
nombre de nombres
Rx premiers inférieurs à un x donné est approxi-
mativement 2 dt/ ln t.
Dans cette formule, le logarithme népérien de m ln m désigne le logarithme en
base e = 2, 718281.... Pour les familiers du logarithme vulgaire (en base 10)
Log x, on a la formule
Log x
ln x = = (2, 302585092994...) × Log x.
Log e
Pour le mathématicien,
x
ds
Z
ln x = .
1 s
En d’autres termes, ln x mesure l’aire du quadrilatère curviligne représenté sur
la figure ci-dessous.
En particulier,
ln 1 = 0, ln e = 1, ln ex = eln x = x.
L’observation de RGauss entraı̂ne que π(x), pour x grand, doit être approx-
x
imativement égal à 2 lndss , ce qui conduit à introduire la fonction logarithme
intégral Li x définie par Z x
ds
Li x = .
2 ln s
6
Pour x grand, Li x ∼ lnxx au sens suivant : le rapport des deux quantités
s’approche indéfiniment de 1 lorsque x augmente indéfiniment (utiliser la règle
de l’Hospital).
x π(x) Li x x/ ln x
10 4 6 4
102 25 30 22
103 168 178 145
104 1.229 1.246 1.086
105 9.592 9.630 8.686
106 78.498 78.628 72.382
107 664.579 664.918 620.421
108 5.761.455 5.762.209 5.428.711
109 50.847.534 50.849.237 48.254.942
1010 455.052.511 455.055.615 434.594.481
1011 4.118.054.813 4.118.066.401 3.928.131.653
1012 37.607.912.018 37.607.950.281 36.191.205.825
π(x)
lim = 1. (1)
x→∞ Li x
En vertu de la discussion précédente, la conjecture de Gauss est équivalente à
π(x)
lim = 1, (2)
x→∞ (x/ ln x)
7
et il va falloir plus de cent ans pour la prouver.
Comme ce fut souvent le cas, Gauss n’a pas daigné publier ses résultats,
se contentant de les noter dans une des tables consultées, et de le décrire, dans
les termes rappelés plus haut, quelque cinquante ans plus tard, dans une lettre
de 1849 adressée à un ancien étudiant, l’astronome Johann Franz Encke!
Entretemps, le mathématicien français Adrien Marie Legendre (1752-1833)
avait conjecturé en 1798, indépendamment de Gauss, que
x
π(x) =
ln x − A(x)
où A(x) → 1, 08366 . . . lorsque x → ∞.
Gauss Legendre
9 Progresser en algèbre
Quelques notions d’algèbre et d’analyse élémentaires sont nécessaires pour nous
conduire à l’idée de base de la preuve de la conjecture de Gauss.
Soit x un nombre réel et n un entier positif. Proposons-nous de calculer la
somme
S = 1 + x + x2 + x3 + . . . + xn−1 + xn
des n + 1 premiers termes en progression géométrique de raison x. Cela signifie
simplement que chaque terme de la somme est le produit du précédent par x.
Si x = 1, S = n + 1. D’autre part,
x · S = x + x2 + x3 + x4 + . . . + xn + xn+1 = S − 1 + xn+1 ,
ou encore
(1 − x) · S = 1 − xn+1 ,
ce qui donne, si x 6= 1,
1 − xn+1 1 xn+1
S= = − . (3)
1−x 1−x 1−x
n+1
Si −1 < x < 1, c’est-à-dire si |x| < 1, x1−x devient arbitrairement petit
lorsque n grandit indéfiniment. On fait tendre n vers l’infini et on écrit
1
1 + x + x2 + . . . + xn + . . . = (|x| < 1). (4)
1−x
8
Le premier membre est un exemple de “somme d’une infinité de termes” ou,
plus précisément, de série infinie. On l’appelle officiellement la série géométri-
que de raison x, et elle se faufile dans de nombreuses questions différentes de
mathématiques : les théories de la mesure et des fractals n’existeraient pas sans
elle. Ainsi, lorsqu’après un premier pas de longueur 1 mètre, chaque pas est
la moitié du précédent, on a parcouru, après une infinité de pas (si on en a le
courage ou le temps) une distance de
1 1 1
1+ + + ... = 1 =2
2 22 1− 2
1 1 1 1
1+ + 2x + . . . + nx + . . . = .
p x p p 1 − p1x
En multipliant membre à membre toutes ces égalités (à condition que cette
multiplication d’une infinité de facteurs ait un sens, ce qui se justifie, et qu’on
applique à nos sommes infinies les règles de l’addition usuelle, ce qui se justifie
aussi), on trouve, en se souvenant de la décomposition unique de tout entier en
facteurs premiers,
1 1 1 1
1+ + x + ...+ x + ... = . (5)
2x 3 n 1− 1
1− 1
··· 1 − 1
···
2x 3x px
9
Incidemment, la formule (5) pour x = 1 fournit une nouvelle preuve de l’in-
finitude des nombres premiers. On sait en effet que la série (dite harmonique)
1 1 1
1+ + + ...+ + ...
2 3 n
ne converge pas, ses sommes partielles 1 + 21 + 31 + . . . + n1 pouvant dépasser
tout nombre donné en prenant n suffisamment grand. Le membre de droite de
(5), pour x = 1, consiste en un produit sur tous les nombres premiers. Si ces
derniers étaient en nombre fini, ce produit serait lui-même fini et ne pourrait
être égal au premier membre.
On peut à juste titre trouver cette preuve d’Euler nettement plus com-
pliquée et alambiquée que celle d’Euclide. On va voir que sa technique conduit
à une connaissance de la structure de l’ensemble des nombres premiers nette-
ment plus riche que l’approche euclidienne. C’est un exemple, parmi beaucoup
d’autres, du potentiel de généralisation différent que peuvent présenter diverses
preuves d’un même résultat.
10
montrant que
n
1 1 1 ds x − n1−x x
Z
1+ + x + ...+ x ≤ 1 + = ≤
2x 3 n 1 s x x−1 x−1
1 1 1
si x > 1 (par exemple 1 + 22 + 32 + ...+ n2 ≤ 2).
Les nombres complexes sont les couples (x, y) de nombres réels, que l’on écrit
z = x + yi, et sur lesquels on calcule algébriquement en remplaçant à la fin de
l’opération i2 par −1. Par exemple : (3 + 2i)(1 − 4i) = 3 − 12i + 2i − 8i2 =
11 − 10i. On appelle x la partie réelle, notée ℜz, et y la partie imaginaire, notée
ℑz, de z = x + yi. Les nombres complexes de la forme (x, 0) sont identifiés
aux nombres réels. Les nombres complexes de la forme (0, y) sont appelés les
nombres imaginaires, quoiqu’ils soient aussi “réels” (pour le mathématicien)
que les autres. Avec la relativité et la mécanique quantique, les physiciens
ne peuvent plus s’en passer, et les électriciens les utilisent tellement qu’ils ont
dû remplacer la notation i des mathématiciens par j, pour éviter une fâcheuse
confusion avec le symbole de l’intensité du courant.
Pour ceux qui souhaitent voir l’imaginaire, il suffit de représenter géométri-
quement le nombre complexe z = x + yi comme point du plan d’abscisse x et
11
p
d’ordonnée y (plan complexe). La distance x2 + y 2 de z à l’origine 0 est le
module de z et se note |z|. L’angle orienté positivement entre le demi-axe 0x et
la demi-droite 0z est appelé l’argument de z et noté Arg z.
13 Complexes en séries
La série 1 + z + z 2 + z 3 + . . . garde un sens pour z complexe et l’on a encore
1
1 + z + z2 + z3 + . . . = (6)
1−z
lorsque |z| < 1. La série
1 1
1+ z
+ z + ...
2 3
garde un sens pour z complexe et a une valeur finie si et seulement si ℜz > 1.
Dans la formule (6), le membre de gauche est une fonction de z qui n’a
de valeur que si |z| < 1, tandis que le membre de droite est une fonction de
z qui a une valeur pour chaque z 6= 1, ces deux fonctions étant égales lorsque
12
1
|z| < 1. On dit que la fonction 1−z est un prolongement analytique de la fonction
2 n
1 + z + z + . . . + z + . . . . Bien entendu, si |z| ≥ 1 la formule (6) n’est plus
valable; elle donnerait, par exemple, pour z = 2 l’égalité absurde
1 + 2 + 22 + . . . + 2n + . . . = −1 !
Euler Riemann
13
15 Une conjecture qui se fait théorème
La conjecture de Gauss n’entraı̂nant pas celle de Riemann, on peut s’attendre
à ce qu’elle soit moins difficile à prouver. La suite de l’histoire le montre. En
1896, indépendamment l’un de l’autre, et en s’inspirant tous deux des méthodes
de Riemann, le mathématicien belge Charles-Jean de La Vallée Poussin
(1866-1962) (qui détient le record absolu de longévité académique dans notre
Compagnie) et le mathématicien français Jacques Hadamard (1865-1963)
montrent que la conjecture de Gauss résulte du fait que la droite ℜz = 1 ne con-
tient pas de zéros non triviaux de ζ(z), et prouvent qu’ils sont en fait hors d’une
zone contenant cette droite. Le dessin et le schéma qui suivent illustrent la
différence entre la conjecture de Riemann et le résultat de La Vallée-Poussin
et Hadamard.
14
de La Vallée Poussin Hadamard
15
est la fonction zeta, ce qui a motivé Connes en 1996 à chercher une relation
entre une formule de trace en géométrie non-commutative et la conjecture de
Riemann.
De leur côté, les physiciens théoriciens anglais Michael Berry et Jon
P. Keating cherchent à exprimer les zéros de ζ(z) comme valeurs propres de
systèmes quantiques chaotiques. Selon Berry :
Les nombres premiers ont leur propre musique,
et selon le mathématicien russe Yuri Manin :
On souhaiterait espérer que cette ressemblance [mécanique quantique
et théorie des nombres] ne soit pas fortuite, et que nous soyons en
train d’apprendre de nouveaux mots sur le monde dans lequel nous
vivons.
L’approche, quelle qu’ele soit, qui prouvera (ou réfutera) la conjecture de
Riemann ne manquera pas de donner raison à Marcel Proust, lorsqu’il écrit:
Le seul véritable voyage, ce ne serait pas d’aller vers de nouveaux
paysages, mais d’avoir d’autres yeux.
Et il y aura encore des béotiens pour parler de temps perdu, et des boutiquiers
pour croire que la motivation des chercheurs est le prix de 1.000.000 $ offert par
le Clay Institute pour la résolution d’une conjecture déjà retenue par Hilbert
en 1900 comme challenge des mathématiques du XXe siècle, et qui fait plus que
jamais partie des problèmes du troisième millénaire.
17 Bibliographie sommaire
Sources primaires
16
5. Leonhard Euler, Introductio in analysis infinitorum, vol. 1, Bousquet,
Lausanne, 1748. Trad. française Introduction à l’analyse infinitésimale,
vol. 1, Barrois, Paris, 1796.
6. Carl Friedrich Gauss, Lettre à Encke du 24 décembre 1849, Werke, 2,
Königl. Gesell. Wiss. Göttingen, 1866, 444-447.
7. Jacques Hadamard, Sur la distribution des zéros de la fonction ζ(s)
et ses conséquences arithmétiques, Bull. Soc. Math. France 14 (1896),
199-220. Oeuvres, Editions du CNRS, Paris, 1, 189-210.
8. Adrien-Marie Legendre, Essai sur la théorie des nombres, Courcier,
Paris, 1798.
9. Bernhard Riemann, Ueber die Anzahl der Primzahlen unter einer ge-
gebenen Grösse, Monatsber. Berliner Akad., 1859. Traduction française:
Sur le nombre des nombres premiers inférieurs à une grandeur donnée,
Oeuvres mathématiques, Blanchard, Paris, 1968, 165-176.
Sources secondaires
1. Raymond Ayoub, Euler and the Zeta Function, Amer. Math. Monthly
81 (1974), 1067-1087.
2. Paul T. Bateman and Harold G. Diamond, A Hundred Years of
Prime Numbers, Amer. Math. Monthly 103 (1996), 729-741.
3. Paula B. Cohen, Sur la mécanique statistique d’après les travaux de
Bost-Connes, Les nombres. Problèmes anciens et actuels, Ellipses, Paris,
2000, 150-163.
4. J. Brian Conrey, The Riemann Hypothesis, Notices Amer. Math. Soc.
50 (3) (2003), 341-353.
5. Jean-Paul Delahaye, Merveilleux nombres premiers. Voyage au coeur
de l’arithmétique, Belin-Pour la Science, Paris, 2000.
6. Persi Diaconis, Patterns in Eigenvalues : the 70th Josiah Williard Gibbs
Lecture, Bull. Amer. Math. Soc. 40 (2003), 155-178.
7. Marcus du Sautoy, La Symphonie des nombres premiers, Héloı̈se d’Or-
messon, Paris, 2005.
8. Harold M. Edwards, Riemann’s Zeta Function, Dover, New York, 2001.
9. Andrew Granville, Nombres premiers et chaos quantique, Gazette des
mathématiciens 97 (2003), 29-44.
10. Nicholas M. Katz, An Overview of Deligne’s Proof of the Riemann
Hypothesis for Varietes over Finite Fields, Mathematical Developments
Arising From Hilbert Problems, F.E. Browder ed., Proc. Symposia Pure
Math. XXVIII, Amer. Math. Soc., Providence, 1976, 275-305.
17
11. Gilles Lachaud, L’hypothèse de Riemann. Le Graal des mathématici-
ens, Dossiers de La Recherche No. 20, octobre 2005, 26-35.
12. Jean Mawhin, Charles-Jean de La Vallée Poussin et le théorème des
nombres premiers, Les nombres. Problèmes anciens et actuels, Ellipses,
Paris, 2000, 75-92.
13. Barry Mazur, Pourquoi les nombres premiers ? Dossiers de La Recher-
che No. 20, octobre 2005, 20-24.
14. Olivier Ramaré, Cent et un ans après Hadamard et de La Vallée Pous-
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93-102.
15. Paolo Ribenboim, The New Book of Prime Records, Springer, New York,
1996.
16. Karl Sabbagh, The Riemann Hypothesis. The Greatest Unsolved Prob-
lem in Mathematics, Farrar, Strauss and Giroux, New York, 2002.
17. Wolfgang Schwarz, Some Remarks on the History of the Prime Num-
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J.P. Pier ed., Birkhäuser, Basel, 1994, 565-616.
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Les génies de la science No. 12, Pour la Science, Paris, Novembre 2002,
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miers, Coll. Que sais-je ? No. 571, Presses Univ. France, Paris, 1997.
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Solvers, A K Peters, Natik, Mass., 2002.
18