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Déclaration sous serment d'Hana Whitfield

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Déclaration sous serment d'Hana Whitfield


Adresse: 661N. Occidental Boulevard Los Angeles, California 90026
Le 8 août 1989
(source: Affidavit of Hana Eltringham Whitfield)

Mon nom est Hana Eltringham Withfield. J'ai vécu dans la Scientologie pendant 19
ans, de mars 1965 à août 1984.

J'ai passé la plupart de ces années, en particulier les dix dernières, dans un état de
délabrement émotionnel, psychique et physique. Ce fut l'expérience la plus
humiliante et la plus dégradante de ma vie. Actuellement, je continue d'en subir les
conséquences: cauchemars fréquents, crises d'angoisse et maux de tête lancinants.

1. Mes débuts dans la Scientologie


2. Volontaire pour rejoindre la Sea Org
3. Sévères punitions à bord de l'Avon River
4. OT 3 : un récit historique délirant signé Ron Hubbard
5. Remise en état précipitée de l'Avon River, sous la menace de sanctions encore
plus sévères
6. La " technologie de management " scientologue
7. Mon parcours à travers les montagnes russes de la Scientologie
8. Le RPF, sorte de goulag scientologue
9. Ma migraine, attrapée " par ma faute "
10. Débarquement discret de la Scientologie à Clearwater
11. Mon assignation au RPF
12. Pire que le RPF : le RPF du RPF
13. Retour dans la secte sous les menaces scientologues après ma première fugue
14. Mon deuxième départ de la Scientologie
15. Ma réintégration volontaire dans la Scientologie, puis mon départ définitif

1. Mes débuts dans la Scientologie

J'ai rejoint la Scientologie pour la première fois en mars 1965 à Johannesburg, en Afrique

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du Sud. J'étais alors fascinée par le livre de Ron Hubbard, La Dianétique, la puissance de
la pensée sur le corps, présenté comme une science révolutionnaire du mental humain. Ce
livre prétendait que l'être humain était capable de se libérer de toutes ses réactions
négatives et d'atteindre un état parfait appelé Clair. Il prétendait que, grâce à la Dianétique,
l'être humain échappait définitivement aux douleurs, maladies de toutes sortes, infections ;
et qu'il jouissait désormais d'une parfaite santé sur les plans psychologiques, émotionnels et
physiques. Il promettait en plus un QI beaucoup plus élevé, et une multitude d'autres
bienfaits encore...

Vers la fin de la même année, je me trouvais en Angleterre pour étudier des cours plus
avancés en Scientologie.

2. Volontaire pour rejoindre la Sea Org

En 1967, je fus invitée à rejoindre l'élite de la Scientologie, dans le cadre d'un projet
maritime. Ron Hubbard s'est lancé dans cette aventure essentiellement pour deux raisons:
échapper aux lois des différents pays et organiser l'expansion de son empire scientologue à
l'abri des ingérences gouvernementales.

En octobre 1967, le Projet Maritime s'est concrétisé sous l'appellation de Sea Org,
composée d'une flottille de plusieurs navires. J'ai fait partie des volontaires pour rester à
bord et signer un contrat d'engagement d'une durée d'un milliard d'années envers Ron
Hubbard et ses buts.

3. Sévères punitions à bord de l'Avon River

Les six premiers mois à bord de l'Avon River avec Ron Hubbard ont été agréables et
exaltants. Mais ensuite j'ai vécu des moments très pénibles à cause des fréquents accès de
colère de Ron Hubbard, pendant lesquels il hurlait et nous harcelait parfois durant des
heures.

Nous étions parfois sévèrement punis pour avoir commis des erreurs. Le cas de Terry
Dickensen, ingénieur d'origine australienne, est édifiant. Terry n'avait pas installé
l'équipement radio à bord de l'Avon River dans les délais fixés par Ron Hubbard, et la
décision de l'Ethique me choqua profondément. Terry était condamné à manger à l'écart du
reste de l'équipage jusqu'à ce que le matériel commandé à New York fût réceptionné et
opérationnel à bord de l'Avon River. Plus tard, Terry fut frappé d'interdiction de
sommeil aussi longtemps que l'équipement radio ne serait pas en état de
fonctionnement, peu importait le temps nécessaire. S'il s'endormait, l'interdiction de se
restaurer en compagnie de l'équipage deviendrait définitive et, par la suite, il serait obligé
dormir sur le pont sans oreiller ni couverture. Cela prit cinq longues journées et cinq
longues nuits avant que le matériel arrivât de New York et fût enfin installé.

A l'époque, j'étais l'officier chargée de veiller à la bonne application de l'éthique et j'avais

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la mission de veiller à la bonne exécution des ordres de punition. Pendant cette attente qui
paraissait interminable, Terry et moi-même étions privés de sommeil. Je n'avais pas le droit
de dormir car je devais veiller à ce que Terry ne dormît pas non plus. Terry ne se remit
jamais de cette expérience et quitta la Sea Org peu de temps après, complètement brisé.

Un peu plus tard, Ron Hubbard a rompu une relation que j'avais avec un autre membre de
la Sea Org. (Je n'étais pas au courant à l'époque qu'Hubbard avait l'habitude de s'entourer
lui-même de cadres féminins et avait manifesté sévèrement sa rancoeur contre l'une d'elles
qui voulait quitter son travail pour se marier).

4. OT 3 : un récit historique délirant signé Ron Hubbard

Au début de l'année 1968, le cours OT 3 était publié. OT 3 est un guide de "très haut
niveau" qui révèle que "des milliers d'âmes furent massacrées il y a 75 millions d'années,
puis furent emprisonnés dans des corps". J'étais considérée comme prête à me lancer dans
ce cours. Je me souviens de ma stupéfaction lorsque je découvrais pour la première fois ces
matériaux et l'histoire d'OT 3. Je croyais qu'il s'agissait d'une plaisanterie ou le produit de
l'imagination de l'auteur de science-fiction qu'était Ron Hubbard.

Cependant, je me suis fait un devoir de le lire, relire et réétudier cette histoire en jouant le
jeu le plus honnêtement possible. (Toute pensée opposée au contenu des cours trouve son
explication détaillée dans la Scientologie. Hubbard affirmait que les gens incapables de
progresser dans les cours ne pouvaient qu'avoir des problèmes: drogue, cycle d'actions
préalables inachevé, relation avec une personne suppressive, méfaits non avoués, ou tout
autre problème "source de maladies"). J'ai finalement achevé ce cours plus d'un an après.
Ainsi, des milliers d'esprits qui furent persécutés il y a 75 millions d'années ont été
libérés de mon corps pour aller s'incarner ailleurs et vivre leur propre vie chacun de
leur côté...

Cela m'a prit de nombreuses années, après avoir quitté la Scientologie, avant de prendre
conscience à quel point ces procédures d'audition n'étaient qu'une escroquerie. J'ai réalisé
que toutes ces "thérapies" ne font qu'employer des techniques provoquant un état de transe
de plus en plus profond et générant des "drogués de l'audition" dont le seul but dans la vie
n'est plus rien d'autre que de passer au prochain niveau "élevé". Les victimes de la
Scientologie qui continuent de vivre dans cet état de conscience altérée finissent à l'état de
robots programmés et consacrent tout leur temps, leur énergie et leur argent dans la
Scientologie.

5. Remise en état précipitée de l'Avon River, sous la


menace de sanctions encore plus sévères

Plus tard en 1968, on m'ordonna de voyager à bord de l'Avon River ; de La Goulette,


Tunisie, à Melilla, Maroc espagnol ; pour liquider certains projets non terminés et laissés à
l'abandon pendant la visite de l'équipe Flag. L'Avon River n'était pas en état de naviguer.

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La pompe d'entrée de la chaudière était défaillante et la pression dans les cylindres du


moteur à vapeur était trop faible.

En tant que capitaine, j'ai annoncé cette nouvelle à Hubbard. Il m'a immédiatement mise
en condition de " risque ", de laquelle je ne pourrais sortir que lorsque le bateau serait prêt
à larguer les amarres. L'équipage entier et moi-même devions nous consacrer avec fébrilité,
pendant 7 jours consécutifs et à raison de deux ou trois heures de sommeil par jour, à un
travail de Titan, à démonter et nettoyer le condenseur, à vider et nettoyer la gigantesque
chaudière, ainsi que les tuyauteries vapeur entre la chaudière et le condenseur en passant
par le moteur principal. Au bout de 7 jours, un des assistants de Ron Hubbard m'a menacé
de me mettre en plus basse condition d'éthique si le navire ne pouvait pas partir dans les 24
heures. Pour éviter des contraintes et des punitions encore plus sévères, j'ai fait rapidement
remonter le moteur, en utilisant de vieux segments usés pour le remontage du piston.
L'Avon River put enfin quitter La goulette et l'équipage reprendre un rythme de sommeil
normal.

6. La " technologie de management " scientologue

En mars 1969, je fus assignée au poste d'Officier Commandant à l'AOLA (Advanced


Organization in Los Angeles) et un peu plus d'un an après, à celui de Commodore Adjoint.
Les deux postes ont été créés par Ron Hubbard.

Le travail était très pénible. Les jours où je recevais 10 à 15 ordres contradictoires de


la part de l'équipe senior de management Hubbard n'étaient pas rares. Pire encore, les
ordres devaient toujours être exécutés IMMEDIATEMENT, si bien que toute tentative de
discussion ou de coordination de ces ordres restait vaine.

7. Mon parcours à travers les montagnes russes de la


Scientologie

En plus de ces dilemmes administratifs auxquels j'étais confrontées à cette époque,


Hubbard m'ordonna de reprendre le niveau OT3 et de continuer de m'auditer à ce niveau.
Malgré mes réticences, j'ai obéi pour me conformer au fait que " Ron Hubbard sait toujours
ce qui est bon pour nous ". Pendant le reste de l'année 1969 et toute l'année suivante, j'ai
audité à ce niveau quasiment chaque jour. Peu à peu je souffrais de plus en plus
psychologiquement, émotionnellement et physiquement.

Je me sentais comme si ma personnalité se fragmentait, comme si j'éclatais en des milliers


de morceaux de moi-même. Je me sentais vidée de mon énergie et me désintéressait de
tout. Je voulais seulement m'enfuir, dormir, et oublier le monde de la Scientologie et de la
Sea Org que je connaissais. J'étais très inquiète de ce qui m'arrivait, mais bien que j'en
rendais compte fréquemment, les superviseurs des cas se contentaient de répondre qu'il
fallait continuer. Je continuais donc de me persuader que le temps et la persévérance
arrangeraient les choses. Il n'en était rien en fait... Je me sentais complètement vidée

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physiologiquement et émotionnellement, amorphe, sans énergie. Je ne comprenais pas


pourquoi et je me posais de plus en plus de questions.

A mon retour à bord du navire de Flag en 1970, je fus assignée à plusieurs postes de cadre
assistant de Ron Hubbard. Je continuais de lutter contre la fatigue et la lassitude qui
m'habitaient sans cesse dans les années qui suivirent, à travers les hauts et les bas selon les
faveurs et disgrâces prononcées par Ron Hubbard, la disgrâce d'un Comité d'Évidence
(sorte de tribunal scientologue), la sanction prononcée par un Ron Hubbard lunatique de ne
plus jamais me réintégrer à un poste de cadre, sanction vite oubliée et avant même qu'elle
fût appliquée, j'étais de nouveau en position favorable...

8. Le RPF, sorte de goulag scientologue

Au début de 1974, Ron Hubbard a institué le RPF (Rehabilitation Project Force) à bord du
navire Apollo. Était assignée au RPF toute personne perçue aux yeux de Ron Hubbard
comme un comploteur ou un espion contre lui, ou toute personne qui lui semblait avoir de
mauvaises pensées à son sujet.

Le RPF était présenté comme un système conçu pour donner une chance aux adeptes
récalcitrants de se réhabiliter en utilisant les techniques de Ron Hubbard. En fait, c'était
une sorte de camp de travail dont les membres vivaient, se nourrissaient et travaillaient
dans des conditions sordides et dégradantes, et où il était strictement interdit de parler à qui
que ce soit. Les RPFers étaient complètement isolés du reste de l'équipage. Un soir, je les
ai aperçus sur le pont arrière. Ils mangeaient avec leurs doigts des restes de nourriture
prélevés dans un seau. Ils se tenaient debout autour d'un pot en engloutissant des
restes avec leurs mains, comme des affamés. Depuis ce jour, le RPF et ce qu'il représente
me font véritablement horreur, et j'ai progressivement développé une crainte de plus en
plus importante de Ron Hubbard et de son organisation.

9. Ma migraine, attrapée " par ma faute "

Au début des années 70, Hubbard a supervisé personnellement mes auditions pendant
plusieurs années. J'étais en séance pratiquement chaque jour. Peu à peu, on m'a persuadée
d'être la cause du " mauvais fonctionnement " de l'audition sur moi. C'était une règle de
base d'admettre que Ron Hubbard n'avait jamais tort, que les techniques d'audition qu'il a
conçues étaient " infaillibles ". Face à une telle croyance à laquelle j'adhérais
complètement, la seule cause de défaillance ne pouvait provenir que de moi-même, que de
mes supposées " intentions malveillantes ".

Un jour de 1974, j'ai attrapé une migraine au cours d'une autre série de séances d'auditions
ordonnées par Ron Hubbard. Rien n'a pu être fait depuis ce jour pour en finir avec ce mal
de tête. Par la suite, j'ai continué et continué jour après jour pendant le reste de la
semaine... et continué la semaine suivante... puis semaine après semaine... et depuis cette
époque, je souffre d'une migraine chronique. Environ deux à trois fois par semaine, je

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souffrais au point que j'en étais incapable de travailler. Je n'arrivais à supporter cette
douleur lancinante qu'en restant allongée au lit, le menton collé aux genoux, à attendre
deux ou trois heures que cela se passe.

A cette époque, je devenais progressivement paranoïaque au sujet de mes " intentions


malveillantes ". Parce qu'il était interdit de remettre en cause la " technologie " de
guérison ou la " philosophie " de Ron Hubbard, ma migraine pouvait être ne pouvait
être due qu'à moi-même. J'avais " certainement " quelque chose à me reprocher, un acte
jamais avoué que j'aurai commis dans le passé, quelque chose de mauvais en moi que je
n'ai pas le courage de dévoiler. Ron Hubbard demanda de poursuivre les séances, mais
elles ne permirent jamais d'en finir avec ce mal de tête, qui tantôt s'atténuait légèrement,
tantôt s'empirait sérieusement.

10. Débarquement discret de la Scientologie à


Clearwater

De fin 1975 à mars 1982, j'ai logé et travaillé à l'Hôtel Fort Harrisson, au 210 avenue Fort
Harrisson à Clearwater, en Floride. La Sea Org a débarqué à terre à la fin de 1975 dans ce
nouveau quartier général. Hubbard a totalement orchestré ce déménagement à sa manière,
en utilisant des noms de façade afin que l'installation de la Scientologie pût passer
inaperçue. Sa propre agence de renseignements, le Guardian Office, chargée d'opérer
secrètement contre tous ceux qui osent s'opposer à lui, l'a assisté dans son subterfuge
pendant et après le déménagement.

A partir d'octobre 1975, j'ai tenu plusieurs postes senior à Flag, nom donné à
l'organisation hébergée à l'Hôtel Fort Harrisson et dans des bâtiments environnants. J'étais
un officier de l'Organisation Flag Service, la branche de niveau le plus élevé des Etats-
Unis, qui délivrait des cours et entraînait les scientologues.

En tant que membre du personnel, j'étais au courant de la mauvaise réputation de la


Scientologie auprès du public. Mais à cette époque, je n'ai jamais été mise au courant des
opérations secrètes menées par le Guardian Office contre Gabriel Cazares, maire de
Clearwater ; ou de la conspiration de meurtre contre Mike Meisner pour l'empêcher de
dévoiler ce qu'il savait au FBI à propos du Guardian Office ; ou des opérations secrètes
menées contre les organismes fédéraux comme la FDA (Food and Drug Administration) ;
ainsi les opérations d'infiltration dans de nombreuses agences gouvernementales comme
l'IRS (le fisc américain) et le Département de la Justice. Je n'étais pas du tout au courant
non plus de la tentative de compromission du juge de Floride, Richie, moyennant 250.000
dollars, alors qu'il avait en charge une affaire contre la Scientologie. Heureusement, cette
opération fut un échec.

Durant ces années passées à Clearwater, je savais que la Scientologie avait mauvaise
réputation et était largement critiquée par les habitants de Clearwater comme le montraient
les marches de protestation dans le quartier de l'Hôtel Fort Harrisson. Des porte-parole du
Guardian Office nous racontaient que les attaques étaient orchestrées par des ennemis de la
Scientologie comme les instituts psychiatriques, le FBI et la CIA. Je croyais naïvement à

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ces informations à l'époque car c'était la seule source dont on disposait. L'interdiction à tout
le personnel de lire les journaux et les magazines avait pour but de nous empêcher
d'apprendre les nouvelles négatives concernant la Scientologie. On n'avait pas le droit non
plus de regarder la télévision, et de toute façon, les téléviseurs ont été retirées de toutes les
chambres de l'hôtel.

Mon moral et ma santé continuaient de se dégrader progressivement au fil des années


passées en Floride, et je luttais pour conserver une apparence normale. Je continuais de
travailler au mieux de mes capacités, mais j'ai fréquemment été contrainte d'abandonner
mon poste de travail à cause de cette migraine. Je commençais à avoir des idées suicidaires
car je ne voyais aucun moyen de sortir de cet état et croyais que la cause était à l'intérieur
de moi-même. Parfois, particulièrement quand mon mal de tête reprenait de plus belle, je
songeais à la façon de pouvoir mettre fin à mes jours. Je décidais que, pour protéger la
réputation de la Scientologie (je ne me rendais pas compte à l'époque à quel point j'avais
été dupée par Ron Hubbard et la Scientologie), je passerais à l'acte dans un endroit éloigné
de Clearwater et en prenant soin de détruire mes papiers d'identité auparavant. Je confiais
ces pensées à mes auditeurs, puis continuais de vivre et travailler comme si tout était
normal.

11. Mon assignation au RPF

En 1978, je fus assignée au RPF à Fort Harrisson en raison de mes pensées critiques à
l'égard de Ron Hubbard et de la Sea Org. La nouvelle m'a complètement abasourdie. Je fus
emmenée sur les lieux du RPF par une escorte musclée, composée de deux individus de
plus de 1,90m. Ils m'ont enfermée dans une pièce sans fenêtre pendant 24 heures. J'étais
sous une surveillance permanente et dormait sur un matelas posé au sol, sans drap ni
couverture. Je suis restée éveillée toute la nuit, tantôt en larmes, tantôt prostrée, vidée de
toutes sensations et de toutes pensées. J'avais une folle envie de m'enfuir mais je ne
pouvais pas, et je devais finalement me confronter pour essayer de débusquer le mal en
moi. J'avais l'impression d'être scindée en plusieurs personnes : l'une tout à fait normale,
humaine, mais en état de choc ; l'autre froide, calculateur, pleine de mauvaises intentions et
cherchant à nuire au bonheur d'autrui ; et enfin une autre personne confuse, perplexe,
incapable de déterminer laquelle de ces deux personnalités me correspondait le mieux. Je
n'arrivais plus à penser quoi que ce soit et ne pouvait plus rien ressentir.

J'ai demandé à ce que mon cas fût examiné par un Review Board. Mais ils n'étaient pas
enclin à me rencontrer personnellement et jugèrent d'emblée que je méritais cet
assignement au RPF.

Les RPFers vivaient complètement à l'écart du personnel " normal ". Ils dormaient,
passaient leurs journées et mangeait souvent dans le parking souterrain de l'Hôtel
Fort Harrisson, au milieu des gaz d'échappement. Il leur était interdit de parler, de se
mêler et de manger avec les gens " normaux ". Ils devaient porter des vieilles
salopettes de travail et ressemblaient à des clochards. Ils leur était interdit de faire
leur toilette et de se coiffer. Même sous le climat incroyablement chaud et humide de
l'été en Floride, ils n'avaient pas le droit de porter des vêtements plus légers.

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Les RPFers devaient toujours se déplacer en courant. Ils n'avaient jamais le droit de
marcher. Ils devaient courir en permanence durant les travaux de nettoyage des
toilettes et des salles de bains, quand ils s'occupaient du tri des ordures ou quand ils
montaient et descendaient les 12 étages de l'Hôtel Fort Harrisson en transportant des
seaux, balais, ou tout autre matériel de nettoyage. Ils n'avaient pas le droit
d'emprunter les ascenseurs, même celui de service.

Pour empêcher que des inspecteurs municipaux découvrent les conditions dans
lesquelles vivent les RPFers, nous devions nous entraîner à transformer dans les plus
brefs délais nos " chambres à coucher " en quelque chose qui ressemblait à un
entrepôt de matériel. J'ai souvent espéré que l'Hôtel Fort Harrisson fût l'objet d'une visite
surprise dans les garages souterrains par la municipalité, mais cela ne se produisit jamais.

C'est ainsi que l'on vivait au RPF. Certains d'entre nous dormaient sur un matelas mince
posé sur le sol en béton, d'autres dans des vieux lits superposés. Notre intimité n'était
assurée que par des draps suspendus entre les literies. Les hommes et les femmes
disposaient de salles de bains séparées, mais minuscules. La douche ne pouvait pas durer
plus de trente secondes. Nous n'avions aucun temps libre pour nous relaxer.

Les journées commençaient à 6 h 30 et même parfois plus tôt, pour des travaux
physiquement très durs et le nettoyage des locaux jusqu'en soirée. Après une douche rapide
et un changement d'habits, nous devions nous auditer mutuellement et nous " réhabiliter "
jusqu'à 22 h 30. Nous n'avions droit à aucun jour de repos. Nous devions travailler 7 jours
sur 7. Nous prenions nos repas dans le garage souterrain ou parfois dans la salle à
manger, mais après les heures normales de repas. Notre nourriture était composée
des restes des repas du personnel " normal ". A de rares occasions comme Noël, nous
étions quand-même autorisées à préparer nous mêmes de la nourriture fraîche si les
restes étaient insuffisants.

Le code du RPF était très strict et ne tolérait aucune insubordination ou résistance quelle
qu'elle fût. La moindre résistance était punie par des exercices physiques comme une série
de pompes, ou par un certain nombre d'aller-retour au pas de course dans les garages
souterrains, le tout sous la chaleur accablante du climat de Floride.

12. Pire que le RPF : le RPF du RPF

Certaines infractions étaient passibles du RPF du RPF, dans la salle des chaudières situées
au sous-sol de l'Hôtel Fort Harrisson, en compagnie des tuyauteries d'eau chaude qui
grondaient et sifflaient 24 heures sur 24. La pièce était faiblement éclairée. Elle était
constituée d'enchevêtrements de tuyaux énormes connectées au chaudières hautes de trois
mètres, entre lesquelles il fallait se glisser et ramper. C'était une pièce sombre dans laquelle
on ne se sentait pas en sécurité. Une de mes amies s'est vu assignée à deux semaines de
RPF du RPF pour avoir refusé de révéler des informations confidentielles liées à son
engagement dans le Guardian Office. Elle fut enfermée 24 heures sur 24 dans ce lieu
d'isolement, avec des possibilités limitées de toilette et de maintien d'hygiène, et sous la

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menace et le harcèlement incessants des superviseurs. Elle en sortit finalement brisée,


silencieuse et prostrée, mais réussit à s'échapper du RPF et de l'Hôtel Fort Harrisson. Elle
s'appelait Lynn Froyland. Je ne l'ai plus jamais revue depuis son départ.

Le RPF a été mis en place dans les buts supposés de " réhabilitation et de rédemption ". Il
est présenté comme une activité constructive et positive, destinée à aider l'individu lorsqu'il
est incapable de se prendre en main. Ron Hubbard pensait que les contraintes, la force et
les punitions physiques étaient d'une nécessité vitale pour éliminer toute réaction et
émotion humaine et sauver votre thétan (âme dans le jargon scientologue, ndt). Je croyais
toujours en Ron Hubbard. Mais le traitement que j'ai subi au RPF était tellement humiliant
que j'en suis venue à douter de ses théories. Je sombrais alors dans une confusion totale et
un déséquilibre psychologique et émotionnel qui s'est prolongé bien après mon départ de la
Scientologie.

Pour compliquer la situation, Ron Hubbard a établi de façon catégorique que les critiques
contre la Scientologie était révélateurs d'une " action malveillante et destructrice "
commise par celui qui osait en émettre. Les scientologues adhèrent pleinement à cette
croyance. Il n'était pas rare que les membres du personnel et les membres publics fussent
obligés de passer des confessionnaux et le contrôle de sécurité lorsque la moindre pensée
critique à l'égard d'Hubbard était révélée. Je sais maintenant que cette pratique était une
technique très efficace de blocage de la pensée, dans le but de remodeler l'individu selon
un schéma de comportement défini par la secte. Je n'avais pas conscience de cela lorsque
j'étais au RPF et si on m'en avait parlé à l'époque, j'aurais violemment rejeté cette
explication à l'instar de tous les autres scientologues.

Durant cette période passée au RPF, mon état se dégradait de jour en jour et je
m'interrogeais sur ce qu'il pouvait avoir de commun entre la condition d'esclave du RPFer
et la route vers la Liberté Totale tant vantée par la Scientologie. J'essayais laborieusement
pendant de nombreuses séances d'audition de me souvenir des " actions malveillantes " que
j'ai bien pu commettre, actions qui seraient soi-disant à l'origine de cette migraine
lancinante.

13. Retour dans la secte sous les menaces


scientologues après ma première fugue

Vers la fin 1978, je ne suis finalement enfuie. Je quittai le RPF sans autorisation et
m'envolai vers New York pour rejoindre des amis. Mais en moins d'une semaine, Tom
Provenzano, officier d'Éthique senior de Flag, réussit à me localiser, me menaça par
téléphone de me déclarer suppressif, de me poursuivre en justice, et de ne plus jamais
me laisser tranquille pour le restant de mes jours si je ne retournais pas
immédiatement à Clearwater. Je cédai immédiatement et retournai à Clearwater, mais
seulement après la promesse de Provenzano de reconsidérer mon assignation au RPF.
Cette promesse n'a pas été tenue, elle n'a servi qu'à me convaincre de retourner dans la
Scientologie. De retour au RPF, je me trouvais de nouveau dans des conditions de travail
très pénibles : courses à pied à chaque déplacement, transpirations et migraines.

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J'en suis sortie finalement après un an de ce traitement inhumain. J'étais réduite à l'état
de robot parfaitement obéissant, un être servile et docile comme je ne l'avais jamais
été auparavant. Les migraines faisaient toujours partie de ma vie quotidienne. A cette
époque, ma crainte d'être une personne malveillante était atténuée mais subsistait toujours.
Ma sortie du RPF a agi temporairement comme une rédemption. Faire en sorte d'être bien
vue en permanence par mes supérieurs était le seul moyen de survivre.

J'ai exprimé mon souhait de ne pas réintégrer une position de cadre et j'ai été affectée au
poste d'auditeur. Pendant plusieurs années, j'ai affectionné ce poste, et même décroché le
titre d'auditeur de l'année en 1980 à Clearwater. Ma migraine était plus ou moins intense.
Je recevais parfois des séances d'audition, qui ne m'ont apporté aucune amélioration
significative de mon état. J'étais toujours en proie à des idées suicidaires. Je cherchais
désespérément un moyen de sortir de cette situation. Je réclamais un peu plus de temps
pour dormir, me reposer, penser, et surtout échapper à la folie de ce monde qui m'entourait.

Je ne pouvais envisager de quitter la secte, car je n'avais pas d'argent pour aller
quelque part, et je savais pas où aller. Ma famille habitait dans un autre continent. Je
n'avais pas les moyens de les rejoindre, et ils n'avaient pas les moyens de m'aider. Si
je m'en allais, j'aurais été déclarée Personne Suppressive ce qui signifiait une rupture de
contact avec tous mes amis scientologues. J'étais une résidente étrangère à New York et je
ne savais comment trouver du travail aux Etats-Unis, en dehors de la Scientologie.

Par la suite, au cours de l'année 1981, j'ai retrouvé une ancienne relation de 1967 qui
voulait renouer avec moi. Après quelques rendez-vous, j'ai accepté sa demande en mariage.
Depuis, je projetais secrètement de quitter l'Hôtel Fort Harrisson pour retourner à une vie
normale.

14. Mon deuxième départ de la Scientologie

J'ai quitté la secte fin mars 1992, après trois pénibles mois de contrôle de sécurité, de
harcèlement, de menaces, de questions angoissantes ; les mains reliées au détecteur de
mensonges scientologue, l'électromètre, avec des questions du genre " êtes-vous en contact
avec le FBI ? La CIA ? Le gouvernement américain ? La Mafia ? La FDA ? L'AFF ? Des
scientologues dissidents (plusieurs centaines de noms cités) ? Ils m'ont accusée d'être
payée et en communication avec les ennemis de la Scientologie. Tout ceci était faux. Je
mettais par écrit les moindres méfaits que je me souvenais d'avoir commis et travaillais
pendant de longues heures tard dans la nuit, nuit après nuit, à demander quels crimes j'ai
bien pu commettre. Je commençais à inventer, à imaginer des actes de plus en plus graves
pour essayer de trouver le " mal " en moi. Mais rien ne réussissait.

Je suis parti parce que je réalisais que trop c'était trop. Je ne supportais plus ces
incroyables abus et menaces verbales sous prétexte de " sauver mon âme ", ces menaces de
poursuite en justice, d'excommunication, de déclaration de Personne Suppressive, de
risque de mort, d'assignation devant un Comité d'Évidence, de retour au RPF, de perdre
mon salut pour l'éternité, de ne plus jamais être en paix pour le restant de mes jours.

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Déclaration sous serment d'Hana Whitfield

J'ai finalement quitté l'Hôtel Fort Harrisson, les menaces des contrôleurs de sécurité et des
officiers d'éthique résonnant à chacun de mes pas.

Mon mariage n'a pas eu lieu. Mon fiancé était constamment harcelé et menacé par les
scientologues de Clearwater, et ne supportait plus cette pression.

15. Ma réintégration volontaire dans la Scientologie,


puis mon départ définitif

J'ai quitté la Scientologie et la Sea Org, mais je me considérais toujours comme une
scientologue. C'est pourquoi j'ai suivi la procédure de Ron Hubbard afin de pouvoir
réintégrer la Scientologie en bons termes. Le programme comprenait cinq étapes, que j'ai
suivies scrupuleusement puis soumises à approbation. A la fin de 1983, je fus de nouveau
acceptée dans la Scientologie, et en bons termes. J'ai ensuite travaillé pour Sterling
Management en 1984 pendant un courte période, mais fut consternée de me retrouver dans
une situation comparable à celle de Flag.

En août 1984, je décidais de quitter définitivement la secte. C'est seulement depuis fin
1984 que j'ai découvert la face sombre de la Scientologie et ses techniques de contrôle de
la pensée appliquées à tous ses adhérents.

J'ai fait l'objet de soins dentaires intensifs pour remédier aux années de suivi sporadique et
rudimentaire des soins auxquels on avait droit dans la Sea Org, et je suis toujours sous
traitement médical à cause de mes migraines.

Mais je sais à présent que la vie vaut la peine d'être vécue. J'estime faire partie des
chanceux : ceux qui ne sont plus sous l'emprise d'une secte

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