er \bleur REPUBLIQUE FRANCAISE
général
dos LIEUX
Si wg
100246
N/R6f, + 100246/LM Paris, le
ViRét, : N°392043 & N°392044
Monsieur le Président,
Vous avez bien voulu, ce jour, me transmettre communication de deux référés et avis
audience pour observations dans le cadre des référés formés par la Section frangaise de
FObservatoire international des prisons (OIP-SF) et l’ordre des avocats au barreau de Nimes
(affaires N°392043 et N°392044). Je vous en remercie,
J'ai néanmoins le regret de vous informer que je ne pourrai étre présente ni
représentée a cette audience.
Je me permets toutefois de vous faire part de mon étonnement quant aux termes du
considérant 5 de l’ordonnance du 17 juillet 2015 rendue par le juge des référés du tribunal
administratif de Nimes selon lesquels « le contréleur général des lieux de privation de liberté
na pas estimé indispensable de procéder a la publication ni méme a la communication aut
garde des sceaux, minisire de la justice, du rapport rédigé suite d la visite qu'il a effectuée &
la maison d'arrét de Nimes du 6 au 9 novembre 2012 ». En effet, sans vouloir contester le
bien-fondé de cette décision de justice, le lien établi par Je tribunal administratif entre
Vabsence de publication et d’envoi aux ministres du rapport de visite de la maison d'arrét de
‘Nimes par le contrdle général et I’absence durgence & ordonner des mesures pour préserver la
dignité et l'intégrité des personnes détenues dans cet établissement m’apparait tout & fait
inopportun et ce pour plusieurs raisons,
En premier lieu, la loi du 30 octobre 2007 modifiée instituant le Contréleur général
des lieux de privation de liberté ne prévoit nullement la publication des rapports de visite des
lieux de privation de liberté, Seul l'article 36 du régiement intérieur du contréle général,
rédigé conformément a l'article 7 du décret n°2008-246 du 12 mars 2008, précise que « Le
contréleur général se réserve la possibilité, dans un délai de plusieurs mois aprés la visite, de
publier ou bien dans le rapport annuel, ou bien sur le site Internet du contréle général,
Vintégralité des rapports de visite et des recommandations assortis des observations
ministérielles qu'il a recues, afin de les porter & la connaissance du public ». Dans la
pratique, la publication des rapports du contrOle général sur le site internet de I’institution est
systématique, dans un souci d'information du public. Au surplus, les rapports de visite ne
peuvent étre publiés qu’une fois la procédure achevée c’est-A-dire lorsque les observations des
ministres ont été regues. En l'espéce, le rapport de la maison d’arrét de Nimes ne pouvait
L’étre puisqu’il n’avait pas encore été adressé aux ministres concernés en raison dun retard
accumulé ces derniéres années dans la transmission des rapports de visite & ces destinataires.
Monsieur Bernard STIRN
Président de la section du contentieux
CONSEIL DIETAT
1, place du Palais Royal
75001 PARIS
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16/18; qual de la Loire -B.P. 10301 - 75921 PARIS Cedex 19 Tél, O1 53.38 47 80- Télécopie :01 42 38 85 32 - weepEn second lieu, lissue de la visite d’un lieu de privation de liberté, un rapport de
constat est rédigé par les contrdleurs délégués pour cette mission de contrdle. Il s’agit d’un
pré-rapport, non assorti de recommandations, qui est adressé au chef d’établissement dans le
cadre d’un échange contradictoire pour lui permetire de faire valoir ses observations et de
prendre les mesures correctrices, le cas échéant, & tout dysfonctionnement attentatoire aux
droits fondamentaux des personnes privées de liberté. Ainsi, dés l'envoi des tapports de
constat, les autorités sont saisies puisque les chefs d’établissement sont tenus de les
communiquer & la direction de l’administration pénitentiaire qui valide systématiquement
leurs projets de réponse. Das lors, la direction de l’administration pénitentiaire et l'inspection
des services pénitentiaires sont en situation de réagir aux constats du ContrOleur général des
lieux de privation de liberté. Jobserve du reste que le rapport de constat relatif & la maison
@arrét de Nimes a été adressé a I’administration pénitentiaire trois mois aprés la fin de la
mission. Ainsi que je I’ai précisé a la directrice de POIP en réponse A sa sollicitation, 'envoi
du rapport de visite aux ministres concemés, 4 un stade oi le texte est devenu définitif, n’a
done pas pour objet de susciter leur intervention mais de recueillir de leur part une réponse
politique destinée & la publication et décrivant, le cas échéant, les mesures prises a la suite du
rapport de constat.
Pour toutes ces raisons, la non publication d’un rapport de visite par le Controleur
général ne saurait en aucun cas étre interprétée comme Ie constat dune absence datteinte aux
droits fondamentaux des personnes déienues,
Restant a votre disposition pour toute information complémentaire, je vous prie de
bien vouloir agréer, Monsieur le Président, l’expression de mes salutations distinguées,
Co er eee Prde@iiis ayer
Adeline HAZAN,
Contréleure générale
des licux de privation de liberté
Copie adressée a Madame Béatrice GUINOT
Responsable du bureau des référés
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