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Odile et les " raëliens ". Une lycéenne raconte...

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Odile et les " raëliens "


Une lycéenne raconte...
(Source: BULLES du 3ème trimestre 1988)

Une toute jeune fille (15 ans) - nous l'appelerons Odile - raconte sa rencontre avec un
garçon, membre du mouvement " raëlien ", qui l'a subjuguée pendant quelques mois.
Ce témoignage nous semble intéressant à plus d'un titre. D'abord par la façon de
certaines sectes de procéder auprès des jeunes mineurs : on se sert de leur situation
d'incertitude morale, de leurs doutes sur les valeurs de la société et sur celles de leurs
parents, pour les attirer, les séduire, les déstabiliser, puis les envelopper en suscitant
une dépendance à travers un endoctrinement ayant une apparence scientifique et une
allure authentique. Si ici, l'emprise de la secte n'a pas été au-delà d'un certain seuil,
c'est tout simplement parce qu'il y avait risque de poursuite contre le séducteur, pour
détournement de mineure.

Ce témoignage est intéressant aussi dans la mesure où, il interpelle, d'une part les
parents qui ne savent pas toujours répondre à leurs enfants cherchant un maître "
ayant du répondant " et auquel ils pourraient s'identifier, d'autre part les
responsables d'écoles religieuses dont la responsabilité, au moins pour manque de
vigilance, apparaît ici nettement engagée. Les nouvelles sectes ne font souvent
qu'occuper la place laissée vacante par ceux qui dans les Eglises traditionnelles et
ailleurs, n'ont plus d'alternatives, de projets, de certitudes à proposer aux jeunes
désenchantés par la médiocrité de notre société et en quête d'absolu.

(Témoignage recueilli par René Delataille)

J'ai connu les raëliens par hasard, dans mon quartier. Une amie m'a dit : " Viens voir, il y a
un garçon 'vachement sympa'. Tu vas pouvoir discuter avec lui ". Je me posais pas mal de
questions d'ordre éthique, théologique, etc. Et puis j'avais besoin d'avoir quelqu'un qui ait
du répondant. Elle m'a présenté ce garçon. Il était très simple, un peu dans le style soixante-
huitard : la chemise à carreau, vieux pantalon de velours complètement usé, mal habillé
mais propre, toujours pieds nus chez lui. Il habitait un petit appartement " sympa ". On
avait l'impression d'entrer dans un petit paradis.

On a discuté quatre heures d'affilée : sur Dieu, sur tous les problèmes que je pouvais me
poser dans ma petite tête de 15 ans. J'étais dans une phase plutôt adolescente, je me
cherchais, je me posais plein de questions. J'étais dans une école privée, très " catho " et "

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bourgeoise ", je ne m'y plaisais pas du tout. Mes parents me donnaient leurs réponses qui
ne me convenaient pas toujours et puis j'étais mal dans ma peau et je cherchais des
solutions pour m'en sortir. Ce raëlien répondit à toutes mes questions. Il m'apaisa. Ça m'a
prise complètement. Ce qui m'attirait surtout chez lui, c'est qu'il avait un boulot minable,
une vie minable, un " appart " sympa, mais minable, pas de luxe, rien, et pourtant il était
heureux. Et moi je me disais : " Le plus important dans la vie, c'est le bonheur, ce n'est pas
le matériel, ce n'est même pas l'intelli- gence, c'est d'être heureux ".

C'était un garçon très très cultivé, il connaissait beaucoup de choses, la Bible par coeur. Il
lisait beaucoup et avait des réponses à tout ce qu'on lui demandait. Il m'avait dit que la
Bible avait de toute façon été falsifiée et que Jésus avait existé, mais que ce n'était qu'un
prophète, etc.

Pas du tout influençable, il était impossible à déstabiliser, tenace. Il attendait la fin du


monde comme ses amis et qu'on vienne le chercher dans une soucoupe volante.

Quand j'entrais chez lui, j'avais l'impression d'entrer dans une autre dimension. Je n'étais
plus sur terre, il m'emmenait ailleurs. Et c'est pour ça que j'y allais tous les week-ends, de
deux à trois heures, le dimanche. On discutait, et quand je ressortais, je me sentais mieux.
Cela a duré six mois assez intensément. Quand je le rencontrais en ville ou dans le bus, je
ne pouvais pas avoir des conversations de copain à copain. Tout de suite on embrayait là-
dessus. Les discussions n'en finissaient pas. Comme ça me plaisait, je le suivais. Il ne
pouvait pas parler d'autre chose, il n'y avait que ça pour lui, c'était toute sa vie, et le reste
était banal.

Moi, passionnée par rien de spécial, je me sentais nulle à côté de lui. J'allais à l'école, je
faisais mes devoirs et puis c'était tout. Alors qu'il y avait autre chose dans sa vie. Il me
disait que dès qu'il rentrait chez lui après son travail, il passait presque toute la nuit à
méditer. Ça se voyait, il était vraiment dans le bonheur complet. Il n'essayait pas de me
convertir, mais de me faire voir quelque chose de plus beau. Je me souviens que son
appartement était décoré, il y avait plein de posters, des bonshommes et des femmes nus
dans la nature, un peu le jardin d'Eden. Ce qui me frappait, c'est que lorsqu'il parlait des
hommes en général, il disait toujours " les humains ". Comme si lui ne rentrait pas dans
cette catégorie, qu'il était ailleurs dans une autre dimension. Il regardait par la fenêtre, et il
me disait : " Regarde moi ces humains, de quoi ils ont l'air ? " Comme quelqu'un d'irréel.
C'est ça qui m'a attirée. Plus ce qui émanait de lui, que son idéologie.

Quand je ne le voyais pas pendant 15 jours, je me reposais des tas de questions : " Qui a
raison ? Où est-ce que je vais ? " Pour lui tout était cohérent, dans son analyse, dans ses
schémas, tout collait. Mes parents m'apportaient des réponses, ça collait aussi, mais je
n'arrivais pas à faire le lien entre les deux. J'étais complètement paumée. Quand je
ressortais de chez lui, je planais complètement. Il me disait : " Bon, va à l'école, fais tes
études, fais cela, de toute façon, tu ne seras pas plus heureuse ".

Ca me déconcertait complètement. Quand je me retrouvais sur ma table d'école, je


regardais le tableau et j'écrivais des points d'interrogation partout. Je ne savais plus du tout
quoi penser. Je me suis dit : " Mais où vais-je aller avec ça ". Il a cassé toute ma stabilité,

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tous mes petits principes. J'étais complètement déséquilibrée. Mais j'étais bien quand j'étais
chez lui. Dès que j'en sortais, j'étais mal, parce que je trouvais que le monde était
déshumanisé.

Mes parents ne savaient pas que j'allais chez lui, je disais que j'allais voir une copine. En
classe, je n'écoutais plus rien, j'étais complètement à côté de mes pompes. D'ailleurs, cette
année là a été un échec total du point de vue scolaire. Je me suis fait virer du bahut. Je
n'écoutais rien. Je planais complètement. J'avais demandé au " prof " qui faisait le cours de
religion et avec lequel je m'entendais très bien, très cool, si je ne pouvais pas lui amener
quelqu'un d'intéressant qui dirigeait un mouvement. Il m'a dit : " Pas de problème ". Il n'en
a pas parlé au directeur, parce qu'il s'est dit que ça ne serait certainement pas accepté. Et je
l'ai donc ramené dans la classe, et on a discuté avec lui pendant deux heures.

J'avais tout de même fini par dire à mes parents que j'avais rencontré quelqu'un, une
espèce de secte, que c'était " gentil ". La réaction de ma mère fut complètement négative.
Elle avait trouvé des papiers chez moi sur Raël et les Elohim. Je lui avais même dit : " Tu
n'as qu'à venir avec moi, discuter avec lui, tu verras, il est enrichissant, il connaît des tas
de choses, il connaît la Bible par coeur ".

Ce qui m'a finalement fait éloigner de lui, c'est que j'avais changé d'école et qu'entrant en
classe de seconde, j'avais un peu plus de travail. La maturité aidant, j'ai préféré retourner
vers mes parents. Il faut dire aussi que ce raëlien avait fini par m'angoisser, parce qu'il
avait réponse à tout. Il n'y avait plus de mystère. Et ma mère m'a dit qu'elle ne voulait pas
du tout que j'y aille et que je n'avais pas intérêt à y aller. Je ne me sentais pas prête à tout
laisser tomber pour le suivre. Mais je ne regrette pas d'y avoir été, même si ça m'a
perturbée. J'ai l'impression que ça me fait un petit plus de connaissance.

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