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Pondération

BULLETIN DE LA LIGUE CONTRE LA VIOLENCE ROUTIÈRE


15, rue Jobbé-Duval – 75015 PARIS – Tél. : 01 45 32 91 00 – Fax : 01 45 32 91 01
N° 81 – juillet – août – septembre 2009 – Abonnement annuel : 10 €

Lʼenfant dans la rue


Ce quʼil faut savoir
Sommaire
Nelson, Laurie …
Éditorial 3
Le procès du conducteur qui a tué Nelson sur un passage pour
Le stage de septembre 4 piétons le 23 juin 2007 a lieu à Marseille. Celui du conducteur
L’enfant dans la rue : ce qu’il faut savoir 5
qui, le 15 janvier 2008 faucha Laurie sur le chemin de son lycée
se tiendra à Tarbes en janvier. En citant ces enfants, nous n’ou-
Figaro par-ci…, vérité par-là 8 blions pas les autres. Qu’en sera-t-il des décisions de justice ?
Pour quelques kilomètres/heure… 9 Nous le savons, elles ne laisseront derrière elles que désolation
et infinie tristesse. Mais comme militants, nous devons une fois
Une idée absurde : de plus constater que dans nos agglomérations, et de plus en
libérer la puissance des motos 10
plus – les chiffres le prouvent –, force reste à la force.
Téléphoner au volant : réactions 12 Aménagements priorisant l’usager motorisé, vitesses excessives,
« petites » infractions, incivilités, et mépris de l’« autre-faible ».
La ceinture de sécurité :
Oui, de l’« autre-faible ». Parce que dans nos villes et villages,
50 ans, un million de vies sauvées… 13
c’est encore comme çà : on craint et on respecte l’« autre-fort »,
La Ligue de l’Hérault 14 l’autre en voiture, en autobus, en camion, celui qui fait bobo-
Bref 17
toto si on le touche. Celui qui nous casse. L’« autre-faible » – pié-
ton, cycliste – n’existe qu’en filigrane, qu’en hypothèse d’école.
Le bilan de l’insécurité routière pour 2008 18 Transparent, pas dangereux, ne pas craindre. Oh si, on sait être
La vie des associations départementales 20 courtois : mais trop souvent quand on le peut et sans risque pour
les carrosseries. De là à ralentir systématiquement au niveau
Revue de presse 21 d’un passage pour piétons au cas où… , de là à penser que peut-
Associations départementales 23 être, (pas sûr, mais peut-être…) le cycliste va faire un écart, que
peut-être la mémé va trébucher au bord du trottoir, que peut-
Conseil d'administration, Bureau National être l’enfant va s’avancer…
Délégués Régionaux et Bulletin d'adhésion 24
La violence routière ne tient pas qu’à 2,5 g/l d’alcool dans le
sang ou à 180 km/h sur une RD. Elle peut être imposée quoti-
LIGUE CONTRE diennement, tranquillement, sans conscience et sans procès aux
LA VIOLENCE ROUTIÈRE
plus faibles, aux plus désarmés, aux plus vulnérables. Ces enfants
15, rue Jobbé-Duval
75015 PARIS sont morts par cela.
Tél. : 01 45 32 91 00 Claude Chabot
Fax : 01 45 32 91 01 Rédacteur en chef
E-mail : secretariat@violenceroutiere.org
Site Internet : www.violenceroutiere.org

Directrice de la publication :
Chantal Perrichon
Rédacteur en chef :
Claude Chabot
Comité de rédaction : André Klarsfeld, Jean-Yves Lamant,
Philippe Laville, Jean-Marie Leverrier, Chantal Perrichon,
Gérard Pétin, Jacques Robin, Odile Van Hée.
Saisie et mise en page :
5e palmarès
Maria Mériau
Imprimerie :
Compédit Beauregard – 61600 La Ferté-Macé
Cliquez sur www.voiturecitoyenne.fr
N° CPPAP : 0707 G 88243 – ISSN : 0297-5874 Vous avez une petite voiture citadine, un monospace, une fami-
liale ? Vous êtes curieux de connaître le classement de votre
voiture (ou de celle de vos proches !) au palmarès « Voiture
citoyenne » ? Cliquez sur le site qui lui est dédié, et laissez-vous
guider. Ce classement, plein de surprises, est tenu à jour par un
groupe d’experts indépendants. Toutes les explications vous y
sont fournies, critère par critère. Bonne visite !

2 Pondération N° 81 – juillet-août-septembre 2009


Éditorial
Responsables ceux qui, comme A. Routier (Le Nouvel
Observateur), Sylvain Reisser (Le Figaro), Philippe Vénère
(ancien commissaire de police) rédigent livres et articles de
désinformation. La phrase du jugement de relaxe de C. Got pour-
suivi par A. Routier mérite d’être retenue, qui dit que ce rédac-
teur en chef a « travesti la vérité pour tromper le lecteur » !
Responsables les anciens pilotes de course, qui nous assènent
leurs vérités, confondant leur expérience passée pour aller le
plus vite possible avec un soit-disant apprentissage pour éviter
les accidents. En fait, publicité indirecte pour leur entreprise
étroitement associée à la route.
Responsables les automobiles clubs qui utilisent leur image
pour faire passer des messages qui vont à l’encontre de la
sécurité routière, confondant protection du permis et celle des
Qui ne veut agir, parle et gesticule. Les discours gouvernemen- usagers.
taux qui font appel à la responsabilité des usagers, sans que Responsables ceux qui continuent à commercialiser sous le
l’État n’assume les siennes, nous ramènent 45 ans en arrière ! comptoir des kits de débridage des cyclos.
La première responsabilité des décideurs politiques consiste à
ne pas se rendre complices de responsables irresponsables. Sont Responsables les conseils généraux qui ne boycottent pas les
en effet : cars scolaires qui ne sont pas équipés de ceintures de sécurité.
Responsables nos viticulteurs qui se laissent manipuler par les Responsables les policiers et les gendarmes qui ne respectent
alcooliers qui les utilisent comme fantassins pour multiplier les pas rigoureusement les procédures lors des contrôles et qui
offensives contre la loi Évin avec le soutien du Parlement. favorisent ainsi le négoce des avocamatiques.
Responsables les constructeurs automobiles, aveuglés par le Responsables les préfets qui n’ont toujours pas mis en place et
seul profit à court terme, jouant le double jeu de la valorisation rendu publics les résultats des évaluations de leur département
de voitures respectueuses de l’Homme et de son environnement pour la vitesse, les dépistages d’alcoolémie, le port de la
tout en commercialisant des modèles incompatibles avec ces ceinture.
exigences. Il est plus facile de vendre de nouvelles technologies Responsables les institutions qui depuis trois ans n’ont pas
embarquées, qui ne contrarient personne, que d’installer le accédé à notre demande de constituer un groupe de juristes
LAVIA (Limiteur s’Adaptant à la Vitesse Autorisée). pour remédier aux dysfonctionnements des textes exploités par
Responsables les opérateurs téléphoniques dont le lobbying les avocamatiques.
actif bloque la mesure d’interdiction totale de toute communi- Le gouvernement, qui n’a rien fait de notable depuis mai 2007,
cation en conduisant. est coresponsable de la dégradation des résultats. Il n’a pas su
Responsables les DDE, les conseils généraux et les maires qui ou voulu lutter contre les groupes de pression, ni améliorer ses
laissent subsister des infrastructures dangereuses qui peuvent méthodes.
tuer celui qui commet une erreur. Toutes les familles dévastées par la mort d’un proche sur la
Responsables les assureurs qui ne publient pas les informations route sont en droit d’exiger que chacun exerce ses responsabi-
détaillées permettant de connaître la dangerosité des voitures lités sans invoquer à tout moment celles des autres. Notre
les plus puissantes, rapides et lourdes. responsabilité d’association est de dénoncer le retour à la pas-
sivité et l’inefficacité que nous avions subies durant des années
Responsables les élus qui sans rien connaître de la sécurité avant 2002. L’objectif de moins de 3000 morts en 2012 ne
routière, bricolent des propositions de loi pernicieuses, dans le sera pas atteint par des discours mais par une relance politique
seul but de plaire à une petite partie de leur électorat. et des plans d’actions efficaces validés au plus haut niveau de
Responsables les avocats qui, sous prétexte de défendre les l’État.
automobilistes et les libertés, exploitent toutes les failles du Au mois d’août, près de Las Vegas, deux jeunes Françaises ont
système contrôle/sanction. Ils vivent, bien, très bien, aux été tuées et cinq autres blessées, dont une grièvement, dans un
dépens des conducteurs crédules qui imaginent récupérer à coup accident de minibus. Il en fut amplement question dans les
sûr leur permis suspendu moyennant quelques milliers d’euros. médias et une cellule de crise fut mise en place au Quai d’Orsay.
Ces avocamatiques sont la honte de leur profession et les Or, le même jour, des jeunes sont morts et ont été blessés sur
médias qui leur tendent un micro complaisant se rendent nos routes et nul n’en a parlé. Je leur dédie ce numéro, ainsi
également responsables de ces attaques destructrices contre la qu’à leurs parents et leurs familles, brisées à jamais par ces
sécurité sur nos routes. drames qui n’ont pas suscité la même compassion. Ni la même
Responsables les journalistes, essayeurs de voitures, invités mobilisation.
royalement sous les tropiques ou ailleurs, rédacteurs à la solde Chantal Perrichon
du lobby de la vitesse. Présidente de la Ligue contre la violence routière

Pondération N° 81 – juillet-août-septembre 2009 3


Le stage de septembre
La vie associative s’enrichit des rencontres organisées autour d’un thème. Le 12 septembre, la Ligue orga-
nisait une journée « Les victimes face à la justice – de l’accident au procès ». Guylaine Lang-Cheymol,
avocate et présidente de l’association départementale de la Ligue de l’Hérault animait cette journée. Chacun
a pu apprécier la clarté de son exposé et la précision de ses réponses. Après un tour de table, il ressortait
que le monde judiciaire restait bien obscur pour la plupart des participants.

Les questions étaient vastes et variées ➤ Les différentes méthodes permettant aux usagers de faire
sécuriser la traversée d’une agglomération.
➤ Pourquoi le procès-verbal arrive-t-il si longtemps après l’acci-
dent ? ➤ La recrudescence des accidents graves provoqués par les
2 roues motorisés.
➤ Que devient le procès-verbal de la police ou la gendarmerie ? Nota : des brochures spéciales « les victimes face à la justice »
➤ Qu’est-ce qu’un « classement sans suite ? » peuvent être envoyées à ceux qui le souhaitent. Les demander au
siège de la Ligue.
➤ Quel est le rôle du procureur ? Du juge d’instruction ?
➤ Quelle différence entre le procès pénal et le procès civil ?
➤ Faut-il prendre un avocat ? Les sujets développés
➤ Quelle confiance accorder aux assurances ?  Que faire en cas d’accident ?
Constat, procès-verbal, assurance ➮ Comment saisir la justice ?
➤… ➮ Que signifie être victime ? ➮ Le dépôt de plainte (qui, où,
À toutes ces questions, patiemment et clairement, Guylaine comment ?) ➮ Le parcours de la plainte et son issue (clas-
Lang-Cheymol a apporté des réponses à la fois générales et indi- sement sans suite, mesures alternatives aux poursuites,
viduelles. poursuites). ➮ La citation directe ou la plainte avec consti-
Le soir, après le dîner la journée se prolonge. Nous sommes tution de partie civile.
entre nous ; les échanges sont plus intimes, plus personnels. Ici,
chacun peut écouter l’autre ; sa souffrance, son désarroi.  L’audience ➮ Convocation, organisation et déroulement
Comment vivre maintenant avec l’absence. Les plus anciens ➮ Rôle de chacun (Juges, Procureur, victimes et parties
comprennent au-delà des mots. L’émotion est silencieuse. Ces civiles) ➮ La constitution de partie civile à l’audience (de la
moments de partage créent des liens d’amitié forts qui sont la victime, de la Ligue contre la violence routière ➮ Condam-
quintessence de la Ligue contre la violence routière. nations et recours ➮ Le Juge délégué aux victimes (JUDEVI)
Le dimanche matin, Chantal Perrichon, Jean-Luc Carl et Jean-  L’indemnisation
Marie Leverrier ont apporté des réponses aux sujets proposés par • Le droit à être indemnisé ➮ Loi Badinter ➮ Assurances
les participants : ➮ Expertise amiable ➮ Offre d’indemnisation amiable.
➤ La défaillance des services publics en matière de sécurité • L’indemnisation devant le juge pénal ➮ Constitution de partie
routière. civile ➮ Juridictions ➮ Expertise judiciaire ➮ Le SARVI (1)
➤ Les personnes en situation de handicap victimes d’un accident • L’action devant le juge civil ➮ La CIVI (2) ➮ Préjudices
dû à un mauvais aménagement. indemnisables ➮ Faut-il prendre un avocat ?
(1) SARVI : Service d’Assistance au Recouvrement des Victimes
➤ Le souhait que chaque accident fasse l’objet d’une enquête
d’Infractions (2) CIVI : Commission d’Indemnisation des Victimes
relatant toutes les circonstances qui ont conduit à l’accident, en Civiles.
termes de sécurité et non seulement en termes de responsabilité.

La Ligue au conseil scientifique de l’INSERR


La Ligue est désormais membre du conseil scientifique de l’Institut national de sécurité routière et de recherches. Cet institut est le
seul organisme national de formation dédié à la sécurité routière. Comme école, chargée de la conception des programmes et de la
formation des acteurs publics et privés de la sécurité routière (Inspecteurs du permis de conduire, animateurs de stages « permis à
points », médecins, officiers de gendarmerie, experts automobiles, …). Il conçoit et anime des formations à caractère innovant ou
expérimental. Comme centre d’études et d’expérimentation, conduisant d’importants programmes d’études et de recherche appli-
quée, notamment pour le compte de la D.S.C.R. Son assemblée générale est constituée de tous les ministères impliqués dans le champ
de la sécurité routière, des partenaires privés liés à l’activité automobile et à celle de l’éducation routière, de collectivités locales et
de centres universitaires et de recherche. Pour garantir la solidité scientifique de ses productions (études, modules de formation, …),
il est doté d’un Conseil scientifique.

Agenda de la fédération En 2010


 13 mars : conseil d’administration
En 2009  27 et 28 mars : stage de formation
 14 novembre : conseil d’administration  12 et 13 juin : assemblée générale annuelle
 9 et 10 octobre : stage de formation

4 Pondération N° 81 – juillet-août-septembre 2009


L’enfant dans la rue : ce qu’il faut savoir
En 2007, 44 enfants piétons de 0 à 14 ans ont été tués et 2 888 blessés sur la voie publique. S’il appartient
aux aménageurs d’adapter la circulation aux enfants, s’il appartient aux conducteurs de montrer une
prudence accrue à leur égard, c’est aux parents de les éduquer à la rue.

C’est vous, mère et père, qui devez vers l’âge adulte, l’enfant se trouvera, devant de nombreuses
situations dangereuses qu’il n’aura pas prévues ni imaginées. Par
l’éduquer
contre vous, mère et père, vous avez été confrontés, un jour ou
 Ne pensez pas que d’autres le feront à l’autre, à des situations imprévues, vous devez donc anticiper
votre place, par exemple les enseignants : leur survenue chez l’enfant.
ils le feront un peu certes, mais très par-
tiellement car leurs diverses tâches les  Anticiper en le protégeant mais surtout
accaparent. C’est donc à vous de l’éduquer, en lui expliquant. Au début vous pouvez lui
et ne pensez ni que c’est simple et donc tenir la main, jusqu'à 3 ou 4 ans, voire
qu’il apprendra comme un chien apprend à beaucoup plus selon les lieux. Mais le plus
nager, ni non plus que c’est trop complexe, important sera de lui expliquer que tel
et donc qu’il est préférable que vous démis- danger peut survenir et comment réagir.
sionniez de suite. La vérité se situe entre Soyez précis, ne mésestimez pas sa capacité
les deux : c’est faisable, c’est même assez de raisonner et de comprendre : il ne faut
facile. Il faut toutefois que les parents s’im- pas se contenter de lui dire « fais atten-
prègnent de l’idée qu’ils ont beaucoup à tion », car pour lui, cela ne veut rien dire.
apprendre en pratiquant, et aussi que l’en- C’est après lui avoir expliqué que vous
fant va les observer pendant 15 ans et les imiter. L’exemple pourrez l'entraîner concrètement à acquérir
contribue beaucoup aux apprentissages et a donc une grande le bon comportement dans cette situation.
importance.
 Il n’est pas nécessaire de tout lui expliquer en détail dès 3 Parlons d’abord de l’usage du trottoir
ou 4 ans : au début il suffit de le faire vous-même, car l’enfant  Marcher au milieu du trottoir présente pour l’enfant plusieurs
voit et ressent tout. Au besoin, parler soi-même tout haut par avantages : il ne risque pas, s’il trébuche, de tomber sur la
exemple : « Hou !… Elle roule trop vite ! » l’enfant saura ainsi chaussée et il sera mieux vu par l’automobiliste sortant d’une
pourquoi on n’a pas essayé de traverser ; ou « il est un peu loin » porte cochère ou y accédant.
et l’enfant saura que vous avez amorcé votre traversée (un seul
pas) parce que la voiture disposait d’une distance suffisante  L’enfant marchera à côté de vous ou très près devant vous.
pour s’arrêter. Dans ce dernier cas il devra être entraîné à s’arrêter impérative-
ment, à un mètre avant de traverser une rue – même petite – ou
à un accès de parking. En ce qui concerne les portes cochères,
vous lui ferez remarquer les signes de danger : bruit de moteur
d’une voiture qui sort, portail ouvert ou fermé, feux blancs arrières
allumés. Du fait de sa petite taille, l’enfant peut en effet ne pas
être vu par un automobiliste qui recule.

Tenir la main ou être très proche


 Tant sur le trottoir qu’en traversée de chaussée, il est souvent
impératif de tenir – fermement – la main de l’enfant, surtout
lorsqu’il est très jeune et surtout là où la circulation est assez
forte.
 Dès que vous pensez pouvoir lui laisser une certaine autonomie
(sur le trottoir ou en traversée), laisser le marcher « à portée de
main » (50 cm) devant ou à côté de vous, mais également « à
portée de votre attention » c’est-à-dire que dans une telle situa-
Commencez dès le tout jeune âge tion vous ne pouvez plus vous permettre la moindre distraction :
 À vingt mois l’enfant peut – mais surtout doit – commencer à ni regarder les vitrines, ni bavarder avec un autre passant. Selon
recevoir l’éducation à la sécurité de la circulation, car très vite son degré d’obéissance et son âge, selon la circulation et votre
de mauvaises habitudes viendront : il s’ancrera alors dans le agilité à le rattraper instantanément, vous devez relâcher un peu
raisonnement erroné suivant : « jusqu’à présent il ne m’est rien l’espace afin qu’il acquière progressivement une nécessaire auto-
arrivé, c’est donc que mes méthodes sont bonnes ». Or en allant nomie.

Pondération N° 81 – juillet-août-septembre 2009 5


Traverser la chaussée en stationnement pour voir : c’est nécessaire pour choisir son
moment, mais cela n’est pas assez. Se montrer n’est pas non plus
avancer au milieu de la rue : c’est trop. Se montrer c’est faire un
pas devant les voitures en stationnement, pas plus, puis atten-
dre pour traverser que le véhicule s’arrête vraiment ou qu’il n’y
ait pas de véhicule en vue.
2 – Puis regarder des deux côtés, avant de traverser, puis plu-
sieurs fois pendant tout le temps où l’on traverse. (À ce propos,
faites-lui faire chez vous l’exercice de tourner rapidement les
yeux de droite à gauche, sans tourner totalement la tête).
3 – Ensuite, ne pas s’élancer en courant : cela surprendrait l’au-
tomobiliste. Traverser d’un pas alerte, mais pouvoir s’arrêter au
moindre danger.

 Vous appliquez ces trois principes en tenant la main de votre


enfant, en lui expliquant un peu chaque jour, puis en le laissant
progressivement marcher seul 50 cm devant vous vers 5-6 ans.
C’est le principal risque pour l’enfant. Deux idées se mélan-
gent confusément dans la tête de l’enfant, et s’additionnent,
engendrant un comportement incorrect :
 D’une part il pense qu’il est un être trop insignifiant pour se
permettre de gêner la circulation des véhicules des adultes. Les
mauvaises remarques d’un de ses parents le font parfois abonder
dans cette vision ; la main en l’air, menaçante : « regarde ce que
tu as fait ! Tu as gêné la voiture ! Elle a été obligée de s’arrêter ! »
 D’autre part l’enfant se comporte comme si une voiture était
lancée, sans contrôle, dans une direction donnée, à une certaine
vitesse, négligeant de penser qu’il y a un conducteur qui possède
des freins et qui peut arrêter la voiture. Il pense donc qu’il
convient, pour le piéton qu’il est, de traverser le plus vite
possible entre deux séries de voitures, quand un créneau se pré-
sente. Là aussi, parfois, il est conforté dans sa vision par les
conseils fâcheux d’un parent : « Allez ! C’est le moment ! Vite,
vite, on court ! » (entendu 1 000 fois).
 À l’inverse, paradoxalement, parfois l’enfant croit qu’un véhi-
Au feu rouge
cule peut s’arrêter instantanément dès qu’on appuie sur le frein.  Pour traverser à un carrefour à feux. Lorsque la figurine
Il vous incombe donc de recadrer ces trois points par des expli- piéton verte s’allume, conserver sa vigilance : bien attendre que
cations claires. Il faut qu’il trouve le juste milieu et qu’il ne se les voitures s’arrêtent vraiment avant de s’engager puis, comme
jette pas sur la rue quand le véhicule est très proche en pensant pour le cas précédent, ne pas courir, ne pas traîner et regarder
qu’il suffit qu’il freine. Inversement il doit savoir que si la voi- des deux côtés, plusieurs fois pendant tout le temps où l’on
ture est suffisamment loin, le conducteur pourra, devra, s’arrêter. traverse.
 Selon votre appréciation et avec les nuances que vous désirez  Savoir que si l’on s’est engagé dans la traversée lorsque la
y apporter, rappelez-lui que dans la voiture il y a un conducteur figurine piéton est verte, et que cette figurine passe ensuite au
et qu’avec les freins le conducteur peut arrêter la voiture pour le rouge quand on est sur la chaussée, on a le droit et on a le temps
laisser traverser. Mais qu’il peut s’arrêter à deux conditions : de continuer la traversée : il restera au moins six secondes avant
1 – voir l’enfant, c’est pourquoi il faut se montrer. que le feu des voitures passe au vert (une seconde par mètre de
largeur de rue). Pour la deuxième moitié de la chaussée apparaît
2 – disposer d’une certaine distance pour freiner et arrêter la
le problème des voitures provenant des autres voies et qui théo-
voiture. Précisez qu’en ville cette « certaine distance » c’est la
riquement doivent laisser le piéton achever sa traversée : bien
longueur d’une cour de récréation.
expliquer à l’enfant qu’il est préférable de forcer un peu le
Traitons concrètement les deux cas suivants. passage car, s’il reste au milieu, le feu des voitures va devenir
vert et là ce sera très dangereux.
Rue non munie de feux tricolores
 Pour traverser sur un passage piétons ou dans une rue sans L’appel de l’autre côté
passages piétons :
 Si votre enfant vous voit de l’autre côté de la rue, il sera tenté
1 – D’abord se montrer, afin d’être vu de l’automobiliste. Se de traverser car votre présence le mettra en confiance.
montrer ce n’est pas pencher sa tête en avant devant les voitures L’entraîner réellement à ne pas traverser : vous vous placez avec

6 Pondération N° 81 – juillet-août-septembre 2009


lui d’un côté de la rue, et votre conjoint l’appelle de l’autre côté : Les vêtements des enfants
vous le saisissez lorsqu’il s’élance, en criant « stop » !
Recommencez plusieurs fois, d’autres jours, avec d’autres  Clairs – Les vêtements doivent être si possible de couleur
personnes. Expliquez-lui pourquoi. claire : blanc ou jaune, surtout en hiver, car la nuit vient vite le
soir et souvent l’enfant n’est pas bien vu.
L’exemple, en voiture aussi  Rétro réfléchissants – Les accidents qui sont observés
Il est évident que dès l’arrivée de votre premier enfant (mais montrent qu’il est nécessaire que les enfants soient équipés
avant aussi !) … d’éléments retro réfléchissants : même en ville avec l’éclairage,
même si vous les accompagnez à l’école à pied ou en voiture, et
 Il ne sera plus question pour vous de passer en fin de feu même s’ils sortent rarement ou jamais la nuit, même si, si, si ...
orange ou de brûler le stop, sinon cinq ans plus tard il fera de La seule solution totalement efficace est de coudre des rubans
même avec son vélo. rétro réfléchissants en rond sur les manches de l’anorak, au
niveau du biceps. Ainsi cousus, ils seront toujours présents sur
 Il est évident également que vous ne devrez plus conduire de
l’enfant : il ne peut pas l’enlever, ne peut pas oublier de le
façon agressive ni dangereuse (vitesse, alcool, ...), sinon 15 ans
mettre et c’est vu de tous côtés. Ces rubans sont visibles à plus
plus tard il vous imitera et risquera fort d’être compté dans les
de 150 m la nuit.
nombreux « 18-24 ans » qui payent un lourd tribut à la voiture.
 Vous devrez aussi perdre l’habitude de passer sans vous arrêter  Proscrire les capuches ! Elles empêchent l’enfant de voir
alors qu’un piéton veut traverser (l’article 415.11 stipule que le latéralement, et de voir derrière lorsqu’ils se retournent ; adop-
conducteur est « tenu de céder le passage au piéton »). tez des bonnets ou autres coiffures indépendantes.

Ce qu'il ne faut pas faire


❏ Ne pas se contenter de propos vagues, du genre « soit prudent ! », ou « fais attention ! ». Bien expliquer.
❏ Ne jamais lui dire « Vite traverse » ou « Hop, dépêche-toi ». Au contraire, dire : « il ne faut jamais courir ».
❏ Ne pas lui dire « ne traverse QUE sur les passages-piétons » : pourquoi ?
– les rues du centre ville et des lotissements n'ont pas de passages-piétons, et c'est normal car l'activité locale y est prépondé-
rante ; les passages-piétons n'ont d’utilité que dans les rues à fort trafic.
– un tel propos pourrait faire croire à l'enfant que le passage-piétons lui apporte une protection et il perdrait sa vigilance. Il
faut savoir qu’environ 100 piétons sont tués tous les ans sur les passages-piétons. L'explication doit être : « s'il y a un passage-
piétons, tu dois l'emprunter ».
❏ Exclure du langage l'expression « passage protégé » : dire « passage-piétons »
❏ Ne pas l'habituer à partir en retard, car retard = danger.
❏ Ne pas conduire l'enfant systématiquement en voiture à l'école, sinon il ne se familiarisera jamais avec les pièges de la rue, et
ne saura pas les éviter. Accompagnez-le souvent à pied.
❏ N'amoindrissez pas votre vigilance sous le prétexte que l'enfant est entouré d'adultes, car c'est précisément là qu'ils deviennent
moins attentifs.
❏ N'acceptez pas que perdure le moindre masque à la visibilité près des passages-piétons (bac à fleurs, parterre).
❏ Ne pas laisser croire à l'enfant que l'automobiliste qui le laisse traverser lui fait une faveur : lui dire que la loi le lui impose,
mais que pour autant il ne doit pas en profiter aveuglément et dangereusement.
❏ Ne relâchez pas une miette de votre vigilance et de vos conseils jusqu'à au moins Noël de l'entrée en 6e.

Jacques ROBIN

Merci
Nous remercions vivement Mme Marrec, de Nantes, qui nous a autorisés à photographier ses deux adorables bambins sur
le chemin de l’école, en ce jour de rentrée scolaire.

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Figaro par-ci…, vérité par-là
« Permis à points complètement dévoyé », « Face à l’explosion de l’arsenal répressif », « Nous sommes
tous en sursis ! », « des radars machines à sous » « moins on roule vite, plus la somnolence augmente… ».
Il faudrait une page pour recenser les affirmations fracassantes, erronées, ou issues des sources les plus dou-
teuses qui nourrissaient un article de Sylvain Reisser, dans le Figaro Magazine du 5 septembre. S’agissant
d’une publication à grand tirage connue pour la qualité de ses dossiers, beaucoup de personnes se sont
émues du ton partisan, voire guerrier de ce discours entièrement imbibé des poncifs les plus éculés en la
matière.

« L'article dénigrant les radars et le permis à points est un Les radars ne sont pas une exception française – Avant que la
ramassis de toutes les rancœurs d'un conducteur qui s'obstine à France le fasse en 2003, la Belgique, les Pays-Bas, l’Allemagne,
nier l'évidence que toute augmentation de la vitesse, même faible, la Pologne, l’Espagne, le Portugal, etc. s’en sont équipés et
a une répercussion directe sur le nombre de tués et d'handicapés. certains depuis longtemps comme la Norvège, la Suède, les USA,
Contrairement à ce qui est affirmé dans l'article, les le Canada, la Nouvelle-Zélande. L’Australie l’a fait en
Français sont en grande majorité très contents que les 1985, la Grande Bretagne en 1991.
radars aient apporté de la rigueur dans le respect de la Le lien entre la vitesse et les accidents – Des cher-
loi et engendré un climat apaisé et sécuritaire sur nos cheurs, Nilsson dès 1982, puis beaucoup d’autres
routes. Cet article est un appel à l'incivisme et n'est (Taylor, Rune Elvick, Finch, Letty Aarts et Ingrid van
pas digne d'un grand journal comme Le Figaro […] Schagen) ont étudié le lien entre la vitesse et les
Jacques Robin accidents, à partir des vitesses moyennes ou des
« […] Je suis triste d'avoir lu cet article dans votre vitesses individuelles (Cf infra : Pour quelques
journal. Triste pour les erreurs, triste pour les familles km/h…). Au vu des résultats de ces études, pour
de victimes qui le découvriront dans vos colonnes et évaluer l’impact de l’évolution des vitesses sur le
pour lesquelles vous vous montrez profondément nombre de personnes tuées l’Observatoire National de
irrespectueux. Et triste que vous intituliez « guide de survie » Sécurité Routière a conclu que 1 % de vitesse moyenne en
quelques lignes sans aucun intérêt – qui plus est juridiquement moins, c’est 4 % de tués en moins. Ce qui fut confirmé entre
fausses – alors même que la survie est pour beaucoup de person- 2002 et 2008 : la vitesse moyenne a baissé de 11,2 % (de
nes aujourd'hui une réalité bien loin des préoccupations égoïstes 90,7 km/h à 80,5) et le nombre de tués est passé de 7 741 à
de Mr Reisser ». Olivier Lesobre 4 275 soit une diminution de 44,7 %. Pour mémoire de 1996 à
2002 la diminution du nombre de tués n'a été que de 10 %. Si
[…] « Je suis très choquée par les propos tenus par certains de les gains obtenus depuis 2002 ont été aussi importants (12 000
vos collaborateurs... En effet, leurs écrits incitent le public à se vies sauvées), c’est bien parce que la lutte contre le dépasse-
révolter, non pas contre les accidents de la route et leurs causes ment de la vitesse a porté sur l’ensemble des excès et non
profondes, mais contre ceux qui tentent de les faire disparaître. seulement sur les grands excès de vitesse comme c’était le cas
C'est franchement scandaleux et je tenais à vous dire mon dégoût auparavant. En 2008, si tous les conducteurs avaient respecté les
[…] La souffrance des victimes de la route mérite plus de rigueur limitations de vitesse, il y aurait eu 800 vies sauvées.
au volant ». Colette Oliveiro
Des radars « machines à sous » – On ne peut limiter l’appro-
« Contrairement à l'auteur, je n'ai pas une si mauvaise image ni che économique de la sécurité routière aux seules recettes
du permis à points, ni des radars, ni de la politique cohérente pour « indues » de l’État par le biais des amendes. En effet si en 2008
faire respecter les règles sur la route, et aussi dans la rue en les contrevenants ont dû verser 550 M€ au Trésor public, le bilan
France. En revanche, là où je donne raison à l'auteur c'est quand économique de cette politique de sécurité routière a une toute
il s'étonne que les moyens lourds, à savoirs radars et sanctions, autre dimension. Ce n’est plus en centaines de millions d’euros
continuent à se renforcer sur les autoroutes, alors que le danger qu’il faut compter à l’actif de cette politique mais en milliards.
de décéder est actuellement reporté dans nos villes. […] Et les bénéficiaires, ce ne sont pas les caisses de l’État mais la
Britta Boutry-Stadelmann collectivité nationale tout entière : ce sont les usagers par la
baisse ou le maintien (hausses non répercutées) de leurs primes
« Nous sommes tous en sursis » écrivez-vous : oui !... En sursis
d’assurance ! Avec une économie moyenne de 125 euros par
d'être tué sur la route ! Combien de vies sauvées ? Vous n'en parlez
prime d’assurance (selon des assureurs), même le contrevenant
pas. L'éducation routière n'est pas suffisante pour faire respecter
pénalisé d’une contravention de 90 euros dans l’année est encore
les limitations de vitesse. […] Jacques Chirac a mis en œuvre en
« gagnant »...
2002 cette politique répressive qui a permis depuis de sauver
13 000 vies. Sans le savoir vous en faites peut-être partie. » 100 000 permis invalidés en 2008 – Les petits excès de vitesse
Alain Argenson répétés sont rarement à l’origine des pertes de permis. Chez les
conducteurs qui perdent leur permis pour solde nul la vitesse ne
représente que 20 % des permis perdus alors qu’elle représente
La réponse de la Ligue plus de 40 % des points perdus par l’ensemble des conducteurs.
La réponse de Chantal Perrichon a été publiée par le Figaro Il faut savoir aussi que la moitié a commis au moins une infrac-
Magazine le 19 septembre. Elle reprend le § 2 ci-dessous. Mais il tion entraînant un retrait de 6 points et que la part de ceux qui
est bien difficile de rétablir la vérité auprès de tous les lecteurs. ont fait des stages de récupération de points avant la perte du
Jean-Marie Leverrier fait le point. À diffuser sans modération… permis est faible (moins de 20 %).

8 Pondération N° 81 – juillet-août-septembre 2009


Pour quelques kilomètres/heure…
Chaque conducteur ramène la notion de vitesse au niveau individuel, que ce soit à un instant donné ou en performances sur un
trajet (« ma » moyenne). Mais une connaissance approfondie des comportements collectifs est indispensable pour instituer des règles
de sécurité communes à tous. C’est pourquoi beaucoup de pays utilisent la notion de vitesse moyenne, laquelle est observée sur les
différentes catégories de voies constituant le réseau. Cette notion de vitesse moyenne est peu connue du grand public. Elle nous
ramène au rapport parfois ambigu entre l’individu et la société où il vit ; entre règle bonne pour tous et respect par chacun.
Modéliser les effets de la vitesse – Depuis un siècle, on a accumulé une masse de connaissances considérables sur l’automobile et
la circulation routière. Cette longue histoire a permis de mettre un certain nombre de principes en évidence. On a pu ainsi observer
et vérifier la relation entre la vitesse moyenne pratiquée sur le réseau et l’accidentalité.
1 – Vitesse moyenne  + 5 %  Accidents corporels  + 10 %  Accidents mortels  + 20 %.
2 – Vitesse moyenne  – 5 %  Accidents corporels  – 10 %  Accidents mortels  – 20 %
Que s’est-il passé de 2002 à 2007 en France métropolitaine ?
En 2002, en France, la vitesse moyenne (1) tous réseaux confondus était de 91 km/h. En 2007, elle fut de 82 km/h. Soit une baisse
de 10 %. Dans le même temps, les accidents corporels en métropole passaient de 105 470 à 81 272 (moins 22 %) et les accidents
mortels (30 j) de 7 741 à 4 620 (moins 40 %).

Les chiffres sur 5 années en France métropolitaine*


Année Vitesse moyenne** Accidents corporels Nombre de tués à 30 j
2002 91 km/h 105 470 7 741 CSA est annoncé en 2002
De 2002 à 2007 Baisse de 10 % Baisse de 22 % Baisse de 40 % 1er radar en novembre 2003
2007 82 km/h 81 272 4 620 1 858 radars en service au 31/12
* Source ONISR – Bilans annuels ** VL, sur routes départementales et nationales

Ces chiffres confirment le pronostic des experts


Une baisse des autres infractions de conduite a-t-elle pu se produire, avec un effet sur le nombre d’accidents ? C’est sans doute le
cas, mais marginalement. Car les résultats massifs s’obtiennent sur les causes massives, ce qui est le cas de la vitesse. D’autre part, ces
« autres infractions » et leurs conséquences sont bien souvent liées elles-mêmes à des vitesses inadaptées. En fait, tous les pays (2)
qui ont fait varier leurs limitations ont constaté les mêmes effets, ce qui lève tout
L’observation doute sur notre propre expérience.
des vitesses moyennes Où il est question de tolérer des petits dépassements…
Commandées par la Sécurité Routière, les Il est de bon ton depuis quelques années de vilipender le contrôle sanction automatisé
campagnes d’étude réalisées par un institut (CSA) dont le but est de faire baisser les vitesses partout et toujours. Il permet
spécialisé permettent de relever au bord pourtant :
des routes les vitesses pratiquées pour les ➤ de rendre plus rigoureux le respect des limites (précision),
différents types de véhicules. En 2007, ces ➤ de rendre plus probable la sanction des infractions (massification),
observations ont porté sur 228 833 véhi-
➤ de faire baisser la vitesse moyenne, donc le nombre d’accidents.
cules de toutes catégories. Elles sont
Dans ce dispositif, nul doute que la rigueur du système et le caractère inéluctable de la
ensuite traitées pour obtenir l’image des
sanction participent au gain en vies humaines. Et il faut être naïf ou mal informé pour
différents types de réseaux (1) et véhicules
croire qu’un assouplissement serait sans conséquences. S’il était permis au contribua-
(tourisme, poids lourds, motos), de jour et
ble de pratiquer sans dommage une « petite remise » sur son tiers provisionnel…
de nuit, sous intempéries. Les dépasse-
ments de la vitesse du lieu sont compta- En 2007, il y a eu 81 272 accidents corporels, 4 265 accidents mortels, 4 620 tués. Si
bilisés (% de dépassement de la vitesse les vitesses moyennes augmentaient de 2,5 % seulement suite à un affaiblissement
limite, % de dépassements de plus de des sanctions, le calcul conduirait – toutes choses égales ailleurs – au chiffre de 4 000
accidents corporels et 450 accidents mortels de plus dans le bilan.
10 km/h de la vitesse limite).
Pour plus de renseignements voir : La sécurité Une très lourde responsabilité pour tous ceux dont les dénigrements répétés décrédibi-
routière en France – Bilan de l’année 2007 – La lisent un système qui, jusqu’à trouver mieux, est le seul capable de sauver plusieurs
Documentation Française – Pages 133 à 144.
centaines de vies chaque année.
Claude Chabot

(1) En 2007, en France, les vitesses moyennes (sources ONIRS) ont été de : – Sur autoroute de liaison (130 km/h) : 123 km/h – Sur autoroute de dégagement (110 km/h) :
108 km/h – Sur RN 2x2 voies (110 km/h) : 97 km/h – Sur RN à Grande circulation (90 km/h) : 81 km/h – En traversée d’agglomération : environ 50 km/h selon catégorie.
(2) Dont les États-Unis, où les états fixent leurs limites de vitesses. On a pu observer les variations d’accidentalité sur de grands échantillons.

Pondération N° 81 – juillet-août-septembre 2009 9


Une idée absurde : libérer la puissance des motos
Un décret du 30 novembre 1984 interdit la réception et la vente de motocyclettes de plus de 100 ch (1). La fédération française de
motocyclisme et certaines associations de motards militent pour faire modifier la réglementation française. Arguant du fait que dans
les autres pays en Europe, cette limite n’existe pas, elles demandent qu’en France il en soit de même. En 2007, La FFMC (2) avait
attaqué l’État sur ce sujet et avait été déboutée par la Commission de Bruxelles qui avait estimé qu’en imposant une limitation de
puissance pour les motos immatriculées sur son territoire, la France ne violait pas le droit communautaire. Cette demande a-t-elle
l’« oreille » des services de l’État ? C’est ce qu’affirme le président de la FFM (Cf presse). Si ces motocyclistes veulent plus de puis-
sance, c’est pour s’en servir. Pour la Ligue qui lutte depuis toujours contre les performances inutiles et dangereuses des véhicules,
une telle libéralité équivaudrait à un monumental retour en arrière.

1 – L’accidentalité de la catégorie des motocyclistes : les


1 177 000 motos en circulation parcourent 1 % du trafic total. Loi des 100 CV moto : Michèle Merli prête à discuter
Les motocyclistes représentent 16,6 % des tués et 16,9 % des bles- MotoMag – 24 avril 2009 – François Barrois
sés (3). Il y a 28 fois plus de tués par km parcouru en moto
Interrogé sur la loi limitant la puissance des motos à 100 CV
qu’en auto (4). C’est, parmi les autres usagers de la route, la
lors de la diffusion des essais MotoGP du Japon sur Eurosport,
catégorie qui a bénéficié le moins de l’amélioration de la sécu-
le président de la FFM*, Jacques Bolle, a déclaré : « Le sujet
rité routière depuis 2002. Entre 2002 et 2008, moins 54 % de
a été abordé récemment avec Michèle Merli, la déléguée inter-
tués pour les usagers de VL, moins 19 % seulement pour les
ministérielle à la sécurité routière. Elle semble prête à remettre
motards. Un tel bilan – avec son impact humain, social et éco-
cette loi sur la table, en concertation avec les associations
nomique désastreux – n’autorise aucune libéralité : c’est dans
motardes. Constatant que seule la France applique cette loi,
l’autre sens qu’il faut aller, en réduisant la performance des véhi-
elle s’interroge fortement sur sa réelle efficacité en termes de
cules au lieu de l’augmenter.
sécurité... Pour ma part, c’est clair : cette loi ne sert à rien ! »
2 – L’exigence européenne : il est tout à fait possible pour un Ces déclarations sont de bon augure pour nos chères motos
pays d’avoir une réglementation nationale spécifique si les exi- bridées. Espérons néanmoins que l’hypothétique abandon de
gences de sa sécurité sont en cause. Compte tenu de ce qui pré- cette loi ne serve pas de monnaie d’échange contre d’autres
cède, dans notre pays, les motocyclistes n’ont aucune légitimité lois encore plus répressives. La FFMC**, qui avait déjà mené
à demander un quelconque alignement sur une norme plus large campagne contre cette loi en 2007, sera assurément restée
et l’État n’y a ni obligation, ni intérêt. vigilante.
3 – Plus de puissance = plus de vitesse = plus d’accidents * Fédération française de motocyclisme
** Fédération française des motards en colère
Disposer de 100 CV est déjà un non-sens : c’est la puissance de
beaucoup de voitures ! Mais lorsqu’on a 1 CV pour 15 kg de masse
avec une voiture, ce même cheval emporte 2,5 kg avec une
moto (5). Résultat : des vitesses effarantes pour des engins 4 – Plus de puissance = plus d’accélération = plus d’accidents
destinés à partager la voirie publique (200 à 250 km/h sont  Avec 100 CV (et plus) et 250 kg de masse totale, les possibi-
monnaie courante). Évidemment, ceux des motocyclistes qui lités d’accélérations sont incompatibles avec un usage que chacun
veulent plus de puissance s’en serviront, et cela ne peut qu’aug-
souhaite apaisé et consensuel. Car notre lecture de la route et
menter le nombre d’accidents.
des trajectoires est basée sur les situations normales que nous
avons rencontrées durant nos apprentissages et non sur la fré-
« On débranche un fil, et on a 190 CV… » quentation de projectiles aléatoires. C’est une cause très fré-
quente d’accidents (notamment avec des piétons dont le nombre
J. …, moniteur d’auto-école, IDSR, plutôt connaisseur en
de victimes ne cesse d’augmenter).
sécurité, vient d’acheter une moto d’occasion. Une 1000 cm3,
et en théorie, 100 CV conformément à la loi. Mais dès les pre-  En augmentant la puissance et en adaptant les rapports de
miers kilomètres, il s’est rendu compte qu’il était incapable de boîte de vitesse, les accélérations seront encore plus fortes, avec
maîtriser cet engin, malgré son expérience du 2 roues… « En au moins 2 autres effets :
1re, j’atteins 100 km/h… après, c’est de la folie… ». Curieux,
il a donc fait expertiser son moteur par un technicien, qui a 1 – Physiologiquement, il n’est pas anodin de passer en quelques
découvert que le moteur développait 190 CV. « Simple : la ges- secondes de 20 à 120 km/h voire plus. Le motocycliste qui se
tion du moteur est assurée électroniquement, et il y a plusieurs procure ce genre de sensations conserve-t-il dans ce cas toutes
réglages correspondant aux différentes législations nationales : ses capacités d’observation et de réaction ?
il suffit de déconnecter un fil ! ». .../...

(1) Nous utiliserons ch pour la puissance réelle (cheval-vapeur) du véhicule (1 ch = 0,736 kW).
(2) Fédération française des motards en colère.
(3) Les motocyclettes et la sécurité routière en France en 2005 – La documentation française.
(4) 2007 : Motos en 2007 : 5,84 milliards de km ; 830 tués/5,84 = 142 tués par milliard de km – Autres véhicules sauf cyclos et vélos : 2 762 tués/551 mds de km =
5 tués par milliard de km – Donc : 142/5 = 28 fois plus de motocyclistes tués.
(5) Ce qui reviendrait à une voiture de 600 CV …

10 Pondération N° 81 – juillet-août-septembre 2009


2 – l’adhérence : la répartition des masses sur les roues varie
avec l’accélération : la roue avant est moins chargée avec une
plus forte probabilité de perte de contrôle.

5 – Plus de puissance = plus de dégâts environnementaux :


+ 50 % de production de CO2 et pollution chimique supplémen-
taire. Est-ce dans l’air du temps ? Qui peut nier que cette mesure
va dans le sens d’une dégradation environnementale ?

6 – Plus de puissance = plus de bruit : le bruit de moteurs


tournant à plus de 10 000 tours par minute est une véritable
violence physique imposée aux riverains des voies de circulation.
Un nombre de plus en plus grand de propriétaires équipe leur
moto de pots d’échappement faits pour « créer des sensations
sonores particulières », comme l’indiquent les catalogues spécia-
lisés. Il s’agit de tranquillité et de santé publique. Plus de Motards tranquilles, motards peinards :
puissance, c’est forcément encore plus de bruit et plus de souf- 150 chevaux ? Pfufff… !
france pour les riverains.

Vitesse : chacun sa drogue


1 – La drogue du riche 2 – La drogue du pauvre
Exemple : Ferrari 430 Scuderia 510 CV, 320 km/h. Exemple : Kawasaki ZZR 1400, 200 CV, 300 km/h.
Prix 210 310 € Prix 14 399 €
Dijon – AFP – 21 août 2009 Ouest France – 19 août 2009
Saône-et-Loire : un Belge contrôlé à 245 km/h au volant Un motard intercepté à 237 km/h dans l’Orne
d’une Ferrari Parmi les 11 personnes à qui on a retiré le permis pour cause
Un conducteur belge de 44 ans a été contrôlé mercredi à d’excès de vitesse ce week-end sur les routes ornaises : un
245 km/h au volant d’une Ferrari, au lieu des 130 autorisés sur motard de 29 ans, demeurant à Saint-Paterne (Sarthe) près
l’autoroute A39, en Saône-et-Loire, ont indiqué les gendarmes d’Alençon. Il a été intercepté samedi peu après midi sur la RN 12
vendredi. Il s’agit « d’un record » sur cette portion d’autoroute entre Alençon et Le Mesnil-Broût à 237 km/h sur cet axe limité
ont précisé ces derniers à l’AFP, confirmant une information du à 110. Sur instruction du Parquet, la moto a été saisie, en
site internet du Journal de Saône-et-Loire. L’automobiliste, un attendant la décision du tribunal correctionnel qui statuera sur
trader domicilié à Genève et qui se rendait au Luxembourg, a la confiscation définitive. Trois jeunes conducteurs, un Ornais
été contrôlé sur la commune du Miroir, « alors qu’il était en contrôlé à 141 au lieu de 80, et deux autres originaires de
accélération », à l’aide d’un « eurolaser » (jumelles munies d’un Seine-et-Marne et de l’Eure contrôlés à 159 et 158 pour 100 ont
rayon laser) par le peloton de gendarmerie autoroutier de perdu les 6 points de leur permis.
Courlaoux (Jura). Il a vu son permis immédiatement retiré, son
véhicule immobilisé et il sera convoqué ultérieurement devant
le tribunal correctionnel de Chalon-sur-Saône. En attendant, le
conducteur belge a dû s’acquitter d’une amende de 750 euros
pour pouvoir continuer sa route à bord un taxi.

Pondération N° 81 – juillet-août-septembre 2009 11


Téléphoner au volant : réactions
Suite à notre article du N° 80, des commentaires et des informations

Hervé Dizy – Ligue 59 – 62 au rendez-vous. L'écran tactile de 4,3" est suffisamment lumi-
« A quand la prise USB derrière le crâne ou l’implant WiFi dans le neux pour pouvoir regarder la télévision en plein jour […]. Une
cerveau de l’homo sapiens connecticus afin qu’il puisse lire, simple pression du doigt sur l'écran tactile laisse apparaître le
suivre les news, regarder un feuilleton télé, téléphoner tout en menu de la fonction TV. Outre les réglages du volume et des
conduisant son véhicule (par la pensée pendant qu’on y est) ? chaînes, on a également accès au télétexte et aux programmes
On oublie facilement que conduire est une tâche à part entière télé […]. Le menu principal est joliment illustré. Les icônes sont
et que les trajets répétitifs endorment une vigilance déjà para- facilement reconnaissables. On a ainsi droit au lecteur de
sitée par nos préoccupations quotidiennes. Ce n’est pas parce musique, à la visionneuse d'images, aux jeux, au Bluetooth, au
que l’accès aux divertissements est de plus en plus facile que lecteur vidéo et à la TNT. Sur le PN4000, par mesure de sécurité,
notre cerveau peut tout d’un coup devenir multitâches, multi- l'image se coupe dès que l'on atteint la vitesse de 7 km par heure.
fonctions : c’est impossible sans créer du stress, sans Seul le son demeure alors. L'image revient dès que l'on s'arrête, à
« papillonner », car on ne se concentre sur rien en voulant tout un feu rouge par exemple.
faire à la fois. Comme ingénieur informaticien je peux affirmer
André Klarsfeld – Ligue Paris
que même un ordinateur n’est pas véritablement multitâches en
temps réel car il y a toujours un processus maître qui distribue Lien Internet vers un spot britannique très instructif, qui illustre
les tâches pour les ordonner afin de les exécuter dans une bien « la division de l’attention » dont nous avons parlé au sujet
séquence donnée. La simultanéité des tâches dans un ordinateur du téléphone portable : http://www.koreus.com/video/test-
est un vieux rêve qui n’a pas encore trouvé de solution, même visuel-compter-nombre-passes.html. Suivez les indications, vous
s’il fonctionne en nanosecondes… Notre temps de réponse à serez sans doute
nous, pauvres humains – une à plusieurs secondes – interdit surpris à la fin du
toute possibilité d’effectuer des tâches en parallèle. spot…
Le conducteur lâche
Jean-Marie Leverrier son volant et regar-
Un monsieur nous informe par courriel que certains GPS permet- de son téléphone
tent d'accéder à la télévision, à la TNT. Il précise avoir vu et portable
entendu dans un reportage diffusé à la télévision, un revendeur Le New York Times a
ou un spécialiste des GPS indiquer « qu'au-delà de 130 km/h, mis en ligne une
l'image était altérée !!! » Il nous invite à visiter : série d’articles sur le téléphone au volant : à voir sur :
http://fr.youtube.com/watch?v=GGCw9OfsNnI. Il suggère de
légiférer sur ce type de produit et son implantation dans le véhi- http://topics.nytimes.com/top/news/technology/series/driven_
cule. Que pouvons-nous faire ? to_distraction/index.html
Un des articles évoque la nouvelle loi de l’état de l’Utah, qui
Jean-Yves Lamant, en poste au Japon prévoit jusqu’à 15 ans de prison pour les conducteurs responsa-
Ceci est impossible sur les voitures japonaises (au moins au bles d’accidents mortels alors qu’ils étaient en train d’échanger
Japon) pour lesquelles un système est prévu pour empêcher la des SMS. Vous y trouverez aussi un test de la distraction
visualisation de toute image (ainsi que le réglage de son GPS qu’entraîne un échange de SMS, et le texte complet d’une étude
d'ailleurs) en situation de conduite. Je me renseigne plus avant de 2003 du Ministère des Transports US, qui aurait été censurée
sur la législation japonaise exacte. suite à des pressions des compagnies de téléphone mobile
(cf. Pondération n° 80, p. 10).
Josiane Confais – Ligue Paris Ci-joint également une photo prise par ma fille aux USA, entre
Un article de presse : L'Internaute Magazine – Cécile Genest – New York et Philadelphie. Dans un trafic assez dense, à 110 –
« L’appareil coupe l’image au-delà de 7 km/h » « Siemens VDO a 120 km/h, ce conducteur a passé une bonne minute à regarder
réussi un tour de force avec son PN4000, en intégrant un tuner son téléphone portable (ou autre appareil électronique). La
TNT dans un GPS portatif. Cet appareil se transforme alors en une photo est prise à 2 ou 3 files de distance, mais on voit bien qu’il
véritable télévision portative numérique. La qualité d'image est n’a pas les mains sur le volant !

Erratum téléphonicum bagnolum


Dans notre dossier sur les dangers du téléphone au volant (Pondération N° 80)
une erreur s’est glissée à la page 11 : dans le graphique N° 2 (Effets sur le
rythme cardiaque), les 2 colonnes de droite (« planning par téléphone » et
« calcul mental par téléphone ») doivent être marquées « significatif ». Ces
2 usages du téléphone ont en effet une conséquence significative sur le rythme
cardiaque, lui-même représentatif de la charge mentale appliquée à notre
cerveau par la double-tâche (conduire + communiquer).

12 Pondération N° 81 – juillet-août-septembre 2009


La ceinture de sécurité : 50 ans, un million de vies sauvées...
La ceinture de sécurité existait depuis très longtemps dans les
avions. Un canadien – G.D Lebeau avait déposé un brevet en L’histoire réglementaire de la ceinture
1903 pour des « bretelles protectrices » destinées aux passagers 1973 – Obligation du port, hors agglomération, aux places
des voitures. C’est en 1959 qu’un ingénieur, Nils Bohlin qui tra- avant des véhicules mis en circulation depuis le 1er avril 1970.
vaille pour la firme Saab (fabricant suédois d’aéronefs) invente sur 1975 – Obligation étendue aux agglomérations, la nuit de 22
demande de Volvo la ceinture 3 points installée sur une Volvo heures à 6 heures et en permanence sur les voies rapides
Amazon. Le brevet est diffusé chez tous les constructeurs. C’était urbaines.
avant qu’aux USA, un certain Ralph Nader mette les géants améri- 1979 – Généralisation de l’obligation à toutes les situations
cains de l’automobile face à leurs responsabilités en ce qui de conduite dans les voitures de tourisme.
concerne la sécurité des produits qu’ils vendaient. Mais de tous 1989 – Obligation pour les occupants des places avant des
temps, les fabricants de voitures n’ont jamais aimé ce qui fait véhicules utilitaires de moins de 3,5 tonnes.
penser à l’accident 1990 – Obligation pour les occupants des places arrière des
ou à ses conséquen- véhicules qui en sont équipés.
ces : très mauvais 1992 – Obligation d’attacher les enfants de moins de 10 ans
pour le marketing, dans des dispositifs de retenue.
pour l’image (1). On 1994 – Retrait d’un point de permis pour non port de la
ne pouvait à la fois ceinture.
« mettre un tigre 2003 – Obligation pour les occupants des poids lourds, auto-
dans le moteur » et bus et autocars. Renforcement des sanctions pour non port.
installer une ceinture 2005 – Obligation pour le conducteur d’un véhicule léger de
pour réparer les s’assurer que tous les mineurs transportés sont ceinturés.
dégâts…! Et puis- 2006 – Pour application en 2008, chaque enfant transporté
qu’on n’y était pas Bande tricotée sur un pull-over des années 70 dans dans les véhicules légers doit être attaché selon le mode le
plus approprié à sa morphologie. Chaque place équipée d’une
obligés… On va donc le but de tromper la vigilance des gendarmes. Si, si,
ceinture ne doit être occupée que par un seul enfant.
se hâter avec len- c’est vrai !
teur, puisqu’il faudra
attendre le début des années 70 pour voir apparaître des cein-
tures à l’avant sur les modèles de série. Pendant de longues Ma ceinture…
années, il faudra batailler encore pour que l’idée de s’attacher En 1963, je suis l’heureux possesseur d’une Dauphine
passe dans l’opinion. Aujourd’hui encore, la ceinture de sécurité Renault. Sans ceinture, naturellement, car ce cons-
n’est pas toujours bouclée (2 à 5 % selon catégories), et notam- tructeur, qui invente et promeut si bien la sécurité
ment à l’arrière. En 2007, 406 982 infractions sont constatées passive de nos jours, avait comme les autres mis au
par les forces de l’ordre et l’on entend encore spéculer sur tiroir l’invention de Volvo. A cette époque, on parle
l’ « atteinte à la liberté individuelle » que représente l’obligation. beaucoup des lésions faites au thorax par la colonne
Un sénateur très mal informé a proposé récemment de réduire du volant qui remonte en cas d’accident, mais très peu
la sanction applicable pour non port (4e classe, 3 points) des terribles conséquences du mouvement des corps
en parlant de « l’inefficacité de la ceinture à grande vitesse ». dans l’habitacle, des décélérations importantes et de
L’ONIRS délivre chaque année une étude détaillée (2) sur ce l’éjection hors du véhicule. Travaillant dans l’aéronau-
sujet : il y paraît que si 100 % des occupants étaient ceinturés tique, imprégné de concepts de sécurité qui semblent
(actuellement seulement 95 % environ à l’avant), plusieurs inconnus dans l’automobile, je découvre chez un
centaines de vies seraient sauvées chaque année. Il n’est donc accessoiriste des ceintures 2 points adaptables sur la
pas impensable que dans le monde, en 50 ans, la ceinture ait plupart des véhicules, sous réserve de pouvoir fixer les
sauvé ou préservé de blessures graves un million de personnes. points haut et bas sur des supports suffisamment
résistants. La Dauphine permet cela, moyennant la
pose d’une plaque métallique sous la coque. A l’avant,
nous étions relativement protégés… Mais le couffin
de notre premier fils était posé sur le siège arrière,
sans aucune retenue. Et pendant des années, nous
avons roulé, comme tout le monde, dans des
voitures non équipées de ceintures à l’arrière : les
enfants y étaient naturellement non attachés, comme
(1) A noter qu’aujourd’hui, on constate le même comportement en ce qui concerne des électrons libres…
la « boîte noire » …
(2) Observatoire national de la sécurité routière – La sécurité routière en France – Claude Chabot
Bilan de l’année 2007 – La Documentation Française.

Pondération N° 81 – juillet-août-septembre 2009 13


La Ligue de l’Hérault
Elle a vu le jour le 11 octobre 1989, suite au décès de l'épouse de Jean-Louis Laval ; médecin, elle fut tuée
durant sa tournée dans sa 2cv par un conducteur qui avait grillé un stop. Jean-Louis Laval, Président fonda-
teur, fut aidé par son père Francis Leurent, premier secrétaire et par Jean-Pierre Clément, trésorier jusqu'en
2006.

En 1991, Odile Arnaud, médecin en zone rurale, bouleversée des données très précises y sont enregistrées (notamment la
par les souffrances que causent les accidents de la route, adhère vitesse), données souvent indispensables pour rapporter les preu-
à la Ligue qu’elle présidera pendant 15 ans. Elle a beaucoup ves nécessaires en cas de litige tant auprès des assurances que
œuvré pour le développement et la reconnaissance de l’associa- des tribunaux. Il est bien dommage qu'il n’y ait pas eu plus
tion dans la région. Elle a sans doute, à force « de coups de d’engagement des constructeurs depuis cette époque.
gueule » auprès des pouvoirs publics, contribué à une meilleure
prise en compte de la violence routière… et à sauver des vies. Accidents : une situation préoccupante
Odile est actuellement déléguée régionale de la région En 2008, il y a eu 138 tués dans notre département, en forte
Languedoc-Roussillon. augmentation par rapport à 2007 (107), mais avec une diminu-
En 2006, Bernadette Simeant assure l’intérim jusqu’à l’arrivée tion sensible du nombre des blessés hospitalisés, notamment
de Guylaine Lang Cheymol qui prend la relève en mai 2007. pour les 2 roues motorisés. Hélas, 2009 révèle des chiffres simi-
laires.
La Ligue 34 : de nombreuses activités
Guylaine Lang Cheymol : « Après 20 ans, notre association fait
figure « d’ancienne ». Notre équipe est constituée d’une vingtaine
de bénévoles et d’IDSR (1) très motivés. Cette « maturité » et ce
réseau de bénévoles convaincus, bien implantés sur le départe-
ment est synonyme d’un long chemin de luttes et d’avancées locales
signifiantes, sous la houlette de présidents actifs et expéri-
mentés ».

Guylaine Lang Chemol.

… Des actions … Il faudra donc encore cette année développer


la prévention sur les terrains que nous connaissons, et en direc-
tion notamment des entreprises (la première expérience avec
Coliposte) et des jeunes (partenariat avec des associations pour
les sorties de boîtes de nuit). Nous aurons aussi à cœur de
rappeler la vulnérabilité des vélos et des piétons qui sont
beaucoup trop exposés dans ce département.

Une partie de l’équipe de la Ligue 34. … et de la communication !


La presse écrite locale est très peu préoccupée par un suivi cons-
Les relations avec les autorités locales (Préfecture, forces de tructif et pédagogique lorsqu’elle traite les accidents routiers :
Police, Mairies, Agglomération de Montpellier) se sont construites ainsi, elle fait la part belle à ceux pour qui les mauvais conduc-
au fil du temps, et la Ligue est désormais incontournable lorsque teurs sont toujours… les autres ! Il nous faut donc encore amé-
se posent des questions sur le risque routier ou en tant que force liorer notre travail auprès des organes de presse pour faire mieux
de proposition auprès des Pouvoirs Publics. connaître la réalité de l’accident et des conséquences drama-
tiques souvent méconnues.
La « boîte noire » – C’est une action pilote menée par la Ligue
avec Odile Arnaud en 2002 ; voitures de bénévoles équipées,
relais par le national, cette action a intéressé la presse et Les établissements scolaires
permis de faire comprendre que cet outil est plus un « avocat Grâce à son expérience ancienne auprès des publics jeunes, la
embarqué » qu’un « gendarme à bord » en cas d’accident. En effet Ligue 34 a obtenu en 2008 l'agrément de l'Éducation Nationale
pour intervenir dans les établissements scolaires. Nous avons la
chance de pouvoir nous appuyer sur un réseau d'équipes péda-
(1) IDSR : intervenant départementaux de sécurité routière. gogiques et de directeurs particulièrement impliqués. Cette

14 Pondération N° 81 – juillet-août-septembre 2009


année nous avons connu un accroissement de demandes de parti- second volet de prévention sera animé en octobre par Jacky
cipation auprès de nouveaux établissements de tous niveaux. Lagarde, psychologue spécialisé dans les comportements routiers
Nous intervenons ainsi lors des examens d’ASSR (2) en classes de déviants et membre actif de notre association. Une première
5e et de 3e. action a eu lieu le 18 septembre.

Des élèves délégués sécurité routière Avec la Protection Judiciaire Jeunesse


Notre intervention repose sur 3 axes : « Le droit au bonheur passe par le respect du code de la
route… ». Le Procureur de la République ou la juridiction de
1 – Prise de conscience d’une attitude citoyenne sur la route,
jugement peut proposer au mineur ayant commis un délit routier
garante d'un « mieux vivre » ensemble.
une mesure d’aide ou de réparation à l’égard de la victime ou
2 – Formation d’élèves « délégués sécurité routière » volon- dans l’intérêt de la Collectivité, ceci en alternative à la sanction
taires et référents sur ce sujet. pénale. Le partenariat entre la Ligue 34 et la Protection
3 – Information des parents lors d’une réunion bouclant le Judiciaire de la Jeunesse précise ces mesures de réparation. Ainsi
cycle, en présence du proviseur et des élus de la commune. la Ligue s’engage-t-elle à sensibiliser ces mineurs à la dangero-
sité des comportements à risque, par tous les moyens techniques
Ainsi non seulement les résultats de l’ASSR sont-ils améliorés disponibles. Ces jeunes se retrouvent avec des bénévoles de la
(jusqu’à 100 % de réussite), mais l’information est relayée et Ligue, accompagnés de leur éducateur. Odile Arnaud les sensibi-
confirmée par les adultes avec ses prolongements en famille sur lise à la fragilité du corps et aux lésions parfois irréversibles
le thème de la sécurité routière et des gestes indispensables à qu’un accident peut causer : « je leur raconte ce que subit l’orga-
la sécurité. nisme au moment de l’impact ; notre cerveau se cogne dans sa
boîte crânienne : il ne supporte pas les décélérations ou accélé-
rations violentes ; il en résulte des lésions irréversibles... ».
Quelques autres actions… Bernadette SIMEANT apporte des connaissances : simulateur
Le Crédit Agricole Languedoc d’alcoolémie, réactiomètre, films chocs, etc. Si possible des ren-
contres sont organisées avec les membres de la Ligue ayant
Notre mission est de faire de la prévention « alcool » pendant et
connu un drame dans leur vie et qui se sentent le courage d’en
en fin des soirées organisées par le CE du Crédit Agricole. Jean-
parler. « Les jeunes sont très impressionnés par tout ce qu’ils
Louis Lagier, de la Ligue : « l’objectif est de prévenir au maximum
apprennent » nous dit Lionel Clerambourg, éducateur et promo-
les risques lors des retours par route des participants, en les sen-
teur du projet : « ils prennent ainsi vraiment conscience de la
sibilisant au rapport alcool/conduite, au port de la ceinture, à
gravité de leurs actes surtout lorsqu’ils rencontrent les familles de
l’usage du téléphone au volant, etc. ».
victimes… ». « Nous ne pouvons que nous féliciter de ce parte-
2 étapes : nariat car depuis trois ans aucun de ces jeunes n'a récidivé ».
– A partir de 17 h à l'entrée du siège, accueil et distribution d'in-
formations avec annonce d'un test d'alcoolémie en fin de soirée.
– A partir de 20 h 30, au moment du retour, propositions aux
partants d'éthylotests ballons. En cas de doute, un contrôle par
éthylotest électronique est proposé.
Cette année, les conducteurs et passagers, désormais habitués à
cette sensibilisation, ont très bien participé puisque 700 éthy-
lotests environ ont été utilisés. Quelques conducteurs après
constatation du dépassement du seuil légal, ont échangé le
volant avec un collègue testé apte à la conduite. Certains ont
quand même échappé au contrôle ! Néanmoins, avec un recul de
5 ans sur cette manifestation, nous constatons un bien meilleur
comportement des conducteurs vis-à-vis de leur sécurité et de
leurs passagers.
Coliposte
La Ligue est liée à Coliposte par une convention portant sur
des actions de sensibilisation des chauffeurs de l'Agence de
Montpellier. Notre action aura pour but de sensibiliser les sala-
riés au risque routier lors des livraisons et sur les trajets domi-
cile travail. Nous apportons matériel de projection, supports
pédagogiques et documentations adaptées ; nous animons des Le Jardin des poètes à Montpellier
ateliers de simulation au fur et à mesure du retour de livraison La Ligue mène aussi des actions pour améliorer les infrastructures
des employés. Des conseils sur le permis à points, la responsa- ou sites dangereux pour la sécurité des riverains et des usagers.
bilité du salarié et de l’entreprise, la faute professionnelle, le Ainsi en est-il d’un quartier : le « jardin des poètes » frappé par
téléphone, l'addiction, les chargements sont dispensés au cours le décès d'un piéton en décembre dernier. Cette petite cité
d’ateliers. Macif Prévention présente sa voiture-tonneau, et un pavillonnaire plutôt paisible dispose de petits ronds-points et de
virages qui à première vue n'ont rien de dangereux. Pourtant ces
endroits sont utilisés par de jeunes inconscients pour des
(2) ASSR : Attestation Scolaire de Sécurité Routière. « jeux » qui mettent quotidiennement les riverains en danger

Pondération N° 81 – juillet-août-septembre 2009 15


(Burns, courses, dérapages). Aujourd'hui, les habitants du quar-
tier ont décidé d'agir et après une première réunion c'est la Ligue mêmes vécu. Enfin le docteur Odile Arnaud, déléguée régio-
qui a permis de faire « bouger » les choses et de fédérer leur nale, a rappelé combien notre corps est fragile et parlé des
action avec 80 personnes qui sont maintenant solidaires, bien lésions irréversibles sur notre cerveau en cas de choc.
décidées à ne plus subir. Un dossier a été créé avec pétitions, Les présences de Madame Michèle Merli, déléguée interminis-
explications, photos, vidéos et témoignages. Il vient d'être transmis térielle de la sécurité routière et de Monsieur le Préfet de
à la Police nationale, à la Préfecture et à la Mairie. L’objectif Région Claude Baland ont été appréciées. Au travers de paroles
est de sécuriser le quartier mais aussi d’aider les populations à simples et sensibles, ils ont pu rappeler chacun à leur manière
comprendre les dangers que courent leurs jeunes lorsqu’ils font la politique du gouvernement pour lutter contre l’insécurité
du rodéo avec leur véhicule. Une réflexion sur l'aménagement des routière et la confiance qu’ils mettaient dans notre associa-
infrastructures est actuellement à l'étude avec les services tech- tion, perçue comme un relais indispensable et efficace de
niques de la ville. Les experts de la Ligue dont Jacques Marie sensibilisation des populations. « Cet évènement a pris une
Robin ont été sollicités afin de proposer des solutions appro- ampleur à laquelle je ne m’attendais pas, notamment par la
priées avant qu'un autre accident n’arrive. visite de Madame Merli ! », se réjouit Guylaine Lang Cheymol.
« En tout cas, son organisation a fortement mobilisé nos équipes
qui se trouvent désormais plus soudées que jamais. Nous avons
aussi renforcé nos liens avec la Ligue Nationale : de nouvelles
adhésions sont intervenues depuis et notre image locale s’est
améliorée. Il n’est pas impossible que nous réitérions ce type
de conférence-débat l’année prochaine ».

Un partenaire : la Maison de la Sécurité Routière et l’accueil


des victimes
Parmi nos partenaires, la Maison de la Sécurité Routière de
l'Hérault occupe une place particulière depuis une convention
signée en 2007. Un local est réservé à l'accueil aux victimes
assuré par des membres de la Ligue, qui ont reçu préalablement
une formation spécifique. Cet accueil est assuré 24 h/24 h grâce
à une permanence téléphonique et à la messagerie.
« Nous apprécions ce partenariat qui nous permet d’être associés
Travailler sur un quartier : le Jardin des poètes.
aux débats sur l'accidentalité et de peser sur les décisions prises
au niveau local ; c’est également un lieu « ressources » où nous
puisons des informations indispensables et de la documentation
ainsi que du matériel pour nos interventions sur le terrain ».
La conférence-débat du 15 mai 2009
Coordination avec la Sécurité Routière
« De l’ignorance au déni… la vitesse tue encore »
La clé de nos partenariats est la Préfecture de l'Hérault et sa
A l'occasion de l’anniversaire des 25 ans de la Ligue Nationale,
coordinatrice de la sécurité routière Chantal Rieusset. « Le
et des 20 ans de la Ligue 34, plus de 100 personnes ont assisté
concept est simple et se base sur un échange de services : des
à la conférence-débat organisée à la Maison de la Sécurité
locaux (La Maison de la sécurité routière) sont mis à disposition
routière. Le professeur Claude Got, expert en accidentologie,
de la Ligue et ses bénévoles sont formés par le Centre d'Éducation
a mené brillamment un excellent débat au cours duquel il a
Sécurité Routière. En contrepartie la Ligue se déplace pour diffé-
pu répondre posément et scientifiquement à toutes les ques-
rentes missions sur proposition de la Préfecture, pour faire par
tions posées.
exemple de la prévention en milieu scolaire ou universitaire ».
Chantal Perrichon et Ghislaine Leverrier, déléguée aux asso- Outre cet échange de bons procédés, la Ligue propose ses propres
ciations départementales nous avaient fait l’extrême amitié actions à la préfecture qui les finance par le PDASR (3).
d’être à nos côtés ; Chantal a rappelé les combats menés
depuis 25 ans par la Ligue, qui reste un aiguillon indispensa-
ble pour inciter les autorités à ne jamais baisser les bras et à
poursuivre une politique ferme de lutte contre la violence
routière. Ghislaine a rappelé notre grande légitimité à agir,
car il y a dans notre association de nombreuses personnes
ayant vécu ces drames et qui se dévouent pour que d’autres
familles ne connaissent pas l’horreur de ce qu’elles ont elles-

(3) PDASR : Plan départemental d’actions de sécurité routière.

16 Pondération N° 81 – juillet-août-septembre 2009


Bref
Panneau radars ou pas ? : un bout de réponse Comité d’usagers de la route
Quotidien Presse Océan – Nantes – Juin 2009 Un décret paru au JORF du 10 septembre 2009 crée un « comité
des usagers du réseau routier
« Le nombre d’infractions constaté par
national ». Il est institué pour
le radar automatique de Vigneux-de-
une durée de cinq ans et placé
Bretagne sur la route de Rennes (RN
165) entre mai 2008 et mai 2009 a
EN BREF auprès du ministre chargé de la
voirie nationale et du ministre
été multiplié par 9 ! L’explication ?
chargé de la consommation. Le
Le panneau de présignalisation du
comité recueille les attentes des
radar a été détruit en avril 2008 lors
d’un accident mortel. Ce panneau n’a Le radar flashe usagers de ce réseau, formule des
propositions ainsi que des pistes
pas été remplacé immédiatement.
Mais comme il n’est pas obligatoire,
9 fois plus d'améliorations du service qui
toutes les infractions constatées sont sans panneau ! leur est rendu et émet des recom-
mandations sur les tarifs appli-
bien valables. A contrario, le radar de
la vallée de la Chézine, sur le périphé- Le no mb re d’infractions qués sur le réseau autoroutier
concédé. Il peut formuler des avis
rique de Nantes a enregistré une baisse constaté par le radar sur tous les sujets ayant trait au
sensible du nombre d’infractions
depuis qu’il flashe par l’arrière et non au to matique de Vigneux- service aux usagers et aux rela-
tions entre les gestionnaires du
plus par l’avant »
réseau routier national et ses usa-
Bizarre !… Vous avez dit « bizarre » ? gers. Il regroupe de nombreuses personnalités et représentants de
diverses associations ou fédérations (défense des consomma-
Trash ? Non, c’est comme çà ! teurs, transporteurs, automobilistes, motocyclistes, environne-
ment, etc.). On se prend à rêver : cette commission va-t-elle
Grande-Bretagne – Sécurité routière : le clip choc qui secoue le
prendre à bras le corps les demandes – ci-dessous – formulées
web (Nouvelobs.Com 28.08.2009 Jérôme Hourdeaux)
par la Ligue ?
Angleterre : Un spot trash contre l’utilisation de téléphone au
volant – La police du conté de Gwent, en Grande-Bretagne, a mis
en ligne une vidéo montrant avec un réalisme particulièrement
efficace un accident de voiture. Une vidéo, mise en ligne le Extrait de : « Moins de 3000 morts sur les routes
23 août par la police du Comté de Gwent dans le cadre d’une en France en 2012 ! C’est possible ! »
campagne de prévention routière, a déclenché une polémique en
raison de la violence des images qui montrent d’une manière par-
Mesures en direction des infrastructures :
ticulièrement réaliste un accident de voiture. Intitulé "Texting pour des routes qui évitent les erreurs
while Driving", le spot met en scène un groupe d’adolescentes et pardonnent les fautes
dans une voiture. La conductrice discute avec ses amis tout en
écrivant un SMS. Distraite par son téléphone portable, la jeune  Meilleure diffusion, à tous les gestionnaires de voiries,
fille ne voit pas que le véhicule se déporte doucement vers la de guides d’aménagements sécuritaires adaptés à
voie de droite et percute violemment une voiture en sens inverse. chaque réseau.
NB : ce spot est passé sur TFI à 20 heures le 8 septembre –  Mise en vigueur du Code de la Rue en cours
http:/www.youtube.com (Début septembre). d'élaboration, avec incitation des maires à instaurer
des « zones de rencontre » là où la fréquentation des
Vitres teintées et communication piétons est importante.
De Gilles Dagorne de Nantes – « J’encadre des enfants pour leurs  Réduction des vitesses maximales autorisées sur les
déplacements à vélo. Lors de dépassements d’un véhicule à l’arrêt, routes étroites.
je leur conseille d'observer l'intérieur de la voiture pour vérifier la
présence d’un conducteur dont il faut prévoir les réactions. Avant
 Réduction de 10 km/h de la vitesse maximum auto-
de franchir une intersection, ou si une voiture est arrêtée à un risée sur les voies autorisées aujourd'hui à 130, 110 et
stop, je leur demande de bien vérifier qu’ils ont été vus par 90 km/h (conformément aux propositions émises lors
l’automobiliste avant de s’engager. Beaucoup de situations se du Grenelle de l’environnement).
règlent par un échange de regard à défaut d’un autre moyen de  Suppression de zones accidentogènes et mise en
communication. Or nous voyons de plus en plus de véhicules équipés
œuvre de mesures appropriées.
de vitres teintées, à tel point qu'il est impossible de voir le conduc-
teur ou la conductrice. Nous a-t-il vus ? Quelle est son intention ?
Ouverture de portière ? Je ne comprends pas que les constructeurs
soient autorisés à commercialiser ce genre d'équipement qui crée
de nouveaux dangers ».

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Le bilan de l’insécurité routière pour 2008
Accidents corporels Tués à 30 jours Blessés Population Tués par Part de la
totale (1) million population
2008 2007 2008 2007 2008 2007 (en milliers) habitants urbaine %
(2008) (2)
Ain 487 494 49 49 714 697 574 85 60,0
Aisne 389 400 51 69 512 550 537 95 57,4
Allier 310 362 24 38 426 492 343 70 60,6
Alpes de Haute-Provence 149 150 14 25 221 228 156 90 52,1
Hautes-Alpes 140 174 14 11 213 253 132 106 52,9
Alpes-Maritimes 2 832 3 403 65 89 3 450 4 129 1 081 60 95,4
Ardèche 203 243 15 41 283 311 309 49 52,1
Ardennes 167 160 21 17 205 190 285 74 61,4
Ariège 100 139 13 21 141 204 148 88 48,2
Aube 228 245 17 34 294 337 301 57 60,6
Aude 373 304 58 58 521 396 345 168 54,8
Aveyron 206 186 27 20 271 253 275 98 45,5
Bouches-du-Rhône 4 295 5 249 156 142 5 489 6 683 1 952 80 97,8
Calvados 429 476 41 42 566 626 674 61 62,3
Cantal 79 89 6 11 97 99 150 40 36,4
Charente 191 214 45 37 203 259 348 129 46,8
Charente-Maritime 1 019 1 031 71 64 1 310 1 318 604 118 55,3
Cher 345 340 29 29 427 441 315 92 57,3
Corrèze 301 349 26 19 390 456 242 108 49,4
Corse du Sud 249 378 11 18 365 515 138 80 61,3
Haute-Corse 366 431 24 23 527 622 161 150 63,4
Côte-d’Or 573 607 41 39 737 787 518 79 64,9
Côtes-d’Armor 520 483 56 43 654 646 575 97 53,9
Creuse 96 95 8 9 130 137 123 65 24,2
Dordogne 333 449 39 61 435 570 406 96 47,9
Doubs 453 515 52 38 564 703 519 100 66,9
Drôme 472 487 61 46 640 688 473 129 69,6
Eure 504 613 68 54 657 795 571 119 54,7
Eure-et-Loir 435 434 40 57 525 566 423 95 62,3
Finistère 632 638 56 65 789 802 887 63 72,8
Gard 1 071 1 072 69 73 1 459 1 432 691 100 76,4
Haute-Garonne 1 450 1 706 74 79 1 813 2 174 1 205 61 82,2
Gers 201 193 29 30 283 229 183 159 36,6
Gironde 2 091 2 217 100 71 2 596 2 765 1 408 71 79,6
Hérault 1 476 1 572 138 107 1 837 2 025 1 015 136 82,8
Ille-et-Vilaine 959 973 70 73 1 187 1 214 957 73 65,4
Indre 306 338 20 34 384 403 233 86 55,0
Indre-et-Loire 291 380 46 49 335 456 584 79 75,1
Isère 903 1 018 76 108 1 224 1 394 1 180 64 76,4
Jura 126 141 21 27 151 194 258 81 44,6
Landes 283 334 36 47 393 423 368 98 53,5
Loir-et-Cher 340 378 58 40 453 523 327 178 54,6
Loire 788 967 42 38 1 018 1 254 743 57 79,6
Haute-Loire 203 266 14 30 295 340 221 63 53,6
Loire-Atlantique 1 072 1 222 86 88 1 331 1 517 1 247 69 76,7
Loiret 500 640 54 79 641 826 649 83 74,3
Lot 168 133 17 30 198 140 171 100 36,3
Lot-et-Garonne 295 352 35 43 426 485 325 108 62,6
Lozère 89 91 5 9 128 128 77 65 35,1
Maine-et-Loire 937 951 42 60 1 184 1 155 772 54 64,9
Manche 493 501 49 49 669 630 494 99 48,0
Marne 384 452 33 50 484 582 565 58 68,8
Haute-Marne 250 269 26 19 321 329 186 140 50,3
Mayenne 147 147 28 20 179 197 301 93 49,1
Meurthe-et-Moselle 654 936 47 37 828 1 248 726 65 77,3
Meuse 220 187 20 17 280 241 194 103 46,4
Morbihan 734 735 52 49 872 901 701 74 60,9
Moselle 802 975 56 72 1 072 1 290 1 038 54 75,1

18 Pondération N° 81 – juillet-août-septembre 2009


Accidents corporels Tués à 30 jours Blessés Population Tués par Part de la
totale (1) million population
2008 2007 2008 2007 2008 2007 (en milliers) habitants urbaine
(2008) (2)
Nièvre 227 275 26 21 259 369 222 117 052,4
Nord 2 621 2 657 99 103 3 339 3 407 2 566 39 089,9
Oise 539 692 82 64 762 1 035 797 103 065,9
Orne 203 234 31 30 280 325 293 106 044,9
Pas-de-Calais 1 075 1 158 103 91 1 442 1 586 1 456 71 081,9
Puy-de-Dôme 811 914 31 63 1 056 1 187 626 50 066,9
Pyrénées-Atlantiques 885 889 37 53 1 061 1 087 642 58 075,0
Hautes-Pyrénées 291 369 18 15 407 536 229 79 059,5
Pyrénées-Orientales 278 314 35 26 362 442 437 80 080,2
Bas-Rhin 1 079 1 060 53 66 1 326 1 342 1 086 49 073,9
Haut-Rhin 581 636 44 43 728 807 741 59 077,0
Rhône 2 015 2 148 53 69 2 566 2 806 1 683 31 092,4
Haute-Saône 135 167 32 33 164 216 237 135 043,9
Saône-et-Loire 530 582 54 63 777 824 550 98 059,3
Sarthe 475 714 34 40 615 908 557 61 062,8
Savoie 201 261 23 39 244 366 407 57 069,7
Haute-Savoie 575 625 54 63 811 854 705 77 074,7
Paris 8 286 8 591 51 37 9 553 9 897 2 189 23 100,0
Seine-Maritime 1 156 1 012 58 81 1 478 1 299 1 243 47 075,2
Seine-et-Marne 1 042 1 167 104 87 1 439 1 537 1 286 81 080,4
Yvelines 1 500 1 549 40 67 1 933 1 992 1 401 29 093,2
Deux-Sèvres 227 219 22 46 260 251 362 61 051,7
Somme 728 704 48 72 952 864 565 85 058,5
Tarn 219 303 51 40 273 374 368 139 067,3
Tarn-et-Garonne 230 271 24 37 278 349 230 105 056,3
Var 1 334 1 309 95 96 1 755 1 793 996 95 090,6
Vaucluse 535 590 44 76 685 793 539 82 083,2
Vendée 384 425 51 73 502 531 605 84 053,0
Vienne 416 419 34 43 533 569 421 81 055,9
Haute-Vienne 609 694 36 29 749 874 369 98 062,7
Vosges 289 349 38 43 385 508 380 100 070,1
Yonne 346 383 48 43 417 491 341 141 045,9
Territoire de Belfort 246 241 5 8 321 290 142 35 080,3
Essonne 1 496 1 519 45 38 1 886 2 010 1 208 37 095,2
Hauts-de-Seine 2 590 2 660 34 30 2 965 3 049 1 552 22 100,0
Seine-Saint-Denis 2 741 3 066 30 35 3 260 3 718 1 509 20 100,0
Val-de-Marne 2 495 2 527 30 25 2 942 3 014 1 309 23 100,0
Val-d'Oise 988 1 295 37 35 1 236 1 653 1 165 32 095,4
Métropole 74 487 81 272 4 275 4 620 93 798 103 201 61 771 69 075,5
Guadeloupe 500 447 56 73 751 603 403 139
Martinique 603 753 35 46 850 1 092 400 88 092,2
Guyane 400 596 26 27 528 802 214 122
Réunion 777 782 51 72 978 1 011 791 65
France entière 76 767 83 850 4 443 4 838 96 905 106 709 63 578 70 075,5
Sources : ONISR – fichier des accidents ; (1) INSEE, estimations de population par département au 1er janvier 2006 –(2) INSEE Recensement de mars 1999, sans doubles
comptes, rapport entre la dernière estimation de la population des communes composant des unités urbaines et l’estimation 2001 de la population légale.

Bilan des accidents à fin août 2009


Personnes tuées
Bilan du mois Accidents corporels Total blessés Dont blessés hospitalisés
à trente jours
Fin août 2009 provisoire 45 893 2 811 56 375 20 657
Fin 2008 48 269 2 806 61 336 24 466
Différence 2009 / 2008 – 2 3760 04 – 4 9610 – 2 8090
Évolution 2009 / 2008 – 4,9 % + 0,2 % – 8,1 % – 12,0 %

Sur les huit premiers mois de l’année, le nombre de personnes tuées est en très légère augmentation (+ 0,2 %).

Pondération N° 81 – juillet-août-septembre 2009 19


Vie des associations départementales
Un outil pour la prévention : le réactiomètre
Pour impliquer les personnes lors de séances de prévention, il
faut disposer d’outils pédagogiques interactifs. Le retour immé-
diat de l’information (stimulus > action > effet > contrôle) et
l’échange verbal entre le « formé » et le préventeur permettent
d’avancer plus rapidement.
L’objectif du réactiomètre est de faire comprendre les
notions de :
 Temps de réaction et distance de réaction
 Distance de freinage
 Distance d’arrêt
… ceci dans diverses conditions (état du conducteur et adhérence).
Il est composé d’une console, d’un boîtier de commande et d’une
pédale sur laquelle la personne testée doit appuyer lorsqu’une
lampe commandée par l’animateur s’allume.

Une séquence de sensibilisation :


faire comprendre…
1 – l’importance de la vitesse sur la distance d’arrêt.
2 – L’augmentation de la distance de freinage selon la vitesse
(vitesse × 2 = distance freinage × 4).
3 – qu’une variation faible de vitesse entraîne un allongement
conséquent de la distance d’arrêt.
A 90 km/h, 1,01 seconde de réaction, 25 mètres parcourus sans freinage,
Plusieurs scénarios sont possibles 41 mètres de freinage, 66 mètres de distance d’arrêt.

La sensibilisation aux effets des « petits écarts » de vitesse


« sans conséquence » est facilitée, en y ajoutant une infor-
mation sur les vitesses résiduelles au choc après freinage. On
pourra aussi aborder les distances de sécurité, de visibilité de
nuit.
Les temps de réaction
Mesurés dans les conditions artificielles de cette épreuve, ils
sont souvent inférieurs à 1 seconde. (5/10e à 7/10e…). Cela
donne l’occasion d’expliquer que les nombreuses sollicitations
internes et externes au véhicule augmentent ce temps :
1 seconde en moyenne, majorée sur autoroute, en téléphonant,
selon l’état du conducteur etc.
71 mètres à 95 km/h
Situations de conduite et états du conducteur

État du conducteur
– Vigilant
– Distrait : temps de réponse majoré de 25 %
– Fatigué : temps de réponse majoré de 50 %
– Alcoolisé : Temps de réponse majoré de 75 %

État de la route
– Sèche (coefficient d’adhérence de 0,8)
– Mouillée (coefficient d’adhérence de 0,6) 75 mètres à 100 km/h
– Sous la pluie (coefficient d’adhérence de 0,4)
– Avec de la neige (coefficient d’adhérence de 0,2) Renseignements : Sté HDM – 13, rue des frères Lumière – 38230 TIGNIEU –
www.reactiomètre.com

20 Pondération N° 81 – juillet-août-septembre 2009


Revue de Presse
Arrêté avec 2,64 g d'alcool par litre de sang, le conducteur Marseille : Un cycliste dans le coma et encore un délit de fuite
sort libre La Provence – 13 juillet 2009 – L.S.
Var Matin – 15 septembre 2009 – Peggy Poletto C'est en passe de devenir un bien mauvais réflexe « à la mar-
Pris avec 2,64 g d'alcool par litre de sang au volant de son véhi- seillaise ». Le conducteur d'un véhicule qui a renversé hier
cule, lors d'un contrôle de police, le 29 juillet dernier à Saint- matin, vers 6 h, avenue de Saint-Menet (11e) dans la cité pho-
Cyr, le prévenu est sorti, hier, libre et sans sanction du tribunal céenne, un cycliste âgé de 46 ans, a pris la fuite après l'accident.
correctionnel de Toulon. Me Rivolet, son avocat, est parvenu à Laissant sa victime à terre, dans un état critique, puisque, hier
démontrer la nullité de la procédure au niveau du prélèvement soir, elle était encore plongée dans le coma. Un piéton a même
sanguin destiné à établir le taux d'alcool dans le sang. Le tribu- failli être à son tour renversé par le chauffard qui fuyait à toute
nal a renvoyé le ministère public à mieux se pourvoir... Au terme allure. C'est d'ailleurs lui qui a donné les premiers éléments à la
d'une longue démonstration devant la juridiction toulonnaise, police, notamment concernant la couleur « sombre » du véhicule.
présidée par Mme Marx, le conseil a entendu démontrer que « Ces délits de fuite deviennent un véritable problème de société »,
le médecin n'avait pas prêté serment et que, par conséquent, regrette un policier de la sécurité publique. À Marseille, les chif-
l'examen technique réalisé ce jour-là, est irrégulier. Un seul fres sont effrayants : 1 conducteur sur 5, responsable d'un acci-
formulaire oublié a, le jour de l'audience, fait pencher la balance dent, prend la fuite.
du côté du prévenu. Une loi sur les ceintures dans les cars ?
Les raisons invoquées. « Et ce n'est pas la première fois que de La Nouvelle République – 31/08/2009
telles pratiques conduisent à la nullité d'une procédure, ajoute le Le 21 juillet dernier, le sénateur de la Vienne Jean-Pierre Raffarin
juriste. Le tribunal correctionnel de Toulon a jugé une affaire iden- a déposé une proposition de loi « tendant à rendre obligatoire le
tique le 12 mars 2008. » Et de préciser qu'il s'agit, à chaque fois port de la ceinture de sécurité dans les autocars transportant des
du même service. Du même médecin. Pourtant, rien n'était joué enfants ». Une démarche lancée après avoir été sollicitée, loca-
d'avance. Jugé pour conduite d'un véhicule sous l'empire d'un lement, par la famille Bonnet, après qu'un de leurs enfants était
état alcoolique, le Toulonnais est un récidiviste. En 2002, il a mort lors d'un accident survenu à Angliers, en mars 2007. Le
même été condamné à un an de prison avec sursis pour avoir code de la route prévoit déjà le port obligatoire dans les cars,
causé des blessures involontaires. À la barre, il n'a pas nié avoir dès lors qu'ils en sont équipés. La difficulté consiste à faire
consommé de l'alcool. « Quand on fait une fête, ça me plaît de appliquer cette mesure. Enfin, et c'est l'autre difficulté de ce
boire de l'alcool ». Ce à quoi le représentant du parquet répond dossier, seuls les cars mis en service après 1999 ou 2001, selon
leur tonnage, doivent en être équipés. La proposition de loi du
qu'il « n'est pas interdit de faire la fête, mais de prendre le volant
parlementaire de la Vienne ne parle pas de la rendre obligatoire
après avoir bu ». La défense relève aussi que la garde à vue du
dans les cars les plus anciens, qui sont encore nombreux à être
prévenu est intervenue plus de quinze jours après les faits. Face
en service, notamment pour le transport scolaire.
à la brillante démonstration de Me Rivolet sur l'absence de pres-
tation de serment du praticien qui a effectué la prise de sang, le Un motard flashé à 190 km/h... avec un plâtre !
substitut du procureur a écarté le taux de 2,64 g d'alcool par litre TF1/LCI – 26/08/2009 – Alexandra Guillet
de sang. « Vous requalifierez en conduite en état d'ivresse. » Le Un motard, bras dans le plâtre, a été verbalisé à plus de
tribunal n'a pas suivi le réquisitoire. Il a accueilli l'exception de 190 km/h, à la mi-août, sur le périphérique parisien où la
nullité sur l'analyse sanguine. La citation devant le tribunal vitesse est limitée à 80 km/h.
correctionnel a été jugée nulle. Les faits sont survenus le 17 août en plein après-midi. Les poli-
ciers ont dû parcourir quatre kilomètres avant d'intercepter le
Lille : Le nombre de tués a doublé dans l'agglomération contrevenant qui roulait à 190 km/h, en ayant « un bras dans le
La Voix du Nord – 02/09/2009 – B. Du. plâtre ». Outre la vitesse excessive, le motard pourrait « être
Les indicateurs sont au rouge et montrent un relâchement des poursuivi pour mise en danger délibérée de la vie d'autrui »,
comportements. Le nombre de tués, en particulier des pilotes de commente la préfecture de police de Paris qui révèle l'informa-
deux-roues, sur les routes de la métropole, repart à la hausse. Sur tion dans sa lettre hebdomadaire PPrama. Il ajoute qu'une telle
les sept premiers mois de l'année, il s'élève déjà à 15 en zone vitesse n'a pas été relevée sur le boulevard périphérique depuis
police, hors des secteurs gérés par les gendarmes ou les CRS 2004, année de l'installation des radars fixes sur cette célèbre
(autoroutes). Au cours de la même période en 2008, deux fois voie entourant la capitale.
moins de personnes (7) avaient perdu la vie. « Les accidents Les chercheurs des Ponts et Chaussées préparent la route
diminuent... mais il y a une hausse de la gravité. Ça veut dire que « intelligente » de demain
les conducteurs font de moins en moins attention. Les collisions AFP 25 – 25 septembre 2009
graves sont directement liées à une perte de vigilance du conduc- Le Laboratoire central des Ponts et Chaussées (LCPC), dont la
teur : feu rouge grillé, vitesse excessive, etc. », constate le principale entité se trouve à Bouguenais (sud de Nantes),
commissaire Boutonnet. Des chiffres confirment ce relâchement prépare la « route intelligente » qui un jour dialoguera avec les
des comportements, avec des contrôles à un niveau « similaire ». véhicules la parcourant pour améliorer la sécurité routière. L'un
Ainsi, les excès de vitesse ont augmenté de 55 % dans le Nord des projets qui pourra être intégré dans le projet plus vaste de
sur les sept premiers mois. Une tendance valable aussi dans la « route de 5e génération » (la 4e génération étant les autoroutes),
métropole, où d'autres infractions grimpent : le non-port du est le LAVIA (Limiteur s'adaptant à la vitesse autorisée), déve-
casque pour les deux-roues (+ 35 %), les feux rouges grillés loppé par le LCPC et l'INRETS (Institut national de recherche sur
(+ 11 %) ou encore les portables au volant (+ 23,6 %). les transports et leur sécurité) et testé avec succès dans les
Ndrl : la vigilance a bon dos semble-t-il et nous trouvons ce Yvelines. Grâce à une base de données intégrée dans le véhicule
commissaire bien arrangeant : griller un feu, rouler trop vite, est- le conducteur peut choisir de laisser le système régler son limi-
ce bien par perte de vigilance ? teur de vitesse, l'empêchant de dépasser la vitesse maximale

Pondération N° 81 – juillet-août-septembre 2009 21


autorisée. « Mais on n'impose pas quelque chose au conducteur, tenter de faire changer les comportements ! N’hésitez pas à
le système peut être débrayé », explique Hélène Jacquot- regarder les 82 spots (en cliquant :
Guimbal, directrice générale du LCPC. http://www.culturepub.fr/spots?brand_id=2797) : elles ne vous
Un autre projet, DIVAS, fait appel à des capteurs et émetteurs laisseront pas indifférents !
placés le long de la chaussée qui envoient des informations au
Mort d'un chauffeur routier : l'employeur au tribunal
véhicule pour l'informer de sa position exacte mais aussi lui
recommander une vitesse adaptée à l'état de la route, notam- La Nouvelle République – 14/09/2009 – Philippe Samzun
ment en cas de pluie ou de brouillard. Le projet de « route intel- 26 heures de conduite en 46 heures de temps : un chauffeur
ligente » intègre aussi les recherches sur les infrastructures routier avait trouvé la mort en juillet 2003
routières : des routes capables de s'autodiagnostiquer ou encore Le 31 juillet 2003, à 0 h 45, un chauffeur routier d'une cinquan-
équipées de capteurs capables de détecter le gel en formation à taine d'années s'était tué du côté de Feurs (Loire), à l'inter-
la surface du revêtement et grâce à un système de stockage section de la RN 145 et de l'autoroute A 71. Au cours des
d'énergie, de la diffuser afin d'empêcher le gel de se former. quarante-deux heures qui avaient précédé l'accident, il en avait
Ce projet de route de 5e génération devra concilier innovation passé plus de vingt-six au volant de son ensemble routier. Jeudi,
mais aussi environnement en intégrant les recherches en cours les deux cogérants de la petite société de transports qui
sur des revêtements moins nocifs pour l'environnement, faciles l'employait – située dans le nord du département, placée depuis
d'entretien et utilisant des matériaux recyclés. Mais un tel projet, en liquidation – comparaissaient devant le tribunal correctionnel
surtout pour la partie intégrant la communication entre la route de Tours pour homicide involontaire. Au cours des deux mois qui
et le véhicule, « doit être européen dès le début, il faut qu'il puisse avaient précédé l'accident, pas moins de 67 infractions (dépas-
s'adapter sur toutes les routes européennes et à tous les véhicules », sement de la durée de service hebdomadaire maximale, non-
note la directrice. Le LCPC, qui collabore déjà sur ce projet avec respect de la durée de repos journalier, irrégularité dans l'utilisa-
des laboratoires en Angleterre, en Allemagne et aux Pays-Bas, tion du disque) avaient été constatées en ce qui concerne ce seul
souhaite donc convaincre un maximum de partenaires européens, chauffeur.
notamment les constructeurs automobiles. L'étape suivante sera En 2001 et 2003, l'inspection du travail avait relevé des infrac-
de passer des essais en laboratoire à des essais sur le terrain. tions de même nature. Jeudi, à la barre du tribunal, il s'agissait
Depuis 20 ans déjà la « route intelligente » est imaginée en labo- de décider si les prévenus étaient des « négriers » ou des victimes.
ratoire mais « s'il y a des choses que l'on sait faire sur 30 mètres, Douze des treize ensembles routiers qu'ils utilisaient apparte-
nous ne savons pas encore le faire sur 30 km », note Mme naient à leur seul et unique affréteur : « Les camions étaient en
Jacquot-Guimbal. L'objectif est donc de réaliser un démonstra- leasing, on remboursait tous les mois. Pour le fret, on répercutait
teur grandeur nature où pourront être testées les technologies les ordres qu'il nous donnait, on avait les poings liés ».
de la route de demain. Un démonstrateur qui pourrait trouver sa Aujourd'hui à la retraite, le couple adopte la stratégie – clas-
place sur le site de Bouguenais où le LCPC dispose de 150 hec- sique, selon le procureur de la République – qui consiste à dire
tares. Les premières « routes intelligentes » pourraient voir le « qu'on ne pouvait pas être sans arrêt derrière chaque chauffeur,
jour dans un délai de « 10 ou 20 ans », le revêtement de surface que les « disques » de l'époque ne présentaient pas la même
des chaussées, où pourraient être installés les capteurs, étant fiabilité que les systèmes électroniques d'aujourd'hui, que les
renouvelés tous les 10 ou 15 ans, note la directrice. chauffeurs criaient au harcèlement dès qu'on leur rappelait la
réglementation ». Une réglementation aujourd'hui plus draco-
Tour du monde des spots vidéo « sécurité routière » nienne ce qui a conduit, beaucoup de grosses « boîtes » à sous-
Prévention Routière – 24/09/2009 traiter auprès de petites structures afin de limiter les risques,
Sur son site Internet, Culture Pub nous propose un tour du abonde leur avocat. « Reste qu'aussi vulnérables qu'ils puissent
monde des spots vidéo « sécurité routière » : de 1955 à nos être, les cogérants demeurent juridiquement responsables. Reste
jours, du Royaume-Uni au Quatar en passant par Singapour ou la que, s'ils étaient pris dans un engrenage, ils y ont également
Roumanie, 82 vidéos font la preuve, s’il le fallait, que le sujet est entraîné leurs salariés – l'inspection du travail évoquant une
universel. Risque piéton, motard ou auto, vitesse, alcool ou télé- volonté manifeste de faire travailler à outrance les chauffeurs. Reste
phone au volant : la plupart des risques routiers sont abordés… qu'un homme de 50 ans, abruti de fatigue, a trouvé la mort au milieu
avec plus ou moins de finesse et de sensibilité. Faire rire, émou- de la nuit au volant de son camion », résume l'avocat de la partie
voir, choquer… à chacun sa recette pour marquer les esprits et civile. L'affaire a été mise en délibéré. Décision le 22 octobre.

Bilan des accidents du mois d'août 2009


Par rapport aux résultats enregistrés en août 2008, on assiste au cours du mois d’août 2009 à une hausse de 5,7 % du nombre
de personnes tuées, de 8,5 % du nombre d’accidents corporels, de 5,7 % du nombre total de personnes blessées et une baisse
de 1,9 % du nombre de blessés hospitalisés. La Ligue à adressé le communiqué suivant à l'AFP.
« Les mauvais résultats du mois d'août en matière de sécurité routière nous inquiètent et confirment hélas la tendance observée
depuis le début de l'année. Pour atteindre l'objectif fixé par le Président de la République de déplorer moins de 3 000 morts sur les
routes en 2012, il faudrait observer une baisse moyenne de l'ordre de 8% par an sur les 5 ans du quinquennat. Pour l'année 2009,
avec + 0,2 % de tués en plus sur les huit premiers mois de l'année par rapport à la même période de l'année précédente, on est loin
du but recherché. Nous attendons toujours les mesures fortes de sécurité routière qui devraient accompagner l'annonce de l'objectif
fixé ».
Septembre – Communiqué de presse du Ministère des transports, 8 octobre 2009 : augmentation du nombre de personnes tuées
(+ 17,7 %) en septembre 2009, malgré une baisse des accidents corporels (– 6,5 %) et une diminution des blessés (– 8,9 %).

22 Pondération N° 81 – juillet-août-septembre 2009


Associations départementales

Si dans la liste suivante, vous ne trouvez pas d'adresse d'associations départementales pour votre département,
adressez-vous au siège national ou au délégué régional.

01 – Ain : : Joël Subtil – 5 Vouais – 01590 DORTAN – Tél. : 04 74 75 82 10 59-62 – Nord – Pas-de-Calais : Hervé Dizy – 69, rue de Linselles –
(joel.subtil@wanadoo.fr ) 59223 Roncq – Tél. : 03 20 03 19 05 (hdizy@nordnet.fr) –
(violenceroutiere 5962.free.fr)
07 – Ardèche : Myriam Blanc – 510, route de Jauland – 07130 Soyons –
Tél. : 04 75 60 83 99 (myriam.blanc@wanadoo.fr) 61 – Orne : Nathalie Lusseau – 58, rue de la Fée d’Argouges – 61150 Rânes –
Tél. : 02 33 39 40 44 (michelle.lusseau@wanadoo.fr)
11 – Aude : Jean Mounié – « Le Moulin à Vent » – 11150 Villepinte –
Tél. : 04 68 94 25 24 64 – Pyrénées-Atlantiques : Marie-Thérèse Belia – 11, avenue de Tarbes –
64230 Lescar – Tél. : 05 59 81 05 08 (marielle.belia@laposte.net)
12 – Aveyron : Christiane Poinsot – 2, rue des Rouges Gorges –
Les Costes Rouges – 12850 Onet-le-Château – Tél. : 05 65 42 21 63 65 – Hautes-Pyrénées : André Abadie – 3, rue Laspalles – 65200 Bagnères-
(ligueviolenceroute12@free.fr) – (christiane.poinsot@orange.fr) de-Bigorre – Tél. : 05 62 91 16 39 – Portable : 06 82 74 28 31
(abadieandre@aol.com)
13 – Bouches-du-Rhône : Georges Corbièrere – LCVR 13 – 84, rue de Lodi –
Les allées de Lodi K2 – 13006 Marseille – Tél. + Fax : 04 91 50 78 34 66 – Pyrénées-Orientales : Jean-Claude Llobères – Chemin de la Pavé –
66400 Saint-Jean-Pla-de-Corts – Tél. : 04 68 83 16 54
(lcvr13@wanadoo.fr)
67 – Bas-Rhin/68 – Haut-Rhin : Gilles Huguet – LCVR Maison des asso-
14 – Calvados : Philippe Vayssette – 12, rue Doyen Barbeau – 14000 Caen – ciations – 6, rue d’Ingersheim – 68000 Colmar – Tél. : 03 89 23 64 12
Tél. : 02 31 93 19 34 (philippe@vayssette.com ou lcvr14@laposte.net) (lcvr.6867@yahoo.fr)
21 – Côte-d’Or : Catherine Pépoz – Ligue Contre la Violence Routière – 72 – Sarthe : Gilbert Allard – 12, rue du 8 Mai 1945 – 72360 Mayet –
Maison des Associations – Boîte M 2 – 2, rue des Corroyeurs – 21000 Dijon – Tél. : 02 43 46 65 16
Tél. : 03 80 65 87 41 (lcvr21@tiscali.fr)
73 – Savoie : Marie-Hélène Vauché – LCVR – Maison des Associations – 67,
25 – Doubs : Geneviève Chavigny – 21, rue Bel Air – 25870 Châtillon-le-Duc – rue Saint-François-de-Sales – 73000 Chambéry – Tél. : 04 79 33 95 58
Tél. : 03 81 58 82 18 (michel.chavigny@wanadoo.fr) (lcvr73@yahoo.fr)

26 – Drôme : Luc Gabrielle – Ligue – 36 B, rue de Biberach – 26000 Valence – 74 – Haute-Savoie : Ligue contre la violence routière – 9, Quai des
Tél. : 04 75 78 49 02 (gabrielle.luc@sfr.fr) – (lcvr26@free.fr) Clarisses – 74000 Annecy – Tél. : 04 50 51 29 34
(lcvr-hautesavoie@orange.fr)
30 – Gard : Ginette Brunel – 15, rue Bir-Hakeim – Appt. 35 – 30100 Alès –
75 – Paris : Olivier Lesobre – 3, allée de Gramat – 75015 Paris –
Tél. : 04 66 30 49 52 (jacques-thierry@wanadoo.fr)
Tél. : 01 40 21 61 06 (lcvr75@wanadoo.fr) – (www.lcvr75.org)
33 – Gironde : Jean-Marie Vinches – 1, av. de Bretagne – 33600 Pessac – 77 – Seine-et-Marne : Danielle Glise – LCVR 77 – 25, rue Jean-Mermoz –
Tél. : 05 56 36 54 64 (lcvr33@free.fr) 15 La Fontaine aux bois – 77210 Avon – Tél. : 06 83 18 79 55
34 – Hérault : Guylaine Lang-Cheymol – LCVR 34 – 40, rue Favre de (lcvr77@wanadoo.fr)
St-Castor – 34080 Montpellier – Tél. : 04 67 10 91 84 – Port. : 06 25 25 42 35 78 – Yvelines : Marcel Lefébure – LCVR – MAS – 3, rue de la République –
(de 14 h à 16 h 30) (lcvr34accueil@orange.fr) 78100 Saint-Germain-en-Laye – Contact : Georges Darbois –
Tél. : 01 30 61 78 15 (ViolenceRoutiere.78.Contact@club-internet.fr)
37 – Indre-et-Loire : Claudie Foucault – LCVR 37 – 23, rue Paul Cézane –
37550 Saint-Avertin – Tél. : 06 61 85 09 88 – 02 36 70 02 71 81 – Tarn : Michel Albarede – LCVR – 68, avenue du colonel Teyssier –
(clfoucault@numericable.fr) 81000 Albi (liguecontrelaviolenceroutiere81@orange.fr)

38 – Isère : Aline Chadrin – 6, rue Louise Michel – 38100 Grenoble – 83 – Var : Pascal Bini – 67, rue Oswald Larroque – 83200 Toulon –
Tél. : 04 38 12 84 96 (Siège départemental) Tél. : 04 83 87 40 25 – 06 61 95 20 10 (lcvr83@live.fr)

39 – Jura : Michel Guillemin – 57, bd Wilson – 39100 Dôle – 84 – Vaucluse : Nadine Bonzi – LCVR 84 – 198, ancien chemin d’Orange à
Tél. : 03 84 72 66 78 (michel.guillemin.3@free.fr) Malaucène – 84810 Aubignan – Tél. : 04 90 65 01 73 – 06 14 15 97 92
(lcvr84@wanadoo.fr)
40 – Landes : Fernand Blanco – 905, route de l’Observatoire – 40180
Narrosse – Tél. : 05 58 58 94 23 – Port. 06 21 17 35 07 (lcvr40@orange.fr) 86 – Vienne : Mme Bonnet – 1, impasse de la Croix Adèle – Triou –
86330 Angliers (lcvr86@hotmail.fr)
41 – Loir-et-Cher : Jean-Luc Carl – 15, rue Bel Air – 41000 Blois –
Tél. : 02 54 42 64 74 – (violenceroutiere41@free.fr) 89 – Yonne : Nicole Fossey – 15, rue des Acacias – 89100 Paron –
Tél. : 03 86 65 30 37
(violenceroutiere41.monsite.wanadoo.fr)
91 – Essonne : Philippe Laville – 14, avenue des Palombes – 91260 Juvisy-
44 – Loire-Atlantique : Claude Chabot – 17, rue du Capitaine Yves
sur-Orge – Tél. + Fax : 01 69 44 48 79 (phlaville@free.fr)
Hervouet – 44300 Nantes – Tél. : 02 40 59 92 82
(violenceroutiere44@wanadoo.fr) 92 – Hauts-de-Seine : Alain Argenson – 13, rue de la Roue – 92190 Meudon –
Tél. + Fax : 01 45 07 20 01 (argenson.alain@wanadoo.fr)
45 – Loiret : Pierre-Louis Valls – LCVR – 23, rue de l'Orbette – 45000
Orléans – Tél. + Fax : 02 38 53 09 58 (lcvr45@wanadoo.fr) 94 – Val-de-Marne : Maria Desabres – 19, rue Voltaire – 94400 Vitry-sur-
Seine – Tél. : 01 46 80 26 58 (maria.desabres@club-internet.fr)
56 – Morbihan : Geneviève et Michel Potier – 44, rue de Limur – 56860
Séné – Tél. : 02 97 54 12 52 ou 02 97 34 29 76 (jac.robin@wanadoo.fr) 95 – Val-d'Oise : Jacques Yvroud – 7, rue Alexandre Dumas – 95130
Franconville – Tél. : 06 75 12 48 04 (lcvr95@wanadoo.fr)
57 – Moselle : Gérard Jager – Maison des Associations – 1, rue du Coetlosquet –
57000 Metz – Tél. (Ligue) : 06 08 84 73 04 – Tél. : 03 87 30 82 96 97 – Ligue contre la violence routière Réunion : 29 chemin Stéphane – Villa
(violenceroutiere57@free.fr) – (http://violenceroutiere57.free.fr) Vanille – Trois Mares – 97430 Le Tampon – Tél. : 06 92 77 68 80

Pondération N° 81 – juillet-août-septembre 2009 23


Conseil d'administration Bureau national
Jean-Luc Carl, Claude Chabot, Francine Cicurel, Présidente : Chantal Perrichon
Josiane Confais, Hervé Dizy, Thierry Fassenot, Tél. : 01 44 27 52 29 – (secretariat@violenceroutiere.org)
Emmanuel Fruchard, Geneviève Jurgensen, Vice-Président : Jean-Yves Lamant
Tél. : 06 76 67 69 75 – (jean-yves.lamant@centraliens.net)
André Klarsfeld, Jean-Yves Lamant,
Secrétaire Générale : Odile Van Hée
Guylaine Lang-Cheymol, Chantal-Marie Laurent, Tél. + Fax : 01 47 36 20 45 – (ovanhee@club-internet.fr)
Philippe Laville, Daniel Le Jean, Olivier Lesobre,
Trésorier : Daniel Le Jean
Ghislaine Leverrier, Jean-Marie Leverrier, Tél. : 01 47 50 88 71 – (dlejean@gmail.fr)
Jean-Claude Lloberes, Chantal Perrichon, Gérard Pétin,
Jacques Robin, Michel Ternier, Odile Van Hée, Membres du Bureau :
Philippe Vayssette. Claude Chabot – Rédacteur en chef Pondération
Josiane Confais – Responsable de la revue de presse
Délégués régionaux pouvant assister Jean-Marie Leverrier – Membre du CNSR
au Conseil d'administration avec voix consultative : (jean-marie.leverrier@wanadoo.fr)
Odile Arnaud, Philippe Gervot, Paul Meyer Jean-Luc Carl (violenceroutiere41@free.fr)
Jean-Marie Vinches.

DÉLÉGUÉS RÉGIONAUX
Normandie (Aisne – Calvados – Eure – Manche – Oise – Orne – Seine- Aquitaine (Dordogne – Gironde – Landes – Lot-et-Garonne – Pyrénées-
Maritime – Somme) – Tél. : 01 45 32 91 00 Atlantiques) : Jean-Marie Vinches – 1, avenue de Bretagne –
(secretariat@violenceroutiere.org) 33600 Pessac – Tél. : 05 56 36 54 64 (lcvr33@free.fr)
Ile-de-France (Essonne – Hauts-de-Seine – Seine-et-Marne – Seine- Languedoc-Roussillon (Aude – Gard – Hérault – Lozère – Pyrénées-
Saint-Denis – Val-de-Marne – Val-d'Oise – Ville de Paris – Yvelines) : Orientales) : Odile Arnaud – Rue Antérieu – 34270 Claret –
Philippe Laville – 14, avenue des Palombes – 91260 Juvisy-sur-Orge – Tél. : 04 67 59 04 24 – Tél. + Fax : 04 67 59 03 69
Tél. & Fax : 01 69 44 48 79 (phlaville@free.fr) (arnaud-odile@wanadoo.fr)
Provence-Alpes-Côte d'Azur (Alpes-de-Haute-Provence – Alpes-
Est (Bas-Rhin – Haut-Rhin – Territoire de Belfort – Vosges) –
Maritimes – Bouches-du-Rhône – Corse – Hautes-Alpes – Var –
Tél. : 01 45 32 91 00
Vaucluse) : Chantal-Marie Laurent – 19, rue Frédéric Chevillon – 13001
Ouest (Charente-Maritime – Côtes-d'Armor – Finistère – Ille-et-Vilaine – Marseille – Tél. + Fax : 04 91 95 97 17 (chamalaurent@wanadoo.fr) –
Loire-Atlantique – Maine-et-Loire – Mayenne – Morbihan – Sarthe – (www.violenceroutierepaca.org)
Vendée) : Philippe Gervot – 6, rue Louis Gervot – 44500 La Baule – Midi-Pyrénées (Ariège – Aveyron – Gers – Haute-Garonne – Hautes-
Tél. : 02 40 60 09 65 (francoise.gervot@wanadoo.fr) Pyrénées – Lot – Tarn – Tarn-et-Garonne) : Paul Meyer – 6, rue du
Centre (Cher – Eure-et-Loir – Indre – Indre-et-Loire – Loir-et-Cher – Docteur Laennec – 65000 Tarbes – Tél. : 05 62 93 52 16
Loiret) : Gérard Pétin – 23, rue de l'Orbette – 45000 Orléans – Champagne-Lorraine (Marne – Meurthe-et-Moselle – Meuse – Moselle) :
Tél. & Fax : 02 38 53 09 58 (geodepetin@aol.com) Tél. : 01 45 32 91 00

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ou 15, rue Jobbé-Duval – 75015 PARIS
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24 Pondération N° 81 – juillet-août-septembre 2009

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