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Aujoud'hui les syndicats jouent un rôle important sur le lieu de travail, mais aussi au niveau de la
société globale. Ils occupent des fonctions très diverses.
Ces syndicats siègent dans des organisations paritaires et gèrent toute un pan de la protection
sociale.
Ils fournissent la moitié des juges des prud'hommes et fournissent les membres des commissions de
recours gracieux de la Sécurité sociale (commission qui examine toutes les réclamations des
assurés).
Dans les conseils d'administration, ils siègent.
Le syndicalisme est mal connu à cause du policé du terme. Officiellement, un syndicat est une
association volontaire formée par plusieurs personnes, pour la défense d'un ou plusieurs intérêts
communs. Dans le langage courant, on s'est éloigné de cette définition et a réduit le terme de
syndicat où il fait uniquement référence aux syndicats de travailleurs.
En France, cette méconnaissance du syndicalisme (de travailleurs) vient d'un développement
difficile et tardif. La doctrine libéral héritée de 1789 dans laquelle il ne doit pas y avoir
d'intermédiaire, a freiné le développement des syndicats de travailleurs, elle les a interdits.
Les organisations syndicales sont très complexes et sont porteuses de discours et de programmes
d'actions obscures et difficiles à saisir.
Les membres des syndicats de travailleurs apparaissent comme décalés par rapport à la population
active salariée. Ces syndiqués sont avant tout des hommes qui travaillent dans le secteur public et
dont l'âge moyen ne cesse d'augmenter. Les femmes occupent 47% des emplois salariés mais
continuent à être particulièrement sous-représentées. Il y a de moins en moins d'ouvriers qui sont
syndiqués et beaucoup plus de cadres. Depuis 30 ans, le syndicalisme français est engagé dans un
déclin qui a transformé la France en désert syndical. Ce déclin est lié au faiblesse du syndicalisme
français et notamment 2 problèmes : ses divisions internes et sa politisation.
Dès 1914, la position de la Charte d'Amiens va être trahi et certains membres de la CGT vont
renouer des liens avec des partis de gauche, dont la SFIO.
Il y a 3 courants qui s'opposent : les anarchistes qui veulent une indépendances totales et pérennes
des syndicats par rapport aux partis politiques, les réformistes qui veulent une union des syndicats
avec les partis et les révolutionnaires qui changent de position au fil des années.
La Révolution russe est un élément perturbateur, avec des partisans et les autres. En 1920, la
séparation entre la SFIO et le Parti Communiste français lors du congrès de Tour accroit la
séparation. Une première scission a lieu en 1921, la CGT se sépare avec la CGT qui reste socialiste
et de l'autre la CGT-unifiée qui est communiste. En 1919, la CFTC est créée, ajoutant une
séparation religieuse en voulant appliquer la doctrine sociale de l'Eglise.
Le 6 février 1934, les fascistes manifestent et les syndicats décident de manifester de façon
commune. Les accords Matignon de 1936 sont signés. En faisant front commun, les syndicats
réussissent à obternir des avancées, ce sont les premières négociations. Il y a une pacification des
syndicats en France, ils passent de la grève générale à l'articulation contestation-négociation. Il y a
déjà une double mission des syndicats avec :
– l'organisation de mobilisations, de revendications pour une amélioration immédiate des
conditions de travail
– l'organisation d'un syndicat est la base d'un acteur central d'un nouvel ordre économique et
social.
Les fonctions importantes des syndicats ont été définis pendant les 30 Glorieuses. Or ce modèle a
éclaté. Depuis les années 70, on observe une chute des effectifs syndicaux. Politiquement, on a
observé dans les années 70, un rapprochement entre syndicats et partis politiques. Or dans les
années 80, ces partis de gauche mettent en place des politiques de rigueur. C'est le tournant néo-
libéral qui touche tous les partis, surtout de gauche, il va remettre en cause les syndicats et leur
proximité avec les partis. Il y a un repositionnement des syndicats. Aujourd'hui la France est le pays
industrialisé où il y a le moins de syndiqués, et où leur nombre a le plus fortement baissé au dernier
quart du XXème siècle. A cette faiblesse numérique s'ajoute une faiblesse en terme de
représentation de la diversité. Il y a peu de femmes, pratiquement pas de jeunes et peu de
travailleurs du secteur privé. Depuis une quinzaine d'années, on observe un affaiblissement du
syndicalisme dans le monde entier et tout particulièrement en Europe. Le syndicalisme français a
connu un affaiblissement plus précoce et plus radical que les autres. La cause principale de cet
affaiblissement en France est un climat de guerre de tous contre tous qui caractérise les rapports
entre syndicats.
L'évolution des conflits du travail : depuis 1990, la moyenne des jours de grève par an est inférieur
à 500 000. Depuis une vingtaine d'années, d'importants conflits ont été portés par des coordinations.
Des coordinations éphémères pour certains conflits (infirmières, enseignants).
On perçoit l'affaiblissement des syndicats dans les relations quotidiennes du travail. Un tiers des
représentants du personnels sont élus sur des listes non-syndicales. Seulement 8% des salariés sont
officiellement adhérents à un syndicat (dans les années 50, c'est allé jusqu'à 40%).
Il y a 2 types d'explications :
– Bouleversements économiques : développement du chomage. Le chomage accroit la peur
d'être mal-vu si on se syndique. Il y a une baisse des revendications.
Il y a une tertiarisation des emplois qui va de pair avec la perte de concentration des
ouvriers. Il y a une plus grande flexibilité et précarité des emplois qui compliquent
l'engagement syndical.
– Une absence de culture syndicale en France : une attitude du « passager clandestin » est
beaucoup plus fréquente.
Le mouvement syndical n'a jamais eu France la force qu'il a dans d'autres pays européens (80% en
Suède). La Charte d'Amiens est une des raisons car elle pose le principe de l'indépendance des
syndicats par rapport aux partis. Ca a freiné de manière importante le syndicalisme.
De 1966 à 2008, la loi française dispensait 5 syndicats de prouver qu'ils représentaient assez de
salariés pour signer des accords. Cette spécificité française a créé un éparpillement des énergies
syndicales.
L'institutionnalisation des syndicats n'a pas permis de corriger ces faiblesses. Certes elle a donné
plus de pouvoirs aux représentants syndicaux mais elle a éloigné les militants syndiqués les plus
actifs des salariés de base. Cela a participé au déclin des syndicats.
Les conflits internes au champ syndical français sont des éléments qui pèsent le plus.
Pendant les 30 Glorieuses, nous avions 5 confédérations reconnues représentatives (CGT, CFDT,
CFTC, CGC, FO). Se sont rajoutées de nouvelles structures à partir de 1981 : le G-10 puis
Solidaires. L'UNSA (l'Union nationale des syndicats autonomes, enseignants, agriculteurs,
cheminots) en 1993. La FSU en 1992. C'est la réorientation profonde de la CFDT qui a créé toute
ces scission. Elle est passée en 20 ans de la défense du socialisme autogestionnaire à une conception
totalement différente de son rôle comme intermédiaire dans la régulation du marché dans la
mondialisation, de la révolution au réformisme.
Ce repositionnement a eu pour conséquence 4 vagues de sortie de la CFDT :
– En 1988-89, la scission de Sud, SUD-Rail, SUD-Santé
– En 1995, le plan Juppé est soutenu par la CFDT, en réaction se forme SUD-Rail et SUD-
éducation.
– En 1998-2000, avec les 35 heures, 2 nouveaux SUD émergent et des adhérents partent de la
CFDT.
– En 2003, avec le nouveau conflit sur les retraites
En parallèle, il faut ajouter l'éclatement du syndicalisme enseignant. Tout au long des années 90, la
FEM éclate et 2 organisations supplémentaires : la FSU et l'UNSA. La FSU est plus revendicatrice
et l'UNSA est réformiste.
Ce repositionnement a un effet très négatif sur la représentation des organisations syndicales.
Polarisation :
En 1995, on a observé un grand mouvement social, avec de très nombreuses journées de grève. On
a cru un temps qu'il allait clarifier les choses et structurer le champ syndical en 2 pôles :
– engagés dans les grèves et les manifestations avec la CGT, FO, Solidaires, la FSU.
– Soutenant la réforme et donc un gouvernement de droite avec la CFDT, la CFTC et la CGC
Une nouvelle rupture entre la CGT et la CFDT en 2003. La CFDT fait cavalier seul et ratifie toute
seule l'accord sur les retraites. Depuis, la CGT est dans un entre-deux. Elle se veut réformiste mais
ne veut pas ratifier les réformes libérales.
En 2006 : grand mouvement de mobilisation notamment étudiants. Les plus grands syndicats ont été
amenés à négocier avec le gouvernement pour retirer le CPE. La CGT s’est empressé d’annoncer sa
victoire et se l’est vu reproché alors que tous les syndicats avaient cédé pour le CNE rapidement.
5 confédérations syndicales sont reconnues (CGT, CFDT, CGC, CFTC, FO) et parmi elles toutes
n’accordent pas la même importance à la contestation et finalement ce sont leurs prises de positions
qui permettent de les distinguer. Le champ syndical français tout au long du 20ième est caractérisé par
une importance nette de la composante révolutionnaire (anarcho-syndicats, communiste) et
faiblesse du pole réformiste.
→ Domination historique de la CGT qui illustre ce pole contestataire. Depuis 1995 : la CGT
cherche à intégrer la négociation collective à tous les niveaux. Ça explique qu’elle soit de plus en
plus débordée par des syndicats plus contestataires par exemple SUD.
→ La FO : des années 50 à 70 a occupé avant tout l’espace des relations contractuelles avec le
gouvernement et le patronat. FO durcit son discours au milieu des années 80 a tel point qu’il est
aujourd’hui parfois plus radical que celui de la CGT. C’est une structure syndicale au sein de
laquelle les organisations territoriales ont une grande importance et de ce fait connait une grande
diversité des points de vus (pluralité et non homogénéité).
→ La CFDT partie prenante de toutes les luttes sociales durant les années 70 mais aujourd’hui elle
se caractérise par la formulation d’un projet d’accompagnement du libéralisme. La CFDT va plus
loin que le réformisme (qui et de proposer des réformes sans une perspective révolutionnaire,
discussion avec le gouvernement) car a quitté sa démarche combative pour un accompagnement du
libéralisme. C’est le repositionnement de la CFDT qui a fait émerger des nouveaux syndicats.
SUD, SOLIDAIRES, CNT…Du fait de ces nouveaux syndicats nous revenons à l’ancien modèle :
regain de combativité du syndicalisme. La CFDT critique SOLIDAIRES pour leurs liens avec
l’extrême gauche politique. La CGT les rejette régulièrement car est concurrencée par ces nouveaux
syndicats et donc perd en popularité et en adhérents.
Ce sont des syndicats qui sont rejetés des négociations intersyndicales mais ils participent aux
contestations.
Un syndicat joue un rôle important : la confédération nationale du travail (CNT), se veut une
confédération radicale et refuse totalement l’institutionnalisation en refusant les élections
professionnelles, ce qui leur pose problème car n’est pas reconnu professionnellement. Il essaye de
changer le syndicalisme français. SUD (solidaire unitaire démocratique) sont critiqués car veulent
être trop radicaux et veulent à tout prix changer le syndicalisme et les pratiques syndicales
françaises.
UNEF (union national des étudiants français) ont fourni le plus grand nombre d’homme politique.
En France, 5 « syndicats » représentatifs :
- UNEF : a la plus grande adhésion
- FAGE : fédération des associations générales d’étudiants
- UNI : union national interuniversitaire
- Promotion et défense des étudiants : fédération d’association, vient d’une scission au sein de
la FAGE
- Confédération étudiante : né d’une scission de l’UNEF en 2003
1946 : véritable lancement des syndicats étudiants notamment lorsque UNEF signe et accepte la
Chartre de Grenoble : la volonté des syndicats étudiants de construire une organisation en rupture
avec des logiques corporatistes. Ils veulent s’inscrire dans la continuité du mouvement ouvrier et
être autonome. Se sont fait connaitre grâce à la guerre d’Algérie car ont donné leurs avis et leurs
préconisations : domination historique de l’UNEF qui sera remis en cause longtemps. UNEF a été
un très grand réseau de sociabilisation où ont été formés des grands journalises, politiciens…
Conclusion : face à un champ syndical morcelé, il semble naturel qu’il est émergé un débat sur la
légitimité de représentation des syndicats. Dans les sondages, de la part des salariés il y a d’un coté,
une forte attente du syndicalisme et d’un autre coté on constate un manque d’appétence pour le
syndicalisme existant et reconnu nationalement. On a été amené en 2008 à reformuler la définition
de la représentativité syndicale : c’est la capacité pour des organisations syndicales de salariés de
parler au nom de ces derniers. La reconnaissance de cette capacité permet aux organisations de
négocier et de signer des accords qui s’appliquent à l’ensemble des salariés. Pendant plus de 50 ans,
seules 5 confédérations syndicales ont bénéficié du statut d’organisations représentatives. Jusqu’en
2008, ce qui caractérisait le système des relations professionnelles était un dialogue social fragile :
faible taux de syndicalisation (8%) et représentativité fondée sur des critères légaux et considéraient
comme dépassés car trop anciens.
C’est le rapport de 2006 qui va lancer les polémiques : il est affirmé que pour consolider le dialogue
social ne puisse pas voir leur représentativité être contestée par ceux au nom desquels ils négocient.
Un cycle de négociation est ouvert concernant la représentativité ainsi que le financement des
organisations syndicales et aboutissent en 2008 en remettant en cause les critères de
représentativité.
- Les organisations non conviées aux négociations ont proposé de définir la représentativité en
déterminant un seuil de résultat aux élections professionnelles mais au-delà de ce seuil, elles
se battent pour que toutes les organisations doivent avoir les mêmes droits et les mêmes
moyens.
- La CFDT et la CGT étaient d’accord pour établir un seuil et onc mesurer l’audience des
organisations aux élections professionnelles mais que leurs droits et leurs moyens soient
proportionnels aux résultats obtenus.
- La FO et la CFTC défendent l’idée de mettre en place une mesure nationale de l’audience.
- Les organisations patronales demandaient une mesure de l’audience aux élections
professionnelles mais des élections à un seul tout et une possibilité d’avoir des candidats
non syndiqués.
Depuis aout 2008, il n’y a plus de représentativité à priori, ni établie par une loi. Il y a une série de
critères de représentativité qui sont cumulatif :
- Le respect des valeurs républicaines
- L’indépendance
- La transparence financière
- Une ancienneté minimale de 2 ans
- L’influence caractérisée par l’activité et l’expérience
- Les effectifs d’adhérents et de cotisations
- L’audience des organisations est mesurée en fonction des résultats aux élections
professionnelles. 1er cas : la représentativité des organisations est mesurée en fonction des
résultats au niveau d’une entreprise dans ce cas, l’audience est mesurée au 1er tour de
l’élection du comité d’entreprise et s’il n’y a pas de comité d’entreprise aux élections des
représentants du personnel. 2ème cas : au niveau de la branche, il faut agréger les résultats des
entreprises. 3ième cas : au niveau national, on agrège l’ensemble des résultats de toutes les
branches et être présent dans 3 différents secteurs (industrie, construction, commerces et
services).
Le fait d’être reconnu comme représentatif à n’importe quel niveau permet de designer les délégués
du personnel et de participer aux négociations. L’enjeu de cette loi est de relancer les élections
professionnelles.
Une insertion institutionnelle des syndicats de travailleurs mais qui a des limites : organisations ont
une influence non négligeable mais dans une zone où l’union à des prérogatives limitées.
A la fin de la 2nde GM, le mouvement syndical mondial se divise entre syndicats procommuniste et
non-communiste. 1949 : création de la confédération internationale des syndicats qui donnera
naissance en 1973 à la CES.
Les syndicats ont du mal à européaniser leur pratiques et est notamment vrai pour le syndicalisme
français car les compétences qui sont valorisées à Bruxelles sont très éloignées des attentes des
adhérents des principaux syndicats des travailleurs.
La confédération européenne des syndicats est dirigée par des leaders qui s’opposent à tous liens
avec le communisme et à des figures contestataires.