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Droit administratif

Introduction :la notion d’Administration


• les origines du droit Administratif
• le caractère du droit Administratif

Le droit administratif français s'est forgé au cours de l'histoire et il est donc nécessaire d'avoir
à l'esprit quelques repères d'autant que des textes anciens restent applicables.
Trois traits dominent ce droit : son autonomie par rapport aux autres droits (droit
constitutionnel, droit privé); son inégalité car l'administration bénéficie de privilèges par
rapport aux personnes privées; son origine prétorienne (de prétoire, ou autrement dit
jurisprudentielle) puisque l'activité du juge détermine pour une grande part son contenu.
Ce dernier caractère rend indispensable de connaître l'organisation judiciaire française et, plus
spécifiquement son pôle administratif afin de pouvoir décoder la signification des jugements.

• les origines du droit administratif : le droit administratif s’est construit depuis le XI°s
l’administration constituant un moyen d’action au profit de la Monarchie
.Progressivement l’intérêt général va s’imposer dans le fonctionnement administratif.
C’est la Révolution Française qui a permis de construire le droit administratif
essentiellement grâce a un texte « loi des 16 et 24 août 1790 art 13 « c’est la loi
relative a l’organisation judiciaire , elle interdit au juge judiciaire d’interférer dans
l’action administrative

• les caractères : on peut en retenir trois , le droit administratif est :


- un droit autonome : a l’origine très peu de texte concerne le droit administratif,
il n’est donc pas codifié .
- un droit jurisprudentiel construit essentiellement pas le Conseil d’état qui agit
en deux temps :
° Dans un premier temps le conseil d’état fixe un grand principe
° Dans un second temps il adapte ce grand principe au cas d’espèce
Cette méthode a l’avantage de la souplesse. L’inconvénient est que c’est un droit qui offre
moins de sécurité juridique , et c’est un droit difficile d’accès.

Ce droit autonome se subdivise en nombreuse branches


° droit des biens
° droit de la fonction publique
° droit de l’urbanisme
° droit des marchés publics

Quelle que soit la branche considérée , les règles du droit administratif sont souvent
différentes de celle du droit privé (ex : les prérogatives de puissances publiques)
Dans certains cas , le droit administratif contient des règles similaire a celle du droit privé ( en
matière de responsabilité administrative)Dans ce deuxième cas le juge administratif ne vise
pas le texte de droit civil. C’est le cas en matière de principe généraux du droit (PGD)

- un droit inégalitaire : l’administratif obéit au pouvoir politique car administrer


signifie conduire la gestion des affaires publiques en France .
Historiquement l’administration est donc le droit administratif s’est fondé sur
l’accomplissement de mission d’intérêt générale. Cet intérêt générale donne a l’administration
des moyens dit de puissances publiques .Ces moyens sont dérogatoires du droit commun et
sont confiés a des organes spécifiques :
° Les personnes morales de droit publiques (l’état , les collectivités territoriales , les
établissements publics, les groupement d’intérêt publics)
° Les personnes privées qui sont chargées d’une mission de service public.
Ces organes ne disposent de moyens de puissances publiques que dans leur cadre de mission
de services public. Symétriquement l’administration est soumise a des obligations renforcées
par rapport au droit commun.
° elle doit respecter le principe de la légalité
° elle doit assumer la responsabilité des préjudice qu’elle cause

• Une définition du droit administratif


Il y a différentes écoles :

° l’école du service public : L. DUGUIT l’a fondée c’est un doyen de la faculté de droit a de
Bordeaux. Pour lui le service public est une fin en soit et il agit toujours dans l’intérêt général
Pour DUGUIT, il existe une assimilation entre l’état , le service public et le droit
administratif, la conséquence est que le service public ne peut pas être assimilé a une activité
privé par conséquent :
- le service public doit se voir appliquer des règles dérogatoires du droit commun,
- il doit être soumis a la compétence de la juridiction administrative

° l’école de la puissance publique. M Hauriou (1856-1929) la fonde , il était doyen de la


faculté de droit a Toulouse. Pour cette école , la puissance publique n’est qu’un moyen a
disposition de l’administration , et si elle l’utilise elle est soumise a un droit dérogatoire de
droit commun qui est le droit administratif.

° l’école de Vedel fondée des les années 1950, Théorie des bases constitutionnelles du Droit
administratif ; il se réfère au texte même de la Constitution pour développer une approche
organique de cette administration ( ex : distinction parlement administration ).

Aujourd’hui on combine les deux premières écoles pour identifier le droit administratif.
Le droit administratif connaît une tendance a l’extension de ses pouvoirs , et un éclatement
des organes administratifs traditionnels, on connaît également un enchevêtrement entre le
secteur privé et public.

Il y a une distinction : critère organique / critère matériel


PARTIE I : L’ACTION DE L’ADMINISTRATION

Titre 1 :L’objet de l’action administrative


Juridiquement cet objet peut être ramené a deux formes
- le service publique
- la police administrative
Chapitre I : le service public
Jusqu’au milieu du XX°s le service public a servit de critère unique d’application du droit
administratif et aussi de compétence des juridictions administratives .Cette identification a
aujourd’hui disparu , elle s’est atténuée et aujourd’hui le service public peut être exercé aussi
bien par l’administration que par le secteur privé. Dans tout les cas le service public poursuit
une mission d’intérêt général et le juge administratif distingue différentes catégories de
services publics, Il contrôle aussi les règles de création de service publique et leur régime
juridique ;

Section 1er la notion de service public

Définition :Service Public : le service public est une activité d’intérêt général exercée par un
personne publique ou sous son contrôle et qui est soumise a un régime dérogatoire de droit
commun.

§1 la création , suppression ,organisation des services publics

A. la création des services publics

Il existe un monopole des personnes publiques en matière de création des services publics.
a) service public de l’Etat
La Constitution de 1958 contrairement a la précédente ne contient aucune disposition qui
réserve au parlement la compétence pour créer des services publics .en conséquence on
applique la répartition des compétences des articles 34 et 37 de la constitution : la compétence
revient au législateur dans deux grandes hypothèses :
° 1er hypothèse : si la loi détermine les principes fondamentales de certains services publics
.Ils sont prévus a l’art 34 de la constitution .
La loi détermine les principes fondamentaux pour la création des catégories d’établissement
publics CC 25/07/1979 ANPE

° 2eme hypothèse Lorsque le service public est susceptible de porter atteinte au liberté
publiques.
Une loi est nécessaire pour rendre obligatoire un service public pour les collectivités
territoriales art 72 de la constitution .

b) le service public des collectivités territoriales


Les communes par la loi du 5/04/1884 et les département pas la loi du 10/08/1871 on
compétence pour créer ,organiser et supprimer tout les services publics nécessaire a leur
mission .
La décentralisation a partir de 1982 a confirmé cette compétence a la fois pour les
communes , les département et la région .
Il appartient a la seule Assemblée Délibérante de décider de créer , ou de supprimer un service
public , d’en fixer les règles générales d’organisation et de prendre toutes les mesures qui
portent sur la définition des missions du service public .CE section 6/01/95 VILLE DE
PARIS
L’exécutif local a la qualité de chef de service , il peut prendre des mesures d’organisations
interne du service , il est responsable de la gestion des agents .L’intervention de la collectivité
territoriale doit se rapporter aux affaires de sa compétences.
Aujourd’hui la jurisprudence est sensible aux interventions économiques des collectivités
territoriales car elles ne doivent pas enfreindre la liberté du commerce et de l’industrie.
• Il existe des domaines d’action interdits aux collectivités territoriales

- les activités illicites


- les activités réservées à l’Etat ( justice de défense nationale)
- les activités purement lucratives : le conseil d’état a néanmoins admis la légalité d’une
activité financière lorsqu’elle est « le complément normale et nécessaire de l’activité
principale. » CE Section 18/1259 DELANSORME
• Il existe des domaines obligatoires de création de services publics pour lesquels la
liberté du commerce et de l’industrie ne peut pas être opposable :
- les monopoles de fait ( trottoirs, terrasses,)
- les monopoles de droit ( en matière d’enseignement , les communes gèrent les
écoles primaires)

• Il existe des domaines d’actions limités des collectivité territoriales .Le juge
administratif traditionnellement avait une attitude restrictive au sujet des actions
industrielles et commerciales de ces collectivité territoriales (l’application du
libéralisme économique , état gendarme)
° Dans une 1er étape il fallait des circonstances exceptionnelles pour que le CE accepte
l’intervention d’une collectivité locale. CE 29/03/1901 CASANOVA

° Dans une deuxième étape le CE exige simplement qu’en raison de circonstances


particulières de temps et de lieu un intérêt public justifie l’intervention dans cette
matière .Le principe reste donc que l’intervention économique des collectivités locales
reste illégales. CE Sect 30/05/1930 CH SYND DU COMMERCE EN DETAIL DE
NEVERS

Aujourd’hui pour être légale , le juge examine toujours les circonstances locales
particulières et il pose deux grandes conditions :
- une carence de l’initiative privée ; carence quantitative ou qualitative.
- Un besoin public CE sect 23/12 1970 MINISTERE DE L’INTERIEUR/COMMUNE
DE MONTMAGNY
TA CLERLONT6FERRAND 21/10/83 HUDES TAY

• Enfin il existe des domaine de création libre .Dans certains car les collectivités sont
libre de créer ou non un service public ( transport en commun , en matière culturelle)

B. l’organisation du service public

Le principe est celui de la compétence de l’autorité réglementaire et précisément le


gouvernement et le ministre sont compétent pour régler l’organisation interne des services CE
sect 7/02/1936 JAMART
C. la suppression du service public

Depuis la constitution de 1958 sauf les cas réservés a la loi , la compétence de suppression de
service public appartient au gouvernement .
Par ailleurs selon le conseil constitutionnel en vertu de sa décision du 25-26 juin 1986 il
existerai des services publics qualifiés de constitutionnels : Il existe trois causes de
suppression d’un service public :
° la disparition d’un besoin d’intérêt général( ex service public du ravitaillement)
° La suppression du service public sans disparition du besoin d’intérêt général ( ex la
suppression de service public pour des raisons politiques LOI du 9 décembre 1905
SEPPARATION DE L’EGLISE ET L’ETAT ;

° La suppression pour des raisons financières, on ne supprime pas le service public mais
celui-ci s’éloigne de l’usager , suppression d’un hôpital , une gare , il peut y a voir également
des raisons techniques (ex suppression du service public par pneumatique).

§2 les différents modes de gestion du service public.


Dans tout les cas le choix du mode de gestion est une question d’opportunité ; elle n’est pas
contrôlée par les juges.

A. la gestion par une personne publique


il y a trois possibilités
- la Régie : gestion direct du service public par une personne public , le service
ne dispose d’aucune autonomie
- l’Etablissement public : l’établissement est doté de la personnalité juridique ce
qui confère a l’établissement une autonomie de gestion .Tous ces
établissements sont soumis au principe de spécialité
- les GIP groupement d’intérêt public : c’est un regroupement de personnes
publiques privées autour de la gestion d’un service public ( ex : maison des
services publics)

B. la gestion du service public par les personnes morales de droit privé

Les personnes publiques peuvent souhaiter déléguer un service public a des personnes privées
pour différentes raisons :
• Il peut s’agir d’associer les destinataires à la fonction du service public (ex sécurité
sociale)
• La recherche d’une plus grande efficacité
• Les organismes de droit privé permettent d’échapper à l’application de certaines règles
contraignantes du droit public.
( ex : l’application du droit de la fonction publique, ou règles de la comptabilité publique).
Ce recours aux personnes privées entraîne une dualité de compétence juridictionnelle : on va
appliquer le droit administratif et donc on aura compétence du juge administratif en raison de
la finalité du service public ; on appliquera le droit privé en raison de la présence d’une
personne privée.
Les personnes privées peuvent prendre dans le cadre de leur mission de service public des
actes qualifiés d’actes administratif unilatéraux CE 13/01/1961 MAGNIER
En matière de contrat, en principe un contrat conclu par un délégataire de service public avec
d’autre personnes privées ne peut être qu’un contrat de droit privé ( exception pour certains
travaux publics qui appartiennent à l’état)
Le personnel des sociétés de ces personnes de droit privé est soumis au droit privé

Il existe deux modalités de dévolution du service public.

• La délégation contractuelle de service public : C’est un acte par lequel une personne
publique confie a une autre personne privée par convention, la mission de faire
fonctionner un service public à ses risques et périls.
En contre partie d’une rémunération perçue sur les usagers. Cette rémunération doit
représenter le financement substantiel du service ( ex : activité de transport en
commun) .Le contrat traditionnel de délégation de service public est la concession de
service public . Celle- ci s’est développée a la fin du XIX°s , elle correspond a l’époque à
l’application de la théorie de l’Etat libéral c’est a dire que l’Etat ne doit gérer que des
missions régaliennes et il ne doit pas prendre en charge directement les activités
industrielles et commerciales.
L’ Etat utilise le contrat de concession pour réaliser les grands travaux par les personnes
privées. Cependant au début du XX°s à la suite de la 1 er guerre mondiale , l’Etat a dû aider
ses concessionnaires économiquement ; le contrat de concession ne répond plus à la
théorie initiale dans laquelle c’est le concessionnaire qui supporte les risques économiques
.
Il faudra attendre la fin du XX°s pour observer une relance des contrats de concession et
aujourd’hui ces contrats ont pour objet d’associer différentes personnes publiques et privées
sur des grands projets d’aménagement.
• Une dévolution unilatérale de service public .Le service public peut être conféré par
un acte unilatéral a une personne privée notamment sous la forme d’une autorisation.
En principe l’autorisation est explicite . C’est le cas au profit d’association ( loi 1901 ou
organisme créés spécialement par la loi ( centre anti- cancéreux).
Parfois la dévolution peut être implicite CE 29/01/1932 ST2 AUTOBUS ANTIBOIS

En conclusion on peut tirer deux conséquences de la multiplication des structures auxquelles


les personnes publiques confient le service public.

- 1er conséquence : certaines forme juridiques sont factices : si on prend l’exemple des
associations beaucoup sont crées par des personnes publiques qui fournissent les
locaux , le personnel et le financement. Se pose la question du caractère réel ou pas
des associations .
- 2eme conséquence : cette multiplication conduit à des incertitudes juridiques.

C. le cas des ordres professionnels :

Dès l’Ancien Régime les pouvoirs publics ont souhaité organiser certaines professions : il
s’agissait de représenter la profession en assurant sa discipline interne ; il s’agissait de
soumettre à l’ordre tous les membres de la profession
.Il s’agissait enfin de mettre en place une organisation dotée d’un personnel issu de la
profession.
Plusieurs professions sont demeurées organisées en corporation malgré la Révolution
française notamment celle qui collaborent au service public de la justice.( Avocat, Notaire).

Ces ordres professionnels ont la personnalité juridique, ils sont sous la tutelle de l’état et ils
sont très largement soumis à l’application du droit public même si ils constituent
organiquement des personnes privées. On retient quatre manifestations.
- l’adhésion à l’ordre est obligatoire pour l’exercice de la profession
- Les ordres dans le cadre de leur mission de service publique peuvent émettre des actes
administratifs unilatéraux ( action industrielle et élémentaire) CE 12/12/1953 DE
BAYO
- Les autorités de l’ordre sont issues du gouvernement qui peut nommer soit certains
membres soit des commissaires chargés de les représenter.
- Les ordres professionnels disposent de fonctions juridictionnelles concernant le
pouvoir disciplinaire de l’ordre.

§3 la notion jurisprudentielle du service public


A. Le critère organique
Aujourd’hui le lien avec la puissance publique peut être indirect : il suffit que le service
public soit assuré sans le contrôle d’une personne publique .On a observé une évolution du
critère organique dans le sens d’une dilution

a) une personne privée peut gérer un service public


Progressivement le conseil d’état a autorisé les personnes privée a gérer un service public
- dans une 1er étape le conseil d’état a reconnu la possibilité pour une personne privée de
disposer de prérogatives de puissance publique CE 20/12/1935 Sté
ETABLISSEMENT VEZIA
- Dans une seconde étape le conseil d’état admet explicitement qu’un organisme peut
être chargé de l’exécutif d’un service publique même si il a le caractère d’un
établissement privé CE ass 13/05 1938 CAISSE PRIMAIRE AIDE ET
PROTECTION (CPAP)
- Dans une troisième étape le Conseil d’état a affirmé l’indifférence de la nature
juridique de l’organisme qui gère le service public. Le silence du juge signifie que la
nature juridique de la personne qui gère le service publique a perdu toute pertinence.
CE ass 31/07 1942 MONPEURT qui concernait les comités d’organisation .
CE ass 2/04/1943 BOUGUEN qui concernait les ordres professionnels

On peut relever deux choses :


- il existe une présomption : si une activité est assurée par un organisme privé la
qualification de service publique est généralement refusée
- Dans tout les cas la personne publique ne peut pas se décharger totalement sur une
personne privée de ses compétences.

b) une personne publique ne gère pas nécessairement un service public

C’est le cas des entreprises privées de l’administration , l’administration peut gérer certaines
activités qui ne sont pas d’intérêt général . Par exemple : La nationalisation de l’entreprise
Renault .C’est également le cas des sociétés qui interviennent dans le domaine bancaire.

B. Le critère matériel

Le service public a pour mission de satisfaire l’intérêt général.


La jurisprudence a considérablement dilué ce critère. A l’origine, dans la conception libérale
classique on considérait ( le commissaire du gouvernement Matter) qu’il existait des services
publics par nature qui doivent être exercés par l’état.
TC 22/01/1921 SOCIETE COMMERCIALE DE L’OUEST AFRICAIN.
Seuls ces services doivent être soumis au droit public .Cette théorie ne fonctionne également
que partiellement, pour certains grands services publics de l’état. En réalité c’est le pouvoir
politique qui décide quelles sont les demandes d’intérêt général et qui décide aussi par quels
moyens les satisfaire .
Le mouvement que l’on observe est une croissance continue des besoins d’intérêt général ce
qui entraîne une croissance de la qualification de service public .
TC 22/11/1993 MARTINOCCI/VILLE DE TOULOUSE
La reconnaissance de l’intérêt général suppose dans tout les cas un acte de puissance
publique, acte soit unilatéral soit conventionnel.

1. Méthode des faisceaux d’indices


La doctrine se fonde principalement sur la présence de prérogatives de puissance publique.
La jurisprudence préfère se fonder sur la réunion de plusieurs indices pour considérer qu’un
organisme gère une service public .
- 1er indice : l’organisme doit assurer une mission d’intérêt général
- 2eme indice : l’organisme est soumis à un contrôle de l’administration
- 3eme indice : l’organisme bénéficie de prérogatives de puissance publique.
CE 21/06 1963 NARCY
La place des prérogatives de puissances publique a évolué au sein de ces indices :

En ce qui concerne le poids des personnes privées chargées d’une dispense de service public,
dans certains arrêts la jurisprudence s’est contentée de qualifier la mission d’un organisme
privé de mission d’intérêt général en relevant que cet organisme ne dispose pas de
prérogatives de puissance publique et dans ce cas il en est résulté la compétence de la
juridiction judiciaire.
TC 25/01/1982 CAILLOUX/CONSUEL
Plus récemment CE 20/07 1990 VILLE DE MELUN , le Conseil d’état a reconnu
l’existence d’un service public alors que l’organisme n’était doté d’aucunes prérogatives
de puissance publique.

Conclusion : Cette notion de prérogative de puissance publique n’est qu’un élément


alternatif de la définition du service publique

§4 Les différentes catégories de services publics.

Juridiquement il n’existe que deux grandes catégories de service publics


- les Services Publics Administratifs
- Les Services publics Industriels et Commerciaux
-
A . les services publics administratifs

Définition : c’est un service public qui n’a pas un caractère industriel et commercial et qui
implique donc en principe l’application d’un régime de droit public dans sa totalité.
Ainsi il utilise des procédés exorbitants du droit commun pour satisfaire l’intérêt général
Exemple : prérogatives de puissances publiques.
Le personnel du service public est dans une situation de droit public , les contrats sont
administratifs . Les travaux sont publics , les usagers sont dans une situation légale et
réglementaire. Les litiges qui les concernent sont portés devant le juge administratif.
L’administration peut choisir ponctuellement d’échapper à la soumission au droit
administratif en procédant à des opérations purement de droit privé.
CE 31/07 /1912 SOCIETE GRANITE PORPHYROIDES DES VOSQUES
TC 22/09/2003 M THOMAS/CREDIT MUNICIPAL DE DIJON

B. SPIC Service Public Industriel et Commercial


Cette catégorie de service public est apparue avec la décision TC 22/01 /1921 SOCIETE
COMMERCIALE OUEST AFRICAIN
Il existe aujourd’hui deux possibilités de SPIC
- un texte de création de tel service
- en absence de texte, on doit appliquer la jurisprudence du conseil d’état CE
16/11/1956 UNION SYNDICALES DES INDUSTRIES AEORONAUTIQUES
Les juges exigent que trois critères soient impérativement et cumulativement remplis pour
qualifier un service public industriel et commercial.

- l’objet du service
- le mode de financement
- les modalités d’organisation et de fonctionnement

a) l’objet du service
Cet objet comprend toutes les opérations de production de distribution ou d’échange
effectuées dans les mêmes conditions qu’une entreprise du secteur privé . Ce critère exclut en
principe les services qui n’ont aucun but lucratif ;

b) le mode de financement
Si les ressources proviennent principalement soit de subventions soit de recettes fiscales, le
service public sera qualifié d’administratif.
Ne peut être un SPIC qu’un service public dont les ressources proviennent pour l’essentiel
d’un prix perçu sur les usagers ( redevance pour service rendu)
De plus il faut une correspondance entre le contenu réel de la prestation et la redevance versée
par l’usager. CE avis 10/04/1992 SARL HOFFMILLER

c) les modalités d’organisation et le fonctionnement du service ;


Le Conseil d’état s’intéresse à l’organisation interne de l’entreprise notamment aux procédés
de commandement et aux méthodes de travail.

Conclusion : l’utilisation de ce critère d’identification conduit parfois à une incertitude


juridique : ainsi un même service peut, avec le temps recevoir une qualification juridique
différente. En 1921 le TC retient que le service de transport par bac est un acte de SPIC.
Le conseil d’état au contraire dans sa décision de Section du 10/04/1074 DENOEZ ET
CHORQUES retient que ce même service de bac est un SPA

2. les personnes morales à double visage

Une même personne morale peut gérer à la fois un SPA et un SPIC


Exemple 1: l’O N F (office national des forêts) est, en vertu de la loi un EPIC ; sa mission est
de gérer un SPIC qui est la gestion du domaine forestier . Il a aussi une mission de SPA
lorsqu’il a pour mission de protéger la forêt ;
Exemple 2 : VNF Voie navigable de France est également un EPIC et il gère un SPIC et un
SPA
Exemple 3 : les CCI Chambres de commerce et d’industrie sont des EPAE Etablissements
publics administratif de l’état ; leur mission principale est un SPA, par contre elles peuvent
aussi gérer les SPIC notamment lorsqu’elles gèrent des aéroports.

Conclusion : échec de la création des services publics sociaux


TC 22/01/1955 NALIATO
Le TC avait envisagé la création de SPA à vocation sociale mais soumis à la compétence du
juge judiciaire.
Le Conseil d’état et la Cour de cassation n’ont pas appliqué cette jurisprudence et finalement
le TC 04/07/1983 GAMBINI /VILLE DE PUTAUX a décidé d’abandonner sa jurisprudence
de services publics sociaux.

Section 2 : Le régime juridique des services publiques


§1 les services communs des régimes juridiques des services publics
A. l’application du droit administratif
On assimile le service public avec l’application du droit administratif.
TC 8/02/1873 BLANCO le tribunal affirme que le service public ne peut pas être soumis aux
règles de responsabilité qui sont contenues dans le Code Civil.
Cette thèse conduit à l’application de la règle de la gestion publique des services publics : il y
a deux exceptions :

- la théorie de SPIC
- la règle de la gestion privée des services publics .Les cas dans lesquels
l’administration décide d’agir dans les mêmes conditions qu’un particulier par la
décision 1912
VOSQUES la situation a était modifiée du fait de l’interventionnisme économique des
personnes publiques .
Principalement la diversification industrielle des établissements publics a conduit a une
évolution de la position du Conseil d ‘Etat qui estime désormais que dès lors qu’elles
exercent une activité économique, les personnes publiques doivent être soumises au droit
a vocation économique de la même manière que les personnes privées
CE 3/11/1997 ST2 MILLION ET MARAIS.
Dans cet arrêt pour la 1er fois le Conseil d ‘Etat applique au service public l’ordonnance du 1er
décembre 1986 relative à la liberté des prix et de la concurrence ( cette ordonnance interdit
les ententes et les abus de position dominante.)
(beaucoup d’administration sont chargées de recueillir des informations : l’INSEE est le
principal organisme de statistiques ;)
Le SP doit respecter d’autre droit que le droit administratif
• il doit respecter le droit pénal
CE ass 6/12/1996 SOCIETE LAMBA
Cet arrêt concernait le « pantouflage » pour le Robert pantoufler c’est simplement "quitter le
service de l’Etat pour entrer dans une entreprise privée en payant au besoin un dédit appelé
pantoufle."
• il doit respecter le droit de la consommation
il concerne les relations contractuelles entre l’usager et le SP qui est en principe un SPIC
CE 11/07/2001 STE DES EAUX DU NORD
Il va appliquer pour la 1er fois la législation sur les clauses abusives.

B. les grandes lois communes au SP


Tout SP est soumis à plusieurs lois dites de ROLLAND qui sont précisées par la
jurisprudence
1) la loi d’évolution du SP : principe d’adaptation ou de mutabilité
Cela signifie que le SP doit toujours être adapté aux changements d’exigence de l’intérêt
général.

• les agents de l’administration


Ces agents sont en principe dans une situation statutaire et réglementait c’est a dire ils n’ont
pas de droit acquis et tout arrangement particulier avec l’administration est nul car illégale.

• les co- contractants


Ces co- contractants dans l’intérêt général sont soumis au pouvoir de modification unilatéral
du contrat passé avec l’administration
• les usagers
Ils ne disposent que d’un seul droit fondamental : une fois crée le service doit fonctionner
conformément aux règles d’organisation qui sont en vigueur.
CE 21/12/1906 CROIX DESEGUEYTIVOL

Cette obligation est une obligation de moyens. En revanche les usagers du moment que le
service n’est pas obligatoire n’ont aucun droit au maintient du service
.CE 27/01/1961 VANNIER
Les usagers des SPA sont eux aussi dans une situation légale et réglementaire ce qui exclue
toutes relations contractuelles avec le service.

2) le principe de continuité
Tous les services publics, pour satisfaire l’intérêt général, doivent fonctionner de manière
ininterrompu.
• les agents du SP
Ce principe leur interdit d’interrompre le fonctionnement du service.
Jusqu’a la constitution de 1946 en l’absence de texte , le conseil d’état interdisait la grève
dans le service public , il considérait que le gréviste rompait le lien avec le service.
CE 7/08/1909 WINKELL
Le préambule de la Constitution de 1946 précise que le droit de grève s’exerce dans le cadre
des lois qui le réglementent .En l’absence de loi générale , le conseil d’état a reconnu au
gouvernement un pouvoir de réglementation du droit de grève pour éviter tout usage abusif.
CE 7/07/1950 DE HAENE
Aujourd’hui tout chef de service peut imposer à son personnel des restrictions au droit de
grève .
Le législateur ponctuellement a pu interdire le droit de grève a certains personnel, il a aussi
soumis l’exercice du droit de grève a différentes conditions notamment du fait de la loi du 31
juillet 1963.
Le conseil constitutionnel dans sa décision du CC 25/07/1979 DT DE GREVE RADIO
TELEVISION a reconnu le statut de principe a valeur constitutionnel au principe de
continuité du service public. Il a concilié ces deux règles a valeur constitutionnelle
• en ce qui concerne les cocontractants :
L’administration pour assurer le fonctionnement continue du service dispose de sanctions a
l’égard de son cocontractants grâce à l’application de la théorie de l’imprévision

3) le principe d’égalité
C’est un principe fondateur du droit public français qui est contenu dans l’art 6 de la
DDHC :Il signifie que le SP ne peut pas créer de discrimination entre les personnes qui sont
en relation avec lui. Ce principe a une valeur constitutionnel
CC 27/12/1973 TAXATION D’OFFICE
Ce principe s’applique aussi bien pour les SPA que pour les SPIC il existe simplement trois
possibilités pour que le SP puisse opérer un traitement différencier.
- si la loi le prévoit
CE 6/02/2004 ASSOCIATION LA RAISON DU PLUS FAIBLE
- Une différence de situation
- L’existence d’un intérêt général en relation avec l’objet du service

• en ce qui concerne les agents


Ils sont soumis aux même règles aussi bien dans l’accès a l’emploi public que pour le
déroulement de leur carrière.
Le conseil d’état a considéré que ces inégalités étaient justifiée pour attirer dans les régions
perdues.

• En ce qui concerne les cocontractants


Aucun ne doit être favorisé au moment du choix opéré par l’administration
CE 9/03/1951 STE CONCERT DU CONSERVATOIRE

• les usagers
Ils bénéficient d’une égalité dite proportionnelle c’est a dire lorsqu’il sont dans la même
situation ils doivent bénéficier du même traitement et quant ils ne sont pas dans la même
situation ils peuvent être soumis a des régimes juridiques différents.
CE SECT 25/06/2004 STE SCOOT FCE STE FONECTA
La jurisprudence permet de distinguer des catégories parmi les usagers du SP qui peuvent
faire l’objet d’un traitement différents et ceci à deux égards :
- question de la tarification du SP à l’égard des usagers
- question de la limitation de l’accès au SP
• en ce qui concerne la tarification :
La jurisprudence reconnais la légalité de différences tarifaires entre les usagers en ce qui
concerne les SPIC,le tarif ne peut pas être différent pour un même service rendu et une
discrimination ne peut être justifiée que par la loi ou par une différence de situation ou par une
nécessité d’intérêt général en relation avec les conditions d’exploitations du service.
CE SECT 10/05/1974 DENOYER ET CHORQUES
En ce qui concerne les SPA , le conseil d’état a admis que l’intérêt général puisse justifier une
différence de tarification entre les usagers en se référant au niveau des revenus de ces usagers
( le quotient familial) .Cette jurisprudence concerne le SPA non obligatoire.
CE 29/12/1997 COMMUNE DE GENNEVILLIERS
COMMUNE DE NANTERRE
En tout état de cause ces SPA doivent avoir des tarifs inférieurs a leur coût
CE 20/01/89 CCAS LA ROCHELLE
• en ce qui concerne la limitation d’accès au SP
Les personnes publiques ne peuvent pas interdire l’accès au SP obligatoire, c’est a dire ceux
qui sont prévus par la loi ( Etat civil).L’administration ne peut pas non plus interdire l’accès
des SPIC dont les locaux sont ouvert au public.

Récemment la jurisprudence a admis certaines restrictions d’accès à des SPA mais qui ont un
caractère facultatif.
L’accès à des SPA mais qui ont un caractère facultatif.
L’accès peut être limité aux usagers qui ont un lien particulier avec la commune et qui de ce
fait se trouve dans une situation différente de l’ensemble des autres usagers potentiel du
service.
CE SECTB13/05/1994 COMMUNE DE DREUX
En conclusion : l’évolution du principe d’égalité : la jurisprudence semble commencer à
accepter l’idée de discrimination positive c’est la cas du conseil constitutionnel
CC 14/08/2003 REFORME RETRAITES

La Cour Constitutionnelle a acceptée que le législateur prenne en compte les inégalités de fait
dont les femmes avaient été l’objet pour accepter en raison de l’intérêt général, le maintient de
dispositions plus favorables au bénéfice des femmes en matière de pension retraite.

Le principe d’égalité est la source d’autre principe du droit administratif et notamment la


source du principe de neutralité du SP en relation notamment avec le principe de la laïcité de
l’état.
Le conseil d’état déduit de ces principes l’interdiction faite a tous les agents publics de tout
port de signes religieux, il interdit de manifester dans le cadre du SP leur croyance religieuse.
CE AVIS 3/05/2000 MELLE MARTEAU

4) la gratuité du SP
Le principe général de gratuité du SP n’existe que si il est prévu par la loi
Loi des 16 et 17 juin 1981 relative à l’enseignement primaire.
Ordonnance du 15/06/2000 le Conseil Constitutionnel a refusé le statut de principe a valeur
constitutionnelle de la gratuité des services publics.
CC 12/07/1979 POINT A PEAGE
Par nature le principe semble devoir être écarté pour les SPIC .
En ce qui concerne le SPA la gratuité le plus souvent bénéficie de service obligatoire.
Pour les services facultatifs il n’y a pas de principe de gratuité et très souvent une redevance
est demandée pour l’utilisation du service et dans tout les cas la gratuité disparaît en cas de
prestation spécifique du service c’est a dire il bénéficie directement a certains usager

§2 les régimes juridiques des services publics industriels et commerciales SPIC


A. le principe de la soumission au droit privé
Le personnel : les agents du service sont dans une relation de droit privé de type contractuel.
La responsabilité du service est déterminé par l’application du Code Civil .
La comptabilité du service obéit elle au droit commercial, les rapports avec les tiers sont de la
compétence des tribunaux judiciaires et les litiges entre un SPIC et ses usagers relèvent par
principe de la juridiction judiciaire.
B. L’application résiduelle du droit administratif
Le personnel de direction du SPIC est considéré comme un agent public
CE 26/01/1923 DE ROBERT LAFREYGERE
CE 08/03/1957 JALENQUE DE LABEAU
Le service est soumis à toutes les grandes lois du SP
Le service peut disposer de prérogatives de puissances publiques (PPP) .
Les actes du services peuvent être des actes administratifs que le service soit géré par une
personne publique ou par une personne privée .
Le juge administratif a connaissance de tous les actes qui sont relatifs à la création , à
l’organisation ou à la suppression du service.
TC 15/01/1968 COMPANIE AIR France /EPOUX BARBIER
TC 22/06/19992 ABELLA
Les deux décisions montrent qu’il y avait un conflit de juridiction en matière de contrat .
Les contrats avec les usagers sont toujours des contrats de droit privé quel que soit leur
clause. CE SECT 13/10/61 ETABLISSEMENT CAMPANON6REY
Par contre les contrats avec les fournisseurs peuvent être des contrats administratifs s’ils
contiennent des clauses exorbitantes du droit commun ou si ils sont soumis à un régime
exorbitant du droit commun.
CE SECT 19/01/1973 SOCIET2 EXPLOITATION ELECTRIQUE DE LA RIVIERE DU
SAINT

En matière de responsabilité : les dommages qui sont causés par les services à un tiers sont
soumis à la responsabilité administrative si ils ont leur origine dans une opération de travaux
publics.

En conclusion : l’influence du droit communautaire sur le SP français :


Le droit communautaire pour l’instant ne consacre pas la notion de SP, elle utilise deux
notions distinctes:
- La notion de service d’intérêt économique général SIEG
- La notion de service universelle SU
Le SU est apparu dans une directive du 28 juin 1980.
Il suppose la réunion de trois conditions :
- il faut un accès ouvert à tout ceux qui en font la demande dans un territoire déterminé
- Il faut une prestation qui présente un niveau de qualité fixé au préalable
- Il faut un service rendu a un prix abordable

Ce service universel n’implique pas pour l’instant , la concertation de l’inter dépendance


sociale du SP français .
Par contre il reconnaît aux état membres la possibilité de définir des missions d’intérêt général
.
Ces missions peuvent être exercées sous monopole .
Enfin, cette notion a été acceptée par le législateur français notamment en matière de
télécommunication .
Chapitre II : La police administrative

C’est une forme d’action de l’administration qui consiste a réglementer l’activité de


particuliers en vue d’assurer l’ordre public.

Section 1er : la notion de police administrative


Le maintient de l’ordre public a été qualifié récemment de droit fondamental des citoyens et
de devoir de l’Etat .
Loi du 15 novembre 2001 sur la sécurité intérieure

§1 distinction entre Police administrative et service public

La Police constitue un Service public au sens organique et matériel du terme


Par contre les deux notions peuvent se distinguer à plusieurs égards :

- En ce qui concerne leurs buts : l’ordre public recherché par la police est plus étroit que
l’intérêt général poursuivi par le Service Public.
- Les procédés également sont différents car la Police prescrit alors que le SP fourni des
prestations .
- Les effets des deux s’opposent puisque les mesures de police limitent les libertés
publiques alors qu’au contraire le SP a pour mission de faciliter l’exercice des droits
des citoyens.

Cependant , la distinction entre les deux peut avoir tendance à s’amenuiser


Par exemple :1 : la jurisprudence pour juger de la légalité d’un acte de police administrative
contrôle bien évidemment son but d’ordre public mais dans certains cas on peut se contenter
de la référence à l’intérêt général.
CE 8/12/72 VILLE DE DIEPPE
Dans certains cas le procédé utilisé par l’autorité de police peut être interprété à la fois comme
une réglementation mais aussi comme une prestation .

§2 la distinction entre police administrative et action unilatéral


A. les relations entre police administrative et pouvoir réglementaire
Les deux notions sont souvent confondues pour deux raisons :
- les autorités qui détiennent le pouvoir de police disposent aussi en général du pouvoir
réglementaire.
- Les mesures de police s’expriment très souvent par le biais d’actes administratifs
réglementaires.

Cependant les deux notions sont biens différentes car la police est un type d’action de
l’administration alors que le pouvoir réglementaire est un moyen juridique utilisé par la police
administrative et les SP
En plus , les mesures de polices n’ont pas toutes un caractère réglementaire.
Ces mesures peuvent avoir un caractère individuel.
Le pouvoir de police dispose d’une échelle de décision plus ou moins contraignante :
- l’interdiction générale
- L’autorisation préalable
- L’organisation de l’activité privée
- La déclaration préalable

L’administration peut avoir l’obligation de prendre des mesures réglementaires de police


lorsqu’une situation peut être de nature à troubler l’ordre public à plusieurs conditions :
- que la mesure de police soit indispensable
- qu’elle soit destinée à faire cesser un péril grave et imminent par rapport à l’ordre
public.
Les mesures de police peuvent aussi passer par des mesures individuelles , c’est l’application
soit à une personne soit à une activité des prescriptions générales édictées par les mesures
réglementaires.
Ces mesures individuelles doivent être motivées en application de la loi du 11 juillet 1979.
L’administration peut la encore être dans l’obligation de prendre des mesures individuelles de
police. Les conditions sont similaires à celles des mesures réglementaires.

B. l’exclusion de la voix contractuelle

La police administrative (PA) ne peut être assurée qu’en régie et la mesure de police constitue
toujours un acte administratif unilatéral.
Une mesure de police ne crée par de droit, elle peut être retirée et modifiée à tout moment.
L’exercice du pouvoir de police ne peut pas être attribuée par un contrat à un particulier.
CE 17/06/1932 CASTELNAUDARY
CE 23/05/1958 AMOUDROUZ
Une commune ne peut pas mettre à disposition d’une entreprise privé par convention ses
agents municipaux chargés de constater les infractions sur la voie publique.
CE 29/12/1997 CNE OSTRICOURT

§3 police administrative et police judiciaire

La police judiciaire est de type répressif ; elle a pour mission de constater les infractions à la
loi pénale d’en rassembler les preuves et d’en rechercher les auteurs.
La police administrative est dite préventive : elle doit rendre toutes les mesures de contrôle et
de prévention de tout troubles à l’ordre public.
Dés lors, juridiquement, la mesure de police ne constitue pas une sanction administrative.

La distinction entre les deux polices est parfois difficile car plusieurs autorités sont à la fois
autorité de police administrative et de police judiciaire ( les maires, les personnels de la police
d’état, gardien de la paix ,gendarmes).
Or la distinction entre ces deux polices a des conséquences importantes en matière de
compétence contentieuse, et ces distinctions ont également des conséquences en matière de
responsabilité.
Pour qualifier une opération de police administrative ou police judiciaire , le juge prend en
considération la nature de l’activité et l’intention véritable de l’agent.
CE SECT 11/05/51 CONSORT BAUD
TC 17/06/51 DAME NOUA LEI
La distinction entre les deux pose des difficultés notamment lors d’opération à caractère
mixte. C’est à dire qui connaissent une phase de prévention et une phase de répression .
Par exemple : le contrôle et la vérification d’identité des personnes.
Le TC a tout d’abord donné une solution qui se fondait sur la qualification originaire de
l’opération et il admettait la transformation de la police que si un faisceau d’indices
concordant se trouvaient réunis.
TC 16/12/77 MELLE MOTSH/ AGENT JURIDIQUE DU TRESOR
Dans un second temps le Tribunal des conflits a essayé de créer des blocs de compétences,
autour de la notion de cause essentielle du dommage.
TC 12/06/1978 STE LE PROFIL

Souvent la jurisprudence concerne des opérations de police administrative qui se transforment


en opérations de police judiciaire , l’inverse est aussi envisageable.
La possibilité pour une autorité d’exercer les deux types de police ne signifie en aucun cas
qu’elle peut choisir librement entre les deux polices :
CE 24/06/1960 STE FRAMPAR
En matière de responsabilité, une seule personne publique est responsable en ce qui concerne
les opérations de police judiciaire : l’Etat.
Par contre la police administrative peut être exercée au nom de l’Etat mais aussi du
département ou de la commune.

§4 Police administrative générale et police administrative spéciale

La PAG s’applique à l’ensemble de l’activité des citoyens .Les PAS ont pour but de contrôler
certains types d’activités ou certaines catégories de citoyens ces polices spéciales peuvent
avoir d’autre but que le strict maintient de l’ordre public comme par exemple la sauvegarde de
l’esthétique, les PS sont soumises à un régime juridique spécifique déterminé par leur textes
institutifs.

Section 2 : le statut de la police administrative

§1 les titulaires du pouvoir de la PA


A. les autorités de police générale.
- Le Président de la République et le Premier ministre sont des autorités de PG pour
l’ensemble du territoire national et ce en vertu de la Constitution .
CE 08/08/1919 LA BONNE
CE 25/07/1975 CHAIGNEAU
- le Préfet a une place considérable : il dispose :
¤ d’un pouvoir en matière de circulation sur les voies nationales en dehors des
agglomérations ainsi que sur les routes a grandes circulation .
¤ des compétences dans les communes du département ou la police est Etatisée
( communes chef lieu du département , ces communes peuvent aussi être celles dont le
nombre d’habitants dépasse 20 mille et dans lesquelles les caractéristiques de la
délinquance sont celles des zones urbaines)
CE 30/11/2001 MR DE COURSON ET AUTRE
Dans ce cas, le personnel est agent avec la qualité d’agents de l’état mais reste chargés
d’exécuter les arrêtés de police du maire, le préfet se voit transférer la compétence en
matière de tranquillité publique et de bon ordre dans les endroits de grands
rassemblements occasionnels d’hommes.
CE 27/07/2005 CNE DE NOISY LE GRAND
Dans les communes ou la police est municipale l’art L 2215-1 du CGCT lui donne
compétence pour prendre toutes les mesures en matière de salubrité ou sûreté et de
tranquillité publique soit dans toutes les communes du départements soit dans plusieurs
d’entre elles soit dans une seule commune mais dans ce dernier cas après une mise en
demeure restée sans résultat.

- le maire de la Commune dispose d’un pouvoir de police générale selon l’art L2212-1
CGCT cette police a pour but d’assurer le bon ordre , la sûreté, et la tranquillité
publique :la police administrative est un pouvoir propre du maire, le conseil municipal
est incompétent en la matière.
CE 09/06/1924 ABBE DE BOISSIEU
Le maire peut déléguer une partie de ses compétences a un adjoint mais pas a un
conseiller municipal.
Le pouvoir de police du Maire est réduit et pour partie il est transféré au Préfet de police.
CE 12/03/86 Préfet de POLICE DE PARIS/ METZLER

B. les autorités de police spéciales


On les trouve :
- au niveau ministériel : police du cinéma ( ministre de la culture)
- à l’échelon local : on peut évoquer le Président du Conseil Général qui est compétent
pour prendre des mesures de police au nom du développement sur les voies
départementales en dehors des agglomérations .C’est une police de la sécurité des
voies publiques.
- Le Préfet dispose de très nombreuses autorités de police spéciales ( police de la
chasse, pêche, débit de boisson, installation classés).
- Le maire dispose lui aussi de polices spéciales, notamment la police d’un immeuble
menaçant de ruine.
CE 09/03/2005 UNION DES CHAMBRES DE COMMERCE ET INDTRIE ET
ETABLISSEMENTS DES GESTIONS DES AEROPORTS

§2 la concurrence entre les autorités de police


A. l’autorité locale

L’autorité locale peut aggraver les mesures prises par l’autorité supérieure c’est à dire
qu’elle peut les rendre plus sévères mais seulement si des circonstances locales le
justifient .
Par contre l’autorité locale ne peut pas se dispenser de l’application de la norme nationale
Elle ne peut rendre moins sévère la réglementation
CE 18/04/1902 CNE NERIS DES BAINS
B. la concurrence entre police générale et police spéciale
deux situations sont envisageables :
- le texte qui crée la police spéciale peut avoir exclu une intervention de la police
générale ( ex la police des chemin de fer)
- Si le texte n’exclu pas la police générale le concours entre les deux polices est donc
possible.

L’autorité de Police Générale peut exercer son pouvoir pour combler les lacunes des
règlements de police spéciale ou pour en obtenir l’exécution .
Par contre , elle ne peut pas modifier ces règlements ni en réduire la portée.
Le concours entre les deux polices peut très bien concerner une même autorité, c’est
notamment le cas du maire.
C. la concurrence entre les polices spéciales
Compte tenu de l’existence des textes spécifiques a chaque police Spéciale, le principe est
donc celui de l’exclusion réciproque, contraction des différentes polices spéciales.

Section 3 : les buts de la police administrative


§1 la prévention des atteintes a l’ordre public
La police administrative a comme but de provenir les atteintes a l’ordre publique et le conseil
constitutionnel a précisé que ce but a valeur constitutionnel .Cet ordre public repose sur trois
éléments classiques :
- la tranquillité publique
- la sécurité publique
- La salubrité publique.

L’ordre public repose aussi sur la sauvegarde de la dignité de la personne humaine.

A. le problème de l’ordre moral


L’ordre public est un ordre dit matériel et extérieur .Il repose sur le concept d’ordre moral.
L’atteinte a la conscience des administrés ne concerne l’autorité de police que si elle trouble
la vie publique.
La jurisprudence en la matière s’est développée et le Juge en conseil d’état a reconnu au maire
le pouvoir d’interdire la projection d’un film qui serait susceptible d’entraîner des troubles
sérieux ou d’être à raison du caractère immoral du film et de circonstances locales,
préjudiciable à l’ordre public.
CE sect 18/12/1959 STE FLMS LUTEFIA
CE 26/07/85 VILLE D’AIX EN PROVENCE
A contrario le seul caractère immoral du film ne peut pas justifier le fait de la censure.
La notion d’ordre moral a été renouvelée a la suite d’une activité dite du « lancé de nain. »
CE ASS 27/10/1995 CNE MORSANG/ORGE
VILLE D’AIX EN PCE
Le Conseil d’état a intégré de manière implicite le respect de la dignité de la personne
humaine comme composante de l’ordre public.(même si le nain est d’accord pour être lancé
dans une fête….)

B. l’extension de l’ordre public a la protection contre soi-même.


Cette question est apparue avec l’obligation du port de la ceinture de sécurité ou du casque.
La jurisprudence a reconnu la légalité de l’obligation car si elle limite directement leur liberté
elle tend accroître la sécurité et aussi à réduire les conséquences est accidents de la route.
Cela est un élément que l’on peut rattacher a la sécurité publique
CE 04/06/1975 BOUVET DE LA MAISONNEUVE

§2 les limites du pouvoirs de police


Le juge administratif exerce un contrôle strict sur l’exercice du pouvoir de police , en partant
du principe que la liberté est la règle et la restriction de police l’exception .
Conclusion CORNEILLE sur la CE 10/08/1917 BALDY
Les mesures de polices ne sont légales que si elles se rattachent à l’ordre public , si elles sont
nécessaires et enfin proportionnelles au risque d’atteinte à l’ordre public.
A. le contrôle du but de la police
La mesure ne peut pas être prise pour obtenir l’exécution d’un contrat ou dans un but
purement financier.
B. le contrôle des motifs de la mesure de police
Une mesure de police - puisqu’elle restreint les libertés- n’est légale que si elle est nécessaire
c’est à dire si elle doit être motivée par l’existence de menaces potentielles à l’ordre publique.
CE 12/09/1909 ABBE OLIVIER

C. Le contrôle de l’adéquation de la mesure

Le juge contrôle ici la stricte adéquation de la mesure de police avec la gravité de la menace
qui pèse sur l’ordre public et ceci en fonction des circonstances des faits.

Ainsi une réunion publique ne peut pas, être interdite si une simple réglementation est
suffisante pour maintenir l’ordre

CE 19/05/1933 Benjamin

1er possibilité : lorsqu’il s’agit d’activités interdites aux administrés, ces derniers ne
bénéficient pas de ce contrôle de l’administration
2eme possibilité : Dans les domaines dans lesquels les administrés ne bénéficient que d’une
faculté des administrés, le contrôle du juge administratif est souple c’est à dire qu’il laisse
une marge d’appréciation à l’administration
3 eme possibilité : lorsque la mesure de police porte atteinte aux libertés publiques.
Le juge administratif exerce un contrôle strict de l’adéquation de la mesure de police par
rapport aux circonstances.
C’est à dire qu’une mesure de police ne peut pas en principe édicter une interdiction générale
et absolue qui empêche l’exercice effectif du droit de liberté.
CE Ass 22/06/51 DAUDIGNAC

Ces interdictions souffrent d’une présomption d’inégalité mais cette présomption peut être
renversée en fonction des circonstances.
CE 13/03/1968, Min intérieur /c Epoux LEROY

Ce contrôle de l’adéquation s’applique aux mesures qui concernent :


 les commerces ambulant.
 Les arrêtés Anti-mendicité,
 les arrêtés qui instaurent des couvres feu des mineurs dans les communes
CE ord 27/07/2001 Villes ETAMPES

Dans tous les cas , le conseil d’état ne contrôle jamais l’opportunité de la mesure de police.
C’est le juge qui contrôle véritablement la nécessité de la mesure,.
Il exerce un contrôle de stricte proportionnalité entre la mesure et les circonstances.

En conclusion dans certaines hypothèses les pouvoirs de police peuvent bénéficier d’une
extension des compétences : c’est le cas notamment lorsque le juge administratif applique une
théorie purement jurisprudentielle selon des « circonstances exceptionnelles. »
Cette théorie des « circonstances » permet à l’autorité de police de prendre légalement des
mesures qui en temps normal serait considérés comme illégales.
CE 28/06/1918 HEYRIES
CE 28/02/1919 DAMES DOLET LAURENT

Titre II :Les moyens juridiques de l’action administrative


Introduction : la notion d’acte administratif
Il n’existe pas de définition officielle de l’acte administratif
En droit privé le mode d’action de droit commun est le contrat.
Juridiquement cela signifie qu’un particulier ne peut pas l’imposer à l’autre sans son
consentement.
Le droit administratif agit par voie d’actes qui sont unilatéraux et ces actes traduisent
l’inégalité entre l’administration et les administrés.

La notion d’acte administratif est surtout une notion formelle


L’acte administratif est donc un acte juridique qui émane d’un organe administratif et qui tend
à modifier l’ordonnancement juridique.
Ce critère permet de distinguer l’acte administratif par rapport a d’autres actes, notamment
l’acte législatif ou parlementaire à l’acte de gouvernement ou encore à l’acte juridictionnel .

Un acte administratif peut émaner d’un organisme de droit privé à condition qu’il existe un
lien avec la personne publique
L’administration ne constitue pas systématiquement une décision alors que toute décision
administrative constitue un acte administratif.

L’acte administratif peut aussi se définir de façon matérielle : c’est un acte dont le but est
d’appliquer la loi
Ce critère permet de distinguer
- l’acte administratif différent de l’acte législatif car l’acte administratif est un acte
d’exécution
- l’acte administratif se différencie de l’acte juridictionnel car l’objet de l’acte
juridictionnel est de trancher un litige alors que pour l’acte administratif son but est
d’organiser une situation .

L’acte administratif est l’acte qui relève de l’application du droit administratif .


On s’intéresse ici au régime juridique de l’acte.
C’est ce que l’on appelle un acte fonctionnel.
L’acte administratif est lié à l’exécution du SP ce qui peut impliquer l’emploi « des
prérogatives de la puissance publique. »
Les actes administratifs peuvent être unilatéraux et multilatéraux
Dans un Etat de Droit, l’administration, lorsqu’elle émet un acte administratif doit respecter
les règles de droit applicables dans cet Etat.

Elle est soumise à la Loi, ce qui interdit l’arbitraire de l’administration .

On dit que la l’administration est soumise au principe de la légalité sachant que la loi est
l’incarnation de la volonté générale et elle s’impose à l’administration qui est bien elle, un
organe subordonné au Parlement.
Chapitre 1 : le principe de la légalité administrative

La Constitution de 1958 établit un Etat de droit .


Toutes les autorités administratives doivent donc respecter la légalité.
C’est le principe de la limitation de l’action de l’administration.
Pourtant l’administration garde en principe toujours une certaine liberté d’action qu’elle
exerce à travers le pouvoir discrétionnaire de son action.

Section 1 : les sources de la légalité


 Il y a des sources écrites et non écrites .
 Elles sont hiérarchisées .
 Elles exclues en principe les contrats et les sources qui s’imposent à l’administration.
 Elles appartiennent au bloc de la légalité ou à ce que l’on appelle le principe de
juridicité.

Sous section 1er : les sources écrites de la légalité.


§1 les sources constitutionnelles
Le bloc de constitutionnalité
A. le Constitution de 1958

Plusieurs articles de la Constitution concernent directement


l’Administration :
 Art 20 : le gouvernement dispose de l’administration et de la
force armée.
 Art 21 : …qui octroi le pouvoir réglementaire au Premier
ministre
 Art 34,37,38,41, sur les domaines respectifs de la loi et du
règlement
 Art 72 qui établit le principe de la libre administration des
collectivités territoriales.

De façon générale la Constitution organise le système de la légalité


Elle est une norme d’interprétation de la place respective des autres sources de la légalité.
Le système francais a instauré un monopole dans le contrôle de la Constitutionnalité des lois
qui ne peut être exercé que par le Conseil Constitutionnel
Rappelons qu’on ne peut pas former un recours contre une loi pour inconstitutionnalité devant
une juridiction administrative .
Par contre la Constitution, en l’absence d’une volonté claire du législateur reste une norme
soumise à l’interprétation, c’est à dire que le juge administratif va toujours interpréter la loi
comme si elle avait voulu respecter la Constitution .

B. les déclaration des droits et les préambules constitutionnels


Leur valeur est précisée par la décision du conseil constitutionnel du 16 juillet 71 dite :
« liberté d’association »
Dans cette décision le conseil constitutionnel consacre la valeur positive
 du préambule de la Constitution de 1958 ce qui permet d’intégrer dans le bloc de
constitutionalité
 le préambule de 19 46,
 la DDHC de 1789, ainsi que
 les principes fondamentaux reconnues par les lois de la république.

Certains de ces principes sont suffisamment précis pour être immédiatement applicables par le
juge administratif.
Par exemple le conseil d’état doit appliquer l’art 8 de la DDHC , il l’a appliqué dans un arrêt
célèbre : CE 12/02/1960 Sté EKY
Le juge administratif doit appliquer aussi le Préambule de 1946 lorsqu’il reconnaît l’existence
du droit de grève.
CE ASS 07/07/1950 DEHAENE

C. la jurisprudence du Conseil Constitutionnel


En vertu de l’article 62 de la Constitution, les décisions du conseil constitutionnel s’imposent
aux pouvoirs publics et a toutes les autorités administratives et juridictionnelles.
Cette autorité porte sur le dispositif mais aussi sur les motifs qui sont les soutiens nécessaires
du dispositif.
Cette autorité ne porte pas explicitement sur les interprétations données par le conseil
constitutionnel .
Cependant , le juge administratif se soumet systématiquement à l’interprétation donnée par le
Conseil Constitutionnel lorsqu’il doit appliquer une loi sur laquelle le Conseil constitutionnel
s’est prononcé
CE ASS 20/12/1985 Sté anonyme des ETABLISSEMENTS OUTHERS

§ 2 les traités internationaux.


L’Article 55 de la C° de 1958 dispose que les traités ou accords régulièrement ratifiés ou
approuvés ont, dés leur publication une autorité supérieure à celle des lois nationales
sous réserve pour chaque accord contracté de son application par l’autre partie.
Cet article signifie qu’un traité régulièrement intégré dans l’ordre interne intègre le bloc de la
légalité c’est à dire que la violation d’un traité par un acte administratif entraîne l’annulation
de l’acte d’administration considéré comme illégal.
C’est l’application du contrôle de conventionnalité.
CE 30/05/52 Dame KIRKWOOD
Pour pouvoir l’invoquer l’administré doit établir que le traité crée des droits supérieurs au
profit des particuliers.
En effet un traité est conclu entre état souverain , il n’est pas nécessairement conclu pour être
applicable aux habitants du pays contractant.
Notons que la juridiction administrative nationale contrôle directement les traités depuis le
revirement de jurisprudence dans la décision concernant l’affaire Gisti.

CE sect 23/04/97 GISTI Conclusions sur l'arrêt Gisti du 23.04.97 du conseil d'état selon
lequel les articles de la convention des droits de l'enfant protégeant l'état de santé, l'accès à la
santé et le niveau de vie des enfants ne produisent pas d'effets directs à l'égard des particuliers

Par ailleurs Relève du droit des traités tout le droit dit originaire et aussi l’ensemble du droit
dérivé c’est a dire les actes pris par les organes internationaux

A. la validité des traités


Cette validité conditionne la valeur supérieur du traité a la loi cela implique trois types de
contrôles :
- le juge va vérifier l’existence même du traité
- le juge va contrôler si le traité est signé :
a cet effet , il contrôle l’existence même de l’acte de signature d’approbation ou de
ratification .
Le juge contrôle la régularité de la ratification de l’approbation .Ce contrôle de la régularité
est apparu après un revirement de jurisprudence
CE Ass 18/12/98 SARL PARC ACTIVITE BLOTZHEM
- le juge examine si la publicité relative au traité est bien régulière or cette publicité
conditionne l’entrée en vigueur du traité.

B. l’application des traités


a) les relations entre la loi et la traité
L’art 55 donne au traité une autorité supérieur a celle des lois .Le juge administratif a dut
concilier l’application des traités contraire a la loi française.
1er principe : celui de la supériorité des traité
2eme principe : la souveraineté du pouvoir législatif
A l’origine le juge administratif interprétait la loi comme n’ayant pas voulu contredire le traité
Le conseil d’état faisait triompher le traité sur la loi contraire qui lui était antérieure.

Par contre la loi postérieure l’emportait sur le traité en raison de la place de la juridiction
administrative dans les institutions.
En 1975 le conseil constitutionnel en combinant les art 55 et 61 refuse d’exercer le contrôle
de conventionnalité des traités, on considère qu’une loi contraire a un traité n’est pas pour
autant contraire à la Constitution , il considère qu’il appartient aux divers organes de l’état de
veiller à l’application des traités.
CC 15/01/75 IVG
Le Conseil Constitutionnel a été suivis très rapidement par la Cour de Cassation qui a
consacré la principe de primauté du droit communautaire
Cour Cassation chambre mixte 24/05/75 SOCIETE CAFES J. VABRE
Il faut attendre CE ASS 20/10/89 NICOLO Décision de revirement de jurisprudence dans
laquelle le conseil d’état applique directement l’art 55 de la constitution et ou il accepte
d’écarter l’application d’une loi postérieure a un trait »é et incompatible avec celui-ci
CE 5/01/2005 Francine D et Michel B
La juridiction administrative n’annule pas la loi contraire au traité, elle en écarte l’application
dés lors un acte administratif qui applique une telle loi est dépourvu de base légale et est donc
illégal.
En principe le gouvernement a une compétence liée pour assurer l’exécution des lois art 21 C°
mais le gouvernement doit refuser de prendre les mesures réglementaire d’application d’une
loi qui est contraire a un traité.

b) les relations entre la loi et la coutume internationale

La coutume internationale est une source du droit internationale publique , on doit considérer
qu’elle ne prévaut pas sur la loi interne
CE 06/06/1997 AQUARONE

c) les relations entre traité international et constitution.


Si le traité prévaut sur la loi interne s’est en vertu de la constitution et on peut considérer que
dans l’ordre interne le traité ne prévaut pas sur la constitution qui fait écran c’est a dire un
traité et même le principe de primauté ne peuvent pas conduire a remettre en cause la
suprématie de la constitution .
Pour le conseil d’état celui-ci considère qu’il n’est pas autorisé de déterminer lui-même la
hiérarchie entre ces deux normes.
CE 30/10/98 SARRAN LEVACHER Et autre
Sur le même thème dans le sens de la confirmation est intervenu la décision
CC 10/06/2004 LOI POUR LA CONFIRMATION NUMERIQUE

d) l’application du traité et la condition de réciprocité


L’art 55 C° pose cette condition de réciprocité comme condition de la supériorité de ce traité
sur la loi .La question est de savoir si la condition de réciprocité est remplie ,constitue
toujours une difficulté sérieuse qui justifie un sursis a statuer.
Le juge administratif renvois cette question préjudicielle au ministre des affaires étrangères.
CE cass 29/05/1981 REKHOU
CE 09/04/1999 CHEVROL-BENKEDDACH
Cette solution a été censurée par la CEDH dans son jugement du
13 février 2003 CHEVROL/France.

C. l’interprétation des traités


traditionnellement le juge administratif renvoyait la question de l’interprétation des traités au
ministres des affaires étrangères et il s’estimait lié par l’interprétation du ministre
Il y a eu un revirement de jurisprudence dans un arrêt CE 29/06/1990 GISTI arrêt ou il
interprète lui même la question .
Il peut renvoyer la question au ministre mais désormais il ne se considère plus lié par cette
interprétation du ministre.

D. l’application du droit communautaire ( originaire et dérivé)


Le traité de Rome comme tout traité international (art 56C°) prévaut sur la loi française
interne .
La jurisprudence a étendu l’apport de l’arrêt Nicolo au droit communautaire dérivé c’est à
dire aux règlements et directives communautaires.
• En ce qui concerne les règlements communautaires, ils sont directement applicables
dans les états membres ; ce sont donc des sources directes de la légalité et ils sont
directement invocables devant le juge national dés leur publication en droit interne.
Ces règlements ne laissent aucun pouvoirs d’appréciation aux états membres en ce qui
concerne les remises en œuvres.
CE 24/09/90 BOISOLET
• les directives communautaires prévu a l’art 249 traité lient les états membres quant a
des objectifs a atteindre ces états gardent une compétence qu’en a la forme et aux
moyens juridiques pour transposer les directives.
La CJCE cour de justice des communauté européenne considère que tout le droit
communautaire bénéficie d’un principe de primauté sur le droit interne
CJCE 15/07/1964 COSTA/ENEL

La CJCE considère que les justiciables peuvent se prévaloir devant les juridictions nationales
des dispositions, des directives lorsque celles-ci sont inconditionnelles et suffisamment
précises pour s’appliquer sans mesure interne de mise en œuvre.
CJCE 9/03/1978 SIMMENTHAL
La directive est censé s’adresser a des états membres et non pas aux administrés , des
ressortissants communautaires

Pour le juge administratif francais , il existe deux situations


• il n’y a pas de divergence entre le CE et la CJCE en ce qui concerne les actes
administratifs réglementaires la directive s’impose a ces actes réglementaires interne
puisque l’édictions de ces actes est un des moyens de transposition des objectifs des
directives des ordres internes.
En France le juge administratif annule les actes réglementaires qui sont nouvellement édictés
mais qui sont contraire a une directive
CE SECT 10/03/99 ORTHOLOGIQUE DE SAONE ET LOIRE

Le conseil d’état oblige le gouvernement a abroger un règlement qui devient contraire a une
directive communautaire
CE ASS 03/02/1989 CIE ALITALIA

• Il y a une divergence entre le CE et la CJCE ,.Le CE a une vision plus restrictive , il


considère qu’une directive ne peut pas être invoquée a l’appuis d’un recours dirigeait
contre un acte administratif individuel, le recours doit contester la légalité du
règlement interne qui est censé appliquer la directive.
CE ASS 22/12/1978 Ministre INT /COHN BENDIT

Les états membres disposent d’un délais , ils ne peuvent donc prendre de recommandations
contraires aux objectifs de la directives et ce même pendant le délais de transposition .
Parallèlement un états membre n’est pas censé pouvoir se prévaloir des directives tant qu’elle
n’a pas été transposée dans l’ordre interne
CE 23/06/1995 SOCIETE ANONYME LILLY France
Aujourd’hui le conseil d’état interprète les directives directement pas référence a la
jurisprudence de la cour de justice , ce qui renforce les obligations a la charge de l’état.
CE 23/03/2005 STE DOUX, STE DOUX FRAIS
CE 16/03/2005 BURBAUD
Problème juridique : Mme BURGAUD portugaise a passé un concours au Portugal elle a
voulu entré dans l’administration publique française sans repasser le concours en France.
L’état peu engager sa responsabilité pour non transposition d’une directive ou pour
méconnaissance de l’objectif fixé dans la directive ;
CE 28/02/92 STE ANONYME ROTHMANS INTERNATIONAL France
La convention européenne des droits de l’homme, 1950 bénéficie de l’inviolabilité et de
l’applicabilité direct en droit interne
Art 6 §1 1 qui consacre le droit a un procès équitable devant une juridiction impartiale
Art 8 droit a mener une vie familiale normale
CE ASS 30/11/2001 MINISTRE DEFENSE/DIOP
§3 les lois et règlements
A. la loi
Au sens de la constitution de 1958 la loi c’est l’acte qui est voté par le parlement selon la
procédure législative en vigueur ;
Dés lors la loi comprend
- les ordonnances Royales
- les décrets de la convention
- les textes approuvés par referendum
- les actes validés par le législateur

Il existe une hiérarchie constitutionnel des lois


- les lois constitutionnelles
- les lois organiques
- les loi ordinaires

L’administration doit respecter toutes les lois quelques soit le niveau par ailleurs le juge
administratif ne peut pas apprécier la constitutionalité des lois .en conséquence un acte
administratif qui est pris en application d’une loi ne peut pas être appliquée en invoquant
l’inconstitutionnalité de la loi .
La loi forme un écran entre l’acte administratif et la constitution .C’est la théorie de la loi
écran ou de l’écran législatif.

Le conseil d’état refuse « en l’état actuel du droit public francais d’examiner le moyen tiré
de l’inconstitutionnalité d’une loi » .Ce principe a été posé en 1936 CE 06/11/1936 APRIGHI

L’exception d’inconstitutionnalité est exclue devant le CE et aussi devant le conseil


constitutionnel quant il est juge ordinaire de même que devant la cour de cassation .Ce
moyen est qualifié de moyen inopérant.

CE 08/10/2004 Union française pour la cohésion nationale.


C’est le dogme de la souveraineté de la loi en droit interne , le principe de la séparation des
pouvoirs , le monopole du conseil constitution .

Le règlement n’est donc confronté qu’a la loi tant qu’il en respecte les limites , il sera légal :
Dans certains cas on estime que la loi n’oppose qu’un écran transparent entre le règlement et
la Constitution c’est a dire qu’elle n’émet pas de norme de fond .
Dans ce cas le conseil d’état considère que le gouvernement doit se conformer aux
prescriptions qui figurent dans la Constitution de 1958 .CE 19/11/1986 SMANOR

L’absence de loi fait disparaître « tout écran entre le juge et la Constitution » .


Le juge va examiner la constitutionalité de l’acte administratif CE 12/02/1960 Société EKY

Dés lors que l’acte a été promulgué le CE ne contrôle pas la régularité de la procédure
législative, il contrôle si l’acte invoqué a bien un caractère législatif ou non .
Ainsi une loi qui est introduite par décret dans un territoire d’outre-mer n’a pas valeur
législative
CE 26/06/1959 SYND GENERAL DES INGENIEURS CONSEIL
Le juge administratif contrôle si la loi a été promulguée, sachant que la promulgation est
l’acte pas lequel le Chef d’état atteste que la loi a été régulièrement promulguée et votée et il
donne ainsi l’ordre aux autorités publiques de faire respecter la loi.
La promulgation prend date au moment de la signature du Président de la République mais
elle ne prend effet qu’après publication selon les normes en vigueur.

B. l’étude du pouvoir réglementaire


Le pouvoir réglementaire détenu par certaines autorités administratives est le pouvoir
d’édicter des mesures a portée générale impersonnelle et obligatoires.
Ces mesures précisent et complètent la loi ,elles modifient l’ordonnancement juridique en
ajoutant de nouvelles règles contraignantes que l’on appelle les lois réglementaires.
La constitution 1958 a modifié la place du règlement par rapport a la loi , la loi n’a plus un
domaine illimité ceci-étant le pouvoir réglementaire est toujours dans une situation
subordonnées a la loi , son intervention peut toujours être contestée devant le juge
administratif.
a) la délimitation des domaines de la loi et du règlement dans la constitution de
1958
1) le domaine de la Loi
Il est délimité par l’article 34 de la Constitution qui donne une liste de matières dans
lesquelles le législateur doit fixer les règles ou déterminer les principes fondamentaux.
La loi est compétente :
- pour les droits civiques et les garanties fondamentales accordées au citoyen
- pour l’exercice des libertés publiques ex : liberté d’association .Seul le législateur peut
designer l’autorité qui est chargée de recevoir les déclarations des associations ;
- pour la garantie du libre exercice d’une activité professionnel ou la garantit du droit
d’agir en justice.
- Pour les suggestions imposées par la défense nationale aux citoyens
- Pour déterminer La loi de nationalité : l’état a la capacité ,des personnes , les régimes
patrimoniaux, les successions
- Pour La détermination des crimes et délits et des peines qui leur sont applicables , la
procédure pénale et l’amnistie

Le conseil constitutionnel en a déduit dans la décision du CE 28/11/73 PEINE PRIVATIVE


DE LIBERTE ,que la détermination des contraventions et des peines qui leur sont applicables
est du domaine réglementaire lorsque les peines ne comportent pas de mesures privatives de
liberté .

Le CE a eu auparavant rendu une solution différente CE 12/02/1960 SOCIETE EKY

Sous la IV ème République : le CE a souvent appliqué le préambule de 1958 par rapport à des
actes pris dans les ex colonies notamment : « attachement aux Droits de l’ Homme et aux pp
de la souveraineté nationale tels que définis par DDHC et confirmés par le Préambule de
1946 »

Le CE a affirmé juridiquement ce préambule par l’ arrêt Société Eky du 12/02/1960 :

On peut en déduire que la procédure administrative est donc de la compétence du pouvoir


réglementaire pour :

 la création de nouveaux ordres de juridiction et le statut des magistrats (l’ordre


de juridiction est une catégorie de juridiction qui est composée selon le même
type et qui est chargée d’une même compétence matérielle) .
 En ce qui concerne l’ordre judiciaire , les conseils de prud’hommes , les
tribunaux pour enfants , la Cour de Cassation .
 En ce qui concerne la juridiction administrative , les tribunaux militaires a
compétence spéciales constituent un ordre de juridiction .
CE ASS 2/03/1962 RUBIN DE SERVENS
Une section disciplinaire du Conseil National de l’Ordre des Médecin constitue un ordre de
juridiction
Autres ordres de Juridictions :
- l’assiette , les taux et modalité des recouvrements des impositions
- le régime électoral des assemblées parlementaires et locales
- La création de catégorie d’établissements publics.
- Les garanties fondamentales accordées aux fonctionnaires civils et militaires de
l’état .principe du recrutement par voie de concours.
- Les nationalisation d’entreprises et les transferts de propriété d’entreprises du secteur
public au secteur privé
- L’organisation générale de la défense nationale.
- La libre administration des collectivités territoriales ainsi que leur compétence
- l’enseignement et l’ organisation des études
- l’indépendance des professeurs
- le régime de la propriété
- les obligations civiles et commerciales

Le CE a déduit que l’art 34 n’impose pas que les conditions de passation des marchés publics
de l’état soient définis par la loi
CE ASS 5/03/2003 ORDRE DES AVOCATS A LA CA PARIS
- concernant le droit du travail , le droit syndical et la sécurité sociale.

En Conclusion cette liste n’est pas définitive puisqu’une loi organique peut compléter cette
liste qui n’est donc pas exhaustive

D’autre articles dans la Constitution prévoient l’intervention de la Loi


Art 3 sur l’électorat
Art 36 sur la provocation de l’état de siège
L’art 35 sur la déclaration de guerre
L’art 53 sur la ratification des traités
Les art 72 et suivants sont relatifs a l’administration des collectivités territoriales.

2) le domaine du règlement
Deux articles de la Constitution s’intéressent au pouvoir réglementaire
L’Art 21 qui reprend une formule traditionnelle et confie au pouvoir réglementaire
l’exécution des lois.
La mise en cause des règles et des principes relèvent de la loi alors que la mise en œuvre
relève du règlement ..
Le règlement n’est légal que dans l’hypothèse où il innove par rapport à la loi et que si les
innovations sont indispensables pour réaliser les dispositions de la loi.

En principe le pouvoir réglementaire intervient à l’appel du législateur .


Il peut intervenir dans deux cas :
1er cas : pour assurer le fonctionnement régulier du SP
2eme cas pour maintenir l’ordre public (loi règlement du 8 août 1919)
Dans certains cas la loi peut exiger une forme particulière du règlement .

Par exemple une loi ne pourra être appliquée que par un arrêté ou un décret simple en conseil
des ministres, ou en Conseil d’Etat .

C’est le 1er ministre qui assure l’exécution des lois, il doit le faire dans un délais raisonnable
sous peine d’annulation de son refus .
Le conseil d’état peut aussi enjoindre sans astreinte au 1er ministre de prendre un décret et le
retard a appliquer la loi peut être source d’un préjudice pour les administrés et entraîner une
réparation de ce préjudice par l’état.
Art 37 C° « les matières autres que celles qui sont du domaine de la loi ont un caractère
réglementaire cet art fonde l’existence d’un pouvoir réglementaire dit autonome qui intervient
lorsque la loi n’est pas intervenu.

Le pouvoir réglementaire est autonome .Il n’est pas représenté par la loi.

Cependant le règlement autonome reste un acte administratif qui reste soumis au contrôle du
juge administratif.
Le règlement autonome reste soumis à la Constitution et également aux principes généraux du
droit dégagés par le juge administratif.
CE SECT 26/06/1959 SYNDICAT GENERAL DES INGENIEURS CONSEIL
En tout état de cause si la loi intervient dans le domaine du règlement autonome ce dernier
doit respecter la loi en question
CE Ass 27/02/70 DAUTAN

b) les sanctions de la distinction des domaines de la loi et du règlement


• la protection de la compétence législative
Le pouvoir réglementaire sauf habilitation législative ne peut pas empiéter sur le domaine
législatif.
Si le règlement est intervenu dans une matière législative , le parlement peut toujours voter
une loi dans ce domaine.
Par ailleurs les administrés peuvent demander au juge administratif l’annulation de ce
règlement pour incompétence ,
ils peuvent soulever l’exception d’illégalité pour que ce règlement ne soit pas appliqué par les
juges.
Le Conseil Constitutionnel vieille à ce que le législateur exerce pleinement sa compétence à
travers deux méthodes :
1. la recherche des incompétences négatives : le législateur ne doit pas laisser au pouvoir
réglementaire , un pouvoir discrétionnaire d’application de la loi .La technique est
celle de la constitutionnalité sous réserve : la loi reste constitutionnelle sous réserve de
l’interprétation qu’il donne de la loi.
2. la protection de la compétence réglementaire
1er cas : Si une loi antérieure à la Constitution de 1958 a portée sur un domaine qui
aujourd’hui appartient au règlement, le texte peut être modifié par décret .

2 eme cas pour les textes postérieurs , la Constitution a crée plusieurs procédures qui
permettent au règlement de s’opposer aux lois qui sortiraient du domaine législatif.
- la procédure législative est définie par l’article 41 de la C° :le gouvernement peut
opposer l’exception d’irrecevabilité a toutes propositions de loi ou tous amendements
parlementaires qui empiéteraient sur le domaine du règlement
- après le vote, mais avant la promulgation de la loi , si le Parlement est intervenu en
dehors du domaine de la loi , cette loi peut être déférée par voie d’action au Conseil
Constitutionnel (art 61) ; ce dernier dans sa décision CC 30/07/1982 PRIX ET
REVENUS a considéré qu’une loi qui contiendrait des dispositions de nature
réglementaires n’est pas pour autant frappée d’inconstitutionnalité.
- Apres la promulgation de la loi le gouvernement peut recourir a la procédure de dé
légalisation art 37 al 2
« à tout moment la Premier ministre peut déferrer au conseil constitutionnel une loi qui est
promulguée pour lui demander que tout ou partie d’un texte ait un caractère
réglementaire. »
Le refus du Premier ministre de mettre en œuvre la procédure de l’art 37 al 2 selon le CE se
rattache à l’exercice du pouvoir réglementaire dés lors que ce refus est une décision
administrative et non pas un acte de gouvernement.

CE SECT 3/12/1999 ASSOCIATION ORNITHOLOGIQUE ET MAMALLOGIQUE DE


SAONE T LOIRE

3) les compétences du Conseil Constitutionnel et du Conseil d’Etat

Le Conseil Constitutionnel est juge constitutionnel de droit commun


Les décisions du Conseil Constitutionnel s’imposent à toutes les autorités publiques
Elles sont décisions absolues avec la force de la chose jugée.

Cette autorité concerne le dispositif et les motifs qui sont le soutient nécessaire au dispositif.
Mais comme le Conseil Constitutionnel n’est pas une Cour suprême sa doctrine ne s’impose
pas aux autres juridictions .

Cependant le CE va considérer que l’interprétation du Conseil Constitutionnel va pouvoir


s’imposer à loi si il est saisit du même texte et que sont en cause les mêmes normes
constitutionnelles.
CE ASS 11/03/1994 SOCIETE ANONYME LA CINQ

On peut constater quelques divergences de jurisprudences entre le Conseil Constitutionnel et


le CE :
- le Conseil Constitutionnel contrairement au CE avait considéré en vertu d’un principe
général que « le silence gardé par l’administration » vaut décision de rejet
- il a existé une contradiction entre les deux en matières de détermination des
contraventions et des peines applicables.

C. les titulaires du pouvoir réglementaire.

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