Beruflich Dokumente
Kultur Dokumente
le dernier poisson, vous comprendrez que l’on ne mange pas l’argent» Indien de l’Amazonie.
APV/FLEGT :
N° 011 - du Lundi 02 Novembre 2009
ACTU-PROJETS p.3
APV/GLEGT: le redéploiement de la
société civile
S
ur le principe, tout le monde est d’ac- subissent tout de même les conséquences (sé- demande de compensations financières ā ver-
cord : la menace climatique et envi- cheresse, inondations, littoraaux grignotés, ser par les pays pollueurs et, ā tout le moins,
ronnementale nécéssite un plan d’ac- désertification). Entre les deux, les puissances faire bloc.
tion ambitieux, concerté, urgent, et émergentes (Inde, Chine, Brésil...), pas vrai- L’Afrique pollue peu la planète (environ 4%
une véritable prise de conscience. Mais derrière ment enclines ā mettre un frein ā leurs ambi- des émissions mondialesde CO2), mais ne
les beaux discours sur le thème « sauvons la tions économiques ou ā sacrifier leurs insolents s’est jamais vraiment préoccupée de son pro-
planète », c’est toute l’économie du monde de taux de croissance. Beau casse-tête en pers- pre environnement : gestion de l’eau, collecte
demain qui se joue. Et lā, quand on commence pective. et traitement des déchets, préservation des
ā parler gros sous, les choses se compliquent. Comment l’Afrique aborde-t-elle ce rendez- forêts, etc. Les autres participants ā la confé-
Du 7 au 18 décembre se tiendra ā Copenhague, vous crucial? Ă un mois de l’échéance, elle rence de Copenhague ne feront aucun cadeau.
au Danemark, la Conférence de l’ONU sur le peine ā masquer son impréparation. Comme Tous défendront bec et ongles les intérêts de
changement climatique. Objectif : négocier souvent, les dirigeants africains n’ont pas pris leurs pays, régions, continents. Le green busi-
un nouvel accord international sur la réduc- la mesure de l’évènement suffisamment tôt. Il ness, c’est l’avenir, probablement la prochaine
tion des émissions de gaz ā effet de serre, qui aura fallu attendre fin août pour que l’Union révolution économique. L’Afrique ne peut se
prendra le relais du protocole de Kyoto ā par- africaine (UA) accélère le processus de mobili- permettre de rater encore une fois le tournant.
tir de 2012. Des négociations qui s’annoncent sation de ses dirigeants et de ses experts. Car Malgré ses nombreux atouts, qui ne sont pour
pour le moins tendues. D’un côté, les pays in- le continent compte bien faire entendre sa voix l’instant que mis ā l’encan, c’est pourtant le
dustrialisés, gros pollueurs et consommateurs ā Copenhague. C’est du moins la résolution chemin qu’elle prend...
d’énergies fossiles. De l’autre, les pays en dé- prise au cours de la rencontre de Ouagadou- Marc Ona,
veloppement, dont la responsabilité dans le gou. Mais encore faut-il arriver ā la table des Secrétaire Exécutif
changement climatique est minime mais qui en négociations avec un autre projet que la seule
P
rofitant de l’opportunité de cette deux grandes articulations. La première et B.I : Quelles difficultés rencontrez-vous dans
rencontre qui a permis aux par- actuelle, c’est la mise en œuvre des éléments cette préparation et comment y faites-vous
ticipants de faire l’autopsie de du plan d’action FLEGT. Pour ce niveau du
Face ?
l’implication de la société civile processus, il s’agit globalement d’amorcer
gabonaise dans la mise en œuvre du pro- les discussions qui doivent porter sur les sept R.Z.O : Pour mettre en œuvre un tel mé-
cessus FLEGT et de l’APV, le point focal, points contenus dans les notes succinctes du canisme, la principale difficulté est d’ordre
Richelieu ZUE OBAME, a accordé un entre- FLEGT. La conduite de ces discussions exige matériel. Il faut toutefois dire que nous bé-
tien a la rédaction de Brainforest Info. l’implication de toutes les parties prenantes néficions d’un financement de l’UE et de
du secteur forestier. C’est à ce titre que la l’appui de FERN, une organisation basée à
société civile y est impliquée. Et c’est aussi Bruxelles qui nous est d’un grand secours.
à ce titre que l’ONG Brainforest exécute
Sur le plan technique à contrario, nous met-
Photo FLEGT
recueillis sur les lieux, les pieds dans l’eau. Ce qui étonne est que
ces eaux débordent en ce spectacle s’offre à ciel ouvert et les au-
période de crue com- torités y ferment les yeux. Ceux-là que nous
me c’est le cas depuis considérons comme principaux agresseurs
quelques jours. Quand de la nature.
on sait que prês de
On se rappelle qu’en 2008, les riverains ont
1000 âmes vivent au-
frôlé le pire. De fortes remontées d’eau de
tour de ce lac, il est
cet étang ont provoqué une inondation qui
fort à craindre que les
a fait des dégâts dans ce quartier. Les eaux
eaux y causent une ca-
en furie ont débordé au point de gagner la
tastrophe durant cette
route principale menant au rond point de
saison des pluies. Lors
Nzeng Ayong 100 mètre plus loin, tout en
de notre passage sur
se jetant dans tout le quartier en contre bas.
les lieux, nous avons
Ce qui a causé beaucoup d’émoi. En remon-
constaté que les habi-
I
tant au début des années des 2000, on se
l n’y a pas longtemps, ce vaste étendu tations sont à moins
souvient également du décès par noyade
de terre au pied du mont Nkol Ngoum, d’un mètre d’altitude. Et qu’au fur et mesure
de trois adolescents dans ce lac en pareille
au nord de Libreville, lieu abritant les qu’il y a des précipitations, les eaux gag-
période.
équipements techniques de la RTG1, n’était nent en hauteur. Selon les estimations, d’ici
qu’une carrière où une entreprise locale ex- le mois de décembre, si les pluies suivent Parmi les prédateurs, on note une forte pro-
ploitait du gravier. le cycle normal, nous risquons enregistrer pension à la pratique du maraîchage sur
des inondations des zones périphériques. les lieux. Toute chose qui dégrade le sol et
Les années sont passées, une quinzaine en-
Par ailleurs, une équipe de géologues cher- favorise l’infiltration des eaux vers les habi-
viron. Sur près de 7000 mètres carrés, le
cheurs rendue sur les lieux déclarait cette tations. Il est temps que toutes ces activités
gravier a été exploité sans contrôle durant
zone comme dangereuse. Selon elle, les prennent fin et que l’Etat qui a le devoir de
des années. Ce qui a provoqué une profon-
autorités devraient prendre les dispositions protéger les populations, se mette devant
deur de 10mètres environs. Cette année-
préalables pour sensibiliser les habitants ses responsabilités. Selon les témoignages,
là, le pays a connu une forte pluviométrie.
desdits lieux sur le danger qu’elles courent des engins et deux maisons auraient été
Celle-ci a dépassé les estimations annuelles
à y rester pendant la saison des pluies. englouties par les eaux au milieu de cet
qui se situent entre 4 et 5mm par an. Du fait
Nous avons été surpris de constater que la étang. Ce spectacle ne doit plus se répéter,
de l’imperméabilité de la roche en dessous,
rive droite de ce lac subit en permanence se défendent certains. Vivement que les au-
les eaux ont stagné et gagné en superficie,
des agressions des riverains qui y ont bâti torités publiques trouvent une solution à ce
au point de former au fil des ans cet étang
des maisons surplombant les eaux et con- problème. C’est la vie de nos compatriotes
que les riverains, près de trois cents familles
struit une route sur la berge. Ainsi l’érosion qui est en danger r
qui y vivent ont baptisé Lac Tchad.
y est très forte à chaque tombée de pluie.
Gabon Boutique :
valoriser l’art caché du Gabon profond. Directeur de la publication
et de la redaction :
Marc ONA ESSANGUI
Rédacteur en chef :
G. Phal MEZUI NDONG
Secretaire principal de redaction :
Protet Judicael ESSONO ONDO
Responsables de rubriques :
Richelieu ZUE OBAME