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Année 2009-2010
Benoît GANDY
Je tiens, tout d’abord à remercier ma tutrice, Lucia Pereira, qui, grâce à ses
remarques pertinentes, m’a permis d’approfondir ma réflexion.
Un grand merci aussi à Salomé Bertrand, qui en plus de m’avoir soutenu, m’a
permis de souffler avant les surchauffes.
Merci à tous mes amis qui m’ont posé la question « tu fais ton mémoire sur
quoi ? » et à leur sourire lors de ma réponse « les varices au niveau des testicules. ».
Introduction : les varicocèles sont une dilatation fréquente (15% des hommes)
du plexus pampiniforme dont la majeure complication est une infertilité. Les causes
sont le plus souvent fonctionnelles. Le but de cette revue de littérature est de dégager
ces causes en lien avec l’anatomie et la physiologie, de discuter d’éventuels
traitements ostéopathiques.
1 Introduction................................................................................................................1
2 Rappel........................................................................................................................5
3 Matériel et Méthodes...............................................................................................17
4 Résultats...................................................................................................................19
5 Discussion................................................................................................................28
6 Conclusion...............................................................................................................46
1 Introduction
Plusieurs facteurs influent sur cette prévalence : l’âge (Canales et al. 2005;
Levinger et al. 2007), la puberté (Akbay et al. 2000; Pfeiffer et al. 2006), l’activité
physique (Fontaine et al. 2000; Rigano et al. 2004), la spondylarthrite ankylosante
(Ozgocmen et al. 2002) l’augmentent ; l’obésité (Handel et al. 2006; Kumanov et al.
2008) la diminue.
1
métabolites rénaux et surrénaux vers les testicules (Audebert 1993; Capasso 2000;
Dore 1994; Nistal et al. 2004; Wagner 2002), un réseau de veines collatérales
(Sakamoto & Ogawa 2008), une hypoxie testiculaire (Dore 1994; Nistal et al. 2004),
une diminution du taux de testostérone (Audebert 1993; Kim & Goldstein 2008;
Levinger et al. 2007) avec une altération de l’axe hypothalamo-hypophyso-
gonadique (Audebert 1993; Capasso 2000; Fontaine et al. 2000; Wagner 2002) et
donc une diminution de la spermatogenèse (Audebert 1993; Capasso 2000; Fontaine
et al. 2000; Wagner 2002; Zampieri & Cervellione 2008) en association avec un
stress oxydatif (Agarwal et al. 2009; Kim & Goldstein 2008; Turner & Lysiak
2008),. D’un point de vue clinique, les patients consultent pour des douleurs scrotales
à type de pesanteur, une hypotrophie testiculaire (Fontaine et al. 2000; Dore 1994;
Mori et al. 2008; Zampieri & Cervellione 2008) et/ou une infertilité (20 à 40% des
infertilités masculines sont associées à une varicocèle (Gat et al. 2004; Kim &
Goldstein 2008; Wagner 2002; Zorba et al. 2009)).
Les causes provoquant des varicocèles sont soit organiques, soit congénitales,
soit fonctionnelles.
2
Les causes fonctionnelles admises au niveau médical sont :
Donc les causes des varicocèles sont multifactorielles (Kumanov et al. 2008;
Nistal et al. 2004; Paduch & Skoog 2001).
Mais toutes ces causes n’expliquent pas pourquoi les varicocèles idiopathiques
apparaissent chez certaines personnes en particulier.
3
En France, « les praticiens justifiant d'un titre d'ostéopathe sont autorisés à
pratiquer des manipulations ayant pour seul but de prévenir ou de remédier à des
troubles fonctionnels du corps humain, à l'exclusion des pathologies organiques qui
nécessitent une intervention thérapeutique, médicale, chirurgicale, médicamenteuse
ou par agents physiques. Ces manipulations sont musculo-squelettiques et myo-
fasciales, exclusivement manuelles et externes. Ils ne peuvent agir lorsqu'il existe des
symptômes justifiant des examens paracliniques. Pour la prise en charge de ces
troubles fonctionnels, l'ostéopathe effectue des actes de manipulations et
mobilisations non instrumentales, directes et indirectes, non forcées, dans le respect
des recommandations de bonnes pratiques établies par la Haute Autorité de santé. »
d’après l’article 1 du décret n°2007-435 du 25 mars 2007 relatif aux actes et aux
conditions d'exercice de l'ostéopathie (Villepin et al. 2007).
Cette étude a pour but de répondre à cette problématique sous forme d’une
revue de la littérature.
4
2 Rappel
5
Figure 1 : Schéma de la vascularisation de l’épididyme et du testicule
(Clemente 1997, p.184).
Le retour veineux des testicules se fait par trois veines, la veine déférentielle, la
veine crémastérique et la veine testiculaire (cf. Figure 2). Les veines déférentielles et
les veines crémastériques suivent le trajet inverse de l’artère correspondante (Gray
1918). Seul la veine testiculaire suit un trajet différent.
6
Figure 2 : Vaisseaux de la corde spermatique
(Clemente 1997, p.302).
7
angle droit dans la veine rénale gauche ; qui elle-même s’abouche dans la
veine cave inférieure ayant été rejointe par la veine surrénale gauche.
8
Figure 4 : Vue antérieure du mur postérieur de la cavité abdominale
(Clemente 1997, p.228).
Le retour lymphatique des testicules se fait par deux réseaux, un superficiel qui
draine la tunique vaginale, et un profond qui draine l’épididyme et le corps du
testicule en lui-même (cf. Figure 5 et Figure 6). Ils se répartissent en huit à dix
vaisseaux et remontent le long du cordon spermatique accompagnant les vaisseaux
sanguins testiculaires, passent le long de la face antérieure du psoas et se jettent dans
les lymphonœuds lombaux homolatéraux. Ceux-ci se drainent dans la citerne du
chyle puis dans le conduit thoracique (Gray 1918).
9
iliaques externes. Ceux-ci se drainent à leur tour dans la citerne du chyle (Gray
1918).
2.3.1Innervation somatique
Le scrotum est innervé par le rameau génital du nerf génito-fémoral; par le nerf
ilio-inguinal provenant de la racine lombaire de L1; par le rameau périnéal du nerf
cutané fémoral postérieur provenant des racines sacrées de S2 et S3; et par le rameau
périnéal du nerf honteux provenant des racines sacrées S2 à S4 (Gray 1918; Moore &
Dalley 2006).
10
Figure 6 : Innervation somatique et drainage lymphatique du testicule et du scrotum
(Moore & Dalley 2006, p.200).
2.3.2Innervation orthosympathique
Les fibres du plexus hypogastrique inférieur font synapse avec les neurones de
la corne latérale de la moelle épinière de L1 et L2.
11
2.3.3Innervation parasympathique
12
2.4 Le canal inguinal
13
Figure 8 : Vue antérieur de la région inguinal chez l’homme
(Clemente 1997, p.181)
2.5.1Traitement chirurgical
14
Le traitement chirurgical est possible selon plusieurs modes opératoires
développés au fil du temps : chirurgie inguinale, microchirurgie inguinale ou sub-
inguinale (technique la plus récente), chirurgie rétro péritonéale voir par laparoscopie
(Binsaleh & Lo 2007b; Paduch & Skoog 2001; Wagner & Tostain 2007; Zini
2007b).
15
2.5.2Traitement par oblitération endovasculaire percutanée
16
3 Matériel et Méthodes
3.1.1Lieux de recherches
3.1.2Mots clés
Voici les mots clés utilisés pour ces recherches (en anglais) :
o Varicocele, varicositie ;
o fascia renal ;
o testicular vein ;
o osteopathy, osteopathic ;
o postural, posture ;
o etiology, etiopathogenesis.
3.2.1Critères d’inclusion
17
o articles faisant référence dans leurs domaines ;
3.2.2Critères d’exclusion
18
4 Résultats
19
Tableau I : Causes vasculaires et lymphatiques des varicocèles
Type Caractéristiques de la Résultats de l’article
d’article population étudiée
Kuypers et al. (1992)
Etude 46 cadavres o absence de valve de la veine testiculaire (ou d’une
clinique d’hommes. veine testiculaire accessoire) significativement plus
fréquente (p < 0,001) à gauche (25/46) qu’à droite
(8/46) ;
o hypothèse : l’absence de valve à la veine
testiculaire gauche augmenterait le risque de faire
une varicocèle.
Marsman (1995)
Etude 213 hommes o veinographie faite bilatéralement chez 121 sujets
clinique examinés pour et seulement à gauche chez 92 sujets (334
infertilité (179), veinogrammes au total) ;
varicocèle (17) ou o varicocèles présentes dans 214 veinogrammes
hypotrophie (171 à gauche et 43 à droite), 159 sont alimentées
testiculaire (17). normalement (125 à gauche et 34 à droite), 37
Ages moyens de 33 anormalement (30 à gauche (19%) et 7 à droite
ans, 30 ans et 14 ans. (17%)), 18 ne sont pas classifiables ;
o hypothèse : les variations anatomiques et
anastomoses de la veine testiculaire gauche
augmenteraient le risque de varicocèle.
20
Tableau II : Causes musculo-squelettiques des varicocèles
21
Tableau II : Causes musculo-squelettiques des varicocèles (suite)
Type Caractéristiques de la Résultats de l’article
d’article population étudiée
Rigano et al. (2004)
Etude 150 hommes sportifs o varicocèles présentes chez 20 sportifs (13,3%) et
clinique contrôlés à 150 non chez 16 non sportifs (10,7%);
sportifs. o l’activité physique n’influe significativement pas
Ages moyens de 13 sur la prévalence des varicocèles ;
ans et 13,5 ans. o le grade des varicocèles est significativement (p =
0,0041) plus haut dans le groupe de sportif
s’entraînant le plus (de 7 à 12 heures par semaines) ;
o hypothèse : l’entraînement physique serait un
facteur aggravant des varicocèles sans en être un
facteur déclanchant.
Shafik et al. (1972)
Etude 20 foetus mort-nés o les fascias spermatiques internes et externes sont
clinique correctement constitués de fibres d’élastines et de collagènes
développés, 10 longitudinales, horizontales et obliques ;
hommes ayant des o le muscle crémaster est divisé en deux faisceaux
varicocèles et 4 entourant le cordon spermatique, reliés par son
chiens adultes fascia ;
o chez les sujets ayant des varicocèles, les fibres
charnues du crémaster sont atrophiées et remplacées
par du tissu conjonctif lâche ;
o chez les sujets ayant des varicocèles, il y a une
diminution ou une absence de fibre élastique dans
les fascias spermatiques et crémastérique ;
o quatre semaines après l’ablation du crémaster et
de son fascia, trois chiens sur quatre présentent des
varicocèles ;
o hypothèse : le muscle crémaster et son fascia
joueraient un rôle de pompe pour le retour veineux
et son atrophie entraînerait des varicocèles.
22
Tableau II : Causes musculo-squelettiques des varicocèles (suite)
Type Caractéristiques de la Résultats de l’article
d’article population étudiée
Unsal et al. (2006)
Etude 60 hommes avec une o la localisation anatomique de la lésion n’influe
clinique lésion de la moelle significativement pas sur la présence des
épinière contrôlés à varicocèles ;
48 hommes sains. o la présence de varicocèle est significativement
Ages moyens de 30 moindre chez les lésions du motoneurone
ans et 29,1 ans. secondaire que chez les lésions du motoneurone
primaire et que chez les sujets sains (p = 0,000 et p
= 0,007 respectivement) ;
o hypothèse : la prévalence des varicocèles
diminuerait par l’hypotonie des muscles
abdominaux et/ou par la baisse de la pression intra
abdominale.
23
Tableau III : Causes viscérales des varicocèles
Type Caractéristiques de la Résultats de l’article
d’article population étudiée
Celiktas et al. (2009)
Etude 132 hommes. o varicocèles présentes chez 18 patients (13,6%) ;
clinique Age moyen de 48,6 o l’augmentation de l’index de masse corporelle
ans. (IMC) est en relation significative (p = 0,0001) avec
l’augmentation du tissu graisseux rétropéritonéale ;
o l’augmentation du tissu graisseux rétropéritonéale
à droite augmente significativement (p = 0,003) le
diamètre de la veine testiculaire droite ;
o relation significative (p = 0,0001) entre le
diamètre du plexus pampiniforme et la distribution
du tissu graisseux rétropéritonéale ;
o hypothèse : l’augmentation du tissu graisseux
rétropéritonéale en relation à l’IMC augmenterait la
prévalence des varicocèles à droite.
Handel et al. (2006)
Etude 3213 hommes o varicocèles présentes chez 1039 sujets (34%) ;
clinique présentant une o la prévalence des varicocèles diminue
infertilité. significativement (p < 0,001) quand l’IMC
augmente ;
o l’augmentation de l’IMC diminue
significativement (p < 0,001) la prévalence des
varicocèles de haut grade ;
o hypothèse : l’augmentation du tissu adipeux
diminuerait les compressions de la veine testiculaire
par la pince aortico-mésenterique.
24
Tableau III : Causes viscérales des varicocèles (suite)
25
Tableau IV : Causes neurologiques des varicocèles
Type Caractéristiques de la Résultats de l’article
d’article population étudiée
Tilki et al. (2007)
Etude 20 hommes avec une o deux types de veines dans le plexus
clinique varicocèle contrôlés à pampiniforme : des larges et des petites ;
40 hommes sans o les veines de large diamètre présentent une couche
varicocèle. de muscle lisse circulaire dans la média (tunique
moyenne) et une couche de muscle lisse
longitudinal dans l’adventice (tunique externe)
envoyant des expansions obliques sur les muscles
circulaires ;
o les veines de petit diamètre présentent seulement
une couche de muscle lisse circulaire dans la
média ;
o les varicocèles de grade I présente une réduction
des muscles longitudinaux ;
o les varicocèles grade III présente une réduction
des muscles longitudinaux et circulaires
o le nombre de vasa vasorum (petits vaisseaux
vascularisant la paroi des vaisseaux) et de fibres
nerveuses orthosympathiques du mur veineux
notamment des muscles longitudinaux est
significativement moindre dans les varicocèles
d’autant plus que le grade est important.
o hypothèse : l’hypotrophie des muscles lisses de la
paroi des veines testiculaires serait, soit une cause,
soit une conséquence des varicocèles.
26
Tableau V : Causes hormonales des varicocèles
Type Caractéristiques de la Résultats de l’article
d’article population étudiée
Di Luigi et al. (2001)
Etude 30 hommes sportifs et o l’activité sportive entraîne une baisse
clinique 30 sportifs avec significativement (p < 0,01) de la mobilité des
varicocèle contrôlés à spermatozoïdes ;
30 non sportifs et 30 o chez le sportif, les varicocèles entraîne une baisse
non sportif avec significativement (p < 0,05) de la mobilité des
varicocèle. spermatozoïdes ;
Ages moyens de 22,2 o les varicocèles entraînent une diminution
et 22,6 ans et 23,5 et significative (p < 0,01) du taux de spermatozoïdes
21,9 ans. morphologiquement normal ;
o chez les sportifs, les varicocèles entraînent une
diminution significative (p < 0,05) du taux de
spermatozoïdes morphologiquement normal ;
o pas de différences significatives au niveau du
dosage des hormones gonadiques et gonadotropes ;
o hypothèse : l’activité physique et les varicocèles
ne perturberaient pas l’axe hypothalamo-
hypophyso-goandique (H-H-G).
Kass et al. (1993)
Etude 104 hommes avec une o réponse normale à une stimulation de la
clinique varicocèle gauche goandotropin releasing hormone (GnRH) chez 72
palpable contrôlés à sujets (69%) (dont 39 avec une diminution du
10 hommes sains. testicule) ;
Ages moyens de 14,5 o réponse exagérée à une stimulation de la GnRH
ans et 15,1 ans. chez 32 sujets (31%) (dont 24 avec une diminution
du testicule) ;
o pas de relation significative entre la présence de
varicocèle et de perturbation sur l’axe H-H-G.
o hypothèse : un perturbation de cette axe serait un
risque de futur infertilité.
27
5 Discussion
5.1.1Causes vasculaires
Dans leur étude, Kuypers et al. (1992) ont observé sur des cadavres par
dissection une absence de valve significativement plus fréquente sur la veine
testiculaire gauche ou son accessoire comparée à la droite. Ceci pourrait expliquer
que les varicocèles sont plus souvent à gauche qu’a droite. Mais les sujets de l’étude
ne présentent pas de varicocèles.
28
Donc un sujet ayant des varicocèles peut avoir des veines testiculaires
valvulées et un sujet sain peut avoir des veines testiculaires avalvulées.
Aux vues de ces articles, aucune cause vasculaire traitable par l’ostéopathie ne
se dégage. En effet l’ostéopathe travail sur la fonction des tissus et ici, ne peut en
aucun cas changer la structure même des vaisseaux. Mais en raisonnant à partir de
l’anatomie et de la physiologie l’on peut supposer un tonus intrinsèque de la paroi
veineuse testiculaire trop élevé gênant le retour veineux ou à l’inverse, trop faible ne
favorisant pas le retour veineux, une étude allant dans ce sens sera discutée au niveau
des causes neurologiques (cf. page 42).
Des techniques ont été décrites par des ostéopathes (Barral & Croibier 2009)
pour travailler directement sur les vaisseaux. Ils ont mis l’accent sur les techniques
artérielles car l’artère est palpable grâce aux pouls, mais l’artère est toujours
accompagnée des ou de la veine (s) correspondante (s) (Barral & Croibier 2009,
p.127). Le but de ces techniques est de stimuler les mécanorécepteurs de la tunique
des vaisseaux afin d’en normaliser le tonus. Ici, la veine testiculaire est facilement
accessible au niveau du cordon spermatique, notamment dans son passage à travers
le canal inguinal ; avec une bonne palpation, un ostéopathe pourra aussi venir
travailler cette veine au niveau de son passage dans le fascia rénal à gauche ainsi que
la veine rénale et l’artère mésentérique supérieure pour essayer de diminuer
le« nutcracker effect » de la pince aortico-mésenterique.
5.1.2Causes lymphatiques
Aucun article n’a été trouvé mettant en rapport un problème sur le retour
lymphatique et les varicocèles. Pourtant un problème de retour lymphatique
testiculaire pourrait engorger la matrice extra cellulaire des testicules donnant au
système veineux un surcroît de travail pour drainer cette stase liquidienne. Par contre
en un tel cas l’on devrait logiquement trouver un hydrocèle plus ou moins développé.
29
les zones de stase lymphatique, pour avoir un retour lymphatique le plus efficace
possible.
Pour cela, le ostéopathe travaille sur les fascias contenant les canaux
lymphatiques puis réalise un pompage au niveau des zones de stockage que sont les
zones de congestions ainsi que les ganglions et la citerne du Chyle. Classiquement
l’ostéopathe ouvre les voies d’aval puis remonte le long du réseau afin d’éviter de
stimuler un retour sur un système bloqué. En accord avec l’anatomie, au niveau
globale l’ostéopathe abordera la clavicule gauche (en relation avec la jonction du
système lymphatique du corps (sauf le membre supérieur droit, la moitié droite du
thorax et la moitié droite de la tête) avec le système veineux), le diaphragme
(système de pompe naturel du système lymphatique et veineux et passage du canal
thoracique dans celui-ci), la citerne du chyle par pompage ; au niveau régional
l’ostéopathe abordera le fascia rénal et iliaqua, il pourra réaliser un pompage de la
zone via une mobilisation douce et rythmique de l’iliaque ; au niveau local
l’ostéopathe abordera le fascia du canal inguinal et de l’arcade crurale.
Deux articles mettent en avant le lien entre l’activité sportive et les varicocèles.
Mais l’un conclut que l’activité sportive est un facteur étiologique des varicocèles,
alors que l’autre conclut que l’activité sportive est un facteur aggravant des
varicocèles.
En effet dans leur étude, Delaney et al. (2004) ont observé une taille et un
poids plus grand significativement chez des patients consultant pour des varicocèles
par rapport aux courbes de croissances de la population des Etats-Unis âgée de 2 à 20
ans, sans différence significative quand à leur IMC. L’IMC reflétant la proportion de
tissu adipeux, Delaney et al. émettent l’hypothèse que la différence significative de
poids provient d’une masse musculaire plus importante chez les patients ayant des
varicocèles et ils serait donc plus sportifs.
30
Mais Rigano et al. (2004) ont observé par examen physique et contrôlé par
écho doppler que 20 sportifs sur 150 ont des varicocèles contre 16 sur 150 pour le
groupe de non sportif. La présence de varicocèles n’est donc significativement
corrélée à l’activité sportive. Par contre ils ont mis en exergue que l’augmentation de
l’activité sportive était corrélée significativement au grade des varicocèles.
L’on peut donc en conclure que l’activité physique influe sur les varicocèles.
En effet, dans leur étude, Ünsal et al. (2006) ont observé par écho doppler une
diminution significative de la prévalence des varicocèles chez les sujets ayant une
lésion au niveau du motoneurone secondaire (entraînant une paralysie flasque des
muscles, donc une hypotonie musculaire) comparée aux sujets ayant une lésion au
niveau du motoneurone primaire (entraînant une paralysie spastique des muscles,
donc une hypertonie musculaire) ou au groupe contrôle (donc avec un tonus
musculaire normale). Ils concluent donc que la présence de varicocèles est en
relation avec un tonus normal ou augmenté des muscles abdominaux et une pression
intra abdominale normale ou augmentée. Il aurait été utile de mesurer le tonus des
muscles abdominaux ainsi que la pression intra abdominale afin de vérifier cette
hypothèse.
De plus, dans leur étude, Ozgocmen et al. (2002) ont observé une augmentation
significative de la prévalence des varicocèles chez les sujets ayant une
spondylarthrite ankylosante. Ils expliquent le fait par la forte utilisation de la
manœuvre de Vasalva par cette population pour soulager leurs douleurs de dos lors
du mouvement qui augmente la pression intra abdominale par surutilisation des
muscles du caisson abdominal. De plus, la spondylarthrite ankylosante se caractérise
par une raideur progressive du bassin puis du rachis de bas en haut. Or d’un point de
vue ostéopathique une perte de mobilité du cadre squelettique peut perturber le
fonctionnement des systèmes en lien direct avec lui. Donc dans ce cas, ces raideurs
gêneront d’une part les muscles abdominaux, dorsaux lombaires, diaphragme et du
plancher pelvien, pouvant à leur tour perturber le jeu de pression de la cavité
abdominale, d’autre part le canal inguinal en relation avec la symphyse pubienne.
Cette perte de mobilité peut aussi diminuer le retour veineux et lymphatique
31
directement, sachant que le mouvement par alternance de contraction et
décontraction des muscles réalise une pompe sur ces systèmes de retour.
Ces articles tendent à prouver une relation entre l’augmentation du tonus des
muscles abdominaux et la présence de varicocèles notamment par l’augmentation de
la pression abdominale. Ceci peut s’expliquer de différentes façons :
32
cordon spermatique. Shafik et al. (1972) se sont intéressés à cette
particularité dans leur étude.
En effet, Shafik et al. (1972) mettent en lien une atrophie du crémaster avec la
présence de varicocèles. Ils ont commencé par analyser la configuration normale des
fascias spermatiques, du muscle crémaster et de son fascia chez des fœtus morts nés.
Les fascias spermatiques sont constitués de fibres d’élastines et de collagènes
organisées longitudinalement, horizontalement et obliquement leur conférant une
réponse optimum aux contraintes. Le muscle crémaster situé entre le fascia
spermatique interne et externe est divisé en deux faisceaux reliés par son fascia.
Ensuite ils ont étudié le muscle crémaster chez 10 patients atteints de varicocèles.
Les fibres charnues étaient atrophiées dans tous les cas et remplacées par du tissu
conjonctif lâche. Enfin ils ont réalisés une ablation du crémaster sur un testicule de
quatre chiens et au bout de quatre semaines, ils ont observé une dilatation du plexus
pampiniforme chez trois des chiens. Selon eux, le fascia spermatique interne, le
crémaster et son fascia forme un tube myo-fascial servant au bon retour veineux des
testicules en empêchant un reflux veineux dû à l’augmentation de pression intra
abdominale lors de la contraction des muscles abdominaux, par l’élasticité des
fascias et de la co-contraction du crémaster. Anatomiquement, le fascia spermatique
interne et le crémaster sont une continuité du muscle oblique interne et l’aponévrose
du transverse de l’abdomen (cf. Figure 9) (Kahle et al. 1987, p.86 et 118). Une atonie
de ce tube n’empêcherait plus ce reflux veineux et entraînerait des varicocèles.
33
Figure 9 : Enveloppe et contenu du cordon spermatique
(Clemente 1997, p.182)
Etant donné que 90% des varicocèles se trouvent à gauche (Akbay et al. 2000;
Alcalay & Sayfan 1984), on peut se demander pourquoi ces facteurs seraient plus
fréquents à gauche qu’à droite. La posture apporte des éléments de réponse. En effet,
la majeur partie de la population présente une rotation antérieure de l’iliaque droit
avec une jambe courte à droite et une rotation postérieure de l’iliaque gauche avec
une jambe longue à gauche associée à une torsion gauche sur axe gauche du sacrum
entraînant un side-bending gauche et rotation droite des lombaires (expliquées par la
position du fœtus intra utérin, les mouvements lors du passage et de l’accouchement,
la latéralisation vestibulaire et la latéralisation cérébrale associées à la croissance des
jambes (Pope 2003)). De plus la latéralisation vestibulaire et cérébrale entraîne un
34
appui postural beaucoup plus fréquent sur la jambe gauche et un côté droit plutôt
dévolu au mouvement. Ainsi le cadre squelettique pelvien gauche et les muscles
abdominaux et dorsaux lombaires ont un fonctionnement plus souvent statique et
participerait donc moins au retour veineux par la baisse de l’alternance contraction
décontraction de la pompe myo-fasciale. Ceci favoriserait donc plus l’apparition de
varicocèles à gauche qu’à droite.
En liens avec les causes dégagées de ces cinq articles, voici les structures que
l’ostéopathe abordera
35
o au niveau global, l’ostéopathe vérifiera les schémas posturaux tel que
décrit par Pope R (2003), ou les chaînes myo-fasciales mettant en jeu les
muscles abdominaux tel que la chaîne antéro-postérieure, postéro-
antérieure, postéro-latérale ou antéro-latérale de Godelieve Struyf-Denys
(Chantepie et al. 2005, pp.22-23) ou tel que les chaînes croisées postérieures
de Léopold Busquet (Chantepie et al. 2005, p.29). Nous utilisons tous
préférentiellement un schéma postural, une chaîne myo-fasciale, mais nous
sommes capables d’en utiliser d’autres pendant de courte période afin de
réagir aux événements extérieurs. Cependant si une personne n’en utilise
qu’un, du fait de dysfonctions somatiques forçant le corps de ce schéma, le
tonus des muscles abdominaux augmentera progressivement et les
mécanismes expliqués ci-dessus pourront conduire à des varicocèles. Le but
ici sera de redonner aux corps une capacité d’adaptabilité et de variété de
réponses aux contraintes extérieures.
5.3.1Causes viscérales
Les études analysant la relation entre les varicocèles et l’IMC semblent donner
des informations contradictoires selon les auteurs.
Comme vu précédemment (cf. page 30) Delaney et al. (2004) dans leur étude,
infirment la relation entre la présence de varicocèles et le tissu adipeux. Partant de
cet étude, Celiktas et al. (2008) ont analysé par écho doppler et par scanner avec
injection de produit de contraste une augmentation du diamètre des veines
testiculaires significativement corrélé à l’augmentation de l’IMC ; et plus
particulièrement une relation significative entre l’augmentation de l’IMC et
l’augmentation du tissu graisseux rétropéritonéal ; ainsi qu’une relation significative
entre l’augmentation du tissu graisseux rétropéritonéale et l’augmentation du
diamètre de la veine testiculaire droite ; et enfin une relation significative entre
l’augmentation du tissu graisseux rétropéritonéal et l’augmentation du diamètre du
plexus pampiniforme. Ils en déduisent que la quantité de graisse rétropéritonéale
pourrait être un facteur contribuant à l’étiologie des varicocèles à droite et font
l’hypothèse que l’augmentation du tissu graisseux rétropéritonéal serait dû à des
36
tumeurs rétropéritonéales. Mais cette hypothèse est sujet à controverse, en effet El-
Saeity & Sidhu (2006) montrent qu’une tumeur rétropéritonéale se manifestera par
d’autres signes cliniques qu’une varicocèle, surtout chez le jeune.
A contrario, dans leur étude, Handel et al. (2006) ont observé une diminution
de la prévalence des varicocèles par examen physique des testicules
significativement inverse à l’augmentation de l’IMC. Une de leur explication
possible est que l’augmentation du tissu adipeux prévient la compression de la veine
rénale gauche par la pince aortico-mésenterique. Une autre est que l’augmentation du
tissu adipeux diminue la détection des varicocèles par difficulté de la palpation et de
l’examen physique chez les patients en surpoids. Or ils ont observé aussi une
diminution significative des varicocèles de haut grade corrélée à l’augmentation de
l’IMC, alors que les varicocèles de haut grade sont les plus simples à diagnostiquer.
Donc cette deuxième explication n’est vraisemblablement pas bonne. Il aurait été
utile de coupler le diagnostique palpatoire des varicocèles avec un diagnostique écho
doppler, plus sensible, pour détecter les varicocèles infra cliniques.
Si l’on prend les constatations de Handel et al. (2006) comme les plus valables
en regard du nombre de patients, la baisse de la prévalence des varicocèles par
l’augmentation du tissu adipeux peut être expliquée par la diminution de
compression au niveau de la pince aortico-mésenterique, mais aussi par le lien entre
le rein et sa graisse périrénale. En effet le rein est un organe mobile, où la graisse
périrénale joue un rôle important. Un amaigrissement brutal peut entraîner une ptose
37
rénale (Barral & Mercier 2004, p.185). L’on peut donc faire l’hypothèse qu’une
dysfonction du rein est plus fréquente chez les gens maigres. Plusieurs ostéopathes
mettent en relation le rein gauche et son fascia avec la présence de varicocèles part le
lien anatomique de la veine testiculaire gauche (Barral 2004, p.204; Stone 2006,
p.176 et 269). Ainsi une dysfonction du rein gauche pourrait entraîner une tension
anormale des veines rénale gauche et testiculaire gauche gênant le retour veineux.
Si l’on prend les constatations de Celiktas et al. (2008) comme les plus
plausibles en regard de leurs outils diagnostiques, l’effet inverse pourrait aussi
favoriser l’apparition de varicocèles. L’augmentation du tissu graisseux
rétropéritonéale, si elle est rapide, entraînerait une compression de la veine
testiculaire et/ou rénale et pourrait gêner la mobilité du rein. De plus l’augmentation
du tissu graisseux rétropéritonéal pourrait être intéressant d’un point de vue
ostéopathique. En effet l’augmentation de ce tissu augmenterait aussi la taille des
plans de glissement des fascias, sachant que les veines passent par ces fascias,
l’ostéopathe aurait tout intérêt à vérifier ses plans de glissement entre les organes
viscéraux afin de chercher toute adhérence sur ses plans pouvant gêner la mobilité
des constituants de la loge rétropéritonéale et donc diminuer le retour veineux des
testicules.
Deux autres études mettent plutôt en lien le colon avec les varicocèles.
Dans leur étude Turgut et al. (2007) ont observé par écho doppler une
augmentation significative de la prévalence des varicocèles et du diamètre du plexus
pampiniforme gauche avec la présence de constipation chronique fonctionnelle. En
effet leur étude montre que sur leur échantillon de population ayant une constipation
chronique 52% d’entre eux présentaient une varicocèle gauche. Ils en concluent que
la constipation chronique est un facteur étiologique des varicocèles. La dilatation du
colon sigmoïde et de la partie distale du colon descendant comprimerait selon eux la
veine testiculaire gauche, gênant le retour veineux et pouvant avoir un effet délétère
sur le vasa vasorum et l’innervation autonomique de la veine testiculaire gauche
38
(facteur jouant un rôle sur les varicocèles comme l’explique Tilkit et al (2007) (cf.
page 42)). En effet le colon descendant s’attache via le fascia de Told (pouvant ne
pas être présent) sur le fascia rénal et la graisse périrénale (cf. Figure 10) et l’attache
du mésosigmoïde croise la veine testiculaire gauche. Comme vu précédemment une
compression de la loge rénale peut créer une compression de la veine testiculaire et
gêner le retour veineux du testicule gauche donc favoriser l’apparition de
varicocèles.
39
les causes musculo-squelettiques grâce aux articles de Delaney et al. (2004),
Ozgocmen et al. (2002), Rigiano et al. (2004), Shafik et al. (1972) et Ünsal et al.
(2006) (cf. page 30), favorise la présence des varicocèles. Enfin il existe des
anastomoses entre la veine testiculaire et les veines coliques comme vu lors des
rappels du retour veineux testiculaire (cf. page 6). Une dysfonction ou une distension
du colon due à l’accumulation ou la déshydratation excessive des selles, pourraient
donc gêner le retour veineux du testicule gauche directement par compressions de
ces anastomoses. L’étude ci-dessous montre un cas où ces anastomoses joueraient un
rôle prépondérant dans l’étiologie de la varicocèle.
En effet, dans leur étude de cas, Schulte-Baukloh et al. (2005) ont observé une
varicocèle massive due à une hypertension portale sur un foie cirrhotique.
Normalement le système porte n’est pas en communication directe avec la veine
rénale gauche ou la veine testiculaire gauche. Seul une anastomose entre une veine
participant au système porte (veine mésentérique supérieure, inférieure et splénique)
et la veine rénale ou testiculaire gauche peut expliquer ce cas. Ainsi il apporte du
crédit à une des hypothèses de Turgut et al. (2007), mais étant isolé il ne peut que
rappeler que l’étiologie des varicocèles est multifactoriel.
En conclusion, d’un point de vue viscéral, une dysfonction ou ptose rénale, une
adhérence sur son fascia, une dysfonction du colon descendant et/ou sigmoïde, une
distension du colon par accumulation ou déshydratation excessive des selles, seraient
un facteur étiologique des varicocèles.
En lien avec les causes viscérales dégagées ici, voici les structures que
l’ostéopathe ira tester et éventuellement traiter :
40
dans le fascia rénal, que le colon n’écrase pas la loge rénale, donc la veine
testiculaire pour que sa fonction de réabsorption d’eau des selles et de
stockage avant la défécation se fasse de façon optimum (ni trop, ni pas
assez) ;
41
5.4 Point de vue neurologique
5.4.1Causes neurologiques
Un seul article met en avant une cause neurologique possible aux varicocèles.
Dans leur étude, Tilki et al. (2007) ont analysé au microscope la paroi des veines du
plexus pampiniforme (notamment les muscles lisses) chez des sujets avec et sans
varicocèles. Ils ont trouvé deux types de veines au niveau du plexus pampiniforme,
des larges et des petites chez tous les sujets. La paroi des petites veines ne contient
qu’une couche de muscle lisse circulaire au niveau de la média, alors que la paroi des
veines larges est composée d’une couche de muscles lisses circulaires au niveau de la
média et d’une couche de muscles lisses longitudinaux dans l’adventice émettant des
fibres obliques sur la couche de muscles lisses circulaires. Cette organisation
musculaire n’est pas commune à toutes les veines, mais présente dans les veines
devant lutter contre un haut gradient de pression comme les veines des pieds ou des
jambes. Grâce à ce système contractile, le retour veineux peut se faire normalement
malgré les hautes pressions auxquelles elles sont exposées comme lors des efforts de
poussée lors du passage de la selle ou de l’utilisation intensive des muscles
abdominaux. En comparant les parois des veines larges entre les sujets avec et sans
varicocèles, ils se sont aperçus que la paroi des veines avec une varicocèle de grade I,
présente une diminution de muscles longitudinaux et qu’avec une varicocèle de grade
III, la paroi présente une diminution de muscles longitudinaux, circulaires et des
expansions obliques. De plus le nombre de vasa vasorum et de fibres nerveuses
orthosympathiques du mur veineux notamment des muscles longitudinaux est
significativement moindre dans les varicocèles d’autant plus que le grade est
important. Ceci pourrait soit être une cause de la diminution des fibres musculaires
lisses, par diminution d’influx nerveux et d’apports nutritifs le muscle s’atrophierait
et donc causerait des varicocèles ; soit être une conséquence de l’incapacité de lutter
contre le reflux veineux, les muscles lisses s’épuiseraient petit à petit et devenant
inutiles, le corps diminuerait en conséquence les influx nerveux et les apports
nutritifs.
42
Des études supplémentaires seraient nécessaires afin de vérifier la relation
entre la diminution de vasa vasorum et de fibres nerveuses orthosympathiques du
mur veineux et la présence de varicocèle. Cause ou conséquence ?
43
l’irriter (les vertèbres T10, T11 et T12, les côtes correspondantes et les
vertèbres L1 et L2). Le but de l’ostéopathe sera donc de normaliser les
influx neurovégétatifs orthosympathiques des veines testiculaires afin de
rétablir un tonus normal de ces veines pour qu’elles puissent participer
normalement au retour veineux des testicules.
5.5.1Causes hormonales
Dans leur étude, Di Luigi et al. (2001) ont observé une diminution significative
des paramètres du sperme (tant la mobilité des spermatozoïdes que leurs proportions
de spermatozoïdes normales) chez les sujets ayant des varicocèles et plus
particulièrement chez les sportifs ayant des varicocèles ; ainsi qu’une diminution
significative du volume du testicule comparé au testicule controlatéral uniquement
chez le sportifs ayant des varicocèles. En parallèle, aucune différence significative
n’est notée dans le dosage des hormones gonadotropes et gonadiques. Ils en
concluent que l’activité sportive est un facteur aggravant pour la spermatogenèse
chez le sujet ayant des varicocèles mais que les hormones de l’axe H-H-G ne jouent
pas de rôle dans cette pathologie.
Une autre étude tend à cette conclusion, bien qu’elle émette une nuance. En
effet Kass et al. (1993) ont étudié la réponse de la Follicule-Stimulating Hormone
(FSH) et de la Luteinizing Hormone (LH) dans le sang pendant, 30 minutes après et
60 minutes après l’injection de GnRH chez des sujets ayant des varicocèles. Chez 72
sujets (69%), dont 39 ayant une diminution du volume testiculaire (54%), ont une
réponse normale. Chez 32 sujets (31%), dont 24 ayant une diminution du volume
testiculaire (77%), ont une réponse exagérée. Au vu de leurs résultats ils ne notent
pas de différence significative pouvant attester d’une relation entre l’axe H-H-G et la
prévalence de varicocèles, néanmoins ils émettent l’hypothèse qu’une perturbation
de cet axe (présente chez 31% dans la population étudiée ici, dont 77% avec une
diminution du volume testiculaire) pourrait indiquer une future infertilité.
44
cervelet, plus particulièrement sa portion antérieure, au niveau de la tente de
l’hypophyse. En effet la tige pituitaire reliant l’hypothalamus et l’hypophyse passe à
travers la tente de l’hypophyse. Une tension de celle-ci pourrait perturber les
stimulations de l’hypothalamus (via la GnRH) à destination de l’hypophyse pouvant
ainsi libérer un taux d’hormones gonadotropes (FSH et LH) anormal et gêner la
spermatogenèse.
Donc l’abord de l’axe H-H-G par l’ostéopathe serait indiqué chez les patients
ayant des varicocèles associées à une infertilité.
Voici les structures que l’ostéopathe abordera pour travailler sur l’axe H-H-G :
45
6 Conclusion
Les varicocèles sont une pathologie touchant 15% des hommes et entre 20 à
40% des hommes infertiles. Situées à gauche dans 90% des cas, elles sont
généralement idiopathiques.
Cette revue de la littérature montre que les varicocèles ont des causes
multiples : une absence de valve et des anastomoses de la veine testiculaire avec les
circuits veineux alentours, une hypertonie des abdominaux, une forte pression intra
abdominale, un schéma postural favorisant une hypomobilité du cadre abdominal
gauche, une hypotonie du crémaster, une dysfonction ou une ptose du rein gauche,
une dysfonction ou une dilatation du colon sigmoïde et descendant, et une atrophie
de la paroi veineuse testiculaire par diminution d’influx orthosympathique.
Il est clair qu’un patient se présentera rarement avec des varicocèles comme
plainte primaire chez un ostéopathe, du fait du tabou social concernant les problèmes
génitaux et sexuels. Mais vu les bénéfices que l’ostéopathie pourrait amener, il est
important d’être à l’écoute de nos patients masculins et de leur parler des pathologies
potentiellement traitables par l’ostéopathie ; pour ne pas passer à côté de cette
principale cause d’infertilité masculine.
46
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1 Introduction................................................................................................................1
2 Rappel........................................................................................................................5
3 Matériel et Méthodes...............................................................................................17
4 Résultats...................................................................................................................19
5 Discussion................................................................................................................28
6 Conclusion...............................................................................................................46
Abstract
Introduction: the varicoceles are a frequent dilatation (15% of the men) of the
pampiniform plexus with its major complication being infertility. Most causes are
generally functional. The aim of this review of literature is to identify these causes
and to discuss them in relation with anatomy and physiology, and to propose possible
osteopathic treatments.
Material and methods: a review of literature is carried out from medical and
osteopathic data bases using articles answering the problems.
Results: The fourteen selected articles are divided into vascular, lymphatic,
musculoskeletal, visceral, neurological and hormonal causes.
Discussion: These several causes that can influence varicoceles are abdominal
muscles hypertonicity, increase of intra abdominal pressure, cremaster muscle
hypotonicity, renal or colic dysfunction, hypotonicity of the smooth muscles of
testicular veins associated with their sympathetic innervations. Some osteopathic
treatment axes were identified and mostly consist in working on the structures that
could be at the origin of these bodily dysfunctions.