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LIVRE I
DES PRINCIPES DE L'TRE.
V
Aprs Parmnide et Mlissus, qui ne sont pas des
Physiciens proprement dits, il faut tudier les systmes des
Physiciens vritables. Il faut distinguer ici cieux opinions
diffrentes. Les uns, trouvant l'unit de l'tre dans le corps
substantiel auquel s'appliquent les attributs, en font sortir
tous les changements des tres, dont ils reconnaissent la
multiplicit relle. Il leur suffit, pour expliquer cette origine
des phnomnes, de la rapporter aux modifications infinies
de la rarfaction et de la condensation, soit qu'ils adoptent
un des trois lments, l'eau, l'air, !e feu, soit qu'il en
adoptent un quatrime moins subtil que le feu, et moins
grossier que l'air. Mais la rarfaction et la condensation sont
des contraires : c'est l'excs, et le dfaut, comme le dit
Platon en parlant du grand et du petit. La seule diffrence
entre Platon et les Physiciens, c'est qu'il fait de ces
contraires la matire mme des tres, dont l'unit se rduit
leur simple forme, tandis que pour les Physiciens c'est le
sujet mme qui est matire, et que les contraires sont des
diffrences et des espces. Il est d'autres philosophes qui,
comme Anaximandre, pensent que les contraires sortent de
l'tre un qui les renferme ; et c'est l aussi l'opinion
d'Empdocle et d'Anaxagore, qui admettent tout la fois
l'unit et la pluralit des tres. D'aprs leurs thories,
toutes les choses sont issues d'un mlange primordial ; et
la seule divergence entr'eux, c'est que pour Empdocle il y
a des retours priodiques et rguliers, tandis qu'Anaxagore
n'admet qu'un mouvement une fois donn. Anaxagore
regarde commue infinis les contraires et les parties
similaires des choses, les Homoeomries ; Empdocle ne
voit l'infini que dans les lments.
Pour expliquer comment Anaxagore a pu admettre cette