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- L'Agence Française de Développement (AFD) est l’opérateur de l’Etat français pour la coopération au
développement. Elle met en œuvre différents outils de financement du développement : des prêts
bonifiés à long terme « souverains » (accordés aux Etats ou garantis par eux) ; des prêts « non-
souverains » (au secteur privé ou parapublic, sans garantie de l’Etat) et des prêts « sous souverain »
(à des collectivités locales, sans garantie de l’Etat) ; des subventions, en provenance du budget du
ministère des Affaires Etrangères et Européennes et, depuis 2008, du ministère de l’immigration, de
l’intégration, de l’identité nationale et du développement Solidaire.
- La Société de promotion et de participation pour la coopération économique (PROPARCO) est la
filiale de l’AFD dédiée au financement du secteur privé (40% de son capital est détenu par des
institutions financières privées françaises et étrangères) ; elle apporte des ressources à long terme au
secteur financier (banques et fonds d’investissement) pour lui permettre de refinancer les
investissements des entreprises, et des financements directs aux entreprises, pour les grands projets
d’infrastructures.
- Le Centre d'Etudes Financières, Economiques et Bancaires (CEFEB) est l’organisme de formation du
Groupe AFD, basé à Marseille et intervient au profit des pays partenaires.
- Et enfin, des outils dédiés à des problématiques spécifiques comme le Fonds Français pour
l’Environnement Mondial (FFEM) qui est une déclinaison bilatérale du Global Environmental Fund
(GEF) multilatéral, ou le Programme de Renforcement des Capacités Commerciales (PRCC) créé par
la France pour aider les pays en développement à s’adapter à la mondialisation.
A travers cette large palette d’outils, La Tunisie est, sur les 15 dernières années, le premier bénéficiaire
des financements du Groupe AFD avec plus de 1,5 milliard € engagés en cumulé et une montée en
puissance des volumes de financements annuels, marquée par l’apparition des prêts non souverains,
qui présentent avantage de financer des politiques publiques sans peser sur l’endettement de l’Etat.
19 92 à
En m illio ns d’ e ur os 2003 2004 2005 200 6 20 07 2 008 2009 TO T A L
20 01
A F D (h or s F FE M )
Eng a g e m e n t s ne ts (* ) 5 4 4 ,6 1 0 3 ,0 6 4 ,5 9 4 ,2 1 4 2 ,3 9 2 ,2 1 2 5 ,8 9 5 ,4 1 2 6 2 ,0
V e rse m e nts 2 9 3 ,6 6 0 ,6 7 1 ,3 7 7 ,3 7 9 ,6 7 4 ,0 8 1 ,2 1 0 4 ,5 8 4 2 ,1
FF E M
Eng a g e m e n t s ne ts 3 ,1 0 ,0 1 ,5 0 ,5 0 ,8 1 ,4 0 ,0 0 ,9 8 ,2
V e rse m e nts 0 ,3 0 ,2 0 ,5 0 ,4 0 ,5 1 ,0 0 ,7 0 ,7 4 ,3
PR O PA R CO
E n g a g e m en ts n e ts 1 2 9 ,7 1 5 ,0 2 0 ,3 0 ,0 3 2 ,1 0 ,0 5 3 ,8 2 ,6 2 5 3 ,5
- P rê t s ( su bo r d o n né s e t lig ne s d e cr é dit) 11 9 ,5 1 5 ,0 2 0 ,3 0 ,0 0 ,0 0, 0 5 2 ,5 0 ,0 2 0 7 ,3
- P a rt ic ip a tion s e t g a ra nt ie s d o nn é e s 10 ,2 0 ,0 0 ,0 0 ,0 32 ,1 0, 0 1 ,3 2 ,6 4 6 ,2
V e r s em e n t s 7 5 ,9 1 5 ,1 3 4 ,9 3 ,2 3 ,9 2 ,4 1 ,8 4 3 ,2 1 8 0 ,4
- P rê t s ( su bo r d o n né s e t lig ne s d e cr é dit) 75 ,0 1 5 ,1 3 3 ,0 3 ,2 3 ,5 2, 4 0 ,5 4 3 ,2 1 7 5 ,9
- P a rt ic ip a tion s 0,9 0 ,0 1 ,9 0 ,0 0 ,4 0, 0 1 ,3 0 ,0 4 ,5
T O TA L
Eng a g e m e n t s ne ts 6 7 7 ,4 1 1 8 ,0 8 6 ,3 9 4 ,7 1 7 5 ,2 9 3 ,6 1 7 9 ,6 9 8 ,9 1 5 2 3 ,7
V e rse m e nts (* *) 3 6 9 ,8 7 5 ,9 1 0 6 ,7 8 0 ,9 8 4 ,0 7 7 ,4 8 3 ,7 1 4 8 ,4 1 0 2 6 ,8
(*) dont 10.9 M€ en 2008 au titre du développement solidaire
(**) hors garantie
Rappelons aussi qu’en application d’une décision prise par consensus des pays donateurs d’aide de
l’OCDE,en 2002, les financements du groupe AFD sont déliés (suppression des « clauses d’origine »).
1
2. UNE STRATEGIE POUR RENFORCER L’ANCRAGE EURO MEDITERRANEEN DU
PAYS ET ATTENUER SES VULNERABILITES ENVIRONNEMENTALES
La stratégie du Groupe de l’AFD vise à accompagner le développement de la Tunisie autour de
trois objectifs en lien avec les politiques publiques du pays :
Ce positionnement stratégique repose sur une analyse des besoins du pays et des avantages
comparatifs de l’AFD. En Tunisie, l’AFD se trouve face à une problématique de pays en émergence ;
avec [i] une politique de réforme sur longue période, basée sur la libéralisation, mais un modèle productif
encore en transition (dichotomie entre un secteur IDE off shore et le secteur domestique de PME
familiales) et un faible taux d’investissement domestique ; [ii] des fondamentaux bien orientés, avec un
PIB par tête de 3900 USD (accru de moitié en 10 ans), une croissance soutenue (5% par an en moyenne
sur 15 ans) et résiliente (3% en 2009, 4,5% projetés en 2010), mais une fragilisation par la crise de
l’économie réelle ; et [iii] des politiques sociales actives, avec un taux d’accès aux services essentiels
supérieur à 90-95%, un taux de pauvreté inférieur à 5% et un IDH de 0,77 en amélioration continue
depuis 30 ans (0,57 dans les années 1980), mais un important problème de chômage des jeunes, qui
appelle des réformes pour aller vers un enseignement, notamment supérieur, plus professionnalisant.
Les objectifs stratégiques de l’AFD énoncés ci-dessus sont pleinement compatibles avec ceux du DCP,
Document cadre de partenariat franco tunisien (2006-2011) et avec ceux de l’UPM, Union pour la
Méditerranée, qui s’organise en six « initiatives » (dépollution de la Méditerranée, autoroutes de la mer,
Plan solaire méditerranéen, développement des entreprises, enseignement recherche, lutte contre les
changements climatiques) et trois « axes » complémentaires (stratégie de l'eau, villes durables,
agriculture et sécurité alimentaire).
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le développement urbain durable et les transports sobres en carbone, qui sont des points
d’application de la maîtrise de l’énergie, importants dans un pays qui achève sa transition urbaine
(en partenariat avec l’ARRU, la CPSCL, l’ASM, etc.) ;
la gestion intégrée des ressources en eau, notamment l’amélioration de l’efficacité de l’irrigation,
de l’accès à l’eau potable et au service d’assainissement (en partenariat avec la SONEDE,
l’ONAS), de la dépollution industrielle (en partenariat avec l’ANPE, le système bancaire, etc.) et de
la réutilisation des eaux usées traitées ;
la mise en œuvre du nouvel agenda agricole, dont la difficile équation vise à concilier
libéralisation du secteur, sécurité alimentaire, adaptation aux changements climatiques et équilibres
sociaux des territoires ruraux ;
la protection des écosystèmes sensibles, avec le développement de capacités de gestion
intégrant les populations concernées, et avec l’instauration de cadres juridiques protecteurs.
Ligne de crédit environnement : appui aux politiques publiques du pays, via une ligne de crédit
non souveraine, de 40 M€ (bonifiée par une subvention de 3 M€ de la Commission européenne),
mise en œuvre par trois banques, pour inciter les PME à améliorer l’efficacité énergétique de leurs
process industriels ou à se doter d’équipements de dépollution.
Gestion intégrée de la ressource en eau agricole : cofinancement (AFD, BAD, BM) du PISEAU
(45 M€) et du programme bassins versant (40 M€), deux programmes du ministère de l’agriculture
et des ressources hydrauliques, qui permettent : (i) d’améliorer l’efficacité de la mobilisation de
l’eau pour l’agriculture et le suivi de l’état de la ressource, (ii) de préserver les bassins versants
sensibles du pays, soumis à l’érosion hydrique.
Transports en commun : cofinancement de deux réseaux ferrés, l’un de type tramway urbain
(40 M€), l’autre de type RER desservant les banlieues lointaines (50 M€), pour accroître l’offre de
transport sur le Grand Tunis, d’une part, au bénéfice des ménages modestes et, d’autre part,
comme alternative au transport individuel, aujourd’hui fortement congestionné et polluant.
Formation professionnalisante : contribution, via la création ou la restructuration d’une trentaine
de centres de formation professionnelle (sur 15 ans) et d’une école d’ingénieur (en projet), à la mise
à niveau des ressources humaines et à l’amélioration de l’employabilité des jeunes diplômés, dans
le contexte de l’intégration économique du pays à l’Union Européenne. Une importance particulière
est apportée au partenariat entre les structures publiques de formation et entreprises.
L’analyse des interventions passées de l’AFD en Tunisie montrent une bonne cohérence instrumentale
du Groupe en faveur du secteur privé et en faveur de l’environnement.
Cette cohérence en faveur du secteur privé se mesure tout d’abord dans les chiffres : ce sont plus
de 500 M€, soit le tiers du total des financements engagés par le Groupe AFD en Tunisie, qui ont
été alloués au secteur privé, la moitié par l’AFD et la moitié par PROPARCO ;
Les interventions des deux entités se complètent de manière intégrée, notamment en matière de
lignes de crédit, où PROPARCO intervient comme « grossiste », apporteur de ressources à long
terme, en devises ou en dinars, à un secteur financier très diversifié, alors que l’AFD intervient avec
des lignes bonifiées, en soutien à certaines politiques publiques : restructuration d’entreprises, dans
le cadre de la mise à niveau industrielle ; mise à niveau de l’équipement des hôtels ; mise à niveau
environnementale d’entreprises industrielles ; mise à niveau des hôtels, appui à la micro
entreprise en zone rurale ;
C’est aussi le cas dans le domaine de la garantie bancaire, où là encore PROPARCO et l’AFD se
complètent, notamment en déployant le nouvel outil ARIZ qui permet à une banque de se
développer sur le segment des TPE tout en limitant son exposition au risque. Par ailleurs,
PROPARCO intervient en prêts directs à des entreprises ; soit dans le cadre de projets
d'infrastructures impliquant des structurations financières complexes (producteurs privés
d’électricité, concessions d'aéroport), soit dans des secteurs "pionniers" (santé, formation). Enfin,
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PROPARCO intervient en participations au capital d’entreprises, le plus souvent via des fonds
d’investissement, dans le but de s’appuyer sur la capacité de ceux-ci à jouer un rôle pédagogique
et de coaching auprès des chefs d’entreprise.
Cette même cohérence instrumentale du Groupe se retrouve dans les interventions en faveur de
l’environnement. L’outil FFEM joue un utile rôle de « poisson pilote » des outils de prêt classiques.
D’ancrer les opérations qu’elle finance dans une réflexion plus globale, permettant de mieux
en cerner les objectifs et les impacts et d’en améliorer la qualité et l’efficacité ;
De compléter l’expérience opérationnelle par une activité de réflexion, permettant de formaliser et
de partager l’expérience, de la transformer en connaissance concrète, utilisable et
transmissible ;
D’utiliser l’activité d’études et de recherche comme instrument de dialogue avec les autorités et
les partenaires du pays, en appuyant leur propre réflexion sur les enjeux de leurs politiques
publiques et de leur développement.
Un séminaire stratégique s’est tenu le 16 janvier 2009 entre, d’un côté, le ministre du MDCI, accompagné
de hauts fonctionnaires des principaux ministères techniques tunisiens et, de l’autre, le Comité exécutif
de l’AFD. Il a permis de cadrer la problématique de travail et a débouché sur l’élaboration d’un
Mémorandum pour un dialogue stratégique, qui a été signé, le 23 avril 2009, à l’occasion de la visite
officielle du premier ministre français, entre le MDCI, l’AFD et le ministère français des affaires
étrangères. Il s’agit donc d’un chantier pleinement partenarial.
Un programme de travail se met en œuvre, qui vise à articuler l’activité d’études et de recherche et
l’activité de financement de projets dans un même « cadre logique ».
C’est ainsi que les travaux de nature intellectuelle sont appelés à se classer selon les trois priorités
thématiques de la stratégie de l’AFD en Tunisie : convergence économique, convergence des
politiques de maîtrise de l’énergie, réduction des vulnérabilités environnementales ;
et selon trois niveaux stratégiques : des études et actions attachées à des projets précis, très
ancrées dans l’opérationnel ; des travaux en lien avec chacun des sept domaines d’activité
opérationnelle, correspondant à une activité sectorielle ; des initiatives ayant un caractère
transversal ou régional », au niveau national, méditerranéen, ou de type « construction de
connaissances ».
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L’ACTIVITE INTELLECTUELLE DE L’AFD ILLUSTREE A TRAVERS 4 THEMES DE TRAVAIL
Micro finance (réalisé) : financement d’une étude sur les perspectives et conditions de
développement de la micro finance en zone rurale et mise en partage de ses résultats entre tous
les acteurs du financement du secteur agricole, BNA, BTS, UTSS, ENDA Interarabe, etc.
Planification concertée du développement agricole (en cours) : financement d’un appui
méthodologique aux équipes tunisiennes, chargées d’élaborer un « Nouvel agenda agricole », à
même de relever les défis de la sécurité alimentaire, de la libéralisation des échanges, de la
préservation des ressources naturelles et des équilibres des territoires ruraux.
Aménagement du territoire (stade préparatoire) : contribution, aux côtés des acteurs tunisiens
concernés, à une évaluation partenariale de la politique publique d’aménagement du territoire, ,
ayant pour perspective de tirer profit des expériences d’autres pays, via le repérage de bonnes
pratiques
Les perspectives de l’économie tunisienne dans l’après-crise mondiale (en projet) : étude, en
partenariat avec des universitaires tunisiens et étrangers, sur les modèles de croissance de l’après-
crise, dans un contexte international d’interrogations sur le financement externe des économies
émergentes et sur l’intégration financière internationale.
5. EN CONCLUSION
La Tunisie occupe une place à part dans le champ d’intervention de l’AFD. Elle concentre la plupart
des enjeux de développement –économiques, sociaux, environnementaux– qui se rencontrent à des
degrés divers dans les autres pays. Elle a, dans chacun de ces domaines, des institutions robustes et
des politiques structurées et conduites dans la durée. Elle est éligible à la totalité des instruments de
l’AFD et –avec le Mémorandum signé en avril 2009– offre un cadre unique de dialogue intellectuel et
stratégique sur les politiques publiques. C’est un partenariat solide et durable, au sein duquel l’AFD
appuie la Tunisie dans ses politiques publiques et la Tunisie aide l’AFD à progresser dans son
métier de partenaire des pays en développement.
CONTACTS
A Tunis A Paris
L’équipe de l’agence Le coordonnateur régional géographique pour la
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Immeuble Miniar – Bloc B Groupe Agence Française de Développement
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