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B- les collectes de déposition

Le JI peut entendre toute personne disposant d’infos utiles à l’instruction


préparatoire en cours. S’agissant des parties privées (mis en examen,
partie civile, témoin assisté), le JI dispose de compétences exclusives (pas
possible de déléguer leur audition).
Le JI va pouvoir avoir recours à des actes coercitifs. Il peut délivrer une
citation directe, mais qui a le même effet qu’un ordre de comparution :
possible de contraindre le témoin afin qu’il dépose.
Le JI peut délivrer des mandats : ces mandats ne peuvent concerner
qu’une personne suspecte :
Le nouveau mandat de recherche (loi 9 mars 2004) peut être décerné à
l’encontre de la personne pour laquelle il existe une ou plusieurs raisons
plausibles de soupçonner sa participation à un crime ou délit puni d’au
moins 3 ans d’emprisonnement.
Ce mandat est l’ordre donné à l’OPJ de rechercher la personne et de la
placer en GAV.
Dans le cadre de l’information judiciaire, la GAV obéit aux mêmes règles
que pour l’enquête, c’est le JI qui supervise et non le parquet.
Les décisions de détention provisoire sont prises par le JI (même en cas de
criminalité organisée). Mais depuis loi 23 janvier 2006 : possibilité 48h
supplémentaire en matière terroriste (jusqu’à 6jours) => autorisée par le
JLD (il faut donc avis concordant de deux magistrats du siège).

Mandat de comparution : ordre donné à la personne à l’encontre de


laquelle il existe des indices graves OU concordants de culpabilité de se
rendre au cabinet du juge.
Il désigne la personne susceptible d’être mise en examen. Ce mandat
accompagnera la convocation à l’interrogatoire de première comparution
qui tend à la mise en examen. Ce mandat ne peut être exécuté par la
force.
Si l’on veut avoir recours à la force : on recourt au mandat d’amené.

Mandat d’arrêt : (indices graves ou concordants) : ordre donné à l’OPJ de


rechercher la personne et de l’arrêter aux fins d’être conduite devant le JI.
L’arrestation peut intervenir en pleine nuit, il est donc possible
d’incarcérer l’intéressé pendant 24 heures.

Mandat = art. 122 CPP.

Mandat de dépôt : ordre donné au chef d’établissement pénitentiaire de


mettre sous écrou la personne mise en examen. Seul le JLD peut décider
d’y avoir recours.

Les auditions :

Si la personne entendue par le JI est un témoin : elle ne dispose pas de


l’assistance d’un avocat ni du droit d’accès au dossier de la procédure.

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Devant le JI le témoin doit prêter serment, de dire toute la vérité et rien
que la vérité. Il va déposer devant une juridiction : donc il doit déposer
(sinon 3750€), et pourra être condamné pour faux témoignage.
Mais si le JI entend l’une des parties privées (y compris témoin assisté) :
droits de la défense, et droit de ne pas prêter serment.

§2- les actes délégués par le JI

Le JI peut déléguer la réalisation d’actes d’investigation. L’acte par lequel


il va déléguer s’appelle une commission rogatoire.
Il peut les déléguer à un autre magistrat : il doit s’agir soit d’un magistrat
du siège de son TGI, soit d’un JI d’un autre TGI. Mais en pratique, il va
déléguer à l’OPJ.

Le JI doit indiquer les faits dont il est saisi et leurs qualifications juridiques.
Mais doit-il préciser les actes d’investigation qu’il entend déléguer (art.
151 : n’exige pas cela. Il peut effectuer commission rogatoire large).
Cas pratique : La condition essentielle est donc que cette condition de
l’agent délégataire, et les faits, le cadre de la saisine du JI et donc de l’OPJ.

L’autorité délégataire agit au lieu et place du JI :


 implique que l’autorité délégataire respecte les mêmes formes que
si le JI agissait lui-même : pour l’audition d’un témoin, l’OPJ doit lui
faire prêter serment (contrairement au cadre de l’enquête). Mais
cette règle est écartée par la loi 9 mars 2004 pour la personne en
GAV sur commission rogatoire. C’est un suspect : ne peut pas être
contraint à contribuer à sa propre incrimination.
 L’autorité délégataire exerce toutes les prérogatives du JI : dans le
cadre de l’information judiciaire, c’est l’emploi de la coercition est
admis. L’OPJ qui agit sur commission rogatoire pourra avoir recours
à une perquisition coercitive. Il est donc aussi limité légalement par
le cadre de la saisine du JI : il doit respecter la saisine in rem du JI. Si
découvre des faits nouveaux, il ne peut pas se saisir d’office de ces
faits et employer la coercition, il ne pourra qu’effectuer des
vérifications sommaires. Il appartiendra à l’OPJ d’informer le PR (doc
n°102 : atteinte à la saisine in rem).
ATTENTION : l’enquêteur à une double casquette ! Dans le cadre de la CR
il agit pour le compte du JI. Mais dès lors qu’il découvre des faits nouveaux
flagrants, il pourra alors se considérer comme simple enquêteur, pourra
donc utiliser la coercition. Ce n’est que pour les faits nouveaux non
flagrants que l’OPJ devra respecter la saisine in rem.

La possibilité de déléguer du JI a trois limites :


- le JI doit toujours rester maître de son information = le JI va donc
généralement impartir un certain délai, et art. 81al5 : impose à
l’autorité délégataire d’en informer immédiatement le magistrat
instructeur.
- Pour l’interrogatoire du mis en examen, audition de la partie civile et
témoin assisté : ces actes ne peuvent être délégués. Seul le JI peut

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entendre ces personnes. Mais ceci ne joue pour le témoin assisté
que lorsque l’intéressé bénéficie déjà du statut de témoin assisté.
Possibilité de déléguer si pas témoin assisté (et pas obligation de
notifier statut de témoin assisté : Cass, crim., 23 mars 2004).
- Le JI ne peut pas déléguer les mandats ! l’OPJ ne peut délivrer de
mandat à l’encontre d’un suspect.

Conclusion de la S2 : les demandes d’actes qui peuvent être addressées


au JI :
Le procureur : peut demander réalisation de tout acte utile à la
manifestation de la vérité (art. 82). Le JI peut s’opposer à cette demande
d’acte par une ordonnance motivée prise dans les 5 jours de la demande.
Ordonnance de refus peut faire l’objet d’un appel devant la CI. Si le JI ne
répond pas, le procureur peut s’adresser directement devant la CI.

Les parties privées (art. 82-1) : peuvent demander réalisation de tout acte
nécessaire à la manifestation de la vérité. Concerne les parties privées
(mis en examen et partie civile) et depuis loi 9 mars 2004 : le témoin
assisté peut faire une demande d’acte (être confronté à la personne qui le
met en cause).
Le JI peut refuser cette demande d’acte par ordonnance motivée dans un
délai d’un mois à compter de la demande. Possibilité d’appel. Si silence :
la partie concernée pourra s’adresser directement à la chambre de
l’instruction.

Avant loi 15 juin 2000 : les parties ne pouvaient demander qu’un nombre
limité d’actes. Régime proche entre le parquet et les parties (sauf pour le
délai) = l’égalité des arme peut donc encore progresser.

Section 3 : la clôture de l’instruction (art. 175 ss)

Distinguer les opérations préalables et la décision d’orientation du dossier.

§1- les opérations préalables à la clôture de l’instruction

Lorsque le JI considère que ses investigations sont achevées, il doit


adresser un avis officiel aux parties privées et aux témoins assistés (par
LR). A compter de cet avis officiel court un délai de 20 jours à l’expiration
duquel les parties privées ne pourront plus formuler de demande d’actes,
et ne pourront plus invoquer de requêtes en nullité.
A l’expiration de ce délai, le JI doit communiquer le dossier de l’information
judiciaire au procureur de la république afin qu’il prenne ses réquisitions. Il
requiert le non lieu ou le renvoi : c’est l’ordonnance de soit-communiqué.
Le parquet doit donc prendre ses réquisitions dans un délai d’un mois si la
personne mise en examen est détenue, ou de 3 mois dans les autres cas.
A l’expiration de ce délai, si pas de réquisition, le JI pourra clore
l’information sans avoir reçu les réquisitions.

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§2- l’orientation du dossier

Le JI peut délivrer une ordonnance de non-lieu (… à renvoi). Met fin à la


procédure. Peut être motivée en faits par le JI (pas de charges suffisantes),
en droit (car les éléments constitutifs de l’infraction ne sont pas réunies,
ou il existe une cause d’irresponsabilité pénale, etc.).
Si ordonnance motivée en fait : possibilité de rouvrir le dossier (sous
réserve du délai de prescription de l’action publique).
Si motivée en droit et devenue définitive (expiration des voies de recours,
rejet du pourvoi…)=> il ne sera pas possible de revenir sur cette
ordonnance, sinon viole la règle non bis in idem.

Lorsque l’ordonnance de non-lieu est rendue par le JI la personne mise en


examen sera libérée si mise en détention provisoire et cessation de tout
contrôle judiciaire.
La personne pourra demander une indemnisation pour détention
provisoire injustifiée. Et pourra demander au JI la publication dans les
médias de cette décision de non-lieu (art. 177-1).

L’ordonnance de renvoi. Il faut distinguer selon que la qualification est


criminelle ou non :
- Si non criminelle : le JI renvoie devant un TC soit devant une
juridiction de police. En cas de renvoi devant une juridiction de
police, le contrôle judiciaire et la détention provisoire doivent cesser
(car inexistants en matière correctionnelle). En cas de renvoi devant
le TC : ces mesures doivent en principe cesser, mais par une
ordonnance distincte et spécialement motivée, le JI peut décider du
maintien de ces mesures pendant 2 mois. Le TC saisi de l’affaire,
peut décider à deux reprises d’une prolongation de 2 mois
supplémentaire (art. 179). Après la clôture de l’information
judiciaire, la détention peut alors se prolonger pour max. 6 mois.
- Si criminelle : loi 15 juin 2000 a crée l’appel des verdicts des cours
d’assises. Afin de compenser l’absence d’appel, le législateur
imposait un double degré de l’instruction préparatoire. Le JI qui
retenait une qualification criminelle, devait transmettre le dossier à
la chambre d’accusation. Seule cette chambre pouvait mettre en
accusation et renvoyer devant la cour d’assises.
Mais le législateur a crée l’appel et a supprimé le double degré de
l’instruction préparatoire. On ne parle donc plus de chambre
d’accusation mais de chambre de l’instruction. Le JI peut renvoyer la
personne devant la cour d’assises au moyen d’une ordonnance de
mise en accusation qui peut faire l’objet d’un appel (devant la
chambre de l’instruction qui rendra un arrêt de mise en accusation).
En cas de renvoi de l’accusé devant la cour d’assise, question du
maintien de la décision de l’in, le contrôle judiciaire est ipso facto
maintenu, si détention provisoire, le JI peut (ordonnance distincte et
spécialement motivée) décider de maintenir en détention pendant 1
an. La CI peut décider à deux reprises, au-delà de ce délai, décider

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de 2 prolongations de 6 mois supplémentaire (donc détention
provisoire peut durer jusqu’à DEUX ans) art. 181.

CHAPITRE 2 : l’information judiciaire menée par la chambre de


l’instruction

CI : formation collégiale de la cour d’appel. Un président et deux


assesseurs conseillers de CA.
C’est le président qui doit contrôler le bon fonctionnement des cabinets
d’instruction de son ressort. Doit veiller à ce que le JI ne soit pas trop long
dans ses actes d’instruction. Si le JI n’a pas réalisé d’actes depuis plus de 4
mois, les parties peuvent s’adresser au président qui pourra saisir la CI en
formation collégiale, afin que celle-ci décide d’enjoindre le JI de clôre
l’information, ou de rendre décision, ou le dessaisir.
La CI a des compétences particulières : juridiction disciplinaire des
membres de la PJ, elle est compétente pour la réunion des conditions de
fond en matière d’extradition.
Connaît des appels interjetés à l’encontre des ordonnances du JI et JLD et
connaît des requêtes en nullités.

Section 1 : l’appel

Art. 185 CPP prévoit que le parquet dispose d’un pouvoir général d’appel.
C’est une partie publique = on ne peut pas redouter des voies de recours
dilatoires.
Pour les parties privées : il y a lieu de redouter des recours dilatoires. Donc
l’art. 186 CPP dresse liste des ordonnances à l’encontre desquelles il peut
y avoir appel :
Le mis en examen
- ordonnance rendant recevable une constitution de PC.
- Décisions relatives au contrôle judiciaire et à la détention provisoire.
Mais l’art. 186 exclut l’appel à l’encontre des ordonnances de renvoi
devant le TC ou les juridictions de police.
La partie civile
- contre ordonnance de refus d’informer
- contre ord. d’irrecevabilité de sa plainte
- contre ord de non lieu
Ne peut pas interjeter appel en matière de contrôle judiciaire ou détention
provisoire.

Pour les deux parties privées


Art. 186-1, possibilité d’interjeter appel pour ordonnance de refus d’acte.
Mais ces appels sont filtrés par le président de la chambre de l’instruction.
Sa décision n’est pas susceptible de recours.

Délais d’appel
Pour le PR : 5 j à compter de l’ordonnance. Si c’est le procureur général :
10 j.
Pour les parties privées : 10 j.

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L’appel a un effet suspensif s’agissant de l’ordonnance faisant l’objet de
l’appel :
Effet suspensif écarté pour toutes les ordonnances concernant la liberté de
la personne mise en examen. (d’où création référé liberté/détention).
Quant à l’instruction dans son entier, appel à l’encontre d’une ordonnance
du JI ou du JLD n’a pas d’effet suspensif, l’information peut donc suivre son
cours, sauf si le présidence de la CI en décide autrement (ex : lorsque
question sur la saisine du JI) =
Art. 187al1.

Section 2 : la requête en nullité

Acte par lequel une partie demande à la chambre de l’instruction


d’annuler un acte irrégulier. Cette requête peut être formée par toutes les
parties.

La requête en nullité ne peut être employée que si l’acte n’est pas


susceptible d’appel. Elle joue non seulement à l’égard des actes de
l’information judiciaire et à l’égard des actes de l’enquête.
Les actes de l’information font souvent objet d’un appel. Si un placement
en détention est vicié d’une irrégularité => il faut obligatoirement
interjeter appel à l’encontre de la décision. Cela impose de respecter les
délais de l’appel.

Trois purges de nullités :


- loi 15 juin 2000, art. 173-1 : lorsque les parties n’ont pas saisi la
chambre de l’instruction durant le délai de 6 mois, après
l’interrogatoire de première comparution ou après la première
audition de la partie civile ou du témoin assisté, ces parties ne
pourront plus saisir la CI d’une requête en nullité portant sur des
actes réalisés avant ou pendant l’interrogatoire ou l’audition.
Loi 4 mars 2002 a étendu cette hypothèse de purge à tous les
interrogatoires subséquents et chaque audition subséquente.
- Art. 174al1 : la partie qui soulève une nullité doit se prévaloir de
toutes les causes de nullité qu’il lui est possible de connaître au jour
de sa requête à peine d’irrecevabilité de toute requête ultérieure.
La Cass crim est stricte : la partie qui soulève une nullité engage les
autres parties dans le mécanisme de la purge (cass, crim., 19
juillet 1994).
- expiration du délai de 20 jours après l’avis officiel de clôture de
l’instruction notifié aux parties et témoin assisté. Ils ne pourront plus
former de requête en nullité, ni de demande d’acte. L’ordonnance
de clôture du JI couvre les vices antérieurs de la procédure. La
juridiction de jugement ne pourra pas statuer sur les nullités
pendant l’instruction.
Attention ! cette règle ne joue que lorsqu’il y a eu une information
judiciaire !!!

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Les propositions de réforme de la commission d’Outreau, trois axes de
réforme :
- réforme de l’organisation structurelle de l’information judiciaire.
Création d’un collège de l’instruction (3 magistrats). Suppression le
pouvoir de filtrage des appels par président de la chambre de
l’instruction. Consécration de la publicité des audiences de la
chambre de l’instruction.
- Renforcement des droits de la défense dans l’information judiciaire :
consacrer un droit d’accès direct pour la personne mise en examen
au dossier de la procédure. Enregistrement des interrogatoires, des
confrontations menées dans le cadre de l’information judiciaire.
- 4 propositions sur la détention provisoire :
o Formation collégiale compétente pour décider du placement.
o Exclusion du recours à la motivation fondée sur le trouble à
l’OP.
o Imposer examen systématique (tous les 6 mois) de la situation
de l’intéressé et de son maintien ou non en détention.
o Abaisser les délais butoirs : 1 an max en matière
correctionnelle, 2 ans en matière criminelle (3ans pour
criminalité organisée).

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Thème 5 : Le jugement.

Chapitre préliminaire : les juridictions répressives de


jugement

§1- les juridictions répressives de jugement de droit commun.

1- le premier degré

Art. 111-1 CP : répartition tripartite des infractions détermine les


compétences.

Contravention : juridiction de proximité compétente pour les


contraventions des 4 premières classes. Juridiction à juge unique.
Magistrat non professionnel. Doit être désigné par le PR après avis
conforme du CSM.
Les juges de proximité (loi 26 janvier 2005) compétents pour la validation
des compositions pénales lorsque le président du tribunal compétent à
décidé de déléguer cette procédure au juge de proximité.
Tribunal de police pour les contraventions de 5ème classe. TP = TI qui
statue au pénal : formation à juge unique avec magistrat professionnel.

Délits : TC (TGI qui statue au pénal). Formation collégiale : un président


deux assesseurs.
Art. 198-1 : TC a juge unique pour une liste d’infractions (de l’art. 398-1).
Mais si prévenu en état de détention provisoire ou comparution
immédiate : formation collégiale obligatoire même en cas d’infraction de
l’art. 398-1.

Crime : Cour d’assises. Elle n’est pas permanente : elle siège par sessions.
Elle allie magistrats et jurés.
On trouve donc la cour (3 magistrats professionnels : un président deux
assesseurs) et le jury (composé de 9 jurés qui sont des citoyens d’au
moins 23 ans sachant lire et écrire le français). La CA connaît des crimes.

2- le second degré

La chambre des appels correctionnels : formation collégiale. Elle connaît


des appels des jugements du TC et aussi ceux contre les jugements des
juridictions de police (lorsque c’est possible).
La cour d’assises d’appel (loi 15 juin 2000) : n’est pas une juridiction
supérieure à proprement parlé : système de l’appel tournant => il
appartient de désigner une autre cour d’assises pour rejuger l’affaire dans
son entier.
La seule différence entre la première instance et l’appel : le jury compte
12 jurés.

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Connaît des verdicts de condamnation et ceux d’acquittement (loi 4 mars
2002).

La cour de cassation :
Elle ne statue qu’en droit. En matière répressive, la Chambre criminelle
peut être amenée à statuer en fait dans le cadre du pourvoi en révision
(déterminera s’il existe un doute sérieux quant à la culpabilité d’un
condamné).

§2- les juridictions pour mineurs

L’organisation juridictionnelle est prévue par l’ordonnance du 2 février


1945, art. 7 à 9. Trois juridictions spécialisées :
- le juge des enfants (magistrat du siège du TGI, désigné par le
président du TGI).
Cumul les fonctions d’instruction et de jugement. Compétent pour
les contraventions de 5ème classe, les délits et crimes commis par un
mineur s’agissant de l’instruction. Après avoir instruit, il peut décider
de juger seul l’affaire, il ne pourra alors prononcer soit une relaxe,
soit une condamnation à une ou des mesures éducatives.
Le JDE ne peut pas décider de sanctions pénales à l’encontre d’un
mineur. Pour cela, il doit saisir la juridiction collégiale compétente.
Depuis loi 9 septembre 2002 : le JDE ne peut plus juger seul le
mineur de 16 ans et plus, lorsque celui encourt une peine supérieure
ou égale à 7 ans d’emprisonnement.
Pour les 4 premières contraventions : juge seul.
CEDH : arrêt Nortier c/ pays Bas, 24 août 1993 : pas de violation de
l’impartialité objective.
- tribunal pour enfant :
Juge des enfants ayant instruit l’affaire = président. Assisté de deux
assesseurs (citoyens français d’au moins 30 ans, désignés par arrêté
du garde des Sceaux pour 4 ans).
Contraventions de 5ème classe et délits commis par un mineur
lorsque le JDE n’est pas lui-même compétent. Connaît des crimes
commis par un mineur de moins de 16 ans.
- la cour d’assises des mineurs (de première instance ou d’appel) :
Elle compte un président, deux assesseurs (des magistrats délégués
à la protection de l’enfance : anciens juges des enfants).
Connaît des crimes commis par des mineurs de 16 ans et plus.
Attention : age du mineur = age du mineur au moment des faits et non au
moment de la procédure.

Chapitre 1 : saisines des juridictions de jugement

Section 1 : les modes de saisine

§1- Les modes de saisine des juridictions correctionnelles et de police

A- les modalités communes

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- la saisine par renvoi d’une juridiction d’instruction. Dans cette
hypothèse, la juridiction de jugement ne peut plus statuer sur les
irrégularités commises antérieurement à sa saisine.
- Citation directe : acte d’huissier délivré à la requête du parquet ou
de la victime. Dans l’exploit de l’huissier doit être indiqué l’identité
de la personne indiquée, le tribunal saisi, fait qualifications, date et
heure de l’audience.
La citation, lorsqu’elle est délivrée, fait courir un délai de 10 jours
minimal pendant lequel l’audience ne peut avoir lieu.
En cas de méconnaissance des règles relatives aux mentions
obligatoires dans la citation, l’article 553 CPP : le tribunal saisi doit
renvoyer l’affaire à une audience ultérieure.
Si irrégularité : art. 552 : la juridiction doit annuler la citation.
Lorsqu’il y a annulation, l’acte de poursuite perd son effet interruptif
du délai de prescription. Il y aura donc peut être prescription de
l’action publique. Conséquence importante donc de la
méconnaissance de ce délai de 10 jours.

- La saisine par comparution volontaire (Art. 532)


Si le prévenu ne comparaît pas, le tribunal ne pourra pas juger par défaut
Saisine étendue au TC (art. 389), avec les mêmes règles.
Lorsque ce procédé est employé à l’égard d’une personne en détention
provisoire, sa comparution n’est donc pas volontaire. Il va falloir obtenir
son consentement écrit à être jugé sans citation préalable (art. 389al2).
Lorsque le délai de citation n’a pas été respecté (10 jours) et que
néanmoins le prévenu comparaît devant le tribunal, cette comparution
régularise la situation, le prévenu devant alors consentir formellement à
être jugé sans citation régulière.

B- les modes de saisine propres au TC

1- La convocation par procès verbal

Permet au PR d’inviter le prévenu présent devant lui (après déferrement


suite à une GAV) à comparaître devant le TC dans un délai qui ne peut
être inférieur à 10 jours.
Dans l’attente de la comparution de l’intéressé devant le TC, le PR peut
saisir le JLD afin qu’il ordonne un placement sous contrôle judiciaire.
Dans le cadre de cette procédure, la détention provisoire n’est pas prévue.
La saisine par comparution volontaire donne lieu à un avertissement, mais
qui ne saisit pas le tribunal. En revanche la convocation par PV saisit la
juridiction qui pourra donc statuer en l’absence du prévenu (art. 394).

2- la comparution immédiate

Cette procédure peut être employée lorsque le prévenu est l’auteur d’un
délit flagrant faisant encourir au moins 6 mois d’emprisonnement.

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Cette procédure peut être employée lorsque le délit n’est pas flagrant et
que la peine encourue est de 2 ans (art. 395ss).
Cette procédure permet au PC de traduire sur le champ le prévenu devant
le tribunal avec son accord. Le prévenu est alors retenu jusqu’à ce que le
tribunal se réunisse. Dans cette attente, le PR pourra saisir le JLD afin de
décider du placement en détention provisoire du prévenu. Cette décision
est précédée d’une audience contradictoire.
Cette décision n’est pas susceptible d’appel. Le prévenu doit comparaître
au plus tard le deuxième jour ouvrable suivant l’ordonnance.
Une fois que le tribunal est réuni, le prévenu est traduit devant cette
juridiction assisté d’un avocat choisi par lui ou désigné d’office. Il faudra
que le tribunal constate formellement l’accord du prévenu à être jugé sur
le champ. A défaut ou si le tribunal considère que l’affaire n’est pas en
état d’être jugée, il peut renvoyer l’affaire. Le renvoi doit avoir lieu pour un
délai minimum de 2 semaines.
Depuis la loi du 9 septembre le prévenu qui fait lobjet d’une CI et qui
encours une peine supérieure à 7 ans, peut demander le renvoi de l’affaire
dans un délai de 2 à 4 mois.
Depuis la loi du 9 mars 2004, le prévenu peut, en cas de renvoi, demander
au tribunal la réalisation de tout acte d’information nécessaire à la
manifestation de la vérité.
Lorsque le renvoi est décidé, le tribunal pourra envisager un placement ou
maintien sous contrôle judiciaire ou en détention provisoire.
En cas de détention provisoire, le jugement doit être rendu dans les deux
mois.
Sinon il y a lieu de remettre d’office le prévenu en liberté.
Au jour de l’audience, dans le cas où le prévenu est condamné à un
emprisonnement sans sursis, le tribunal peut ordonner le placement ou
maintien en détention provisoire de l’intéressé, non obstant l’appel. La
cour d’appel devra statuer dans les 4 mois, faute de quoi, le prévenu
devra être libéré.

§2- les modes de saisine de la cour d’assises

Depuis la loi du 15 juin 2000, elle peut être saisie au moyen d’une
ordonnance de mise en accusation qui émane du JI, sachant que cette
ordonnance peut faire l’objet d’un appel devant la chambre de
l’instruction. Si la chambre confirme, alors, elle renverra la personne mise
en cause devant la cour d’assises au moyen d’un arrêt de mise en
accusation
Ces deux modes de saisine couvrent les vices antérieurs de la procédure.

Section 2 : l’étendue de la saisine

Les juridictions de jugement sont saisies in rem et in personam.

La saisine in rem : la juridiction de jugement ne peut statuer que sur les


faits visés par l’acte de saisine, elle ne peut étendre sa compétence à des

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faits nouveaux. Si des faits nouveaux apparaissent elle devra en informer
le parquet.
Les juridictions de jugement ne sont pas liées par la qualification juridique
des faits.
Le juge a même l’obligation de vérifier la qualification juridique et ne peut
prononcer une relaxe sans vérifier au préalable que les faits ne constituent
pas une infraction. Mais la requalification des faits doit être soumise à la
discussion des parties (égalité des armes, principe du contradictoire).
Penissier et Sassi c/ France, 25 mars 1999 : les requalifications
clandestines sont prohibées (id : Cass, crim., 16 mai 2001).
En cas de requalification, la question de la compétence de la juridiction va
se poser.
Si la requalification se fait dans un sens plus grave (délit => crime), la
juridiction répressive saisie ne pourra pas juger, elle devra renvoyer
l’affaire au parquet afin qu’il décide des suites à donner.
S’il s’agit d’une requalification moins sévère, la juridiction initialement
saisie demeure compétente (art. 231, la cour d’assises dispose d’une
plénitude de juridiction).
Cela concerne aussi le TC pour des faits contraventionnels.

Saisine in personam
Elles ne peuvent juger que les personnes désignées dans l’acte de saisine.
Si à l’audience, des éléments à charge apparaissent à l’encontre d’autres
individus, elle devra informer le parquet qui prendra sa décision quant à
l’exercice des poursuites.
Nuance pour TC et juridictions de police : possibilité d’une saisine par
comparution volontaire du prévenu. Si la personne mise en cause
comparaît volontairement, cela étend la saisine de la juridiction, mais il
faut comparution volontaire.
Ne vaut pas pour la cour d’assises car pas de comparution immédiate.

CHAPITRE 2 : l’audience

Section 1 : le déroulement classique de l’audience devant les


juridictions de jugement.

§1- l’audience devant les juridictions de police et le TC

Art. 535 et 536 relatifs aux juridictions de police renvoient aux dispositions
sur l’audience devant le TC (art. 410 ss).

A- Question de la participation des parties à l’audience

La partie civile

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Art. 418 prévoit la possibilité pour la partie civile, d’être présente à
l’audience (art. 418). Il ne s’agit que d’une possibilité. Elle peut
simplement se faire représenter par un avocat (art. 420-1)
Le prévenu
Le CPP imposait traditionnellement d’être présent. Sanction : refus
d’entendre son avocat.
Mais cette position française a donné lieu à un constat de violation (arrêt
Van Pelt c/ France, 28 mai 2000 : sanction disproportionnée à l’égard de
l’importance du droit à un défenseur). Jurisprudence critiquable car elle
faisait de l’art. 6§2c) un droit à représentation alors qu’initialement droit à
l’assistance.
Cass, crim., 2 mars 2001 s’est inclinée.
Loi a donc modifié les règles (loi 9 mars 2004). Désormais, si le prévenu
qui a été régulièrement cité ne comparaît pas, le tribunal doit entendre
son avocat et doit se prononcer sur le caractère valable ou non de
l’absence invoquée par le prévenu. Si le tribunal ne considère pas cette
excuse valable, ou s’il considère que la présence du prévenu est
indispensable, le tribunal peut demander la réassignation du prévenu en
vue de sa comparution. Qu’il la demande ou non, le tribunal pourra juger
le prévenu contradictoirement. La voie de l’opposition est donc fermée,
seul l’appel pourra être interjeté (les délais d’appel courent au jour de la
notification du jugement contradictoire du tribunal).
Lorsque la peine encourue est égale ou supérieure à deux ans, le tribunal
peut, afin de s’assurer de la présence du prévenu à l’audience, émettre un
mandat d’amener ou d’arrêt (410-1).
Si la citation lorsque la citation n’est pas faite à personne, le tribunal peut
statuer en l’absence du prévenu, sachant que la décision rendue sera une
décision par défaut et pour laquelle l’opposition (demande de rejuger) est
possible, sauf si un avocat s’est présenté pour la défense du prévenu
absent.

B- le déroulement de l’audience

1- le rôle du président du tribunal

Le président exerce la police de l’audience et la direction des débats. Il va


par ex, pouvoir décider d’un huis clos.
Il assure la direction des débats, il est le seul magistrat à avoir eu accès au
dossier de la procédure préalablement à l’audience.
Ce pouvoir ne signifie pas que le président doit être partial. Ceci ne le
dispense pas de son devoir d’impartialité. Les parties peuvent former une
demande en récusation d’un des magistrats formant le tribunal, lorsqu’il
existe un lien objectif entre les parties et un juge, ou lorsque l’un des
magistrats à manifesté un parti pris.
Lorsque cette procédure de récusation (art. 668) est enclenchée, elle est
soumise au premier président de la CA qui statuera par une ordonnance
sur le bien fondé de la demande. Cette ordonnance ne peut faire l’objet
d’un appel.
A ne pas confondre avec la procédure en suspicion légitime (art. 662) :
cette dernière concerne la juridiction en son entier. On pourra demander

65
le dépaysement de l’affaire. La décision est prise par la chambre
criminelle de la cour de cassation.

2- l’administration de la preuve

Au début de l’audience, il est possible pour l’une des parties d’invoquer


une exception préjudicielle, sachant que cette question préjudicielle
n’existe pratiquement plus (sauf en droit communautaire) puisque les
juridictions répressives sont désormais compétentes pour apprécier la
légalité des actes administratifs individuels ou réglementaires (art 111-5).
L’exception préjudicielle doit être impérativement soulevée avant
l’interrogatoire du prévenu.

Les nullités :
Le TP et le TC ont qualité pour apprécier la régularité des procédures
menées avant leur saisine (art. 385). Cette compétence doit être écartée
lorsque cette juridiction est saisie au moyen d’une décision de renvoi
d’une juridiction d’instruction. Mais l’art 385 précise que la purge de
nullité n’intervient qu’à condition que le délai de 20 jours, soit respecté.
Dans l’hypothèse où le JI n’aurait pas respecté ce délai, il sera alors
possible de soumettre au tribunal des requêtes en nullité.

Devant le TC, le juge statue selon son intime conviction, s’agissant des
preuves (plus de tarification préalable des preuves). Mais en matière
contraventionnelle, les PV font foi jusqu’à preuve du contraire, qui ne peut
être apportée que par écrit ou par témoin.

3- le déroulement des débats

Les preuves doivent être contradictoirement débattues devant le juge, le


tribunal doit donc débuter par l’interrogatoire du prévenu. Il recueille ses
déclarations. Puis celle des témoins (dont la victime) (obligation de prêter
serment et de déposer, art. 438).
Le tribunal entend ensuite les éventuels experts.
Le président pourra d’office ou sur demande communiquer aux parties ou
aux témoins des pièces à conviction, et décider d’un transport sur les lieux
(art. 456).

La phase des plaidoiries : d’abord celle de la partie civile, les réquisitions


du parquet, et l’avocat du prévenu et le prévenu lui-même (qui doivent
avoir la parole en dernier, art. 460). Il y a une cause de nullité assimilée à
une cause d’OP.

§2- l’audience devant la cour d’assises

A- les formalités préparatoires

Avant l’ouverture du procès, le président doit interroger l’accusé, sur les


faits et sur sa personnalité. Si l’accusé ne se trouve pas en détention

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provisoire, s’il ne se présente pas, le président pourra décerner un mandat
d’amener ou d’arrêt (art. 272-1).
Avant l’ouverture du procès, le président peut demander la réalisation de
tout acte d’information complémentaire. Il peut en principe réaliser lui-
même ses actes. Mais en général, il va déléguer ses actes à un autre
magistrat (art. 283).

Lorsque l’affaire va être jugée, au jour de l’audience, le greffier procède au


tirage au sort des jurés. Lors du tirage, l’accusé peut récuser sans
justification 5 jurés au plus, le MP peut en récuser 4 sans justification. En
appel, peuvent être récusés 6 et 5 jurés.

B- la présence de l’accusé

depuis la loi de 15 juin 2000 : plus de mise en l’état (obligation de l’accusé


non placé en détention provisoire, n’est plus obligé de se constituer
prisonnier la veille de l’audience).
Lorsque l’accusé n’était pas présent : procédure de contumace. Mais
considérée comme contraire à l’art. 6 par CEDH, notamment parce que
l’avocat du contumax ne pouvait pas intervenir à l’audience (Krombach c/
France, 13 février 2001).

La loi du 9 mars 2004 l’a donc remplacée par la procédure de défaut


criminelle (art. 379-2ss) : lorsque l’accusé n’est pas présent à l’audience,
la cour peut décider du renvoi de l’affaire à une session ultérieure après
avoir délivré un mandat d’arrêt. La cour peut statuer en l’absence de
l’accusé. Si l’accusé était absent dès l’ouverture de l’audience, elle
statuera sans l’assistance des jurés. Sinon elle statuera avec les jurés.
L’avocat de l’accusé absent est entendu. L’arrêt rendu par défaut par la
cour d’assises ne devient irrévocable qu’avec la prescription de la peine
prononcée ou le décès du condamné. Jusque là l’arrêt peut être anéanti
par la voie de l’opposition (l’appel n’est pas recevable). Si l’accusé se
constitue prisonnier ou s’il vient à être arrêté avant la prescription de
l’appel, la décision est automatiquement anéantie et une nouvelle
audience doit être faite en la présence de l’accusé.

C- le déroulement des débats devant la cour d’assises

Le président peut décider du huis clos. Le huis clos est de droit lorsque les
poursuites sont exercées du chef de viol et si la victime partie civile le
demande.
Récemment, la chambre criminelle a décidé que la partie civile qui n’a pas
interjeté appel, peut néanmoins exercer tous les droits reconnus à la
partie civile lors de l’audience de la cour d’appel (ex : pourra demander le
huis clos) : Cass, crim., 28 septembre 2005.
Devant la Cour d’assises les débats doivent avoir lieu sans discontinuer
(art 307). Peut poser des difficultés (arrêt Mahkfi c/ France).
L’audience débute toujours par la lecture de la décision de renvoi (soir de
l’ordonnance du JI ou de l’arrêt de la CI).

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L’audience débute, le président de la Cour d’assises a un pouvoir
discrétionnaire pour diriger les débats. Il peut prendre toutes les mesures
utiles à la manifestation de la vérité. Pourra décider la production de telle
ou telle pièce, entendre tel ou tel témoin, un déplacement sur les lieux.
Comme devant les autres juridictions : on interroge d’abord l’accusé, puis
les témoins et les experts.
Depuis loi 15 juin 2000 : il est possible de poser directement des questions
à l’accusé, le témoin les experts.

D- la clôture des débats

Lorsque l’interrogatoire et l’audition sont intervenues = plaidoiries.


Le président doit donner lecture des questions auxquelles la cour et le jury
auront a répondre. Si le huis clos a été ordonné, celui-ci prend fin, à la
lecture des questions (qui doit avoir lieu en audience publique : cause de
nullité assimilée a nullité d’OP : Cass, crim 19 mars 1996).
Chaque fait reproché à l’accusé doit donner lieu à une question. Si pour
l’un de ces faits il existe des circonstances aggravantes, chaque
circonstance aggravante doit faire l’objet d’une question distincte.
Lorsqu’une infraction, dans sa définition, contient en elle-même une
circonstance aggravante (ex : l’assassinat). Une seule question doit être
posée (doc n°112).

Ces questions qui sont lues par le président, doivent à nouveau être lues
(au début de l’audience) avec les réponses auxquelles elles ont donné
lieu, devant la cour d’assises d’appel.

Le président va ensuite rappeler aux jurés qu’ils doivent statuer selon leur
intime conviction (art. 353). Les jurés vont se retirer en salle de
délibération. Ils ne peuvent emporter avec eux le dossier de la procédure
(principe d’oralité devant la cour d’assises). Ne peuvent se fonder que sur
les débats intervenus à l’audience.
Toute décision défavorable à l’accusé quant à la culpabilité doit être prise
à la majorité de 8 voix au moins. En appel, l’on exige au moins 10 voix. En
cas de déclaration de culpabilité, la peine est décidée à la majorité
absolue.
Une fois que la décision est prise, l’arrêt doit être prononcé dans la salle
d’audience par le président, qui donne lecture des réponses faites aux
questions.
Le président prononce l’arrêt soit de condamnation, soit d’acquittement.
Une fois la décision rendue, la cour se retire (sans le jury), pour se
prononcer sur les intérêts civils.
L’audience de la cour d’assises doit donner lieu à la rédaction par le
greffier d’un procès verbal qui contient toutes les demandes formulées par
les parties pendant la procédures (ex : les demandes de donner actes de
ce que tel juré à eu un comportement partial), afin de pouvoir contrôler la
régularité de la procédure. Ce PV doit être signé par le président dans les
trois jours au plus tard du prononcé de l’arrêt (cass, crim., 15 décembre
1999 : cause de nullité d’OP).

68
Section 2 : les procédures sommaires

A- l’amende forfaitaire

Art 539 ss. Ne peut s’applique que pour certaines contraventions : les 4
premières classes des contraventions au code de la route.
L’amende peut être immédiatement versée entre les mains de l’agent
verbalisateur, ou auprès du service compétent (au moyen d’un courrier).
Dans les deux cas, le montant de l’amende forfaitaire est minoré s’il est
acquitté avant l’expiration d’un délai de 3 mois à compter de la
constatation de l’infraction.
Le contrevenant peut néanmoins formuler une requête en exonération :
adressée au procureur de la république. Il pourra soit renoncer aux
poursuites, soit exercer les poursuites par la voie de l’ordonnance pénale
ou l’exercice des poursuites.
S’il y a poursuites, il n’est pas possible d’infliger une amende supérieure à
l’amende majorée.
Après 3 mois, l’amende est majorée de plein droit => avis adressé au
contrevenant. Possibilité de réclamation du contrevenant dans les 30
jours.

B- L’ordonnance pénale

Art. 524.
S’applique à toutes les contraventions (même pour récidive). Depuis la loi
du 9 septembre 2002, les délits prévus par le Code de la Route peuvent
faire l’objet d’une procédure d’ordonnance pénale (art. 495). Cette
procédure ne permet que le prononcé d’une peine d’amende et non le
prononcé d’une peine complémentaire. Cette procédure est doublement
facultative car c’est le parquet qui décide d’y avoir recours, et le juge peut
refuser et renvoyer l’affaire afin que le PR emprunte la voie de la citation
classique.
Le juge se trouve saisi par la transmission du dossier accompagné des
réquisitions du parquet. Ce juge (président du TGI ou du TI pour les
contraventions) doit statuer sans débat préalable => ordonnance : soit
relaxe, soit condamnation à une amende qui ne peut excéder les limites
du maximum légal. Dans les 10 jours de l’ordonnance, le parquet peut
faire opposition à son exécution, elle est alors privée de ses effets, et
l’affaire est renvoyée à la juridiction compétente.
A défaut d’opposition, l’ordonnance est notifiée au prévenu qui dispose
d’un délai de 30 jours (45 jours pour les délits routiers), pour payer
l’amende, ou pour faire opposition au greffe du tribunal. S’il paye
l’amende, l’action publique est éteinte, s’il forme opposition, elle aura le
même effet que l’opposition du parquet (il faudra suivre la procédure
classique).
Si le prévenu ne fait pas opposition ou ne paye pas, l’ordonnance pénale
acquiert force de chose jugée, l’amende pourra donner lieu à l’emploi des
voies d’exécution forcée.

69
Dans le cadre de l’ordonnance pénale, le législateur s’est montré soucieux
des droits des victimes, car la victime de l’infraction peut adresser sa
demande de detî auprès des tribunaux répressifs.

C- la comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité

Loi 9 mars 2004. « plaider coupable à la française ».


Art. 495-7ss. Elle est applicable à tout délit puni d’une peine d’amende ou
d’emprisonnement ne dépassant pas 5 ans.

1- phase initiale (art. 495-8)

Le PR reçoit à son cabinet l’auteur des faits. Il lui propose le recours à la


CRPC.
En présence de l’avocat, il va lui demander de reconnaître formellement
sa culpabilité.
Art 495-8al4 : la personne ne peut renoncer à son droit d’être assistée par
un avocat. CE 26 avril 2006 : censure la circulaire du garde des sceaux du
2 septembre 2004 prévoyant que la proposition de recours à la CRPC
pouvait intervenir en GAV (doc.14).
Le procureur propose ensuite l’exécution d’une ou plusieurs peines
principales ou complémentaires encourues.
Peines privatives de liberté qui ne peut excéder 1 an ou la moitié de la
peine encourue. Il peut proposer le paiement d’une amende dont le
montant ne peut être sup. à celui prévu par la loi.
Personne mise en cause dispose d’un délai de 10 jours avant de faire
connaître sa décision.

2- le schéma idéal

Si la personne mise en cause accepte immédiatement l’offre du parquet,


elle doit être aussitôt présentée devant le président du TGI.
Le magistrat doit alors tenir une audience publique (cc avait
censuré l’audience en chambre du conseil sur le fondement de la garantie
judiciaire: 2 mars 2004).
Le magistrat du siège va alors vérifier la réalité des faits et leur
qualification juridique. Le juge va vérifier que la personne mise en cause a
bien reconnu les faits et, va vérifier la qualification (savoir si les faits ne
font pas encourir une peine supérieure à 5 ans). Lors de cette audience, la
présence de la personne mise en cause est obligatoire, néanmoins, depuis
la loi du 26 juillet 2005, la présence du procureur de la république est
facultative (exception à la règle selon laquelle le parquet est toujours
représenté devant les juridictions répressive, art. 30-2).
Loi pour rendre la présence du parquet facultative. Mais atteinte au
principe du contradictoire.
CC 22 juillet 2005 : loi conforme.
Mais il n’est pas certain que CEDH fasse la même chose.

Le président homologue ou non la proposition du parquet. Le juge ne


dispose pas de marge de manœuvre (il ne peut pas modifier dans un sens

70
ou dans l’autre la proposition du parquet). S’il homologue => effet d’un
jugement de condamnation immédiatement exécutoire. L’intéressé sera
donc incarcéré. Un appel est possible (mais pas suspensif). Le législateur
ménage une sorte de droit de repentir.

3- les complications

La personne peut refuser la proposition ou demander de bénéficier du


délai. Le PR peut alors saisir le JLD aux fins de placement sous contrôle
judiciaire/ détention provisoire lorsque l’une des peines proposées est
égale ou supérieure à deux mois d’emprisonnement ferme.
En cas de rejet de la proposition immédiatement ou à l’issue du délai, le
PR pourra engager une procédure classique, soit par convocation par PV
soit par comparution immédiate.
Lorsque le PR décide de la sorte, on ménage le droit de ne pas contribuer
à sa propre incrimination. Le CPP interdit de transmettre aux juridictions
de jugement du dossier du plaider coupable.

Le président du tribunal peut refuser d’homologuer. Le procureur devra


soit modifier sa proposition, soit recourir à la voie classique.

Le refus de la victime de l’infraction : elle peut se constituer partie civile


devant les juridictions de jugement ou instruction. Si elle intervient avant
que l’homologation ne soit rendue par le président alors la proposition
devient caduque. Le législateur prend en compte les intérêts de la victime.
Le parquet doit informer aussi vite que possible la victime du recours au
plaider coupable, ce qui lui permettra d’exercer son action civile et
demander la réparation du préjudice, dans le cadre du plaider coupable. Si
la victime n’a pas pu être informée dans les temps, alors elle peut
demander réparation au TC.
Ce qui différencie la composition et la CRPC : la CRPC mène à une
condamnation. Composition est un mode alternatif aux poursuites.

Conclusion

La décision finale de la juridiction de jugement :


Pour la décision sur l’action publique, les TP et TC peuvent décider d’une
relaxe qui doit mettre immédiatement fin au contrôle judiciaire et à la
détention provisoire non obstant l’appel.
Peuvent aussi décider de condamner. S’il s’agit du TC, il peut décider de
maintenir le prévenu en détention provisoire ; s’il n’est pas déjà détenu, il
peut délivrer un mandat de dépôt lorsqu’il a prononcé un emprisonnement
sans sursis d’un an minimum.
Le TC peut maintenir le prévenu sous contrôle judiciaire.
Mais le TC peut décider de déclarer un individu coupable tout en le
dispensant de peine : recours à un ajournement du prononcé de la peine
par le président (art. 469-1). Le président pourra enjoindre au prévenu de
réaliser certains actes : la réparation du préjudice subi par la victime en
échange de la dispense de peine (on est face à une hypothèse de plaider
coupable).

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La cour d’assises peut rendre une décision d’acquittement. Si
acquittement l’accusé doit être immédiatement libéré et le contrôle
judiciaire doit cesser (id pour détention provisoire). En cas de décision de
culpabilité, la CA peut maintenir l’accusé en détention provisoire
nonobstant l’appel ou délivrer un mandat de dépôt.

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