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L'idée d'une dégradation de l'environnement dans lequel vivent les humains sur la terre est
devenue largement majoritaire à la fin du XXe siècle. Plus qu'une idée, les faits démontrent
que l'évolution de l'environnement est représentative d'une dégradation de l'habitat, imputable
à l'activité humaine.
• les pollutions apparentes, c'est-à-dire les traces de composés synthétisés par l'homme
dans les milieux naturels : les sols, l'air et l'eauNote 4. Ces indicateurs sont plus
couramment désignés sous d'autres noms, comme qualité de l'eau pour la présence de
pollution dans l'eau, ou qualité de l'air pour la présence de polluants dans l'air ;
• la raréfaction des ressources naturelles, renouvelables ou pas ;
• la perte de biodiversité, qui est même considérée comme un indicateur clé de l'état de
l'environnement26.
Ces impacts sur l'environnement sont liés à plusieurs facteurs, dont ceux évoqués le plus
souvent sont la démographie et le développement économique. En effet, le lien entre la
population et la pollution est évident : les impacts humains locaux sont proportionnels au
nombre d'habitants d'une région, et il en est de même pour le nombre d'habitants sur la
Terre28,29. Mais la démographie n'est pas le seul facteur qui intervient dans cette équation. Le
niveau de développement économique, les habitudes de vie, le climat et toute une multitude
de facteurs, jouent un rôle très important dans les impacts sur l'environnementNote 5, ce qui
amène de nombreux spécialistes à relativiser le rôle de la démographie et de la surpopulation
dans les problèmes environnementaux28,30.
Sols
• les problèmes liés à l'érosion. L'érosion est un phénomène naturel, mais elle peut
s'avérer désastreuse lorsqu'elle est provoquée par l'homme. Pouvant avoir pour cause
certaines techniques d'agriculture comme la monoculture, l'agriculture intensive ou
l'irrigation sur certains types de sols, des techniques d'élevage comme le surpâturage,
ou la déforestation (les racines contribuent souvent à stabiliser le sol et à empêcher
l'érosion), elle peut avoir comme effet des glissements de terrain, favoriser la
désertification, l'aridification ou des menaces pour la biodiversité32 ;
• les problèmes de changement des qualités du sol. Il peut alors s'agir de salinisation,
souvent due aux techniques agricoles, ou de pollution directe du sol, d'origine
industrielle ou individuelle. Le sol concerné peut alors devenir infertile, et hostile à
certaines espèces végétales ou animales.
[modifier] Eau
Selon le rapport de l'OCDE27, trois points sont particulièrement préoccupants concernant l'eau.
Il s'agit de la consommation d'eau et l'épuisement de la ressource, la pollution des eaux de
surface et la pollution des eaux souterraines.
La gestion de l'eau en tant que ressource naturelle est une question préoccupante pour de
nombreux états. Le rapport de l'OCDE qualifie ce problème comme nécessitant une attention
urgente27. Toujours d'après ce rapport, un grand nombre d'humains vivent dans des zones
soumises au stress hydrique. En 2030, en l'absence de mesures efficaces pour préserver les
ressources en eau potable, il pourrait y avoir 3,9 milliards de personnes concernées par le
stress hydrique, dont 80 % de la population du BRIC (Brésil, Russie, Inde, Chine). Cette
pénurie sera aggravée par l'augmentation de la population et donc des besoins en eau pour
boire ou pour l'agriculture33.
Le réchauffement de la planète aurait également des incidences fortes sur les ressources en
eau. Des régions comme l'Asie centrale, l'Afrique sahélienne ou les grandes plaines des États-
Unis pourraient connaître un assèchement dramatique pour les populations, leur
approvisionnement en eau, et l'agriculture34, comme le rappellent les études de l'UNFCCC.
La pénurie d'eau n'est pas la seule préoccupation à avoir vis à vis de la gestion des ressources
en eau. L'évolution de leur qualité et de leur degré de pollution sont également inquiétants27.
Parce que l'eau douce est une ressource précieuse, la pollution des nappes phréatiques, qui
constituent une réserve importante d'eau douce relativement pure, et des lacs et des rivières,
est sans doute la plus préoccupante. Ceux-ci étant également liés aux activités humaines, ils
sont impactés, et leur état est globalement en cours de dégradation 38. Les pollutions des eaux
douces se retrouvent dans les mers et les océans, de par le cycle de l'eau, et viennent ainsi
aggraver la pollution marine.
La pollution des eaux peut être d'origine et de nature diverses et variées39. Elle peut être :
[modifier] Air
Article détaillé : Pollution atmosphérique.
La pollution atmosphérique, ou pollution de l'air, est une pollution d'origine diffuse qui peut
avoir des effets locaux ou globaux. Le terme « pollution de l'air » signifie généralement
l'introduction directe ou indirecte dans l'air ambiant (à l'exception des espaces confinés) par
l'homme de toute substance susceptible d'avoir des effets nocifs sur la santé humaine et/ou
l'environnement dans son ensemble51.
Comme pour l'eau, la pollution de l'air peut être de nature et d'origine diverses et variées. On
distingue différents types de pollutions52 :
Les effets de cette pollution peuvent être régionaux ou mondiaux. Régionalement, on peut
avoir :
• un effet direct de toxicité sur la flore, la faune ou les hommes, dans le cas de gaz
toxiques, notamment. Les métaux lourds, les particules en suspension, et les gaz issus
de la combustion ont des effets notoires dangereux sur les organismes56. Lors de fortes
pollutions, les polluants peuvent obscurcir le ciel, réduisant la photosynthèse, et
pouvant influer sur l'intensité des précipitations et la météorologie locale ; c'est le cas
par exemple du nuage brun d'Asie57 ;
• une modification de la composition de l'air, qui entraîne une accumulation de
polluants dans les pluies, pouvant provoquer des pluies acides, aux effets désastreux
sur la flore locale58 et sur les organismes vivants aquatiques.
A l'échelle de la planète, les effets de la pollution atmosphérique sont importants, et ont des
impacts sur l'atmosphère et le climat de l'ensemble du globe. Les deux principaux effets de
cette pollution sont :
• le trou dans la couche d'ozone. Historiquement, c'est une des premières prises de
conscience des effets globaux que peut avoir l'activité humaine sur la planète. Dû aux
gaz chlorés et halogénés, et notamment aux CFC et aux halons59, le trou n'a été
découvert que vers le début des années 80. Il a des impacts importants sur la santé
humaine, la faune et la flore, notamment par le biais des rayons ultraviolets qui ne sont
alors plus filtrés par l'ozone stratosphérique59. Suite à une réduction drastique de ces
gaz du fait de leur interdiction progressive, leur utilisation a été divisée par 8 en 20
ans, et le trou dans la couche d'ozone a cessé de s'agrandir et devrait se refermer
autour de 205059 ;
Courbes des températures des deux derniers millénaires, selon diverses études.
• le réchauffement climatique, défini par le secrétaire général des Nations Unies comme
un enjeu majeur de notre temps60, est très probablement dû à un rejet massif de gaz à
effet de serre d'origine humaine61. Mettant en jeu des processus très longs, ce
réchauffement pourrait avoir des conséquences négatives importantes sur la
biodiversité62, le niveau des océans, et les courants marins au niveau mondial, et
pourrait entraîner ou favoriser des destructions d'écosystèmes, des désertifications ou
des bouleversements climatiques graves à une échelle locale (sécheresses, inondations,
intensité des cyclones...) 61. Les conséquences affecteraient une majeure partie de la
population mondiale et seraient multiples et globalement négatives61.
[modifier] Biodiversité
Articles détaillés : Biodiversité et Extinction de l'holocène.
Bufo periglenes, amphibien du Costa Rica, éteint depuis 1989 environ. Sa disparition est
attribuée au changement climatique.
Les activités humaines ont une incidence forte sur la biodiversité, c'est-à-dire sur l'avenir des
espèces vivantes, animales et végétales. Le taux d'extinction actuel des espèces est de 100 à
1 000 fois supérieur au taux moyen naturel constaté dans l'histoire de l'évolution de la planète.
En 2007, l'UICN a évalué qu'une espèce d'oiseaux sur huit, un mammifère sur quatre, un
amphibien sur trois et 70 % de toutes les plantes sont en péril63,64. Cette extinction massive des
temps modernes est souvent désignée par le nom d'extinction de l'Holocène.
L'origine de cette extinction massive d'espèces est principalement humaine 65, et notamment
depuis les années 1500, où l'influence de l'homme a considérablement augmenté.
La biodiversité fait l'objet d'études internationales dirigées par les Nations Unies, via un
groupe d'experts : l'IPBES66. Elle est considérée comme un indicateur important, dont la
dégradation serait significative pour la santé de la planète, mais aussi pour le bien-être
humain67. La préservation de la biodiversité est également une cible des objectifs du millénaire
pour le développement68.
Une ressource naturelle est un élément présent dans la nature, exploité ou non par les
humains, et pouvant être renouvelable ou non renouvelable69. Dans une approche quantitative,
on parle de capital naturel.
La raréfaction des ressources naturelles est considérée comme inquiétante et représente une
menace pour l'environnement et les activités humaines70, qu'il s'agisse des ressources
naturelles renouvelables27, ou des ressources non renouvelables.
S'agissant des ressources renouvelables (poissons, forêts, etc.), leur surexploitation peut
entraîner une baisse significative de la ressource disponible, diminuant ainsi sa capacité de
renouvellement. Ce sont les problèmes de la surpêche et de la déforestation entre autres. Si
rien n'est fait pour enrayer cette spirale, cela peut conduire à l'épuisement total de la
ressource, comme cela s'est déjà produit localement sur l'île de Pâques, par exemple, où la
déforestation a conduit à la disparition des arbres sur l'île et à l'extinction de plusieurs
espèces71.
Pour les ressources non renouvelables telles que les énergies fossilesNote 6 et les minerais,
l'impact de leur extraction sur l'environnement est relativement faible à court terme. C'est leur
utilisation, qui produit souvent une pollution significative, et leur raréfaction qui sont une
source d'inquiétude socio-économique. En effet, certaines de ces ressources sont une
composante importante de l'activité humaine et économique. Leur extraction, continuellement
en hausse, conduit à une baisse inquiétante des réserves72, ce qui pose des problèmes pour les
besoins des générations futures en matières premières.
Les dégradations de l'environnement ont des effets importants, sur la santé humaine et la
qualité de vie des populations27,76,77, comme en attestent les études sur le sujet et les différents
organismes chargés d'étudier la relation entre la santé et l'environnement 78. La qualité de
l'environnement — notamment dans les régions fortement peuplées —, est devenue un
véritable problème de santé publique.
Le lien entre santé et environnement a pris toute son importance depuis le sommet de la Terre
de Rio en 1992 ; la protection de l'environnement est alors apparue comme une étape
incontournable des politiques de santé publique mondiales79. Ce lien est généralement désigné
par le terme santé-environnement80, et il est étudié par la médecine environnementale et le
domaine des risques sanitaires.
Les domaines de l'environnement pour lesquels la pollution peut avoir les conséquences les
plus néfastes sur les populations sont l'eau et l'air 76, ressources indispensables à la vie. La
pollution des sols peut aussi générer, à plus long terme, des problématiques sanitaires.
Dans les pays développés, les effluents, qu'ils soient liquides ou gazeuxNote 10, sont
majoritairement traités. Ces effluents peuvent être d'origine industrielle ou provenir des
particuliers.
Dans la plupart des pays riches, les effluents sont traités lorsqu'ils sont polluants. Pour l'eau,
les particuliers sont équipés de fosses septiques ou sont reliés à l'égout. Les rejets liquides
passent alors par une station d'épuration avant d'être rejetés dans la nature. Pour les industries,
la législation impose des normes qualitatives pour les rejets. Les industries possèdent leur
propre station de traitement, ou sont elles aussi reliées à l'égout.
S'agissant de l'air, il existe là-aussi des normes imposant de traiter les rejets polluants. Ces
normes sont cependant très dépendantes des technologies existantes, selon le principe de la
meilleure technologie disponible83.
La situation est très différente dans les pays en voie de développement. La plupart des
effluents ne sont pas du tout traités, par manque de moyens, ou par absence de législation
contraignante. Les enjeux environnementaux sont véritablement importants ; des effluents non
traités ont un impact fortement négatif, non seulement sur l'environnement, mais aussi sur la
santé des habitants84.
L'homme a un impact fort sur l'environnement via ses déchets. On estime que l'ensemble de
l'humanité produit entre 3,4 et 4 milliards de tonnes de déchets par an, soit environ 600 kilos
par an et par personneNote 11. Et ce chiffre est en constante augmentation85.
Comme pour les effluents, l'absence de gestion des déchets est courante dans les pays
pauvres, entraînant des impacts négatifs sur l'environnement et la santé humaine.
Pour éliminer les déchets, il faut tout d'abord les collecter. Ensuite, il existe différentes
techniques pour les éliminer86 :
• le stockage, ou l'enfouissement dans des décharges : en général, il est préférable de
stocker uniquement les déchets ultimes, comme les résidus d'incinération ;
• l'incinération : très utilisée, car peu coûteux, il impose notamment de traiter les fumées
qui peuvent s'avérer très nocives. Cette technique peut servir à une valorisation
énergétique ;
• la pyrolyse ou la gazéification, qui permettent elles aussi une valorisation énergétique
des déchets, et nécessitent également un traitement des fumées ;
• la méthanisation ou biométhanisation : en enfouissant les déchets organiques et en les
privant d'oxygène, la matière organique fermente et dégage du méthane. Ce gaz peut
ensuite être brûlé pour produire de l'énergie ou être distribué dans le réseau de gaz de
ville ;
• le recyclage, qui a pour avantage de réduire la consommation en matières premières
pour la fabrication de nouveaux biens, et qui permet de minimiser l'impact
environnemental des déchets.
Pour minimiser l'impact environnemental des déchets, on parle souvent de la technique des
trois R87 :
Dans le but de sauvegarder les ressources non renouvelables, et de préserver les ressources
renouvelables, des techniques de gestion se sont mises en place. Dans le cas du papier,
certains labels certifient une gestion durable de la forêt89, certifiant que l'exploitation respecte
les rythmes de croissance des arbres et ne participe pas à la déforestation. Pour de nombreuses
autres ressources, des labels existent, certifiant de techniques de gestion durables. Pour la
pêche ou la chasse des quotas réglementaires imposent de respecter le rythme de
renouvellement des espèces animales90. Pour des espèces animales ou végétales menacées ou
plus fragiles, il est possible de leur assurer une certaine protection grâce à des parcs naturels.
Dans ce domaine, les efforts restant à faire sont grands pour assurer une gestion durable de la
majorité des ressources que nous utilisons. C'est pour cette raison que l'OCDE a en fait une de
ses priorités88.
[modifier] Protection des milieux et des espèces
Les réserves naturelles permettent de préserver des milieux particuliers, ici, une zone humide
alluviale, dans la réserve de Marie Bouchon en Belgique.
Dans le but de préserver la biodiversité, de nombreux moyens ont été développés pour
protéger les milieux naturels et les espèces qui y vivent.
Les réserves naturelles, qui existent dans de nombreux pays au monde, permettent de
préserver des écosystèmes rares ou menacés en limitant l'urbanisation et les activités
humaines dans les zones concernées91. Pour les espèces menacées, l'UICN dresse et actualise
une liste rouge répertoriant les espèces menacées d'extinction. Appuyées par des conventions
internationales, comme la convention de Washington, des mesures sont prises pour leur
préservation.
Plus récemment, la meilleure compréhension des espèces animales a permis la création des
corridors biologiques, qui permettent de relier des milieux naturels entre eux, favorisant ainsi
la migration et la dispersion des espèces92.
Le meilleur moyen de réduire ses impacts sur l'environnement est de réduire les sources
d'impacts, comme la consommation d'énergieNote 13. Cet enjeu a été décliné de multiples
manières, par les entreprises et les particuliers, avec pour but de réduire sa consommation
énergétique pour un même travail. Dans la plupart des pays développés, cet enjeu a conduit à
faire baisser l'intensité énergétique, qui est le rapport entre la consommation d'énergie finale
et le PIB93.
C'est le but, entre autres, de la démarche négaWatt, qui fait avant tout appel au bon sens, et
préconise une démarche en trois temps94 : sobriété énergétique (éviter les gaspillages),
efficacité énergétique, et enfin, remplacement des énergies fossiles par des énergies
renouvelables. Cette démarche permet de réduire les impacts liés à la consommation d'énergie
d'une activité donnée.
La réduction des gaz à effet de serre est devenu un enjeu mondial majeur pour la lutte contre
le réchauffement climatique61.
La sobriété, le choix d'équipements moins gourmands en énergie sont là aussi les méthodes
principalement employées. Le recours aux énergies renouvelables contribue, en réduisant les
émissions de gaz à effet de serre, à combattre le réchauffement climatique95, et représentent un
avenir prometteur96. Certains pays ont vu l'émergence et la progression de ces énergies ces
dernières années, bien qu'elles restent encore marginales dans la plupart des pays96.
Les énergies renouvelables englobent des technologies relativement récentes, comme l'énergie
solaire thermique, l'énergie solaire photovoltaïque, mais aussi d'autres formes d'énergies qui
sont utilisées depuis longtemps sous d'autres formes, comme la biomasse, l'énergie éolienne,
la géothermie et l'énergie hydrauliqueNote 14.
Le terme développement durable apparaît pour la première fois dans un rapport de l'UICN101
publié en 1980. La traduction du terme anglais sustainable development devrait être
développement soutenable, mais l'expression développement durable lui a été préférée. C'est
le rapport Brundtland qui pose véritablement les bases du développement durable, et qui en
donne la définition de référence : un développement qui répond aux besoins des générations
du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs99.
Comme le détaille le rapport Bruntland, cela implique un développement qui soit à la fois
vivable (écologiquement supportable et socialement juste), viable (économiquement rentable
et écologiquement supportable) et équitable (économiquement rentable et socialement juste),
s'appuyant en cela sur ce qu'on appelle souvent les trois piliers du développement durable :
l'économie, le social et l'environnement99.
L'idée d'un développement soutenable signifie que l'on ne doit pas prendre à la Terre plus que
ce qu'elle peut donner. Cela implique le recours aux énergies renouvelables, au recyclage pour
les matières premières dont le stock n'est pas renouvelable (comme les métaux par exemple),
mais aussi une bonne connaissance du rythme de renouvellement des espèces animales, des
végétaux, de la qualité de l'air, de l'eau, et plus généralement, de toutes les ressources que
nous utilisons ou sur lesquelles nous agissons. Le but de cette démarche est d'avoir une
empreinte écologique suffisamment faible pour ne pas faire diminuer le capital naturelNote 15. Le
développement durable a été décliné en programmes pour la préservation de l'environnement
par la majorité des gouvernements et des instances internationales ; en effet, il existe
aujourd'hui un consensus global autour de la nécessité de se préoccuper de la durabilité du
développement102.
Mais le développement durable est aussi l'objet de nombreuses critiques. Luc Ferry, par
exemple, se demande qui voudrait plaider pour un « développement intenable » !
Évidemment personne ! [...] L'expression chante plus qu'elle ne parle103. Le développement
durable peut également parfois être instrumentalisé, soit à des fins politiques pour légitimer
des idées protectionnistes, par exemple, ou à des fins commerciales, comme argument de
vente par des grandes sociétés. Enfin, le développement durable met la croissance
économique au cœur de la stratégie de protection de l'environnement, accordant notamment
une place importante à l'innovation et aux solutions techniques104 alors que certains de ses
détracteurs estiment que c'est la croissance économique elle-même qui est à l'origine de la
dégradation de l'environnement : c'est la théorie de la décroissance.
[modifier] Décroissance
Article détaillé : Décroissance (économie).
La décroissance est un modèle théorique qui prône la décroissance de l'économie dans le but
de réduire les impacts humains sur l'environnement.
Ce courant de pensée a pris naissance avec les réflexions du club de Rome, qui publia un
rapport en 1972, sous le nom de The Limits to Growth100, traduit en français par Halte à la
croissance ? et aussi connu sous le nom de Rapport Meadows. Ce rapport part du constat que
la population humaine ne cesse de croître, ainsi que la consommation de biens matériels, de
matières premières, d'énergie, et la pollution engendrée. Il préconise donc de se limiter à une
croissance zéro, pour éviter d'épuiser les ressources naturelles100.
Les partisans de la décroissance sont opposés au développement durable, qui accorde une
place importante à la croissance et au développement technique99.
Évolution de l'intensité énergétique des grandes économies mondiales depuis 1980.
Cette théorie est vivement critiquée, notamment sur le fait qu'elle ne prend pas en compte le
fait que les progrès scientifiques et techniques pourraient permettre de moins polluer,
remplacer les énergies fossiles par des énergies renouvelables, et qu'il est possible de
maintenir une croissance économique sans augmenter les consommations d'énergie et de
matières premières. Pour étayer cet argument, ils s'appuient par exemple sur l'évolution de
l'intensité énergétique des grandes économies mondiales qui a significativement baissé depuis
20 ans106. Cette théorie a fait notamment l'objet des critiques de plusieurs prix Nobel
d'économie, comme Amartya Sen107 ou Robert Solow108, qui précisent que le progrès permettra
de remplacer les matières premières manquantes, notamment par le biais du recyclage. Ils
citent en exemple le rapport Meadows qui prédisait la fin du pétrole pour le début du
XXIe siècle. Enfin, un autre argument souvent repris est qu'un arrêt de la croissance
économique serait préjudiciable aux pays les plus pauvres, dont la survie est très dépendante
de la croissance, comme le prouve la crise économique de 2008-2009109,110.
Depuis, la défense de l'environnement a pris une part croissante dans le débat politique, avec
la création des partis verts. Les performances électorales de ces partis dans les pays
développés se sont globalement améliorées des années 1980 à nos jours.
Le 3 mars 1973, la convention de WashingtonNote 18 est adoptée par un grand nombre de pays.
Elle a pour objectif de veiller à ce qu'aucun commerce ne mette en danger la pérennité d'une
espèce animale dans son milieu naturel120. Son combat le plus connu est peut-être celui contre
le trafic d'ivoire, qui met en danger les éléphants d'Afrique. La même année est adoptée la
convention MARPOL121, qui réglemente les pratiques en vue de diminuer les pollutions
marines.
Le sommet de la Terre de Nairobi, qui s'est tenu en 1982, a été un échec, du fait du faible
intérêt de Ronald Reagan, alors président des États-Unis, du faible retentissement de ce
sommet, et de l'absence de décisions importantes. Ce sommet n'est d'ailleurs pas considéré
comme un sommet de la Terre.
Le trou dans la couche d'ozone au-dessus de l'Antarctique en octobre 1987, objet du protocole
de Montréal la même année.
En 1984, le PNUE organise la Conférence mondiale de l’industrie sur la gestion de
l’environnement, à Versailles122, puis l'année d'après la Conférence internationale sur
l’évaluation du rôle du dioxyde de carbone et autres gaz à effets de serre à Villach123, alors que
les premières interrogations sur le réchauffement climatique commencent à surgir.
Le 16 septembre 1987 est signé le protocole de Montréal, qui vise à stopper les dégâts causés
à la couche d'ozone, notamment en interdisant l'usage des chlorofluorocarbures et d'autres gaz
nocifs pour la couche d'ozone124. En 1989, la convention de Bâle réglemente le commerce des
déchets, en interdisant notamment l'exportation de déchets des pays développés vers les pays
en voie de développement pour échapper aux réglementations locales125.
En juin 1992, lors du Sommet de la Terre de Rio de Janeiro, l'environnement a été défini
comme un «bien commun» ou un «bien public». Les acteurs internationaux ont montré avoir
pris conscience que la problématique environnementale ne pouvait pas être découplée des
problèmes économiques, écologiques et sociaux, de sorte que l'environnement a été considéré
comme un dénominateur des trois piliers du développement durable. Il a été intégré dans les
objectifs des agendas 21 pour les collectivités territoriales17.
Le 11 décembre 1997 est signé le protocole de Kyoto. Ce texte est d'une importance
fondamentale puisque les pays l'ayant signé s'engagent à réduire leurs émissions en gaz à effet
de serre, avec des objectifs chiffrés, et ce, pour essayer de limiter le réchauffement
climatique82. La mise en application du protocole et son suivi donneront lieu à une conférence
internationale quasiment tous les ansNote 19. Ce protocole n'est rentré en vigueur qu'en 2005,
puisqu'il devait pour cela être ratifié par des pays dont les émissions en gaz à effet de serre
représentent au moins 55 % des émissions mondiales126.
En 2002, lors du Sommet de la Terre de Johannesburg, sous l'impulsion, entre autres, des
grandes ONG environnementales, l'environnement et le développement durable ont touché le
monde des entreprises. On a vu émerger le concept de responsabilité sociétale des entreprises,
application des principes de développement durable aux entreprises, l'environnement étant un
témoin de l'efficacité fonctionnelle des trois piliers (économique, écologique et le social) du
développement durable127.
Les journées mondiales ou internationales sont souvent officialisées par l'Organisation des
Nations unies. Un nombre croissant de journées internationales sont consacrées à des thèmes
environnementaux, illustrant la place grandissante des thématiques environnementales dans la
société. On y trouve, entre autres :
[modifier] Réglementation
Article détaillé : Droit de l'environnement.
Le droit de l'environnement est une discipline relativement récente qui a pour objet l'étude ou
l'élaboration de règles juridiques concernant l'utilisation, la protection, la gestion ou la
restauration de l'environnement136. C'est un droit technique et complexe, en pleine expansion,
et dont les champs tendent à se densifier au fur et à mesure des avancées sociales,
scientifiques et techniques. Il est dans un nombre croissant de pays matérialisé par un code de
l'environnement, mais sans juridiction spécialisée à ce jour (il n'y a pas de juge de
l'environnement, comme il peut y avoir un juge à l'enfance, une spécialité criminelle ou anti-
terroriste). Dans certains pays il existe cependant des services de police, douane ou garde-côte
ayant une spécialité environnementale.
Les textes de références sont généralement nationaux, sauf dans le cas de conventions,
d'accords, et de systèmes de management internationaux, comme par exemple la norme de
management environnemental ISO 14001. La plupart des pays cherchent désormais à
harmoniser leurs textes réglementaires pour adopter une réponse plus adaptée aux problèmes
mondiaux136.
Sans que cela soit pour autant réglementé, de nombreuses ONG appellent à une éthique de
l'environnement qui soit reconnue par la majorité. De même, certaines organisations
demandent que soit développée la notion de crime environnemental, notion diversement
définie à travers le monde137.
Cela nécessite une prise en compte des problèmes relatifs aux externalités liées à une activité,
qui induisent un coût environnemental non pris en compte par le responsable 147 ; par exemple,
un agriculteur ne va pas payer les coûts engendrés par une éventuelle pollution de l'eau par les
pesticides, ou un transporteur ne va pas payer pour les gaz rejetés dans l'atmosphèreNote 21. C'est
la prise en compte de ces problèmes qui a fait naître le principe de pollueur-payeur, mais
également les droits à polluer, dont l'exemple le plus connu est peut-être la bourse du carbone,
prévue par le protocole de Kyoto146
À cela il faut ajouter tous les métiers qui ne sont pas directement liés à l'environnement, mais
qui comportent une fort dimension environnementale, comme les métiers de l'énergie, de la
construction et de la thermique du bâtiment.
La forte croissance de ces métiers demande des formations adaptées, elles aussi en forte
augmentation. Dans les pays développés, il est aujourd'hui possible de trouver de nombreuses
formations spécialisées ou ayant un lien avec l'environnement153.
Le monde naturel joue un rôle important dans le judaïsme. Dans la loi juive (halakhah), on
trouve des mises en garde pour la protection des arbres fruitiers, ou de tout ce qui relève du
bien commun, y compris les éléments naturels constituant l'environnement.
De même, la plupart des autorités religieuses islamiques se sont positionnées en faveur d'un
plus grand respect de l'environnement157.