Beruflich Dokumente
Kultur Dokumente
Chez les femmes qui ont subi la forme la plus extrême de mutilation (« MGF III
»), le risque de césarienne est en moyenne de 30 % supérieur par rapport à
celles qui n’ont subi aucune mutilation. De même, le risque d’hémorragie du
post-partum est de 70 % plus élevé chez les femmes ayant subi une mutilation
de type III.
L’étude a porté sur 28 393 femmes dans 28 centres de soins obstétricaux de six
pays où la mutilation génitale féminine est courante, à savoir le Burkina Faso, le
Ghana, le Kenya, le Nigéria, le Sénégal et le Soudan. Les centres dans lesquels a
été faite l’étude étaient aussi bien des hôpitaux ruraux isolés que des hôpitaux
universitaires de grandes villes. Dans le choix de ces centres, on a cherché à
disposer de toute la gamme de types de MGF.
« Les résultats obtenus revêtent une très grande importance pour les pays », a
dit le Professeur Saad M El Fadil, principal responsable de l’étude au Soudan. « Il
s’agit d’une étude extrêmement sérieuse qui a été exécutée dans de nombreux
hôpitaux de pays africains où la MGF est courante et, pour la première fois, il est
clairement prouvé que cette pratique a des effets néfastes pour les femmes et
les bébés. »
Bien que la mutilation génitale féminine revête différentes formes selon les pays,
elle est généralement pratiquée sur des fillettes de moins de 10 ans et entraîne
différents degrés de formations cicatricielles. Les raisons pour lesquelles la MGF
est cause de complications accrues lors de l’accouchement ne sont pas encore
parfaitement établies, mais une explication pourrait être que la relative
inélasticité du tissu cicatriciel pourrait entraîner une obstruction et une déchirure
des tissus autour du vagin lors de l’accouchement. L’obstruction peut être cause
de travail prolongé, ce qui augmente le risque de césarienne, d’hémorragie
importante, de détresse chez le nouveau-né et de mortinaissance. Les femmes
ayant subi une MGF sont également plus nombreuses à devoir subir une
épisiotomie (incision volontaire faite lors de l’accouchement pour prévenir une
déchirure du périnée).
D’après les auteurs de l’étude, ces nouvelles preuves revêtent une importance
capitale pour les communautés où est pratiquée la MGF, tant pour les femmes
qui l’ont subie que pour la protection des générations de femmes et de fillettes à
venir. Les MGF restent l’un des problèmes majeurs liés aux droits de la personne
humaine, et les preuves incontestables de leurs effets nocifs sur les mères
comme sur leurs bébés devraient contribuer à leur abandon. L’OMS s’est engagée
avec ses partenaires internationaux et les pays à éliminer les MGF qui
représentent une violation flagrante des droits des jeunes filles, ont des
conséquences sanitaires néfastes à court et à long terme, et sont de plus
complètement inutiles.
Mr Christopher Powell
Conseiller en Communication
OMS/Santé familiale et communautaire
Téléphone: +41 22 791 2888
Tél. portable: +41 79 217 3425
Courriel:ppowellc@who.int
http://www.who.int/mediacentre/news/releases/2006/pr30/fr/
28.9.2006