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DAVE SINARDET
Politologue, Université d’Anvers

Il convient de remercier l’UETD Brussels pour avoir pris une telle initiative en faveur de plus de
participation politique, sachant que même parmi les étudiants universitaires en sciences politiques
cette participation politique n’est pas évidente à susciter.

La spécificité du modèle fédéral belge par rapport à d’autres modèles fédéraux est son caractère
centrifuge : il résulte d’une fragmentation de ce qui, au départ, était une seule entité, un État
unitaire, processus qui est à l’opposé de ce qui s’est par exemple produit dans ce que sont
aujourd’hui les États-Unis d’Amérique, lesquels résultent de la réunion de plusieurs entités
indépendantes.

La création des régions est la conséquence d’un désir d’autonomie socio-économique dans le chef
des autorités wallonnes tandis que la création des communautés est la conséquence d’un désir
d’autonomie culturelle dans le chef des autorités flamandes.

La structure institutionnelle de la Belgique est bipolaire en ce qu’elle résulte de l’existence, voire


de l’opposition, de deux grandes communautés linguistiques. La Belgique est une « fédération
sans fédéralisme » : elle remplit manifestement toute une série de critères qui font l’essence d’un
État fédéral, mais elle est surtout la conséquence d’une politique de gestion de conflits successifs,
de pacification. Il n’y a pas de projet fédéral, de volonté de fédérer, de rassembler, d’assurer
l’unité dans la diversité. Un tel projet passerait notamment par la stimulation du bilinguisme.

La division linguistique des médias, la classe journalistique belge étant composée essentiellement
de médias francophones et de médias néerlandophones, renforce la bipolarité de la structure
institutionnelle belge et joue un grand rôle dans l’histoire, en ce compris voire surtout
contemporaine, du fédéralisme belge.

Il n’y a pas en Belgique de vraies élections fédérales, mais plutôt deux élections communautaires
ou régionales couplées a posteriori pour obtenir un gouvernement fédéral.

Le système politique belge fonctionne sur base du consensus démocratique, qui consiste en un
partage du pouvoir et non en une logique de la majorité, la finalité de cette politique étant la
coexistence des différentes communautés.

Le traitement médiatique francophone accordé à la question de la position de la classe politique


flamande et de l’opinion publique flamande ainsi que certaines déclarations émanant de
personnalités politiques francophones peuvent conduire à penser que toute la Flandre, tous les
politiques flamands et toute la population flamande ne poursuivent qu’un seul objectif dans la vie,
l’émergence d’une Flandre indépendante, et qu’ils baignent donc dans le séparatisme.

Or, six scénarios sont possibles dans la situation actuelle.

Le premier scénario est le scénario séparatiste. La dernière enquête scientifique, celle réalisée par
l’institut de sondages ISPO de la KUL, établit que le nombre de séparatistes en Flandre se situe
aux alentours de 10% et il est important de préciser que ce chiffre de 10% établi par l’enquête de
la KUL apparaît dans un contexte de forte crise communautaire, un contexte tel que l’on aurait

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aisément imaginé que le nombre de séparatistes en Flandre augmente par rapport à un contexte
communautaire serein.

Le second scénario est le scénario confédéraliste. Ce scénario pose un problème terminologique,


dans la mesure où l’acception juridique, la seule valable, du confédéralisme prévoit que des entités
initialement indépendantes se réunissent à travers un traité pour gérer ensemble une série de
compétences. Au niveau de l’opinion publique, très peu d’enquêtes ont tenté de savoir quel est le
soutien populaire en faveur du confédéralisme.

Le troisième scénario est le maintien du fédéralisme mais avec plus d’autonomie pour les entités
fédérées. Avec des variations, une grande partie des partis politiques flamands peuvent être
classés dans cette catégorie.

Le quatrième scénario est celui du statu quo donc du maintien et de la préservation de la situation
actuels. Il est possible de placer Groen! dans cette catégorie dans le sens où c’est le parti flamand
qui a, par exemple dans le contexte des élections fédérales de 2007, le moins fait de la réforme de
l’État une priorité. Au niveau de l’opinion publique, un flamand sur cinq peut se retrouver dans le
scénario du statu quo.

Le cinquième scénario est aussi celui du maintien du fédéralisme mais cette fois avec un
renforcement de l’État fédéral à travers notamment la refédéralisation de certaines matières ou la
mise en place d’une circonscription fédérale qui susciterait une plus grande dynamique au niveau
fédéral. Ce scénario représente sur l’échiquier politique flamand entre 25 et 40% des voix. Au
niveau de l’opinion publique flamande, l’enquête de la KUL montre qu’environ 15% des
Flamands ont une préférence pour ce scénario pour l’avenir de la Belgique.

Le sixième et dernier scénario est celui d’un retour à un État unitaire, pour le moins irréaliste,
même s’il ressort des enquêtes qu’entre 10 et 20% des Flamands à qui l’on présente ce scénario y
sont favorables, ce qui se vérifie à travers l’enquête de la KUL qui fait état d’un chiffre d’environ
15%.

RÉGIS DANDOY
Politologue, Université libre de Bruxelles

La crise institutionnelle actuelle n’est pas la première et n’est pas non plus originale. Ainsi,
d’autres crises ont accompagné l’histoire institutionnelle de la Belgique, certaines plus graves. Le
fédéralisme belge s’est construit par étapes, grosso modo une par décennie, et n’est pas apparu
subitement en 1993 parce que les élites politiques ont décidé du jour au lendemain de passer d’un
État unitaire à un État fédéral.

Entre ces grandes étapes de la réforme de l’État, prennent place des périodes de « paix
communautaire », au cours desquelles les questions communautaires sont mises de côté au profit
de dossiers de types socio-économique, éthique et sociétal.

Il existe une certaine lassitude dans le chef de la population voire une certaine habitude par
rapport aux conflits communautaires récurrents. Il faut donc relativiser et ne pas nécessairement
voir dans la situation actuelle une crise telle qu’elle va conduire à la chute de l’État belge.

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Quant au positionnement des partis politiques francophones, le paysage politique francophone
est beaucoup plus simple que ce qui existe au Nord du pays. Une large majorité des partis
francophones sont partisans d’un certain conservatisme (c’est-à-dire du statu quo, de la
préservation de la situation institutionnelle telle qu’elle existe aujourd’hui). Il n’y a pas ou peu de
volonté de réformer les institutions belges pour arriver à des scénarios comme le confédéralisme,
comme le séparatisme, même si, au cours des derniers mois, certains discours du côté
francophone font place à l’option confédéraliste et ne la considèrent plus comme un tabou.

La caractéristique du système partisan belge dans son volet communautaire, au niveau de la


science politique, c’est qu’il fonctionne sur base d’une opposition entre position issues et valance
issues. Une position issue est un thème qui se situe dans le débat public, entre les partis, sur lequel
les partis se positionnent et ont des points de vue antagonistes, différents. Dans le cas du système
partisan flamand, les partis se positionnent par rapport à l’avenir institutionnel de la Flandre, de la
Belgique et ont des positions différentes. Du côté francophone, c’est plutôt une perspective de
valance issues qui prédomine c’est-à-dire de positions communes, générales, auxquelles il ne faut
pas déroger. Par exemple, tout parti qui affirmerait qu’il n’est plus en faveur du statu quo ou à
tout le moins qui n’en parlerait plus se verrait décrédibiliser par une partie de l’opinion publique.
Donc, du côté flamand, il y a une nécessité de se positionner par rapport aux problématiques et
par rapport aux autres partis, d’être différent, alors que, du côté francophone, il y a l’acceptation
d’un thème ou d’un positionnement commun.

Néanmoins, par rapport à une vision globale de l’État belge, de sa structure, des débats existent
en interne dans les partis politiques francophones. De ce point de vue-là, il est possible là aussi de
dégager quatre grands scénarios quant à l’avenir de la Belgique.

Le premier scénario est celui du retour à un unitarisme, à une Belgique unitaire. Ce scénario n’est
pas défendu.

Sur les relations principalement entre régions et communautés, deux aspects, deux scénarios
existent. D’une part, le scénario régionaliste, qui est toujours d’actualité du côté francophone.
D’autre part, le scénario communautariste, qui envisage l’avenir de la Belgique et la réforme de
l’État et de sa structure du point de vue de la communauté. Ici, c’est la communauté française
l’aspect le plus important, rassemblant à la fois les Wallons francophones et les Bruxellois
francophones.

Le quatrième scénario est celui du rattachisme, qui consisterait à détacher la Wallonie, ou la


Wallonie et Bruxelles, du giron de l’État pour un rattachement à l’État français. Ce scénario est
soutenu par une très petite minorité des élites politiques et de l’opinion publique francophones.

Il serait possible également de parler de la perspective germanophone, mais les partis


germanophones sont principalement inféodés à leurs « grands frères » francophones, font partie
de leurs structures.

Du côté francophone, les discussions tournent autour de Bruxelles et de son avenir. Il y a un


consensus : Bruxelles ne doit pas être cogérée avec la Flandre, Bruxelles doit rester une région
indépendante, et si possible acquérir plus de compétences. Ces demandes s’opposent
évidemment aux revendications flamandes. Il y a donc un consensus unanime au sein des partis
francophones pour dire que Bruxelles, en tant que région, a le droit d’exister, au même titre que la
Wallonie et la Flandre, dans la structure de l’État belge. Bruxelles est également l’enjeu central
dans les relations interfrancophones.

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L’initiative qui a été lancée au mois d’avril 2008 par les deux ministres-présidents socialistes de
créer une fédération Wallonie-Bruxelles c’est-à-dire une fédération qui rassemblerait les deux
régions sous un giron communautaire commun n’est pas une idée nouvelle, mais sa popularité
actuelle au niveau des élites politiques francophones dénote une certaine évolution des mentalités.

Il ressort de tous ces développements que, par rapport à un discours global de volonté de statu
quo, de préservation de l’état actuel de la Belgique, il y a, à la marge, un certain nombre de petits
scénarios qui sont de nature à faire évoluer les institutions francophones et plus largement belges.

Au niveau de l’opinion publique francophone, le sentiment d’appartenance à la Région wallonne


était très fort il y a 20-30 ans, mais il est aujourd’hui en plein déclin alors que le sentiment
d’appartenance à la Belgique est de plus en plus fort et en pleine croissance. La grande majorité
des Belges francophones souhaite que l’État fédéral continue à décider plus que ne le font les
régions et les communautés.

L’opinion des nouveaux Belges n’a (vraisemblablement) jamais été prise en compte, non seulement
par les partis politiques mais aussi au niveau de l’opinion publique. Or, ces nouveaux Belges
prennent de plus en plus de place, sont de plus en plus présents dans la société belge de façon
générale, sur la scène politique en particulier, et il n’y a pas encore, du point de vue des partis et
des élites politiques, une prise de conscience véritable que ces acteurs sont là et qu’ils ont
également leur mot à dire par rapport à l’avenir de l’État belge, par rapport aux débats sur la
réforme de l’État. Cette réforme de l’État, de la structure de l’État belge ne peut pas simplement
être le fait d’élites politiques ou de leaders d’opinion qui pensent représenter la majorité de leurs
communautés. Il y a d’autres communautés qui se sentent autant si pas plus belges que les
communautés flamande et française.

HASSAN AMAGHLAOU
Président du PRIC et de l’asbl El Moustakbal

Il est parfaitement vrai et déplorable que les nouveaux Belges ne sont pas suffisamment pris en
compte ou ne se voient pas suffisamment consulter dans le débat actuel sur la réforme de l’État,
mais il faut aussi dire que les nouveaux Belges n’ont pas des spécialistes ou n’ont pas développé
une spécialité dans ce domaine.

Il y a eu, dans les années 80, une lutte importante pour obtenir plus de participation politique
dans le chef des allochtones, notamment le droit de vote pour les migrants, mais depuis que le
sentiment s’est installé que l’objectif a été atteint et que les allochtones ont à présent des droits et
sont représentés politiquement, il n’y a plus d’unité ou de vision commune autour de la
participation politique des allochtones.

Les associations connotées ethniquement ont choisi leurs candidats, les ont placés sur les listes
électorales dans différents partis et leur ont promis tout leur soutien, sans qu’il y ait une
quelconque réciprocité, non pas en termes d’octroi de facilités, mais en termes de responsabilité
vis-à-vis des diverses communautés.

Le processus d’intégration des communautés allochtones est largement enclenché, et l’équilibre


linguistique recherché dans l’organisation de ce forum en témoigne, mais tant que nous ne
construisons pas une possible responsabilité politique, il ne pourra être question d’une
participation politique bien organisée ou bien structurée des communautés allochtones.

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Les communautés allochtones ont un point de vue par rapport au débat actuel sur l’avenir de la
Belgique et la réforme de l’État. En revanche, elles ne sont pas ben représentées par ceux qui
sont supposés les représenter, en premier lieu tous les représentants politiques, tous partis
confondus et toutes nationalités confondues. Les élus politiques d’origine allochtone soutenus
par les nouveaux Belges n’ont pas démontré qu’il fallait composer avec eux.

Il est important, et c’est le rôle des centres d’intégration à travers des projets émancipateurs,
d’expliquer aux citoyens de quoi il est question dans ce débat et de sensibiliser sur la nécessité
d’exclure toute posture purement partisane.

Les partis politiques font montre de beaucoup de frilosité et rechignent à adopter une position
circonstanciée et globale. En particulier du côté flamand, il y a toujours la crainte de céder du
terrain face au Vlaams Belang. Or, chaque citoyen, d’origine allochtone ou non, a droit à une
participation politique transparente. De plus, chaque citoyen doit prendre ses responsabilités et
apporter quelque chose de concret, bref construire un point de vue qui tienne à la fois compte de
sa communauté et des autres communautés.

Les élus politiques ne doivent pas uniquement être leurs propres représentants, mais ils doivent
aussi représenter ceux qui les ont élus, ce qui n’est pas le cas pour l’heure dans la mesure où
aucun représentant politique n’a mis en évidence le fait que, dans ce débat sur la réforme de
l’État, la présence et l’apport des nouveaux Belges étaient totalement passés sous silence.

Enfin, les partis politiques trompent doublement les nouveaux Belges : d’une part, en les
considérant de façon électoraliste ; d’autre part, en parquant après les élections les voix qu’ils
représentent de façon à ce qu’ils ne soient pas représentés.

CHRISTOPHER OLIHA
Manager en diversité au BNCTO, président de l’asbl Bru-taal et de l’asbl ANB

Contrairement à ce que beaucoup disent, les associations allochtones ne doivent pas intervenir
dans la politique. Ce sont plutôt les individus qui font partie de ces associations qui doivent
prendre leurs responsabilités et intégrer la sphère politique, pour mettre à profit leur expérience
et leur savoir-faire, et y injecter leur vision des choses, notamment concernant la réforme de
l’État.

De plus, l’engagement prioritaire des allochtones ne doit pas porter sur la réforme de l’État, par
exemple sur le débat concernant la scission de l’arrondissement de Bruxelles-Hal-Vilvorde, mais
plutôt sur la qualité de vie des citoyens et les inégalités et discriminations qui se perpétuent dans
la société, par exemple dans l’enseignement, sur le marché de l’emploi ou en matière de politique
de soins aux personnes âgées.

Seule une présence dans la sphère politique proprement dite permet de participer activement au
changement voulu. Les associations allochtones peuvent tout au plus soutenir le candidat qui les
aura convaincues de la pertinence de ses idées et projets, sur base du travail que ce candidat ex-
dirigeant associatif aura réalisé au sein de la société civile. Ce soutien sera donc approprié et
fondé sur une connaissance circonstanciée du candidat aux élections.

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Il n’est pas sain que s’instaure une confusion entre le politique et l’associatif. Celui qui pense
pouvoir apporter quelque chose en termes de gouvernance doit donc oser intégrer le monde
politique. L’association qui pense connaître les aspirations d’un candidat doit donc oser le
soutenir. Et ce type de participation politique, impliquant des individualités, est primordial, car
sans lui la réalisation de nos objectifs sera toujours incomplète.

Un problème important est qu’en tant que citoyens d’origine allochtone, nous ne sommes
consultés et ne suscitons l’intérêt qu’à l’occasion de faits divers qui touchent les communautés
allochtones (une manifestation, un fait criminel, …), alors que d’autres sujets nous concernant
également mais pour lesquels nous sommes ignorés. Nous sommes des citoyens comme les
autres, mais qui, du fait de leurs origines diverses, ont des préoccupations supplémentaires, voilà
tout.

Pour les aspects de la réforme de l’État qui touchent à l’intégration et à la qualité de vie des
citoyens allochtones, une prise de position de la part des allochtones peut être utile, par exemple
au niveau de l’encadrement et de l’insertion des personnes sans emploi allochtones, domaines
dans lesquels la Flandre présente un système plus efficace que Bruxelles.

Il est vrai que les initiatives émanant des allochtones ne recueillent pas suffisamment de soutien et
d’attention de la part des partis politiques, mais la solution à ce problème se situe clairement dans
une plus grande participation de ces citoyens au sein des partis politiques. Et cette participation
politique nécessite une approche responsable, conséquente et combattive. Il y a quelques années
encore, l’élection d’un candidat de couleur noire comme président des États-Unis d’Amérique
aurait été inimaginable, pourtant la situation actuelle montre que les sociétés évoluent.

NGYESS LAZALO NDOMA


Coordinateur de l’asbl Observatoire Ba YaYa

L’essence du dialogue belge est réputée et a servi par le passé de modèle dans d’autres pays,
notamment la Suisse, le Canada et l’Irlande. La Belgique aurait-elle à ce point donné chez les
autres qu’elle ne parvient plus à gérer ses problèmes internes ? La question peut se poser. Par
rapport à ce constat, le citoyen belge originaire du Congo belge peut être perdu.

Au gré des crises qui la secouent, la Belgique inventera-t-elle une autre région ? Une autre
communauté pour de nouvelles belgitudes ? Les nouveaux Belges constituent-ils encore un nouvel
enjeu de réforme constitutionnelle ? Dans les associations, en cas d’obtention de subventions de
la Communauté flamande, il n’est pas possible d’obtenir des subventions de la Communauté
française ou de la COCOF.

La crise que nous connaissons aujourd’hui en Belgique est une conséquence bien lointaine des
problèmes de société belges qui ont toujours été mal formulés et pour lesquels il y a eu chaque
fois de mauvaises réformes comme réponses. La diversité culturelle, la politique de proximité, la
spécificité régionale, autant d’instruments qui assurent le bon fonctionnement de la démocratie,
ne justifient pourtant pas l’existence d’autant de gouvernements et de compétences au niveau des
entités fédérées, l’existence d’autant de circonscriptions électorales sur un territoire de 30000 km²
et de dix millions d’habitants.

Cette politique fédérale à outrance a donné comme résultat des inégalités entre les Belges. Par
exemple, pour trois millions de jeunes Belges en âge de scolarité, il y a autant de ministres et de

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systèmes d’enseignement, alors que dans d’autres pays, qui comptent parfois dix fois plus de
jeunes aux études, un seul ministre suffit.

La réforme de l’État doit prévoir une simplification institutionnelle, car le système actuel est trop
lourd, coûte trop cher (en énergie, en argent) et crée de nombreux problèmes.

Elle doit prévoir la mise en place d’une circonscription électorale nationale, unique. Un candidat à
la fonction de député fédéral, qu’il soit flamand, wallon ou germanophone, devrait être élu par
l’ensemble de la Belgique et non par une entité en particulier. L’élu ne représenterait plus sa
communauté, mais l’ensemble des Belges.

Elle doit prévoir un bilinguisme fédéral et l’imposition des deux langues aussi bien en Flandre
qu’en Wallonie. Plus de frontière linguistique. Plus de gouvernement communautaire. Elle doit
par conséquent restaurer les frontières et les compétences provinciales sous l’autorité du
gouverneur. Il y aurait alors un gouvernement fédéral et des gouverneurs de provinces pour
assurer un bon fonctionnement institutionnel.

JOSÉ SURRA SPADEA


Président de l’asbl Alianza Latina et administrateur à la FZO-VL

Les valeurs d’humanisme et de démocratie devraient imprégner toutes les discussions sur une
réforme de l’État. Les discussions sont nombreuses, notamment dans les médias, mais jamais ou
presque les citoyens d’origine étrangère ne sont invités à s’exprimer. C’est insolite sachant que ces
citoyens d’origine allochtone sont des centaines de milliers, en tout cas plus nombreux que la
Communauté germanophone. À l’occasion des élections du 8 octobre 2006, ce sont 128038 non-
Belges qui ont exercé leur droit de vote. À ceux-là il faut ajouter tous ceux qui ont la nationalité
belge. Le tout représentant une partie importante de l’électorat.

Concernant la visibilité des citoyens étrangers dans les médias, il existe, au Pays-Bas, dans chaque
chaîne de télévision, une cellule qui surveille les différents programmes avec participation du
public, à la recherche de personnes d’origine étrangère susceptibles d’intervenir valablement.
Cette politique proactive, qui consiste à donner une image plus valorisante de ces personnes que
celle donnée dans les faits divers, n’existe pas en Belgique, exception faite du sport.

Pour réaliser une réforme de l’État, il faut d’abord s’assurer que les citoyens ne subissent aucune
discrimination. Or, tel n’est pas le cas en Belgique. Par exemple, les citoyens
extracommunautaires se sont vus accorder pour les élections communales de 2006 le droit de
vote, mais non le droit d’éligibilité. Pis, ils ont dû s’inscrire et s’engager formellement à respecter
les lois, la Constitution et la Convention européenne des droits de l’Homme. Ce sont les seuls
citoyens qui ont vu leur participation ainsi limitée et conditionnée. Ils subissent donc une
discrimination très nette qui doit coûte que coûte être supprimée en cas de réforme de l’État.

Par rapport au volet linguistique, il faut insister sur le fait que ce sont les hommes qui parlent une
langue et non la terre sur laquelle ils vivent. À Kraainem, aujourd’hui, plus de 80% de la
population parle le français et il est donc contraire à l’humanisme de les contraindre à parler une
autre langue. De plus, pour assurer le respect de la démocratie, il faut consulter la population
pour savoir si elle souhaite appartenir à la Flandre ou à Bruxelles. Il est impossible de faire le
bonheur du peuple sans le consulter.

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Au niveau bruxellois, il est dit que le Parlement bruxellois est composé de 85% de membres
francophones et de 15% de membres néerlandophones. Or, si par « francophones » on vise ceux
qui parlent français, le Parlement bruxellois est composé de 100% de francophones, et si par
« néerlandophones » on vise ceux qui parlent néerlandais, le Parlement bruxellois est composé de
bien plus de 15% de néerlandophones. En revanche, si par « francophones » on vise ceux qui à
Bruxelles sont enfants et petits-enfants de francophones, c’est faux. Une chose est de viser la
langue véhiculaire, une autre est de prétendre qu’à Bruxelles il n’y a que des francophones et des
Flamands, la seconde affirmation reléguant les Bruxelles d’origine allochtone au rang d’entités
transparentes alors qu’ils constituent au moins un tiers des citoyens bruxellois.

Une réforme de l’État doit inclure la place des nouveaux Belges dans de nouvelles structures. Par
exemple, un organe pourrait être créé à Bruxelles aux côtés de la VGC et de la COCOF pour la
communauté allochtone. Actuellement, il faut travailler soit avec les Flamands soit avec les
francophones en se pliant à leurs exigences et priorités, alors qu’elles ne sont pas forcément celles
des citoyens allochtones, qui ne font que revendiquer la place qui leur revient de par leur
importance numérique, culturelle et économique à Bruxelles.

Ce n’est pas non plus le sol qui doit déterminer la langue de l’administration. Par exemple, il est
normal qu’un citoyen anversois s’adresse dans sa langue à la commune de Charleroi pour obtenir
un quelconque document administratif. À l’ère technologique, rien d’impossible. Il faut donc
instaurer une politique de courtoisie linguistique. Ce qui compte, c’est l’être humain et le respect
de celui-ci.

Enfin, il faut éviter de faire dire aux chiffres tout et n’importe quoi. Par exemple, démontrer que
le taux de chômage est plus bas en Flandre qu’à Bruxelles en oubliant de dire qu’on considère
comme des emplois flamands les 235000 Flamands qui travaillent à Bruxelles et qui, au passage,
n’y paient pas leurs impôts. Or, les travailleurs belges transfrontaliers paient leurs impôts dans les
pays où ils exercent leurs activités professionnelles. Si d’aucuns veulent une autonomie fiscale,
qu’ils commencent par là. Si d’aucuns veulent parler du transfert de richesses d’une région à
l’autre, qu’ils mettent cela dans la balance.

ABDELGHANI BEN MOUSSA


Coordinateur de la plateforme Vigilance musulmane

Il y a dans l’intitulé du forum deux interpellations : la première sur les nouveaux Belges, la seconde
sur la réforme de l’État.

L’étiquette « nouveaux Belges » est en soi un élément du débat. Les médias l’utilisent souvent, de
même qu’ « allochtones », etc. D’ailleurs, à travers les différentes interventions, il est possible de
voir que, plus peut-être que dans n’importe quel autre pays, il y a une grande difficulté à se
définir. L’identité est extrêmement floue, instable, fluctuante. Finalement, au-delà des nouveaux
Belges, qu’est-ce qu’être belge tout court ? L’étiquette « nouveaux Belges » est donc un élément
du débat parce qu’elle revient très régulièrement dans les écrits, les propos, les discours politiques,
les articles de journaux, et chacun y met le contenu qu’il a envie d’y mettre.

Donc la question peut se poser de savoir qu’est-ce qu’être nouveau Belge et à partir de quel
moment l’on devient belge tout court ? La chose est d’autant plus délicate que, d’après pas mal de
commentateurs, il ne reste de la Belgique que quelques symboles. Il serait donc bien que des
critères soient définis de nature à pouvoir affirmer « être belge, c’est ça ». Et quand ces critères

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sont remplis mais que l’on rencontre des problèmes, alors ce n’est plus un problème
d’intégration, mais c’est autre chose.

À cet égard, il est frappant de voir qu’à chaque difficulté rencontrée (qu’il s’agisse d’émeutes, de la
question de la laïcité, du port du foulard, des discriminations), ressurgissent les questions liées à la
réussite ou à l’échec du parcours d’intégration. L’existence de critères clairs pourrait mettre un
terme à ces discussions sans fin et permettre d’éviter que les citoyens d’origine étrangère qui ont
choisi d’emprunter ce parcours-là et qui ont accompli tous les efforts demandés ne fassent
indéfiniment l’objet de remises en question de leur citoyenneté sur base de ce qu’ils n’auraient pas
suffisamment fait.

Concernant la réforme de l’État, selon de nombreux commentateurs, celle qui est en passe d’être
réalisée sera la dernière ou à tout le moins l’avant-dernière avant le terminus. Et ce qui est
problématique, c’est que lorsque cela arrivera, les nouveaux Belges, qui ne se reconnaissent pas
nécessairement dans une autre identité que celle qualifiée administrativement et
institutionnellement de belge, se verront inviter à se fondre dans une nouvelle identité, qu’elle soit
flamande, wallonne, bruxelloise ou autre, ce qui n’est absolument pas intéressant. Cela est
d’autant moins intéressant que cette nouvelle identification serait la conséquence de la réforme de
l’État et constituerait un enfermement identitaire.

C’est à partir de ce refus qu’il y a un point de vue à faire valoir. Le problème n’est donc pas le fait
de ne pas être consulté, puisque notre démocratie prévoit que la délégation de pouvoirs passe par
le suffrage universel, droit accordé à tous les citoyens, de quelque origine qu’ils soient. Par contre,
une inquiétude légitime peut porter sur la prise en considération des aspirations des uns et des
autres. Peut-être que demain, en l’absence d’une maison Belgique, les Flamands et les Wallons qui
se reconnaissent pleinement dans ces identités seront confortés de pouvoir s’affirmer comme
Flamands et Wallons tout court, mais ce n’est pas le cas de beaucoup d’autres personnes. C’est ce
point de vue-là qui n’est pas suffisamment pris en considération.

L’approche qui existe en Flandre et qui permet à des minorités ethnoculturelles dans le tissu
associatif de créer un cadre épanouissant en bénéficiant de moyens financiers doit être étendue à
tout le territoire national.

Dans le pays du communautarisme institutionnalisé, où il y a une communauté flamande, une


communauté française et une communauté germanophone consacrées institutionnellement, il
serait légitime de la part de minorités ethnoculturelles de vouloir la création d’autres
communautés. Mais il existe un niveau intermédiaire, tout à fait réaliste et opérationnel, et qui
pourrait favoriser le vivre ensemble. Par exemple, la Communauté germanophone ne dispose pas
d’un territoire à proprement parler, n’exerce pas de compétences en matière d’aménagement du
territoire et d’environnement, mais dispose de compétences spécifiques qui touchent à la langue,
l’enseignement, la culture, le sport. Le niveau intermédiaire et hybride serait le suivant : sur le plan
institutionnel, il faudrait prévoir la possibilité, comme c’est le cas pour les cultes – donc cela
existe –, de reconnaître officiellement des minorités ethnoculturelles répondant à des critères
définis (comme le nombre) et qui souhaitent se regrouper et bénéficier d’un certain nombre de
moyens pour agir sur la préservation de la culture et de la langue essentiellement. La réforme de
l’État devrait prendre en compte ce niveau communautaire intermédiaire qui correspondrait à ce
type de revendication.

Pour assurer la viabilité des communautés ainsi constituées, l’idée d’un impôt dédicacé : les
citoyens qui souhaitent s’inscrire dans cette forme de reconnaissance ou qui souhaitent

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encourager ce type de construction institutionnelle doivent avoir la possibilité de dédier une
partie de leurs impôts vers ce niveau de compétences.

RIDVAN CAN
Directeur général de l’asbl FZO-VL

La crise financière mondiale touche l’ensemble de la population, tous les citoyens se retrouvant
nez à nez avec d’innombrables difficultés. Néanmoins, les allochtones moyens en général, turcs
en particulier, sont un peu plus touchés par cette crise. D’après plusieurs études réalisées par les
Universités d’Anvers et de Liège à la demande de la Fondation Roi Baudouin, près de 60% des
allochtones en Belgique vivent sous le seuil de pauvreté. S’ajoutent à cela des chiffres
catastrophiques en matière d’emploi. Ces données concernent non seulement les primo-arrivants,
mais également les membres de la deuxième génération.

Par ailleurs, le programme PISA de l’OCDE a mis en évidence un paradoxe alarmant : la


Belgique en général et la Flandre en particulier ont un très bon système d’enseignement mais le
fossé entre les autochtones et les allochtones n’est nulle part en Europe aussi élevé qu’en Flandre.
L’égalité des chances est donc une vue lointaine et les discriminations une réalité quotidienne.

Il y a néanmoins des choses positives, comme par exemple, dans le cas des citoyens d’origine
turque, une réelle capacité à entreprendre, notamment dans les milieux des affaires, avec quelque
succès.

Une participation efficace et une contribution véritable au vivre ensemble, dans quelque domaine
que ce soit, nécessitent une certaine capacité d’autocritique. Ainsi, il est à déplorer que les jeunes
d’origine turque s’intéressent plus à ce qui se passe en Turquie qu’à ce qui se passe en Belgique,
alors que c’est là qu’ils habitent, vont à l’école et que c’est là que leur avenir se trouve. À cet
égard, il serait opportun de mettre en œuvre une politique de sensibilisation de ces jeunes, et de
tous les jeunes d’origine allochtone en général, aux médias belges, écrits ou télévisuels, avec pour
résultat le développement d’un plus grand sentiment d’appartenance à la société belge.

Au niveau de la communauté turque, même si le rapport peut paraître lointain, le processus


d’adhésion de la Turquie à l’Union européenne joue également un rôle important dans le contexte
actuel. De très nombreux citoyens d’origine turque sont déçus que ce processus traîne, que sa
finalisation soit sans cesse postposée, que la Turquie soit considérée comme étant juste en dehors
de l’Europe. Par conséquent, il s’installe dans leur chef l’impression, forte et malsaine, d’être
rejetés parce qu’ils sont musulmans, parce qu’ils ne sont pas européens, etc.

Les allochtones s’intéressent dans les mêmes proportions que les autochtones au débat sur
l’avenir de la Belgique et sur la réforme de l’État, même s’il est possible de percevoir parfois un
plus grand investissement des allochtones, ce qui est dû au fait qu’ils ne bénéficient pas des
mêmes chances, notamment en termes de participation et d’égalité des chances sur le marché de
l’emploi et dans l’enseignement, que les autochtones.

Notre vivre ensemble doit être teinté de multiculturalité et de diversité. La forme que prendra la
Belgique à l’occasion d’une future réforme de l’État n’est pas prédominante, l’important étant que
les citoyens, que ce soit en rue, à l’école, au travail ou ailleurs, se sentent chez eux et puissent
s’exprimer librement.

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MEHMET A. SAYGIN
Secrétaire général de l’asbl UETD

Trois principes fondamentaux devraient chapeauter le débat et la réflexion quant à l’avenir de la


Belgique et à la future et viable réforme de l’État.

Premièrement, il convient d’envisager la crise que traverse actuellement la Belgique dans un


contexte européen. En effet, quand bien même les récentes querelles linguistiques ont fragilisé la
respectabilité du modèle fédéral belge tel qu’il est perçu à l’étranger, ce modèle n’en demeure pas
moins un précédent dont se sont inspirés et tentent encore de s’inspirer divers États en Europe et
au-delà. Il est donc primordial que les « peuples de Belgique » parviennent à démontrer que le
vivre ensemble au sein d’une même entité étatique est possible.

Deuxièmement, il convient de revenir vers une conception intégrative du fédéralisme. En effet, le


fédéralisme belge tel qu’il existe actuellement se situe dans une perspective dissociative, avec la
séparation en ligne de mire à plus ou moins long terme. Or, il nous faut retrouver la culture du
« destin commun » et de la « symbiose » qui est l’essence du fédéralisme intégratif, tel qu’il existe
par exemple aux États-Unis d’Amérique.

Troisièmement, il convient d’abandonner les agendas partisans et politiciens pour faire valoir une
réforme de l’État pour le citoyen. En effet, la complexité de notre structure institutionnelle est
devenue tellement omniprésente que le citoyen n’en perçoit plus les avantages et c’est même
parfois le contraire. Il suffit de penser que, pour diverses matières, cinq ou six ministres doivent
être présents autour de la table afin que des mesures puissent être mises en place pour constater
que ce système ne fonctionne pas bien.

Par rapport à la réforme de l’État, quatre pistes doivent être explorées.

Dans un premier temps, il faut rétablir un « fédéralisme de la cohérence ». En effet, au-delà même
des dialogues de sourds communautaires, il y a dans notre système institutionnel lui-même des
éléments de nature à empêcher une politique efficace et fluide. Par exemple, en matière de
politique de la santé, l’essentiel des matières relève de l’autorité fédérale, mais certaines matières
(comme la dispensation de soins, la médecine préventive, la politique sanitaire) font partie de la
sphère régionale, ce qui nécessite un alourdissement considérable de l’administration alors même
que ces matières, de par leur importance secondaire par rapport à tout l’éventail de la politique de
la santé, pourraient fort bien se retrouver dans le pot commun. Donc, il faut pouvoir envisager
une réfédéralisation afin d’assurer ce « fédéralisme de la cohérence ». Un autre exemple est la
politique de la jeunesse. Ce qui a trait à la délinquance juvénile est une matière fédérale. Ce qui a
trait à l’aide à la jeunesse est une matière régionale. Là aussi, en prenant appui sur le principe
général qui est que la justice est une matière fédérale, il faut pouvoir envisager une
refédéralisation qui répond au même souci de cohérence et de mise en œuvre d’un système qui
facilite la vie du citoyen à travers une plus grande lisibilité.

Dans un second temps, il faut réformer complètement la politique linguistique dans


l’enseignement. Les francophones sont élevés et formés dans l’idée que le néerlandais n’est
qu’une matière, un cours, l’objet d’un examen en fin d’année scolaire. Les Flamands sont élevés et
formés dans la même idée par rapport à la langue française. Ce dualisme linguistique, qui est un
paradoxe dramatique sachant que l’une et l’autre sont des langues nationales, explique que,
lorsque nous intégrons les sphères médiatiques et politiques, nous ne parvenons pas à faire

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preuve d’empathie, à saisir le substrat du ressenti de l’ « autre », à dépasser la sensibilité de la
communauté dont nous sommes issus sur le plan linguistique. Bien sûr, l’article 129 de notre
Constitution prévoit que l’emploi des langues dans l’enseignement se règle par voie de décret
communautaire. Mais, d’une part, cela n’empêche nullement la mise en place d’accords de
coopération entre l’autorité fédérale et l’autorité communautaire, et, d’autre part, l’article 129 de
notre Constitution ne s’applique pas sur le territoire de la Région de Bruxelles-Capitale, ce qui
constitue une chance d’autant plus grande que Bruxelles est la capitale de l’Europe et donc
l’endroit idéal pour entreprendre un projet-pilote de bilinguisme dans l’enseignement.

Dans un troisième temps, il faut reconsidérer l’existence de la structure en provinces. Dans la


mesure où l’intérêt local est pris en compte par l’autorité communale et que l’intérêt général est
pris en compte par l’autorité fédérale et les entités fédérées, ce niveau de pouvoirs, dépourvu de
toute pertinence et de toute plus-value, héritage d’un système renversé lors de l’indépendance de
la Belgique, n’a pas sa place dans une structure institutionnelle dont la finalité doit, à nouveau,
être la cohérence et la facilitation de la vie du citoyen.

Dans un quatrième temps, il faut instaurer une circonscription électorale fédérale, à la fois pour
les élections fédérales et, chose plus rarement revendiquée, pour les élections européennes. Pour
les élections fédérales, dans un souci de fédérer les citoyens belges, qui sont dans le système
institutionnel actuel totalement déconnectés des échéances électorales de l’ « autre » et qui donc
ne peuvent qu’en méconnaître le cheminement et les aspirations. Pour les élections européennes,
dans un souci de valorisation du projet européen de rapprochement des peuples, qui pour l’heure
est un échec, tant au niveau européen (car il n’y a pas des élections européennes communes à
l’ensemble des États membres de l’Union européenne mais des élections nationales additionnées
pour la composition du Parlement européen) qu’au niveau belge (car elles sont organisées sur
base de deux collèges électoraux, l’un français, l’autre néerlandais).

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TABLE DES MATIÈRES

DAVE SINARDET ....................................................................................................................................3


RÉGIS DANDOY ......................................................................................................................................4
HASSAN AMAGHLAOU.........................................................................................................................6
CHRISTOPHER OLIHA ..........................................................................................................................7
NGYESS LAZALO NDOMA..................................................................................................................8
JOSÉ SURRA SPADEA.............................................................................................................................9
ABDELGHANI BEN MOUSSA ...........................................................................................................10
RIDVAN CAN ..........................................................................................................................................12
MEHMET A. SAYGIN............................................................................................................................13

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