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GEJ11 C59

Pourquoi la guerre est permise

1. Quand, après plusieurs heures de marche, nous eûmes atteint la route qui va
de Jéricho a Jérusalem, l’occasion se présenta de prendre un moment de repos : en
effet, la voie était occupée par une importante troupe de soldats romains qui avaient
quitté leurs quartiers pour être renvoyés à Rome. Nous nous installâmes donc un peu à
l'écart afin de laisser passer le convoi, derrière lequel nous devrions ensuite marcher
pour gagner Béthanie.
2. Comme Mes disciples observaient ces hommes robustes, au visage bruni et à
l’apparence sévère et énergique - ils appartenaient aux troupes d'élite qui, par privilège
spécial, avaient passé l'hiver à Jéricho, alors une place importante -. Jacques Me
demanda si ces hommes prenaient vraiment plaisir à leur tâche de guerriers, ou si
l’esprit qui devait pourtant exister en eux aussi ne s’éveillait jamais pour leur faire
comprendre ce que signifiait la guerre ; l’absence de fraternité et la bride lâchée à tous
les vices possibles. Enfin, on Me demanda pourquoi Je permettais que la guerre elle-
même existât, elle qui détruisait tant de vies et d’existences humaines florissantes et qui
endurcissait les âmes, quand elle ne les corrompait pas tout à tait. Tous les regards
étaient tournés vers Moi, car jamais encore on ne M’avait posé cette question
directement.
3. Alors, les ayant tous invités à s'approcher de Moi en sorte que Je n’aie pas à
élever la voix, ce qui aurait pu attirer l'attention des soldats qui passaient devant nous,
Je parlai ainsi : « Lorsque vous considérez ce que vous pouvez voir de l’existence des
hommes, vous ne devez jamais juger selon l'apparence, mais toujours sur le fond. Les
choses matérielles et extérieures peuvent paraître en très grande contradiction avec les
choses spirituelles et intérieures qui leur correspondent, parce quelles sont souvent
dans la relation de deux pôles opposés : elles doivent même nécessairement constituer
des notions diamétralement opposées, bien que l’une ne puisse exister sans l’autre.
Lorsque ces opposés se manifestent crûment sous vos yeux, vous croyez y découvrir
des contradictions inexplicables, qui pourtant n’en sont pas au regard de l'esprit. En
voici un exemple :
4. Comment le soldat romain, dont le métier est le meurtre autorisé, concilie-t-il
sa position humaine extérieure, assurément peu conforme à Ma doctrine de paix, avec
son être intérieur, qui vient pourtant de Dieu et doit Lui revenir ? Oui, demandez-vous,
comment se fait-il qu'ayant donné à une âme l’étincelle divine de l'esprit, Je la laisse
s'enferrer dans de telles erreurs ?
5. Vous croyez qu’il n’y a à cela aucune explication ; car, si Je vous renvoie au
libre arbitre de l’homme, qui, dans la position qu'il occupe extérieurement, lui permet de
s’emparer de ce qu'il veut, vous Me direz : "Mais est-il vraiment nécessaire d’accorder à
l'homme autant de liberté, s il peut l'employer à tuer et à massacrer, et ne vaudrait-il pas
mieux limiter un peu cette liberté, au moins pour empêcher quelle serve à produire tant
de malhonnêteté et de souffrance sur la terre ?" Et même, vous Me demanderez : "S’Il
est vraiment tout amour, Dieu peut-Il contempler paisiblement, sans sourciller et sans y
mettre un terme, l’effroyable misère et les malheurs innombrables que les hommes se
causent entre eux ? Ce Dieu si plein d'amour serait-Il un Dieu insensible, qui éprouve
une sorte de joie tranquille à regarder Ses créatures s'entredéchirer ? S’il en avait le
pouvoir, aucun homme n'assisterait paisiblement au spectacle de tant de détresse, et la
seule pitié le ferait bondir pour arrêter avec une gravité solennelle les parties
combattantes. Pourquoi Dieu ne fait-Il pas cela, Lui qui commande à toutes les forces ?"
6. Ainsi s'interrogent bien des âmes qui ont déjà reçu beaucoup de Ma lumière :
elles hésitent, commencent à douter de la réalité de l'amour de Dieu, et même de
l'existence d'un Dieu d'amour, elles s’égarent dans les abîmes du doute et finissent par
perdre tout à fait la vraie foi.
7. Mais Je vais vous donner une explication qui éclairera largement toutes ces
questions : aussi, écoutez-Moi.
8. Il faut regarder en premier lieu comment un homme se place vis-à-vis des
autres hommes, ensuite comment, vivant dans la matière, il considère Dieu - autrement
dit : vers quoi penche-t-il, du visible ou de l'invisible ?
9. Il est bien naturel que l'homme simple, dont l'âme est encore peu évoluée et
dont les pensées doivent nécessairement se tourner d'abord vers les objets extérieurs
qui l'entourent, ne juge que par ce qu'il voit et entend. Au début, seule l'attirera
l'apparence extérieure des phénomènes : il la jugera, en tirera ses conclusions, puis,
son expérience faite, saura mettre à profit son environnement extérieur. Lorsqu'il aura
suffisamment étudié cette apparence des phénomènes naturels, alors seulement, sa
raison le poussera à en chercher le pourquoi et à l'analyser. Dans le monde naturel, en
effet, la pensée évolue toujours à partir de l'étude de l'enveloppe extérieure, et le noyau
spirituel ne se révèle souvent qu'avec peine.
10. Or, vous le savez, dans le règne animal comme dans le règne végétal qui le
précède, la croissance repose sur la destruction de la forme extérieure, sans préjudice
pour le principe de vie qui réside en elle et qui aspire à son perfectionnement. Cet
exemple extérieur offert par la nature, l'homme dont l'âme est peu évoluée le perçoit lui
aussi : plus encore, il vit en lui comme une force psychique qu'il faut surmonter, car sa
vie terrestre contient en elle cette idée de destruction. Il suit d'ailleurs cet exemple en
revendiquant pour lui-même et en exerçant le droit du plus fort tant qu'il se trouve dans
une condition qui empêche l'évolution intérieure de l'âme. Ce n'est qu'avec la venue
d'un temps où le perfectionnement de l’âme devient essentiel, où, en quelque sorte, les
considérations matérielles purement extérieures apparaissent comme dépassées, que
cette dureté de l'âme cesse de prévaloir et que le droit du plus fort s'efface tout à fait en
l'homme. C’est alors qu'entre en vigueur le droit de l'esprit humain éclairé, bien plus
invincible que ne l’avait été la force physique.
11. Quant à ces soldats, ils en sont tous à ce stade de l'observation purement
extérieure de la nature que leur enseigne le droit du plus fort - l'évolution de leur âme ne
les inquiète pas encore -, et c'est pourquoi ils imitent cette lutte qui existe dans la nature
et ne ressentent pas pour le moment leur vide intérieur. Avec cela, ils peuvent être de
fort braves gens, et même avoir bon cœur, tant qu'ils n'ont pas devant eux leur ennemi
supposé sous l'aspect d'un soldat étranger en guerre, car alors, ils l'affronteront en
adversaires acharnés dès que la trompette les appellera au combat.
12. Pourtant, Je dois laisser faire cette sorte d'éducation, parce qu'on ne peut
atteindre le noyau qu'en perçant la dure enveloppe extérieure, et que l'esprit humain ne
peut être éveillé autrement que par l'expérience.
13. Experiencia docet* est ici le principe essentiel, et vous connaissez la grande
vérité de ce proverbe : car un élève s'instruit cent fois plus par l'expérience que par des
règles apprises par cœur et non éprouvées. Or, la Terre est une école où les esprits
doivent s'instruire par l'expérience : c'est pourquoi il leur est donné ici-bas la possibilité
d'accumuler de multiples expériences de toute sorte qui permettent à l'esprit d'atteindre
plus rapidement sa pleine maturité. Quant à savoir comment l'on peut endiguer le torrent
sauvage de toutes ces expériences pénibles, déplaisantes et cruelles pour en faire un
fleuve tranquille qui s'écoule doucement, c'est Ma doctrine qui vous le dit, et Ma vie
devra demeurer à jamais un exemple de la façon dont toutes les expériences
contribuent à rapprocher de Dieu, et même très intimement, l'esprit qui est en l'homme.
14. Aussi ne serez-vous jamais de bons ouvriers du royaume de Dieu si vous
méprisez vos expériences : car, pour Moi, les hommes doivent toujours apprendre par la
pratique. Et Ma voix ne peut résonner distinctement dans l'âme humaine que lorsqu'elle
a appris, à travers bien des expériences cruelles de toute sorte, à rentrer en elle-même
et à se détourner des apparences extérieures.
15. Ainsi, si l'humanité choisit de passer par des luttes et des guerres extérieures
où il ne s'agit que d'affirmer ou d'augmenter le pouvoir d'un Etat sur un autre,
l'expérience montrera bientôt que, lorsque les cris de guerre retentissent dans tout le
pays et sapent toute joie de vivre, on ne peut espérer ni bonheur et contentement, ni
évolution spirituelle.
16. Aussi reconnaîtra-t-on dans les temps futurs que la guerre, dont, aujourd'hui
encore, on attend gloire et honneurs, est une absurdité, un état que l'homme doit
mépriser au lieu de s'en vanter, et elle disparaîtra tout à fait. Avant renoncé à ces luttes
extérieures, le genre humain se tournera vers le combat intérieur, et, en triomphant de
son ennemi intérieur, tout homme pourra conquérir à Mes yeux plus de gloire que n'en
aura aux yeux de son impérator* le général le plus chargé de victoires.
17. Mais il faut pour comprendre cela une expérience qui passe par bien des
épreuves et bien des erreurs. Seul cet apprentissage permet véritablement à l'âme
humaine de se déterminer librement. Et si Dieu Lui-même ne peut qu'en rester
spectateur, la raison en est simplement que le but importe ici plus que tout. Cependant,
les moyens qui permettent d'atteindre ce but sont d'une très grande sagesse, et leur
effet toujours parfaitement assuré.
18. Lorsqu'un père a un enfant indocile, peu enclin à obéir à ses paroles et à ses
ordres, il lui donnera l'occasion d'affronter quelque expérience difficile, tout en cherchant
à en adoucir autant que possible les mauvaises conséquences. Il en va de même entre
Dieu et les hommes : Dieu cherche toujours les moyens les plus doux, mais, si ceux-ci
restent sans effet. Il devra, au besoin, aller jusqu'aux plus violents pour maintenir
l'humanité sur la voie qui mène à son but de paix et de vraie félicité.
19. Et si un homme ne veut pas suivre cette voie parce qu'il ignore les obstacles
mis sur son chemin pour son éducation, n'est-il pas tout naturel que ce mépris doive
finalement le conduire à sa perte, puisque l’expérience ne lui apprend rien, mais qu’au
contraire il heurte de front les obstacles qu'il rencontre, au risque d’y perdre la vie pour
n’avoir pas observé les règles de prudence les plus élémentaires, qui s’imposent d'elles-
mêmes à de plus avisés? Comment peut-on donc rendre Dieu responsable de ce qu'un
homme se fait à lui-même par sa propre faute ? Il n’est là ni cruel, ni enclin à prendre un
quelconque plaisir aux souffrances de Ses créatures, mais Il doit simplement laisser Son
amour en retrait, afin que la sagesse prévale et que le but soit atteint.
20. C’est là une nouvelle explication de ce qui vous a déjà été dit bien des fois
sous d'autres formes. Ainsi donc, ne considérez plus les choses extérieures que selon
leur signification profonde, et vous ne vous heurterez plus sans cesse à toutes sortes de
doutes et de contradictions. »

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