CAPITAINE JUSTINARD 9
des Tiraillours Marocains
MANUEL
D
~ BERBERE MAROCAIN
_ (DIALECTE CHLEUH)
LIBRAIRIE ORIENTALE & AMERICAINE
E. GUILMOTO, Editeur
6, Rue de Méziéres, PARISINTRODUCTION.
” Léiude des'dialectes berbéres, quia été activement poussee
” par V Ecole algérienne en ce qui concerne les parlers algériens,
est encore d ses débuis sur ie terrain marocain, Le présent
travail est consaeré a un des dialectes du Maroc, le chleuh,
porbb-apéctattment dans tr rigion de CAtiarde“Marrakeeh et
étroitement apparenté aux dialectes de l'Atlas moyen.
Les textes qui y sont rassemblés ont tous été dictés par les
‘soldats chleuh dela 2° compagnie de tirailleurs marocains qui,
au hasard des camps et des colonnes de la région de Fez, les
tontaient a leur capitaine.
Celui-ci ne saurait oublier que ces braves gens, qui dans
des circonstances tragiques onl montré pour lué le pluscomplet
dévouement, ont dtd aussi ses professeurs de berdére.
Le kateb! Si Tahar Sousso, les maouns? Moulay Lhassen’
- Hahi, Si Mohammed Soussi, Larbi Mizmizi, les soldals Tahar
my
Mtouggi, Si Mokhtar Mtouggi, Boujemaa Hahi, Lkaoussine
Guodmioui oné dlé les conleurs patients de trés nombreux ré-
cits, dont quelques-uns sont reproduils ict, avec une traduction
qui, sans aucun souci d’élégance, s'efforce seulement d’étre
nelle et précise. ,
4. Kateb, grade marocain correspdndant & celui de fourrier,
2. Maoun, gradé mérocain. corréspondant. & celui de caporal.vr . INTRODUCTION
Les uns sont des conies qui inléresseront peut-étre les falklo- -
_ vistes, par ‘leur caractére naif.
Les autres sont des proverbes, des chants alternés, des récits
@allure rythmde quion dit et qu’on chante, en pays chleuh,
Parfois avec accompugnement de danses, aux jours de féte,
@ahouach ef d’ahidous!. ; .
Ces-contes, ces chants, ces proverbes font partie d'une im-
portante littérature populaire dans laquelle Sidi Hainition, un
potie soussi, semble tenir la premiére place. Il serait intéres-
sant de chereher a la recueillir paree qu'on y Wouve un reflet
direct de la vie, des coulumes, de Fdme méme des Borbares.
Les dléments de grammaire qui préeddent ces textes n'ont
aueune prétention scientifique; on souhatte seulement quils fa-
cilitent la compréhension des textes et quiils permettent de con-
-sulter utilement bes tePmes fotertite’ par bdeabate ql ters
mine Vouvrage, . .
Enfin, Vauteur a pensé que des dialogues, dont une partie
est spécialement-militaire, pourraient faciliter & ses camarades
des troupes marocaines la prise de contact avec Pélément
chieuh qui doit fournir en grand nombre & ces troupes un
excellent recrutement. 1 a cherché ld aussi a étre pratiquement
utile, °
Fez, janvier. Paris, mars 1916.
L. JUSTINARD ~
1, Ahidous, ahouach, fetes berbéres of fon danse et o& 'on chante.
Les principaux ouvrages relatifs au berbére marocain sont :
$1 Saw pir Bouttra : Textes berbéres de l'Atlas marocain.
D> Sruwwe : Sehilhisches Handbuch von’ Tazerouali.”
Buanax : Six textos en dialette des Dadés,