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TRONC COMMUN
Temps de préparation : 30 minutes – Durée de l'interrogation : 20 minutes
"La calculatrice personnelle n'est pas autorisée"
Sujet n° 25
Avertissement au candidat : on attire votre attention sur le fait que ce thème ne doit pas être confondu
avec la question à traiter. Ce thème indique seulement le cadre principal d'étude.
Questions préalables :
Document 2
Faut-il se réjouir de la tempête de décembre 1999, des marées noires, des accidents de la
route, de l’alcoolisme, des ventes d’armes ? La réponse négative paraît aller de soi. Faut-il
se féliciter de voir des bénévoles nettoyer les plages et aider les handicapés, des hommes
prendre un peu de leur temps pour se consacrer davantage à leurs enfants ? Vaut-il mieux
être guéri que d’aller souvent chez le médecin ? La réponse positive paraît aussi aller de soi.
Pourtant des milliers de décideurs répondent oui à la première question et non aux deux
autres. (…)
Devenu, en un demi-siècle, l’indicateur de la richesse des pays et l’étalon du progrès, le PIB
a en effet pour particularité de se moquer de la nature des activités qu’il additionne, pourvu
que celles-ci génèrent des flux monétaires, donc des « richesses ». Que l’augmentation de
ces richesses soit due à celle des accidents, des maladies ou des pollutions, qu’importe,
puisque l’essentiel est de stimuler une croissance censée créer, tout le monde en est
convaincu, des emplois et des revenus.
J. Marseille, Le PIB une certaine idée du progrès, Enjeux-Les Echos, Mars 2004.
NB : Ce sujet doit être impérativement rendu à l’interrogateur à la fin de l’épreuve. Ne rien inscrire
sur cette feuille.
Questions préalable :
1) Ce nombre signifie que de 1975 à 2004, la Côte d’Ivoire a vu son PIB baissé de 2.1% en moyenne par an.
2) L’IDH est composé de quatre critères : l’espérance de vie qui est comprise entre 25 et 85 ans, le taux
d’alphabétisation des adultes, le nombre moyen d’années d’études et enfin le niveau de PIB par habitant en
PPA.
-Seule une hausse du PIB permet de dégager les ressources nécessaires a une politique
sociale sur la santé, l’éducation et l’amélioration du niveau de vie
-S’ il y a croissance sans réformes politiques structurelles visant à la réduction de la
pauvreté, l’argent de la croissance ne profite pas à l’ensemble de la population = Accroissement des
inégalités
-Si la population augmente plus vite que la production, alors l’augmentation du PIB ne
garantit pas la hausse du PIB/habitant (une des 3 composantes du développement).
-L’augmentation du PIB/hab peut cacher l’existence d’inégalités importantes car c’est une
moyenne.
-Dans certains pays la croissance économique ne concerne que certains secteurs de
l’économie. Cette prospérité peut ne pas se transmettre au reste de l’économie. Ainsi la hausse du
PIB peut traduire la hausse de la production d’un seul secteur et non pas celle du pays tout entier
- la hausse des salaires et les créations d’emplois, liées à la nécessité de produire plus,
entraînent une augmentation du niveau de vie. La consommation de produits alimentaires augmente
permettant une réduction de la faim et de la malnutrition. La part des consommations alimentaires
dans le
budget des ménages diminue au profit de la consommation de biens durables et de services (Lois
d’Engel).
La croissance économique est une condition nécessaire pour que les pays puissent se
développer. En effet, lorsqu'un pays connait de la croissance économique, la population voit son
niveau de vie augmenter. Ainsi, cette population peut satisfaire un nombre importants de besoins :
l'accès à l'eau potable ou à une alimentation plus régulière est possible grâce à la croissance. De
plus, les besoins qui étaient en apparence réservés à quelques personnes peuvent être satisfait grâce
à cette hausse du niveau de vie. Ensuite, la croissance permet de modifier les modes de vies. Ainsi,
les façons de vivre, de se vêtir etc se transforment lorsqu'un pays connait de la croissance : la
population s'habille différemment, se nourrit mieux, pratique des loisirs. La structure de la
consommation est elle aussi transformée suite à la croissance. En effet, comme le démontre Engel,
plus l'individu dispose d'un haut niveau de vie, plus il va consommer des biens dits superflus tel que
l'éducation, la santé, les loisirs. Ainsi, la hausse du niveau de vie qui résulte de la croissance
économique permet un développement (accès à l'éducation, à la santé, aux loisirs etc).
Ce constat peut être vérifié avec l'exemple de l'Irlande. En effet, l'Irlande a connu une augmentation
de son PIB/hab de 7,3% par an en moyenne entre 1990 à 2004 et son IDH est passé de 0,873 à
0,956. Ainsi on remarque bien que l'Irlande a connu une croissance économique entre 1990 et 2004
et elle a aussi connu un développement.
De plus, comme nous le démontre la courbe de Kuznets, la hausse du PIB/hab permet une
réduction des inégalités. En effet, au départ, lorsqu'il n'y a pas de croissance économique, les
inégalités sont restreintes. Lors de la première phase de croissance, il y a une hausse des inégalités
car la croissance nécessite ces inégalités. En effet, pour y avoir de la croissance, il faut qu'il y ait de
l'investissement qui ce dernier vient de l'épargne. Ainsi, ce sont les personnes ayant un niveau de
vie élevé qui ont la propension à épargner la plus forte. Ces inégalités sont donc positives pour la
croissance, elles doivent donc être acceptés. Ensuite, lors de la seconde phase de croissance, les
inégalités se réduise au fur et à mesure que le PIB/hab augmente. Ceci est dû au changement de
revendications de la population. En effet, d'après Inglehart, plus le niveau de vie des individus
augmente plus leurs revendications sont de moins en moins superficielles et les individus
demandent plus de liberté, plus d'égalité etc. Ainsi, les inégalités se réduisent.
De ce fait, on constate que la croissance est nécessaire au développement car elle permet la
réduction des inégalités, elle permet aussi une élévation du niveau de vie, une transformation des
modes de vie et de la consommation permettant ainsi aux populations de subvenir à un plus grand
nombre de besoins.
Cependant, la croissance bien qu'elle soit nécessaire au développement n'est pourtant pas
suffisante. Effectivement, il peut y avoir de la croissance économique sans forcement y avoir du
développement. C'est le cas du Brésil qui a un des 10 PIB du monde (le Brésil a connu une très forte
croissance depuis les trente dernières années) mais où les inégalités sont très fortes. Effectivement,
le Brésil est la 8ème puissance économique du monde mais 1/3 de sa population ne dispose pas de
logements décents (ils vivent dans des favelas = bidonvilles). Cette situation est due à une mauvaise
répartition des richesses. Ainsi, il faut qu'en plus d'une croissance économique, il y ait une
répartition équitable des richesses et qu'il y ait une politique de santé, d'éducation, de réduction des
inégalités et d'augmentation du niveau de vie de la population.
Ensuite, un pays peut connaître du développement avec une très faible croissance. En effet,
comme nous le montre A.Sen dans son analyse, le développement est essentiellement l'accès à la
santé et à l'éducation qui peut être atteint sans grande croissance économique. Effectivement, la
santé et l'éducation demandent peut de capital plutôt de main d'œuvre et les pays peu développés
ont ces caractéristiques. Ainsi, ils peuvent développer l'accès à la santé et l'éducation sans connaître
forcement une grande croissance économique. La Côte d'Ivoire a vu son PIB/hab baissé de 2,1% par
an en moyenne entre 1975 et 2004 et elle a vu son IDH augmenter de 0,415 à 0,421. Ainsi, ce pays
a connu un développement sans avoir de croissance.
Par conséquent, il peut y avoir de la croissance sans développement et il peut aussi y avoir du
développement sans croissance.
On peut donc conclure que la croissance est une condition nécessaire au développement car
elle permet une augmentation du niveau de vie, une transformation des modes de vies et des
structures de consommation qui permettent aux individus de subvenir à de nombreux besoins.
Toutefois, la croissance n'est suffisante pour qu'un pays connaisse du développement car il faudrait
qu'il y ait une politique de redistribution équitable des richesses et une volonté de développer l'accès
l'éducation et la santé. De plus, on a constaté que le développement peut être atteint sans pour autant
avoir une grande croissance. Ainsi, nous pouvons nous demander sous quelles conditions la
croissance économique pourrait être suffisante pour le développement.