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Pierre-Hervé HOURMANT
En effet, la comptabilité a été pendant longtemps un outil national, répondant aux besoins
d'un groupe culturel particulier. Ainsi, elle reflète la société dans laquelle elle se développe,
son environnement économique et social, son système juridique et fiscal, en ce sens, nous
pouvons distinguer deux grands modèles de comptabilité : l'Europe continentale et le modèle
anglo-saxon. Elle n'est donc pas destinée à permettre la communication des états financiers de
l'entreprise entre des cultures différentes, ce qui explique la difficile comparaison des comptes
entre les différents pays, y compris entre les pays issus du même modèle comptable.
Cette harmonisation internationale témoigne aussi de véritables enjeux de pouvoirs entre les
grands modèles de comptabilité : l'Europe continentale et le modèle anglo-saxon. Elle traduira
le rapport de force existant entre ces deux blocs politiques.
Les organisations étatiques qui exercent une influence sur le processus d’harmonisation
internationale sont : l'Union Européenne, la Securities and Exchange Commission, L'ONU et
L'OCDE
1. L'Union Européenne
a) Un peu d'histoire
Ses objectifs étaient d'éliminer les obstacles à la concurrence afin de créer un marché unique
et d'éviter "la constitution de paradis légaux " susceptibles d'attirer les sièges sociaux des
entreprises grâce à une réglementation peu contraignante. Ce programme a été réalisé avec
grand enthousiasme dans les années 1970, un peu moins dans les années 1980.
•la nécessité de contrôle des comptes annuels par des personnes habilitées
Proposition
Commission
Directive
La lenteur du processus (plus de vingt ans entre le concept initial et son application en Italie)
est révélatrice des difficultés de l'harmonisation au sein de l'Union Européenne. Le nombre
considérable de pays et d'institutions impliqués provoque une altération rapide des concepts
initiaux, qui débouche sur un mélange de principes et de pratiques provenant de pays et de
traditions différents.
Du fait de cette lenteur, les directives peuvent être dépassées lorsqu'elles entrent en
application, elles ne peuvent apporter une réponse rapide et efficace aux modifications de
l'environnement économique, alors que la rapidité de réaction est considérée comme une
qualité essentielle du processus de normalisation.
Les directives européennes, selon Raffournier,1 " peuvent être considérées comme des
compromis historiques entre les systèmes comptables anglo-saxons et continentaux, réalisés
au prix de l'introduction de nombreuses options". En effet, chaque fois que les Etats membres
ne sont pas parvenus à s'entendre sur un principe ou une méthode unique, des options ont été
permises, par exemple, la quatrième directive contient 76 options pour 62 articles. Ainsi, dans
la plupart des pays, l'application de la quatrième directive n'a pas provoqué une révision
profonde de la législation comptable, on s'est contenté d'ajouter de nouveaux éléments à la
réglementation existante.
Ces directives ont permis une reconnaissance mutuelle des états financiers entre les Etats
membres, les comptes d'une entreprise européenne peuvent être acceptés partout au sein de
l'Union, mais cette acceptation officielle ne rend pas pour autant les comptes comparables.
En effet, les règles comptables nationales continuent à reposer sur des bases différentes qui
sont toujours intimement liées à d'autres aspects de l'économie.
1
Raffournier B., Haller A., Walton P., Comptabilité internationale,Vuibert,1997
e) Le cadre Français
Le Comité de réglementation comptable (CRC) a été institué pour établir les prescriptions
comptables générales et sectorielles (loi précitée, art. 1). Il adopte ses règlements au vu des
recommandations et après avis du CNC (art. 3). ). Les délibérations du CRC doivent donc
toujours être précédées de l’avis du CNC. Les règlements adoptés par le CRC sont publiés au
a) Historique
La Securities and Exchange Commission a été créée par le Congrès américain en 1934, à la
suite du crash boursier de 1929 qui entama profondément la confiance des investisseurs et la
crédibilité du marché financier américain. L'une des causes de ce crash semblait être le
manque d'information des actionnaires. En effet, les sociétés aux Etats-Unis étaient soumises
à la législation des Etats et non à la législation fédérale, il n'existait pas d'information
nationale sur l'information financière ; de ce fait de multiples méthodes comptables étaient
utilisées pour l'établissement de leurs états financiers.
Pour restaurer la confiance des investisseurs dans les marchés financiers, le Congrès vota le
Securities Act of 1933 et le Securities Exchange Act of 1934. L'objectif de ces lois peut se
résumer ainsi :
• Les entreprises faisant appel au marché doivent publier des informations sur
leur activité, afin d'informer les investisseurs du risque encouru sur cette
entreprise
Le Congrès créa la Securities and Exchange Commission (SEC) en 1934 pour mettre en
application ces lois.
La SEC vise à protéger les investisseurs individuels et à assurer l'intégrité des transactions de
titres. L'objectif de protection des investisseurs est recherché par la divulgation au public de
toute information nécessaire à la prise d'une décision d'investissement.
La SEC est composée de quatre divisions principales, dont la division finance d'entreprise est
la plus importante. Cette division est chargée du contrôle des documents financiers émis par
les sociétés.
Ses abondantes exigences en matière d'information sont jugées nécessaires pour permettre à
un investisseur individuel de faire des comparaisons entre diverses opportunités
d'investissement. La comparabilité des informations financières a toujours été un souci
essentiel de la SEC.
Même si la SEC est financée par l'Etat américain, la SEC peut être considérée comme une
agence gouvernementale indépendante du gouvernement américain. En effet, ni la Maison
Blanche, ni le Congrès n'ont une influence directe sur elle. Néanmoins, ses 5
Commissionnaires à temps plein sont nommés par le Président.
Bien que la SEC ait le pouvoir légal d'établir des normes comptables, elle a toujours laissé au
secteur privé l'élaboration des principes comptables généralement admis. Cependant, elle ne
renonce pas pour autant à son autorité, elle exerce une pression non négligeable sur le FASB
(organe de normalisation comptable américain) par une surveillance étroite.
Dans l'harmonisation internationale, la SEC joue un rôle important ; en effet, seul cet
organisme peut accepter ou refuser qu'une société fasse appel au marché américain. Par
exemple, pour qu'une société française puisse accéder au marché financier américain, elle doit
non seulement se conformer aux principes comptables américains mais aussi se conformer
aux obligations de publication financière de la SEC. La SEC a toujours refusé que les
entreprises non américaines soient cotées à la bourse américaine sur la base de leurs
documents comptables nationaux. Elle a ainsi obligé les entreprises non américaines à établir
des documents comptables propres à la SEC avant que celles-ci soient cotées.
a) L'ONU
La CNUCED n'a pas l'intention d'établir des normes. Son apport à l'effort
d'harmonisation internationale se limite à un rôle d'information et d'influence.
L'OCDE regroupe les trente pays les plus riches du monde, sa principale réalisation dans le
domaine de l'harmonisation internationale a consisté en des directives sur l'information
sectorielle publiées en 1976 qui recommandaient aux sociétés multinationales de publier leur
chiffre d'affaires, leur résultat d'exploitation et leur investissement net dans chaque zone
géographique et chaque secteur d'activité ; ces directives ont eu une certaine influence, du
moins dans les pays anglo-saxons.
Comme l'ONU, l' OCDE possède un comité sur les normes comptables qui s'intéresse aux
questions d'actualité et organise des conférences spécialisées auxquelles assistent des
représentants gouvernementaux et des délégations d'organisations concernées. Ces
conférences, qui ne sont pas ouvertes aux observateurs extérieurs forment un forum où les
officiels peuvent échanger des idées et des informations sur les sujets d'actualité.
Nous étudierons d’abord les organismes qui ont une influence notable au niveau international
à travers le « Financial Accounting Standards Board » (F.A.S.B.) et l’ « International
Accounting Standards Commitee » (I.A.S.C.), avant de nous intéresser plus particulièrement
au cas de la France
Rappelons que la SEC est née dans les années 1930 au lendemain du célèbre crack
Boursier (voir section 1). Dès sa naissance, la SEC a décidé de sous-traiter l’établissement des
normes comptables pour tout le pays.
Relation et missions des différents protagonistes ayant une influence sur le FASB
FAF :
Financial Accounting
Fondation
FASAC : FASB :
Financial Accounting Financial Accounting
Standards Advisory Concil Standards Board
(Représente les producteurs,
réviseurs et utilisateurs des
informations)
EITF :
Emerging Issues Task Force
Aux Etats-Unis c’est la SEC qui a le pouvoir légal d’élaborer les normes comptables.
Pourtant celle-ci applique une politique constante depuis la création du premier organisme
privé d’élaboration des GAAP (le CAP), qui est de laisser au secteur privé l’élaboration de
ces lois. Cette politique sera officialisée en 1973 (à la création du FASB) dans l’ « Accounting
Series Release n°150 », qui stipule que les principes, les normes et les pratiques établis par le
FASB seront considérés par la SEC comme ayant force de loi.
L’élaboration de ces SFAS est soumise à une procédure en plusieurs étapes pour
essayer de prendre en compte les besoins du public :
• 1ère étape : lorsqu’un problème est détecté, il est inscrit à l’ordre du jour
du FASB. Des recherches et des analyses sont effectuées et se traduisent par la
nomination d’un groupe de techniciens et d’une équipe d’experts (pouvant
intégrer du personnel extérieur au FASB).
• 2ème étape : un document de discussion émis par le groupe de travail
présente les problèmes et les solutions envisagées. Celui-ci est diffusé dans le
Nous avons vu que le FASB a remplacé l’ APB notamment pour des raisons de
dépendance trop importante vis à vis de l’AICPA.
De même nous avons vu que la SEC avait le pouvoir légal d’élaborer les normes
comptables mais qu’elle laissait au secteur privé la tâche d’élaborer ces lois. Depuis 1973,
l’ « Accounting Series Release n°150 », stipule que les principes, les normes et les pratiques
établis par le FASB seront considérés par la SEC comme ayant force de loi.
Mais, si on y regarde de plus prêt, on constate que la SEC continue à exercer une
surveillance étroite sur le FASB et que l’élaboration des nouvelles règles est soumise à de
nombreuses pressions. Aussi, peut-on parler plus d’une collaboration que d’une délégation de
pouvoir. La SEC n’hésite pas à intervenir (soit directement soit à travers le gouvernement)
pour accélérer, réorienter, retarder ou même annuler une disposition du secteur privé. De plus,
son domaine d’intervention privilégié est l’information qui doit obligatoirement être
divulguée par l’entreprise cotée.
Jusqu’à présent, la dimension internationale avait été négligée par le FASB. Les
américains avaient tendance à considérer que les US GAAP étaient les meilleurs et que leur
puissance contraindrait les autres belligérants ayant un poids dans le monde financier
international à utiliser ces normes.
Mais dans les années 1990 la globalisation des marchés de capitaux a intensifié la
concurrence entre les places financières du monde entier. Ainsi, les pressions pour que la SEC
et le FASB réagissent se font ressentir à plusieurs niveaux :
• au niveau des entreprises désireuses de lever des capitaux sur les marchés américains sans
avoir à refondre complètement leurs systèmes comptables. En effet, ceci s’avère
extrêmement onéreux et c’est une barrière que les entreprises ont du mal à franchir (il faut
soit utiliser les normes américaines pour la présentation des états financiers, soit présenter
un tableau permettant de comparer leur résultat et leurs capitaux propres aux montants qui
auraient été obtenus si les US GAAP avaient été appliqués).
• au niveau des marchés financiers américains ceux-ci font pression sur la SEC car ils
sentent que la demande d’informations trop précises, trop contraignantes, risque d’être un
désavantage face à la concurrence des marchés de capitaux étrangers qui acceptent une
plus grande souplesse au niveau de la présentation des comptes.
Mais la SEC toujours fidèle à ces principes (protéger les investisseurs individuels et à
assurer l’intégrité des opérations financières), a peur d’une trop grande souplesse pour l’accès
aux marchés américain.
Î Du point de vue de l’entreprise, cela engendre des coûts importants car elle doit préparer
plusieurs types d’états financiers pour chacun des pays où elle se trouve implantée ou dans
chacun des pays où elle soulève des fonds. De plus, elle a du mal à évaluer sa réelle
performance.
Î Du point de vue des analystes financiers il est difficile d’évaluer la performance d’une
entreprise implantée dans différents pays et la comptabilité perd sa crédibilité car les résultats
peuvent varier de façon significative selon les standards choisis.
Actuellement on peut donc dire qu’il y a urgence comme le montrent ces statistiques sur
l’évolution des transactions financières dans le monde.
(Pour plus de détails sur la mission de l’IASC, reportez vous à ses statuts ou « Constitution »)
(a) Le Conseil
Il prend les décisions sur les principes comptables et les publie sous forme de
Standards Internationaux de Comptabilité
C’est donc lui qui oriente l’activité de l’IASC en définissant son programme, en
constituant les groupes de travail chargés de l’élaboration des textes. De plus il suit
Il conseille le Conseil sur tous les aspects techniques des projets de l’IASC, sur les
aspects de son programme de travail et sur les points stratégiques.
Il comprend des représentants de divers organismes concernés par l’harmonisation
comptable (Bourses de valeurs, organismes nationaux de normalisation comptable,
organisations intergouvernementales, organismes internationaux de développement…).
Il révise les stratégies du Conseil et contrôle que les besoins de l’IASC sont bien
respectés. Il prépare également un rapport annuel sur l’efficience du Conseil. Il assure le suivi
du travail de l’IASC en s’assurant de la participation et de l’acceptation du travail par la
profession comptable, le monde des affaires, les utilisateurs des données financières . Il gère
et trouve les fonds nécessaires à la réalisation du travail de l’IASC, tout en préservant
l’indépendance de celle-ci. Pour finir il révise le budget et les états financiers de
l’organisation.
Il assure le suivi des informations publiées susceptibles d’être présentées par les
entreprises de façon erronée ou inacceptable sans qu’une autorité y fasse attention. D’autre
part, il développe l’interprétation des IAS pour le conseil.
Créé en 1997, il critique la stratégie de l’IASC en faisant part de ses remarques sur la
structure de l’IASC, sur les procédures d’élaboration des normes, sur les relations avec les
autres belligérants des normes, sur l’implication de l’IASC dans la formation et l’éducation et
enfin sur les sources de financement.
Ce processus d’élaboration a été créé dans le but de permettre à tous les intéressés
(organismes nationaux de normalisation, préparateurs et utilisateurs des états financiers …) de
faire valoir leur point de vue.
Comme nous l’avons vu précédemment, la procédure commence par la nomination
d’un groupe de travail par le Conseil. Sa mission est d’étudier les problèmes soulevés par le
sujet que veut traiter le Conseil et d’élaborer une liste des points à traiter (Point Outline).
Déclaration de principes
Approbation
Exposé sondage
Approbation
(majorité des 2/3)
Commentaires
Projet de norme
Approbation
(majorité des ¾)
Norme
Pour conclure, on peut constater que ce processus d’élaboration des normes est
relativement semblable à celui de l’élaboration des SFAS (ou US GAAP) et tient bien compte
de l’opinion des utilisateurs en leur permettant d’émettre des commentaires.
3. Le cas de la France
Comme nous l’avons vu précédemment, avant l’ère de la globalisation financière, les
informations comptables et financières étaient plutôt destinées à un public national et étaient
régies par des concepts culturels propres aux pays auxquels ils s’appliquaient.
Elle a été créée par le décret du 12 août 1969. Placée auprès du ministre de la Justice mais
dotée de la personnalité morale, cette organisation regroupe les commissaires aux comptes
français pour défendre leurs intérêts matériels et moraux. Elle établit des normes et des
commentaires relatifs à la déontologie ou aux missions des commissaires aux comptes et
diffuse des informations techniques.
Elle s’immisce dans le paysage de la réglementation comptable française à travers son bureau
d’étude qui a notamment pour objet de préciser la difficulté de l’application de certaines
normes comptables et propose des réponses aux questions posées par les commissaires aux
comptes. De plus, la CNCC participe à l’élaboration de la doctrine comptable à travers ses
avis.
La situation d'un dirigeant français face au choix de normes de comptabilité n'est pas
aisée.
Dans un premier temps nous présenterons donc les cadres conceptuels et les principes
comptables des différentes normes. Ensuite nous aborderons le contenu des documents
financiers. Nous terminerons par une application aux comptes de la société Danone.
Dans une deuxième partie nous étudierons les différentes normes internationales IASC
et US GAAP en les comparant avec la quatrième directive européenne. Les directives,
rappelons-le, chapeautent en quelque sorte les modèles comptables de toutes les comptabilités
de l’Union Européenne.
Pour chaque norme nous présenterons l’objectif des états financiers, les principes comptables
et les éléments à présenter dans les états financiers.
L'objectif des états financiers, selon le cadre conceptuel (framework for the preparation and
presentation of financial statements) est de fournir une information sur la situation financière,
la performance et l'évolution de la situation financière de l'entreprise, qui soit utile à une large
gamme d'utilisateurs lorsqu'ils prennent leurs décisions économiques. Ces utilisateurs
comprennent les investisseurs, les salariés, les prêteurs, les fournisseurs et autres créanciers,
les clients, les gouvernements et administrations, le public.
On peut remarquer que les états financiers ne sont pas établis uniquement pour répondre aux
besoins des investisseurs mais aussi pour les autres partenaires de l'entreprise. Néanmoins,
l'IASC considère que les besoins communs à l'ensemble des utilisateurs sont satisfaits par des
états financiers établis conformément aux besoins des investisseurs. Ceux-ci doivent
permettre d'évaluer la capacité de l'entreprise à générer des liquidités, car elle conditionne la
possibilité de payer les salaires, les fournisseurs, de faire face aux annuités d'emprunt et de
distribuer des dividendes.
Elles déterminent l'utilité des informations contenues dans les états financiers, le cadre
conceptuel en distingue quatre :
L'application de ces différents principes a normalement pour effet de donner une image fidèle
aux états financiers.
Dans le cadre conceptuel, l'IASC définit les éléments de base des états financiers et les
conditions nécessaires à leur comptabilisation. Ces définitions portent sur les cinq éléments
suivants : actif, passif, capitaux propres, produits, charges, et constituent la base sur laquelle
s'appuient toutes les normes IASC.
1) Bilan
• les capitaux propres (equity) sont l'intérêt résiduel dans les actifs de
l'entreprise après déduction de tous ses passifs
2) Compte de résultat
Deux conditions cumulatives sont nécessaires pour qu'un élément soit comptabilisé au bilan
ou au compte de résultat :
- la perspective d'un probable accroissement ou d'une probable diminution des
avantages économiques futurs
- le coût ou la valeur de cet élément doit être déterminé avec fiabilité.
L’objectif des états financiers énoncés par le SFAC est développé dans un cadre ou la
comptabilité financière doit donner les informations permettant l’efficience des marchés
(l’information doit être claire et connue de tous) et une allocation optimale des ressources.
Tout les ayants droit ou Stakeholders doivent avoir accès à l’information. Dans ce cadre les
objectifs sont :
• « fournir une information utile aux investisseurs, créanciers et autres
utilisateurs actuels et potentiels, leur permettant d’effectuer des choix
rationnels en matière d’investissements, de crédits et d’autres décisions
similaires.
• Fournir une information qui aide les investisseurs, créanciers et autres
utilisateurs actuels et potentiels d’évaluer le montant, l’échéancier et
l’incertitude des futurs flux nets de trésorerie de l’entreprise concernée.
• Fournir une information sur les ressources économiques de l’entreprise sur
les droits y afférent et sur les effets des transactions, événements et
circonstances qui peuvent affecter ces ressources et ces droits. »
Ces objectifs se concentrent sur la prévision des cash-flows futurs, mais le SFAC va plus loin
en précisant que la comptabilité d’engagement est plus à même qu’une stricte comptabilité de
trésorerie d’ évaluer la capacité de l’entreprise à générer des liquidités.
- L’entité comptable, qui suppose que les activités d’une entreprise sont à distinguer
de celles du propriétaire de la firme. Ceci délimite les frontières de l’information
financière de la firme.
- La continuité de l’information (going concern)
- La périodicité : la vie d’une entreprise est découpée en période d’établissement de
comptes
- L’unité monétaire et l’hypothèse que l’unité monétaire (le dollar américain) reste
stable dans le temps.
Elles sont représentées de façon hiérarchique dans un document SFAC 2, illustré dans le
schéma ci-dessous
Les termes employés ont été définis plus haut (principes des normes IASC), mais le
terme de significativité (materiality) reste à définir. Il énonce qu’un élément d’information est
significatif s’il est probable qu’il influencera les utilisateurs.
Pour conclure, nous pouvons donc constater que ces concepts diffèrent très peu de ceux de
l’IASC.
Au contraire des normes IASC et américaines la quatrième directive ne définit pas de façon
formelle son cadre conceptuel. Elle élève au rang d'objectif fondamental le concept d'image
fidèle. Selon l'article 2, "les comptes annuel doivent donner une image fidèle du patrimoine,
de la situation financière ainsi que des résultats de la société".
Cependant, elle ne précise pas véritablement l'objectif des états financiers, c'est à dire quels
intérêts ils doivent renseigner, les investisseurs, les banquiers, les partenaires de l'entreprise.
Selon l'article 31, l'évaluation des postes figurant dans les comptes annuels se fait suivant les
principes généraux suivants :
• continuité d'exploitation, la société est présumée continuer ses activités
Des dérogations à ces principes peuvent être admises en cas exceptionnel, elles
doivent être motivées dans l'annexe.
Les comptes annuels comprennent le bilan, le compte de profits et pertes ainsi que l'annexe.
La quatrième directive détaille les différents postes des comptes annuels, mais, contrairement
au cadre conceptuel de l'IASC, elle ne définit pas les principaux postes des comptes annuels
tels que l'actif, le passif...
Après avoir exposé la présentation des états financiers selon les différentes normes
internationales, nous étudierons les principales différences de traitement comptable entre les
différentes normes internationales, que nous résumerons dans un tableau récapitulatif.
Le contenu minimum des états financiers aux Etats-Unis est défini par la profession
comptable. Les Comptes annuels présentent donc :
Français Anglais
Bilan Balance Sheet
Compte de Résultat Income Statement
Tableau de variation de trésorerie Statement of cash flow
L’état des mouvements dans les comptes de Statement of Stockholders’ Equity
capitaux propres
L’état des bénéfices Retained Earnings Statements
Les notes annexes à ces documents Note of financial statement
Aucune norme de l’IASC n’a jusqu'à présent défini clairement le contenu et la présentation
des états financiers.
L’IASC a juste défini quels renseignement minimaux devait fournir l’entreprise dans ses états
et ce dans la cinquième norme (IAS 5) adoptée en juillet 1976.
Les états financiers comprennent « le bilan, le compte de résultat, les notes annexes et les
autres états et documents qui sont considérés comme partie intégrante. Ces états sont
indispensables pour, entre autres, procéder à des évaluations et prendre des décisions
financières »
De plus, la norme précise que « les informations nécessaires (pour permettre aux utilisateurs
de se faire une opinion ) vont souvent au delà du minimum requis pour satisfaire aux
exigences de la loi et des autorités administratives »
Nous avons vu que la quatrième directive européenne (CEE 78-660 du 25 juillet 1978)
indique que les comptes annuels doivent « donner une image fidèle du patrimoine, de la
situation financière et des résultats des sociétés soumises »
Elle a donc prévu des schémas de caractère obligatoire pour l’établissement du Bilan, du
Compte de Résultats et un contenu minimum des annexes.
(a) Le Bilan :
Il est généralement déroulé en liste, sous forme verticale (néanmoins il peut être présenté de
façon horizontale comme en France). Il présente les actifs circulants classés par ordre de
liquidité puis les actifs immobilisés. Les dettes à court et à long terme sont présentées
séparément.
Les actifs sont activés en net, c’est à dire déduction faite des amortissements et provisions
Une des différences notables avec le bilan français , outre la présentation , est que l’on active
les biens acquis en crédit-bail et les dettes correspondantes sont portées au passif. De plus les
impôts différés font l’objet d’une mention particulière.
De plus nous pouvons ajouter que dans la rubrique capital sont généralement indiquées
les rubriques suivantes :
• les différentes catégories d’actions
• les actions autorisées en circulation
• les actions rachetées par la société
• les actions non encore émises
Donc aux Etats-Unis, le compte de résultat est généralement présenté sous forme
analytique avant une répartition entre coûts directs et coûts indirects. De plus, les charges sont
réparties entre les différents centres de d’activité des entreprises.
Comme nous l’avons vu précédemment elles sont obligatoires et doivent comporter les
éléments suivants :
Nous avons vu précédemment qu’il n’y pas de présentation type du bilan, du compte de
résultat et des annexes suivant les normes IASC. Mais la norme IAS 5 adoptée en juillet 1976
détaille les renseignements propres au bilan et propres au compte de résultat.
• Valeurs immobilisées
- Immobilisations corporelles
terrains et constructions
matériel et outillage
autres catégories d’immobilisations, convenablement identifiées
amortissements cumulés
- Autres valeurs immobilisées
placements à long terme
créances à long terme
fonds de commerce et de l’industrie
brevets, marques et autres actifs similaires
charges à répartir sur plusieurs exercices
• Actif circulant
- trésorerie
- titres de placement
- valeurs réalisables
- stocks
• Capitaux propres
- capital
- autres fonds propres : prime d’émission, écart de réévaluation, réserves
statutaires ou réglementaires et bénéfices non répartis
(a) Le bilan
« Pour la présentation du bilan, les Etats membres prévoient l’un des deux schémas contenus
dans l’article 9 et 10. Si un Etat membre prévoit les deux schémas, il peut laisser aux sociétés
le choix entre ces deux schémas. » (article 8 de la Quatrième directive du conseil). Comme
dans les autres normes présentées, l’entreprise qui établit ses comptes a le choix entre un bilan
en colonne ou tableau (sous forme de compte) présenté dans l’article 9 de la directive, et un
bilan en forme de liste comme le présente l’article 10.
• Schéma de l’article 9
Actif Passif
A. Capital souscrit non versé A. Capitaux propres
B. Frais d’établissement B. Provisions pour risque et charges
C. Actif immobilisé C. Dettes
D. Actif circulant D. Compte de régularisation
E. Comptes de régularisation E. Bénéfice de l’exercice
F. Perte de l’exercice
• Schéma de l’article 10
A. Capital souscrit non versé
B. Frais d’établissement
E. Comptes de régularisation
(à moins que la législation nationale
ne prévoie l’inscription des comptes
de régularisation au poste DII 6 à
l’actif).
F. Perte de l’exercice
(à moins que la législation nationale
ne prévoie l’inscription au poste A VI
au passif).
B. Frais d’établissement
Tels qu’ils sont définis par la législation nationale et pour autant que celle ci autorise
l’inscription à l’actif. La législation nationale peut également prévoir l’inscription des
frais d’établissement comme premier poste sous « immobilisations incorporelles »
C. Actif immobilisé
I . Immobilisations incorporelles
1. Frais de recherche et de développement ? pour autant que la législation nationale
autorise leur inscription à l’actif
2. Concessions, brevets, licences, marques, ainsi que droits et valeurs similaires, s’ils
ont été :
a) Acquis à titre onéreux sans devoir figurer au poste C13 ;
b) Créés par l’entreprise elle-même, pour autant que la législation nationale autorise
leur inscription à l’actif
3. Fonds de commerce, dans la mesure ou il a été acquis à titre onéreux
4. Acomptes versés
D. Actif circulant
I. Stocks
1. Matière premières et consommables
2. Produits en cours de fabrication
3. Produits finis et marchandises
II. Créances
(le montant des créances dont la durée résiduelle est supérieure à un an doit être
indiqué séparément pour chacun des postes ci-dessous)
1. Créances résultant des ventes et prestations de services
2. Créances sur des entreprises liées
3. Créances sur des entreprises avec lesquelles la société à un lien de participation
4. Autres créances
5. Capital souscrit, appelé mais non versé (à moins que la législation nationale ne
prévoie l’inscription des comptes de régularisation au poste E de l’actif).
6. Comptes de régularisation (à moins que la législation nationale ne prévoie
l’inscription des comptes de régularisation au poste E de l’actif)
E. Comptes de régularisation
(à moins que la législation nationale ne prévoie l’inscription des comptes de
régularisation au poste DII 6 à l’actif).
K. Comptes de régularisation
(à moins que la législation ne prévoie l’inscription des comptes de régularisation aux
postes F9 ou I9)
L. Capitaux propres
I. Capital souscrit
(à moins que la législation nationale ne prévoie l’inscription du capital appelé sous ce
poste. Dans ce cas, les montants du capital souscrit et du capital versé doivent être
mentionnés séparément.)
II. Prime d’émission
III. Réserve de réévaluation
V. Réserves
1. Réserves légale dans la mesure ou la législation nationale impose la constitution
d’une telle réserve
2. Réserve pour actions propres ou parts propres, dans la mesure ou la législation
nationale impose la constitution d’une telle réserve, sans préjudice de l’article 22
paragraphe 1 de la directive 77/91/CEE
3. Réserve statutaires
4. Autres réserves
VI. Résultats reportés
VII. Résultat de l’exercice
(à moins que la législation nationale ne prévoie l’inscription de ce poste aux postes F à
l’actif ou E au passif)
C’est dans l’article 43 que l’on a les informations sur ce qui doit figurer en annexe. De plus
d’autres articles complètent celui-ci en précisant que certaines informations présentées au
bilan et au compte de profits et pertes doivent être développées en annexe si elles ont un poids
significatif.
Informations devant figurer dans l’annexe
• Informations de l’article 43
1. Modes d’évaluation appliqués aux divers postes des comptes annuels, ainsi que les
méthodes de calcul des corrections de valeur (amortissements et provisions)
utilisées. Bases de conversion des éléments exprimés en monnaie étrangère.
2. Informations sur les participations détenues au moins à 20 %
3. Nombre et valeur nominale des actions souscrites au cours de l’exercice
• Autres informations
1. Dérogation aux dispositions de la directive en vue de donner une image fidèle
(article 2)
2. Modification de la forme et de la présentation du bilan et du compte de profit et
pertes (article 3)
3. Adaptation des chiffres de l’exercice précédent en vue d’assurer la comparabilité
en cas de changement de méthode
4. Engagements et sûretés réelles (article 14)
5. Mouvement de l’actif immobilisé, des corrections de valeur de l’actif immobilisé
(article 15)
6. Analyse des comptes de régularisation Actif et Passif (article 18 et 21)
7. Analyse des charges exceptionnelles et produits exceptionnels (article 29à)
8. Indication sur les propositions dans lesquelles les impôts sur le résultat grèvent le
résultat provenant des activités ordinaires et le résultat exceptionnel (article 30)
9. Dérogations aux méthodes d’évaluation (article 31)
10. Traitement du poste « Réserves de réévaluation » (article 33)
11. Commentaires des éléments inscrits au poste « Frais d’établissement » (article 34)
12. Inclusion des frais financiers dans les postes d’actif (article 35)
13. Commentaire sur les éléments inscrits dans les postes « frais de recherche et de
développement » et « Fond commercial » (article 37)
14. Corrections de valeurs exceptionnelles sur éléments de l’actif circulant en
application de la législation fiscale (article 39)
15. Divergences entre évaluation au bilan et évaluation sur la base du prix du marché
connu pour les biens fongibles ou les objets de même catégorie (article 40)
16. Autres provisions pour risques (article 42)
Les concessions, brevets, licences, marques créés par l'entreprise peuvent être
immobilisés selon la législation nationale. Ceux achetés figurent automatiquement en
immobilisation.
Ils peuvent être inscris à l'actif, si la législation nationale autorise leur inscription à
l'actif.
Dans ce cas, ils devront être amortis dans un délai maximal de cinq ans. Tant que les
frais d'établissement n'ont pas été complètement amortis, toute distribution des résultats est
Selon la norme IAS 38, publiée en septembre 1998 (et effective pour les états financiers
couvrant la période commençant en juillet 1999) pour qu'un actif incorporel soit activé il doit
répondre à plusieurs conditions :
- cet actif peut être contrôlé et est clairement distinct du fonds de commerce de
l'entreprise
- il est probable que des avantages économiques futurs liés à cet actif
profiteront à l'entreprise
- le coût de cet actif peut être mesuré de façon fiable
Si un actif ne remplit pas un de ces critères, il sera comptabilisé en charge.
Cette définition s'applique aussi bien aux actifs incorporels créés par l'entreprise
qu'aux actifs incorporels acquis.
Selon cette définition, seuls les concessions, licences, brevets peuvent être
immobilisés.
L'IAS 38 interdit formellement la comptabilisation des marques, du fonds de
commerce en actif incorporel.
Un actif incorporel peut être évalué suivant deux méthodes :
- méthode de référence : au coût historique, en tenant compte des
amortissements et dépréciation
- méthode autorisée : à sa juste valeur en tenant compte des amortissements et
des dépréciations. Cette méthode est permise seulement dans le cas où la juste
valeur peut être déterminée par référence au marché, ce qui est rare pour un
actif incorporel.
Concernant la durée d'amortissement, un actif incorporel est amorti sur l'estimation de
sa durée de vie, n'excédant pas 20 ans à partir du jour d'utilisation, des exceptions sont
permises.
Les frais d'établissement ne répondent pas à la définition des actifs incorporels, ils sont
donc comptabilisés en charge.
(e) Le goodwill
Un goodwill négatif est compensé avec la juste valeur des actifs non monétaires
acquis. Le solde est réintégré de manière systématique aux résultats sur 5 ans ou une durée
supérieure ne pouvant dépasser 20 ans. Il est possible de ne pas pratiquer la compensation
avec la juste valeur des actifs non monétaires.
Des précisions concernant les actifs incorporels sont requises dans l'annexe.
Ils peuvent être inscrits en immobilisations incorporelles, cette notion est plus restrictive que
celle utilisée en France, les frais de premier établissement étant portés en charge.
Comme les brevets, ils font l'objet d'un amortissement.
Selon l'ancienne norme FAS 2, les frais de recherche et développement devaient être
comptabilisés en charge, ils ne pouvaient être immobilisés.
2
Bernheim Y, Option finance n° 552,14/06/99
(d) Le goodwill
(a) Evaluation
(b) Amortissement
La quatrième directive fait référence aux corrections de valeur, ce qui correspond à la fois aux
amortissements et aux provisions. Les mouvements des différents postes de l'actif immobilisé
doivent être indiqués dans le bilan ou dans l'annexe. Les corrections de valeur sont indiquées
soit dans le bilan, en les déduisant de façon distincte du poste concerné, soit dans l'annexe.
Ces corrections de valeur sont calculées suivant la durée d'utilisation du bien dans le cadre
d'un amortissement.
Il n'est fait référence à aucune méthode particulière d'amortissement.
3
Bernheim Y, Option finance n°552, 14/06/99
(a) Evaluation
La norme IAS 16 précise que l'inscription d'une immobilisation à l'actif suppose que :
- les flux financiers futurs attendus liés à l'immobilisation seront probablement
reçus
- le coût de l'immobilisation peut être évalué.
La norme IAS indique sa préférence pour l'évaluation des immobilisations corporelles
au coût historique. Le coût d'une immobilisation corporelle comprend son prix d'achat, y
compris les droits de douane et taxes non remboursables et tous les frais directs pour l'amener
à l'endroit où elle se trouve et la mettre en état de marche.
Les normes IASC autorisent la réévaluation des immobilisations. Une immobilisation
corporelle n'est réévaluée que si la totalité de sa catégorie est réévaluée ou si la sélection des
actifs à réévaluer est faite selon une méthode rationnelle. La contrepartie de cette réévaluation
est inscrite dans les capitaux propres sous le libellé "écarts de réévaluation".
(b) Amortissement
Selon la norme IAS 16,le montant amortissable d'une immobilisation doit être réparti de façon
symétrique sur chaque exercice pendant la durée d'utilisation du bien. La méthode
d'amortissement, constante d'un exercice à l'autre tient compte de l'obsolescence, de l'usure
physique possible et des limites juridiques. Les bases d'évaluation doivent être mentionnées
en annexe.
La méthode d'amortissement n'est pas imposée, elle peut être linéaire ou dégressive. En cas de
réévaluation, l'amortissement porte sur la valeur réévaluée.
Néanmoins, une nouvelle norme, l'IAS sur la dépréciation des actifs 36, concernant le
goodwill, les actifs incorporels, et les matériels et équipement, vient d'être adoptée en juin
1998. Il est institué dans cette norme un test d'usure des actifs pour lesquels une durée de vie
présumée est supérieure à 20 ans.
Selon cette norme, une dépréciation doit être constatée dès lors que la valeur recouvrable d'un
actif (recoverable amount) est inférieure à la valeur comptable (book value), cette
dépréciation se vérifie à chaque exercice. La valeur recouvrable désigne soit la valeur de
revente ou la somme actualisée des flux de trésorerie futurs.
Cette dépréciation sera comptabilisée comme un amortissement, c'est à dire en charge, et la
contrepartie du compte de charge sera la diminution de la valeur figurant au bilan de l'actif
correspondant.
On peut remarquer que cette dépréciation peut être reprise, et reconnue comme produit sous
certaines conditions particulières suivant l'actif concerné.
(a) Evaluation
Les immobilisations sont comptabilisés à leur coût de revient qui comprend notamment :
- le prix d'achat ou le coût de production
- les frais accessoires de préparation à la mise en service de l'immobilisation
- les intérêts payés pendant la période où l'immobilisation n'est pas encore en
activité.
Les immobilisations corporelles sont évaluées au coût historique.
Les méthodes de réévaluation sont interdites.
(b) Amortissement
Les titres ayant le caractère d'immobilisation figurent à l'actif dans la rubrique immobilisation
financière.
Ils sont évalués selon les critères retenus pour les immobilisations financières, c'est à dire au
prix d'acquisition, lequel comprend le prix d'achat et les frais accessoires. Une correction de
valeur peut être pratiquée si leur valeur à la date de clôture du bilan est inférieure à la valeur
figurant dans le bilan.
Dans l'actif circulant figure une rubrique valeurs mobilières comprenant les lignes suivantes :
- parts dans les entreprises liées
- actions propres ou parts propres
- autres valeurs mobilières
Selon la nouvelle norme IAS 39, effective pour les exercices ouverts à partir du 1er janvier
2001, la distinction entre les actifs long terme et les actifs court terme pour déterminer leur
évaluation ne tient plus.
Tous les actifs financiers et les passifs financiers, incluant tous les produits dérivés sont
évalués initialement au coût d'acquisition, qui constitue la juste valeur au moment de
l'acquisition. Les coûts de transaction peuvent être inclus dans le coût d'acquisition.
Ensuite, à chaque fin d'exercice, ils sont réévalués à la juste valeur, valeur de marché, sauf
certains qui pourront être évalués au coût d'acquisition, diminué des éventuels amortissements
de capital (amortised cost). Ces exceptions sont :
L'IAS 39 prévoit aussi pour tous les actifs financiers, quel que soit leur mode
d'évaluation, la comptabilisation d'une dépréciation lorsque la valeur recouvrable est
inférieure à la valeur comptable.
Les placements courants, pouvant être vendus et définis comme de la trésorerie, sont
comptabilisés à leur coût d'achat( prix d'achat auquel sont ajoutés les frais accessoires). Ils
sont évalués à leur juste valeur.
Les gains et pertes non réalisés sont inclus dans le résultat, le calcul se fait globalement.
Les placements détenus à long terme ou jusqu'à leur échéance sont évalués au coût
d'acquisition et dépréciés si nécessaire.
Les titres de placement sont évalués à leur juste valeur. Les gains et pertes non réalisés sont
inclus dans les capitaux propres.
D'autre part, une nouvelle norme concernant la comptabilisation des instruments financiers et
les opérations de couverture a été adoptée en juin 1998 et effective à partir des exercices
commençant après juin 1999. D'après cette norme, le SFAS 133, les instruments financiers,
qu'ils figurent à l'actif ou au passif, doivent être mesurés à leur juste valeur. Suivant la
catégorie, à laquelle appartient l'instrument financier, les gains ou profits retirés de cette
opération seront comptabilisés différemment.
- Instrument destiné à couvrir le risque de variation de la valeur d'un actif ou
d'un passif ou un d'engagement financier de la firme
- Instrument destiné à couvrir le risque de variation des cash flows d'un contrat
à terme
- Instrument destiné à couvrir la variation d'une devise étrangère
Les éléments de stock doivent être évalués au coût d'acquisition (prix d'achat auquel sont
rajoutés les frais accessoires) ou au coût de revient.
Le coût de revient s'obtient en ajoutant au prix d'acquisition des matières premières et
consommables, les coûts directement imputables au produit considéré. Une fraction des coûts
qui ne sont pas directement imputables peut même être rajoutée au coût de revient dans la
mesure où ces coûts concernent la période de fabrication.
Les méthodes d'évaluation utilisables sont celles basées sur :
- le prix moyen pondéré
- la méthode du premier entré - premier sorti (FIFO)
- méthode du dernier entré - premier sorti (LIFO)
- ou toute méthode analogue
L'évaluation des stocks doit se faire article par article ou par catégorie d'articles.
Les modes d'évaluation ainsi que les méthodes de calcul doivent figurer en annexe.
Toute information significative concernant les stocks et en cours de fabrication doit être
mentionnée.
Les stocks figurant au bilan doivent être évalués à leur coût ou à leur valeur réalisable nette si
celle-ci est inférieure.
Le coût des éléments en stock comprend les coûts d'acquisition et de transformation ainsi que
l'ensemble des charges encourues pour amener ceux-ci dans le lieu et l'état où ils se trouvent.
Les coûts de transformation incluent les charges directement liées aux unités produites ainsi
qu'une quote part des frais indirects de production. L'incorporation des charges fixes
indirectes doit être fondée sur la capacité normale de production de l'entreprise, c'est-à-dire
selon la méthode de l'imputation rationnelle des charges fixes.
La valeur réalisable nette est égale au prix de vente estimé réalisable dans des conditions
commerciales normales, diminué des coûts d'achèvement et de commercialisation.
Lors de leur sortie, les stocks qui ne sont pas ordinairement fongibles ou qui sont affectés à
des projets spécifiques doivent être évalués selon la formule "d'identification des lots"
Les autres sont évalués soit par la méthode du :
- premier entré-premier sorti (FIFO), méthode de référence
- dernier entré-premier sorti (LIFO), traitement autorisé
Les méthodes d'évaluation doivent figurer en annexe.
Comme nous l'avons vu dans le paragraphe précédent, les stocks sont comptabilisés de la
même manière dans les normes américaines que dans les normes IASC
Pour la sortie d'inventaire, les entreprises ont le choix entre plusieurs méthodes :
- la méthode FIFO
- La méthode LIFO
- la méthode du coût moyen pondéré
- d'autres méthodes
La méthode la plus fréquente est la méthode FIFO
Dans la quatrième directive, il n'est fait aucune allusion aux immobilisations faisant l'objet
d'un contrat de crédit bail. Aussi, chaque législation nationale a choisi son mode de
comptabilisation du crédit-bail.
On peut considérer que la définition donnée pour la location financière dans les normes
américaines est plus complète que celle des normes IASC. Par contre, le mode de
comptabilisation du crédit bail selon les normes américaines est identique aux normes IASC.
Un contrat de crédit bail est qualifié de location financière si les conditions suivantes sont
remplies :
- le locataire réalise un achat d'immobilisation, le bailleur effectue une vente
d'immobilisation par crédit-bail
- le locataire prend en charge les frais relatifs à la détention du bien en plus des
frais d'utilisation du bien
- le locataire verse périodiquement au bailleur un loyer : la valeur actuelle des
loyers est supérieure à 90% de la valeur du bien.
La directive prévoit seulement dans la rubrique du bilan "provisions pour risques et charges"
une ligne "provisions pour pensions et obligations similaires". Elle précise également à
L'IAS 19, revisé en janvier 1998, traite de la comptabilisation des engagements des
employeurs en matière de retraite , question capitale dans les pays où les entreprises gèrent
elles-mêmes les régimes de retraite.
Les régimes de retraite sont classés en deux catégories :
- les régimes à cotisation définies, les retraites des bénéficiaires dépendent
uniquement des cotisations versées durant leur vie professionnelle et de la
performance du fonds. L'employeur ne prend aucun engagement quant au
montant des prestations.
- les régimes à prestations définies, les retraites sont déterminées à l'avance, en
général sous la forme d'un pourcentage fixe du salaire au moment du départ à
la retraite, l'employeur, dans ce cas, s'engage à faire en sorte que les
prestations promises puissent être versées.
Quel que soit le régime, L'IAS 19 pose comme principe que les retraites doivent être
comptabilisées en charges durant la période d'activité du salarié et non au moment où elles
sont payées.
Dans ce régime, les engagements de retraite sont périodiquement estimés à l'aide d'une
méthode d'évaluation actuarielle, la méthode rétrospective (la méthode prospective étant
devenue interdite depuis la révision de l'IAS 19), elle ne considère que les services rendus
jusqu'à la date de l'évaluation (et non jusqu'au départ en retraite du salarié). Le taux utilisé est
le taux d'intérêt sur les obligations
Il faut noter que cet IAS s'applique non seulement aux retraites mais aussi à tous les
avantages dont peuvent bénéficier les salariés (indemnités de maladie, de décès, intéressement
aux résultats).
Par simplification, on peut considérer que le traitement des engagements de retraite suivant
les normes américaines ressemble au traitement des engagements de retraite selon la norme
révisée IAS 19 de l'IASC, c'est à dire qu'il repose sur des méthodes rétrospectives.
La quatrième directive impose peu d'obligation en matière de comptabilité de l'impôt sur les
bénéfices. Les articles 23 à 26 prévoient qu'au compte de profits et pertes, il est nécessaire de
distinguer :
- les impôts sur le résultat des activités ordinaires
- les impôts sur le résultat exceptionnel.
Mais, elle laisse aux Etats membres la possibilité de grouper l'impôt sur le résultat des
activités ordinaires et exceptionnelles, dans ce cas il doit figurer en annexe les proportions
dans lesquelles l'impôt grève le résultat sur activité ordinaire et extraordinaire.
Par ailleurs, la directive ne prend ni parti pour la méthode de l'impôt exigible, ni pour
celle de l'impôt différé.
Dans la méthode du report d'impôt, les impôts sur les bénéfices sont réputés être une
charge subie par l'entreprise dès lors qu'elle réalise un bénéfice et sont comptabilisés au cours
des mêmes exercices que les produits et charges auxquels ils se rapportent. L'incidence des
différences temporaires est reflétée dans la charge fiscale de l'exercice au compte de résultats
et dans le solde des impôts reportés au bilan.
La charge fiscale doit être calculée selon le principe du report d'impôt. Il en résulte des impôts
différés (à l'actif ou au passif) chaque fois que ce montant ne correspond pas aux impôts
effectivement exigibles.
Selon la norme IAS 12 révisée en 1996, les impôts différés proviennent des différences
temporaires, c'est-à-dire :
- de l'écart entre la valeur comptable et la valeur fiscale d'un actif ou d'une
dette
- des pertes fiscales reportables sur les exercices suivants
Les différences temporaires sont imposables ou déductibles selon qu'elles provoquent une
hausse ou une baisse du résultat fiscal lorsque la valeur comptable de l'actif ou de la dette
correspondant sera recouvrée ou éteinte.
Sauf exception, toute différence temporaire imposable justifie la comptabilisation d'un passif
d'impôts différés. Par contre, les différences temporaires déductibles ne donnent lieu à la
constatation d'un actif d'impôts différés que si les bénéfices fiscaux futurs semblent suffisants
pour permettre l'utilisation du crédit d'impôt qu'elles représentent.
Les impôts différés sont obligatoirement calculés par la méthode du report variable, le solde
d'impôts différés est ajusté chaque année en fonction de la fiscalité (l'option pour la méthode
du report fixe n'existe plus).
On peut considérer que le traitement de l'imposition différée selon les normes FASB ne
diffère pas du traitement vu selon les normes IASC.
Comme dans les normes IASC, l'impôt différé est appliqué à l'ensemble des différences
temporaires, active ou passive et quelles que soient leur source (reports déficitaires,
différences temporelles...). Ces impôts différés sont considérés comme de véritables créances
ou dettes et sont traités comme tels au bilan.
Les normes FAS apportent une précision par rapport aux normes IASC, les impositions
différées actives doivent être constatées dès lors que leur réalisation est plus "probable
qu'improbable", ce caractère doit être fondé sur l'existence d'éléments probants à la clôture de
l'exercice.
Ces impôts différés sont calculés selon le principe du report variable.
Frais d'établissement
Activation autorisée Pas d'activation (cf définition actif incorporel) Frais de premier établissement
Amortissement sur 5 ans maximum et en charge, les autres activés
conditions à respecter
Réévaluation des immobilisations Réévaluation des immobilisations autorisée Réévaluation des immobilisations
autorisée sous condition interdite
Test d'usure pour les actifs d'une durée de vie
supérieure à 20 ans
Les placements
Les placements à long terme Actifs et passifs financiers non destinés à être comme IAS
Immobilisation financière vendus : évaluation au coût d'acquisition
Evaluation au coût d'acquisition Actifs et passifs financiers destinés à être
Correction de valeur peut être appliquée vendus : évaluation à valeur de marché
si valeur à date de clôture inférieure à Gains et pertes non réalisés figurent dans
valeur du bilan capitaux propres
Les placements à court terme
Actif circulant
Evaluation au prix d'acquisition
Les stocks
Evaluation au coût d'achat ou au coût de Evaluation à la valeur réalisable nette ou au comme IAS
revient coût de revient si inférieur aucune méthode imposée
Aucune imposition de méthode Méthode autorisée FIFO, LIFO, identification
d'évaluation des stocks des lots pour stocks non fongibles
Les locations financières
Aucune disposition particulière Evaluation selon méthode rétrospective des comme IAS
engagements de retraite mais aussi des
autres avantages conférés au salarié
L'imposition différée
Méthodes autorisées : impôt exigible, Méthode du report variable Méthode du report variable
impôt différé
Dans ce dernier paragraphe, nous illustrerons les différences de traitement comptable entre les
différentes normes. Nous avons choisi une société française cotée à la bourse de New-York :
la société Danone. Il est en effet difficile de trouver une société française qui publie ses
comptes selon les normes américaines et selon les normes internationales (IAS), puisque seule
la publication de ses comptes aux normes américaines ouvre l'accès au marché financier
américain. Aujourd'hui, les normes internationales ne permettent pas encore, sans
retraitement, l'accès à ce marché. La société Danone nous a ainsi envoyé ses comptes annuels
selon les normes françaises mais aussi les comptes 20 F demandés par la bourse américaine,
ces comptes sont aussi disponibles sur Internet.
Les comptes 20 F reprennent les comptes de Danone selon les normes françaises et expliquent
les différents retraitements effectués afin qu'ils soient conformes aux normes US GAAP.
Nous nous sommes ainsi appuyés sur les différents retraitements présentés pour établir les
comptes selon les normes américaines.
Ainsi dans cette partie, nous présenterons d'abord les comptes dans les différentes normes
puis nous expliquerons les différences de traitement suivant les différentes normes.
Dans ce paragraphe, nous avons pris pour hypothèse que les comptes de Danone établis selon
les normes françaises étaient conformes, sur le fond et sur la forme, à la quatrième directive,
celle-ci , rappelons-le, permet l'utilisation de différentes options.
Euros (millions)
1998
Euros (millions)
1998
Stocks 903.6
Clients et comptes rattachés 1 720.7
Autres comptes débiteurs 721.4
Prêts à moins d'un an 143.3
Valeurs mobilières de placement 522.9
Disponibilités 371.5
Nous avons présenté les comptes de Danone selon les normes américaines en s'appuyant sur
les retraitements de concordance entre les normes américaines et françaises présentés dans les
comptes 20 F, l'impact de ces retraitements sur les différents postes des comptes n'étant pas
détaillé, nous avons émis quelques hypothèses, expliquées plus tard.
De plus, il faut remarquer que certains retraitements que nous avons présentés précédemment
n'étaient pas en vigueur en 1998.
Assets
Inventories 903,6
Trade accounts and notes receivable 1 720,7
Other accounts receivable and prepaid expenses (6) 637,4
Short-term loans (5) 248,3
Marketable securities 522,9
Cash and cash equivalents 371,5
Comme les normes IAS ne recommandent pas une présentation particulière, nous avons repris
la présentation des comptes selon les normes américaines. Par ailleurs, nous avons effectué les
retraitements par rapport aux normes américaines, voisines des normes IAS.
Pour simplifier, nous avons ignoré l'incidence des impôts sur ces retraitements.
Assets
Inventories 903,6
Trade accounts and notes receivable 1 720,7
Other accounts receivable and prepaid expenses 721,4
Short-term loans 143,3
Marketable securities 522,9
Cash and cash equivalents 371,5
Là encore, nous nous sommes appuyées sur les retraitements de concordance entre les normes
françaises et américaines présentés dans les comptes 20 F.
Pour chaque thème, nous expliquerons son interprétation selon les différentes normes et son
incidence sur les comptes. Nous verrons certains retraitements particuliers aux comptes de
Danone qui n'ont pas été traités dans les paragraphe B.
Le poste des immobilisations incorporelles est le poste sur lequel les différentes normes
divergent le plus. C'est le seul poste, où il demeure encore d'importantes différences
d'interprétation entre les normes américaines et les normes IAS.
Tout d'abord il faut rappeler, que l'écart de première consolidation constaté à l'occasion d'une
prise de participation (différence entre le prix d'acquisition et la quote-part de capitaux
propres retraités de la société à la date de l'acquisition) est généralement affecté aux postes
appropriés du bilan consolidé, y compris aux marques pour les sociétés intégrées,
conformément aux recommandations des organismes comptables français. La partie résiduelle
non affectée, y compris les éléments incorporels qui ne peuvent être évalués de façon
suffisamment précise, est portée à la rubrique "Goodwill" à l'actif du bilan consolidé.
Selon les normes françaises, l'affectation de l'écart de première consolidation aux marques
concerne uniquement les marques acquises, de valeur importante et durable, soutenues par de
la publicité. Ces marques ne font pas l'objet d'amortissement.
Les marques sont considérées comme des actifs incorporels. Comme tout actif incorporel,
elles doivent être amorties sur une période ne pouvant excéder 40 ans (maintenant ramenée à
20 ans)
Incidence sur les comptes (1)
Il faut tenir compte de l'amortissement dans le compte de résultat pour 45 millions
d'euros, amortissement de l'année.
Comme nous l'avons vu précédemment dans la définition donnée par l'IASC des actifs
incorporels (III C 1 b), les marques ne sont pas considérées comme des actifs incorporels.
⇒ Incidence sur les comptes
Les marques ne figurent plus au bilan, en contrepartie il faut diminuer les réserves d'autant,
c'est-à-dire de 1444.7 millions d'euros.
Les frais de recherche et développement ont été passés en charge. Selon la quatrième
directive, ils peuvent être activés mais dans ce cas il faut remplir des conditions précises
énoncées précédemment (III C 1 b).
Selon l'ancienne législation, les frais de recherche et développement étaient passés en charge
et ne pouvaient être activés, maintenant ils pourront être maintenus à l'actif.
Il faut distinguer les frais de développement, qui peuvent être activés des frais de recherche
qui sont obligatoirement passés en charge. Ne pouvant faire cette distinction sur les comptes
de Danone, nous n'avons pas tenu compte du retraitement.
(3) Le goodwill
Ici il ne s'agit pas d'un retraitement sur le goodwill, mais plus exactement sur la conversion
des comptes en monnaies étrangères.
Le goodwill relatif à une prise de participation dans une société étrangère est converti dans les
comptes consolidés au taux historique.
La conversion des comptes consolidés d'une société filiale étrangère dépend du degré
d'autonomie que la société mère a avec sa filiale.
Si la filiale est un établissement d'exploitation de la société consolidante, la conversion des
comptes est identique aux comptes annuels, les éléments monétaires sont convertis au taux de
clôture, les éléments non monétaires au taux historique
Si, au contraire, la filiale est indépendante de la société mère, les comptes sont convertis au
taux de clôture.
Pour simplifier, nous avons émis l'hypothèse que les filiales étaient des sociétés
indépendantes, le retraitement est donc identique aux normes américaines.
Les immobilisations incorporelles sont amorties selon leur durée de vie économique, dans la
limite de 40 ans.
Les normes américaines se sont pour une fois alignées sur les normes internationales qui
prévoyaient d'amortir les immobilisations incorporelles dans la limite de 20ans
La quatrième directive ,ainsi que les normes françaises , permettent la réévaluation des actifs.
Ici, le groupe Danone n'a semble-t-il pas utilisé cette possibilité, afin d'ajuster au mieux ses
comptes aux normes américaines
Les engagements de retraite du groupe au titre des régimes de retraite à prestations définies et
des indemnités de départ à la retraite sont déterminés en appliquant une méthode actuarielle
prospective tenant compte des conditions économiques propres à chaque pays.
En ce qui concerne les stocks options, ils n'ont aucune influence sur les comptes français, la
comptabilité française n'ayant pas prévu de mesures.
Les engagements de retraite au titre des régime de retraite à prestations définies peuvent être
déterminés par une méthode prospective, la méthode rétrospective est le traitement de
référence.
Les normes américaines ont prévu la comptabilisation des stocks options, ces instruments
entrent dans la catégorie des engagements de retraite. La remise, mesurée à la date du contrat,
est considérée comme une compensation pour le salarié.
Les stocks options sont pris en compte dans les engagements de retraite. On peut seulement
remarquer que l'IAS interdit les méthodes prospectives et préfère les méthodes rétrospectives.
d) Le retraitement du crédit-bail
Le retraitement effectué par le groupe Danone est conforme aux normes américaines.
e) Les placements
La quatrième directive a donné peu de précision sur l'évaluation des placements à court terme.
Le groupe Danone les évalue au coût de revient ou prix du marché, si ce dernier est inférieur.
Par contre, le gain ou le produit latent sur ces produits n'est pas comptabilisé, seule la perte ou
le gain effectif est comptabilisé dans le compte de résultat.
Selon les normes américaines, les pertes ou gains probables sur les titres disponibles à la
vente, doivent figurer au compte de résultat sous la rubrique "other comprehensive income".
Par ailleurs ces titres sont évalués à la valeur de marché.
Selon les normes de l'IASC, les actifs financiers destinés à être vendus doivent être évalués à
la valeur de marché. L'IAS propose deux méthodes de comptabilisation des profits ou pertes
latentes. Le retraitement des normes américaines est conforme au retraitement proposé par les
normes IAS.
La quatrième directive n'a pas donné de précision sur la comptabilisation des instruments
financiers, ces instruments étaient peu répandus lors de la mise en application de la quatrième
directive. Il faut donc se référer à la législation nationale.
L'évaluation des actifs et passifs servant de couverture est liée à celle de l'instrument couvert.
Tout gain ou toute perte sur un instrument de couverture doit être comptabilisé en même
temps que la perte ou le gain sur la position couverte.
f) L'imposition différée
La quatrième directive n'a imposé aucune méthode d'évaluation de l'imposition, elle autorise
aussi bien le choix de la méthode du report fixe que celle du report variable.
Les impôts différés du groupe Danone sont déterminés selon la méthode du report variable sur
la base des conditions d'imposition connues à la fin de l'exercice, sur toutes les différences
entre les valeurs comptables et fiscales des actifs et des passifs, à l'exception toutefois des
goodwills, des marques majeures, indissociables des sociétés elles-mêmes, et donc non
cessibles séparément, constatées en affectation des écarts de consolidation des sociétés
acquises, ainsi que des réserves non distribuées des sociétés mises en équivalence.
On peut considérer que le retraitement effectué dans les normes américaines est compatible au
modèle IAS.
A l’issue de cette deuxième partie, nous constatons qu’il existe peu de différences entre les
normes IASC et US GAAP.
Leur cadre conceptuel et les principes comptables sont voisins, leurs normes s’alignent entre
elles. La seule différence véritable qui demeure entre ces deux modèles concerne le traitement
des immobilisations incorporelles.
Parallèlement en étudiant de près ces modèles, nous remarquons les insuffisances de la
directive européenne et nous comprenons mieux pourquoi elle n’a pas pesé dans le processus
d’harmonisation internationale.
En effet son modèle comptable n’est pas assez élaboré et est en quelque sorte trop «laxiste »,
en permettant aux législations nationales le choix parmi un jeu d’options. Ce modèle
comptable ne permettrait pas de garantir l’information financière nécessaire aux investisseurs.
Ainsi au travers de cet exposé, nous avons présenté les deux véritables acteurs de
l'harmonisation internationale, chacun représentant un bloc économique et donc politique
important : L'IASC, quasi-représentant de l'Union Européenne, et le FASB, représentant des
Etats Unis. A partir de l'étude de leurs normes, nous avons remarqué qu'il n'existait pas de
différences fondamentales entre ces deux modèles comptables. D'ailleurs, le comité technique
de L'IOSCO se réunira en mai 2000 afin de finir l'homologation des normes IASC afin
qu'elles soient reconnues sur le plan international, sans modification.
En fait, tout comme Jean François Serval, dans un article des Echos 4, nous pouvons nous
interroger sur l'utilité de l'IASC, étant donné que le modèle comptable prôné ressemble aux
normes américaines avec quelques adaptations. En effet, d'après lui, les besoins de l'économie
en matière de langage comptable sont au nombre de trois :
• disposer d'un langage simple, facile à apprendre, afin que son usage se
répande le plus largement possible
• un langage suffisamment élaboré pour qu'il traduise le plus grand nombre
de situations existantes et qui puisse assurer la sécurité de tous les agents
économiques.
• un langage qui doit être peu coûteux à mettre en œuvre parce que déjà issu
d'une base déjà connue des professionnels.
Or à ce jour, les normes IASC ne répondent pas à tous ces critères : Elles ne couvrent
pas un champ de situations aussi large que les normes US GAAP et la littérature qui les
entoure. De plus, il serait plus économique d'ajouter les normes GAAP qui sont connues et
reconnues par les intervenants des marchés financiers et surtout par tous les experts
comptables formés aux USA.
Dans ces conditions, selon lui, "il est clair que les systèmes de droit et les structures
sociales sont trop différentes entre certaines zones économiques pour que des normes
comptables, même universelles, puissent donner lieu à application semblable et ne pas subir
des tutelles et des juges une censure différente, de nature à faire valoir les intérêts que les uns
et les autres ont à défendre dans l'environnement où ils sont placés. Le véritable enjeu des
législateurs et des organismes normalisateurs est d'opter pour le système de droit qu'ils
considéreront le meilleur pour les entreprises et de moderniser les normes comptables et le
droit financier pour qu'ils apparaissent l'un et l'autre protecteurs pour l'épargnant et efficaces
et non dangereux pour l'entreprise"2
L'harmonisation internationale est donc plus un enjeu politique, un enjeu de pouvoir
entre deux blocs puissants, plutôt qu'un véritable enjeu économique.
4
Serval Jean François, Les Echos, 18/02/1998
Allemagne :
« La Buba s’interroge sur la rentabilité des firmes allemandes », Bénédicte De Peretti, Les
Echos, 20/10/1997
Peut-on comparer les rentabilité du capital entre RFA, France et Etats-Unis : au vu des
chiffres bruts il semble que la rentabilité des entreprises américaines est nettement plus
élevée. En fait cela diverge en raison d’une structure du capital différente suivant les pays et
surtout les méthodes de bilan choisie. En effet les provisions sur retraites en Allemagne gonfle
le total bilan et par conséquence baisse le ratio des fonds propres. De même on amortie sur
une période beaucoup plus courte en Allemagne.
« Europe : l’harmonisation des comptes sociaux reste à faire » , Estelle Leroy, La tribune des
marchés, 9/04/1997.
a) Chaque pays a tendances à avoir sa propre interprétation des directives européenne. Il en
résulte que la comparaison bilantielle entre pays est risquée. Les entreprises qui consolident
font elles les retraitements nécessaires mais ce n’est pas le cas de toutes.
Les différences sont aussi juridiques car suivant les pays les documents et obligations à
publier sont différentes
b) Les différences entre les doctrines comptables résultent souvent de traditions culturelles
très anciennes (évaluation des actifs, des immobilisations, des stocks ou des
amortissements). Par exemple pour les provisions, la quatrième directive propose 62
options possibles. En Allemagne, le bilan perd de sa signification en raison de l’influences
des règles fiscales « L’adoption de normes comptables type IASC ne résoudra pas qu’en
partie ce problème de lecture de comptes. Elle n’est envisageable que sur des comptes
consolidés. Or on ne peut nier l’influence considérable du régime fiscale propre à chaque
pays » (Dominique Thouvenin, associé E&Y Audit).
Traitement des immobilisations par les règles françaises, Américaine et IASC : comment
réduire les divergences ?
différence essentielle = durée d’amortissement des écarts d’acquisitions, goodwill et des
FDC.
Ex : EU permet 40 ans contre 20 ans pour l’IASCÎ peut-être à la base du référentiel
américain plutôt que IASC pour certains groupes car ceci représentes en général plus de 16 %
du total bilan d’une entreprise.
« Les sénateurs adoptent le projet de loi comptable en première lecture », P.H, Les Echos
L’article 6 relatif à l’utilisation des normes internationales à été modifié par les sénateurs :
« les sociétés qui peuvent se dispenser d’appliquer les règles comptables nationales sont celles
dont les titres sont admis aux négociations sur un marché réglementé de la Communauté
européenne et sont négociés sur un marché financier étranger ».
Il ne sera donc pas forcément nécessaire d’être coté à NY pour recourir aux règles comptables
américaines (US Gaap) telles qu’établies par le FASB.
La COB est un des plus anciens régulateurs boursiers dans la monde après La SEC.
Pour Michel Prada et l4OICV « Le processus d’harmonisation des normes développé par
l’IASC est la solution au déficit normatif actuel. Nous devons aussi collaborer davantage avec
les régulateurs bancaires, membre du comité de Bâle, pour mieux maîtriser le risque
systémique.
Les cabinets d’audit n’utilise pas les même normes ni les mêmes vérifications : bilan de cette
mésentente qui résiste aux efforts d’harmonisation mis en œuvre par Bruxelles
• Obstacles à la bonne compréhension de comptes dans l’UE :
Allemagne : rapport audit comprend une partie publique de quelques lignes codifiées.
L’opinion d’Audit est réservée aux banques et administrateurs.
Italie : publication d’un compte rendu de plusieurs pages au terme duquel il certifie ou refuse
les comptes, sans pouvoir émettre de réserves.
« Bruxelles veut des normes plus adaptées au marché mondial », Marc Paoloni, La Tribune,
15/11/95
Bruxelles veut aider les entreprises européennes à lever des capitaux sur les marchés
étrangers.Î harmonisation internationale des normes comptables .
• Pour l’instant une entreprise euro qui veut obtenir une inscription à la cote boursière
américaine. Elle doit publier des comptes dans les deux normes Î surcoût et confusion
possible des investisseurs.Î les entreprises risque de plus en plus de se tourner vers les
normes US Gaap
• La stratégie proposée par B n’est pas une remise en cause des directive européennes, ni des
directives sectorielles banques et assurances car celles-ci facilitent la comparaison intra
CEE.Î solution = participer à l’IASC pour « s’assurer que les normes IAS déjà en vigueur
- et adoptées dans le monde par plusieurs entreprises- sont conformes aux directives CEE
et que les normes IAS encore à définir soient compatibles avec la législation européenne.
Complicité de l’OICV et IASC dans cette tâche : à l’époque 105 membres et programme de
travail sur 5 ans devant finir en 1999
• IASC prépare :
- harmonisation de la présentation des comptes annuels et des états financiers intermédiaires
(16 référentiels comptables parmi les plus importants devrait être unifiés), car certains pays
n’appliquent pas certaines normes en gestation.
Ex : valorisation des actifs et instruments financiers : l’IASC semble s’orienter vers une
comptabilisation à la valeur de marché (comme les américains), ce qui oblige à enregistrer
chaque année la dépréciation ou l’appréciation des actifsÎ la France et l’Allemagne ne sont
guère enthousiastes
DAIMLER BENZ :
voir article sur les immobilisations incorporelles
«Daimler-Benz dévoile un déficit d’exploitation colossal », d’après AFP
DB dévoile son résultat opérationnel interne (hors entrée financières). Jusqu'à présent le
groupe ne dévoilé que son résultat net. Perte de 5,4 Mds Marks.
C’est la vente sur le marché américain de 3,2% de son capital qui à nécessité cette nouvelle
présentation. Selon les normes Allemandes de comptabilité son résultat est de + 180 Mios
Dm. Selon les normes américaines, le trou final est de 2 Mds DM.
« Le bizutage comptable d’un allemand à New York », Bruna Basini, Le Nouvel Economiste,
25/02/94
Pour accepter une cotation dans leur pays, les Américains demandent : une communication
régulière d’infos financières à la SEC et surtout l’adoption de leurs règles comptables.
• Daimler, BASF, Hoechst, Siemens, Volkswagen, Bayer essayaient de faire plier la COB
pour accéder à ces marchés avec leurs propres normes comptables. Mais la SEC juge que
seul les Gaap sont aptes à protéger efficacement les souscripteurs américains. Pas les
normes allemandes qui font passer les intérêts des actionnaires au second plan derrière les
créanciers et les salariés.
Pour Reuter (dir de Daimler) «Les normes américaines sont beaucoup plus transparentes
que les nôtres, et elles permettent de présenter l’état financier réel d’une entreprise »
• Le résultat passe de + 570 Mios Frf à -3,2 Mds FrF. Cela tient au jeu des provisions qui
en Allemagne permet de lisser le résultat (par provisions en cas de profits et réintégration
en cas de pertes)
• Les instance d’EC (IASC ou IOSCO) ont regretté le chois de l’allemand : « L’accord
intervenu entre Daimler Benz et la SEC risque de laisser entendre que l’industrie
européenne est sceptique sur le succès des normes d’harmonisation » déclarée la FEE
(Fédération des EC Européens).
« La France va aligner ses comptes nationaux aux normes internationales », Claude Fouquet,
Les Echos, 13 février 1999
Les actifs incorporels et écart acquisition seront présumés avoir une durée de vie <=10
ans, jamais supérieure à 20 ans (règle ancienne amortissement sur une durée de 40ans écart
acquisition et actif incorporel), alignement normes américaines sur les normes IASC
« Peut-on aujourd'hui publier ses comptes aux normes internationales ? » Yves Bernheim,
associé Mazars et Guérard, Option finance, 13 septembre 1999
Est-ce que les entreprises françaises peuvent publier leurs comptes aux normes
internationales?
Exemples de divergence entre normes IASC et normes françaises
« Avis d'expert. L'option pour un référentiel comptable international par les entreprises
françaises », Etude réalisée par Yves Bernheim, associé, Mazars et Guérard - CLI (Crédit
Lyonnais), novembre 1998
Article a pour objet de présenter et commenter le texte de loi 98-261 (loi du 6 avril
1988, cf article Peut-on aujourd'hui publier ses comptes aux normes internationales) Y
Bernheim-13/09/99 Option Finance) texte instaurant possibilité aux sociétés françaises cotées
d'utiliser pour établir et publier leurs comptes consolidés un référentiel comptable
international (pas encore mise en application) et instituant une véritable instance normative la
création du CRC (Comité de la Réglementation Comptable .
Etat des lieux sur les pratiques comptables utilisées par les groupes français. Article sur
la diversités des normes comptables utilisées par les groupes français, ce qui conduit à de
difficiles comparaisons .
Comparaison de résultat d'entreprise française évaluée aux normes américaines et
françaises : exemple
« La norme comptable internationale sur la dépréciation des actifs durcie », Jean Philippe
Lacour, La tribune des marchés, 7 mai 1998
Articles sur les nouvelles normes IASC dépréciation des actifs et cessation d'activité
I - IASC :
Pour pouvoir s'y retrouver dans le site qui est très complet, regarder le plan du site :
II - IFAC
III - OCDE :
III - FASB
IV - AICPA
V - CNC
- 7ème directive
le site du Cerefia