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La Justice Militaire

au
Mali
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PLAN
Historique
* Sous les 1ère et 2ème Républiques
* Sous la 3ème République

Les Structures de la Justice Militaire


* La Direction de la Justice Militaire
* Les Tribunaux Militaires

Plan d’action, Evaluation et Perspectives


* Plan d’action
* Evaluation
* Perspectives
Conclusion

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I- Historique
L’histoire de la justice militaire au Mali remonte seulement
de la création de l’armée malienne à l’indépendance.

A - Pendant la période coloniale


Avant 1946 : Dualité des textes et des juridictions :
* Code pénal pour les citoyens français
* Code Pénal Indigène pour les soudanais

1946 : Abrogation du Code Pénal Indigène mais toujours pas de


juridiction militaire

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B - Sous la 1ère République
(entre 1960 et 1968)
1961 : Première Tentative de Codification des
Infractions Militaires,
sous le Général Abdoulaye SOUMARE, CEMGA.
* Sanctions disciplinaires en matière d’accident de circulation;
* Textes répressifs, conduisant au recul du processus d’élaboration
du code de justice militaire.

1965 : * Une Affaire d’espionnage, mettant en cause un sergent et


un Conseiller Militaire Américain révèle la nécessité d’une Justice
Militaire pour préserver le secret militaire.

* Amorce d’un Projet de Code de Justice Militaire par une


commission de huit (08) membres.

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C - Sous la 2ème République
(entre 1968 et 1991)
1969 : L’incident, né d’un jugement en divorce un A/C de gendarmerie et
son épouse, vient renforcer l’idée de création d’une justice militaire.
NB: Le sous-officier, mécontent de se voir débouté de sa demande
par la présidente du tribunal, se révolte à la barre et s’exprime en
ces termes:
“Je la répudie Madame la Présidente. Puisque c’est vous qui
l’avez mariée, eh bien elle ira se coucher derrière vous ce soir. Si
elle me rejoint au domicile, je vais l’égorger…”.
La présidente du tribunal décerne aussitôt contre lui un mandat
qu’elle retire par la suite pour échapper au lynchage des militaires
qui emplissaient la salle d’audience.

1978 : Le Coup d’Etat manqué de Kissima Doukouré (Ministre de la


Défense et autres) donne un coup d’accélérateur à la création d’une
Justice Militaire.

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En conclusion:
Les premiers textes ont vu le jour sous la 2ème République à savoir:

1981 : Loi N 81 - 49/AN-RM du 27 Mars 1981 Portant Code de Justice


Militaire

1983 : Loi N 83 - 87/AN-RM du 15 Décembre 1983 Portant


création du Cadre et Fixation du Personnel de la Justice
Militaire

1984 : Loi N 84 - 48 /AN-RM du 05 Mars 1984 Portant Code


de Justice Militaire et Chambre de Jugement

Décret N 264 / PG-RM du 19 Octobre 1984 Fixant Modalités


d’Application des Lois sur la Justice Militaire

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D - Sous la 3ème République
(De 1991 à nos jours)
1991 : Avènement de la démocratie au Mali
* Anarchie et incivisme généralisés au sein de la société

* Désordre au sein des forces armées et de sécurité


conduisant à la naissance de la Coordination des sous-
officiers et hommes du rang qui évoque des abus d’autorité
de la part de la hiérarchie militaire et revendique des droits
pour les hommes (jusqu’en 1995)

* Volonté gouvernementale se traduisant par des réformes


institutionnelles et structurelles en vue de bâtir une société
nouvelle et une armée républicaine

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En conclusion :
Les actes déterminants dans la mise en oeuvre de la justice
militaire, depuis l’avènement de la démocratie au Mali sont:

1995 : Loi N 95-039 Portant Création du Cadre du Personnel de la


Justice Militaire

Loi N 95-042/AN-RM du 20 Avril 1995 Portant Code de


Justice Militaire

2000 : Décret N 00-554/P-RM du 02 Novembre 2000 Portant


Création de la Direction de la Justice Militaire

Loi N 07 – 062 du 13 Décembre 2007 portant ratification


de l’Ordonnance N 07- 029/P-RM du 18 Juillet 2007 (article
1er) portant création de la Direction de la Justice Militaire

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II-Les Structures de la Justice
Militaire
 Institution pénale spécialisée, compétente pour connaître les infractions
spécifiquement militaires ou des infractions de droit commun commises par
les militaires et leurs complices, la justice militaire au Mali est organisée par
la Loi 95-042/AN-RM du 20 Avril 1995 portant code de justice militaire.

 Le Décret N 00 – 554/P-RM du 02 Novembre 2000 portant Création de


la Direction de la Justice Militaire, trace le schéma organisationnel de la JM
qui prévoit :

 La Direction de la Justice Militaire

 Les Tribunaux Militaires

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A - La Direction de la Justice
Militaire
 Création :

 Inspirée de la Loi N 95-042/AN-RM du 20 Avril 1995 portant code de


Justice Militaire, la Direction de la Justice Militaire a été créée par la Loi
N 07 – 062 du 13 Décembre 2007 portant ratification de l’Ordonnance N
07- 029/P-RM du 18 Juillet 2007 portant création de la Direction de la
Justice Militaire.

Missions :

Conformément à l’article 2 de cette loi, la Direction de la Justice Militaire a


pour mission “ d’élaborer et de veiller à la mise en oeuvre des éléments de
la politique nationale en matière de justice militaire.”

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A ce titre, elle est chargée (l’article 2 alinéa 2 de la Loi N 07 – 062 du 13 Décembre 2007) de :

 Planifier et coordonner les activités des juridictions militaires et veiller à


leur bon fonctionnement

 Récruter et gérer le personnel magistrat militaire

 Définir les objectifs à atteindre et préparer les programmes et plans traction

 Procéder à toute recherche ou étude dans le domaine de la justice militaire

 Participer à l’élaboration des mandats et des règles d’engagements des


forces armées dans les domaines humanitaires et de maintien de la paix

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 Organisation et Fonctionnement :
(Décret N 07 – 477 /P-RM du 04 Décembre 2007, fixant l’Organisation et les Modalités de Fonctionnement de la
Direction de la Justice Militaire)

 Le Directeur : (Articles 3 et 4)
* Nommé par Décret pris en Conseil des Ministres, parmi les
officiers généraux ou supérieurs, sur proposition du Ministre chargé de la
Défense
* Planifie, dirige, coordonne et contrôle l’exécution des activités
du service
* Propose les magistrats militaires aux différents postes des
juridictions et ceux devant accompagner les troupes à l’intérieur comme à
l’extérieur du Mali

 Le Directeur Adjoint : (Articles 5)


* Nommé dans les mêmes conditions que le Directeur de la Justice
Militaire qu’il assiste et remplace de plein droit en cas de vacance, d’absence
ou d’empêchement

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La Direction de la Justice Militaire comprend :

 La Division des Juridictions :

Elle est chargée (Articles 7) de :


* Elaborer les textes relatifs à l’organisation et au fonctionnement des
juridictions
* Assister le Directeur dans l’analyse des dossiers et préparer l’ordre
de poursuite qui sera soumis à la signature du Ministre ;
* Mener des études relatives à l’améliorartion du fonctionnement des
juridictions
* Tenir des statistiques relatives aux activités des juridictions
* Evaluer les besoins divers des juridictions

Elle comprend (Articles 8) :


* La Section des Avis et Ordres de Poursuites
* La Section Coordination et Contrôle du fonctionnement des
juridictions
* La Section de la Programmation

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 La Division du Personnel et de l’Administration :
Elle est chargée (Articles 9) de :
* Elaborer les textes relatifs aux statuts des magistrats militaires
* Suivre la carrière des magistrats militaires
* Assurer la gestion des matériels et des fonds mis à la
disposition de la Direction de la Justice Militaire

Elle comprend (Articles 10) :


* La Section du Personnel
* La Section du Matériel
* La Section des Finances

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B- Les Tribunaux Militaires
 Organisation :

(Loi N 95–042/AN-RM du 20 Avril 1995, Portant Code de Justice Militaire)

 La Nature des Juridictions Militaires :

* Les Tribunaux Permanents, les tribunaux non permanents, les Chambres


d’Accusation, la Cour Suprême

 L’Implantation des Juridictions Militaires :

* Un (01) tribunal militaire permanent est institué dans le ressort des


Cours d’Appel (de Bamako, Kayes et Mopti)

* Les Tribunaux Non Permanents (temps de paix et de guerre)

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 Composition :

 Les Structures du Tribunal Militaire (Art 4 du CJM)


* Un ou plusieurs Chambres de Jugements
* Une Chambre d’Accusation
* Un ou plusieurs Cabinets de Juges d’Instruction
* Un Parquet Militaire
 Le Cadre du Personnel de la Justice Militaire :
(Art 1er, 2, 8, 13 et 17 du Décret 96-349/P-RM )
* Les Magistrats de l’Ordre Judiciaire
* Les Officiers Magistrats
* Les Sous-officiers Greffiers
* Les Sous-officiers Commis Greffiers
* Les Sous-officiers Huissiers-Appariteurs
 La Composition du Tribunal Militaire : (Art 5 du CJM)
* Un Président (Magistrat de l’Ordre Judiciaire)
* Quatre Juges Militaires
* Un représentant du Ministère Public
* Un Greffier (Sous-officier)
* Un Huissier-Appariteur (Sous-officiers)

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 Compétence :
 Compétence Ratione Personnae :
* Les officiers, sous-officiers ou militaires du rang en service au Mali ou à
l’étranger
* Les OPJ et APJ militaires pour des infractions commises dans l’exercice
de leur fonction de police judiciaire militaire
* Les militaires réservistes de tout grade, appelés ou rappelés à l’activité
* Les prisonniers de guerre
* Les civils poursuivis pour infraction à la législation pénale militaire
 Compétence Ratione Loci :
Les infractions de droit commun commises :
* Dans les services, les casernes, les quartiers, les dépôts
* A bord d’un navire, un aéronef ou tout autre établissement militaire
* En buvouac ou en stationnement
 Compétence Ratione Materiae :
* Les infractions spécifiquement militaires
* Les infractions commises en période d’état de siège décreté et celles
fixées par la législation régissant cette matière
* L’Infraction la plus grave au cas où l’auteur est parallèlement poursuivi
devant une juridiction de droit commun pour une infraction moins grave

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 La Procédure devant les Juridictions Militaires :
 La Police Judiciaire : (Art 23 à 26 du CJM)
* Les PV d’enquêtes de police judiciaires militaires sont dressés par les
OPJM de la gendarmerie.

 La Poursuite : (Art 32 à 43 du CJM)


* La transmission des PV = > Art 32 du CJM
1) Les PV des OPJM sont adressés au PR près le TM. Celui-ci les
transmet sans délai au Ministre de la Défense qui appécie de l’opportunité des
poursuites.
2) Lorsque le PR près le TPI de 1ère Instance ou le JPCE reçoit des
PV relatifs à des infractions d’ordre militaire, il saisit par voie hiérarchique le
Ministre de la Justice qui les transmet à son tour à son homologue de la
Défense.
* La mise en mouvement de l’action publique :
1) La mise en mouvement de l’action publique appartient au
Ministre de la Défense qui apprécie l’opportunité des poursuites. = > Art 34
du CJM.
2) Toutefois, si l’infraction est dénoncée par un JI, un PR ou un PG
près une CA, le Ministre de la Défense est tenu de donner l’ordre de poursuite.

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 La Procédure devant les Juridictions Militaires, suite
 L’Instruction : (Art 44 à 53 du CJM)
* Le JI ne peut informer qu’en vertu d’un ordre d’informer délivré par le PR
près le TM (la PCPC est irrecevable).

 Le Jugement devant les Tribunaux Militaires : (Art 54 à 76 du CJM)


* Les affaires sont examinées par les juridictions militaires conformément
aux dispositions prévues par le CPP en matières criminelle, correctionnelle et de
simple police.
* Les jugements rendus par les juridictions militaires sont exécutés à la
diligence du PR près le TM concerné qui remplit les formalités préalables
d’établissement selon le cas : de l’extrait d’écrou, de l’extrait du trésor en vue
du recouvrement des amendes et frais de justice, de l’expédition du jugement, du
bulletin n 1 du casier judiciaire du condamné.

 Les Recours : (Art 65, 69, 72, 73, 74, 81 et 82 du CJM)


* Les jugements rendus par les juridictions militaires peuvent être attaquées
par voies d’opposition devant le même TM ou de pourvoi en cassation devant
la section judiciaire de la Cour Suprême. Le Ministre de la Défense, le PR près
le TM, le condamné et la PC (pour exclusivevement les intérêts civils) ont un
délai de 03 jours pour le faire.

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 Les Infractions Militaires :

 Infractions tendant à soustraire l’auteur à ses obligations militaires :


(Art 105 à 126 du CJM)
* Insoumission
* Désertion (à l’intérieur, à l’étranger, en bande armée, à l’ennemi ou en
présence de l’ennemi).
* Provocation à la désertion et recel de déserteur :
* Mutilation volontaire :

 Infractions contre l’honneur et le devoir : (Art 127 à 147 du CJM)


* Capitulation :
* Trahison et complot militaire :
* Pillages :
* Destructions :
* Faux, falsification, détournements :
* Usurpation d’uniformes, de decorations, de signes distinctifs et emblèmes
* Outrage au drapeau ou à l’emblème :
* Incitation à commettre des actes contraires au devoir ou à la discipline

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 Infractions contre la discipline : (Art 148 à 169 du CJM)

* Inssubordination : Revote, rébellion, refus d’obéissance, voies de fait et outrage


envers des supérieurs, violences ou insultes à sentinelle, refus d’un service légalement
dû.
* Abus d’autorité : Voies de fait et outrage à subordonné, abus de droit de
réquisition, constitution illégale d’une juridiction répressive.

 Infractions aux consignes : (Art 171 à 179 du CJM)

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 Les Peines applicables par les Juridictions Militaires :

 Les mêmes peines que les juridictions de droit commun :


(Art 92, 94 et 95 du CJM)
* Les crimes : Sont punis de peine de mort, d’emprisonnement à vie, de 05
à 20 ans d’emprisonnement.
* Les délits : Sont punis de 03 mois à 05 ans d’emprisonnement et
d’amende.
* Les contraventions : Sont punis de 11 à 03 mois d’emprisonnement et
d’amende.

 Les peines militaires de la dégradation ou de la rétrogadation :


(Art 93, 96, 97, 98 et 99 du CJM)
Il pourra être prononcé accessoirement et selon les cas :
* La dégradation
* La rétrogradation

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Schéma d’action, Evaluation,
Perspectives
Shéma d’action
 La réalisation d’infrastructures

 Installation de la Direction de la Justice Militaire et Ouverture du Tribunal


Militaire de Bamako
 Ouverture de Tribunaux Militaires permanents dans les ressorts de chaque
Cour d’Appel
 Prévision de Tribunaux Militaires non permanents ou désignation de
magistrats militaires dans les envois futurs de contingents en missions.

 Le récrutement et la formation du personnel

 Formation initiales et continues de Magistrats Militaires, de Greffiers


Militaires et d’Huissiers-Appariteurs (parler du cycle de formation des
catégories de personnel)
 Détachements de personnels civils et militaires à la DJM
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Evaluation
 Les acquis enrégistrés dans la mise en oeuvre de la JM

 L’adoption de textes de lois (notamment la loi portant CJM et la loi de


création de la DJM qui fonctionne déjà)

 La réalisation d’infrastructures pour abriter la DJM et le Tribunal de


Bamako

 Les difficultés rencontrées dans la mise en œuvre

 Lenteur relative dans la mise en oeuvre

 Les sentiments quelque peu mitigés des justiciables militaires par


rapport à l’indépendance des magistrats militaires vis-à-vis de l’autorité
militaire (d’où des actions de larges information et de sensibilisation
envisagées avant la mise en oeuvre effective).

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Les perspectives
 La restructuration de la justice militaire

 La rélecture des textes régissant la Direction de la Justice Militaire;


La rélecture du Code de Justice Militaire

 La poursuite de la mise en œuvre

 Le démarrage effectif du Tribunal Militaire conformément aux directives


de la hiérarchie
La gestion effisciente du personnel formé
 La proposition de Magistrats de l’ordre Judiciaire pour les postes à
pourvoir au Tribunal Militaire
 La poursuite des formations initiales et continues du personnel

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Conclusion
La justice militaire au Mali, est un instrument spécialisé aussibien
dans la repression des infractions que dans la protection des droits des
militaires.
Complètant l’arsénal juridique existant, elle donne aux justiciables
militaires, l’avantage de voir leurs cas soumis à l’analyse et au
jugement, à la fois de magistrats de l’ordre judiciaire et des magistrats
militaires, mieux imprégnés de leur situation professionnelle.
N’empiètant nullement la compétence des juridictions pénales
ordinaires, la justice militaire s’affirme à son tour dans la repression, la
réeducation et la réhabilitation des militaires et leurs complices civils.
La différence fondammentale entre les Tribunaux Militaires et les
autres juridictions réside principalement dans le fait que l’opportunité de
poursuite relève du Ministre en charge de la Défense ; aussi, faut-il
préciser, les Tribunaux Militaires siègent toujours en formation
collégiale.

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