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Étude en vue d'une installation de diffusion sonore

Espace Mendès France – Poitiers (86)


Salle du Planétarium

Le document qui suit fait la synthèse technique des besoins et des choix de diffusion en vue du
rééquipement en diffusion sonore du Planétarium de l'espace Mendès France de Poitiers. Dans cette
étude nous partirons de prime abord de la singularité de ce lieu tant d'un point de vue géométrique
et acoustique que des attentes de l'équipe qui l'anime et des projets qu'elle envisage d'y développer.
Ensuite nous évoquerons les choix électroacoustiques vers lesquels nous nous sommes orientés
dans un souci de haute fidélité en matière de restitution sonore, de respect des dynamiques
musicales qui y joueront et d'intégration au décor particulier du planétarium.
Enfin nous tenterons d'établir un modus opéranti le plus précis et le plus ouvert possible afin de
fournir à l'utilisateur une vision des possibilités et des contraintes qu'offrent ce design sonore très
particulier.
A ce document seront joints les préconisations d'installation, les synoptiques de câblage ainsi que
la modélisation acoustique de l'installation réalisée à l'aide du logiciel Ease 4.1.

I : Prise en considération du lieu et du projet :

Le planétarium : un hémisphère vecteur de spatialisation, une problématique acoustique


particulière.
L'hémisphère que constitue l'écran du planétarium constitue un élément acoustique aux modes de
fonctionnement très particuliers. En effet, lorsque l'auditeur se trouve au centre de l'audience et de
l'écran l'ensemble des réflexions acoustiques lui parviennent au même moment. Si il devient
simultanément l'orateur, il aura alors une sensation d'écoute étrange de sa propre voix due à la
différence temporelle entre l'oreille interne et l'environnement acoustique. L'effet « doppler » qui en
résulte n'est cependant pas nuisible à l'intelligibilité pour d'autres personnes dans l'auditoire.
Par ailleurs si nous plaçons un orateur près de la sphère et un auditeur diamétralement opposé face à
face, ce dernier va avoir la sensation perturbante d'entendre le message non pas de la source directe
que constitue l'orateur mais lui provenant de derrière, c'est à dire de l'écran avec une sensation de
proximité surprenante. Techniquement, à l'instar de certains couloirs de monastères, l'écran du
planétarium prend le relais sur l'air et le sol. Le phénomène est amplifié par le fait que le sol soit de
nature extrêmement absorbante (moquette et fauteuils). Cependant la scénographie du lieu
détermine nettement un espace scénique et un auditoire et impose par conséquent certaines
contraintes vectorielles pour l'implantation d'un système de diffusion. En effet la directivité des
sources de diffusion devra être très bien contrôlée de façon à augmenter le gain acoustique potentiel
(Gap), augmentant ainsi la marge au larsen lorsque des microphones seront utilisés.

David Rocher Avril 2010


Fig I-a : vue d'ensemble du planétarium

Ci dessous est reproduite la courbe de transmission acoustique des panneaux constituants le dôme
de projection du planétarium. Le logiciel Ease ne fonctionnant que par projection de rayons nous
avons retiré les panneaux situés devant chaque source et appliqué la courbe qui suit directement à
l'enceinte, ce qui du point de vue de la prédiction revient au même. La figure I-a représente donc
l'égalisation « virtuelle » que subit la source. La figure I-b représente le « pré-tuning » appliqué à
l'enceinte pour revenir à une réponse plate et compenser ainsi le masque qu'opère le dôme de
projection ainsi que les différentes perturbations acoustiques que subit l'enceinte.

David Rocher Avril 2010


fig. I-b : valeurs de transmission acoustique des panneaux constituants le dôme de projection fournies par le
constructeur Spitz.

fig. I-b : compensation d'égalisation en fonction de l'absorption du dôme de projection


Les deux corrections en haute fréquence ont pour but d'éliminer les ondes stationnaires créées par les surfaces
grille / écran. La correction en bas du spectre atténue la réflexion du dôme solide à l'arrière de l'enceinte, cette
dernière étant considérée comme omnidirectionnelle en basses fréquences.

David Rocher Avril 2010


II : La volonté musicale : espace et expérimentation.

L'équipe de l'Espace Mendès France a pour volonté de donner à son planétarium la fonction de lieu
de création et diffusion de projets artistiques dans les domaines de la création musicale
contemporaine, musiques électroniques et électroacoustiques. Des sorties d'une carte son multi
canaux aux bouclages électroniques et captations mécaniques en passant par les formations plus
traditionnelles, la multiplicité des formes musicales qui vont être interprétées au planétarium
impose au système de diffusion installé une fidélité accrue dans la restitution des timbres et
dynamiques allant du quasi silence au bruit le plus dense et continu possible. Enfin, la première
fonction du lieu n'étant pour l'instant pas mise de côté, il faudra veiller à une intégration parfaite de
la diffusion ce qui explique le choix d'avoir placé les sources derrière le dôme de projection.

III : Vers une octophonie ou un son tournant / le besoin d'une « troisième dimension » sonore

Les créations qui seront diffusées au planétarium de Poitiers sont diverses tant dans leur nature que
dans leurs besoins techniques. D'une simple source stéréo multi-diffusée à l'octophonie en passant
par le 5.1, le système proposé devra impérativement être polyvalent et se décliner sous la forme
d'une matrice où n'importe laquelle de ses entrées audio pourra être routée vers n'importe quel point
de diffusion. Notre choix s'est naturellement orienté vers le DME 24N Yamaha qui embarque sur le
slot au format mini YDGAI une carte AVY16-ES100 développée par le constructeur Auvitran qui a
pour fonction d'interfacer les entées / sorties de l'appareil sur le réseau Ethersound complet qui relie
la console de mixage (Yamaha LS9 équipée de la même carte) à la matrice jusqu'aux amplificateurs
processés (Nexo NxAmp 4x1 + carte ES104). Ainsi, chaque signal ne franchira qu'un seul étage de
conversion et déconversion (ADDA) sur l'ensemble de la chaîne de traitement de la console aux
amplificateurs.
De plus, la contrainte de l'octophonie pose le problème du point central mono souvent utile dans la
diffusion de ce type d'œuvre et indispensable pour le 5.1. Au lieu d'ajouter une enceinte centrale
dans la couronne, nous avons décidé d'adopter une solution originale et de placer cette source au
sommet du dôme de projection. Bien que pouvant paraître farfelue au premier abord, cette solution
offre plusieurs avantages :
• l'ensemble des auditeurs sont situés quasiment à équidistance de la source, ce qui permet un
écart de pression acoustique minime et un temps d'arrivée du signal identique en tout point
de l'audience. La possibilité d'intervention sur l'effet hass (spatialisation par retard) avec
cette source est donc particulièrement intéressant à exploiter.
• Si la source adopte une directivité conique de 60°, le rapport son direct / son réverbéré sera
particulièrement bon.
• Le point mono (dans le cas du 5.1 notamment) sera « vrai » sur toute l'audience.

David Rocher Avril 2010


IV : Choix électroacoustiques :

A : les sources à directivité constante et l'affranchissement aux réflexions acoustiques


Les sources nommées 1 et 2 sur le synoptique d'implantation ont une double vocation :
• adopter le rôle de source discrète dans l'octophonie et se confondre ainsi avec les autres
sources qui constituent le reste de la couronne de diffusion.
• constituer indépendamment une diffusion stéréo classique.

La deuxième vocation de ces points de diffusion nous imposent des contraintes particulières. En
effet, l'espace scénique étant situé devant ces derniers, ils doivent adopter une directivité verticale
restreinte de façon préserver le gain acoustique potentiel lorsque des microphones seront utilisés sur
scène mais suffisante pour couvrir l'ensemble de l'audience. L'auditoire du planétarium ayant une
inclinaison faible, une enceinte avoisinant les 30° satisfera aux exigences. Une enceinte GéoS830
Nexo répond parfaitement aux contraintes d'ouverture imposées par la scénographie particulière du
planétarium. De plus, cette enceinte utilisant les mêmes transducteurs et le même filtre passif
MF/HF que les autres sources de la couronne, l'accordage en gain et en réponse fréquentielle devrait
être aisé.

Fig IV-a : Spl direct au tiers d'octave centré sur 2500Hz des points de diffusion 1 et 2

David Rocher Avril 2010


B : les sources à directivité variable : linéarité en proximité
Chaque source constituant l'octophonie devra diffuser sur l'ensemble de l'audience et respecter une
atténuation constante dans la partie de l'audience qui lui est diamétralement opposée de façon à ne
pas venir interférer avec la source qui lui est diamétralement opposée. Cette enceinte devra par
ailleurs adopter une couverture horizontale importante en proximité (~120°) pour diffuser sur
l'ensemble des auditeurs et éviter les zones de souffrance et plus réduite au lointain (~80°) pour
s'affranchir au maximum des réflexions acoustiques du dôme de projection.

Fig IV-b : Spl direct au tiers d'octave centré sur 2500Hz du point de diffusion 3

C : la source conique
Comme nous l'avons défini précédemment, le point central situé au sommet du dôme de projection
doit, pour fonctionner de manière optimale, adopter une directivité conique avoisinant les 60°. En
modifiant le guide d'onde d'une PS8 Nexo, nous obtenons la directivité idéale pour cette
application. Le choix de modifier cette enceinte plutôt que de choisir un autre modèle du marché
découle de plusieurs contraintes et apporte plusieurs avantages :
• Cette enceinte pourra être processée et amplifiée par les mêmes NxAmp 4x1 que le reste du
système de diffusion. Il en résulte une économie non négligeable.
• L'enceinte correspond parfaitement aux contraintes de poids et d'encombrement importantes
à cet endroit.
• Les transducteurs grave et aigu ainsi que son filtre passif étant identiques à toutes les autres
enceintes pleine bande du système de diffusion, l'accordage en gain et en réponse
fréquentielle n'en sera que plus aisé.

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Fig IV-c : Spl direct au tiers d'octave centré sur 2500Hz du point de diffusion 9

D : les sub bass à directivité contrôlée : l'hémisphère dans l'hémisphère.


L'un des enjeux majeurs d'une installation réussie se trouve dans le traitement apporté aux infra-
graves. En effet, si cette partie du spectre audio paraît minime par rapport à l'ensemble de la plage
utile (25Hz – 100Hz) son utilisation dans la création contemporaine ne l'est pas. Il est simple de
constater que le recours à cette plage de fréquence est important tant du point de vue de l'énergie
qui y est diffusée que du nombre d'informations qu'un dispositif de reproduction des infra-grave
doit être capable de restituer. De plus, de par les longueurs d'ondes importantes à ces fréquences
(6,8 mètres à 50Hz) peu de solutions s'offrent à nous pour garantir homogénéité en pression
acoustique et en balance tonale sur l'ensemble de l'audience.
Depuis quelques années un grand nombre de constructeurs se sont orientés vers des arrangements
de sub-bass en mode « cardioïde », c'est à dire offrant une atténuation à l'arrière de 12dB en
moyenne par rapport à l'avant de l'enceinte. Le recours aux subs cardioïdes dans le contexte du
planétarium offre de nombreux avantages :
• s'affranchir au maximum de l'environnement et par conséquent repousser la distance
critique.
• Éviter les réflexions des matériaux situés à l'arrière des subs et par conséquent les
interférences entre le point source et le lieu garantissant une meilleure tenue en énergie
(C50) sur ces bandes de fréquences très sensibles.
• Optimiser le couplage diffusion / salle pour éviter les modes propres de cette dernière.

Le CD12 de Nexo offre plusieurs avantages lorsque seul un design cardioïde peut satisfaire aux
exigences pré-citées. Tout d'abord il s'agit d'un sub cardioïde « natif », c'est à dire qu'il adopte ce
mode de propagation de manière intrinsèque, ce qui représente un gain de coût et d'encombrement.
Ensuite il embarque de haut parleurs de 12 pouces, ce qui le rend facilement manipulable par une
seule personne. Enfin par couplage de deux subs identiques, on obtient une surface de membrane
équivalent à deux 18 pouces et par logique ce « petit » sub peut étendre sa réponse jusqu'à 31Hz,
valeur tout à fait satisfaisante compte tenu de la taille du lieu et des programmes qui y seront
diffusés.

David Rocher Avril 2010


Fig IV-d : Spl direct au tiers d'octave centré sur 100Hz du points de diffusion 10

E : Synthèse technique de l'équipement du planétarium.


Ci dessous sont répertoriés les types d'enceintes utilisées dans l'installation, leurs caractéristiques
principales ainsi que le ou les programmes appropriés dans le NxAmp en version 2.52.

Nb. type ID. Bande passante Directivité Presets Load 2.52


7 PS8 3/4/5/6/7/8/9 50/80 Hz - 16Khz 50/100°V x 55°V 193
2 S830 1&2 50/90/130 Hz - 16Khz 80°H x 30°V 313/314/324/325
2 CD12 10 31 Hz - 90/130Hz 180° hémisphérique 313/314/324/325

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V : Etendue du champ des possibles :

A : un système standard L/R sub (S830+CD12)


Évidemment cette configuration est de loin la plus simple de mise en œuvre de toutes les
possibilités évoquées dans ce chapitre. En effet les sources 1 et 2 et le CD12 constituent un système
L/R sub traditionnel. Il nous semblait cependant important que cette possibilité existe car la
programmation du Lieu Multiple est ouverte à des live frontaux. Cependant, le système étant situé
derrière la scène donc derrière les microphones le gain acoustique potentiel dépendra directement
du bon placement des microphones. Nous rappelons comme expliqué dans le chapitre Choix
électroacoustiques / sources à directivité constantes que cette configuration à déterminé le choix des
S830 car leur ouverture verticale est optimisée pour ne couvrir que l'audience et que par conséquent
il faudra veiller attentivement leur de leur exploitation à les angler le plus précisément possible afin
d'approcher aux mieux les prédictions de Ease. Enfin les dimensions du planétarium étant petites,
les musiciens ne devraient pas être gênés par le décalage temporel entre le son acoustique et/ou
leurs retours et la diffusion.

B : une octophonie complète


Les huit sources situées tout autour du dôme de projection (PS8 et S805) étant disposées de manière
parfaitement symétrique, de sensibilité et de bande passante équivalentes, nous pouvons considérer
qu'elles constituent un système octo-phonique parfait.

C : un système 5.1
En utilisant les sources 1et 2 pour le système L/R, la source 9 pour le système C, les sources 7 et 8
pour le système RL/RR et les CD12 pour le grave nous reconstituons une quasi-écoute 5.1 qui ne
diffèrera de la norme que par l'emplacement du point C habituellement situé a hauteur identique du
système L/R. Par «effet hass» (spatialisation par retard temporel il semble tout à fait possible de
synchroniser ce point à l'identique d'un bus centre d'un 5.1 traditionnel.

D : un champ sonore en relief : la source sonore au sommet de la sphère


La source conique située au sommet du dôme de projection, au delà de constituer le bus central d'un
système 5.1 a pour principal objectif d'apporter un outil de spatialisation verticale dans les projets
de multi-diffusion. Son ouverture de 60° coniques réduit au maximum les écarts de pression
acoustique sur l'ensemble de l'audience et l'affranchit des réflexions acoustiques du dôme de
projection, elle est par conséquent «l'outil d'intelligibilité» par excellence du système de diffusion
du planétarium : une voix parlée peut donc être diffusée dans cette seule source.

David Rocher Avril 2010


VI : les matrices ouvertes et leurs possibilités :

L'installation décrite ci dessus devra pouvoir passer d'une configuration à l'autre instantanément et
simplement. C'est pourquoi le recours à un système matriciel est indispensable de façon à ce que
chaque entrée puisse être routée dans n'importe quel point de diffusion. Ci dessous sont représentées
successivement la vue globale du traitement mis en œuvre pour gérer la diffusion du planétarium
puis l'interface de commande dédiée à l'utilisateur.

Fig. VI-a : vue globale du traitement et routage des signaux effectué par le DME 24N Yamaha.

David Rocher Avril 2010


Fig. VI-b : interface de patch. Les différentes zones correspondent aux points de diffusion et où chaque source
peut être assignée.

VII : Conclusion

De la simple stéréo avec renfort de grave au 9.1 le système proposé laisse à l'utilisateur la
possibilité du choix de l'acheminement de n'importe quelle source dans n'importe quel poit de
diffusion ou de grouper ces derniers le cas échéant. L'appropriation d'un tel système passe avant
tout par une écoute attentive et la réussite d'une diffusion par le choix des sources et de leur
« fonction ».
Dans le cas d'une multi-diffusion l'utilisateur devra veiller particulièrement à la pertinence de ses
choix sur une majorité de l'audience car la position de mixage (souvent au centre) reste subjective et
le ressenti ne peut être le même partout.
Dans le cas d'un renfort acoustique le choix et le positionnement des microphones reste déterminant
pour la réussite de ce type d'installation, le système L/R étant positionné derrière la scène.

Ne présupposer de rien et essayer différentes configurations restent encore bien souvent le meilleur
moyen de réussir une diffusion au planétarium.

David Rocher Avril 2010

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