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18/10/2016 REPUBLIQUE FRANCAISE AU NOM DU PEUPLE FRANCAIS: ARRET N° 16/881 Ngo: 10104725 COUR D’APPEL DE TOULOUSE 3éme chambre gr Feige out (ies “ i Sepa ARRET DU DIX HUIT OCTOBRE DEUX MILLE SEIZE APPELANTS Madame Chantal BEER-DEMANDER (Chantal BEER-DEMANDER 32 avenue Lamartine Ham MARTY a 31100 Toulouse AUisSanceS AERIENNES. DE Monsieur Stéphane BORRAS ica UMN SyNDICALEsouAReS fue de TAspIn HAUTE GARONN 31100 Toulouse Syndieat FSU Madame Myriam MARTIN co 30 chemin Mal Clavel 31500 Toulouse Association COLLECTIF CONTRE LES NUISSANCES AERIENNES DE L’AGGLOMERATION TOULOUSAINE 32 avenue Lamartine 31100 Toulouse ‘Syndicat UNION SYNDICALE SOLIDAIRES DE HAUTE GARONNE 52 rue Jacques Babinet BP 22351 31023 Toulouse cedex 1 mdicat FSU 52 rue Jacques Babinet 31100 Toulouse Représentés par Me Romain SINTES de la SELARL RS AVOCAT, avocat postulant au barreau de TOULOUSE et par Me Christophe LEGUEVAQUES de la SELARL Christophe LEGUEVAQUES avocat plaidant au barreau de PARIS. INTIME SAAEROPORT TOULOUSE BLAGNAC prise en la personne de son jage ‘SA AEROPORT TOULOUSE BLAGNAC. représentant légal domicilié en cette qualité au CONFIRMATION assignée a jou jour fixe fe 28.9.2016 & personne habilitée Batiment la Passerelle 31700 BLAGNAC Représentée par Me Bemard DE LAMY, avocat postulant au barreau Grosse délivrée de TOULOUSE et par Me Michel DUBLANCHE avocat plaidant au le barreau de TOULOUSE a COMPOSITION DE LA COUR En application des dispositions des articles 786 et 907 du Code de procédure civile, l'affaire a 66 débattue le 10 Octobre 2016, en audience pula, les avocats ne s'y étant pas opposés, devant C. BELIERES, chargée du rapport. Ce magistrat a rendu compte des plaidoiries dans le délibéré de la Cour, composée de c BELIERES, président BEAUCLAIR, conseiller 8. BENON, Greffier, lors des débats : M.L. DUFLOS nseiller ARRET - CONTRADICTOIRE - prononcé publiquement par mise a disposition au greffe aprés avis aux parties signé par C. BELIERES, président, et par M.L. DUFLOS, greffier de chambre Exposé des faits et procédure Par ordonnances sur requéte en date du 28 juin 2016 et 5 juillet 2016 signifies le 18 juillet 2016 le président du tribunal de grande instance de Toulouse a autorisé Mme Chantal Beer-Demander, M. Stéphane Borras, Mme Myriam Martin, association Collectif contre les nuisances aériennes de Tagglomération toulousaine, 'union syndicale solidaires de Haute- Garonne, la FSU 31 4 mandater un huissier de justice pour assister & Yassemblée générale de la Sa Aéroport Toulouse Blagnac convoquée pour |e 28 juin 2046 ou, en cas de report, pour assister & toute autre assembiée postérieure qui serait appelée a examiner son ordre dujour, afin d'enregistrer et de retranscrire 'intégralité des débats, se faire remettre copie de tous les documents légaux remis, échangés ou évoqués et notamment le pacte d'actionnaires, dresser un procas-verbal des opérations effectuées, les documents et éléments recus par huissier étant séquestrés jusqu’a ce qu'il en soit décidé autrement apres un débat contradictoire en référé et pouvant tre communiqués 4 leur evocat afin de préparer le référé, a charge pour lui sous les sanctions du secret professionnel de ne pas les communiquer a des tiers tant que le juge des référés n‘aura pas statué sur leur sort Par actes d'huissier des 25 et 26 aodt 2016 cette société a fait assigner ces requérants devant le président de cette juridiction statuant comme en matiére de référé en rétractation de ces deux ordonnances. Par ordonnance du 20 septembre 2016 ce magistrat a - rétracté les ordonnances des 29 juin 2016 et 5 juillet 2016 ayant autorisé la communication de tous documents @ débattre selon ordre du jour d'une assemblée générale qui devait se tenir mais qui ne s'est pas encore réunie ~ dit que les bénéficiaires de ces requétes, tiers & la société, n’ont pas vocation a connaitre par quelque moyen que ce soit la teneur des débats qui se tiennentdans les assemblées générales pour lesquelles 'autorisation leur a 6t6 donnée non contradictoirement et ce, quel que puissent étre les modalités de transcription - dit qu’aucun élément ne vient justifier la demande de communication de piéces au soutien d'une instance a venir - dit que la Sa ATB n’a pas a satisfaire a la sommation interpellative du 18 juillet 2016 qui lui a été délivrée par les bénéficiaires des ordonnances rétractées pour obtenir une copie du pacte d’actionnaires -dit que du point de vue du droit civil et commercial le pacte d’actionnaire en discussion n‘a pas étre révélé - dit n'y avoir lieu & application de article 700 du code de procédure civile 2nd - enjoint aux appelants de payer les dépens. Par acte du 22 septembre 2016, dont la régularité et la recevabilité ne sont pas contestées, Mme Beer-Demander, M. Borras, Mme Martin, association Collectif contre les nuisances aériennes de ragglomération toulousaine, I'union syndicale solidaires de Haute-Garonne, la FSU 31 ont interjeté appel général de cette décision. Par ordonnance du 28 septembre 2016 le premier président a autorisé les appelants a assigner a jour fixe pour l'audience du 10 octobre 2016 et assignation a été délivrée le 29 septembre 2016. ens. arties Mme Beer-Demander, M. Borras, Mme Martin, Collectif contre nuisances aériennes de | toulousaine, 'union syndicale solidaires de Haute-Garonne, la FSU 31 demandent dans leurs conclusions du 29 septembre 2016 de 71 pages auxquelles il convient de se reporter pour plus de précisions de Vu les articles 31, 100, 145, 493 et 812 du code de procédure civile Vu les atticles L 211-3 et R'211-3 du code de l'organisation judiciaire Vu les articles L 2132-5, L 3133-1, L 4143-1 et L 5211-5 du code général des collectivités territoriales -confirmer 'ordonnance en ce qu'elle @ reconnu la compétence du président du tribunal de commerce et rejeté les exceptions de litispendance et de connexité -l'annuler et la réformer pour le surplus - dire quils disposent de motifs légitimes établir la preuve de faits dont pourrait dépendre la solution d'un litige éventuel = dire que les mesures d'instruction sollicitées sont Iégalement admissibles, étant précisé que le secret des affaires, le supposer étabii, n'est pas un obstacle légitime a l'exécution des mesures sollicitées ~confirmer les mesures ordonnées dans les ordonnances du 28 juin 2016 et 5 juillet 2016 en ce qu’elles ont commis un huissier de justice avec pour ion d'enregistrer et de retranscrire lintégralité des débats de lassembiée générale de la Sa ATB en date du 28 juin 2010 a 15 h 30 ou de toute assemblée générale ultérieure en cas d’annulation, report ou prorogation de ladite assembiée - prendre copies de ou se faire communiquer par tout détenteur tous les documents et éléments légaux remis, échangés ou évoqués au cours de Yassemblée générale et notamment le pacte d'actionnaire - dresser un procés-verbal des opérations effectuées - ordonner que les documents récupérés par huissier soient séquestrés jusqu’a ce quill en soit décidé autrement aprés un débat contradictoire organisé en référé - dire quil en sera référé au président du tribunal de grande instance de Toulouse en cas de difficultés mais seulement aprés exécution de Vordonnance et que les éléments et documents pourront étre communiqués & Me Leguevaques afin de préparer le référé devant statuer sur leur sort a charge pour lui, sous les sanctions du secret professionnel de ne pas les communiquer a des tiers tant que le juge des référés n’aura pas statué sur leur sort En tout état de cause, - condamner la Sa ATB au paiement de la somme de 8.000 € sur le fondement de larticle 700 du code de procédure civile et & supporter les 3/1 entiers frais et dépens. lls exposent que fa Sa ATB est une société anonyme dont le capital social est réparti entre la société Casil Europe (49,99 %), "Etat (10,01 %), la chambre de commerce et diindustrie de Toulouse (25 %), Toulouse Métropole (5 %) le conseil départemental de la Haute Garonne (5 %) la région Occitanie (5 %), la société Casii Europe ayant acquis sa participation auprés de I'Etat qui était majoritaire dans une société commerciale, de sorte que l'on est en présence d’une privatisation au sens de l'ordonnance du 20 aott 2014, lis indiquent avoir agi devantlla juridiction administrative afin d'obtenir lanullité de plusieurs actes émanant d’autorités administratives ayant abouti cette décision de privatisation, sans que nila société Casi! Europe nila Sa ATB ne soient parties & ces procédures. lls affirment que le nouvel actionnaire chinois et Etat sont liés par un pacte d’actionnaires dont le contenu vient remettre en question les équilibres politiques au sein de la société car, méme si I'Etat garde sa participation résiduelle de 10,01 % dans le capital de la Sa ATB de telle sorte que les acteurs publics conservent en apparence la majorité de controle de Vassemblée générale, le pacte prévoit plusieurs dispositions assurant le contréle de la société par l'actionnaire majoritaire chinois au détriment de Vintérét général, analyse qui repose sur un document publié dans la presse (Médiapart) dont il est impossible de déterminer si c’est la version finale du pacte ou celui qui a été signé. lls expliquent vouloir rechercher la nullité de ce pacte d’actionnaires dans une procédure future devant le tribunal compétent en raison de la violation de plusieurs dispositions d'ordre public et poursuivre en nullité les délibérations adoptées en exécution dudit pacte en raison de l'abus de majorité ainsi constaté, ce qui suppose qu’en leur qualité de contribuables locaux ils soient autorisés par le tribunal administratif a se substituer a l'une ou l'autre des collectivités locales actionnaires, de sorte qu'il est essentlel de connaitre les positions réelles de chaque collectivité au cours des débats en assemblée et qu’en fonction des informations ainsi obtenues ils seront en mesure de demander la substitution de l'une ou l'autre. lls précisent avoir obtenu de la commission d’accés aux documents administratifs (Cada) une décision ordonnantla communication de différents documents dont le pacte d’actionnaires, sous réserve de l'occultation de certaines mentions et données, mais s’étre heurtés au refus de Etat de respecter cet avis, ce qui fait l'objet d'une procédure en cours devant la juridiction administrative qui sera appelée a statuer bien au-dela de la communication du pacte d’actionnaire, de sorte que les observations du premier juge sur un éyentuel “détournement de procédure” sont particuliérement malvenues. lls soutiennent que le secret des affaires ne fait pas objet d'une protection particuliére en droit francais et n’est pas de nature a priver le juge des référés des pouvoirs conférés par article 145 du code de procédure civile dés lors qu'il constate que les mesures qu'il ordonne procédent d'un motif légitime et sont nécessaires a la protection des droits de la partie qui lesa sollicitées, alors qu'un tiers a la société peut valablement assister a une assemblée générale, méme s'il ne peut étre appelé a exprimer son opinion dans les votes, seuls les actionnaires ayant voix délibérative. lis indiquent que, ne pouvant obtenir l'accord unanime des actionnaires pour étre présents a l'assemblée, ils ont recours & une autorisation judiciaire. 41 lis soulignent que l'affaire de l'aéroport de Toulouse Blagnac s'insére dans un contexte international marqué, dans lequel des sociétés situées dans des paradis fiscaux interviennent, ol deux acteurs majeurs ont eu maille a partir avec la justice de leur pays et ot il existe des interrogations sur la légitimité des décisions de la commission des participations et des transferts (CPT) , autorité administrative indépendante chargée par la loi de remetire un avis au ministre de ’économie avant quiil n'arréte son choix du candidat repreneur. lis ajoutent que toute action commerciale passe par action en substitution des collectivités locales, en vertu des articles L 2132-5 et L 5211- 5, L 3133-1 et L 4143-1 du code général des collectivités locales, afin de pouvoir agir comme siils étaient actionnaires avec les mémes droits et obligations pour exercer, & leur risques et périls, toute action en justice, ce qui leur donne qualité et intérét agir dans le cadre de l'article 145 du code de procédure civile; ils admettent que le juge judiciaire ne peut apprécier le bien fondé de la requéte en substitution qui sera examinée par le juge administratif mais soulignent qu'llpeut, en revanche, apprécierle sérieux des procédures envisagées par eux et vérifier 'adéquation entre les mesures sollicitées et les procédures potentielles. lis considérent, cet égard, que le pacte d’actionnaires organise une Véritable coercition du vote, un abandon de souveraineté, ce qui peut constituer devant la juridiction administrative une violation du principe de Vindisponibilité des compétences car la privatisation envisagée par le gouvernement se traduit, en réalité, par une nationalisation de la Sa ATB au profit d'un état souverain étranger. lis estiment que leur action éventuelle devant la juridiction civile ou commerciale n’est pas manifestement vouée a l'échec, en raison de'llicéité de toute convention de vote a moins qu'elle ne repose sur un engagement éclairé des actionnaires signataires, lesquels doivent avoir connaissance des résolutions soumises a leur vote. iis rappellent qu'un pacte d'actionnaires ne doit porter atteinte ni a ordre public sociétaire ni étre contraire a l'intérét social, ni étre constitutif d'une fraude alors quiil contient, en l'espéce, plusieurs dispositions a Févidence nulles, telles (clause 10) une durée déterminée qui tend vers la perpétuité en raison de la longueur de la période initiale de douze ans et de sa reconduction tacite pour dix ans, des articles 2.1.2 et 2.1.3 combinés qui figent la composition du conseil de surveillance rendant impossible toute modification statutaire, un engagement de recherche d'une position ‘commune qui prive I'Etat de tout pouvoir décisionnel pour de nombreuses décisions, la liste de celles qualifiges d'importantes visées a larticle 4 étant si extensive qu'elle doit étre regardée comme opérant abandon général et permanent de 'Etat exercer son droit de vote, une stipulation (article 2.2.2.) toumée vers la seule exécution d'un projet industriel résultant de l'cffre du consortium. lls en déduisent que les conditions d'application de l'article 145 du code de procédure civile sont bien réunies puisqu'ls sont intéressés a fenter une nouvelle action judiciaire, distincte de celle déja entamée et justifient d'un intérét légitime conserver ou & faire établir la preuve de faits de nature a influencer la solution d'un litige éventuel. lis expliquent quills entendent poursuivre devant les juridictions compétentes, notamment en exercant le droit de substitution dans les droits des actionnaires publics prévus par les artioles L 2132-5, L 3133-1, L 4143-1 et L 5211-5 du code général des collectivités territoriales, la nullté du pacte d'actionnaires de sorte que la mesure sollicitée vise a établir existence et st la consistance du pacte d'actionnaires, & démontrer que les votes de la société ont été pris en exécution de ce pacte d'actionnaires, & mettre en exergue le caractére abusif de certaines délibérations pouvant donner prise une demande en nullité. lis affirment que l'existence d'une procédure en cours devant les juridictions administratives ne fait pas obstacle a la mesure sollicitée comme n’opposant pas les mémes parties, ni la Sa ATB ni Casil Europe n’étant présentes, car devant elles ce sont les actes administratifs qui sont soumis au contréle du juge et non le comportement des hommes, que dans le cadre d'une future procédure au fond ils ont la volonté de rechercher la nullité d'un pacte d'actionnaires en ce qu'll modifie substantiellement 'équilibre des forces a lintérieur de la Sa ATB, le lien entre la nécessité de prendre connaissance du pacte d’actionnaires et la future procédure étant une évidence car on ne peut critiquer utilement un pacte si on ne peut ni apporter la preuve de son existence ni analyser chaque mot de son contenu avant tout procés. lis soulignent que la désignation d'un huissier est une mesure légalement admissible, et proportionnée qui organise le respect du principe du contradictoire tout en leur permettant d'obtenir les éléments de preuve utiles a la manifestation de la verité. La Sa ATB sollicite dans ses conclusions du 7 octobre 2015 de - confirmer en son dispositif 'ordonnance du 20 septembre 2016 - rétracter celles 29 juin et 5 Juillet 2016, - débouter les appelants de 'intégralité de leurs demandes - statuer ce que de droit sur les dispositions de larticle 700 du code de procédure civile a son bénéfice = condamner les appelants aux dépens. Elle indique ne pas critiquer devant la cour les dispositions de Tordonnance relatives a la compétence du tribunal de grande instance. Elle maintient son exception de litispendance ou de connexité dés lors que l'objectif réel du présent contentieux vise & obtenir d'un tiers le communication d'un acte de droit privé concemant la ou les deux personnes morales citées devant le tribunal administratif, que le président de cette juridiction leur a refusé et estime quill y a atteinte a la séparation des pouvoirs carl est demandé au juge des référés une mesure d’instruction qui porte a titre exclusif sur un litige dont la connaissance au fond n’appartient manifestement pas l'ordre des juridictions judiciaires. Elle soutient que les appeiants ne justifient d'aucun intérét a agir dés lors qu'un tiers n’est recevable & attaquer au fond devant le tribunal compétent une décision d'une assemblée générale d'une société que s'il démontre qu'elle lui cause un préjudice personnel et direct etn’'a aucun droit, au nom de l'intérét général ou de ordre public, a saisir un tribunal civil ou de commerce pour plaider par procuration. Elle souligne que les actionnaires eux-mémes ne peuvent assigner qu’au nom de l'intérét social de la société et s'ils établissent que la décision viole celui-ci ou objet social et que l'action en abus de majorité est réservé Ala minorité de l'actionnariat et & elle seule ; elle fait remarquer, au surplus, que le pacte d’actionnaires n'est pas une décision prise par elle-méme mais une convention propre aux deux actionnaires signataires. Elle ajoute que critiquer 'économie politique générale du pacte au motif que Etat renonce & exercer ses prérogatives d'actionnaires et a contréler le devenir de la société et se résout 8 devenir “Ye supplétif dun 6/11 actionnaire représentant en réalité un Etat souverain étranger’ peut relever de la compétence du juge de 'excés de pouvoir mais certainement pas d'un référé judiciaire. Elle note qu’analyser certains contenus du pacte en une convention de vote interdite ne repose sur aucun fondement de texte. Elle rappelle que les pouvoirs du juge des référés sont restreints aux litiges dont la compétence appartient sur le fond aux tribunaux civils et estime que les appelants ne démontrent pas en quoi sa personne morale ou ses actionnaires pourraient étre l'objet d'un proces civil relevant de la seule compétence du tribunal de grande instance de Toulouse, condition premisre et déterminante de l'appréciation et de la recevabilité du motif Iégitime au sens de l'article 145 du code de procédure civile, alors que le droit des sociétés commerciales, seul applicable, limite le droit d'information et de communication des actionnaires eux-mémes, tant dans le temps, en régissantles époques au cours desquelles une demande peut tre formulée, que la liste des documents concemés. Elle prétend qu'un tiers étranger a une société commerciale de droit privé ne peut exiger d'assister aux débats des assemblées générales des actionnaires de celle-ci, le droit positif et notamment les articles L 225-113, 114, 115, 117, 118, 121 du code de commerce, réglementant les conditions de convocation des seuls actionnaires aux assemblées générales ainsi que les articles R 225-95, R 225-106, R 225-89 et 5 régissant les termes des feuilles de présence, le libellé des procés-verbaux et la définition de leur droit d'information et article R 225-110 nele permettanten aucune circonstance, autre que assistance ponctuelle d'un ou de plusieurs actionnaires par un officier ministériel ou un conseil lors de telle assemblée générale et pour un motif propre aux droits attachés aux actions quills détiennent et dont ils justifient, ou bien Finvitation par la société seule et si les actionnaires ne s'y opposent pas dans un but consultatif et non participatif et sur un élément spécifique de 'ordre du jour ou encore une décision du tribunal de commerce mais a la demande d'un actionnaire ou d'un administrateur judiciaire. Elle rappelle que c'est 'objet méme d'un pacte d'actionnaires de régir les rapports futurs des actionnaires concemés, tant dans la definition générale de la politique industrielle de lentreprise, que des clauses de cession ou sorties ultérieures, les seules conditions respecter relevant de obligation de ne pas porter atteinte a objet ou lintérét social, aux droits et la protection des autres actionnaires minoritaires, et a la licéité et que le secret des affaires est protégé par la directive 2016/943 adoptée le 14 avril 2016 par le parlement européen publiée au JO du 8-06-16. Elle fait valoir que les appelants ne sauraient se substituer au procureur de la république, seul titulaire du pouvoir de décider de Fopportunité d'une poursuite éventuelle ou de décider de toute éventuelle information judiciaire ni usurper une procédure de substitution prévue parle code des collectivités territoriales dont ils n’ont pas préalablement usé & Végard des entités publiques actionnaires, lesquelles doivent étre mises en demeure avant de saisir le tribunal administratif pour obtenir lautorisation requise. Motifs de la décision Lademande de rétractation d’une ordonnance surrequéte rendue sur le fondement de l'article 145 du code de procédure civile ne tendant qu’au rétablissement du principe de la contradiction, le juge de {a rétractation qui connait une telle demande doit apprécier lexistence du motif légitime & 71 ordonner la mesure probatoire au jour du dépét de la requéte initiale, la lumire des éléments de preuve a 'appui de la requéte et de ceux produits ultérieurement devant lui. article 561 du méme code donne au juge d'appel le pouvoir de connaitre de lentier litige, dans tous ses éléments de fait et de droit. I convient, tout d'abord, de souligner qu'aucune des parties ne Gritique devant la cour les dispositions de lordonnance entreprise relatives la compétence de la juridiction judiciaire. En vertu de larticle 145 du code de procédure civile une mesure instruction peut étre ordonnée, a la demande de tout intéressé, sill existe un motif légitime d’établir avant tout procés la preuve de faits dont pourrait dépendre la solution d'un litige. Le demande des appelants est recevable méme si, au jour de la saisine parrequéte du président du tribunal de grande instance de Toulouse, une juridiction du fond était déja saisie soit en lespace la juridiction administrative. En effet, existence de cette procédure n’est pas de nature a faire obstacle & la demande de référé “A futur” dés lors que la mesure est sollicitée en vue d'un procés distinct de celui déja engagée par eux. Les instances au fond en cours ont un objet différent et opposent des: personnes différentes, la Sa ATB n'y étant pas partie. L'action devant le conseil d'Etat tend, au vu du mémeire en réplique versé aux débats, & = annulation de plusieurs actes administratits : * avis de la commission des participations et des transferts rendus fin novembre ‘mais non publié révélé par fe Ministre de 'économie dans son interview a la Dépéche du Midi, * le refus de communiquer avis de la commission en date du 11 décembre 2014 * la décision explicite faisant grief résultant du communiqué de presse du 4 décembre 2014, *Farrété Nor FCPA 1509044 A du 15 avril 2015 fixant les modalités de transfert au secteur privé d'une participation détenue par 'Etat au capital de la société Aéroport Toulouse-Blagnac * Fautorisation du ministre chargé de l'économie de l'industrie ot du numérique recueilie le 7 avril 2015 (piéce non communiquée mais révélée parlerrétdu 15avril 2015) - fannulation par voie de conséquence de tous actes et décisions attachés a cette décision et notamment lacte de cession signé par M. Turrini en date du 7 avril 2015 - Fannulation, par voie d’exception, de Fordonnance du 20 aodt 2014. Celle devant le tribunal administratif de Paris oppose “M. Frédéric Arrou et autres (dont les appelants) au Ministére de l'économie et des finances” et est un recours pour excés de pouvoir introdult le 19/12/2014 contre la décision de ce ministre rendue publique le 4 décembre 2014 désignant le consortium Symbios en qualité d'acquéreur pressenti d'une participation de 49,99 % détenue par I'Etat au capital de la Sa ATB. at Les moyens de connexité et/ou litispendance soulevés parla Sa ATB pour faire échec & la recevabilité de la demande ont done été, & bon droit, écartés par le premier juge. La mise en oeuvre de article 145 susvisé ne se congoit qu’en prévision d'un possible litige et exige que l'éventuelle action au fond ne soit manifestement pas vouée a I’échec, que la mesure d’instruction demandée soit également admissible, qu’elle soit utile et améliore la situation probatoire des parties et qu'elle ne porte pas atteinte aux intéréts légitimes des intimés. Méme s'il n'est pas exigé que la personne qui supporte la mesure soit le défendeur au futur procas, l'existence d'un juste motif a demander une mesure qui soit opérante sur un lige ultérieur orédible n’est pas caractérisée, en l'espéce. La demande de désignation d'huissier pour “participer 4 rassemblée générale de la Sa ATB, enregistrer ot retransorire les débats et se faire communiquer copie des documents légaux remis, échangés ou évoqués” tend, en réalité, a accéder d des éléments que les appelants ne seraient pas, en principe, en droit d°obtenir. Tiers & la société ils n'ont pas qualité, a un quelconque titre, & participer ou assister aux assemblées générales de la Sa ATB, société anonyme de droit privé ni a obtenir la communication de documents et renseignements visés aux article R 225-89, L 225-115 et R 225-83, R 225- 81et suivants du code de commerce. lis n’ont pas davantage qualité a agir en contestation d'une décision dassemblée générale, ce droit étant réservé aux actionnaires et é certaines conditions, Les mesures demandées portent ainsi atteinte aux intéréts de la société tels que protégés par les textes du code de commerce régissant la tenue de ses assemblées générales et 'accés aux documents sociaux. Elles ne peuvent, au surplus, étre considérées comme nécessaires @ la protection des droits des appelants. Ces demiers disposent déja d'un avis favorable de la commission d'aceas aux documents administratifs (Cada) suivant avis du 24 septembre 2015 visant notamment enn’ 6 de lallste “le projet d’actionnaire conalu entre Etat et le consortium Symbios si celui-ci a été signé, ou, a défaut, le projet de pacte d’actionnaire visé par 'annexe 8.1 du cahier des charges dont les mentions et données relatives 4 la situation économique et financiére des entreprises candidates, notamment les bilans, comptes de résultat et les éléments relatifs au chiffro daffaire et au niveau d'activité ainsi que les données révélantles stratégies commerciales, procédés techniques et savoir faire de ces sociétés doivent, néanmoins, étre occulté, avant leur communication a des tiers” ; ils ont saisi le juge des référés du tribunal administratif de Paris d'une demande de communication de piéces, dont cette piéce n° 6, lequel a considéré qu'elle “était dépourvue d'utlité jusqu’a ce quil soit statué définitivement sure ltige dés lors qu'll appartient au juge ort saisi du litige, & quelque titre que ce soit, de faire usage des pouvoirs généraux dinstruction quilui sont dévolus pour ordonner, le cas échéant, les ‘communications qui lui paraissent nécessaires é la solution du ltige” et les aiinvités a solliciter du juge du fond la mesure de communication demandée ; ils ont obtenu le 15 avril 2016 du juge chargé de linstruction du recours pour excés de pouvoir certains des documents demandés, comme mentionné & la page 11 de leurs conclusions, sans toutefois préciser lesquels, étant souligné qu'ls n’ont pas estime utile de verser aux débats ladite décision. Dans le cadre de larticle 145 du code de procédure civile, la compétence du juge des référés est restreinte aux litiges dont la connaissance appartient au juge du fond des juridictions judiciaires. Les appelants exposent qu'ls veulent faire établir préventiverment la preuve de la nulité d'un pacte d'actionnaire mais une telle convention est en Principe licite, méme si elle ne saurait venir contredire un ragle d’ordre Public, ou une stipulation impérative des statuts ou encore l'intérét social. Ils évoquent une possible action devant le juge judiciaire en nullité du pacte conciu entre |'Etat et Casil Europe pour violation de ordre public et en nullité des délibérations des assemblées générales en raison des abus de majorité constatés et assortis d'éventuelles sanctions pénales. Mais tiers & cette convention et dépourvus de toute qualité et de tout intérét personnel a agir, toute action de leur part devant la juridiction judiciaire impose, au préalable, et en application des articles L 2132-5, 5211-5, L 3133-1, L 4143-1 du code général des collectivités territoriales, Tobtention d'une autorisation a se substituer a l'une ou autre des collectivités locales actionnaires que seul le tribunal administratif est habilité a donner, ainsi que les appelants l'admettent eux-mémes aux pages 24 et 25 de leurs conclusions. La qualité a agir des appelants, qu'elle soit exercée devant le juge civil ou devant le juge pénal par voie de constitution de partie civile, n'est done que subsidiaire, soumise a diverses formalités et conditions telles la saisine préalable de la collectivité territoriale, indication de la nature de l'action engagée, le refus ou la négligence de la collectivité territoriale, la prise en compte des seuls intéréts de cette collectivité, les chances de succas de action revendiquée, tous éléments relevant de appréciation du juge chargé de donner lautorisation de plaider. Or, rien ne laisse supposer, en l'espace, que si lintérét social n’était as préservé, les collectivités locales, actionnaires publics, négligeraient ou Tefuseraient d'exercer les actions qui leur appartiennent. Bien au contraire, les appelants eux-mémes produisent un courrier en date du 25 mai 2016 adressé a la présidente du conseil de surveillance de la Sa ATB par lequel ses actionnaires publics (région, département, Toulouse Métropole) ainsi que la chambre de commerce et diindustrie annongaient qu’ils se prononceraient défavorablement sur la proposition & ordre du jour de 'assemblée générale du 1© juin 2016 (qui a été reportée), relative a la proposition de redistribution exceptionnelie & hauteur de 20M€ d'une partie de la réserve de la société représentant prés de 70 ME au motifs notamment que “Casi! Europe est devenu, aux cétés de IEtat le nouveau 10/11 partenaire de nos institutions au sein de la Sa ATB. Dans le cadre de cette nouvelle gouvernance, au vu des conditions actuelles du marché la Sa ATB porte un nouveau programme dinvestissement 2016-2020 pour lequel est envisagé un recours & lemprunt de 101 ME Si les conditions économiques sont eujourd’hui réunies pour un tel emprunt, elles ne le seront pas nécessairement demain, ce qui implique de garder les marges de manoeuvre financiéres essentielles pour investir et préparer Vavenir de laéroport. A ce titre, la redistribution d'une partie de la réserve de la Sa ATB ...ne nous apparait pas opportune d'un point de vue économique, que par ailleurs, cette réserve est le fruit de Veffort de chacun des partenaires publics historiques de la Sa ATB. Sa redistribution, un an aprés la nouvelle gouvernance mise en place ne sinserit pas dans cette histoire collective. Au vu de ces différents éléments, les représentants de nos institutions se prononceront défavorablement 4 la proposition de redistribution exceptionnelie... Cette position va dans le sens de la préservation durable de équillbre existant entre es actionnaires.” Divers articles de presse, également produits par les appelants, mentionnent!'opposition des collectivités locales actionnaires détentrices de 40 % de la Sa ATB a la distribution exceptionnelle de 17,5 millions d'euros de dividendes aux actionnaires a prélever dans la réserve, prévue a l'ordre du jour de 'assemblée générale du 28 juin 2016, également reportée. Or cette question de la distribution des dividendes ou de la mise en réserve des résultats d’exploitation fait partie des arguments allégués par les appelants pour considérer que “/e pacte est contraire a l'intéréts social car ilrrest tourné que vers r'exécution du projet industriel résultant de loffre du consortium et dans le seul intérét de ce demier’ (pages 50 et 51 de ses conclusions). Les appelants qui succombent supporteront la charge des entiers dépens de premiére instance et d’appel. L’équité ne commande pas de faire application des dispositions de Farticle 700 du code de procédure civile au profit de l'une ou l'autre des parties. Par ces motifs Lacour, - Confirme l'ordonnance du 20 septembre 2016. Y ajoutant, - Dit n'y avoir lieu & application des dispositions de l'article 700 du code de procédure civile au profit de l'une ou l'autre des parties. - Condamne Mme Chantal Beer-Demander, M. Stéphane Borras, Mme Myriam Martin, l'association “Collectif contre les nuisances aériennes de |'agglomération toulousaine”, !'union syndicale solidaires de Haute- Garonne, la FSU 31 aux entiers dépens d’appel. LE GREFFIER LE PRESIDENT M-L DUFLOS C. BELIERES. 441

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