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INSEE
N° 1058 - JANVIER 2006
Prix : 2,30 €
Enquêtes annuelles
de recensement 2004 et 2005
La croissance démographique s’étend
toujours plus loin des villes
Bernard Morel, Patrick Redor, département de l’Action régionale, Insee
L
a deuxième enquête annuelle du re- moyenne nationale. Enfin, la décroissance de la
censement de population a été population en Champagne-Ardenne est légère-
menée en janvier et février 2005. ment atténuée par rapport aux résultats de 2004
et les reprises de la croissance des régions du
Elle confirme les évolutions régionales
Massif central, Auvergne et Limousin sont
depuis 1999 que la première enquête de confortées (cf. Insee Première n° 1000). Dans
2004 avait fait ressortir, et notamment la les départements d’outre-mer, les taux de crois-
forte croissance démographique dans les sance sont du même ordre que pour les régions
régions du Sud et de l’Ouest. métropolitaines les plus dynamiques, sauf pour
Deux communes de moins de 10 000 habi- la Guyane qui se situe très nettement au-des-
sus, en raison à la fois d’un solde naturel et d’un
tants sur cinq ont été recensées exhausti-
excédent migratoire très nettement supérieurs.
vement au cours des deux premières
enquêtes de 2004 et 2005. Il est ainsi pos-
sible de dégager quelques premières ten- Les communes de moins de
dances spécifiques à ces communes. En 10 000 habitants : un rôle
particulier, l’écart de croissance démogra- déterminant dans les interactions
phique s’est fortement réduit entre les entre espaces urbains et ruraux
communes de l’espace à dominante rurale
Un cinquième des communes de moins de
et celles qui font partie d’une aire urbaine. 10 000 habitants en 1999 a été recensé en
2004, et un autre cinquième en 2005. Cela per-
Selon les résultats des enquêtes annuelles de met d’avoir une idée assez précise de la situa-
recensement de 2004 et 2005, la croissance tion de l’ensemble de ces communes et des
démographique est la plus forte dans les évolutions entre 1999 et 2004-2005. Elles abri-
régions du Sud et de l’Ouest (Langue- tent la moitié de la population métropolitaine
doc-Roussillon, Midi-Pyrénées, Corse et Aqui- avec la particularité d’être réparties dans tous
taine), en raison principalement de leur très les types d’espaces urbains et ruraux (selon les
forte attractivité (tableau 1). Seules cinq des données du recensement de population de
régions les plus dynamiques associent excé- 1999). Si l’on retient la définition de la ville
dents migratoire et naturel : Alsace, fondée sur la continuité de l’habitat, 52 % de la
Rhône-Alpes, Provence - Alpes - Côte d’Azur, population de ces communes est urbaine, 48 %
Pays de la Loire et Bretagne. Inversement, le vit dans des communes rurales. Selon une
solde migratoire est négatif dans les régions du approche plus extensive et plus graduée de
Nord et de l’Est (Nord - Pas-de-Calais, Lor- l’influence des villes, fondée cette fois sur les
raine, Picardie et Haute-Normandie) : la crois- déplacements domicile-travail, la part de la
sance démographique y est assurée par population résidant au sein d’une aire urbaine
l’excédent des naissances sur les décès. atteint 56 % ; 9 % vit dans l’espace interstitiel
L’Île-de-France occupe une place centrale défini par l’attraction simultanée de plusieurs
dans les échanges entre régions : elle se aires urbaines. L’espace à dominante rurale, là
caractérise par un important déficit migratoire, où s’arrête l’influence des aires urbaines, en
qui n’empêche pas une forte croissance démo- regroupe 35 % (tableau 2, Définitions). Ces dis-
graphique ; celle-ci est soutenue par un excé- tinctions permettent ici de préciser les méca-
dent des naissances sur les décès qui, même nismes qui conduisent à de nouveaux
rapporté à la population, est très supérieur à la équilibres entre villes et campagnes.
INSEE
PREMIERE
Entre 1990 et 1999, la population des progressions étaient toujours supérieures Depuis 1999, une croissance
communes de moins de 10 000 habitants dans les espaces urbains ou sous qui s’accélère et s’étend
a augmenté légèrement plus vite que l’en- influence urbaine, le maximum étant atteint
semble de la population métropolitaine dans la zone d’influence directe des pôles
de plus en plus loin des villes
(+ 0,5 % en moyenne par an contre urbains (+ 1 % dans les couronnes périur-
Le rythme de croissance de la popula-
+ 0,4 %). Cette croissance se répartissait baines), tandis que la population des zones
tion des communes de moins de 10 000
alors selon un processus propre au mou- les plus éloignées (espace à dominante
habitants a presque doublé depuis 1999
vement général d’étalement urbain : les rurale) restait quasiment stable (+ 0,1 %).
(+ 0,9 % en moyenne par an entre 1999
Évolution de la population par région de 1999 à 2005
et 2004-2005 contre + 0,5 % entre 1990
et 1999). C’est pour les communes de
Variation relative annuelle 1999-2005 moins de 2 000 habitants, et plus encore
Estimations de (en %)
Estimations de les plus petites d’entre elles, que cette
population au
population au Due au solde
Région 1er janvier 2004 er accélération de la croissance a été la
1 janvier 2005 Due au solde apparent des
révisées Totale plus forte depuis 1999 : pour les commu-
(en milliers) naturel entrées et des
(en milliers)
sorties1 nes de moins de 500 habitants, le taux
Alsace 1 794 1 805 0,68 0,46 0,22 de croissance annuel moyen a plus que
Aquitaine 3 045 3 072 0,93 0,07 0,86 triplé, passant de 0,3 % entre 1990 et
Auvergne 1 326 1 330 0,26 - 0,07 0,33
0,26 0,27 0,00
1999 à 1,0 % depuis 1999.
Basse-Normandie 1 442 1 445
Bourgogne 1 623 1 626 0,16 0,03 0,13 Depuis 1999, la croissance a été plus
Bretagne 3 021 3 044 0,78 0,21 0,58 forte dans les communes rurales que
Centre 2 482 2 490 0,34 0,20 0,14
- 0,11 0,29 - 0,40
dans les communes situées dans les
Champagne-Ardenne 1 336 1 334
Corse 273 275 0,95 0,00 0,95 unités urbaines (+ 1,1 % par an depuis
Franche-Comté 1 139 1 143 0,38 0,37 0,01 1999 contre + 0,7 %) (tableau 2) ; la rela-
Haute-Normandie 1 802 1 806 0,24 0,42 - 0,19
0,62 0,89 - 0,26
tion s’est donc inversée par rapport à la
Île-de-France 11 291 11 362
Languedoc-Roussillon 2 462 2 497 1,43 0,12 1,32 période 1990-1999 (+ 0,5 % pour les
Limousin 722 724 0,29 - 0,32 0,61 communes rurales, + 0,6 % pour les
Lorraine 2 331 2 334 0,16 0,27 - 0,11
1,15 0,11 1,04
communes des unités urbaines).
Midi-Pyrénées 2 701 2 731
Nord - Pas-de-Calais 4 028 4 032 0,15 0,49 - 0,35 Avec une appréhension plus extensive
Pays de la Loire 3 358 3 385 0,84 0,43 0,41 de l’espace urbain, l’augmentation la
Picardie 1 875 1 877 0,17 0,44 - 0,27
0,62 0,02 0,59
plus forte s’est également déplacée pour
Poitou-Charentes 1 691 1 701
Provence-Alpes-Côted'Azur 4 703 4 743 0,87 0,22 0,65 se situer toujours dans l’espace à domi-
Rhône-Alpes 5 896 5 947 0,89 0,52 0,37 nante urbaine, mais cette fois dans la
Métropole 60 340 60 702 0,62 0,39 0,23
zone proche des limites extérieures des
Guadeloupe 448 453 1,21 1,08 0,13
Guyane 184 191 3,44 2,74 0,71
Martinique 395 398 0,73 0,76 - 0,03 Évolution de la population des com-
La Réunion 763 775 1,61 1,44 0,17
Métropole et Dom 62 130 62 519 0,64 0,42 0,23 munes de moins de 10 000 habitants
en fonction de la distance aux centres
1. Le solde apparent des entrées-sorties est calculé comme la différence entre la variation de population et le solde naturel. Il re- des aires urbaines
présente à la fois la différence entre les entrées et les sorties de la région et l'ajustement (cf. Insee Première n° 1000).
Source : Insee, recensement de 1999, enquêtes annuelles de recensement 2004 et 2005. Variation annuelle en moyenne (%)
1,2
Évolution de la population des communes de moins de 10 000 habitants selon leur type 1,0
1 1 0,8
Évolution Évolution
Nombre Répartition de la annuelle annuelle 0,6
d'habitants population moyenne de la moyenne de la 0,4
en 1999 en 1999 population entre population
0,2
(en milliers) (en %) 1990 et 1999 depuis 1999
(en %) (en %) 0,0
10 15 20 25 30 35 40 45 50
Ensemble des communes de moins - 0,2
de 10 000 habitants 29 866 100,0 0,5 0,9 Distance (km)
Depuis 1999 (espace à dominante rurale)
Communes rurales 14 320 47,9 0,5 1,1 Depuis 1999 (ensemble des communes de moins
Unités urbaines 15 546 52,1 0,6 0,7 de 10 000 habitants)
Entre 1990 et 1999 (ensemble des communes de moins
Espace à dominante urbaine 19 461 65,2 0,8 1,1 de 10 000 habitants)
Aires urbaines 16 583 55,5 0,8 1,0 Entre 1990 et 1999 (espace à dominante rurale)
dont : pôles urbains 7 659 25,6 0,6 ns Lecture : la population des communes de moins de 10 000
communes des couronnes habitants éloignées de plus de 15 km et de moins de 20 km
périurbaines 8 924 29,9 1,0 ns du centre d'une aire urbaine a augmenté de + 1,1 % en
Communes multipolarisées 2 878 9,6 0,6 1,2 moyenne annuelle depuis 1999, et d'un peu moins de 0,8 %
Espace à dominante rurale 10 406 34,8 0,1 0,7 entre 1990 et 1999. Il s'agit d'une distance « à vol d'oiseau »,
donc d'une approximation par rapport à une distance me-
ns : non significatif. surée par les déplacements des personnes.
1. L'évolution de la population est calculée en référence au classement des communes en 1999. Source : Insee, recensements de 1990 et 1999, enquêtes
Source : Insee, recensements de 1990 et 1999, enquêtes annuelles de recensement 2004 et 2005. annuelles de recensement 2004 et 2005.
1. L'estimation de population donnée ici est calculée à partir de la seule enquête de 2004. Sa date de référence est le 1er janvier 2004. L'enquête de 2005 n'a pas permis de mettre à jour cette esti-
mation. En effet, les échantillons des enquêtes de recensement sont construits pour être représentatifs sur cinq années de collecte ; il se peut donc que l'échantillon d'une année ne soit pas parfai-
tement représentatif de l'ensemble de la commune.
2. L’estimation est basée sur la seule enquête de recensement 2005.
Source : Insee, enquêtes annuelles de recensement 2004 et 2005.
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