Beruflich Dokumente
Kultur Dokumente
com
Contactez-nous sur notre site :
www.alliance-maladies-rares.org
P. 03 • Le mot de la Présidente
P. 04 • Alliance Maladies Rares : des valeurs, des missions
Alliance Maladies RARES : PORTE-PAROLE
P. 06 • L’émergence d’un porte-parole
P. 08 • Première victoire, le Plan Maladies Rares 2005/2008
P. 10 • La régionalisation de l’Alliance
P. 12 • Le combat continue
IMPRIMEUR
je fais le vœu que dans dix ans, nous aurons disparu parce que notre combat sera gagné.
et des malades
Bien sûr, on sait que les maladies rares ne seront pas éradiquées. Mais, ne peut-on pas espérer
L’Alliance au service
que dans dix ans la cause que nous portons sera devenue celle de tous, les pouvoirs publics,
les professionnels de la santé et la société dans son ensemble ?
C’est, en tout cas, vers cet objectif que tendent tous nos efforts. Et pour y parvenir,
des associations
DECOUPE
nous continuerons d’être le porte-parole des maladies rares et veillerons à ce que les
engagements pris se concrétisent, depuis les annonces officielles des ministères jusqu’à leur
mise en œuvre sur le terrain. Nous resterons également, bien sûr, au service de nos adhérents.
L’association se développe, prend de l’ampleur, élargit ses activités. Mais je souhaite
profondément qu’elle conserve son état d’esprit, sa culture : convivialité, solidarité, sens
du collectif. Autant de valeurs qui nous ont permis de gagner des combats et nous promettent
de nombreuses victoires. Enfin, le temps est venu d’élargir notre combat à l’espace
Paulette Morin
Présidente
C’est pour ne plus se poser cette question que l’Alliance Maladies Rares a vu le jour le 24 février 2000.
Maladie rare Epidémiologie l’hydrocéphalie. Dix ans de visites de médecin en « Elle n’a pas demandé cette analyse et peut-être ne
Se dit d’une maladie qui touche moins d’une personne Discipline scientifique qui étudie la fréquence des médecin, dont certains m’ont prescrit des anxiolytiques, sait-elle pas l’interpréter. Je lui en veux moins de ne
sur 2000. Au moins 7000 pathologies correspondent à maladies, leur répartition dans la société, les facteurs me jugeant trop anxieuse ou angoissée, allant jusqu’à pas avoir su que d’avoir fait semblant de savoir(…)
cette définition. Trois millions de personnes sont atteintes de risques et les décès liés à cette maladie. m’accuser d’être à l’origine du handicap mental de mes Le hasard de l’organisation des gardes de ce cabinet
en France, soit une personne sur 20. enfants.» médical me sauve peut-être la vie : mon médecin
Errance diagnostique traitant n’est pas là et son collègue présent réécoute
Prévalence C’est le parcours du combattant, qui peut durer de La pédagogie du doute toute mon histoire. »
Désigne le nombre de personnes atteintes par une quelques mois à plusieurs dizaines d’années, entre le Un bon médecin est souvent celui qui répond à nos
maladie dans une population donnée. moment où la maladie se déclare et celui où elle est questions. Parfois, c’est aussi celui qui a le courage de
clairement identifiée. reconnaître qu’il n’a pas de réponses et qui accepte de
«Dix ans de mauvais diagnostics, de l’autisme à remettre en cause ses certitudes.
L’Alliance au centre des maladies rares
“
Les ASSOCIATIONS Le GRAND PUBLIC
• Sensibiliser
• Rassembler les associations,
le grand public
les malades orphelins
Il y a eu de belles victoires,
DECOUPE IMPRIMEUR
d’association
• Informer et soutenir
les associations membres
mais le combat continue.
et des ministres…
200
maladies sont rares mais les malades sont nombreux». Les as- tions et des malades. Dès ses premiers mois d’activité,
sociations se sont naturellement jointes au mouvement qui, elle a adressé des questionnaires aux associations sur des
après 10 ans d’existence, compte 200 membres, représentant thèmes précis et constitué des groupes de travail sur les
près de 2000 pathologies. Le premier défi qu’a relevé l’Al- médicaments, l’accès au diagnostic, les droits sociaux des
malades, le polyhandicap, l’insertion scolaire… Composés
le nombre d’associations
liance a été de gommer les divergences pour parler d’une
seule voix et mettre en valeur ce qui réunit les malades et de membres de l’Alliance mais également ouverts à des membres de l’Alliance
3
leurs familles : une prise en charge inadaptée, des difficul- spécialistes, ces groupes permettent de délivrer une posi-
tés quotidiennes dans le rapport aux administrations, aux tion commune et des propositions concrètes et argumentées,
médecins, un parcours semé d’embûches pour arriver à un sous la forme de rapports, de textes de revendications,
diagnostic… de lettres ouvertes. Ces propositions trouvent un écho fort
à l’occasion des forums, colloques, congrès ou conférences
que l’Alliance organise ou auxquels elle participe.
Par cette activité, l’Alliance est parvenue à donner de la
le nombre de ministres
accueillis sur la Plateforme
14
valeur à la parole et à l’expérience des malades, jusque-là
trop souvent ignorées. Preuve de la reconnaissance de
l’«expertise» des malades et de leurs familles : l’intégration
systématique de leurs représentants aux groupes de travail
qui ont mis sur pied le premier Plan Maladies Rares 2005- le nombre d’instances
2008 et le second. dont l’Alliance est membre
“10
2000
23 octobre 2001
8 mars 2003 23 octobre 2001
9 août 2004 Inauguration de la Plateforme par Bernard
Kouchner, Secrétaire d’état à la Santé
Symbole de la vocation de l’Alliance à rassembler, influer et se faire
entendre : la constitution de la Plateforme qui réunit aujourd’hui en
un lieu unique, géré par l’Alliance, Orphanet, Eurordis, Maladies Rares
Être l’interlocuteur des pouvoirs publics Info Services et le GIS-Institut des maladies rares.
8 mars 2003
Pendant dix ans, l’Alliance n’a cessé de frapper aux portes des administrations, des élus Visite de Jean-Pierre Raffarin à l’occasion
et des cabinets ministériels pour faire entendre les revendications, les problèmes et de la journée de la femme.
les propositions des associations. Les visites de trois ministres, Bernard Kouchner, Une journée de vraie rencontre et de discussions denses dans une pé-
Jean-Pierre Raffarin et Xavier Bertrand sur le site de la Plateforme Maladies Rares
symbolisent la place que l’Alliance a su gagner en dix ans auprès des politiques.
riode d’incertitude liée à la régionalisation prévue dans la loi de santé
publique 2004, et l’absence de garanties quant à la reconnaissance
2010
Plus concrète, l’inscription des maladies rares comme l’un des cinq axes prioritaires de la spécificité des maladies rares.
dans la loi de santé publique du 9 août 2004 sonne comme la première grande victoire
dans le chemin vers la reconnaissance. 9 août 2004
L’Alliance a aussi imposé sa voix dans de nombreuses instances influentes. Elle est notam- Les maladies rares deviennent l’un des cinq axes
ment représentée au Conseil National Consultatif des Personnes Handicapées, organisme prioritaires de la loi de santé publique.
consulté sur tous les projets de textes d’application de la loi pour l’égalité des droits et des Signe de la reconnaissance des malades, la loi ouvre la voie au pre-
chances des personnes handicapées. Elle est aussi un membre assidu du conseil d’admi- mier Plan Maladies Rares qui sera annoncé quelques mois plus tard.
nistration du CISS (Collectif Interassociatif Sur la Santé) et participe à plus d’une dizaine
d’autres groupes de travail, collectifs et commissions.
131
sances chez les professionnels de la santé. Avoir face à moi
des interlocuteurs comme l’Alliance et l’AFM, représenta-
tifs d’un nombre important de pathologies, et porteurs de
501
propositions argumentées et crédibles, a été déterminant.
117
N’oublions pas que ce sont les associations qui ont posé centres de
le principe des centres de référence !
référence labellisés
centres
millions € sur 4 ans de compétences
“10
{ témoignage
Le suivi du Plan Juliette Dieusaert
Présidente de l’Association Française
Ataxie de Friedreich
L’Alliance s’est montrée particulièrement vigilante et active lors de la mise en œuvre du
Plan. Elle a pris part au comité de labellisation des centres de référence chargé d’exa- Les échanges que nous avons créés avec nos centres de
référence sont une réussite. Ils nous permettent d’exprimer
miner les dossiers de réponse aux appels d’offre des services hospitaliers candidats. Afin
nos besoins et de travailler en complémentarité.
de repérer et corriger les dysfonctionnements du système, l’Alliance a mené une enquête Nous sommes une passerelle entre eux et les patients. Par
auprès de 160 associations et interrogé de nombreux coordonnateurs de centres. exemple, une personne nous contacte : «Je sors de chez
Les résultats de ce travail minutieux ont été rendus publics et débattus lors du Forum un médecin ; il m’a dit qu’on n’était pas dix en France…
national du 23 mars 2007 dont le thème était : «Centres de référence : quelles avancées et qu’il n’y avait rien à faire…». Certes, actuellement, on
pour les malades.» Ce nouveau rendez-vous, comme de nombreux autres qui ont été orga- ne peut en guérir, mais une prise en charge précoce peut
nisés en région depuis lors, a permis aux pouvoirs publics et au monde médical de mieux retarder l’évolution de la maladie, éviter des complications
faire connaître le nouveau système en place, et aux associations d’exprimer leurs attentes et améliorer la qualité de vie. Dans ces situations, nous
préférons informer le médecin sur les centres de référence,
insatisfaites et de nouvelles propositions.
les documents de prise en charge… Les centres de référence
permettent aussi d’avoir une consultation pluridisciplinaire
avec neurologue, kiné, ortho, ergothérapeute et psycholo-
gue… Mais la vraie solution réside dans la prise en charge de
proximité, par les centres de compétences qui se mettent en
place via les centres de référence, et également par des mé-
decins mieux informés. Nous adressons des lettres rédigées
par les experts du centre de référence aux 1400 soignants
de nos adhérents, afin de diffuser les bonnes pratiques
dans le suivi. Exemple : par méconnaissance de la maladie
et prudence, les médecins ne vaccinaient pas les malades,
même pour la grippe saisonnière, alors que, quand la capa-
cité respiratoire est réduite, la grippe peut provoquer des
décès. Dans une lettre intitulée «Recommandations à dires
d’expert» diffusée par nos soins, les experts du centre de ré-
férence se sont impliqués en recommandant la vaccination.
La régionalisation de l’Alliance
Si les lois en matière de santé se votent à Paris, leur mise en application est en
revanche décentralisée. Développer l’action d’Alliance Maladies Rares au niveau
régional est une nécessité. Il s’agit de s’adapter au système de santé et de répondre
au mieux au besoin de proximité exprimé par les malades.
Alliance Maladies Rares a très tôt pris conscience de la nécessité de décliner son action auprès des pouvoirs
La régionalisation s’est imposée d’elle même à
publics en régions. Inscrite dans les statuts en 2006, la régionalisation s’est traduite par la création d’antennes
l’Alliance Maladies Rares avec la loi d’août 2004 qui
régionales. Pour épauler les délégués régionaux qui sont des militants associatifs bénévoles, l’Alliance a procédé
a donné plus de pouvoir aux instances administra-
au début de l’année 2009 au recrutement d’une salariée, entièrement dédiée à l’animation des antennes régio-
tives de la santé situées en régions – DRASS et ARH.
nales. Elle leur fournit une aide précieuse pour l’organisation des forums régionaux ou de conférences de presse,
Dotées d’une certaine autonomie, ces dernières
s’efforce de mettre en relation les volontaires pour constituer des équipes et leur procure des argumentaires
peuvent orienter des crédits supplémentaires vers des
pour leur travail auprès des institutions. De plus, des plaquettes «Et si c’était une maladie rare ?», propres à
actions de terrain portant, par exemple, sur l’infor-
chaque région, informant sur les maladies rares, la filière de soin et les sources d’informations sont élaborées
mation des usagers, la formation des personnels
pour faciliter la mission des délégués régionaux.
soignants ou la prise en charge des malades. Il en
résulte de véritables plans régionaux de santé publique.
DECOUPE IMPRIMEUR
Représenter l’Alliance en région est une fonction très exigeante. On se heurte encore à
des interlocuteurs qui ne sont pas sensibilisés à la problématique des maladies rares ou
forums régionaux qui ne savent même pas de quoi il s’agit. La mission consiste à rencontrer les autorités
locales, informer, siéger dans différentes instances pour faire entendre notre voix et nos
organisés depuis besoins spécifiques… J’ai essayé de constituer un réseau de bénévoles pour fédérer des
50 000
pathologie qui souvent aussi réduit leurs disponibilités. Pourtant, au niveau régional,
se présenter de manière unie sous l’étiquette de l’Alliance est la façon la plus efficace de
sortir les maladies rares de l’indifférence. Par exemple, dans notre région, l’association
Prader Willi France connaît à peine quinze familles. Quel poids pourraient avoir mes
plaquettes «Et si c’était revendications si je ne défendais que la maladie qui me concerne ? En représentant
l’ensemble des maladies rares, je parle pour 60 000 personnes en Champagne Ardenne.
une maladie rare»
distribuées en régions
Le combat continue
Malgré les succès, l’Alliance est plus que jamais mobilisée face à ses nouveaux défis.
Un nouveau plan voit le jour. C’est le moment de consolider les acquis et de poursuivre
les avancées en matière de prise en charge, de recherche, d’intégration sociale…
Alliance Maladies Rares s’est investie dans l’élaboration du nouveau Plan Maladies Parmi les nombreux autres combats qui restent à mener,
Rares qui doit entrer en action en 2010 et couvrir les cinq prochaines années. Elle a figure celui de l’intégration sociale. De quoi s’agit-il ? Du droit
bien sûr été représentée dans chacun des groupes de travail qui se sont réunis autour d’avoir un logement à soi, de souscrire un crédit immobilier,
de sept thématiques : l’épidémiologie, la prise en charge financière, l’information et la d’avoir une assurance, une mutuelle, d’avoir un travail, une
formation, le diagnostic et la prise en charge médicale, les médicaments, la recherche et vie de famille, de pouvoir adopter un enfant… Autant de
la coopération européenne et internationale. En tant que porte-parole de ses 200 asso- questions qui couvrent le champ de l’éthique jusqu’à celui
ciations membres, l’Alliance s’est montrée d’une vigilance extrême quant aux moyens du juridique, et nécessiteront bien des débats et des actions
alloués à ce nouveau plan, dont les thèmes rejoignent les propositions et revendications de sensibilisation dans les années à venir.
exprimées lors de la RIME (Réunion d’Information des Membres) de février 2009. La recherche sur les maladies, les traitements et les médica-
ments reste, évidemment, au cœur des préoccupations
DECOUPE IMPRIMEUR
Les maladies rares sont souvent invalidantes. Elles peuvent engendrer des déficiences sensorielles, motrices, psychiques, métabo-
liques qui tendent à se cumuler. Comme toujours, le fait d’être atypique, de ne pas «rentrer dans les cases» rend l’évaluation par
les responsables médico-sociaux plus complexe, plus longue. Ce qui peut s’avérer catastrophique dans le cas de maladies dégé-
nératives. Malgré les lois, malgré les centres de référence, faire reconnaître la spécificité des handicaps rares auprès des MDPH
(Maison Départementale des Personnes Handicapées) demeure un chantier important. Pensons aux maladies qui engendrent des
handicaps invisibles comme l’hypertension artérielle pulmonaire. Les personnes qui en sont porteuses paraissent en pleine forme
mais ne peuvent marcher 100 m sans être totalement essoufflées. Pour faciliter la prise en charge des handicaps rares, l’Alliance
poursuit son travail de sensibilisation et d’information auprès des instances nationales et départementales.
“10 ans d’action
Regards croisés sur l’Alliance
{
Quels sont les moments forts de ces dix ans passés à l’Alliance En tant que Présidente, il vous reste bien des défis à relever !
en tant que Déléguée générale ? Paulette Morin - Les défis ne manquent pas, mais nous continuons
d’y faire face avec passion. Notre premier devoir, c’est la vigilance. Nous
Françoise Antonini - Il y en a eu tant que je ne pourrais les citer
devons, c’est vrai, veiller à ce que ce deuxième plan soit à la hauteur
tous ! La première Marche en 2000 fut intense, magique, comme
des enjeux et qu’ensuite il soit mis en application, partout. La mise en
chaque année depuis. De même, l’inauguration de la Plateforme
œuvre d’une filière de soins spécifique et la prise en compte de la parole
en 2001 par Bernard Kouchner, première marque officielle d’un
des malades sont deux acquis à préserver et renforcer. Mais, avant que
intérêt pour les maladies rares. L’annonce, lors du Téléthon 2001,
chaque malade profite réellement des avancées, il reste beaucoup à
de la création d’un Institut des maladies rares chargé de dynamiser
faire en matière de formation et d’information des personnels de santé
la recherche était un vrai moment d’espoir : enfin la recherche sur
– médical, paramédical et médico-social. L’Alliance a un rôle à jouer
les maladies rares était reconnue et bénéficiait de financements.
en intervenant dans les formations, comme je le fais dans les écoles
Malheureusement, le temps de la recherche n’a rien à voir avec le
d’infirmières, ou en expliquant le Plan aux médecins. De toute façon,
temps des malades ! Aussi, en attendant l’arrivée des médicaments,
informer et créer de l’échange sont devenus des missions prioritaires
il fallait faire progresser la prise en charge. Dans cette quête, il y a eu
de l’Alliance. Informer les médecins généralistes, faire le lien entre
beaucoup d’étapes importantes : groupes de travail au ministère de
les associations et leurs centres de référence, aider nos délégués régio-
L’Alliance au service
des malades… Voilà les défis que nous nous apprêtons à relever !
spécificité des maladies rares. Je citerais aussi le congrès européen
d’Evry en octobre 2003. Cinq cents personnes, chercheurs, malades,
représentants d’associations, médecins, industriels, fonctionnaires
des ministères se parlaient. On a senti qu’une véritable «communau-
té des maladies rares » se créait. Plus récemment, il y a eu d’autres
moments clef, comme la lecture du message du Président de la
République annonçant un second Plan, lors du symposium d’octobre
2008.
5 novembre 2009
11 février 2005
Informer - Former
Aider les associations membres à remplir leur rôle auprès des malades,
c’est aussi la mission d’Alliance Maladies Rares. Le premier besoin exprimé
par les associations est l’information.
DECOUPE IMPRIMEUR
36
Les Réunions d’Information
des Membres (RIME) Les Forums
La force d’un collectif réside dans le lien qui unit ses Les Forums, colloques ou symposiums sont des journées
membres. Partager les expériences, échanger les informa- de conférences et de discussions organisées autour de théma- forums (régionaux et nationaux)
tions, débattre, c’est à tout cela que servent les RIME, tiques aussi variées que «internet au service des malades»,
véritable poumon de l’Alliance Maladies Rares. C’est aussi «bioéthique et biotechnologies» ou «centres de référence : organisés depuis 10 ans
un moment de rencontre et de convivialité entre des mili- quelles avancées pour les malades ». Elles font appel à des
31
tants associatifs qui ont décidé de partir en guerre contre responsables associatifs et à des intervenants extérieurs –
DECOUPE IMPRIMEUR
la maladie et l’indifférence. Ces grandes réunions, qui se chercheurs, juristes, médecins, coordonnateurs de centres
déroulent quatre fois par an, sont ouvertes et accessibles de référence, fonctionnaires en charge de la santé… Source
à toutes les associations adhérentes. Depuis les premiers d’informations précieuses pour les associations et les ma-
jours, l’Alliance prend en charge le déplacement d’une lades, ces manifestations, ouvertes à tout public, sont aussi sessions de formations
personne par association. l’occasion de donner de la visibilité à la cause des maladies dispensées en 10 ans
Les RIME permettent non seulement de diffuser des rares. Elles peuvent sensibiliser des médecins, des journa-
4
informations sur la vie et les travaux de l’Alliance mais listes, des fonctionnaires du secteur médico-social ou des
surtout d’assurer une veille juridique, sociale, politique et hommes politiques. C’est ainsi que le Symposium d’octobre
scientifique au bénéfice des associations qui n’ont pas les 2008 a eu un certain retentissement. Il était intitulé RIME chaque année
moyens matériels de se tenir informées sur tous les fronts. «L’Europe et les maladies rares, un espoir à la mesure des
A chaque nouvel événement, chaque nouveau décret, un attentes et des familles». C’est à cette occasion que le
intervenant est invité. C’était le cas lors de la RIME du Président de la République s’est engagé, par un courrier
21 novembre 2009 où Guillaume Le Henanff, chargé de lu en préambule, à ce que le premier Plan soit suivi d’un
mission à la DHOS, est venu s’exprimer sur les objectifs et deuxième, et que l’année 2009 ne soit pas une année
l’élaboration du deuxième Plan Maladies Rares. Face aux blanche pour les maladies rares. Depuis quelques années,
responsables d’associations, il a pu éclairer certains points de nombreux forums se tiennent en régions pour soutenir
et surtout ressentir l’intensité de leurs attentes. l’action des délégués.
Les Formations
{ témoignage
Roxane Renaudin,
Association AMMI
“10 ans d’action
L’Alliance au service
sommes tous confrontés. Le chapitre traitant du décès m’a particuliè-
2000 rement marquée. La psychologue nous expliquait les différentes étapes
quand on apprend le décès : le choc, le déni, le rejet du monde extérieur…
9 juin 2000
Comprendre ces étapes permet sans doute de mieux les passer, de ne pas
se laisser enfermer dans le chagrin. La formation laissait surtout une large
place à la pratique, aux mises en situation, ce qui donne des techniques
concrètes sur la marche à suivre dans la réalité. Il s’est trouvé que la mise
en application a été immédiate pour moi puisque, dans la soirée qui
suivait la fin de la formation, j’ai rencontré une amie qui venait également
de perdre son fils.
9 juin 2000
er
1 Forum national organisé par Alliance Maladies
Rares avec Orphanet et la Fondation Groupama :
« Internet et les maladies rares » 23 mars 2007
23 mars 2007
Soutenir - Accompagner
Plus de la moitié des associations membres de l’Alliance ont moins de 300 adhérents. Leur manque de moyens
humains et matériels a conduit l’Alliance à développer des services de soutien et d’accompagnement à la vie associative.
Installée à l’Hôpital Broussais depuis 2001, l’Alliance Depuis 2000, l’Alliance a aidé de nombreuses associations pas de former une association. Depuis octobre 2002,
assure la gestion de la Plateforme Maladies Rares mise à à organiser leur vie associative ou même à se créer. Elle date de la création du collectif malades isolés, l’Alliance
disposition par l’AFM. Le simple fait de centraliser sur un met à leur disposition un salarié, en contact permanent accueille ces malades orphelins d’association pour
même lieu Orphanet, Eurordis, Maladies Rares Info Ser- avec elles et chargé de leur apporter des conseils sur un dîner de rencontre organisé chaque année.
vices et le GIS-Institut des Maladies Rares confère à cet la vie et la gestion de l’association. Il peut s’agir de Malgré la diversité des situations, cela permet aux
espace le rôle de centre de ressources des maladies rares problèmes juridiques, liés à l’élaboration ou la modifi- malades et parents de malades de rompre leur isolement
pour toutes les associations membres. L’Alliance assure, cation de statuts, de questions liées à des démarches en échangeant et partageant leur expérience. C’est égale-
de plus, un service de prêt de salles et de matériel audio- administratives ou à la mise en place de projets. Devant ment l’occasion pour eux de bénéficier des informations
visuel pour permettre aux associations de se réunir dans l’ampleur des besoins, l’Alliance a publié un guide d’ac- délivrées par l’Alliance sur les actions en cours
de bonnes conditions. Entre 150 et 200 réservations compagnement à la vie associative qui aborde ces sujets et l’actualité des maladies rares.
de salles sont enregistrées chaque année pour de simples avec un savant dosage de connaissances théoriques, de
réunions de bureau comme pour des assemblées conseils pratiques et de témoignages. La communication
générales. et les aspects juridiques et administratifs y sont traités, 30 avril 2001
de même que des thèmes plus précis comme la gestion Emménagement de l’Alliance à l’Hôpital Broussais qui
des adhérents et des bénévoles, la recherche de finance- accueillera également Orphanet, Eurordis, Maladies
ments ou les liens avec le monde médical. Rares Info Services et le GIS Institut des maladies rares.
2000 15 octobre 2004
30 avril 2001
Création du Guide d’accompagnement à la vie associative
DECOUPE IMPRIMEUR
9 juin 2006
“10
Premier Atelier Présidents
Réunion qui permet aux responsables d’associations,
une à trois fois par an, d’échanger sur la gestion
ans d’action de leur association.
décembre 2008
Création du Guide pratique des forums associatifs sur
internet utilisé notamment en appui de la formation des
modérateurs de forums.
auprès des associations membres
Au terme d’une décennie qui a vu, depuis sa création le 24 février
2000, le nombre d’adhérents bondir de 40 à 200,
afin de connaître leur degré de satisfaction, leurs besoins
Enquête
{
l’Alliance a décidé de mener une enquête auprès de ses membres
es ont reçu un questionnaire. Il leur était demandé de
et leurs attentes. En octobre 2009, toutes les associations membr
chacun. Le traitement des données a apporté bien
répondre de façon anonyme afin de garantir la libre expression de
des satisfactions et des enseignements.
:
Pour les associations, les 3 missions principales de l’Alliance sont
61%
c’est le taux de réponse aux
96% 1 être le porte parole des
maladies rares dans les
L’Alliance au service
témoigne de l’implication des satisfaits de la façon dont faire du lobbying auprès 3
adhérents et rend significatifs fonctionne l’Alliance. des pouvoirs publics
les résultats de l’étude. 82% donner de l’information
71% 67%
“
santé de 1999 pour se faire entendre. Le succès étant au répondre à des interviews. Cette activité s’est poursuivie
rendez-vous, l’Alliance a développé cette faculté de dia- épisodiquement au cours des dix années. La presse géné-
DECOUPE IMPRIMEUR
loguer avec les pouvoirs publics jusqu’à devenir le porte- raliste et, surtout, la presse spécialisée, se sont également
parole incontournable des maladies rares, associé à toutes intéressées à l’action de l’Alliance. La première conférence Les maladies sont rares
les réflexions qui ont mené au premier Plan 2005 - 2008. de presse, organisée pour le cinquième anniversaire du col-
Suite à ces avancées concrètes, l’Alliance a enclenché lectif, a été relayée notamment par des magazines destinés mais les malades nombreux
une deuxième phase en s’adressant au monde médical et au aux professionnels de la santé.
secteur médico-social, dans le but de les informer des En 2007, l’Alliance a publié
évolutions du système de soin, et les sensibiliser à la cause un ouvrage «Alliance Maladies
des maladies rares. Il ne suffit pas de voter les lois, il faut Rares, des vies singulières,
qu’elles soient appliquées sur le terrain par des personnes un combat partagé». Ce livre,
informées et convaincues. Aujourd’hui, en s’adressant au réalisé en partenariat avec le
grand public dans son ensemble, c’est l’intégration du malade LFB, présente la probléma-
dans la société et sa qualité de vie qui sont privilégiées. tique des maladies rares sous
Un slogan, diffusé à l’occasion de la première journée eu- un visage plus humain, grâce
ropéenne des maladies rares rend compte de la volonté de à des textes émouvants sur le
sensibiliser la population à l’importance du problème: quotidien des malades et des
«Les maladies sont rares mais les malades nombreux». photographies poignantes.
“
Un sur vingt, ça veut dire
un enfant par classe
{ témoignages
“10
d’enfants
ans d’action
Neïla :
« C’est l’histoire d’un garçon qui s’appelait Louis.
Ce garçon a un secret mais personne ne le connaît. Mais
ses camarades le trouvent bizarre. Pourquoi ne va-t-il ja-
mais aux anniversaires. Louis est embarrassé, il a fait tous
les médecins sans résultat. Tout ce qu’il sait, c’est qu’il a
une maladie rare »
Edouard :
« Louis est angoissé parce qu’il n’est pas sûr d’être guéri
un jour. On devrait l’aider, l’inviter pour qu’il ne reste pas
seul et qu’il ne soit pas triste. Il faut être tolérant comme
son amoureuse. Louis n’est pas différent des autres
enfants car on peut tous être malades un jour »
Timothée :
« Il faudrait que tout le monde les aide et donne de
l’argent pour payer les antibiotiques. La meilleure chose
Action auprès des enfants, le kit école qu’on puisse faire pour les aider, c’est les soigner et les
accepter. Il faut aussi qu’ils se fassent des amis comme
tout le monde ».
Le cortège s’élance pour une marche de sept kilo- Les participants crient à tue-tête «36 37», le
Le rassemblement a lieu à l’Hôpital Broussais face La distribution des panneaux portant le nom des mètres dans une ambiance de carnaval. Un po- numéro de téléphone des promesses de dons du
aux locaux de l’Alliance Maladies Rares. Ballons, différentes maladies : un symbole fort d’union et de dium mobile ouvre la voie. Un maximum de bruit et Téléthon. Quelques jeunes filles interpellent les
maquillages, clowns, fanfare, tout concourt à faire solidarité. «On porte les panneaux pour ceux qui ne de couleurs pour faire sortir les maladies rares de passants. «Avez-vous fait le 36 37 ? Faites-le pour
de ce rassemblement une grande fête populaire. peuvent pas les porter.» l’ombre, et montrer au public une image joyeuse et nous !» L’un d’eux répond : «Non, mais je vais le
combative. A noter quelques automobilistes bou- faire.» Il reçoit un «merci» tonitruant en retour.
gons, mais surtout des passants intrigués, sou-
riants ou enthousiastes.
La Marche des maladies rares
Chaque année, la communauté des maladies rares se rassemble pour un
défilé dans les rues de Paris, organisé dans le cadre du Téléthon. La joie, les
éclats de rire et l’enthousiasme sont au rendez-vous pour cette journée par-
ticulière où aucun malade ne se sent isolé. Pour la dixième année, près de
3000 personnes se sont jointes au cortège.
Arrivés sur le parvis de la mairie du 15ème arron- Tandis que la marche se poursuit en direction de La marche des maladies rares, c’est une journée de
dissement, les marcheurs marquent une pause. la Porte de Versailles, une délégation se rend en communion, d’échange, de convivialité, qui réunit
Certains participants se placent devant l’Hôtel bus au pavillon Baltard pour une intervention télé- les malades, leurs familles, leurs proches. Chacun
de Ville de façon à dessiner sur le sol un immense visée au côté de Sophie Davant sur le plateau y puise une énergie nouvelle et la conviction que
«20» qui se transforme en «1» devant les caméras duTéléthon. les choses peuvent changer. Un seul mot d’ordre :
de France Télévision. Le message : une personne « Tous plus fort que tout ! »
sur 20 est atteinte d’une maladie rare.
Porter la cause
des maladies rares
Eveiller les consciences et changer le regard porté sur les personnes malades,
c’est le défi que veut relever l’Alliance. Grâce à de nouveaux outils
de communication et un symbole pour les maladies rares : la marguerite.
www.alliance-maladies-rares.org
“
Symbole des maladies rares :
Le site internet d’Alliance Maladies la marguerite
Rares a fait peau neuve. En tapant
l’adresse, on arrive désormais sur une
Une personne sur vingt page d’accueil moderne et dynamique Le Conseil national de l’Alliance a
adopté comme symbole des maladies
qui offre une navigation adaptée au
a une maladie rare visiteur. rares, la marguerite. Cette fleur est
Cliquer sur l’«espace professionnel» composée de vingt pétales unis,
permet d’accéder à des actualités ou dont l’un pourtant diffère des
des informations techniques sur la autres. Ce visuel illustre le mes-
filière de soins et la prise en charge médico-sociale. En re- sage suivant : «une personne sur
vanche, l’«espace grand public» offre des informations gé- vingt est atteinte d’une maladie rare». Il souligne à la fois
nérales sur les maladies rares et présente dans les grandes la proximité des malades et le sentiment de rejet qui peut
lignes l’action de l’Alliance. Mieux encore, le site offre être le leur. Il exprime aussi une réalité évidente :
un accès sécurisé aux associations pour la diffusion des «Si une personne sur vingt est atteinte d’une maladie rare,
informations internes. Ce site est donc, à la fois, un support j’en connais forcément une.»
accessible pour une communication grand public, et un outil Cette marguerite pourra être déclinée sur tous types
efficace d’information des associations et des professionnels. de supports de communication : presse, publications,
affichage, multimédia… Mais sa vocation première, c’est
d’être portée comme un badge ou comme une boutonnière.
Si toutes les personnes atteintes d’une maladie rare, leur
famille, leurs proches et ceux qui veulent témoigner de leur
solidarité, portent cette marguerite, alors les maladies rares
commenceront à sortir de leur sphère confidentielle.
Regards croisés sur Alliance
Jean Saide – Responsable de la commission communication et vice
Isabelle Hoare
“
rares. En 2008, de nombreuses manifestations étaient organisées et l’ouvrage
«Alliance Maladies Rares – Des vies singulières, un combat partagé» était pré-
senté au public. En 2009, la journée s’était accompagnée d’une campagne in- ans d’action
ternet appuyée sur un site événementiel www.malades-pas-si-rares.org ainsi que
sur une campagne d’affichage. En 2010 l’anniversaire des dix ans de l’Alliance et
Je porte la cause
de la troisième journée internationale des maladies rares s’appuient sur une grande des maladies rares
campagne de communication.
Les acteurs :
Par leur engagement, ils ont permis à l’Alliance de devenir un porte-parole, un lieu de ressources pour les adhérents
et un réservoir d’idées pour la cause des maladies rares. Et ils construisent son avenir...
• L’AFM : témoignage de Laurence Tiennot-Herment • Le Ministère de la Santé • Les autres partenaires qui ont soutenu
Présidente de l’AFM (Association Française contre les Myopathies) certaines opérations de l’Alliance
(entreprises, régions, départements) :
«Dès les années 90, une poignée, sans cesse croissante, d’associations de maladies rares
se réunissaient autour de l’AFM à la veille des Téléthons. De ces échanges, de cette décou-
verte mutuelle, a émergé la volonté de se rassembler pour mieux faire prendre en compte les
problématiques communes liées à la rareté de nos maladies. A la suite du forum citoyen sur
les maladies rares qu’elle avait organisé en 1999, l’AFM participera activement la fondation
de l’Alliance. Depuis lors, grâce à la générosité des donateurs du Téléthon, elle lui assure
un soutien sans faille, apportant une part prépondérante de son budget mais aussi la mise
à disposition de moyens humains et matériels. Nous croyons à la force de l’action collective
et c’est dans cet esprit que nous avons porté en commun des revendications qui ont abouti
à de réelles avancées. En plus de 20 ans de Téléthons, en 10 ans d’existence de l’Alliance,
que de chemin parcouru, de la reconnaissance des maladies rares comme enjeu national et
européen aux premières percées thérapeutiques ! Nous en sommes persuadés : la décennie
qui s’ouvre est celle de l’accélération des résultats concrets pour la guérison des maladies
rares. Un défi ambitieux dans lequel nous mettons toute notre énergie.»
GIS-Institut des maladies rares : Structure de coordination et d’impulsion de la recherche sur les maladies rares.
www.institutmaladiesrares.net
Orphanet :
Portail européen des maladies rares et des médicaments orphelins.
www.orphanet.fr
Rapport d’activité 2000-2010 / 25
Comité éditorial
Paulette Morin, Jean Saide, Isabelle Hoareau (Alliance Maladies Rares),
Jean-François Hennion (Agence Galilée).
Conception et réalisation
Agence Galilée, tél. : 01 43 63 74 04, www.agencegalilee.com
Textes : Jean-François Hennion
Photographies : Charles Malet