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GEJ4 C123

Judas est remis à sa place

1. Judas I'Iscariote dit : « S'il en est ainsi, il faut pourtant que Je m'exprime car le
Seigneur a bien toujours donné l'occasion aux autres de se décharger ainsi complètement de
leur méchanceté et de leur fausseté. Si les étrangers ont reçu cette faveur, pourquoi devrait-
elle précisément m'être refusée, à moi qui suis pourtant des vôtres et qui ai toujours partagé
vos joies et vos peines ? »
2. Cette fois, c'est Bartholomée qui répond : « Avec les étrangers, il s'agissait de tout
autre chose ! Chez eux, l'erreur était le plus souvent enracinée de longue date, et au fond, ils
n'y pouvaient rien s'ils étaient mauvais et méchants : mais lorsqu'ils entendaient la lumineuse
parole de la vérité éternelle, tout cela se mettait à bouillir en eux, ils se débarrasseraient de
leur vieille saleté et devenaient purs. Mais toi, tu es depuis longtemps dans la pleine lumière
de la vérité spirituelle, et tu as déjà eu mille fois, en paroles et en miracles de toute sorte, la
preuve vivante de sa parfaite authenticité ! Mais tout cela ne t'entame en rien : ce que tu
voudrais vraiment, c'est faire toi-même des miracles pour gagner autant d'or et d'argent que
possible, comme les Pharisiens du Temple. En ce qui te concerne, tu n'as besoin d'aucun autre
Dieu que celui qui te procurerait vraiment beaucoup d'argent, afin que tu puisses ensuite
mener la belle vie sur terre et, en un mot, commettre les pires péchés sans aucun respect pour
les vérités essentielles entendues ici !
3. Et puisque tu penses ainsi en ton for intérieur, il ne servirait à rien que tu exprimes
le fond de ta pensée, puisque cela ne peut ni t'améliorer, ni nous donner le moyen de mettre en
toi, par nos paroles ou nos actes, le nouveau cœur sans lequel tu demeureras ce que tu es.
4. Car si la parole toute-puissante du Seigneur n'a pu te changer, que te feront nos
pauvres commentaires humains ? Tu ferais mieux de retourner à ta place et de ne plus nous
importuner désormais de tes vains bavardages ! J'en ai terminé ! »
5. Judas voulait bien sûr répondre à cette vigoureuse remontrance : mais Cornélius lui
dit : « Désormais, n'ouvre la bouche que lorsque tu y seras invité : autrement, tais-toi et ne
dérange plus le Seigneur dans Ses actes ! Et si tu as vraiment besoin de parler, va au fond de
la forêt proche et parles-y avec les arbres et les buissons : tu ne subiras de leur part nulle
contradiction qui puisse te fâcher et finalement peut-être t'offenser gravement ! Ou bien
descends vers la mer et parle avec les poissons : ceux-là aussi admettront tout ce que tu
voudras ! Car de toute façon, tu ne comprends pour ainsi dire rien de ce qui se dit et se passe
ici : et ta sottise grincheuse ainsi que l'égoïsme et l'avidité sans cesse renouvelée qui en
découlent nous dérangent dans les considérations plus profondes, et pour nous si nécessaires,
sur les grandes vérités essentielles qui nous viennent de Dieu, le Seigneur de toute chose ! »
6. A ces mots, Judas l'Iscariote rentre dans l'ombre et ne prononce plus une parole : car
il avait un grand respect de Cornélius, ne connaissant que trop bien son zèle et son amour
pour Moi et Ma doctrine.
7. Lorsqu'il eut ainsi été ramené au calme, Je leur dis à tous : « A celui qui a, il sera
donné toujours plus : mais à celui qui n'a pas, il sera repris jusqu'au peu qu'il avait !
8. Vous avez pu voir par vous-mêmes quel mal constituent l'avidité et l'amour du
monde ; ainsi, gardez-en soigneusement vos cœurs ! Car il est impossible à un cœur avide de
comprendre quoi que soit aux choses de l'esprit et il n'y parviendra jamais pleinement, et ne
pourra donc être suffisamment éclairé pour concevoir ce qui serait utile à son salut.
9. Tous, vous avez déjà compris des choses difficiles, bien que vous ne soyez que
depuis peu de jours auprès de Moi : mais ce disciple qui est depuis près d'une demi-année
auprès de Moi et qui fut témoin oculaire et auriculaire de tous les miracles et enseignements
possibles ne saisit toujours pas la vérité ! La raison en est son extrême cupidité, et cela parce
qu'il est paresseux et indolent.
10. Un homme véritablement travailleur gagne aisément chaque jour ce dont il a
besoin et davantage, ce qui lui sera utile dans ses vieux jours ; et même s'il n'a rien pu
épargner, parce qu'il donnait volontiers son surplus aux pauvres et aux nécessiteux, il sera
cependant pourvu dans ses vieux jours.
11. Mais le paresseux aime l'oisiveté et veut mener la belle vie aux dépens de son
prochain travailleur : il devient alors menteur, escroc et voleur, à seule fin d'accumuler
suffisamment de richesses pour pouvoir vivre comme un roi.
12. Cependant, cette cupidité obscurcit si bien son âme qu'elle ne peut plus rien
comprendre de ce qui est purement spirituel ; même lorsqu'elle reçoit la lumière spirituelle la
plus haute et la plus purs, elle retourne aussitôt à sa nature égoïste et grossièrement matérielle
et ne voit et ne connaît de nouveau plus rien que le matériel.
13. Comment le spirituel se transforme en matière, vous l'avez vu avec la création de
cette ânesse qui paît maintenant devant vous, et Je n'ai donc pas besoin de vous l'expliquer
davantage. Car ceux qui parmi vous l'ont compris, l'ont compris vite et aisément : mais à celui
qui ne l'a pas compris vite et aisément, il faudra encore longtemps pour le comprendre
pleinement, et ce ne sera certes pas en ce monde !
14. Demandez-vous donc tous où en est votre compréhension. Si elle est là, elle est là ;
si elle n'est pas là, elle ne le sera pas de longtemps. Celui dont l'âme est spirituelle peut
aisément concevoir le spirituel : mais à celui dont l'âme aspire à la matière, il est impossible
de concevoir ces choses hautement et purement spirituelles ! »

GEJ4 C124
De l'éducation des enfants

1. (Le Seigneur :) « Certes, il faut bien qu'il y ait des différences parmi les hommes ;
cependant, nul n'a été mis sur cette terre avec une âme à ce point déshéritée qu'elle soit
contrainte de devenir toute matière. Car nulle âme non plus n'a été mise dans la chair sans
libre arbitre et sans intelligence propre.
2. La cause fondamentale de la corruption des âmes humaines se trouve
principalement dans la toute première éducation et dans l'amour aveugle qui l'accompagne.
On laisse le petit arbre croître tant mal que bien, et l'on contribue encore, par toutes sortes de
cajoleries intempestives, à faire pousser le tronc tout à fait de travers. Mais une fois que le
tronc s'est endurci, toutes les tentatives ultérieures de le redresser n'y font généralement plus
rien, ou pas grand-chose ; une fois poussée de travers, il est bien rare que l'âme redevienne
parfaitement droite !
3. Vous tous, faites donc pousser droit vos enfants lorsqu'ils sont jeunes et faciles à
diriger, et bientôt il ne se trouvera plus guère d'âme si matérielle qu'elle ne puisse comprendre
le spirituel et ne se résolve aisément à bien agir selon les voies de la véritable ordonnance
divine ! Retenez bien cela : car c'est pour cette raison que Je vous ai montré comment une
âme s'incarnait dans le sein maternel !
4. Jusqu'à sa septième année, un enfant demeure de loin beaucoup plus animal
qu'humain. Car l'homme dans l'enfant est encore pour la plus grande part plongé dans un
profond sommeil. Mais comme l'enfant est beaucoup plus animal qu'humain, il a donc surtout
des besoins animaux et très peu de besoins véritablement humains.
5. Il ne faut donc leur donner que le strict nécessaire. Qu'on les habitue assez tôt à
toutes sortes de privations, qu'on ne fasse jamais de louanges exagérées à ceux qui sont
aimables, mais qu'on ne soit jamais trop dur non plus envers ceux qui sont moins aimables et
moins doués, et qu'on les traite au contraire avec un amour et une patience justifiés.
6. Qu'on les fasse s'exercer à toutes sortes de choses bonnes et utiles, et qu'on ne rende
jamais un enfant, si aimable soit-il, frivole, égoïste et présomptueux. Faites en sorte que les
enfants, surtout s'ils ont quelque beauté physique, ne portent jamais de beaux et riches
vêtements qui les rendent encore plus vains et arrogants que de tels enfants ne le sont déjà
facilement par nature. Qu'on les tienne propres, mais sans jamais en faire les idoles reconnues
de la maison, et on les mettra dès la naissance sur la voie qui les mènera avant l'âge adulte au
point où vous tous ne parvenez qu'aujourd'hui grâce à Moi.
7. La jeune fille atteindra en toute chasteté et modestie l'état honorable de mère, le
garçon entrera dans l'âge d'homme avec une âme mûre d'homme dans laquelle l'esprit est déjà
éveillé, et il sera une bénédiction pour les siens ainsi que pour la terre et toutes ses créatures.
8. Mais si vous cédez trop aux convoitises et aux passions animales de vos enfants,
vous ouvrirez ainsi tout grand la porte à tous les vices, et par cette nouvelle porte, ils
pénétreront en foule dans ce monde avec toute leur corruption : et quand ils seront installés,
c'est en vain que vous partirez en guerre contre eux par tous les moyens, vous ne pourrez rien
contre leur force et leur puissance !
9. Prenez donc garde que les petits arbres poussent bien droit vers le ciel, et nettoyez-
les soigneusement de toute excroissance nuisible : car une fois que les arbres sont devenus
grands et forts, s'ils sont pleins de difformités causées par des vents mauvais, vous ne pourrez
plus les redresser même par la force !
10. Vous avez vu devant vous tout à l'heure cet amas de langues de feu. Dans son état
mouvant et libre de substance animique, il n'était pas du tout décidé d'avance qu'il devait en
sortir une ânesse ; c'est seulement après que l'ange en eut donné l'ordre que les différentes
parties ont commencé à s'assembler en un organisme de telle sorte que le corps d'un âne
devait finalement apparaître.
11. Mais à présent que cet âne est complètement achevé, sa transformation en un autre
animal n'est bien sûr plus guère possible ! Il est vrai que rien n'est impossible à Dieu : mais
pour cela, il faudrait d'abord que cet âne soit entièrement décomposé, ensuite que ses éléments
fondamentaux se réunissent en un organisme entièrement nouveau qui intégrerait aussi de
nouveaux éléments, et où beaucoup des éléments qui constituaient l'âne auraient été détruits.
Et cela demanderait bien sûr cent fois plus de travail que de créer, à partir de pensées
originelles en juste proportion, un être entièrement nouveau qui n'aurait encore jamais foulé le
sol de cette terre.
12. De même, il est facile de tout faire d'un enfant, alors qu'un homme et plus encore
un vieillard n'apprendra que peu de chose, voire plus rien.
13. Soyez donc soucieux avant tout de donner à vos enfants une vraie et bonne
éducation, et il vous sera ensuite facile de prêcher aux nouveaux peuples Mon Évangile dans
sa perfection, et la bonne graine tombera sur un beau sol fertile et donnera une centuple
récolte ! Mais si vous laissez vos enfants grandir comme les singes font avec leurs petits, ils
deviendront de la mauvaise graine et vous donneront comme les petits singes donnent à leurs
parents : ce que les parents ont récolté, les petits le dévorent et le détruisent à plaisir ; et si les
parents veulent empêcher ces méfaits, leurs tendres rejetons leur montrent leurs dents
tranchantes et les chassent. »

GEJ4 C125
La vie de Judas l'Iscariote

1. (Le Seigneur :) « Mais vous avez en ce disciple (Judas l'Iscariote) un parfait


exemple de cela. Il fut le fils unique d'un père très riche et d'une mère qui l'aimait de la façon
la plus insensée. En conséquence, les deux parents choyèrent aveuglément leur fils,
supportèrent tout de lui et lui donnèrent tout ce qu'il désirait : une autre conséquence fut que,
dès qu'il en eut la force, le jeune homme chassa ses parents de la maison et se divertit avec des
femmes vénales autant que sa nature put le supporter.
2. En peu de temps, le jeune homme rongea si bien la fortune de ses parents que tous
deux durent se mettre à mendier et moururent peu après de chagrin et d'affliction.
3. Cependant, le jeune homme, désormais pauvre lui aussi, rentra quelque peu en lui-
même et finit par s'interroger : "Pourquoi, se demanda-t-il, suis-je devenu tel que je suis et pas
autrement ? Je ne me suis pas engendré moi-même, et encore moins conçu : ce n'est pas moi
non plus qui ai pu faire mon éducation, et pourtant, chacun me jette au visage que je suis un
coquin et un misérable qui, par ses débauches et ses mauvais tours, a mangé tout le bien
durement acquis de ses parents, les a réduits à la mendicité et même poussés prématurément
dans la tombe !
4. Mais qu'y faire ? Tout cela est peut-être très mal de ma part ; mais qu'y puis-je si
mes parents ne m'ont pas mieux élevé ?! Cependant, que faire à présent, pauvre, sans argent,
sans maison, sans travail, sans pain ? Voler serait le plus facile, et ce qui donne le résultat le
plus rapide : mais si l'on est un voleur maladroit, se faire prendre, puis cruellement châtier est
loin d'être une perspective agréable ! Et c'est encore pire si l'on a détroussé les gens ! Mais je
sais ce que je vais faire ! Je vais acquérir un art quelconque, dussé-je apprendre cette stupide
poterie qui a enrichi mon père !"
5. Sitôt dit, sitôt fait ! Il entra en apprentissage à Capharnaüm chez un aimable potier
et, plein de zèle, apprit très vite son art. Le vieux potier avait aussi une fille qui devint bientôt
l'épouse de son disciple.
6. Mais autant notre Judas était jusque-là bon vivant, autant il fut dur et cupide une
fois devenu maître potier. Son épouse eut souvent à pâtir de sa dureté. Sa marchandise était
bonne, et il se mit à la vendre sur tous les marchés, laissant ses gens manquer de tout et suer
sang et eau sur leur tâche. Lorsqu'il rentrait du marché avec beaucoup d'argent, il en donnait
certes un peu aux ouvriers les plus zélés : mais si sa bourse était moins bien garnie, la pauvre
maisonnée en voyait alors de dures.
7. Pour se procurer un autre revenu en sus de sa poterie, il prit aussi à bail une pêcherie
et, il y a deux ans, commença à se consacrer à la magie naturelle. ayant de nombreuses fois
constaté à Jérusalem que les mages égyptiens ou perses gagnaient beaucoup d'argent.
Cependant, bien qu'il eût beaucoup dépensé pour cela, il ne parvint à aucun résultat véritable.
Il suivit même les leçons de quelques Esséniens de l'extérieur qui lui avaient fait accroire
qu'ils étaient capables, au besoin, de créer tout un monde avec ce qu'il porte et comporte.
8. Mais il se convainquit bientôt qu'il était lui-même la dupe, et il tourna le dos à ces
maîtres distingués. Cette année, cependant, il entendit parler de Moi et dire que ce que Je
faisais dépassait de très loin tout ce qu'on avait vu jusqu'ici sur cette terre en fait de prodiges.
9. Telle fut donc l'unique raison pour laquelle il Me suivit et abandonna tout chez lui,
afin d'apprendre de Moi comment on accomplit des prodiges et de gagner ensuite beaucoup
d'or et d'argent.
10. Mon enseignement lui importe peu. Quand il prête attention à Mes paroles, il
voudrait en fait seulement M'entendre expliquer de quelle manière et avec quels moyens J'ai
réalisé tel ou tel prodige. Cependant, il n'apprend jamais rien qui puisse lui servir, et c'est ce
qui le rend constamment morose.
11. Du reste, il aura fait avec Moi en ce monde un très mauvais calcul. Un acte de
trahison suivi du plus noir désespoir le pousseront au suicide, et une corde et un saule seront
sa triste fin terrestre ! Car il est de ceux qui veulent tenter Dieu, ce qui est et doit être un grand
sacrilège. Et celui qui ose commettre un sacrilège contre Dieu ne manquera pas d'en
commettre un autre contre lui-même. Contre Dieu d'abord, contre lui-même ensuite !
12. Mais, Je vous le dis, les suicidés auront peu de chances de contempler jamais la
face de Dieu dans l'au-delà ! Je pourrais même vous en donner la raison mathématiquement
déterminée ; mais cela n'en vaut vraiment pas la peine. Il suffit que vous croyiez ce que Je
vous dis sur les conséquences du suicide. Sa cause est toujours une sorte de stupidité née du
désespoir, et celui-ci est le résultat de quelque sacrilège commis contre Dieu ou contre Ses
commandements. »

GEJ4 C126
Des conséquences de la mauvaise éducation

1. (Le Seigneur :) « On trouve certes les lois divines parfaitement bonnes et .justes :
mais on trouve aussi des hommes qui, dans leurs actes, ne veulent rien savoir de ces lois et
vivent uniquement selon le monde. Avec de telles gens, on ne peut faire affaire, ou tout au
plus une mauvaise affaire de ce monde. Celui qui entre en relations d'affaires avec eux est
d'avance copieusement dupé et trompé. Et celui qui se commet avec ces hommes mondains
dans le but de gagner quelque chose avec eux doit être particulièrement stupide, sans quoi il
aurait à coup sûr mieux étudié ses associés avant de se mettre en affaires avec eux.
2. Un tel homme au moins à demi stupide a encore assez bon cœur, bien qu'il soit
toujours quelque peu avide de gain, mais, précisément à cause de sa stupidité, sa foi est faible
et il ne se repose guère sur Dieu. En effet, il réfléchit et se dit : "Il faut d'abord que je sois
vraiment riche ! Alors seulement, je deviendrai le meilleur homme de la terre et me procurerai
tous les moyens qui permettent de mieux connaître et de comprendre l'essence mystique de
Dieu ! J'accomplirai alors pour le pauvre monde tous les bienfaits possibles et imaginables, et
dans des milliers d'années, on aura encore mon nom à la bouche ! Mais que je me mette
d'abord au service des riches de ce monde, et tout le reste ira de soi !"
3. Et c'est animé de ces faux espoirs que notre idiot s'agite, fait des projets et des
expériences et, muni de ses projets, va trouver les grands et les riches qui, avec leur grande
intelligence des choses de ce monde, entrevoient bien vite dans ses découvertes la possibilité
de quelque profit pour eux. Le stupide spéculateur leur emboîte le pas et se voit bientôt dupé
et possédé de la plus criante manière.
4. Il se trouve désormais complètement dépouillé de tous ses projets et de toutes ses
espérances, sans aucune ressource, et il ne sait comment en sortir. La foi en Dieu et dans Sa
puissance, Sa bonté et Son aide ont toujours été quasi inexistantes en lui. Avec la duplicité du
monde qui lui a tout pris, il a perdu toute référence. Sa raison est trop bornée, et, malgré
toutes ses recherches et tous ses efforts, il ne trouve aucune issue.
5. Que peut-il en résulter ? Le désespoir, et avec lui le dégoût le plus amer de
l'existence, car il ne peut trouver pour celle-ci la moindre perspective tant soit peu supportable
! Et il arrive généralement que, dans sa fièvre, notre sot se suicide pour en finir avec la vie.
Qu'il inflige ainsi à son âme un dommage incalculable, vous le comprendrez clairement quand
vous saurez que cet homme continuera encore très longtemps de se détruire, parce qu'il ne se
serait pas donné la mort s'il n'avait conçu une fois pour toutes une haine mortelle contre
l'existence. Cependant, cette forme de stupidité n'est jamais innée, mais résulte seulement
d'une éducation mauvaise et absurde.
6. Si l'on aime vraiment ses enfants, il importe avant tout d'éduquer leurs âmes en sorte
qu'ils ne soient pas absorbés par la matière. Quand les âmes sont élevées dans la juste
ordonnance, elles deviennent très vite capables d'accueillir l'esprit en elles, elles ne seront
donc plus jamais faibles et il ne sera pas question pour elles de suicide.
7. Mais avec l'éducation ridicule que vous donnez à vos enfants, particulièrement dans
les villes, il ne peut en être autrement. Aussi, accoutumez très tôt vos enfants à chercher le
vrai royaume de Dieu dans leurs cœurs, et vous les aurez ainsi plus que royalement parés et
leur aurez laissé le plus grand et le plus bel héritage en ce monde et pour l'éternité !
8. Quant aux enfants trop choyés, ils ne font jamais rien de grand ! Quand bien même
il ne leur arrive ou qu'ils ne font eux-mêmes pas d'autre mal, avec le temps se développe en
eux une forme de faiblesse qui ne supporte pas la moindre offense ni même la moindre
allusion. Dès que l'on touche à ce point faible ou, pire, qu'on l'offense, c'en est fait de notre
homme. Il deviendra enragé et furieux et cherchera à coup sûr à se venger de l'offenseur par
tous les moyens, ou pour le moins le menacera et l'avertira très sérieusement qu'à l'avenir,
toute plaisanterie de ce genre aurait pour lui les pires conséquences.
9. Une telle faiblesse n'est pas à proprement parler un mal issu du libre arbitre et de la
connaissance : mais elle n'en est pas moins une faille de l'âme, un point où elle sera
constamment vulnérable, et cela non seulement ici-bas, mais aussi pour très longtemps dans
l’au-delà.
10. C'est pourquoi il vous faut prendre bien garde de ne pas laisser lesdits points
faibles se développer chez vos enfants, car ils deviennent à l'âme ce que les maladies mal
guéries, celles que l'on dit chroniques, sont au corps. Tant qu'il fait beau et que le vent est
favorable, elles se laissent oublier et le malade se sent en parfaite santé : mais dès que
s'annonce quelque intempérie, ces failles de la chair commencent aussitôt à se raviver et
causent à l'homme des souffrances qui le mettent souvent au désespoir.
11. Mais, de même qu'il est particulièrement difficile pour n'importe quel médecin de
guérir ces dommages anciens du corps, il l'est tout autant, et souvent bien plus, de guérir ces
vieilles failles de l'âme. Si le navigateur ne veut pas que son navire fasse eau, il ne doit pas le
mener là où la mer est pleine d'écueils et de bancs de corail, mais seulement là où l'eau a la
profondeur nécessaire. De même, qui éduque des enfants doit être un vrai pilote connaissant
bien la vie et ne pas mener ses petits bateaux de vie sur n'importe quelle eau peu profonde
semée des écueils du monde, mais se risquer sur les eaux profondes de la vie intérieure, et il
gardera ainsi les petits bateaux des dangereux écueils et gagnera pour lui-même la couronne
d'un vrai timoniers de la vie !
12. Bienheureux ceux qui inscriront ces paroles dans leurs cœurs ; ils seront bénis,
eux-mêmes et leurs proches !
13. A présent que nous avons utilement traité cette question accessoire soulevée par
l'intervention du disciple Judas l'Iscariote, revenons à nos considérations sur la naissance et la
disparition apparente des choses, et examinons particulièrement cette dernière !

GEJ4 C127
De la crainte de la mort

1. (Le Seigneur :) « La naissance d'une chose, d'un être et plus encore d'un homme a
assurément toujours en soi quelque chose de réjouissant, alors que leur disparition apparente
et leur dissolution, surtout celle d'un être humain, a toujours au contraire en soi quelque chose
de triste, que tout cœur humain ressent avec une certaine mélancolie.
2. Cependant, Je vous le demande, pourquoi en est-il ainsi, si les hommes ont encore
quelque foi dans l’immortalité de leur âme ?! La cause en est plus profonde que vous ne
pouvez le penser. Cette tristesse naît tout d'abord de la peur de la mort, et ensuite de bien
d'autres causes que Je ne peux et ne dois cependant pas toutes vous exposer cette fois-ci, afin
de ne pas vous embrouiller en passant d'une chose à l'autre.
3. Lorsqu'une âme s'est pleinement régénérée et agit désormais tout entière selon la
vraie vie, tout chagrin et toute vaine crainte de mourir ou de disparaître s'est bien sûr évanouie
en elle : mais chez les hommes dont l'âme n'a pas encore atteint le degré nécessaire
d'accomplissement de la vie intérieure, il demeure toujours quelque chose de la tristesse
causée par la mort du prochain et de la crainte de la mort pour eux-mêmes, crainte dont ils ne
seront complètement délivrés en ce monde que lorsque leur âme aura grandi en esprit et que
l'esprit aura grandi en elle.
4. Observez donc un enfant vraiment gâté et qui n'a pas été accoutumé très tôt à une
activité progressivement croissante : quelle triste figure fera-t-il si, ayant atteint par exemple
l'âge de douze ans, il se voit contraint à une activité sérieuse et continue, même proportionnée
à ses forces ! Il se met à pleurer, devient triste et découragé, mais aussi plein de colère et de
ressentiment contre ceux qui l'ont forcé à ce travail astreignant.
5. Voyez au contraire un enfant du même âge qui a été occupé dès sa plus tendre
enfance à des tâches toujours plus sérieuses, bien qu'à la mesure de ses forces ! Avec quelle
joie et quel plaisir cet enfant se démène-t-il toute la journée sans se lasser !
6. Cependant, de même que l'âme paresseuse porte en elle une grande crainte de toute
activité sérieuse et continue, de même la crainte de la mort, voire de quelque maladie tant soit
peu dangereuse, est toujours présente dans cette âme et naît de la même source.
7. Vous avez sans doute eu assez souvent l'occasion vous-mêmes de constater que les
hommes vraiment travailleurs étaient loin d'avoir aussi peur de la mort que ceux qui fuient le
travail, mais n'en aiment que plus mener la bonne vie : et cette peur subsiste tant que ces âmes
ne se mettent pas au travail sérieusement.
8. Vous pensez bien sûr que cette crainte n'est qu'un effet de l'incertitude sur ce qu'est
l'au-delà. Mais Je vous le dis à tous : il n'en est rien ! Cette incertitude n'est elle-même qu'une
conséquence de l'aversion pour l'activité profondément enracinée dans l'âme, et comme l'âme
a le pressentiment secret que son existence future, après la perte de son corps, sera
extrêmement active, cela la désespère et elle entre dans une sorte de fébrilité d'où naît alors
une sorte d'incertitude concernant sa survie dans l'au-delà. - Réfléchissez un peu à cela, et
nous poursuivrons ensuite sur ce sujet très important !
9. A ces mots. Mathaël se lève et dit « Si cela m'est permis, j'aimerais ajouter un petit
mot sur ce sujet, afin de le faire mieux comprendre ! »
10. Je dis : « Dis-nous donc ce que tu sais et ce que tu comprends : car ton savoir et ta
compréhension sont fort bien fondés ! »

GEJ4 C128
De la séparation de l'âme et du corps au moment de la mort.

1. Là-dessus. Mathaël prend la parole en ces termes : « Chers amis et frères, je ne sais
comment cela m'est venu, mais dès mon plus jeune âge, je voyais parfois des esprits et
pouvais même m'entretenir avec eux, ce qui est d'ailleurs une des principales raisons qui m'ont
fait entrer dans l'enceinte du Temple : car on m'a dit que les esprits qui m'étaient alors
devenus souvent fort importuns n'y auraient plus aucun pouvoir sur moi et que je n'en
rencontrerais plus aucun. C'était parfaitement vrai et juste : car dès que je revêtis le vêtement
béni du Temple, ce fut la fin de mes visions d'esprits ! Comment et pourquoi, je ne saurais le
dire : mais c'est la pure vérité.
2. Cependant, bien que j'eusse été délivré de ce fléau par les murs et l'habit du Temple,
les esprits surent se venger d'autre manière. La terrible possession dont je fus victime par la
suite en fut très certainement le fâcheux résultat ! On sait ce qu'il advint de ce déplorable état
qui était le mien, et il n'est donc pas utile que j'y revienne. Mais je me souviens encore de bien
des détails de mon état antérieur de visionnaire, et si je peux maintenant en citer quelques
traits pour le bien de mes nouveaux amis et frères, je crois qu'en cette occasion du moins, je
leur rendrai un peu service.
3. Quand j'avais environ sept ans, ou peut-être déjà huit, cinq personnes moururent
subitement d'une sorte d'épidémie de peste : il s'agissait de la femme de notre voisin, de deux
de ses plus grandes filles et de deux servantes jusque-là en parfaite santé.
4. Il est remarquable que cette étrange épidémie n'ait tué que des servantes et des
femmes adultes et jusque-là tout à fait saines. Cependant, quand l'épouse tomba malade dans
la maison du voisin, alors que la veille les deux filles et les deux servantes avaient déjà
succombé, le voisin vint nous trouver, tout éperdu de chagrin, et nous supplia instamment de
l'aider et si possible d'arracher sa femme à la mort : car mon père, qui possédait un très beau
domaine dans les environs de Jérusalem et y demeurait la plupart du temps, était aussi
médecin au besoin, et il était donc d'autant plus de son devoir de répondre à l'appel du
malheureux voisin. Vous comprendrez aisément qu'on ne me laissât pas à la maison dans un
tel cas lorsque vous saurez que j'avais assez souvent été en mesure de proposer à mon père de
très bons remèdes, parce que mes esprits eux-mêmes me les indiquaient assez souvent très
fidèlement.
5. Mon père pensait en toute confiance que je rencontrerais dans la maison du voisin
des esprits qui me conseilleraient quelque chose pour guérir la voisine mourante, et c'est ainsi
que, nolens volens [bon gré mal gré], je fus emmené. Mon père ne s'était d'ailleurs pas
trompé : je vis effectivement une foule d'esprits sans doute bons et mauvais mêlés. Mais pour
ce qui est de m'indiquer un quelconque remède, il n'y avait plus rien à faire : car lorsque je
l'interrogeai selon le vœu de mon père, un grand esprit portant une longue robe drapée gris
clair me dit : "Regarde-la donc, elle expire ! Son âme s'élève déjà au-dessus du creux de la
poitrine, qui est le chemin habituel par lequel l'âme sort du corps ! "
6. Je regardai de plus près la mourante. Il montait du creux de sa poitrine comme une
vapeur blanche qui ne cessait de s'étendre et devenait aussi toujours plus dense : cependant, je
ne voyais là rien qui eût forme humaine. Tandis que j'observais cela quelque peu
pensivement, le grand esprit vêtu de gris clair me dit : "Regarde comment une âme quitte pour
toujours sa demeure terrestre !" Je lui dis : "Mais pourquoi cette âme qui s'en va n'a-t-elle
aucune forme, alors que vous qui êtes aussi de pures âmes, vous avez une forme humaine
parfaitement normale ?" L'esprit dit : "Attends encore un peu c'est seulement quand l'âme sera
complètement sortie du corps qu'elle se recomposera et qu'elle deviendra tout à fait belle et
agréable à voir !
7. Pendant que je regardais cette vapeur s'étendre et s'épaissir toujours plus au-dessus
de la poitrine de la malade, son corps, encore vivant, gémissait par moments comme celui
d'une personne tourmentée par un mauvais rêve. Au bout du quart environ de la durée d'une
heure romaine, la nuée, qui avait la taille d'une fillette de douze ans, flottait à environ deux
pieds au-dessus du corps de la mourante et n'était plus reliée à sa poitrine que par une colonne
de vapeur large comme le doigt. Cette colonne avait une coloration rougeâtre, et tantôt elle
s'étirait, tantôt elle se raccourcissait à nouveau : mais à chaque nouvel allongement suivi d'un
nouveau raccourcissement, la colonne de vapeur devenait plus mince, et chaque fois qu'elle
s'allongeait, le corps était en proie à des spasmes visiblement très douloureux.
8. Après environ deux heures de temps romain, la colonne de vapeur se détacha
complètement du corps, sa partie inférieure semblable à une plante aux multiples radicelles.
Mais à l'instant où la colonne de vapeur fut libérée du corps, je remarquai les deux
phénomènes suivants : tout d'abord, le corps était désormais parfaitement mort, ensuite,
l'ensemble de la masse blanche nébuleuse s'était instantanément transformé pour redevenir la
femme du voisin, que je connaissais fort bien. Elle fut aussitôt revêtue d'une tunique blanche
aux plis nombreux, salua les esprits amicaux qui l'entouraient, mais demanda aussi d'une voix
intelligible où elle était à présent et ce qui lui était arrivé : elle s'émerveilla aussi grandement
de la beauté de la contrée où elle se trouvait désormais.
9. Quant à moi, je ne distinguais rien de cette belle contrée. Je demandai donc à mon
grand esprit gris clair où elle se trouvait. L'esprit répondit : "Tu ne peux la voir avec ton corps
: car elle n'est que le produit de l'imagination vivante de la morte et n'acquerra que
progressivement une réalité plus grande et plus solide !" M'ayant ainsi éconduit, l'esprit se mit
à parler dans une langue pour moi totalement incompréhensible mais il dut dire à l'âme
désormais libre quelque chose de très agréable, car son visage manifesta aussitôt une grande
joie.
10. Je trouvais cependant remarquable que l'âme libérée ne parût plus se soucier du
tout de ce qu'il advenait de son ancien corps ; elle s'entretenait visiblement sans difficulté avec
les esprits, mais tout cela dans une langue parfaitement inconnue de moi. Au bout de quelque
temps, les deux filles mortes et les deux servantes furent conduites vers celle qui était leur
mère et leur maîtresse et la saluèrent très aimablement, pas du tout, cependant, comme si elles
étaient ses filles pour les deux premières et ses servantes pour les deux autres, mais au
contraire en vraies bonnes amies et sœurs, et toujours dans cette langue étrangère et tout à fait
incompréhensible. Aucune d'elles ne semblait se soucier le moins du monde de son ancien
corps, qu'elles estimaient pourtant sans doute fort naguère; et elles ne semblaient pas
davantage nous voir, nous tous qui étions encore mortels.
11. Il était étrange que, juste à sa sortie du corps, l'âme de la femme morte eût
manifesté en bon hébreu sa joie à la vue de la belle contrée, et qu'après s'être en quelque sorte
un peu rassemblée et condensée, elle eût usé d'une langue qui, à ma faible connaissance, ne
devait alors exister nulle part sur la terre et parmi tous ses habitants mortels.
12. Je m'adressai donc de nouveau à mon esprit vêtu de gris clair et lui demandai : "De
quoi parlent donc ensemble les cinq nouvelles venues en votre royaume, et en quelle
langue ?"
13. L'esprit me dit : "Quel garçon curieux es-tu ! C'est précisément à cause de toi
qu'elles parlent cette langue propre aux esprits, parce qu'elles ne veulent pas que tu les
comprennes ; car elles connaissent et sentent très bien ta présence en tant que personne qui
voit les esprits et peut leur parler par son corps, comme un Birman du nord de l'Inde. Elles
savent et sentent aussi que leurs corps sont encore là ; mais elles ne s'en soucient pas plus que
toi d'un vieux vêtement que tu as jeté parce qu'il est tout déchiré. A présent, tu pourrais leur
offrir tous les royaumes du monde avec la perspective de vivre mille ans en parfaite santé
qu'elles ne retourneraient jamais dans leur corps ! Quant à ce qu'elles se disent, tu ne le
comprendrais pas, quand bien même elles parleraient dans ta langue ; car en ce moment
précis, elles voient que Celui qui nous a été promis se trouve déjà dans le monde matériel,
bien qu'encore un tendre enfant. Quand tu seras un homme, tu Le reconnaîtras en Galilée."
14. Voilà toute la réponse que me donna si aimablement et gracieusement l'esprit vêtu
de gris clair. Ce fut assurément une apparition très mémorable, que j'ai véritablement vue de
mes yeux, lorsque j'étais un jeune garçon, aussi bien que je vous vois tous à présent ; et il est
prouvé que l'esprit vêtu de gris clair ne m'a pas débité de mensonges, puisque je T'ai vraiment
trouvé en Galilée, ô Seigneur, comme cet esprit me l'avait annoncé.
15. J'aimerais seulement comprendre un peu mieux pourquoi, au moment de sa
séparation, l'âme s'élève au-dessus de la poitrine comme une vapeur, et non comme une forme
humaine déjà constituée. - Seigneur, ô Toi le maître très aimant et très sage de toute vie, veux-
Tu bien nous donner une explication là-dessus ? »

GEJ4 C129
De ce qui se passe lorsque l'âme se sépare du corps

1. (Le Seigneur :) « Vous allez l'avoir à l'instant : écoutez donc ! La vapeur qui
apparaît - d'ailleurs toujours à la mesure (forme)[encore brouillée, mais pourtant de la taille et
de la forme approximative d'un homme. (Note de Lorber.)] d'un homme - est une conséquence
de la grande angoisse de l'âme au moment de la séparation, pendant laquelle la peur et
l'épouvante la rendent totalement inconsciente pour quelques instants.
2. Pour l'âme en train de se séparer, c'est un effort extraordinaire que de se maintenir
dans son existence consciente d'elle-même. Toutes ses parties entrent dans une vibration si
extraordinairement violente que même l’œil le plus exercé à voir les esprits ne peut y déceler
aucune forme définie.
3. Un exemple naturel en serait la vibration d'une corde grave de harpe. Si tu la fais
vibrer fortement, elle se met à osciller de part et d'autre si rapidement que tu ne perçois plus
sa matière que comme un fil nébuleux et transparent mais dès que la corde a cessé d'osciller,
le repos fait réapparaître sa forme précise.
4. Tu peux observer le même phénomène sur une mouche qui bourdonne : tu ne peux
distinguer ses ailes que lorsque la mouche cesse de voler et donc de les faire vibrer ; à l'état de
vol, tu ne la voyais que comme entourée d'un petit nuage brumeux.
5. Quand l'âme, au moment de la séparation, sort du corps ravagé, brisé et désormais
inutilisable, elle vibre selon des oscillations souvent larges d'un empan, et si rapidement que
tu peux considérer qu'elle oscille en un instant mille fois de long en large et de haut en bas :
pendant que l'âme vibre ainsi, il est donc parfaitement impossible à celui qui est capable de la
voir de distinguer quoi que ce soit de sa forme humaine. Peu à peu, l'âme s'apaise, et elle
devient ainsi de plus en plus visible comme une forme humaine : et lorsqu'elle revient enfin
tout à fait au calme, ce qui se produit aussitôt après sa complète libération, elle devient tout
aussitôt visible sous une forme parfaitement humaine, à condition qu'elle n'ait pas été
auparavant trop défigurée par toutes sortes de péchés. Comprends-tu cela à présent ? »
6. Mathaël dit : « O Seigneur, Toi le plus sage, comment ne comprendrais-je pas
parfaitement ? Tu m'as expliqué cette apparition comme si je la touchais du doigt !
Cependant, j'aimerais bien à présent Seigneur, pardonne à ma curiosité - savoir encore quelle
était la langue dans laquelle s'entretenaient les cinq âmes ! Je possède pourtant moi-même
plusieurs langues : et malgré cela, je ne comprenais pas une syllabe de ce qu'elles se disaient.
Pareille langue existe-t-elle encore en ce monde ? »
7. Je dis : « Mais oui, les prêtres birmans possèdent cette langue[Le sanscrit.], et c'est
la langue originelle des premiers hommes de cette terre : votre langue, celle des anciens
Égyptiens en partie aussi celle des Grecs, sont toutes presque entièrement issues de cette
unique et première langue humaine. Croyez-vous donc que vous comprendriez votre père
Abraham, Isaac ou Jacob, s'ils étaient ici et vous parlaient comme ils parlaient alors ? Oh, il
n'en est rien, et vous ne comprendriez pas un seul mot ! Et si vous avez déjà peine à
comprendre les livres de Moïse, qui ont près de mille ans de moins qu’Abraham, combien
moins comprendriez-vous le patriarche lui-même ! Bien des choses ont certes changé chez les
Juifs, et la langue elle-même, sans qu'il fût besoin d'une seconde confusion des langues à
Babel.- Comprends-tu cela aussi à présent ? »
8. Mathaël dit : « O Seigneur, maintenant, j'en ai le cœur net, et je crois que ce doit
être aussi le cas de tous les autres, c'est pourquoi je T'implore, au nom de tous, de nous donner
encore Tes enseignements ! »
9. Je dis : « Ils ne vous manqueront pas : mais tu as fait une foule d'autres expériences
dans le domaine de la mort, aussi, pour l'amour de tes frères, tu dois encore nous raconter
quelques-unes des plus mémorables. Si quelque chose y demeure obscur pour toi ou pour un
autre, Je vous éclairerai à nouveau.
10. Je vous ai tout à l'heure expliqué la genèse des créatures jusqu'au moment du
passage par la mort de la matière. La mort du corps est encore la terreur de toutes les
créatures. Je vous en ai déjà donné brièvement la raison ; mais celle-ci sera expliquée plus
longuement à l'occasion.. A présent, cependant, reprends tes récits ! »
11. Mathaël dit : « O Seigneur, puisque c'est Toi qui l'exiges avec tant d'amour, je vais
donc raconter plusieurs cas tels que je les ai vus par les yeux de mon âme ! »

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