8 Mars 2009 - Journée Internationale de la Femme

NON à l’extermination de millions de femmes et de fillettes en

RD Congo par le Rwanda et l’Ouganda !

Lettre ouverte des femmes de l’APARECO

au Président BARACK OBAMA et au Premier
Ministre GORDON BROWN
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Pour une action plus significative et déterminante des gouvernements, américain

et britannique contre l’extermination programmée des femmes congolaises
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Monsieur le Président,
Monsieur le Premier Ministre,
A l’occasion de la journée Internationale de la Femme, les
femmes patriotes de la République démocratique du Congo et
membres de l’APARECO (Alliance des Patriotes pour la
Refondation du Congo) lancent un appel solennel aux Etats-
Unis et à la Grande Bretagne, dont les gouvernements
entretiennent des liens privilégiés avec le Rwanda et
l’Ouganda, pays qui ont agressé et envahi la République
Démocratique du Congo en 1996 et en 1998. Ces deux
guerres ont installé depuis treize ans aujourd’hui une véritable culture de da violence dans
l’Est de notre pays. Violence dont la femme congolaise demeure la principale victime.
Plusieurs actes de déstabilisation de la RDC entrepris par ces deux Etats, appuyés par des
lobbies maffieux qui espèrent la balkanisation de notre pays et l’extension de leur main
mise sur les richesses de notre pays condamnent désormais à une mort certaines des
millions de femmes congolaises, particulièrement ciblées par leurs agresseurs, parce
qu’elles sont avant tout des sources de vie. Il est en effet évident aujourd’hui que cette
sale guerre qui a pour objectif la possession des terres et des richesses de la RDC, recourt à
la sale pratique de l’extermination des autochtones congolais (près de 6 millions de morts à
ce jour) dont la présence sur le sol de leurs ancêtres constitue les premiers obstacles à
l’occupation de leurs terres par leurs agresseurs.

Si nous avons décidé de nous adresser, à travers vous, à vos deux pays, c’est parce qu’il ne
fait plus l’ombre d’un doute aujourd’hui que le Rwanda et l’Ouganda ont bénéficié de
l’appui de vos gouvernements respectifs ainsi que des lobbies politiques et financiers dans
vos pays pour agresser et déstabiliser la RDC. Plusieurs témoignages et enquêtes des
organismes internationaux et privés, dont principalement le livre «Crimes organisés en

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Afrique centrale» de Monsieur Honoré Ngbanda, Président National de l’APARECO, paru

en 2004 aux éditions DUBOIRIS, ont apporté à ce sujet des preuves irréfutables.

Ainsi, cette journée consacrée à la femme, d’autres peuples à travers le monde la

commémoreront certainement dans la joie. Tandis que de nombreuses congolaises,
spécialement celles des régions sinistrées de l’Est de la RDC, la passeront dans la détresse,
l’angoisse et la honte. Voilà pourquoi cette journée nous incite à vous adresser cette lettre
ouverte, afin d’interpeller votre responsabilité dans ce drame des femmes de la République
démocratique du Congo et par conséquent, votre devoir moral à contribuer efficacement à
mettre un terme au processus en cours, de destruction de la femme congolaise. A cet effet,
l’arrivée de la nouvelle administration américaine et sa volonté affichée de contribuer à la
Paix dans la région des Grands Lacs est à n’en point douter un signal encourageant pour les
femmes de la République démocratique du Congo. Nous souhaitons vivement que les
efforts du gouvernement britannique aillent également dans le même sens. Votre apport
nous parait indispensable car le Rwanda et l’Ouganda, les principaux pays agresseurs de la
République démocratique du Congo, ne semblent pas encore disposés à abandonner leurs
objectifs criminels pour notre pays.

Monsieur le Président,
Monsieur le Premier Ministre,
Plusieurs faits prouvent la mauvaise foi et le manque de volonté politique du Rwanda et de
l’Ouganda de respecter la souveraineté de la RDC et de mettre un terme à ce conflit
meurtrier. Les différents rapports de l’ONU et de différentes ONG établissent clairement
aujourd’hui que depuis plus d’une décennie le Rwanda, l’Ouganda et plusieurs lobbies
maffieux n’ont cessé d’utiliser différents stratagèmes pour tenter de faire aboutir leur
projet de balkanisation de la RDC et d’accès aux ressources congolaises. Pour cela, ces
deux Etats et leurs complices n’ont cessé de tromper une bonne partie de la communauté
internationale en faisant croire qu’ils n’étaient pas impliqués dans la déstabilisation de la
RDC, alors qu’ils ont créé et continuent d’entretenir par des voies détournées des « milices-
marionnettes » (AFDL, RCD-GOMA, MLC, CNDP, faux Maï-Maï, etc.….) dont les
actions ont contribué essentiellement à la mort directe ou indirecte de millions de
congolais, et au pillage sans précédent des ressources minières de la RDC.

Tous les accords secrets scellés entre ces deux Etats et leurs pantins en RDC prouvent
clairement les véritables intentions du Rwanda et de l’Ouganda. Nous citons à titre
d’exemple les accords de Lemera signés à l’époque avec l’AFDL de Laurent Désiré
Kabila et qui devaient permettre à ces deux Etats de s’étendre sur 300 Km à l’intérieur des
terres congolaises, au mépris de la souveraineté du peuple congolais et de l’intégrité de son
territoire. La condamnation le 19 décembre 2005 de l’Ouganda par la Cours internationale
de Justice (CIJ), pour violation du droit international et du droit humanitaire en RDC,
confirme ainsi cette triste réalité.
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Les dernières élections en République démocratique du Congo n’ont pas permis d’établir
un gouvernement soucieux et respectueux des intérêts du peuple congolais en général, et de
la protection de la femme congolaise en particulier. Au contraire ce scrutin biaisé a plutôt
permis une légitimation d’un pouvoir d’occupation au service des pays agresseurs de la
RDC que sont le Rwanda et l’Ouganda. Depuis l’organisation des élections dites
démocratiques, la condition de la femme congolaise s’est dangereusement empirée chaque
jour à travers l’impunité, la banalisation et une recrudescence sans précédent de la violence
dont la femme congolaise est demeurée la principale cible.

Contrairement aux promesses fallacieuses faites par la communauté internationale à notre

peuple , la paix n’est jamais revenue à l’Est de la RDC, où au contraire, les terres vidées de
leurs habitants congolais (morts ou déplacés) sont régulièrement maintenant occupés en
particulier par des prétendus réfugiés « congolais » en provenance du Rwanda, du Burundi
ou d’ailleurs avec l’accord de l’autorité suprême de la RDC dont la complicité avec les
agresseurs et les bourreaux des femmes congolaises n’est plus à démontrer. A ce jour, plus
de 2,5 millions de congolais déplacés, dont la majorité est composée de femmes et
d’enfants, continuent à errer au sein même de notre territoire, dans la forêt en proie aux
intempéries, ou allant d’un camp à un autre, espérant vainement pouvoir rentrer chez eux.
Tout cela, parce que les agresseurs et les envahisseurs de la RDC tiennent à voir nos terres
vidées de leur population autochtone, afin d’être remplacée à terme par des populations
rwandaises essentiellement, et ougandaises ou burundaises.

Monsieur le Président,
Monsieur le Premier Ministre,

Au nom de toutes les femmes congolaises de la RDC en général et de l’Est de notre pays
en particulier, nous vous demandons de vous impliquer résolument pour mettre fin à
l’hypocrisie qui caractérise plusieurs grandes puissances de ce monde. Celles qui apportent
leur appui aux pays voisins qui agressent, violent, mutilent, et humilient impunément la
femme congolaise, en s’attaquant ouvertement aux symboles mêmes de notre féminité et de
notre maternité, dans le but de détruire un peuple pour s’accaparer de ses terres et de ses
richesses, comme à l’époque de la pierre taillée. Aujourd’hui les armées de plusieurs pays
voisins de la République démocratique du Congo , dont particulièrement celles du
Rwanda, du Burundi, de l’Ouganda et de l’Angola se livrent impunément, non seulement à
l’occupation des terres et au pillage des richesses de la RDC, mais aussi et surtout au viol
et à l’humiliation des femmes congolaises sans que le pouvoir d’occupation à Kinshasa ne
lève le petit doigt.

Nous estimons donc que la femme congolaise a besoin de paix, de dignité, de liberté et de
respect de son droit à la vie comme toutes les femmes du monde. Le viol d’une femme à

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Goma dans le Kivu ou à Mbanza Ngungu dans le Bas-Congo devrait provoquer la même
réprobation de vos gouvernements que le viol d’une femme à Washington ou à Londres.

Nous nous demandons pourquoi les Etats-Unis et la Grande Bretagne premiers soutiens et
principaux bailleurs de fonds du Rwanda, n’ont pas (comme le Canada, la Suède et les
Pays-Bas) suspendu certaines de leurs aides financières à ce pays, à la suite du dernier
rapport de l’ONU révélant une fois de plus clairement la poursuite (comme d’habitude) de
son implication criminelle dans la déstabilisation de notre pays.

Paul Kagame avec la complicité de « Joseph Kabila » vient de déverser en RDC des
milliers de soldats rwandais qui se font aujourd’hui passer pour des membres du CNDP.
Cette nouvelle présence massive des troupes rwandaises sur notre territoire présage de
nouveaux calvaires pour notre population en général, et pour les femmes et les fillettes
congolaises en particulier.

Nous continuons d’espérer la fin de ce cauchemar que vivent aujourd’hui nos filles, nos
sœurs, nos mères et nos grands-mères. Nous attendons, la fin de l’enfer pour toutes ces
mères qui sont violées plusieurs fois par jour sur le chemin des champs où elles doivent
aller travailler pour nourrir leurs enfants, afin qu’elles accèdent, comme les autres femmes
à travers le monde, à la dignité et au respect de tous les hommes.

Nous souhaitons, Monsieur le Président et Monsieur le Premier Ministre, qu’en considérant

l’ampleur et la durée (plus d’une décennie) de ce drame humanitaire et de ces humiliations
insupportables imposées à des millions d’innocents, vous compreniez comme toutes les
femmes congolaises, que notre peuple est obligé de s’assumer. Et nous espérons donc que
le moment venu, vous saurez vous placer du bon côté de l’histoire, prêts à soutenir toute
une population menacée d’extermination, et désormais en état de légitime défense pour sa
survie.

Paris, le 07 Mars 2009

Pour l’APARECO,

Candide OKEKE Perpétue YANI

Conseillère Principale au sein du cabinet Secrétaire nationale exécutif

du président national de l’APARECO chargée de la Condition féminine

Alphonsine NDAYA
Secrétaire régionale chargée de la condition féminine
de l’APARECO/Belgique
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