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1894)
d'orage. ,
ce nuage que je vois au-dessous de moi, cette noir-
ceur^t cette lourdeur dont je ris c'est votre nuage
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Vous regardez en haut quand vous aspirez l'l-
vation. Et moi je regarde en bas puisque je suis lev.
Qui de vous peut en mme temps rire et tre lev ?
Celui qui monte sur les plus hautes montagnes se
rit de toutes les tragdies et de toutes les choses
Couragux, insoucieux. moqueur, violent ainsi
nous veut la sagesse elle est femme et ne peut
aimer qu'un guerrier.
Vous me dites la vie est dure porter . Mais
pouiquoi auriez-vous le matin votre fiert et le soir
votre soumission
La vie est dure porter mais n'ayez donc pas
l'air si tendres Nous sommes tous des nes et des
nesses chargs de fardeau.
Qu'avons-nous de commun avec le bouton de rose
qui tremble puisqu'une goutte de rose l'oppresse.
C'est vrai nous aimons la vie, non puisque nous
sommes habitus la vie, mais l'amour.
Il y a toujours un peu de folie dans l'amour. Mais
il y a toujours un peu de raison dans la folie.
Et ponr moi aussi, moi qui suis port vers la vie,
les papillons et les bulles de savon, et ce qui leur
ressemble parmi les hommes, me semble le mieux
connatre le bonheur.
Voir voltiger ces petites mes lgres et folles,
charmantes et mouvantes c'est ce qui pousse Zara-.
thustra aux larmes et aux chansons..
Je ne pouvais croire qu' un Dieu qui saurait
danser.
Et lorsque je vis mon diable le trouvai srieux,
grave, profond, et solennel: c'tait l'esprit de la
lourdeur, c'est par lui que tombent toutes choses.
Ce il'est pas par la colre, mais par le rire qu l'on
tue. En avant, tuons l'esprit de la lourdeur
J'ai appris marcher depuis lors je me laisse
courir. J'ai appris voler, depuis lors je ne veux pas
tre pouss pour changer de place.
Maintenant je suis lger, maintenant je vole, main-
tenant je me vois au-dessous de moi, maintenant un
dieu danse en moi.
Ainsi parlait Zarathoustra.
FRIEDRICH NIETZCHE.