Centre pour la liberté de la presse et de la culture
Beyrouth, le 16 février 2010
Communiqué de presse
En vertu de la décision du Premier Ministre jordanien : le Directorat pour
l’impression et la publication sous la tutelle du ministère de la Culture
Amman – Spécial « Skeyes »
Le Premier ministre jordanien Samir Al Rifai, a rendu, le lundi 16 février 2010, une décision en vertu de laquelle le Directorat pour l’impression et la publication est désormais sous la tutelle du ministère de la culture et a confié au ministre de la culture la responsabilité d’assurer les fonctions et compétences administratives du Directorat conformément aux lois et règles en vigueur. L’Agence de presse officielle « Petra » a fait savoir, dans une nouvelle diffusée mardi matin : « cette démarche vient traduire la préoccupation du gouvernement à élargir les limites de la liberté et à encourager la créativité culturelle et intellectuelle sans censure, allant de pair avec les développements opérés sur la scène culturelle et intellectuelle mondiale, qui ont permis aux citoyens d’avoir accès aux ressources intellectuelles et littéraires à travers les nouvelles techniques de communication. La censure n’est plus conforme aux développements de cette nouvelle ère ». Bien que certains intellectuels et éditeurs jordaniens aient salué cette nouvelle décision, ils ont également sollicité l’ abolition de la loi sur l’impression et la publication et de la censure imposée sur les livres. Le Président de la ligue des écrivains Saoud Qobaylet a souhaité, dans un entretien accordé au journal « Al Ghad », le mardi, voir « la censure imposée sur les livres abolie sous toutes ses formes », tout en confirmant « qu’il est encore tôt de concevoir une impression réelle à ce sujet surtout que les expériences précédentes nous ont montré que certains visent à mettre terme à la liberté d’expression sans aucun motif légal ». Le président du syndicat des éditeurs jordaniens Mahmoud Jaber estime que « cette décision représente une démarche vers la démocratie et la liberté d’expression ». Il a également indiqué que « le Directorat pour l’impression et la publication n’entreprenait quasiment pas de relation avec les maisons d’éditions vu que les maisons d’édition jordaniennes se contentaient d’une autocensure sur les publications indépendamment de la censure du Fondation Samir Kassir, Immeuble Aref Saghieh (Rez-de-chaussée), 63, rue Sioufi, Achrafié, Beyrouth, Liban Tel /Fax:00961 1 397334, cell: 00961 3 372717, Courriel: info@skeyesmedia.org Centre pour la liberté de la presse et de la culture
Directorat pour l’impression et la publication du gouvernement du fait
qu’elles ne publient aucun ouvrage portant atteinte aux valeurs morales ». D’une part, le propriétaire de la maison d’édition « Dar Al Ahliya » Ahmad Abou Tawk a confirmé que « peu importe les nominations du Directorat », tout en mentionnant que « l’important c’est les résultats auxquels nous aboutirons ». Il a également sollicité « l’abolition de la loi sur l’impression et les publications » en notant que « le Directorat pour l’impression et la publication a interdit la distribution de nombre d’ouvrages importés il y a quelques jours ». D’autre part, le propriétaire de la maison d’édition « Azminat lil Nachir », le romancier Elias Farkouh a exprimé que « la décision, de part son intitulé, est prometteuse, cependant les détails de cette décision doivent être formulés pour clarifier le sens ». Et d’ajouter « la censure sur les livres sera-t-elle maintenue ou annulée ? », soulignant que « l’important est de voir la loi sur l’impression et la publication abrogée, évitant de maintenir la version actuelle qui suscite des interprétations divergentes ». Dans le même contexte, le propriétaire de « la société arabe pour les études et la publication » et de « Dar Al Fares » Maher Al Kayali a déclaré « nous avons longtemps attendu cette décision qui desserre l’étau imposé sur les éditeurs et créatifs jordaniens ». Il a souligné que les éditeurs « ont prôné, il y a des années, la transformation du Directorat pour l’impression et la publication en un directorat chargé d’informations qui aide les éditeurs au lieu de les accabler ». Il a également souhaité que cette initiative soit radicale pour trouver un issue au problème existant entre la liberté et la créativité et l’étouffement des opinions ». Le Centre « Skeyes » pour la liberté de la presse et la culture apprécie la démarche entreprise par le gouvernement jordanien et encourage la prise de nouvelles mesures semblables et « attendues » portant sur l’abolition de la loi sur l’impression et la publication et de la censure imposée sur les livres. Il réitère au gouvernement jordanien sa demande d’action immédiate et rapide en faveur de l’abolition des jugements rendus à l’encontre des journalistes et écrivains pour avoir exprimé leurs opinions et l’arrêt de toute forme de poursuite judiciaire sur la base d’accusations semblables qui visent à restreindre la liberté d’expression et d’opinion, portent atteinte à la réputation du royaume hachémite en premier lieu et menacent l’avenir des libertés dans le pays. Fondation Samir Kassir, Immeuble Aref Saghieh (Rez-de-chaussée), 63, rue Sioufi, Achrafié, Beyrouth, Liban Tel /Fax:00961 1 397334, cell: 00961 3 372717, Courriel: info@skeyesmedia.org Centre pour la liberté de la presse et de la culture