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-20F stro 1986 - N° 57 ISSN 0182-0567 DE BRE[AGNE 2, rue Colbert $6100 Lorient = Cité Allende - 1 et Rivigres de Bretagne - APPSB - Maison des Eau Toutes les assurances du particulier a lentreprise. @ 96 20 99 22 (TMOP Résidence du Pont-Neuf ssurances 22500 Paimpol SPECIALISTE BUREAUTIQUE _JLG 5,rueGeneral-Dubail (97) 21.17.68 LORIENT Ets J. LE GOUARD Pécheurs a la mouche un spécialiste @ votre service Le Pécheur Breton Patrick Lebreton 7, tue de Chatillon » 35100 RENNES - Tél. 99150.48.38 tous conseilere sur achat et sur Femplo! ciumatos (pce et montage des mouches) Fal lsanaie = te reches#S0ron (ataopue cone un eeu de 20.00 = tune sere cannes en carbone splcalomont congves pout la ‘che en Bretagne Gocumonation galt su demande) Le Grand Voyage de EOG le Saumon Sort! en mai dernier, ce peti ivre grt par J.C. Pere, et iustré par B. leunet a fit Tunanimté par sa simplcté, sa Figueus, Ta qualité de sa présentation. 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(97) 84.88.95 DaLehomnp netonne, A revue historique bretonne a. | Dans chaque numéro, des articles x sur [histoire politique, économique, sociale, culturelle de la Bretagne et des autres pays celtiques. + Le numéro: 15,00 frs “- A Abonnement : 55,00 frs A Dalc’homp Soij! 36,rue Emile Zota-56100 An Oriant-Lorient SOMMAIRE ‘ToL b 848895 Editorial : Tchornolyl |-C. Pierre L'uranium : un risque pour la Bretagne Le Développement des énergies renouvelables A. Goalie: ‘Tolérer la pollution. La mer est malade... Vers un débat au C.E.S. La loi est la loi, méme & Hanvec R. Léost Les agricultours appolés a vaincre la pollution P. Phelipot StJean Brevelay : 3 symboles Dossier Loutres-¢.Joncour — P. Phelipot Troisime re international sur le saumon Le péche et lactualité Les Ballets DIHUN et le Voyage de EOG En Brel Une association : « Café Pain Beurre » E. Maho ticipé Ala réalisation do co numéro, outro les autours dos eticlos + Jean-Claude Piorre, Mario ot Christian Jourdren, Evelyne Maho, Marylise Desbots. Couverture : Sérigraphie de Marie Jo Chay IS Ss1ec2 eNantes Banguas 80M, Coront ‘os do Tannee & pera, rance, Ader, Laurent Minard, Guy Hersant, |, Pierre, 1G. Plerte, |¥. Korboouf, J. Le Penven, Illustrations : C, Jourdee 1 emis dans lar Photocompositon os Cerin Cory oe monogert ave orsauturs EZ\rue Frederic-Detory | Une marasrts ns sot pes ers 16100 Lorient ats, Telepnene 87:562320 | sat price, de fagon la pas otogravure | Solurentcsine ce aentsnton Montage ‘timpression ‘Toute pasonne pn adheronte 8 Inprinee Cwrtro | Eau of Riles KERR pat Aiyae Vigior Hugo dokonstbonnant ‘hoe Vannes itr Gente stein ton her Tolopnone 947.1838 | ton est Clare, Gus ebonnarant et ab P-Atfeau ot riviérosiN® 57 X EDITORIAL. Tchernoby]. Les Frangais, dit-on, sont nuls en géographie. Mais s'ils ont un minimum de connaissan- ces historiques ils se rappellent qu'avant la derniére guerre le discours officiel sur linviolabi- lité de la Ligne Maginot avait si bien pénétré les esprits que le pays tout entier se sentait en par- faite sécurité derriére ses redoutes et ses casemates... En « haut lieu » les certitudes allaient encore plus loin. Ainsi les professeurs de I'Ecole de Guerre ayant décrété que la forét des Ardennes était impénétrable aux chars, en mai 1940, des généraux refusérent de prendre en compte les rap- ports des reconnaissances aériennes qui faisaient état de la pénétration du massif ardennais par les blindés allemands ! L’Etat major n’avait pu se tromper a ce point ; c’était de toute évidence, les aviateurs qui interprétaient mal les mouvements au sol ! Les choses n’ont guére changé et il est toujours aussi difficile, dans ce pays, de remet- tre en cause le choix des énarques et autres technocrates qui nous gouvernent par-dessus la tate des politiques. Pourtant, des abattoirs de la Vilette au Concorde en passant par le barrage d’Arzal, les exemples ne manquent pas, prouvant s'il en était besoin que les experts aussi se trompent et, qu’aujourd’hul, quand ils se trompent, c'est lourdement... Laccident survenu a Tchernobyl aménera-t-l durablement les Frangais & s'interroger sur le bien fondé du nucléaire ? On peut 'espérer car s'il est un sujet qui laisse perplexe, c'est bien l'incroyable résignation dont ont fait preuve nos concitoyens, manquant d'information, face au fantastique pari engagé par les inconditionnels de l’'atome. Comment se fait-iI que les Frangais, volontiers si frondeurs, se solent a ce point laissés anesthésier par les discours officiels ? Est-ce la peur de paraitre ridicule en refusant un développement nuoléaire habilement présenté comme la manifestation la plus élevée du progrés ou comme ia seule solution énergé- tique qui s'offre au pays ? Est-ce la conséquence d'un sentiment d'impuissance quand il s'agit de remettre en cause les choix des grands lobbies, est-ce le refus criminel et inavoué de prendre en compte les droits les plus légitimes des générations futures... ? Laissons aux sociologues et autres spécialistes en sciences humaines le soin d’analy- ser plus profondément les causes de cette résignation et mettons & profit l'opportunité qui nous est offerte par la catastrophe qui s'est produite en Ukraine pour redonner au débat qui s'impose ampleur et dignité. La Bretagne, dont il faut rappeler sans relache qu'elle tire ses richesses du "vivant" & tout a perdre de la construction d’une centrale nucléaire. Une centrale qui absorberait des c dits infiniment plus rentables dans les économies d’énergie ou la promotion d’autres techni- ques et qui ferait planer sur notre région le spectre d'une catastrophe économique dont elle ne se relaverait pas. Paradoxalement, c’est en nous plagant sur le terrain économique que nous avons le plus de chance d’étre le mieux compris de nos concitoyens. N’en déplaise aux bétonneurs des Chambres de commerce de St-Brieuc, de Brest ou de Morlaix, ce n’est pas d'un chantler de ce type qu’ont besoin nos P.M.E., nos P.M.I., nos agricul- teurs, nos maraichers, nos éleveurs, nos marins-pécheurs, nos hételiers... ‘Anous de le prouver avec tous ceux qui se préoccupent de I'intérét général, sans oublier de rappeler que le nucléaire ne menace pas seulement notre économie... J.-C. PIERRE P.2/eau ot rvioresiN* 57 ENERGIE. L’exploitation de l’uranium Par le jeu des « permis de recherche » notre région — sans débat — s’engage dans un programme d’exploitation de l'uranium d’une ampleur sans précédent. Les élus et les responsables socio- économiques soucieux du développement de la région peuvent-ils ignorer la gravité des risques qui peuvent en résulter ? Lun des merites — si 'on ose dire — de l'accident de TCHERNOBYL aura été de poser publiquement, en France, pour la premiére fois au niveau du grand public, le probleme des normes, celui de leur contréle et celui de ta transpa- rence de l'information. La crédibilité du S.C.P.R.., le Service Central de Protec- tlon Contre les Rayonnements lonisants, organisme d'Etat dirigé par le professeur Pellerin n’en est pas ressorti gran- die... c'est le moins que l'on puisse dire. Les Francais auront pu se rendre compte que les nor- més n’étaient pas les mémes dans tous les pays, certains ‘semblant se soucier davantage que d'autres de la santé de leurs habitants... ‘Comme chacun le sait, ces normes font de plus en plus Vobjet_de controverses ;' les scientifiques acquis au nucléaire se voulant rassurants et pratiquant 'amalgame avec la radio-activité naturelle tandis que d'autres spécia- listes, médecins, cancérologues, généticiens mettent en garde contre la banalisation du risque et considarent qu'il T'y a pas de dose sans effet, si petite soit-elle. C'est une question d'éthique, de “religion” a-t-on pu lire. A qui profite le doute ? Pour ce qui nous concerne, notre principe est simple. Silly adoute, c'est aux hommes et aux générations futures quil doit beneficier, non aux entreprises, qu elles relevent de la logique capitaliste ou de la raison d'etat. Car les scientifiques aussi se trompent et quelquefois, méme, ils se trompent lourdement. Des seulls de radiation qui — de bonne foi — ont pu leur apparaitre comme inotten- Sits au début de ere nucléaire ont da, depuis, constam- ment, tre revus & la baisse pour tenir compte des connais- sances nouvelles et du recul qui a permis de mettre en évi- dence des cancers apparus, 15, 20 ou 30 ans aprés le début, des expositions aux radiations, Crest la raison pour laquelle nous attirons I'attention de tous les responsables réglonaux réellament soucieux de Vavenir de la Bretagne sur exceptionnelle gravité du risqu {que la mise en ceuvre d'un programme de recherche de uranium fait courir & notre économie. ho SI les normes relatives aux dérivés de uranium sus- ceptibles c'étre présents dans les légumes, les céréales, le lait, le poisson, les coquillages... devaient étre revues a la balgse pour tenir compte de données scientifiques nouvel- les, de résultats d'enquétes épidémiologiques ou pour répondre a l'inquiétude des consommateurs, on imagine le désastre qui en résulterait pour notre région dont les pro- duits seraient suspectés d'etre contaminés — méme faible- ment. Un handicap insurmontable... Dans le contexte d’apre concurrence que nous con- naissons, nos "partenaires" commerciaux ne se priveraient pas pour exacerber cette inquiétude et pour mettre en vi dence la "teneur” de nos produits. Le "Label” breton serait alors un handicap insurmontable... len serait de méme pour image touristique de notre région. ‘Aussi, nous en appelons au bon sens des responsa- bles, en particulier a celui des dirigeants des chambres d'agriculture, du Comité Régional du Tourisme et des orga- nismes de la péche et de la conchyliculture et nous leur demandons de réfléchir & notre hypathése an se rappalant que, depuis les années 30 la dose maximale admissible est Passée a 46 rems par an a 0,005 rems par an pour les per- sonnes vivant & proximité d'une installation nucléaire. En 50 ans, estimation de la dose maximale admissible a ainsi subi une diminution d'un facteur 8000 ! (Voir 'enca- dré ci-contre de Science et Vie). Qui nous dit que d'ic! Ia fin du siécle, il n'en sera pas de méme pour les normes relatives a 'uranium et & ses 13 déri- vés, en particulier le radium ? Certes, ily a des “normes” mais, d'une part elles ne sont pas toujours respectées et, d'autre part, elles sont de plus en plus sujettes & caution. Ainsi, de nombreux savants, considérentils_gu'en matiére dé radio-activité, II n'y a pas de doses sans effet ot u'll n'y a aucune raison de supposer I'existence d'un seuil en-dessous duquel aucune conséquence ne soit & craindre dans les processus qui conduisent & 'apparition des can- ccers, & des malformations congénitales ou & des altérations génétiques. J P.aleau et riviresiN* 87 ENERGIE. L’EXPLOITATION DE L’URANIUM Un risque économique A partir de quelles doses les rayonnements sont-ils dangereux ? Pendant longtemps, on a cru qu'il y ayait un "seuil” de radiations en deca duquel il n'y avait pas de dégats et au- dela duquel il pouvait y en avoir. Cette notion de seuil s'est modifiée de facon spectaculaire au cours des cing) en raison, d'une inces nouvelles et, d'autre part, des distinctions qui ont 66 établies entre les différentes radia- tions. Résultat : les doses considérées. ‘comme acceptables se sont considé- rablement amenuisées. Dans les années 30, la Commission Internationale de protection raclologt gue (CIPR) fixait @ 46 rems par an la dose maximale admissible. En 1956, apres que l'on elt observé les effets néfastes des rayonnements ionisants sur les radiologistes, la dose max male était ramenée & 6 rems par an our les personnes que leur métier fexposait aux radiations. En 1958, aux Etats-Unis, le Conseil national de pro- tection radiologique (NCPR) proposait comme norme pour le public la dose de 0,5 fem par an, at la CIPR, de son COt6, abaissait la barre a 0,17 rem par an. Enfin, en 1977, Agence de protec: tion de Vrenvironnement, organisme fédéral chargé de contrOler "impact du ‘ucléaire sur lenvironnement et les populations, préconisait la limite de 10,026 rem par an, tandis que I’Agence pour la recherche et le développement Snergétiques (ERDA), organisme dependant du ministére’ américain de Energie, avancait le chiffre de 0,005 rem par an pour les personnes vivant & proximite d'une installation nucléaire, Ainsi, en $0 ans, |'estimation de la dose maximale admissible a subi une diminution d'un facteur 8 000 ! ‘faprds Science et Vio n* 865 u P.aleau ot svieresiN® 57 Certes, les mines et carriéres d’uranium ne sont pas susceptibles de provoquer un « accident technologique majeur ». Est-ce pour autant que "augmentation de la radio-activité qui résultera nécessairement de leur exploitation doit étre con- sidérée comme négligeable ? Seront-elles sans effet sur notre santé et sur l'économie de la région ? exploitation des mines et car- riéres d'uranium dissémine dans environnement de nombreux élé- ments radio-actifs qui se forment a partir de uranium par désints- ‘ration successive. Parmi los 13 éléments ainsi for- més, les plus nocifs sont le radon et le radium, Le radium qui est un élément soluble — done facilement trans- porté par eau — se fixe sur les 8, prenant la place du calcium, Crest un élément extrémement toxique. Pour avoir une idée de sa toxicité, on retiendra que pour le radium 226, la QM.A. (Quantité Maximale Admissible) dans "'orga- nisme correspond & 0,1. micro- gramme (un dix millioniéme de gramme). Le radium met 1600 années pour perdre seulement la moitié do sa toxicité ! II faut savoir, an outre, que le radium, comme de tres nombreux corps radio-actits se concentre le long de la chaine alimentaire. Aussi, s'il n'y a pas a craindre, avec les'mines d'uranium, de dom: mages immédiats, voire’ la mort brutale comme en cas d'irradia- tions massives consécutives a tune explosion ou a un accident majeur tel celui de Tchernobyl, il faut savoir que les faibles radia- tions résultant de I'exploitation du minerai peuvent attaquer, altérer ou détruire les cellules vivantes de notre corps et causer — des cancers si les doses, quol- que faibles sont répétées sur de longues périodes, — des malformations congénita- les, des déficiences Intellectuel- les, l'arriération mentale et une moindre résistance aux maladies, cchez les enfants issus de parents dont les callules ont été irradiges, méme a faibles doses. A premiére vue les quantités de particules radio-actives que nous ‘sommes susceptibles de recevoir & partir des carriéres d'uranium nt paralte fables mals, de a Finissent par falre des grandes rivigres, les petites doses ajou- {ées aux petites doses, finissent ppar former la goutte qui fait débor- der le vase... II faut savoir, en effet, Que les eficts des rayonnements sont cumulatifs. Par ailleurs, les substances radio-actives se con- Centrent le long de la chaine all montalre. Ces phénoménes « d'am plification_ biologique ». aménent Tes algues, les plantes, les coquil- ages, les polssons, les mammité- res... & concentrer, des centaines, volre des millers de fols la radio: activité du milieu naturel, de "eau en particulier. Ces. phénoménes sont Identiques & celul qui, & Minamata au Japon, a causé la mort de dizaines de personnes, et des milliers de cas d'invaligité et de malformation congénitale, du fait de la concentration du cure le long de la chaine alimen: taire. ENERGIE. majeur pour la Bretagne Si demain les normes fixant les taux limites d’éléments radio-actifs dans l'eau, le lait, les légumes, la viande, le poisson, les coquillages.. sont abaissées comment serail possible d’écouler les production exposées & une radio- activité, méme faible ? De la relativité des normes (On trouvera, dans le tableau ci-dessous une Illustration des arguments que nous développons. Ainsi, par exemple, la R.F.A. a fixé, pour le lait, une norme Inférieure de 40 fois & celle admise chez nous. En Hesse, l'un des Landers de la RLF.A,, la norme tombe & 20 Bequerelsiitre soit, 100 fois moins que chez nous ! Maximom Taux Maximum relevé on habitual aamissibie France aores Tehernobyl ain erie 00007 | perma 8tZaonae a a 0105 2.000,00) 2600 oe 4 200005 +1000 500 (RFA) 20 ress on 2.000 Fane) ‘350088 2.600 ee ° 8.000 Farce 7200 ra) 25.000 sot ‘Sreterann 23 (088 de norme) 500 ‘TCHERNOBYL, SUITES. -Le Someronaacle aimnaniao ‘européen craint que le systéme de contrdle de la radioactivité instauré par la C.E-E. sur les roduits alimentaires de tous les pays ties ne, soit récupéré des fins protectionnistes. O.F, 90/06/86 Nous recommandons a toutes les personnes désireuses d’en savoir plus ‘sur la catastrophe de TCHERNOBYL la lecture du N° 825 de juin 1986 de SCIENCE ET VIE. Nous sommes reconnaissants & sansidérable qu'elle a accompli ces derniéres années pour présenter en termes sim= ples des données que de nombreux spécialistes se considérentcomme les seuls a étre dignes... Nous lui savons gré, également, pour ses enquétes sur de nombreuses: pollutions et risques technologiques. En facilitant 'accés A des informa tlons que trop d’organismes ont intérét A dissimuler, ce magazine contribue & fortifier la démocratie. P.Sleau et riviresiN® 57 Pour contacter 'ADER 42, chemin des Justices 29000 Quimper — Tél. 98.53.75.30 THREE MILLE - ISLAND en 1979- TCHERNOBYL en 1988. Lactualité nous rappelle que, malgré I'évolution de la tech- ologie et les précautions prises, la production d’énergie dorigine nucléaire est une technique a hauts risques : non seulement & cause des accidents du type précité, mais éga- lement parce qu'elle produit des déchets qui demeurent adio-actifs durant de nombreuses années (certains radio- éléments extrémement dangereux ont une demiewvie d'une trentaine d'années, durée au bout de laquelle ils ne perdent que la moitié de leur radio-activite) En France, les accidents sont malheureusement égale- ment possibles. S'il n'y a pas encore eu d'accident majeur en centrale, il y a cependant eu plusieurs fuites radio- actives, notamment & 'usine de retraitement des déchets ucléaires de la Hague. Et que penser de la politique du Secret qui existe chez nous (et pas seulement en U.RSS. !). C’est en effet plusieurs jours aprés le passage du nuage radio-actif émanant de la centrale soviétique que les Fran- ‘gais ont appris que le taux de radio-activité s'était considé- Fablement élevé dans leur pays. Cette attitude démontre clairement I'appréhension de nos dirigeants & aborder fran- chement les problémes que pose le cholx du Nucléaire, ison aveo eau chaude solar (eee, 4m? ce ‘captoure, 3001. stockage). Energie France P.6ioau et riviresiN* 67 Andrew GOALIC Ingénieur Physicien Président de 'A.D.E.R, LUénoroie par une doenne — VADER, Maigré ces risques, des voix s’élévent aujourd’hul en Bretagne pour réclamer la construction d'une centrale sur os cétes. Certes, nos élus et responsables économiques pensent aux retombées financiéres, au développement 600: omique et a l'emploi. Et qui leur en voudrait pour cela ? A'A.D.E.R. nous pensons également a l'économie de notre région. Mais nos besoins énergétiques sont large- ‘ment assurés jusqu’a la fin du siécle. Ce laps de temps doit nous permetire de bien préparer l'avenir, c'est-a-dire de ‘mener une politique qui respecte I'Homme ot son environne- ment. Ceci passe par l'exploitation de filidres d’énergies douces et renouvelables : solaire, éolien, utilisation de la force des marées, de la biomasse notamment, liée & une Véritable maitrise des énergies déja existantes. Cette polit- ue permettra non seulement de développer remplol mals elle préservera également notre cadre de vie et les activites traditionnelles que sont la péche, l'agriculture, le tourisme, La méthanisation des déchets urbains, industriels, agricoles permettra non seulement |a production de biogaz, mais aussi une action de dépoliution et de protection des appes phréatiques aujourd'hui largement contaminées ot polluées par les nitrates. Si la production d’énergie d'origine nucléaire est pol: luante, par contre utilisation d’énergies renouvelables est dépolluante ! Et aujourd'hui, penser a l'avenir ce n’est pas seulement s'opposer au nucléaire, c'est aussi faire savoir que d'autres solutions économiquement rentables sont possibles. C'est tout le sens de I'action de IA.D.E.R. On ne prend conscience des proble- mos liée & notre environnement que lorsque l'on est directement concerné ‘ou méme menacé. Quelques événe- ments récents en témoignent : = accident de Tehernobyl, a plu» sieurs milliers de kilomatres de chez nous, a eu des conséquences directes, sur notre environnement par les retom- bées de poussiéres radioactives. Des taux anormalement élevés de radioac- tivite ont été mesurés dans les labora- toires du Finistére (essentiellement dans le lait et les thyroides de bovins). lest a signaler que les autorités fran- gaises n’ont méme pas pris la peine diinformer leurs concitoyens de la pré- sence du nuage radidactif. Nous som- mes sans nul doute trop bétes pour ‘comprendre, — Leau do consommation dans de nombreuses communes du Nord: Finistére est impropre & la consomma. tion humaine. Des taux de nitrate de plus de 100 mg/l ont été relevés (plus du double de la teneur maximale fixée par les autorités sanitaires a savoir 50 mal. Les femmes enceintes et les Jeu nes enfants sont directement cs. = Comme chaque année & la méme Spoque, la consommation des coquil- lages récoltés sur une partie de la cote ‘Sud-Bretagne est interdite. C’est tout le littoral qui est menacé dans ses activités économiques et quand on ‘connait le poids de ces activités dans économie régionale, il y a urgence pour la Bretagne a gérer son patti moine naturel, Peuton en attendre autant de nos élus ? Les conséquences d’une politique iresponsable Incapable de prendre en compte les effets désastreux de ses activités Premigre catastrophe nucléaire civile, Tchernobyl a fait prendre cons- lence au monde entier de la Société & hauts risques dans laquelle nou vivons. N'en dépli x Ingénieurs EDF. la sécurité absolue n'existe pas et _nexistera jamais. Le début de année 1986 avec sa série de catastro- hes est la pour en témoigner : explo- ‘sion de Challenger, de la fusée Ariane. ‘Avec Tehernobyl, on s’apergoit que la ‘science n’est pas infaillible. La nitrification des eaux dans le département du Finistére est la consé- ‘quence directe de la politique d'agri- Culture intensive qui y est pratiquée. Pour vivre ou plutdt survivre aujourd'hui, 'agriculteur doit produire de plus en plus ; pour ce faire, il d faire appel & tous les moyens techni: ques disponibles. (mécanique, chimi- que, biologique, informatique...) pour améliorer sa production. ENERGIE. 2° SALON ENERGIE — ENVIRONNEMENT 9 — 13 octobre 1986 Parc des expositions — Penvillers 29000 QUIMPER — Une centaine d’exposants — Des informations pratiques, des adresses... — Des conférences Pour tout renseignement ou pour avoir un stand Contacter l'ADER — 98.53.75.30 Uappauvrissement des sols est ‘compensé par des apports importants <'engrais. Les conséquences de cette Politique ‘sont inévitables : le nitrate n’étant plus absorbé par des terres saturées, colui-ci se retrouve dans ensemble du systéme hydrologique. Les épandages de lisier_ne font qu’empirer cette situation alors que des solutions respectueuses de l'envi- ronnement existent. Pour lutter contre la pollution de Veau, certaines communes du Nord- Finistére ont décidé la construction d'une usine de dénitrification. L'adop- tion d'une telle solution n'est qu'un palliatif et ne peut étre que ponctuelle car elle ne s'attaque qu'aux consé- quences d'une politique d’agriculture intensive, eer ctie shy Lr La meilloure méthode de traitement permettant de diminuer la charge pol- luante des lisiers et eaux usées, est la fermentation méthanigue. En dehors du fait qu'elle diminue la pollution, elle permet également de produlre du gaz méthane donc de valoriser les déchets. L’augmentation du pouvoir d'achat de lagriculteur, dans un con- texte de surproduction, ne peut passer que par la diminution des codts de pro- duction. La valorisation & des fins Gnergétiques des déchets agricoles est un moyen de la faire. Une politique énergétique respectueuse de environnement et ne ‘compromettant pas le développement économique. énergie est a la base de toute acti vité économique : la péche d'un kilo de poisson peut demander par exemple un litre de fuel. Il est donc important our un pouvoir, quel qu'll soit, de s'en assurer le contrdle. L’exemple frangais est & ce point significatif: la politique Gnergétique des vingt derniéres années a ét6 orientée uniquement vers la diminution de la dépendance éner- gétique. C'est le développement déme- suré de la filiére nucléaire qui a t6 pri vilégié : a France vient en téte pour la couverture des besoins électriques par le nucléaire : 60%. Cette politique est trés dangereuse a plus d'un titre: — Non diversification des moyens de production d'énergie. incident du 19 décembre 1979 (panne d'électricité) est toujours présent dans les esprits Pour en mesurer les conséquences : aralysie compléte du pays. Une politi- ‘que énergétique intelligente passe par la multiplication dee sources et des moyens de production. — Non décentralisation des moyens de production. Le développement de la fillére nucléaire n'a falt qu'aggraver cette situation. L’énergie électrique est produite en trés grande quantité par un tout petit nombre de personnes, anéantissant du méme coup les initia: tives individuelles. — La transformation du role de la société chargée de {a distribution de énergie. Au lieu de répondre A une demande, E.D.F. devient « Marchand de courant » avec une politique com: merciale agressive et un prix d’électri- cité sous évalué (nest question nulle part du cout du démantélement des centrales ni de celui du stockage des déchets). ) P.Tleau et riviérosIN° 87 — ENERGIE. actuel, II faut également parler du ci social de I'énergie. Le nucléaire, avec de grosses centraies pilotées par un tout petit nombre, empéche la création de multiples petites unités de produc- tion d’énergie. C'est autant d'emplois qui ne seront pas créés. C'est une des raisons pour lesquelies il n'y a pas de véritable poli- tique de développement de ia filiére méthanisation dans les exploitations agricoles. ‘Dos vaches « branchéos =, Des photoplles uti: ‘es sur une explain agicole ~ UADER. Une politique énergétique peutelle respecter environnement, le cadre de vie? La Bretagne posséde un potentiel important d’énergies _renouvelables. exploitation de ces énergies: solaire, éolien, marémotrice, bio- masse, liée a une veritable politique de maitrise de I'énergie, & une remise en cause des filiéres industrielles trop consommatrices, permettrait effecti- vement de respecter notre cadre de vie. Contrairement aux idées regues, Vensoleillement du Sud-Bretagne est aussi important que celui de la moitié centre et Sud-Ouest de la France. Il est véritablement dommage que le déve- loppement des installations solaires (chauffe-eau, chauffage de I’habitat) connaisse actuellement un ralentisse- ment. L’énergie éolienne, aprés I'échec d’Quessant, ne connait toujours pas de véritable développement malgré le potentiel important du Nord-Bretagne et la création d'un centre d’essai éolien & Lannion. En ce qui concerne la biomasse, de nombreuses cheminées ‘a feu fermé ont été installées mais i! ‘est dommage que les autres techni- ques, notamment la fermentation méthanique, ne restent que le fait de quelques-uns. De part sa nature, le développement des Energies renouvelables associé & une véritable politique de protection de environnement est un moyen de créer des emplois diffus. C’est égale- ment une solution & la désertification du centre Bretagne. PeBleau ot riveresiN® 67 Dans le contexte du chdmage LC a) EAU ET AGRICULTURE. Il y a longtemps que nous |’écrivons « Tolérer la pollution est un crime Si hier notre propos ne touchait qu'une minorité de personnes ayant bien pris conscience de I'étroite relation qui, en Bretagne tout particuligrement, lie l'économie et ’écologie, il est évident que le cer- cle des initiés aujourd'hui s’élargit. Il s'élargit sous la pression des faits et méme s'il existe toujours des "responsables” pour nier les évidences il apparait & tous ceux qui possédent encore un peu de bon sens, que le "moddle” de développe- ment agricole, qui prévaut depuis un quart de si¢cle, est absolument aberrant sur le plan économique. Nous allons payer cher, trés cher, les erreurs accumulées ces der- niéres années et plus on terdera a élaborer de nouvelles méthodes et & promouvoir de nouveaux comportements, plus la facture sera lourde. Dores ot deja, les dégats sont considérables. — Les sols "chimisés”, privés d’humus, connaissent des proces- sus d’érosion d'une amplour jamais atteinte (il a fallu, plusieurs jours durant, stopper les pompages d'eau dans le Blavet transformé en véri- table torrent de boue suite aux orages du début juillet). — La marée verte s’étend, inexorablement, menagant le tourisme cétier. — Une bonne centaine de communes bretonnes (73 pour Ie seul département du Finistére) recoivent une eau qui ne correspond plus aux normes de potabilité et les cotiteuses usines de dénitrification ne sauraient apparaitre comme des solutions satisfaisantes aux yeux des personnes raisonnables. Mais voici que la pollution affecte les élevours.. Cette fois c'est sérioux:; il ne s'agit plus seulement des nourris- sons, des femmes enceintes, des consommateurs. L’économique est en cause, I'émotion crott... Et 'on songe au bien fondé de la métaphore que notre slogan « quand le poisson meurt l'homme est menacé » @ inspiré & notre ami jean Kergrist : « LES BEBES MEURENT, NOS COCHONS SONT MENACES » Cynisme? Non ! Triste constat du “réalisme” avec lequel on a prétendu développer l'économie au mépris de toutes les autres valeurs, de la vie on particulier. Les éleveurs de la région, déja au prise avec les difficultés que Yon sait, vont étre les victimes de aggravation de la pollution des rividres et des nappes. Combien pourront supporter les cots supplémentaires qui vont on résulter ? Que deviendront les autres ? L'article ci-contre, remarquable de lucidité, pose parfaitement le problame : demain nous serons peut-étre moins seuls a dénoncer la pollution, Ie laxisme et les complicités qui la favorisent. contre |’économie de la région » Agriculture Nitrates dans l’eau L’élevage en péril QUIMPER. - Le degré actuel de pollution des eaux par les nitrates constitue une réelle entrave pour la pratique de l'élevage dans notre département, et risque méme de provo- ‘quer bientét sa disparition. Cela peut paraitre incroyable au regard de I'énormité du secteur concemé et de son prolongement. agro-alimen- taire, mais le danger est réel, — peut-Stre plus EAU ET AGRICULTURE. pour les animaux que pour hom dessus du seuil des 50 mg par litre, tr tment dopessé surtout dans te Notd-Fnistore. Une obsession s'est instaliée, au point de s'in- terroger systématiquament si la plupart des maladies animales actuolles no seraiont pas favorisées par la mauvaise qualité de l'eau. Les vétérinres-consolls aupris pes appareils qui ne vont pas Bolre comme un veau des groupements de fet done en contact avec des trou- eux créneau, & manquer de sinsérer dans un ju- ‘rbve échéance. ‘Les bovins, autre grande spécu- eaux. générslement importants, Les vetérinafes. estiment que ition (supérieure méme au pore fen. sont tellement persuade: Qua moindre trouble de. santé, instantané Wu.» Une prise de la mise-bas of Gchuntton eau" do source, de ton. Ces problmes affectont par. poi, ‘capiage privé, ou d'adduction pu- Dique, est le plus souvent lo- ‘quente dans ses résultats, en par- Ticuller du cbt6 de ta recherche en pltrates résultant de analyse chi- imigue et, du c0té des germes: ‘issus abrewement poussé des trules on fotalise permet de prévenir 9090 des pro- "'échappent pa Blames de pathologie eu moment Quand on seit qu'un veau bolt dix ie flore fécalo. des ani- cause ‘d'éimination totale une aux, dans analyse bactériologi- cercasse & abattoir. ue. Le len est tes fort entre les Vingt litres. d'eau pour une trule ait et la viando) ‘Ia monaco. ‘Soreat fom plus quun homme de méme Ses Pines oorn mont oa hl tne eau de Benne quit our ne résante cure dun vor» (société d'eliments Tea nekeeeloseererores oe Qualité chimique = a respecter im- pérativement » pour Teau servant 8 délayer Vaiment du veau c'éle- iyates, ne pis dépasser doux types de polluants, L'exobs gesiante et 95 lites pour une 60mg par lire; nites, absence rogues, etehérichlecol, saimone!- certe pratique ca. ingérer & la tule Le meilleur reméde ——_mesiour. Or, elle ‘nant 60 miligrammes par Silaitante, sont considérés comme totale fr, aucune importance (ce tun minimum journaler. Le teneur qui veut dire qu'on pourra quand fen nitrates condlifonne totalement Tbr pulser dans let nappes. ‘38 ites conte S0Us-sol, reputees. ferrugin ‘ses) ; qualité biologique, absence 1,750, totale de germes. técaux. Soit ‘ne tolere que donc, les memes exigences que ‘des porcs 200 miligrammes selon le labora- pour les pores. {ole allemand Alors que Jonetion d'eau de javel dans eau. ment des nitrates Celle dos nitrates est bien plus as céréales, cette jimination des get- taux supérieur favorisant mas microbiens est facie per @d- tion de nephuytes, Indspendam. ‘eontenus dans lyses ‘eau en apporte par les avicuteurs. Ceux-ci se da- ‘compliquée et cotteuse, Les cok 6ja huit fois trop. On mesurera mandant sil ne vaut pas micux lectivités commencent & s'équiper exces quand on ‘Gpurateurs dens les zones OU taux de 80 miligrammes se situe adduction publique cul n' ‘saura que ce abandonner l'eau du puits pour 1 pas Feau du robinet devient de dens les plus falles et les moins forcément meilleure sur le plan consommation dangereuse, et p85 fombreux ; 100. Seulement dans le Firistére-Nord. Gessus (280 mg). ‘On propose également du maté- répandus, surtout fel C'equipement individuel pour De quoi envisage 180mg et au- chimique. tant des taux uel que soit le type d'élevage, ‘dans le Léon. importance du volume d'eau in- ‘avec le plus dispensable rend donc encore Cénie les pus et neppes pri grand pessimisme l'avenir do la plus sigu ce probleme des nitra- ves. Mais ‘demontrer dens les nombreux tY- Eujation fnktare la fablité reste & production porcine, promiére spé- tes. e. pe. ‘Quest-France Finistoro/24 jillot 1988 P.ateaw ot rivibrosiN* 87 Cotte malade. Mais plus personne ne doit lignorer non plus : elle est malade de I'Homme. Telle une hydre, la « Marée Verte » étend ses tentacules fet pour reprendre la réflexion dun journaliste du "Télé- gramme”, elle survient plus tot, elle dure plus longtemps ais elle pue toujours autant... Perros-Guirec et sa belle plage de Trestraou, perle de la Cote de granit rose sont touchées & leur tour... Cette fois Crest sérieux ! Mais il n'y @ pas que Porros. Dans les Cétes-du-Nord, une commune cétiére sur cing est atteinte et tout au long du littoral breton, de la Baie de Douarnenez a la plage de la Mine d'Or & Pénestin, le phénoméne s'étend. Le ramassage des algues dont le coat d'enlévement varie de 27 a 70 F. le mm? ne saurait longtemps cacher la gravité du mal. Pendant le méme temps le “dinophysis” se généralise tandis qu’a I'horizon se profile une algue encore plus tox que le "Gonyaulax”, S'ajoutant aux épizooties qui affectent les huitres, aux mortalités qui ont récemment décimé les palourdes, aux problames qui se sont posés au début de l'année aux mou- plus personne ne l'ignore: la mer est La mer est malade les de la baie de St-Brieuc... ces signes ne trompent pas. La ‘mer est malade et méme éi les scientifiques ne sont pas en mesure de fournir une explication simple, il est évident qu'il s'agit I& de phénoménes de dégradation des équilibres naturels qui sont laboutissement logique d'un type de développement particulerement irespectueux des lols de La prise de conscience doit étre & la hauteur des enjeux car ils sont immenses et incalculables. C’est dans cette perspective qu'il faut placer le vote du Comité Econo: mique et Social de Bretagne dont les membres ont ‘approuvé, & P'unanimité, sans aucune abstention, la propo- sition qui leur était faite, par J.C. Pierre, représentart T'URBE, de consacrer une session a I'examen de ces proble- mes. Cette démarche a été soutenue, avec vigueur par : Mon- sleur Henry DIDOU (CFDT péche), par Monsieur Francois CADORET (Comité Interprofessionnel de la Conchylicul- ture) par Monsieur Guillaume GUEDO (Comité Régional du Tourisme) et par Jean-Pierre CURTES (Université de Ren- nes). Souhaitons que ce débat ait lieu. La Région bretonne ne peut pas en faire l'économie! Pat0toau ot rivioresiN* $7 Comité économique Communication de M. J.C. PIERRE et social de Bretagne Union Régionale Bretonne de l'Environnement CONCHYLICULTURE Pour une reconquéte des eaux cdtiéres: Les activités liées & exploitation du littoral constituent un élément fondamental et lrremplagable de l'économie bretonne. La Région, d'ailleurs, par les aides qu'elle apporte a la conchyliculture et a I'aquacul- ture, manifeste l'intérét qu'elle porte cas activités génératrices d’emplois permanents. Ces activités sont également riches d'avenir compte tenu du fait que la France est la ‘gement importatrice en prodults de la mer. Elle est, par exemple, defletaite & 60 % de 3e8 besoins en moules ! Gependant, en dépit d' constituent 1.500 km de cot sionnels et des efforts fin: ‘gravement menacées. — extension quasi inexorable des marées vertes apparues au début decettedécen- nie, 409 — Le caractére répétitif des manifestations du dinophysis marché porteur, malgré l'atout naturel considérable que ‘aux vastes potentialités, malgré le savoir faire des profes- ers entrepris ou en cours, ces activités sont aujourd'hui Identelles ou lsoldes mals “praia mane lao EAU ET AGRICULTURE La loi est la loi... méme a Hanvec Dans un précédent numéro, nous vous avions exposé les motifs qui avaient conduit « EAU ET RIVIERES DE BRETAGNE - APPSB» a solliciter Vannulation de l’arrété préfectoral du 18 juin 1985 portant extension de 3240 & 5130 sujets (1) de I’élevage de porc de Monsieur Alexis GOURVENNEC, situé a Boudouguen en HANVEC. Le Tribunal Administratif de RENNES a par jugement du 21 mai 1986 retenu notre requéte en considérant « que la fiche sommaire de renseignements jointe au dossier de demande d’autori- sation, méme complétée par les plans et autres piéces joints ne répond pas aux prescriptions ci-dessus citées des décrets des 12 octobre et 21 septem- bre 1977, que notamment, aucun docu- ment ne mentionne, ni l'analyse des effets de l'exploitation sur |'environne- ment, en particulier sur les eaux sou- terraines et de surface, ni les mesures envisagées pour remédier aux consé- quences dommageables pour I’envi- ronnement résultant de |’extension et des importants épandages de lisiers qui en résultent ». Le Tribunal Adminis- tratif a donc annulé l’arrété préfectoral du 18 juin 1985. Le Tribunal Administratif condamne la pratique des fiches de renseigne- ments complétées par tout futur éle- veur de porcs. Celles-ci ont remplacé étude d'impact qui auparavant devait tre jointe au dossier a |'appui de toute demande d’autorisation. Ces mauvai- ses habitudes résultent d’une circu- laire du Ministére de l'Environnement du 21 mars 1978. Elles ont conduit concurremment éleveurs et autorités préfectorales a polluer les eaux superficielles et sou- terraines par les nitrates. « De 1979 a P.t2/eau et riviéres/N° 57 novembre 1985, 957 dossiers d’élevage ont été instruits dans le département du Finistére suivant ces méthodes dont 645 élevages porcins sur la base de la fiche de renseignements définie par l'Administration » (Source Alexis GOURVENNEC), L’APPLICATION DE CE JUGEMENT Selon la jurisprudence, la condam- nation de cette pratique doit conduire le Commissaire de la République du Finistére a retirer toutes les autorisa- tions d’exploitation d’élevages porcins accordées depuis le 21 mai 1986 et a refuser toute nouvelle autorisation tant qu'une étude d’impact répondant & la réglementation en vigueur ne sera pas fournie. Ces pratiques ont favorisé une den- sification d’élevages porcins dans cer- taines régions du département. Une étude de |’agence de bassin Loire Bre- tagne avait permis d’établir en 1981 que, dans 12 cantons du Nord- Finistére, aprés |’'épandage de 200 kg d'azote par hectare, il demeurait 1655 000 m° d’excédents de lisier ! Ga CETTE HERBE A LN GOUT PE CoLHONNAILLE! Tiré de « L'Elevage porcin et l'environnement » - Ministére de l'Environnement UN EXEMPLE : PLOUVORN Il apparait que les autorités préfec- torales du Finistére ne tiennent pas compte de ces avertissements et de bien d'autres puisque le Préfet a auto- risé, par arrété du 27 mai 1986 l’exten- sion d'un élevage de 2452 porcs a PLOUVORN, zone saturée en lisier. Cette extension ne fera qu’accroitre les difficultés de traitement de l'eau pompée dans I'HORN par le syndicat mixte de cette riviére qui regroupe 18 communes. S'il est nécessaire de garantir la fourniture d'une eau de qualité au robi- net, il est anormal que ce syndicat se préoccupe seulement de sa station de dénitrification unique en Europe basée sur la filtration des résines pour un cout de 6 millions de Francs sans mener une politique d’assainissement du bassin: — élimination de tous les rejets de lisier provenant des fosses, — récupération de toutes les eaux de lavage chargées d’antibiotiques et des eaux de ruissellement, — séparation par des moyens adap- tés des eaux pluviales et des effluents, — augmentation et étanchéité des fosses 4 lisier, — analyse des effets de la concentra- tion d’élevages porcins sur la qualité des eaux. En l'absence de moyens de traitement efficace, toute nouvelle implantation devrait étre refusée dans les zones saturées, — mise en place d'un périmétre de protection éloignée comprenant tous les bassins. LA FACTURE Les consommateurs doivent une fois de plus payer les factures de la pollution & 2 niveaux : — le cout du traitement est devenu beaucoup plus onéreux — la teneur excessive en nitrates en eau oblige de nombreux éleveurs a dis- tribuer & leurs animaux l'eau prove- nant de l’adduction publique pour laquelle ils bénéficient dans de nom- EAU ET AGRICULTURE breuses communes d'une situation particuliérement avantageuse suivant le régime du forfait. D'autres comme les ostréiculteurs et mytiliculteurs de la baie de MOR- LAIX sont contraints de construire & leurs frais des bassins d’assainisse- ment puisque la baie de MORLAIX est de plus en plus insalubre. il importerait dés lors que les éle- veurs de porcs et les pisciculteurs paient a l’'agence de bassin Loire Bre- tagne une taxe de pollution proportion- nelle a celle produite, comme les industriels. DES SOLUTIONS DANS LE FINISTERE L'une d’entre elles consiste a réflé- chir aux effets de la densification por- cine au moment de l’instruction des dossiers. Toute pratique de nouvelles fiches de renseignements résultant d'un compromis tacite ou non entre les autorités préfectorales et la chambre d'Agriculture du Finistére doit étre condamnée: — le procédé contractuel demeure illégal en matiére de police administra- tive (CE & mars 1985 Les Amis de la Terre) — linstruction s’apparente a une sim- ple formalité administrative — linexécution d'une étude d’impact ne suscite aucune réflexion sur la pol- lution mais essentiellement sur les économies d’engrais et les €conomies | d'argent réalisées (Source Télé-| gramme 12 mai 1986 - Service d'amé- | nagement rural des Cétes-du-Nord) | ll appartient a la seule Chambre d’agriculture du Finistére et aux exploitants de présenter une étude d'impact et non aux autorités adminis- tratives conformément a l’esprit de la loi du 10 juillet 1976. « EAU ET RIVIERES DE BRETAGNE - APPSB» ne cautionnera aucun nou- veau compromis entre la Chambre d’Agriculture et les autorités préfecto- rales et Saisira si nécessaire le juge administratif pour l’'annuler. Evidem- ment, « EAU ET RIVIERES DE BRETA- GNE » acceptera, si une demande lui est formulée d'exposer ses idées en la matiére. Le Conseil Départemental d’Hygiéne du Finistére dont la voca- tion est de défendre la santé publique ne doit plus demeurer une simple chambre d’enregistrement des deman- des d'autorisations d’exploitation de porcheries. Au contraire, il doit étre le lieu d'un débat ouvert sur l'extérieur of les associations de protection de la nature, comme « EAU ET RIVIERES DE BRETAGNE », les consommateurs, les conchyliculteurs pourront exposer leurs idées. Si le jugement du TA de Rennes, demeurait sans suite, « EAU ET RIVIE- RES DE BRETAGNE » serait conduite a saisir la section du rapport et des études du Conseil d’Etat, le médiateur et le cas échéant a engager une action devant le juge administratif en vue de faire connaitre la responsabilité de l'Etat pour la pollution des eaux par les nitrates... On observera toutefois qu'un pre- mier effort a été observé en vue d’infor- matiser les plans d’épandage du lisier sur certains bassins par la Direction Départementale de I'Agriculture et de la Forét. La demande d’annulation du permis de construire des porcheries GOUR- VENNEC ayant été rejeté par le Tribu- nal Administratif de Rennes pour irre- cevabilité, elle fera l'objet d'un appel \ devant le Conseil d’Etat. Raymond LEOST Cétes-du-Nord et Ille et Vilaine des problémes analogues Longtemps considéré comme la région « phare » de |’agriculture bre- tonne, le LEON, méme s'il demeure en téte du « productivisme » n’en a plus le monopole... Des projets d’élevages de porcs de trés grandes dimensions ont égale- ment été déposés en Ille et Vilaine (A Retiers et Landujan) et dans les Cétes-du-Nord (& Erquy) ot la FAPEN a pris la téte d'une opposition a laquelle nous nous sommes associés. il est bien évident, en effet, que notre opposition 4 ces grands élevages industriels n'est pas dictée par un différent vis a vis de tel ou tel promo- teur mais par des considérations d’ordre général valables partout en Bre- tagne.... (1) lire 5.130 places de porcs de plus de 30 kg 4 Vengrais. | P.13/eau et riviéres/N° 57 EAU ET AGRICULTURE En Angleterre, les agriculteurs appelés a vaincre la pollution La responsabilité de l’agriculture « productiviste » dans la pollution de eau et des sols n’est plus sérieusement niée. Quelques chambres d’agricul- ture, celle des Cétes-du-Nord en particulier, ont engagé, sur ce sujet, des démarches intéressantes, nous y reviendrons. L’action engagée en Grande-Bretagne et décrite dans cet article de Pierre Phélipot mérite d’étre mieux connue chez nous. L’Agence de Bassin du Sud-Ouest de I’Angleterre, invite les agriculteurs a collaborer avec elle & une nouvelle bataille pour dépoliuer les cours d'eau. Une campagne sera lancée ce mois- ci avec pour théme «La pollution - ensemble nous pouvons la vaincre ». Au début, cette campagne sera con- centrée sur les trois zones du Devon les plus affectées par la pollution. Comme le personnel chargé de la lutte contre la pollution est déja trés solli- cité, trois gardes, normalement char- gés de la péche, ont regu une forma- tion spéciale pour ce genre de travail. lls visiteront chaque ferme des bas- sins cohcernés pour voir comment les agriculteurs traitent leurs effluents, pour leur expliquer la nature de chaque probléme et pour leur apporter une coopération technique. Un probléme capital... Cette campagne commune est con- duite par Gordon Bielby, chef du ser- vice de l'environnement a l’Agence de Bassin du sud-Ouest. Pour celui-ci « pendant des années nous avons été plus préoccupés par les pollutions industrielles que par toute autre chose. Cependant la situa- tion s'est considérablement amélio- rée, ici, tandis que la modification et l'intensification des pratiques agrico- les ont entrainé un nouveau probléme capital — la pollution agricole. De nombreux agriculteurs en sont cons- cients et souhaitent faire quelque chose. D'autres ne réalisent pas encore les gros dommages suscepti- bles d’étre infligés a une riviére ou a un ruisseau par les effluents agricoles. Nous sommes persuadés que lorsqu’on leur explique clairement ce qu’il en est, ils souhaitent alors y met- tre un terme ». ... et social La pollution est un probléme social car elle nous affecte tous. La coopéra- tion est la clef du succés de la campa- gne lancée. Cette campagne a été stimulée par une série de graves cas de pollutions agricoles. Dans l'un d’eux, sur la Haute-Torridge, au moins 35 000 pois- sons ont été tués ; dans un autre, 39 km de la riviére Axe ont été touchés. Par suite d’autres incidents, les années passées, la fourniture d’eau potable a di momentanément 6étre interrompue. D’une fagon générale, le probléme semble pire dans le Devon qu’en Corn- wall. Les bassins de !’Axe, de |’Otter, de la Taw et de la Torridge paraissent les plus touchés, Le concours des gardes Les trois gardes commenceront leur tournée dés le début du mois et conti- nueront au cours des mois d’été. Cha- cun d’eux visitera plusieurs centaines de fermes, parlera aux agriculteurs et leur expliquera comment se faire aider pour résoudre leurs problémes de drai- nage. II leur donnera des brochures et leur dira le travail a faire si c'est néces- saire. Les gardes reviendront voir les agriculteurs si besoin est. Les résul- tats de la campagne seront analysés en fin d’année au moment de décider son extension. Des conseils gratuits sont donnés par les spécialistes de |’environne- ment du syndicat des agriculteurs (ADAS) avec lesquels !’Agence de Bas- sin est en relation. Tiré du titre « Le banquet amer » Karthala-Solagral P,i4/eau et riviéres/N° 57 Remarques sur la campagne — WVeffort de dépollution a eu ten- dance a se concentrer sur les effluents industriels au cours des années pas- sées. Ce secteur s'est maintenant beaucoup amélioré, tandis que les modifications des pratiques agricoles ont mis les pollutions agricoles au pre- mier plan. — La campagne en cours est basée sur une enquéte pilote, réalisée l’an passé, sur 700 fermes visitées. D'une fagon générale les agriculteurs ont apporté une coopération encoura- geante. — Un bon nombre d’agriculteurs, qui ont eux-mémes besoin d’eau pure pour leur cheptel, étaient conscients du fait que leurs cours d’eau étaient parfois EAU ET AGRICULTURE — Les effluents agricoles constituent une menace en raison de leur volume. — Les laiteries et les élevages inten- sifs de porcs et de volailles consti- tuent les plus gros risques potentiels. — On a observé une augmentation réguliére des incidents dus a la pollu- tion agricole, au cours des derniéres années, ce qui a entamé les ressour- ces de l’actuel personnel chargé de la lutte antipollution (14 personnes en tout). — En 82-83, un total de 1140 enquétes sur la pollution ont été effectuées. — Les saumons et les truites vivent dans des eaux froides, pures et bien oxygénées. C'est pourquoi les mortali- tés dues a la pollution sont souvent le premier signe d'une pollution certaine. — Aucours des années soixante et au début des années soixante-dix, les mortalités de poissons provoquées par les effluents agricoles étaient rarissi- mes. En 7 mois de I’an passé (janvier & juillet 83) plus de 50 cas de ce type ont été enregistrés. — La pollution constitue une sérieuse menace pour les zones de frai. C’est ainsi que les cours supérieurs de la Taw et de la Torridge ont été récem- ment victimes de tels incidents. — Dans la région, la plus grande par- tie de l'eau de consommation est prise dans le cours inférieur des riviéres ot la dilution naturelle procure une cer- taine protection. Cependant, ces zones sont vulnérables par basses eaux en particulier les installations périphériques. En 1978, de nombreu- ses maisons furent sans eau courante pendant deux semaines, par suite impropres a cet usage. d'une pollution affectant la ressource. Ci-dessous un exemple des tracts diffusés aux agriculteurs anglais. La pollution : ensemble nous pouvons la vaincre * Les riviéres du Sud-Ouest constituent un capital naturel inestimable qui exige une protection de plus en plus grande contre la pression de la société moderne. * La plupart des cas de pollution traités par notre personnel concernent maintenant des effluents agricoles. * Les effluents agricoles peuvent étre 1000 fois plus polluants que les effluents domestiques traités, et la pollution continuelle, méme par une simple fuite, peut faire autant de mal qu’un accident important. Hormis le fait qu’elle soit invisible, cette pollution peut affecter la four- niture en eau potable, ainsi que celle utilisée par les autres agriculteurs pour l'irrigation et |'abreuvement du bétail. Elle peut aussi réduire les populations de poissons en abimant des zones de frai, et en tuant les invertébrés et les plantes dont se nourrissent les poissons. eLe personnel de I'Agence de Bassin du Sud-Ouest est toujours disponi- ble pour apporter son aide et ses conseils concernant tous les problémes de pollution. © La loi existe et nous donne la possibilité d'agir, mais nous préférons de beaucoup progresser par mutuelle coopération. Aidez-nous a vous aider. DANGER e m LINDANE ‘Champ de petits pois traités au Lindane peu avant la récolte - Névez Juin 1986 Maladie de Parkinson et pesticide Un composé pyridique, le MPTP, pesticide courant, vient d’étre accusé de léser rapidement les neu- rones dopaminergiques et de déclencher une forme de maladie de Parkinson. Les spécialistes amé- ricains, qui avaient déja examiné cette hypothése, l’avaient aussi rejetée jusqu'a ce qu'un médecin canadien, André Barbeau, de Mon- tréal, ait rapporté qu'au sud-ouest de Montréal, le "grenier” du Qué- bec, l'incidence rurale de la maladie de Parkinson atteignait 0,89 pour 1000, contre 0,13 pour le reste dela population ; or, il s’agit justement d'une région ow l'on fait un large usage des pesticides. En fait, 67% des parkinsoniens souffrent d’une déficience généti- que en certains enzymes hépati- ques, les monoxygénases, qui per- mettent de neutraliser les pestici- des dans le foie. Donc, ce ne sont pas les pesticides qui déclenche- raient directement la maladie: ils en favoriseraient |’apparition chez des gens prédisposés. Laffaire est méme plus com- plexe: le MPTP ressemble beau- coup a la dopamine; sous cette forme, il est absorbé par la substan- tia nigra du cerveau. L’ennui est qu’il se décompose ensuite et c’est alors que, sous la forme de MPP +, il lése les neurones dopaminergi- ques. Toujours est-il que les pestici- des ne sont pas bons pour la santé et surtout pour ceux qui sont pré- disposés a la maladie de Parkinson. Sciences et Vie, Avril 86 TO P.15/eau et riviéresiN° 57 Une quinzaine de tracteurs, une centaine d’agriculteurs ; le monde agricole était en force aidé également par un groupe d’ostréiculteurs dont l'ardeur au travail a été remarquée. La multiplication des chantiers de nettoyage effet de banaliser les opérations « riviéres propres nelle réussite de la journée de nettoyage de la Claie n ter une vaste mobilisation... La réussite de l'opération « Claie, riviére propre » bien sur, ne doit rien au hasard. Remarquablement préparée par Maurice Brilé et toute |'équipe locale du CCFD assistés de Jean Belley et Daniel Graffion de « Eau et Riviéres de Bretagne» le chantier, sur lequel se sont activées plus de 300 personnes, est apparu comme un modéle d’organi- sation tranquille Certes, comme toujours, il a man- qué quelques trongonneuses, mais la forte mobilisation des agriculteurs locaux et la présence ''d’habitués” venus de tout le département a permis d'atteindre les objectifs malgré V'incroyable enchevétrement des sau- Amis de la CLAIE Retenez bien ces dates de chantiers sur los communes de Bohal et St- Marcel : — 20 septembre — 4 octobre Rendez-vous au lieu-dit La Béraudais en Bohal. P.16/eau et riviéres/N° 57 les abandonnés la depuis une tren- taine d'années. Mais le vrai bilan de |'opération se situe a un tout autre niveau. 1. LA PRISE DE CONSCIENCE DES AGRICULTEURS Le canton de St-Jean-Brévelay con- nait une trés forte densité d'élevages "hors-sols” et l’'agriculture intensive y est également bien présente. Le résultat : les nitrates ont depuis longtemps dépassé la cote d’alerte. Jusqu’a, la, rien d'original... hélas. Par bonheur il existe au niveau can- tonnal un « Groupement de Vulgarisa- tion agricole » qui ne s'est pas con- tenté de dresser un constat et qui a engagé une vaste réflexion sur la pol- lution, ses origines, ses conséquences et les moyens d'y porter reméde. Cette réflexion a coincidé, dans le temps, & une campagne organisée par le C.C.F.D. dans le cadre de la « Décen- nie sur l'eau » et, finalement, des éco- les au Club du 3° age en passant par les structures agricoles, toute la popu- lation s'est penchée sur ses puits, ses fontaines, ses rivi¢res. Notre associa- tion, a d'ailleurs été largement asso- ciée 4 cette réflexion et au travers des réunions, des débats, des rencontres, de solides amitiés se sont forgées. Le soir, a l'issue du chantier, et durant le "fest-noz” qui devait clore la journée, Jean Le Quintrec, agriculteur, membre du CCFD a rappelé le chemi- nement de cette prise de conscience dans un exposé remarquable de sim- plicité, de bon sens et de hauteur de vue. Nous savions, depuis longtemps, qu’il ne serait pas possible de sauver la nature sans les agriculteurs... nous avons maintenant la certitude d’étre dans la bonne voie. 2. LA PARTICIPATION DES CONCHYLICULTEURS Conduits par Bernard Lorgeoux, Pré- sident du CIC (Comité Interprofession- nel de la Conchyliculture) de la Céte Sud et par Pierre Morice, ostréiculteur a Carnac, une dizaine de profession- nels des "Cultures marines” ont parti- cipé au nettoyage de la Claie. Symbole de la qualité des relations que « Eau et Riviéres de Bretagne» a établi avec les conchyliculteurs de la région, cette présence traduit égale-

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