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Ie trimestre 1987 - N° 59-30 F ISSN 0182-0 Numéro Spécial : l’Eau, les Nitrates et la Santé Eau et Rivires de Bretagne - APPSB - 1, impasse Camille Pelletan - 56100 Lorient - C.P.P.A.P. 52518 « EAU et RIVIERES de BRETAGNE - A.P.P.S.B. » Créée en 1969, afin de protéger les Salmoni- dés (saumons et truites) qui sont des poissons particuliérement sensibles a la dégradation des rivigres, I'Association « Eau et Rivieres de Breta: gne — AP.P.S.B.» a peu a peu étendu son action et sa réflexion a l'ensemble des problé- mes relatifs & la gestion de l'eau, des sources aux estuaires, Tres rapidement, I'Association a été ame- née a prendre conscience des atteintes graves, voire irréversibles, que nos modéles actuels de production et de consommation faisaient subir & environnement lest apparu, en effet, que la dégradation de la qualité de l'eau des sources, des riviéres, des estuaires, du littoral,... était la résultante des multiples agressions qui affectent le milieu naturel: Les pollutions : * rejets plus ou moins épurés des aggloméra- tions et des industries. * rejets des effluents des élevages industriels (iisiers). + lessivage des sols «enrichis » d'engrais chi- miques et des produits de traitement des cultu- res L’érosion des sols favorisée par I'arasement des talus et certaines méthodes de culture qui entrainent vers les cours d'eau d'importantes masses de sédiments qui envasent les cours d'eau et colmatent les graviéres ou se reprodui- sent les salmonidés. La rectification des cours d’eau effectuée lors des travaux connexes au remembrement ou a Noceasion des opérations de drainage, cette pra- tigue enlaidit nos paysages, détruit la richesse des cours d'eau et favorise les crues. La destruction des zones humides dont le main- tien serait pourtant nécessaire pour régulariser le débit des cours d'eau, ralentir les crues et évi- ter les étiages trop accusés en période de séche- tesse. Venrésinement des vallées qui acidifie 'eau et banalise nos paysages. La multiplication des plans d'eau qui contri- buent au réchauffement des eaux (pollution ther- mique) et aggravent les pertes par évaporation. Ces retenues impliquent des barrages souvent dépourvus des passes nécessaires aux espéces migratrices (anguilles, lamproies, saumons, trui- tes, aloses...) Le gaspillage de l'eau engendré par des mentali- tés et des techniques peu soucieuses d’écono- miser les ressources naturelles. Bien d'autres facteurs aggravent encore ces atteintes a l’intégralité et a la richesse des milieux aquatiques que l'association « Eau et Rivires de Bretagne » s'est donnée pour objec. tifs de détendre. L’association considére que la protection des ressources en eau est un impératif majeur. Des secteurs entiers de économie régi nale exigent en effet une eau de qualité : I'éle- vage, l'agro-alimentaire, la pisciculture, la conchyliculture, l'aquaculture, la péche cotiére, le tourisme... et tolérer la pollution au nom d'un certain « réalisme économique » c'est, en vérité, faire preuve d'une étrange myopie inteliectuclle. Tous ceux qui se rendent ainsi complices de la pollution contribuent a fragiliser, voire & détruire les fondements de l'économie régionale dont les chances reposent sur la diversité et l'autonomie Au-dela des questions économiques se posent, bien entendu, de redoutables problemes de santé sur lesquels il est urgent de lever le voile (nitrates, pesticides, métaux lourds, subs- tances radio-actives...). En apportant votre contribution aux efforts de l'association « Eau et Riviéres de Bretagne » vous lui permettez de poursuivre son action en totale liberté. DE BRE[AGN E Editorial °59 i aoe commaire Les normes réglementaires Le constat de la situation 1) Les eaux distribuées 2) Les plans d'eau ot les eaux littorales Les origines et les mécanismes de la pollution, 1) Les sources de nitrates 2) L’évolution de agriculture bretonne 3) Les risques de pollution liés aux pratiques agricoles Les effets des nitrates sur la santé 1) Nitrates et alimentation 2) Nitrates et santé humaine 3) Nitrates et santé animale Quels romodes ? 1) Supprimer les causes 2) Traiter les effets Une approche économique En conclusion : d'autres voies... Ont participé& la réalisation de ce numéro : Rédaction, Mise en page : Armolls Bocquonat. Marylise Desbois, Michale Gaffvoy, Gilles Huot, Mario et Christian Jourdren, Raymond Least, Serge le lovee, Evelyne Maho, Joen Moalle, laude Cedor, LC. Pierre hristian Jourdren, ‘orgies aor Aetciton Tat ag pubes Ioteconpeiin le epinons mies. ans aneaaieeet ce "aos dane Bae FredeeOeory hair! “Tee rangbare ne Seger igs: (mest oer 1 pe $O3E iduueran! so pane acter dea puboaton AMER ERS waen [eteee ima Tear o ia rie fagar ia tes impasse Gem Petetan ‘Tari dos abonnements sie age ‘tor Sa iat dela cat ees Guretconie: sang yrs memes Bie ee Redee SSinpasen Com Ph iB Boe SORE etree inves so Pus ca ok ‘Telephone 9 47.2.4 eee (pix sertancn! pou ‘elon Les raisons de ce dossier Une certitude : le nitrate pose probléme et il n'est plus une personne sérieuse pour le nier. Une réalité : le probléme présente de multiples facettes : il conceme le corps médical, les consommateurs, les agricul- teurs, les conchyliculteurs tout autant que professionnels du tourisme. Une évidence : les solutions 4 mettre en ceuvre pour le régler ne sont pas neutres ; elles ne le sont ni sur le plan de l'économie ni sur celui de l'environnement et de la santé publique. II est donc du devoir d'une association de protec- tion de la nature comme «Eau et Riviéres de Bretagne » d'apporter sa contribution aux réflexions qui s‘imposent. Ge dossier que nous vous proposons ici ne prétend pas tout dire mais il va, nous semble+tiil, & 'essentiel, Il n'épuise pas le sujet, loin s'en faut et nous remercions par avance tous ceux qui voudront bien nous apporter leur contribution de telle sorte que nous puissions, réguliérement, !'amender et le mettre a jour tant pour tenir compte de I’évolu- tion des situations, des techniques et des méthodes que pour lenrichir des données nouvelles... ou de celles qui nous ont fait défaut... Un probléme de cette ampleur ne se résoudra pas dans la clandestinité mais implique au contraire une parfaite transpa- rence de telle sorte que |'ensemble des partenaires sociaux- économiques puissent assumer leurs responsabilités en toute connaissance de cause. Puisse ce dossier éclairer le débat et préparer a la Breta- gne des matins moins polluants et des eaux plus limpides. P.2leau ot rvibresiN* 59 EDITORIAL Des enjeux considérables Hy a une quinzaine d'années nous nous trouvions a peu prés seuls & alerter opinion sur les dangers d'un accroissement de la pollution par les nitrates. Nous suscitions alors des réactions aussi curleuses que variées : — l'indifférence des consommateurs — I'étonnement des médecins — Ie doute des élus — Vagacement, voire l'irritation des responsables agricoles. Pour la majorité, la pollution, c’était essentiellement les effluents des usines, les déverse- ments, d’égouts, les marées noires... En quelque sorte des rejets ponctuels, faciles a identifier, sou- vent spectaculaires, toujours désagréables. Depuis, les choses ont bien changé. Alors que les grandes pollutions industrielles et urbaines ont régressé du fait de la mise en ser- vice de nombreuses stations d’épuration, de nouveaux facteurs de dégradation de l'eau sont apparus, plus subtils, et surtout, plus insidieux... Crest le cas de la pollution par les nitrates a laquelle nous consacrons ce dossier. Cette pollution, inodore, incolore et sans saveur, et donc indétectable par nos sens, touche les eaux superficielles comme les eaux profondes. Elle progresse, inexorablement, s'accumule au fil des ans et va poser problémes, des décennies durant, Principaux accusés : l'agriculture intensive et I'élevage hors sol. Remettre en cause cette pol- lution, c'est donc s’attaquer a de formidables intéréts. D’ailleurs, on rencontre encore des responsables qui se crispent das que l'on prononce le mot «nitrate » et d'autres qui, pour éviter que l'on ne remette en cause les modéles incrimings, se font les ardents porte-paroles des techniques de dénitrification Mais, peu a peu, les choses changent et des attitudes plus positives apparaissent visant, en particulier, & promouvoir une fertilisation raisonnée des cultures. ‘Cependant, Il ne faudrait pas que l'arbre cache la forét, en d'autres termes, que la pollution par les nitrates nous fasse oublier d'autres formes de pollutions chimiques, elles aussi redoutables et préoccupantes : les pollutions par le phosphore et le phosphate, les pesticides, les métaux lourds, uranium et ses dérivés... Pour de nombreux spécialistes, d’ailleurs, la pollution par les nitrates ne serait, si 'on ose dire, que « la partie visible de I'iceberg », car augmentation de la pollution par les engrais azotés se dou: ble d'une pollution par les herbicides, fongicides et autres défollants dont l'utilisation croissante est Pune des conséquences de l'usage intensif des engrais chimiques. Comme ce fut le cas hier pour les nitrates, évoquer ces formes de pollution suscite aujourd'hui de nouvelles crispations et de nouveaux blocages. La, encore il y a tant d’intéréts en jeux et il est si ‘commode de ne pas savoir... si commode aussi d'évacuer le long terme de ses préoccupations.. Forts de l'expérience acquise nous savons qu'il nous faudra beaucoup de persévérance et de diplomatie pour bien faire comprendre, & tous les niveaux, qu'il convient aussi d'avoir le courage de prendre en compte toutes ces formes nouvelles de la dégradation de eau. La politique de l'autruche est rarement génératrice de progrés et si ’on tient vraiment a avoir une vue objective de la réalité cela implique de se doter des moyens d'investigation et d'analyses qui font aujourd'hui cruellement défaut. Les enjeux sont considérables. Achacun d'entre nous de rappeler, sans relache, que l'eau pure est une richesse économique 6 combien précieuse et qu'il convient de la protéger sans argutie ni faux fuyant. Quand les problémes atteignent une telle ampleur et une telle gravité, les « mais » n'ont plus leur place. ‘A chacun, done, de rappeler que si l'eau pure est une nécessité économique elle est de plus un bien fondamental indispensable a la vie, a la joie, et au bonheur des hommes Notre conception de l'économie et de ses finalités recoupe ici notre réflexion sur l'existence. En definitive, la fagon dont nous nous comporterons face a ces problémes de développement portera ‘témoignage de l'idée que nous nous faisons de I'Homme. Jean-Claude PIERRE P.aleau ot rvibresiN* 59 Les normes réglementaires Jusqu'en 1980, la réglementation frangaise _n'imposait_un maximum our les teneurs en nitrates que pour les eaux embouteillées, La directive du Conseil des Commu: nautés Européennes du 15 Juillet 1980 relative a la qualité des eaux destinées lla consommation humaine definit un ombre-guide de 25 mg de nitrates par litre et une concentration maximale admissible (C.M.A.) de 50 mg de nitrate par litre pour toutes les eaux distri- buées et donne Sans aux Etats pour '8'y conformer. Le 10 juillet 1981, le Ministére de la Santé publie une circulaire qui fixe ies objectits suivants — A compter d'aodt 1985, toutes les eaux destinées & la consommation humaine devront avoir une tenour en nitrates inférieure ou égale a 50 mall — Durant a période transitoire : + la tenaur en nitrates des eaux ‘embouteiliées doit toujours étre inférieure ou égale & 44 mail. + utilisation d'un nouveau cap. tage ne doit étre autorisée que si eau produlte @ une teneur en nitrates infétieure ou égale & 50 mail eau d'une distribution existante contenant plus de 100 mg/l ne doit pas etre consommée. eau d'une distribution existante dont la teneur en nitrates est comprise entre 50 et 100 mgil peut étre utilisée pour la consom- mation sauf pour les femmes en. ceintes et les nourrissons de moins de six mois, = D'une maniére générale, des efforts doivent étre entrepris pour évi- ter les élévations des teneurs en nitra- tes dans les eaux Cependant, il est apparu au cours de Vannée 1984,'qu’en aodt 1985, toutes les eaux ne pourraient étre rendues conformes a ia norme de 50 mgll de nitrate et le 29 avril 1985 une proce: dure de dérogation au respect de la norme de la directive C.E.E. a été mise en place par le Ministére de la Santé. Ainsi un délai supplémentaire de Sans a éé accordé aux maires, & Condition qu’ils mettent < 1 ceuvre ies moyens pour se conformer & la régie (oir ci-contre). Pendant ce délai la Position définie en 1981 est mainte- ‘ue. Cette dérogation et le retard pris, Pour assurer le respect des normes apparaissent comme des reculs... ne oo ets Limite & ne pas oépasser 5 —— Teneurs en azote définies par la Directive du Conseil des Communautés Européennes relative a la qualité des eaux desting ‘la consommation humaine, Expression Parametres des résultats Niveau guide Concentration ‘maximal admissible Nitrates Nitrites magi NOy magi NO, Ammonium moll NH, 25 50 ot 0s — une dérogation au respect de la norme ne peut &tre accordée : qu’a titre exceptionnel ; = que pour des unités de distri- ution déterminges ; + qu’a la condition que soient prévus, d'une part, un pro- gramme d'amélioration de fa situation comportant un calendrier et d'autre part, tune information des inter: venants sanitaires et des consommateurs, = la dérogation ne peut concer. ner: ~ les eaux issues de nouveaux captages ; + les eaux conditionnées ; - les eaux utilisées dans une entreprise alimentaire & des fins de fabrication, de traite- ‘ment, de conservation ou de mise sur le marché de pr duits ou substances des! nés a @tre consommés par homme. la salubrité de la denrée all mentaire finale. = la dérogation est accordée au nom de I'Etat par le Commissaire de la République sous la forme d'un arrété préfectoral qui est Publié au recueil des actes admi- histratifs du département, affiché dans les mairies des communes concernées et transmis au Minis tere chargé de la Santé ; = la demande de dérogation dolt etre accompagnée d'un dossier qui précise: - Wétat du systéme de distribu- tion d'eau + la qualité actuelle des eaux et celles enregistrées de- Duis au moins les deux der- niéres années ; les raisons pour lesquellos la norme ne pourra étre res- pectée ; le programme d'action et de travaux et le calendrier prévu pour que les normes soient Tespectées ; < engagement de tenir le Public informé de ta qualité des eaux distribuées au moins par affichage des résultats d’analyse, Paaleau et riviresiN* 59 Le constat de la situation 1) Les eaux distribuées On constate en France un accrois- sement général moyen de la teneur en nitrates des eaux superficiolles ot sou- terraines. Pour les eaux superficielles, le nombre de points de mesure ou la teneur annuelle est inférleure & 10 mail passe de 77,2 % en 1971, 8 67,2 % en 1972 et a 48°4 % en 1981. Les dbsewa- tions recueillies depuis montrent que la dégradation se poursuit. Actuelle- ment, il existe des captagos a plus de 100 mgil de nitrates dans 16 départe- ments. Les variations régionales sont for- tes. « La carte dressée par le rapport Henin sur la fraction de la surface départementale occupée par des cule tures a risque d’entrainement de nitra- tes se superpose remarquablement bien avec celie des inventaires des teneurs en nitrates des eaux pola TENEUR EN NITRATES DES EAUX POTABLES 1979 - 1980 - 1981 95% 0012 population dispose une eeu contenant fo] [EEE moine de 25 maf.oem avecune cau contenent moins de 60 mal. 3. 5% 016 population depose g'une eau contenant us de 50 mal. = bles ». (Sebillote, responsable de la mission Eau-Nitrates) En Bretagne, la situation la plus préoccupante se rencontre dans le département du Finistére, suivi des Cotes-du-Nord. — au niveau des concentrations, cer taines eaux ont des teneurs qui att. ‘nent voire dépassent les 200 mgil ; — mais plus grave, 'évolution de ces teneurs progresse de 2 4 3mgil par année | (fig, } On trouvera ci-dessous, un point de la situation, département par départe- ment, des pourcentages de population affectée par différentes teneurs en nitrates (moyenne des concentra tions) Nous avons choisi ce eritére parmi d'autres, en sachant bien qu'il n'est pas forcément le plus représentatif de la situation, mais nous voulions un cri- tere identique pour chaque départe- ment. Diautre part, la prise en compte des concentrations moyennes, et non pas. des maxima, (méme si une eau potable doit respecter a chaque instant la teneur limite fixee, et non pas «en moyenne »), ne donnera pas prise & ceux qui réguligrement nous repro: chent notre «catastrophisme », Les valeurs moyennos sont hélas suffi samment éloquentes pour démontrer la situation dramatique de certains, départements. Il faut en outre, pour apprécier véri- tablement ces résultais, savoir que dans les quatre départements analy- és, la structure d approvisionnement en eau potable n'est pas identique (captages souterrains, prises au fil de eau, grandes retenuss) ot quo co fac- teur joue un rdle non négligeable. Ce u'll convient de prendre en considéra- tion, c'est essentiellement l'évolution constaiée entre les années 1981 of 1985. Signalons que ces résultats, nous ont été_aimablement communiqués ar les Services d'Hygiéne du Milieu des Directions. Départementales des Alfaires Sanitaires et Sociales. Qu'elles en soient ici remerciées. FRACTION DE LA SURFACE DEPARTEMENTALE OCCUPEE PAR DES CULTURES A RISQUE D'ENTRAINEMENT DE NITRATES supérieur 840% ‘te 204 40% Infériour@ 20 P.Sieau et riviéresiN” 59 COTES-DU: -NORD. Evolution des pourcentages de population affectée moyennes en nitrates, de 1980 8 1985 par des teneurs ILLE ET VILAINE Pourcentage de population affectée par des teneurs moyennes en nitrates (années 1981 et 1985). = La diminution du pourcentage de population affectée par une teneur supérieure & 50 mg/l, s'explique en fait, non par une réduction de a pollution de ces eaux concernées, mais par un abandon du captage ou $a dilution, mgliceno, | 1980 | 1961 | 1982 | 1983 | 1964 | 1085 tear | 1985 025 88 70,6 67,8 59 8 025 n at 25.50 1 [21 | 22 | 23 | 609 2550 29 ee 50-100 oss | 18 | ate | 28 | 20 | 106 50-100 0 0 100 et + ° o — II faut noter la dérive importante de la classe 0.25 vers la classe 25-50 : en seulement quatre années, la popula- tion alimentée par une eau & plus de 25 mgll, a été multipli¢e par 4 ! A partir de cette situation, quelle est 'évolution prévisible des prises d'eau potable dans les Cétes-du-Nord ? Cours d'eau Région alimentée Guindy Tréguier “Bizien Lézardrieux Dépassement possible | Leff Lanvolion Paimpol Avant 1990 |e “Etabies - Binic. _ Flora Perneut | “Arguenon 122 communes Trieux Guingamp - Pontrieux | Gouet StBrieuc - Plérin Dépassement possible | FrémurEst_ | Dinard 1990 - 1995, Rance Rennes | Gouessant Lamballe Guinetort Dinan Lie Ploouc-surLié Min Ran Lannion Dépassement possible Jaudy Bégard 1998 - 2000 Leff Chatelaudren Ume Yifiniac_ Cette prévision figure dans le dos: sier soumis aux élus départementaux en octobre 1988: bien sur, elle peut slinfléchir selon l'évolution ‘des divers, Parameétres en cause dans augmenta- tion des toneurs en nitrates. Le dépas- sement possible correspond @ un dépassement chronique, en dehors de toute pointe occasionnelie, P.bieau et rviéresiN 59 La situation est ici moins grave que dans le département du Finistére ou des Cétes-duNord, car la structure d'alimentation en eau potable (rete- ues) « optimise » la situation, Un exemple du respect jadis porté a Peau.. a) Evolution des pourcentages de Population affectée par des teneurs moyennes en nitrates, années 1981 et 1985. mgiNO, | 1981 1985 030 38 915 aa 30.50 46 50-100 7 18 100 et + 18 1 — En 1985, 16% de la population finistérienne recevait une eau dépas- sant la valeur limite fixée parla C.E.E, — Plus de 60 % de la population finis- térienne recevait une eau dont la teneur en nitrate dépassait la valeur guide de la directive européenne. b) L'analyse des teneurs en nitrates des points de captage et de leur envi ronnement permet, selon la D.D.A.S.S. du Finistére, de distinguer trois zones voir schéma cl-contre) = Ia ceinture légumiare du Nord Finistére (Léon), caractérisée par la culture intensive de primeurs, et une faible densite d'élevages. La quasi totalité des eaux souterraines captées y dépasse 50 mg/l avec des valeurs ‘souvent supérieures & 100 mg dans le secteur de Cléder, Plouzevede, St Pol de Léon, Roscoff. — une zone de polyculture-élevage fortement développée comprenant notamment le Nord de la voie express. N 12, a l'exception de la zone légu: migre. La disponibilité théorique en azote d'origine animale y est /a plupart du temps supérieure a 200 voire 250 kg d'azote par hectare de Surface Agri- cole Utile. — une zone centrale a agriculture peu intensive. Des valeurs de nitrates de Vordre de 1 mg/l sont observéos sur certains captages des Monts d'Arrée dont les bassins d'alimentation sont vierges de toute activité agricole et de tout habitat. FINISTERE mg/t 100) 90] Cr) 70| i) 50] 40 30] 20 10 INDICATEURS NITRATES DDASS 29 (moyenne des moyennes annuelles des captages) 3980 1981 1982 1983 1988 1985 Indicateur global (169 captages) (1) Sous.indicateurs = Zones toqumiéres (19 captages) 2) — Polycutture-blevages dévetoppes (39 captages) (2) — Agriculture peu développée (41 captages) (4) P.Tieau ot rviéresiN* 59 MORBIHAN Pourcentage de population affectée par des teneurs moyennes en nitrates (années 1981 et 1985) 7981] 1085 0-25 98 ae | 2550 2 50-100 ee 0 0 ro0et + ° ° La situation est apparemment posi- tive dans le Morbihan, mais en réalité, il existe également une augmentation, réguliére des concentrations en nitra- tes comme nous le voyons sur la figure qui concerne le Blavet et le Scorff 76 71 76 79 80 BI 82 63 84 85 Evolution de 1976 4 1985 des teneurs ‘moyennes hivernales en nitrate dans Jes eaux distribuées & LORIENT. ‘de fa mine d'or & Penestin. Les fertilisants (azote et phosphore) collectés par les eaux courantes se déversent en mer ainsi que dans les retenues d'eau douce et provoquent des phénoménes d'eutrophisation” ‘qui se traduisent par des proliférations dalgues. De nombreux plans d'eau connais- sent ce phénoméne & des degrés divers. Les efleurs d'eau» peuvent Sto tres génantes ot couteuses lors- ‘que l'eau est destinée a I'alimentation humaine comme ce fut le cas pour la retenue de la Méaugon sur le Gouet (22). Ellos peuvent également éire toxi- Ques pour le bétall (c'est le cas des ealgues bleues »), Les algues vertes, apparues en baie de Lannion ily a une quinzaine d’années ont depuis conquis tout lel toral breton : St Brieuc, StMichel-en- Greve, la rade de Brest, Douarnenez, Conearneau... Ces maréos vertes, qui se répandent sur les plages par’ mil- Tiers de tonnes pendant des périodes P.aveau ot riviorosiN” 59 Aprés la cdte nord, sévérement touchée, la « marée verte » gagne aussi la cote ‘sud de /a Bretagne comme en témoigne cette photo prise en 1986 sur la plage 2) Les plans d’eau - Les eaux littorales de plus en plus longues (de mai & décembre) dégagent en se décompo sant une odeur nauséabonde. Pour ‘sauvegarder la fréquentation tourist que de ces plages, on effectue le ramassage des algues, opération qui se chiffre par millions de_ franc: action dérisoire face @ la gravité du phénoméne. Le bouleversement de la composi tion des eaux cotiéres bretonnes se traduit également par la prolifération du Dinaphysis, plancton toxique pour homme et qui rend les coquillages impropres a la consommation. Ilse tra duit également par la pollution bacté. riologique des moules de 'Aven ou de la bale de St Brieuc (dou obligation pour les. producteurs de s'équiper en bassins insubmersibles et oxygénés). Vea u MUuNeS of trinque uN Poy bin 5, ord-Finjs \ etn eSt plug potable we Le fait du jour Nitrates dans l'eau de consommation Une carte accablante ~~ TENEURS EN NO* DES EAUX DISTAIBUES an VALEURS MOYENNES OBSERVES ANNEE 1985 ie: me ee ui eal nm 23 Mai 86 P.sleau ot rvibresiN 69 ates ays bale he hid one why. ei Meh di! i os 8 get ms iin, ee @ pollution par les nitrates la loi méprisée ? Baie de Saint-Brieuc Les moules de bouchot victimes. de la pollution agricole P.AOleau et rvidresiN” 69 Les origines et les mécanismes de la pollution 1) Les sources de nitrates Pour aborder le cheminement de azote dans le sol et dans l'eau, il faut tout d'abord considérer Ie cycle de Pazote. La présence de 'azote sous ses dit. férentes formes (nitrate NOs, nitrite NO}, ammonium NH,4) dans le milieu naturel est normale, (Dans des ‘eaux non polluées la concentration en nitrate est de ordre de quelques mill- grammes par litres). Cette présence est dorigine atmosphérique et orgar que — Une source atmosphérique. L'azote gazeux qui constitue les 4/5 de atmosphere est la source premigre de azote du sol: + Les orages synthdtisent a partir de ce gaz le nitrate d'ammonia- Que que les pluies entrainant dans le sol Les bactéries fixatrices d'azote, libres ou associées a des plan: tes, utilisent aussi pour la synthése de leurs protéines, dont elles nourrissent ensuite les plan- tes. — Une source organique, c'est-a-dire azote incorporé dans les matiéres organiques vagstales ou animales. Les bactéries qui les dégradent libérent Vazote sous des formes minérales assimilables par les plantes ; c'est la décompesition ou minéralisation : Vazote ammoniacal (NH,) est rapidement transformé en itr tes (NO,) puis en nitrates (NO,). Dans le sol I'azote ammoniacal fest retenu par le complexe absor- bant (ou complexe argiloshu- mique. + Vazote nitrique (NO,) est fa forme assimilable par les plantes. Ii est ‘res soluble dans l'eau at dans le sol les nitrates non absorbés par les plantes sont rapidement per- dus par lessivage, Un phénomene microbien inyerse permet & une certaine quantité d'azote minéral (ammoniacal ou nitrique) de rede- Venir organique et d'échapper ainsi au lessivage, c'est la réorganisation, | Les apports attificiels et excessits modifient cet équilibre = Les engrais minéraux (ammonia caux ou nitriques). =/Les déjections animales (épanda- 4968 de lisiers, rejets de fosses a lisiers non étanches), — Les eaux usées domestiques et Industrielles, meme aprés passage en Station d’épuration. Ces eaux usées (notamment celles des industries agro- alimentaires) contiennent de l'azote surtout sous forme organique. Jusqu'a, Une période récente on s'est presque uniquement préoccupé diabattre la charge en M.ES. (matiéres en suspen- sion) et en matiéres organiques. Le traitement et l'auto-épuration de ces effluents entrainent une oxydation de Fazote qui passe ainsi a l'état de nitrate. II devient urgent de développer les traitements de denitrification des ‘eaux usées, — La pollution atmosphérique par le dioxyde d'azote (NO,} produit par les moteurs des avions supersoniques. Livraison d’engrais {tonnes d’éléments fertilisants) TOTALARETAGNE | Kyatra [France AO |eotine Yorat | sezeoo | aos | 201 ‘Malgré tea quantieds tebe impor- fanter de ddjections animales ‘Source : « Le Paysan Breton » Septembre 1986, Pattieau et rvieresiN* 69 2) L’évolution de l’agriculture bretonne Depuis 1960, la Bretagne connatt un développement considerable de I'éle vage bovin et porcin ainsi que plus récemment de l'élevage des volailles. Ainsi sur seulement 6 % de la SAU (surface agricole utile) du territoire national, la Bretagne produit aujourd’hui — la moitié de la production nationale de pores ; — |e tiers de la production nationale de volailles et d'eouts ; — |e quart de la production nationale de lait Ceci implique I'achat de farines, tourteaux et aliments concentrés, (42 % des importations nationales en 1980) et l'accroissement du volume dos déjections (les déchets émis par tun pore équivalent journellement 2 fois 1/2 ceux é'un homme, ceux d'un bovin & 3 fois). Copendant laccroissement de Muti- lisation des fertilisants azotés dori gine animale n’a pas été suivi paralle- Tement par une diminution de celle des engrais chimiques azolés (voir figure ci-conire). En 1980, la Bretagne util salt en moyenne 20 kgina de SAU. dazote pur, elle en utilisait en 1983 prés de 100 kg, 700, BRETAGNE moyenne égionale 600, 500, 400 300. 200, 100. 1960 19721980 Indice 100 en 1960 : N : 26700 t. Evolution ge dengrais azotés. Ja consommation Pi2teau et rvidrosiN* 68 3) Les risques de pollution liés aux pratiques agricoles. En France, on estime que la moitié de la quantité de nitrates présente dans les sols est apporiée par les engrais et les déjections de I'élevage. En régle générale, plus agriculture esi intensive et plus la pollution S'accrott En France, les engrais azotés les plus utilisés sont les engrais ammoniaco-nitriques qui_réunissent action rapide des nitrates et la durée d'action de l'ammoniaque. azote du lisler est surtout ammo- niacal et organique. L'azote ammonia cal se transforme en azote nitrique partiellement absorbée par les plan tes, le surplus étant entraing par les En Bretagne, les déjections des ani- maux représentent un apport théori que de 160 unités d’azote par hectare de SAU. alors que les bescins moyens de cet élément sont estimes & 180-200 unitésiha de S.A.U. En réalité, il existe des surdisponibilités locales, comme nous le montre la carte de la page suivante, Dans le Finistere Fexcts de lisier atteint plusieurs mil: liers de tonnes. Les modes d'utilisation du sol inter: Viennent au moins autant que l'adjonc- tion des engrais azotés. A la surfertl sation sont associés les phénomenes de lessivage et d’érosion des sols. Quand on apporte au sol des doses croissantes d'un élément fertilisant, les augmentations de rendement obte. ues sont de plus en plus faibles, au fur et a mesure que les quantités apportées s’éléveni. Au-dela de la dose assurant un rendement optimum, exportation des fertilisants minéraux (engrais azotés), des fertilisants orga- niques et en particulier des nitrates non assimilés, est de plus en plus importante. Ello se falt par lessivage des sols vers les eaux de surface ot les nappes. phréatiques. Liimportance du lessivage dépend de nombreux paramatres — Le type de sol : nature, pente — La durée et intensité des pluies :8 chaque fois qu'il tombe 3 mm d'eau en. hiver, les nitrates s'enfoncent de 14 2.0m, selon le type de sol 12 = La solubilité des engrais: les Combien d'unités fertilisantes le lisier apporte- engrais azotés sont trés solubles. Le tableau ci-aprés donne une idée de la composition moyenne de différents lisiers (source — Le couvert végétal : les pertes sont ANRED :lépandage des lisiers). plus importantes lorsque la végétation est peu développée et lorsque les sols, [tons Pores] ovis [ool] eee ee eee ena fssaa5 [oats [25 [020 | ‘eneurenmatiere seche dulisier rut en % [ivais [75810] sais | 25000] — Le drainage : I peut entratner des Pisne [sa7 [ion i2 | 10530 | pertes de 20 % des fertisants azotés. | tensurenanhydidenhosshoniqve P09 [10330 | feng ou unites parm? Le drainage en réseau semble prétéra- — Le retournement d'une végétation installée depuis plusieurs années entraine des libérations de nitrates importantes. Un retournement de vieil: A QO ()- fete males et du fait de la minéralisation, 1003 ce tsi de por | mmm cette libération est de lordre de ee ae eis = 2sars de superphasphte 45% rmojennement lu CHARGE MOYENNE EN AZOTE PAR CANTON DUE AUX DEJECTIONS ANIMALES EN BRETAGNE Finistére ile et Vitaine C1 -cescuntes EE cosoa oouness FQ] ce 1008 ss0unites FE} co 20a 200untes Moyenne BRETAGNE 104 BE cozx0unités Cees Nerd M48 ot vitaing 19 Finistere 148, Moroinan 117 AR HA de SAU, CEMAGREF - MARS 1982 P.19!eau ot rvibresiN* 59 ay “Sg G Flxat a biotogique Cycle de l’Azote Na Pilea et rviaresiN* 59 Chee ooh ee 533 SO plage SP Fixation électrochimiqu 7 AZOTE ATMOSPHERIQUE AZOTE DU SOL Minéralisation Minéralisation NO; — NH; ar lessivage P.iBieau et rvierosiN* 69 Les effets des nitrates sur la santé 1) Nitrates et alimentation La toxicité des nitrates est due en {ail a ses produits de transformation les nitrites et les nitrosemines (compo: 86s N-nitrosés). Comme nous avons vu au chapitre Iv, azote est présent dans les sols et dans les eaux sous trois formes, dont les nitrates (NO,) ot les nitrites (NO,). Les nitrates et, les nitrites sont ains! présents dans l'eau de boisson et dans les légumes, mais aussi dans la char- cuterie et lés conserves de produits camés car ces deux composés sont utilisés depuis des siécles comme conservateurs. a) Les Iégumes constituent pour homme la premigre source de nitra- {es en apportant 70 &75 % de la quan- tite fournie par l'alimentation. La teneur en nitrates varie selon la plante et selon la maniére dont elle est culti- vée. Elle est en effet élevée: — dans le cas de légumes-feuilles (épinards, choux, salades... et de cer- tains légumes-racines (carottes, navets, betteraves.. = dans le cas ot la quantité d'azote présente au niveau des racines est importante. De plus, & dose égale, Venrichissement en nitrates est d'autant plus considérable que azote est fourni a la plante sous une forme plus directement assimilable. Ainsi, Tes engrais organiques dont I'assimila tion est progressive conduisent 2 des teneurs en nitrates beaucoup plus fal bles que les engrais chimiques. = lorsque la transformation des nitra: tes en protéines (protéosynthése) est freinée par des facteurs défavorables Température ou éclairement in: suffisant : plus I'éclairement est faible et plus la plante est riche en nitrates. La quantité peut va- rior de 1 & 20 entre hiver et été. Ainsi les laitues cultivées en hiver et en serre contiennent deux fois plus de nitrates que les laitues cultivées en plein champ et en été, Carences en éléments minéraux et oligo-éléments (notamment molybdéne et bore, cuivre, man- ganése et fer). Cette carence st elle-méme ‘une conséquence de fumures déséquilibrées d'une ‘TENEUR MOYENNE EN NITRATES ET NITRITES DE CERTAINS LEGUMES egumen Nombre NO, NOs, d'échantilions mgkg mgikg Botteraves rouges 85, 2134 33 Bottes 20 2028 Ww Carottes, 80 183 18 Choux rouges. 30 330 23 Concombres, 63 156 80 Céleris 10 1921 07 Epinards a 442 32 Haricots verts 66 153 53 Radis 139 2600 73 Salades batavia 53 1483, 53 Chicorées trisées 48 795: a8 Laitues 173 1961 87 Le plugart des plantes métabolisent les nitrates: elles les utilisent comme source dazote pour la synthese de leurs acidas et do leurs proteines, Curieuscrment. certains legumes accumulent les nitrates et méme los ntirites av leu de lee métaboliser. On pense ‘que catte accumulation est lide & des facteurs génétiques, des facteurs g'éclalrement et Ge nourriture. Ainsi lee salades de serre cultivées en hiver contiennent doux fols plus de Iitrates quo les salades cultivées en plein champ et en ata. Les legumes représentent notre princinale source quotiaienne de consommation des nitrates (deux a trors fos plus ue Peau de boisson). (La recherche n° 169 - Septembre 1985). QUANTITES DE NITRATES ET NITRITES DANS DES EPINARDS (G'aprés C. Aubert « une autre assiette » Ed, Debard 1979) Aa iach Fs iugige ansnert Apports dengrais | Nitrates | Nitrites | Nitrates | Nitrites (ent, | Take) (mgikg) (maka) (maka) 0 173 08 146 36 80 439 18 540 13,4 160 1149 39 1485 205 320 3482 30 2557 355 part, et d'autre part d'une ten» —- De plus les légumes crus ou dance naturelle des plantes A absorber préférentiellement les nitrates quand lls sont apportés en grande quantité, au détriment des ‘oligo-elements présents cuits, entreposés a la tempéra- ture ambiante, plus ou moins en labsence d'air, sont le siége d'une activité microbienne intense qui transforme les nitra- tes en nitrites. Pt6leau et rividrasiN 59 b) L'eau:: citons « Liinventaire natio- al de la qualité alimentaire » effectué en 1976-77-78 : il apparait que si les ali- ments véhiculent. vraisemblablement la fraction la plus élevée de la contami ‘ation, I'eau de boisson peut — si elle est notablement polluée — devenir un vecteur d'importance comparable en ordre de grandeur surtout si elle est absorbée de facon relativement abon- dante par rapport aux autres boissons. Si 'on ajoute a cela que l'eau est éga: lement absorbée sous forme « culte » (potages, etc..), on peut conclure que Son apport en nitrates peut étre d'un ordre de grandeur non négligeable par Fapport @ celui des aliments (usqu'& 35%). ©) Les composés azotés dans Vali- mentation: doses at effets, Lienquéte précitée conclut égale: ment que : & l'exclusion de "eau pota- ble, les consommations moyennes hebdomadaires sont de ordre de 40 mg pour les nitrites et 29 pour les nitrates. Les doses hebdomadaires admissibles de la FAOIOMS* sont de 57 mg pour les nitrites et 1.5 9 pour les nitrates pour un homme da 60'kg. Les doses estimées au cours de etude atteignent donc 70% de la dose admissible pour les nitrites, cette dose 6tant dépassée pour les nitrates... ot e, a exclusion de eau potable... Les nitrates peuvent également se transformer en nitrites au sein méme de notre organisme, sous l'action de cerlaines souches de la flore digestive et d'une enzyme, la nitrate réductase (lorsque un pH de 6 est atteint), Cette transformation est possible au niveau de notre cavité buccale et dans le reste de notre tube digestif dans certaines Conditions pathologiques (achlorhy. Grie_gastrique, graves entérites), Lthomme posséde des mécanismes de défense contre I'intoxication par les nitrites. Par conte il existe deux caté- gories dorganismes particuligrement Sensibles : les nourrissons et les ruml- nants, pour des raisons que nous exposons ultérieurement, Les nitrosamines. Leur synthse résulte de l'action de Vion nitrite sur une amine. Le pouvoir cancéragéne des nitrosamines est indéniable puis: que 75 % des composés étudiés indui- sent des tumeurs du foie (principale. ment) mais également des poumons, de lestomac, des reins, de loeso- phage, du pancréas, ete. Les nitrosamines se trouvent — dans l'eau oi cette pollution sem. ble sous-estimée. = dans tout notre environnement ali- ‘mentaire (viande, poisson frais, bacon, lait, légumes, biéres, fromages..., — dans la fumée de tabac qui con- tient un catalyseur do la réaction de nitrosation : le thyocyanate. “FAO: Food and Agriculture Organisation (OAM: Organisation Mondiale pour la Santé Eau de boisson Produits de charcuterie Aliments pour bébés + Eau potable = 0 mgll de NO, (1) — 50 mgit de NO; (1) + Eau potable avec — |i2) mise en garde de la | 251: wate ae Population (jusqu'a |e as2: Nirate ve 400 mail de NOs) (1) | £280: Sel nite + Eau non potable (supérieure a 400 mail de NO;) (1) #180 mg NOtkg (2) 240: Nite de potassium + 50 mg NOsikg (3) Sooiuen (1) Directive CEE 80778 00 1707.80 ©) Législationrangaise LIOMS a tix fa dose dion nitrate journaliére admissibie (DJA) 89,65 mghkg de polds cor. porel. Gette DJA est la dose aue l'on peut consommer tout au long de se vie sane risque our ia santé. La dose limite de 60 molt d'eau a ste adoptée parla CEE. Les auires Iimy tations legates concernent les nitrates et les nitrites utilises comme aduitifs dans Fines trie alimentaire, en raison de leur important pot voir bactériostatigua. La legisiaion fran: gaise précise également une limitation de la quantite de nitrates dans les aliments paur eves. Les Débes sont les éives les plus sensibles @ Un emoolgonnement par ces produits et Fon a deja onregistré un certain nombre dlaceidents par ingestion Ge hittates chor los hnourrissons. pollution des nappes phréafiques por (as nitrates ‘limentation chareuterie Content des! nieites NO} dans Ceau de boson] No3 | \ v NATRITES NO g V NITROSAMINES 2 pollution des nappes phréatiques par les nitrates prdsente un Ganger indirect pour homme. Les nitrates constituent en effet Je premier maition dune chaine de transformation biologique qui about la formation de composes toxiques dane organisme. Nous retrouvane les nitrates dans «eau dy robinet», mais également {ans certains légumes qui accumulent les nitrates au lieu de les métaboliser Des baciéries presontes dans notre bouche lansforment ies nitrates que nous Inge rons en nitrites. Cee derniers sont fox. ques, car ils transforment hémogiobine Présente dans nos globules rouges.en une ‘moleculo qui n'est plus capable d’assuret tun r6le de plgment respiratoire fa metha. ‘mogiobine. L'apport de nitrates constitue ‘done un apport indirect de nitrites. Le phe. P.tTleau et rvigresiN* 69 c ‘transformation pa la flore toxgues_pour le Sang ‘amines secendaires (alimenfation, médiaments) pe Cancérogénes homene est aggreve par 10 fait que autres sources de nitites existent duns hotre atimentation : les nitrites sont util: 8é3 depuis des sitcles comme conserva Tours des conserves de produite carnés st de chareuterie Leur action benetique 4 ce niveau est indéniable: ce sont des Dactériostatiques puissants, en particu: lier contre le bacille mortel responsable du Dotulisme. Enfin on pense que, dans notre fesiomac, les nitrites peuvent reagir avec des amines ‘socondaires ou. tertaires apportees par notre alimentation et former Ges nitrosamines, don! fe pouvoir cancer geno est conny’depuls les travaux de Magoo ot Barnes en 1956, (La Recherche n° 169. septembre 1285)

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