JUIN 1994 - N° 88 - 40 F
ISSN 0182-0567
Sar raneconacs
PT okoe en ees
Dossier : l'environnement et l'Eur
Protection des captages
Eau et Riviéres de Bretagne - APPSB - 1, impasse Camille Pelletan - 56100 Lorient - CPPAP 52518“BAU et RIVIERES de BRETAGNE - APPSB”
“Fau ot Rivibres de Bretagne - APPSB" a étendu son action et
sa réflexion a Vensemble des problémes relatifs 2 la gestion de.
eau, des sources aux estuaites.
Il est appary, en effet, que la dégradation de: la qualité de
eau des sources, des riviers, des estuaires, dy litoral... était la
résultane des multiples agressions qui affectent le miliew naturel
Les pollutions :
+ rejets plus ou moins épurés des agglomé
tries;
+ ellen des Sevages industriel sits)
* lessivage des sols. “enrichis™ dengrais chimiques et de pro-
its de traitement des cultures.
Lérosion des sols, favoriée par I arasement des talus et certaines
mathodes de culture, qui entrafne vers les cours d'eau d'impor
tantes masses de sédiments.
La rectification des cours d'eau, elfectue lors des travaux
Connexes au remembrement ou a Ioccasion des opérations de
drainage, qui enladit nos paysages, détruit la richesse des cours,
dleau et favorise les crues.
1 et des indus-
La destruction des zones humides dont le maintien serait pour-
tant nécessaire pour régularser le débit des cours d'eau, ralent
les erues et éviter les etages trop accusés en période de séche-
ress.
‘La multiplication des plans d'eau qui contribuent au réchautfe-
‘ment des eaux {pollution thermique) et aggravent les pertes par
Evaporation. Ces retenuesimpliquent des. barrages. souvent
dépourvus des passes nécessaires aux poisons migrateurs
Le gaspllage de Meau engendré par des mentalités et des tech-
niques peu soucieusesc'économies d'eau.
DDes secteur entiors de économie régionale exigent pourtant
tune eau de qualité 'élevage, Nagro-alimentare, la pisciculture,
Ja conchyliculture, 'aquaculture, la péche cote le tourisme,
Tolérer la pollution au nom d'un certain “réalisme économique”
‘est contribuer 2 fragiliser, voire & détuire les fondements de
Fréconomie régionale dont es chances reposent su la diversi
‘Aurela des questions économiques se posent, bien entendu,
de redoutables problémes de santé sur lesquels il est urgent de
lever le voile (nitrates, pesticides, métaux lourds, substances
radioactives,.
En apportant votre contribution aux efforts de association
“Eau et Rivitres de Bretagne" vous lui permettez de poursuivre
son action en totale liberte,
Crp de fon fav et pacides Statin con- kde Bane Cosi Fore
Rites dette APVSD plas dee memes e Tales
Dieceur de peon: "Kon srs MU gare inane
Pascal MUGNIER, ataquv Is dinisent Ie Anne Mare olan, Jod Pee.
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EDITORIAL
Autres temps, autres méthodes
La présence a Rennes lors du débat sur laménagement du tertoire, aux cétés du Premier
ministre, du ministre des Transports, du ministre de l'Aménagement du territoire et de celui de
agriculture et de la Péche, était amplement justiliée. Comment, en effet, déhatire du devenir de
la Bretagne sans prendre en compte sa desserte et son insertion dans Ihexagone et espace
européen, comment envisager son économie future sans débattre des nouvelles données aux-
quelles sont confrontées les activités agro-alimentaires et les activités maritimes ?
‘Mais comment débatire de l'avenir dactivités intimement liées & lenvironnement et aux
équilibres naturels sans se placer dans la perspective d'un ‘développement durable" ?
La Bretagne tout entiére classée "zone vulnérable* en raison du niveau élevé des pollutions
dues aux nitrates ! Ce fait, lui seul, aurat justiié la présence du ministre de I'Environnement
‘aux c6lés du Premier ministre mais cette absence, curieusement, n'a pas été relevée... Les
Bretons, d'illeurs, n’ont pas encore mesuré toutes les conséquences quti décaulent de ce classe-
‘ment. Il nécessitera une rapide et profonde évolution de nos méthodes d'aménagement et de
production car les mesures curatives — qui absorbent I'essentiel des crédits du plan Bretagne
Eau Pure — vont vite s'avérer dérisoires.
Seule la mise en ceuvre, @ grande échelle, de méthodes “agr-environnementales" est suscep-
tible dinverser de maniése profonde et durable les tendances lourcles la dégradation des sols
et des eaux par les nitrates et les pesticides. Or, sur les bases actuellles du XP plan régional, qui
prévoit de consacrer 60 millions de francs 3 ces méthodes respectueuses de Venvironnement, la
Bretagne ne pourra les promouvoir que sur environ 12 000 hectares, soit moins de 1 % de ses
surfaces agricoles | A comparer a d'autres régions d'Europe : 1,9 milliard de francs en Baviere,
affectés & 2,6 millions d'hectares ; 2,4 milliards de francs en Bade-Wurtemberg pour 1 million
d hectares ; 0,5 milliard de francs sur 20 zones sensibles totalisant 800 000 hectares en Grande-
Bretagne ! Tous les landers d'Allemagne, mais aussi la Catalogne, le Danemark, l'lande, simé-
ressent au plus haut point 3 ces méthodes, alors que nous continuons & les bouder, comme nous
avons boudé les voies ouvertes en ce domaine par Vaticle 19 du réglement communautaire...
Ces méthodes respectueuses dle l'environnement ne sont pas seulement réservées aux tour-
biéres, aux landes ou & quelques zones marginales. Bruxelles prévoit méme de les étendre
15 % des surfaces agricoles européennes avant la fin de la décennie.
Les programmes sont financés 4 50 % par le FEOGA, ce qui témoigne de S'ampleur des
changements qui s'operent. Autre signe : le budget *agri-environnemental de la Communauté
ppassera de 43 millions d'ECU en 1993 4 922 millions d'ECU en 1997 ! Un budget multiplié par
40 en 4 ans 11! serait consternant que nos régions de I'ouest sous-estiment les implications éco-
nomiques, sociales et politiques d'une telle évolution.
Le probleme nest plus de produire, mais de vendre ; il est de ‘cultiver’, et non plus d“ex-
ploiter" ; d'occuper et dientretenir harmonieusement espace afin de répondre aux nouvelles
exigences sociales et aux impératifs d'un développement durable soucieux des générations
futures. Sur ces bases, une réconciliation en profondeur entre lagriculture et Menvironnement
est aujourd'hui possible.
Le débat n'est pas seulement un exercice d'école qui ne concererait que quelques futuro-
fogues a Bruxelles ou @ Rio : il doit aussi se concrétiser sur cette terre de l'Ouest puisque nous
sommes conduits, nous aussi, 4 penser globalement pour mieux agir localement.
Jean-Claude PIERRE
| FAU ET RIVIERES.
N°88SSEMBLEE
WAND
Incontestablement, les idées défendues par l'association ont beaucoup progressé en
un an. Tant au niveau régional, avec la remise en cause de projets de barrages, qu'au
niveau local ot de spectaculaires actions en justice ont frappé Mopinion et les médias.
BARRAGES : COPIE A REVOIR ————
Le projet_de barrage sur le haut bassin de
l'Aulne, en Finistére, aura mobilisé les énergies.
Par nos actions passées, par nos prises de posi-
tions, et surtout par une série de questions précises
tous les élus du département, nous avons contri-
bue a I'évolution des esprits. Le débat de fond qui
stest tenu au Conseil général du Finistére le
11 octobre 1993 en a fourni la preuve. Une évi-
dence, concernant les problémes liés a l'eau : le
clivage ne se situe plus entre les partis politiques,
mais entre les "cigales' et les *fourmis'. Les cigales
prénent la fuite en avant : continuons a produire, &
consommer, a polluer chez nous, on trouvera bien
leurs d'autres ressources, méme artificielles. Les
fourmis, plus sages, considerent que cette poli-
tique est suicidaire a moyen terme, Elles insistent
sur la nécessité de mieux protéger la ressource, de
I'économiser, de réfléchir a la notion de dévelop-
pement durable et a l'aménagement du territoire.
Comme sur le Trieux en 1976, comme a
Lémézec en 1981, Eau et Rivieres a fait reculer les
Cigales, et a conduit les élus a repenser leur poli-
tique de Meu. Bien que le projet de barrage en
Cenire-Finistére ne soit pas totalement écarté, c'est
un succés important pour notre association, pour
les organisations de consommateurs et les autres
défenseurs de environnement rassemblés dans la
coordination Eau Pure en Finistére.
Le schéma régional d'alimentation en eau est
en cours de révision, et d'autres projets de bar-
rages actuellement a l'étude, sur I'Aff en particu-
lier, en forét de Brocéliancle. Souhaitons que nos
élus fassent preuve de a méme rigueur pour ces
dossiers fondamentaux.
BRETAGNE EAU PURE-1
Le plan Bretagne Eau Pure, lancé en 1990, a
déja fait couler beaucoup diencre, et des flots de
subventions. Ce programme, disaient a I'époque
les optimistes, allait «donner une veritable dimen-
sion la lutte contre les pollutions agricoles»,
reconnue responsable de la montée des teneurs en
nitrates. La fin justifiant les moyens, 1 273 millions
de francs lui étaient affectés, dont 752 MF de
fonds publics.
Au moment ott l'on parle d'un second plan
Bretagne Eau Pure, les pouvoirs publics doivent
titer les lecons de léchec de Bretagne Eau Pure 1
(Bretagne Eau-Purin ?) :
-sans davantage de cohérence dans les po
tiques de développement économique, d'amé-
nagement du territoire et de protection de la
resource,
ans une détermination nouvelle dans l'applica-
n des réglementations,
-sans_un engagement résolu pour un autre
modéle agricole,
la situation ne fera qu'empirer.
Avec tiois ans de recul, le bilan est tout a fait
décevant. Selon la DIREN, «les résultats de ces
efforts ne sont pas encore mesurables, et la situa-
tion reste médiocre et insatisfaisante». Le Conseil
régional estime que les programmes lancés en
1990 et 1991 «commencent a porter leurs fruits»,
meme si «/'évaluation précise de leurs effets posi-
tifs est difficile 4 quantifier» (sic). Et conclut cepen-
dant qu'«il est fondamental de les actualiser, de les
enforce, et d'améliorer les liaisons entre
eux. En clair : on a dépensé beaucoup de sous,
on est incapable de vous démontrer que ¢a en
valait la peine, mais on vous propose den depen-
ser encore davantage...
Nous relevons donc avec force que :
1 -lincohérence des politiques publiques,
2-I'absence de rigueur, et surtout de volonté dans
application de la réglementation aux activités
agricoles, la complaisance coupable de l'admi-
nistration,
3-le comportement irresponsable de certains
acteurs du développement agricole,
ont conduit & I'aggravation d'une situation déja
qualifige en 1990 d'«extrémement préoccupante»..
EAU ET RIVIERES
CONTINUERA A DERANGER
De trés nombreuses structures de concertation
ou de décision fonctionnent aux niveaux départe-
mental, régional, national, sous l'autorité des pou-
voirs publics, Eau et Rivieres participe toujours a
ces différentes instances (conseils départementaux
d'hygigne, commission des. sites, observatoire
régional de Meau...). Ces activités nous prennent
beaucoup de temps, heures de bénévoles, heures
de salariés. Mais notre capacité a déranger reste
intacte. Trois exemples récents le démontrent : les
controles dans les. porcheries industrielles, les
actions en justice a Mencontre des maires et la
défense du consommateur.
ee a
N° 8B* Les contrdles dans les élevages, tout d'abord.
Puisque certaines porcheries fonctionnent dans
Villégalité, et que l'administration laisse faire, nous
avons demandé aux tribunaux de faire compter les
cochons. Par des huissiers ! Et nous avons démon-
tré que certains industriels du porc ont doublé ou
triplé leur cheptel sans autorisation, Maintenant,
nous demandons aux préfets de prendre la suite, et
d’engager des contréles systématiques dans les
élevages.
| * Toujours en nous appuyant sur les tribunaux —
le seul pouvoir indépendant des groupes de pres-
sion ? — nous avons mis en cause le comporte-
ment désinvolte ou abusif de certains élus locaux
en mati@re diassainissement_ communal. Cette
démarche a fait grand bruit. Gilles Huet l'analyse
en pages 4 et 5.
* Enfin, avec nos partenaires associatifs (consom-
mateurs, environnement) et professionnels (mou-
vements paysans, agriculteurs bio), nous contes-
tons activement cette tendance a faire payer par
les consommateurs les effets de la pollution. Et
c'est dans le Morbihan qu'on trouve le projet le
plus grotesque : le Conseil général essaie de finan-
cer le traitement industriel des lisiers par des fonds
publics, et surtout par une taxe sur les consomma-
teurs d'eau !
LE RECUL DU DROIT DE
L'ENVIRONNEMENT
L'année 1994 aura été marquée, pour la pre-
miere fois depuis bien longtemps, par un recul du
droit de l'environnement. La “loi Bosson”, présen-
t€e fin 93 par le ministre de l'Equipement, prétend
relancer les grands travaux d'urbanisme. Cette loi
1 faite pour les bétonneurs, contre les associa-
ions de protection de la nature. Pour les béton-
nneurs, elle assouplit la loi littoral. Et elle rend plus
difficile les recours en justice des associations
contre des projets défigurant le patrimoine naturel.
Cette évolution est dangereuse pour l'environne-
ment et représente une atteinte a la démocratie,
Un autre projet de loi est a l'étude au ministére
de l'Environnement. Il concerne notamment les
conditions d'ageément des associations, leur capa-
Cité & agir en justice et & participer au fonctionne-
ment des commissions départementales..
Ensemble, avec France-Nature-Environnement,
nous en appelons au ministre pour que soit recon-
nu, par ce projet de loi, I'intérét pour la collectivi-
{6 tout entigve d'un mouvement associatif fort et
indépendant
DEVELOPPEMENT DU CENTRE
DE BELLE-ISLE
Liannée 93 aura confirmé le vif succes du
Centre diinitiation a la riviére de_Belle-Isle-en-
Terre, et démontté la nécessité pour Eau et Rivieres
d'agrandir les structures daccueil des stagiaires.
La pédagogie doit rester un élément phare de nos
actions et de notre développement
FONCTIONNEMENT INTERNE
ET 25° ANNIVERSAIRE-
Liiniluence de notre association est grande et
ses activités toujours plus nombreuses. L'équi
des permanents compte aujourd'hui une dizaine
de salariés. Eau et Rivieres doit savoir grandir tout
en conservant un fonctionnement associatif : forte
présence sur le terrain, bonne organisation inteme,
‘communication efficace. Notre représentativité et
notre force n’en seront que meilleures.
Le congrés du 25° anniversaire, en novembre
prochain, sera l'occasion de réaffirmer nos convic-
tions.
Temps fort de réflexion pour tout le mouvement
associatif breton de protection de la nature, et plus
largement pour tous ceux qui souhaitent voir un
développement harmonieux et respectueux de
environnement stinstaller en Bretagne, ce
congrés sera une fois de plus, souhaitons-le, une «
ape importante de laction d'Eau et Rivieres.
Nous souhaitons, bien entendu, partager cette
nouvelle étape importante de la vie de lassocia-
tion avec tout le monde associatif breton de pro-
tection de la nature et plus largement tous ceux
qui s'intéressent a l'avenir de la Bretagne. Ml
Fron OUEST RANE!
Le panel de 'AG
EAU ET RIVIERES
N° 88ASSAINISSEMEN
LES MAIRES ET L'ASSAINISSEMENT
le 9 février dernier, deux maires de communes diIlle-et-Vilaine étaient condamnés
par le tribunal correctionnel de Rennes pour pollution des eaux.
Cette premiére nationale a suscité de nombreux remous chez les élus, toutes ten-
dances politiques confondues, et I'action de notre association, partie civile lors de ces
proces, a été critiquée. C'est l'occasion pour nous de préciser notre analyse de la res-
ponsabilité des élus en matiére d'assainissement et de prévention des pollutions de
l'eau,
Riviéres de Bretagne.
mais aussi de rappeler les critéres qui déterminent I'action en justice d'Eau et
Le texte ci-dessous a été présenté a l'Assemblée générale de notre association, en
avril dernier 4 Rostrenen (22).
LES RESPONSABILITES DES MAIRES ——
Lexercice des responsabilités communales com-
porte en matiére de gestion de l'assainissement un
Certain nombre dobligations : celles-ci, définies et
voiées par le législateur, sont précisées par les articles
1 372-1-1 et L 372-3 du code des communes :
* | 372-1 : “Les communes prennent obligatoire-
ment en charge les dépenses relatives aux systémes
Hassainissement collectil, notamment aux stations
d'épuration des eaux usées et a lélimination des
boues qu'elles produisent, et les dépenses de contro-
le des systémes dassainissement non collectit.”
* | 372-3 : "Les communes ou leurs groupements
délimitent aprés enquéte publique :
-les zones d'assainissement collectif ot: elles sont
tenues dassurer fa collecte des eaux usées domes-
tiques et le stockage, I'épuration et le rejet ou la
réutilisation de ensemble cles eaux collectées ;
- les zones relevant de Vassainissement non collectit
oi elles sont seulement tenues, afin de protéger la
salubrité publique, d'assurer le controle des disposi-
tifs dlassainissement, et, si elles le décident, leur
entretien..."
S'ajoutent a ces obligations, les missions dévolues
aux communes, au travers de leur représentant légal,
le maire
* de faire procéder d'autorité aux raccordements
des habitations non ou mal raccordées
* de faire évoluer en permanence la station d'épu-
ration a travers un contrdle régulier du fonctionne-
ment des installations ;
* de conclure des conventions avec les industriels
rejetant dans le réseau public d'assainissement.
Ces obligations qui pésent sur les collectivités
communales sont équivalentes a celles imposées aux
exploitants des installations classées. Elles n‘ont
autre but que celui de prévenir la pollution de la
ressource en eau, pollution qui constitue, par le vaeu
du législateur, un délit.
ls articles L 232-2 du code rural et 22 de la loi
sur l'eau du 3 janvier 1992 n'excluent de leur champ
d'application aucune personne morale ou physique
Stagissant du maire lui-méme, il est a noter qu'il
assure de plus la fonction dioificier de police judi-
ciaire,
UNE NECESSAIRE GESTION PROSPEC-
TIVE DE L'ASSAINISSEMENT —————_
Comme en tout autre domaine, en matiére d'as-
sainissement des eaux usées communales, gouverner
lest prévoir et mener une gestion prospective du
traitement des eaux usées.
II faut rappeler avec force la nécessité d'intégrer
"a la source’, et dle préserver la ressource en eau.
Gérer le développement communal, c'est. donc
prendre en compte au travers des documénts d'urba-
nisme et de planification, la contrainte objective que
représentent le maintien et la reconquete de la quali-
16 des eaux (structures d'épuration, augmentation des
rejets...).
De la méme facon quiil ne viendrait a esprit de
quiconque de multiplier des lotissements dans une
commune sans prévoir et organiser leur desserte rou-
tigre, il devrait étre exclu d'augmenter les concentra-
tions urbaines sans programmer et organiser simulta-
nément le traitement des eaux usées !
EAU ET RIVIERES a
N° BBLA CONFUSION COUPABLE DES MIS-
SIONS DES ADMINISTRATIONS DE
L'ETAT
Sil est un fait particuliérement mis en évidence au
travers des proces qui ont abouti a la condamnation
de trois élus dillle-et-Vilaine, cest bien les carences
et la confusion qui regent au sein de certains ser-
vices extérieurs de I'Etat, en I'occurrence la DDAF
ditlle-et-Vilaine.
Outre sa mission d'Etat de police des eaux, qu'elle
effectue pour le compte et comme service extérieur
du ministére de l'Environnement, cetie administration
intervient également, moyennant rémunération, dans
le cadre de missions dingénierie et de maitrise d'ou-
vrage pour le compte de collectivités locales.
Une telle situation revient a conférer un role de
juge (dans le cadre de sa mission de police) et partie
{dans le cadre cle sa mission diingénierie) au service
extérieur de I'ftat conceré. La dissociation de ces
deux missions s'avére donc particuliérement urgente
et essentielle pour "éviter la confusion des genres’ (G.
Malandain, rapport sur la gestion de Meau -
14/06/1990 doc. Ass. nat. p. 188), sinon des compé-
tences,
Ce probleme, lourd de conséquences, avait déja
été évoqué par le maire de Gaél, le 26 mai 1993 |tri-
unal correctionnel de Rennes, pollution de cours
d'eau par station d'épuration)
Cette premiére affaire eu pour effet, face aux vives
protestations du maire condamné, dlalerter le préfet,
qui ordonna & la DDAF de bien vouloir séparer ses
services d'ingénierie et de police ces eaux
LA DEMARCHE D'EAU ET RIVIERES DE
BRETAGNE
Le concert de protestations qui a sui
la condamna-
tion des élus du Rheu et de Bédée est révélateur,
sinon d'une parfaite mauvaise foi, du moins d'une
grande incohérence de la part de ceux qui se sont
Cru autorisés faite la econ’ 3 Eau et Rivigres de
Bretagne. Qu'on en juge
“ILy a en Mlle
Vilaine des cours d'eau beaucoup
plus pollués que le Lindon (...). Rien de ce qu'a fait
Fau et Rividres de Bretagne dans cette affaire ne peut
apparaitre comme une action écologique désintéres-
‘sée en faveur de l'environnement.” J. Missonnier, ex-
professeur d'écologie a |'ENSAR, fondateur du labo-
ratoire d'écologie hydrobiologique de "INRA.
"Ye souhaite que les maires ne soient pas les boues
émissaires chargés de tous les péchés de pollution de
notre société.” Y. Freville, député dllle-et-Vilaine.
“observe que Jassociation Eau et Riviéres de
Bretagne s'attaque aux maires des petites
communes." A. Egu, sénateur dllle-et-Vilaine, prési-
dent de I'Association départementale des maires.
Réponse d'ERB a M. Missonnier jexwis
"Monsieur Je Frofesseur,
‘Nous accusons bonne réception de votre "lettre ouverte.)
Les propos que vous y tenez relevent certes dune incompé
Henson.) mats galement de la maa fo etd proces
intentions (..
incompréhension, quand vous considérez, tort, qu’au tra-
vers de Faction juridique engagée a lencontre de Monsieur
Te Maire du Rhew, c'est toute fa politique communale et
‘notamment la politique d'urbanisme qui se trouverait mise-en
cause)
[Méme si notre association exerce une action essentiellement
préventve (..), elle doit cependant constater que l'appica-
tion du drott de environnement consttue un moyen parm
diauires,(..) & émergence de comportements plus respec-
tueux vise-vis des ressources naturelles.)
(..) il aura €€ utile a la suite de la longue liste de vos ref
rences scientifiques, de préciser que Madame Missonnier,
votre épouse, a exercé, aux cdtés de Monsieur le Maire du
Rheu, c'importantes esponsabiltés municipales...
Nous vous prions d’agréer, Monsieur, lexpression de notre
consideration distinguee.
Le Président.”
Eau et Rivieres, suivant ces critiques, en fait troy
(Ou pas assez, ou niintervient pas [a od il faudrait.
Sans _vouloir offusquer nos contradicteurs, i! nous
paraft cependant que le discours selon lequel "c'est
pas moi, c'est le voisin qui est responsable" est un
peu dépassé, surtout sur le bassin versant de la
Vilaine, pour lequel la DIREN parle de "situation
médiocre et de dégradation de fa qualité biologique
et piscicole’,
Eau et Rivieres de Bretagne ne peut, sauf a faire preu-
ve de grave incohérence, apprécier une situation de
pollution en fonction de la personnalité de son
auteur, et distinguer entre ceux qui seraient
des "petits! et les "gros" , entre les élus et ceux qui ne
le sont pas, entre les ruraux et les citadins, entre les
professions...
Une pollution est une pollution. Notre association,
pour déterminer la suite qu'elle entend donner & une
situation objective de dégradation de l'eau ou des
milieux naturels aquatiques, examine
- le caractére plus ou moins accidentel des faits,
- leur chronicité,
- l'importance des conséquences pour le milieu,
-la bonne ou mauvaise foi de l'auteur,
-son comportement, et notamment les efforts qu'il a
engagés pour réduire les conséquences de a pollu-
tion, et respecter la Iégisiation.
En adoptant cette rigueur dans l'analyse des faits, en
faisant preuve de la plus grande indépendance, nous
savons qu'Eau et Rivitres dérange. Qu'on ne compte
pas sur notre association pour fléchir dans cette
action légitime et légale, notre liberté n'est pas a
vendre. i
EAU ET RIVIERES
N° 88LBV de)
LE CONTROLE DES
ELEVAGES.
_ lest normalement du ressort de
NEtat.
Stadressant aux préfets en 1984,
le ministre de l'Environnement de
‘'époque affirmait fort justement :
"(..) La prévention des pollution,
est de_mes abjectfs. principaux.
Votre rile est a cet égard détermi-
nant au travers de l'application de
la égislation des installations clas-
sées pour la protection de environ
nement."
Et le ministre de demander aux
préfets de dresser une liste des prio-
fités pour le contrdle des installa-
tions classées sur laquelle devra'se
focaliser l'action des services char-
6s de l'inspection, et de présenter
chaque année au Conseil hygiene
le bilan de cette action
Nous n'avons jamais eu
connaissance d'un tel bilan,
II faut dire que, faute de moyens
pariois, de volonté la plupart du
temps, les contrales d'élevage
étaient rarissimes = peu de vérifica-
tion de application réelle des
plans d'épandage, pas le moindre
complage du cheptel élevé : les ser-
vices vétérinaires se montraient
| bien rétcents a verifier le respect
des milliers d'autorisations.d'éle-
demieres
ages accordées ces
années,
LES CONTROLES
D'EAU ET RIVIERES
DE BRETAGNE
Qu'a cela ne tienne, puisque les
administrations ne veulent pas faire
leur travail, notre _ association,
obtient de plusieurs tibunaux dns:
tance l'autorisation de faire procé-
der a des constats dhuissiers dans
plusieurs élevages _porcins du
Finistore et des Cotes d'Armor.
Les résultats de ces contréles
(voir tableau) sont éloquents + ils
nous inspirent trois réflexions
-de ‘elles infractions n'ont pu se
faite qulavec l'accord, sinon l'ap-
pul de toute la filgre (groupement
de producteurs, organismes. ban-
aires, firmes daliments..), ce qui
discrédite quelque peu ceux-la
meme qui depuis, des mois nous
aifirmaient sans rire quills multi-
pliaient les efforts en faveur de
l'environnement ;
une telle situation d'augmentation
du cheptel rend caduques toutes
les estimations de charge en azole
effectuses par divers organismes
Véchelle communale ou cantonale
A partir des productions autorisées.
est le président de la Chambre
Agriculture du Finistére lui-
meme qui afimmait lors d'une
récente réunion a la préfecture de
Région, que 80 % des élevages
porcins étaient en dépassement de
cheptelautorse ;
le moins que l'on puisse dire, au
moment ou l'argent public investi
dans la lutle contre la réduction
MIRACLES EN SERIE DANS LES ELEVAGES BRETONS :
LA MULTIPLICATION DES COCHONS ET DES VOLAILLES
| maginons un instant qu'en matiére de circulation routiére, I'Etat ne fasse aucun
contréle de I'application des régles du code de a route... On voit tout de suite 4 quels
désordres, 4 quels abus et 4 quels incidents conduirait une telle situation... En matiére
d'élevage et d'environnement, c'est pourtant aujourd'hui, sauf en Cétes d'Armor, ce
qui se passe, et notre association a donc da pallier provisoirement la carence de I'Etat.
des effets de la pollution azotée se
compte par_ millions de francs,
est que l'état a completement
failli ces demitres années. asa
mission de controle des activités
didlevage.
UNE SITUATION
QUI EVOLUE
Dans les Cotes d'Armor au moins,
la situation évolue. En janvier der-
nier, le Conseil départemental dhy-
iene était informé de la décision
lu préfet de procéder & environ 200
contrdles di'élevages au cours de
Hfannée 1994. On est certes loin de
matrser la situation des
10 000 élevages du. département,
mais cest un bon début. Résultat,
sur 42 élevages contrdlés, 19
dépassements de cheptel. "Cela
confirme importance de cette
démarche : derriére les augmenta-
tions illégales de chepiel se cachent
augmentation des volumes de
lisier produits, et linsuffisance des
surfaces d'épandage déclarées
Au ministre de |'Environnement
cchargé de veiller a la protection de
la nature, de tirer les lecons qui
slimposent, et de donner aux admi-
nistrations cépartementales des ins-
tructions précises et fermes, ll
DATE __EXPLOITANT COMMUNE _Chepieautorisé__Cheptelprésent
rere e Hegarat int Bl G20pINGV 145) pl NGV
31092 LeHgarat Saint Bihy 620 vie (ie
2 5at IF Dib
23-11-93 Guégueniat}, Saint-Nic—=“S50pIMGY 6p GY
Gasol ng, 2.380
prs 130 8
20-01-94 Guégueniat). _Plomodiern 3501 MGV 663. o MGV
G658pl Eng, 1481 pl Ear.
240294 LeBihan Loudéac «520 pIMGY 1.06091 MGV
‘ya tna. Sobol Ew.
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EAU ET RIVIERES
N°B8L'ENVIRONNEMENT RURAL ET L'EUROPE
Leagriculture et l'environnement, en Europe, se portent mal, trés mal. L'agriculture s'est
intensifiée, au détriment de la qualité de ses productions, de son environnement du
maintien des paysans dans nos campagnes. Face a ces contradictions, Bruxelles tente
de faire appliquer les dispositions déja existantes et propose un nouvel outil pour lagri-
culteur : les mesures agri-environnementales qui devraient permettre d'épargner la
nature, de sauvegarder les agriculteurs et leur environnement, et de les réconcilier avec
leurs concitoyens.
Ainsi, de directives en reglements, les problémes sont bien cernés.
Seront-ils pour autant résolus ? C'est une autre histoire...
REFORME DE LA PAC
ET AGRI-ENVIRONNEMENT
Pour accompagner la réforme de la politique
agricole commune (PAC), la Communauté euro-
péenne met en ceuvre trois séries de mesures : une
action en faveur de la protection de l'environne-
ment, un régime d'aide au boisement, et une
refonte du régime de la préretraite pour les agri-
culteurs. Pour Bruxelles, il s'agit d'abord de pro-
mouvoir des méthodes de production agricole
«compatibles avec les exigences de la protection
de l'environnement et I'entretien des espaces natu-
rols». 1\ s'agit également de réduire le deficit pr
occupant de la Communauté en bois et en pro-
duits dérivés du bois, tout en soulignant
importance de la sylviculture pour Mutilisation du
sol, la protection de Menvironnement et la lutte
contre effet de serre. Enfin, les mesures daides a
la préretraite doivent entratner un agrandlissement
des surfaces des exploitations, et auront un impact
certain sur l'extensification des productions,
notamment animales.
Le réglement CEE 2078/92, référence importan-
te pour les années a venir, vise en particulier a
Hintroduction ou au maintien «de méthodes de
production compatibles avec les exigences
accrues de la protection de Wenvironnement et des
ressources naturelles, ou avec les exigences du
maintien de l'espace nature! et du paysages. tl a
ambition, en favorisant certaines méthodes de
production plut6t que d'autres, de «contribuer non
seulement 4 une diminution des risques de pollu-
tion d'origine agricole, mais également a 'adapta-
tion des divers secteurs de production aux besoins
des marchés»
En résumé, ce programme ambitieux favorisera
des méthodes culturales moins polluantes, l'exten-
sification, Ventretien des terres agricoles et fores-
ti@res abandonnées, le gel "longue durée" de cer-
tains terrains. Il prévoit, sur d'autres terres,
accueil du public et organisation d'activités de
loisirs. Les agriculteurs seront sensibilisés a ces
nouvelles pratiques moyennant des séances de for-
mation.
(Un des objectfs des mesures agri-environnement
Hextonsification des levages dans les zones sensibles
EAU ET RIVIERES.
N° 88L'INDEMNISATION DES AGRICULTEURS.
Bien stir, des mesures financiéres sont prévues pour
compenser le manque & gagner des agriculteurs, et
rémunérer le r6le qurils joueront au service de la prote
tion de l'environnement. La CEE ouvre donc la voie a
tun «régime d'aide aux exploitants qui s'engageront dans
Hun ou autre des objectifs et notamment a fa diminu-
tion des engrais et autres produits phytopharmaceu-
tiques, 4 l'extensification des productions végétales, a la
réduction du cheptel bovin ou ovin, ou encore dans une
action de gel des terres de longue durée — au moins
vingt ans — destinée a constituer des réserves de bio-
topes, des parcs naturels, ou pour protéger les eaux.
Pour assurer la cohérence du programme, la CEE
demande aux Etats membres de planitier l'application
de ces mesures agri-environnementales, dans un cadre
régional ou national, et de préférence pour des zones
homogenes du point de vue de l'environnement et de
Hespace naturel (cf. détermination des PZP, plans
zonaux pluriannuels). Les aides financiéres ne seront
distribuées qu'a des projets stinscrivant dans de tels pro-
ssrammes. II s'agira de primes annuelles par hectare, ou
par unité de bétail déduite. Une condition pour bénéi-
Cier de ces primes : stengager a respecter pendant cing
ans au moins un ou plusieurs objects environnemen-
taux poursuivis par le programme. Dans le cas du retrait
des terres, cet engagement est porté & vingt ans
LES PROGRAMMES POUR LA FRANCE
En ce qui conceme la France, 25 programmes agri-
environnementaux ont été présentés pour toutes les
régions métropolitaines, ainsi que pour la Guadeloupe,
Ja Martinique et la Réunion. Ces projets, sls sont rete-
nus par la Commission, bénéficieront d'un financement
total (Etat, collectivités, CEE) de six milliards de francs
sur 5 ans qui alimentera le Fonds national de gestion de
U'espace, prévu dans le cadre de la prochaine loi quin-
quennale sur l'aménagement du territoire. Trois catégo-
actions se détachent par l'importance des budgets
4qui leur sont consacrés : les opérations locales, la pro-
tection des eaux, extensification par agrandissement.
Au plan national, les agriculteurs francais bénéficient
déja—d'un—systtme deformation a lagri-
environnement, chaque région definissant ses pro-
grammes spécifiques. Les exploitants qui siengagent &
maintenir un systéme d'élevage extensif et a veiller au
bon entretien de leurs prairies se voient attribuer une
prime annuelle de base (200 francs par hectare en 1994,
300 francs & partir de 1995), a laquelle peuvent s'ajou-
ter des primes complémentaires. Le financement prévu
en 1993 pour attribution de cette prime est de 550 MF,
il pouvait done, au mieux, concemer 2,7 millions dha,
sur les 33 millions de surface agricole que compte la
France.
Au niveau régional, signalons le dynamisme des
Pays de la Loire, qui ont mis en place des péri-
mitres de protection des captages, des rives de cer-
tains cours d'eau sensibles, ou des abords de
Au 1" octobre 1993, en Bretagne, un seul site
benéficait dun progamme agi-envirannerrental.
1! s'agit des pelouses séches des Monts d'Avrée,
dans le pare naturel régional d'Armorique. Pour sa
part, le GALCOB (1) vient tout juste de demander
officiellement application des mesures agri-
environnementales sur la zone qu'elle fédére. Eau
e¢ Rivieres a fait la méme proposition sur les péri-
Iétres de protection de captages de Rennes |
En comparaison, les Pays de la Loire semblent
avoir impulsé une politique plus ambitieuse,
puisque 9 opérations locales sont déja en cours,
essentiellement dans des secteurs de biotopes
rares et sensibles, et notamment dans les zones
humides, biotopes de I'avifaune migratrice (marais
poitevin, marais breton, marais et vallées du pays
d’Ancenis, basses vallées angevines et marais
salants de Guérande).
10) GALCOB : Groype ection Local pour Ie, Développement du
Cente Oves Bape ul regu une Wane de conan
retenues dlalimentation en eau potable, Le projet :
reconvertir des terres arables en herbages sur 2 400 hec
fares, Autre idée, toujours en Pays de Loire : constituer
des jachéres floristiques et faunistiques sur 620 hectares
de terrains bien identifi (sauvegarde de pelouses
seches, de tourbieres, de haies bocageres, de cultures &
gibien. Pour compléter ce programme régional, des
actions locales sont menées, visant & préserver des
zones dle biotopes rares et sensibles, et des secteurs fra-
gilisés par une forte déprise mettant en péril habitat sau-
vage et paysages.
LES MESURES AGRI-ENVIRONNEMENTALES :
UN OUTIL A DEVELOPPER
Tous ces exemples montrent bien que les outils exis-
tent pour freiner la spirale productiviste dans les zones
environnement fragile et pour maintenir un tissu d'ex-
ploitants ruraux, au premier rang desquels se trouvent
les tenants de Mextensif et de la pluriactivité rurale. Il
faudra en faire bon usage, et s'attacher a faite évoluer
les esprits, marqués par trente années exploitation
intensive des terres. L'agriculteur devra se soucier moins
de performance technique, et apprendre un autre réle,
aussi valorisant que celui de producieur : un role de
gestion patrimoniale de espace, véritable fonction nou-
Velle au service de toute la société,
Dans cette perspective, l'application nationale des
mesures _communautaires __agri-environnementales
devrait facilter Hexpérimentation de nouveaux modes
de développement rural "durable', au. sein desquels
Hagriculteur, loin d'etre marginalisé, se verrait confer
dde nouvelles activités en liaison avec sa fonction de
producteur, dans le cadre d'un nouveau contrat passé
avec les institutions territoriales, nationales et
communautaires. I
“EAU ET RIVIERES oO
N° 88APPLICATION DES MESURES AGRI-ENVIRONNEMENTALES
DANS LES AUTRES PAYS DE LA CEE (période de 1993 a 1997)
Programme régional du Land
de Baden-Wurttenberg (RFA)
Codt total 348 ME (millions d’ECU),
A milliards de F
Financement commufautaire 50 % (FEOGA-Garant).
Application sur ensemble de la surface agricole ui
Caractérstique : programme & géométre variable, garantssant
souplesse et efficacité (mise en place d'un systéme de points
‘octroyés aux agriculteurs en fonction de chacun des engage-
menis aunquels il souscrivent pour Mentetien de Hespace rural
tla proiection de environnement, points servant dassete
pure caleul des primes).
Programme national
anglais Procédures ‘ néerlandais
ea dadoption des mesures ott ttl SON
agri-environnementales cyte
Financement commu Promulgation des réglementsagi-environnementaux et répatiion 50% (FEOGA-
nnautaire : 50% es celts par les Eats membres, Garantie).
(FEOGA Garantie. Préparation des PZ (plans zonaux plriannuels par les DDAF, Application
Application: sur 60,
2.80 % de la surface
agricole utile dans 20
zones
{fenviconnementally
sensitive areas), 16 en
Angleterte et 4 en
Fosse, représentant
785 000 ha.
Caractérstique versement
de primes aux agriculteurs
vatiantde 15 £ (2 ECU) a 350£
(375 ECU, object d'explotation
extensive des surfaces agricole.
Programme régional du Land de Sachsen (ex-RDA)
Coit total : 219 ME
14 milliards de F
Financement communautaire : 75 % (FEOGA-Garantie).
tion: Sur million d hectares
tique : dspositifs aux objects args: limitation de augmentation de
la production ; modification des meéthodes de production ; exploitation extensive
Caract
des herbages.
S0it 57 ills de F pour tis
Tes DRAF et DIREN,
Présentation de PZP aux services ceniraux dy ministne de
Agile, en association avec e ministre de nvionnement
Tiarsison des poets aux services de a Commision europe
Détermiaton des pros bles au pan national et au plan oa
‘Mise en are des PP au plan national au pln local
Suiviet aan a poser de impact des PP.
Programme régional du Land de Baviere
(RFA)
Coiit total : 276 ME
1,9 milliards de F
Financement communautaire : 50 % (FEOGA-Garantie).
Application sur 2,6 millions d'hectaes
Caractéristique : multiplicité des objectfs poursuivis |
= modification des méthodes de production : ertilisation sur
base d'analyses de sols, reduction de l'utilisation des pest
cides, rotation des cultures
~ extensifcation : diminution du chargement en bétail, soutien
au pturage a fortes pente,alpages ;
~ développement de agriculture biologique ;
= protection de biotopes.
Programme national
sur 60 2 80 % de
la SAU dans 211
zones réparties sur
ensemble du terr-
toire, représentant
000 ha
Caractéristique :
versement de primes |
variant de 181 HFL
(68 FCU) 81 400 HEL |
soit 529 ECU), objectifs de
protection des sites f
rables a lavifaune, de m:
tien des herbages, de gestion des
Zones tampons.
EAU ET RIVIERES
N°88L’aPPLICATION DES MESURES AGRI-ENVIRONNEMENTALES :
OBJECTIFS ET EXEMPLES
Les mesures agri-environnementales existent bien. Nous les avons rencontrées.
Mais avant de passer aux exemples de terrain, il convient de préciser clairement les
objectifs de ces aides aux agriculteurs désireux de vivre et de produire en harmonie
avec leur environnement humain et naturel.
* La protection de la ressource en eau
object principal des mesures agr-environnementales,
pour la Bretagne, est de présenter des solutions au sujet de
la protection de fa ressource en eau,
‘Les moyens sont les suivants
= le retrait & long terme (20 ans) de parcelles agricoles
(terres arables, prairies, cultures permanentes) qui
seront reconverties en couvert herbacé proche d'une
prairie naturelle, pour diminuer les risques de pollu-
tion des captages, des cours d'eau, ainsi que pour
lutter contre érosion, La durée de engagement
devrait donner une garantie particuliére a la collecti-
vité utilisant la ressource en eau : 3.000 F par hectare
retiré et par an, pendant 20 ans ;
la diminution des intranis sur les cultures afin de
réduire les risques de pollution diffuse dans les aires
d'alimentation de captages (1 000 Fha);
la modification des pratiques culturales et La limita-
tion des apports azotés, alin de réduire la pollution
par les nitrates ;
la conversion des terres arables_ en herbages
‘extensifs : 2 500 F par hectare reconverti et par an,
pendant cing ans ;
- la comversion a Magrobiologie (700 a 2 650 Fihal.
Ce deuxitme object s'insere dans le cadre de zones de
protection et de gestion de la faune et de la flore, ot s'ap-
pliquera un retrait des teres & long terme (20 ans) du syst®-
me de production agricole : 3 000 F par hectare et par an,
durant 20 ans. Ces zones sont pour la plupart déja repé-
rables par d'autres definitions juridiques :
= les ZICO : zones d'intérét communautaire pour les
oiseaux (directive 79/403 davril 1979},
- les ZPS : zones de protection spéciale, selon cette
meme directive,
- les zones pour la conservation des habitats naturels
(directive 92/43 de mai 1992),
~ les ZNIEFF : zones d'inéréts écologique, faunistique
et floristique.
Face aux objectifs des mesures agri-environnement, il
faut trouver des moyens d'application. Nous vous en pré-
sentons deux + les plans de développement durable en
Finistére ainsi que l'opération groupée d'aménagement
foncier "Landes et prairies humides des Monts d'Arrée"
LES PLANS DE DEVELOPPEMENT
DURABLE OU PDD
UN OUTIL TRES CIBLE
Les aides destinées aux Agriculteurs ont toujours appor-
16 avec elles un flot de papier, de clémarches toutes plus
complexes les unes que les autres. Avec larrivée des
mesures agri-environnementales, le minist@re de lagricul-
ture a souhaité éclaicir les choses afin de ne pas retomber
dans les difficuliés précédentes. Pour cela, il. fallait
connaitre le public concerné, on a donc analysé les
aitentes.
Pour intégrer le développement durable dans les struc-
tures agricoles, les plans de développement durable ont vu
le jour. Leur but est de permetie a une exploitation de se
réorienter en fonction des exigences en matiére d'environ-
rnement.
Une phase expérimentale a été lancée sur 93-94 en
Finistoe. Elle conceme en fait des groupes d'agriculteurs
(un groupe sur le bassin versant de I'Elorn, et un groupe
CEDAPA-Finistére, au total 22 agriculteurs). Des diagnos-
tics d'exploitation ont &16 réalisés par les ingénieurs de
VEDE (Ftablissement départemental de I'élevage). Cette
structure est aussi le maitre cceuvre de la démarche. La
Maison de Wagriculture biologique est maitre d'ceuvre
associé. Pour suivre 'action, un comité de pilotage est mis
en place (EDE, département, chambre d'Agriculture, MAB).
La démarche PDD nécessite de mettre en place, de
facon tres précise, des simulations ou scénarios d'évolu-
tion des exploitations. Le diagnostic peut orienter sur deux
hypotheses, celle de optimisation du fonctionnement
actuel de Fexploitation et celle de la reconversion. Cette
méme reconversion peut vise trois objecif diférents :
~ lextensifcation par réduction du cheptel ou par aug-
mentation de la surface fourragére (au detriment de
la surface céréali¢re);
~ la conversion de surfaces en mais fourrage en surface
en herbe ;
- la reconversion & Hagriculture biologique.
Ces PDD ne disposent pas cle ligne financiére particulid-
re, Toutefois, les agriculteurs peuvent bénéficier des finan-
cements déja existants, d'aides a la reconversion et bien
sir des mesures agri-environnement puisque ces expé-
riences sont menées sur des zones tests comme les bassins
EAU ET RIVIERES 10
NP 8Bversants afin d'optimiser les efforts financiers et humains.
Le souhait des partenaires de l'opération est d'étendre
cette démarche et de pouvoir contractualiser un maximum
diagriculteurs. Pour l'instant, les dossiers PDD sont sur le
bureau du ministre de Agriculture, pour examen en vue
du financement des projels. La réussite des PDD dépend
avant tout des mesures dincitation financieres detinies
dans des lignes budgétaires annexes.
tes lands au Cloite-Saint-Thegonnec
LE CLOITRE-SAINT-THEGONNEC
AL'HEURE EUROPEENNE
‘Au Clottre-Saint-Thégonnec (Finistére), 22 contrats d'
tretien de l'espace naturel ont été signés et inclus dans la
dynamique plus générale d'une opération goupée d'amé-
agement foncier appelée "Landes et prairies humides des
Monts d'Arrée"
Pour en savoir plus, nous avons rencontré Mme Rogues,
conseiller de !ADASEA du FINISTERE
ERB : L'OGAF des Monts d'rrée, quelle est son histoi-
re, quelles sont les raisons de sa mise en place ?
L, Rogues : La dynamique a été lancée par le Pare
d'Armorique. C’était ala fin de 1990. La premiére phase a
616 une phase d'étude et de concertation. Le projet aboutit
le 25 juin 1993 a l'arrété préfectoral qui fixe les conditions
de réalisation de !OGAF. Cette opération a été mise en
place afin de pérenniser, et si possible amplifier, entre
lien des landes et des zones humides des Monts d'Arrée
ERB : Quels sont les partenaires de I'OGAF ¢
1, Rogues : Les partenaires se retrouvent dans le comité
de pilotage. II s'agit de la DDAF, du Parc d'Armorique, de
la SEPNB, de ADASEA, de la Chambre dlagriculture, du
Syndicat intercommunal du Centre-inistére, du Conseil
général et des syndicats agricole,
ERB : Quelles sont les communes ci
démarche ?
L. Rogues : LOGAF conceme 22 communes entre
Hanvec et Guerlesquin. 22 communes et 815 ha dont
ncernées par cette
60 ha sont abjet d'une restauration.
ERB : Une OGAF dispose d'un financement de l'état qui
permet l'atribution de primes. A combien se monte ce
financement 2
L, Rogus : Le budget de 'OGAF est de 1,7 MF/an. Au
31 mars, 0,5 MF étaient engayés. 56 dossiers ont été
déposés pour l'instant, Cela représente en moyenne une
prime annuelle, tous contrats confondus, de 9 193 F par
agriculteur
DYNAMISER LES AGRICULTEURS ———
LIADASEA a un role tres important dans animation de
cette OGAF. Aujourc'hui, il faut relancer la dynamique et
inciter les agriculteurs qui n'ont pas encore signé de
contrats
Les agriculteurs qui jouent le jeu n'ont pas l'air mécon-
tenis ! Loin sien faut puisque, pour une bonne partie
(750 ha sur 815 ha), VOGAF favorise des pratiques qui
existaient déjatraditionnellement.
Louis K., exploitant au Cloftre-Saint-Thégonnec, a été
informé de cee initiative par la presse et par les reunions
de la Chambre d'agriculture. Il entretenait les landes ot les
prairies humides tous les 3 & 5 ans en fonction de la pro-
ductivité des parcelles. La barre de coupe permet de préle-
ver la lande, qui additionnée a de la paille, donne une
liter trés convenable
UNE PRIME ANNUELLE DE 10 000 F ——
Les contrats souscrits pour cette exploitation sont de
deux sortes : l'entretien de la lande et l'entretien des prai-
ties humides grice notamment au paturage extensif
(0,8 UGB/ha}. 20 & 25 ha sur cette ferme font Vobjet de
contrats. En faisant une moyenne on évalue 2 environ
10 000 F/an la prime totale versée a |'agriculteur, soit
50 000 F sur la durée totale de l'opération.
La satisfaction apparente des agriculteurs ne doit pas
cacher le fait que Hinitiative de gestion sur les Monts
d'Arrée est antérieure a I'arrivée des mesures agri-
environnement. Pour optimiser laction, il faut chercher
un terrain favorable sur le plan humain et sur le plan des
structures agricoles. La phase d'étude et de concertation
est donc fondamentale.
Dew: exemples de conirats types
‘CONTRATD:
*Resiauration de la pie humid”: débrousilae et dhoisement
sdleti suisi de 13 faces du I> atta I mar dans es 5 ans.
Prime: 950 Fafa,
CONTRATE:
"Rehabilitation de ones tourbeuss et des lands hates pieeuses’:
pose lune clture et péturage annul sasonnier. Chargementcom-
pris ene 0.5 0,8 UGB
Prime 900 Flan.
somrce = ADASEA
EAU ET RIVIERES
N° 88