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2007-2008

Nominal exchange rate pass-


[TRANSMISSION through to consumer prices : The
DES VARIATIONS case of Tunisia
DU TAUX DE
CHANGE Elaborée par : Selmi Refk
NOMINAL SUR Encadrée par : Jlassi Mouldi (Professeur
LES PRIX A LA à l’ESSECT et chercheur à l’université d’Orléans)
CONSOMMATION :
LE CAS DE LA
TUNISIE]

Abstract :
The study relates to the major causes and consequences of the fluctuations of Tunisian
dinar by report to the currencies of his principal business partners (Dollar and Euro) as
well as the factors affecting their evolution over the past few years marked especially with
the transition of Tunisia towards a total convertibility. Of course, the attention which the
movements of foreign exchange rate receives is due to the tensions which they have on the
monetary and macroeconomic policies. The studies undertaken on this topic as well as the
released results within the framework of the Tunisian economy over period 1999-2007
show a close, robust and causal link between foreign exchange rate and inflation ; Starting
from this relation, several macroeconomic variables will be affected. We can also claim the
interest to carry out a time series approach in order to draw from the specific economic
indications for this country. From where, we seek by this work to show the primordiality to
know the principal effects following exchange movements while highlighting its causes.

Key worlds : Nominal exchange rate, pass-through, convertibility

Mes remerciements les plus sincères à Mr. Benaissa Mohamed-Safouène pour sa disponibilité, son
écoute et ses suggestions tout au long de ce travail et à Mme. Aouadi Latifa (Service de change de la
BCT) pour son soutien.
Introduction
Les débats relatifs de la transmission des fluctuations du taux de change sur les prix à la
consommation ne sont pas récents.
Cette transmission est équivalente à l’impact de la politique de change adoptée sur
l’inflation.
Le climat de forte inflation qui existait a amené les autorités monétaires à se soucier des
effets possibles des variations du cours de la monnaie sur les prix à la consommation.
En particulier, elles s’inquiétaient de la formation possible d’un cercle vicieux en vertu
duquel une forte dépréciation alimenterait les prix à la consommation et accentuerait les attentes
d’une hausse de l’inflation dans l’avenir.
Il ressort des premières études que la répercussion des variations du taux de change sur
l’inflation constitue une question qui suscite depuis longtemps un grand intérêt en économie
internationale ainsi qu’une attention particulière des théoriciens et des pouvoirs publics.
Bien entendu, l’attention que cette relation reçoit est due aux tensions qu’elle a sur les
politiques monétaires et de change. Une discussion importante pour la réalisation de ces
politiques est d’indiquer le degré en lequel les variations du taux de change se transmettent aux
prix à la consommation.
Dans le cadre d’une petite économie ouverte adoptant un régime de change flexible, telle
que la Tunisie, les économistes s’attendaient à observer une relation étroite entre l’évolution du
taux de change et le changement des niveaux d’inflation.
Aujourd’hui, ce sujet ne cesse pas de prendre de l’envergure et l’impact des fluctuations
du taux de change sur l’inflation semble évoluer vers une plus grande ambiguïté surtout avec la
transition de la Tunisie vers un régime de flottement libre « convertibilité totale ».
Ce mémoire a donc pour principal objectif d’analyser la nature et le sens du lien entre le
taux de change effectif nominal et l’indice des prix à la consommation pour le cas de la Tunisie.
L’approche retenue consiste à revoir les principales avancées théoriques et empiriques
enregistrées sur le sujet au cours des dernières années afin de distinguer des éléments nécessaires
pour les analyses à venir.
Cet état de fait a suscité des interrogations sur le plan théorique qu’au niveau empirique
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quant à la relation existante entre ces deux variables :
Comment les variations du taux de change peuvent se transmettre aux prix à la
consommation ? Quels sont les facteurs affectant cette transmission ? Quelle est la nature de la
relation liant ces deux variables et quelles sont les incidences majeures de cette dernière? Enfin,
quelle est la solution choisie pour faire face à l’impact des réformes lancées vu la transition de la
Tunisie vers un régime de flottement libre sur cette répercussion ?
Pour essayer d’apporter quelques éléments de réponse à ces interrogations, nous
présentons dans un premier temps une analyse descriptive de la politique de change adoptée en
Tunisie en montrant que ce pays est en phase de transition d’un régime de flottement dirigé à un
régime de flottement libre et en décrivant les fluctuations de devises majeures du panier de dinar
(euro et dollar) ainsi que leurs conséquences. Au niveau de cette partie, on s’intéresse aussi à une
analyse de la dynamique et du comportement d’inflation, vu l’importance de ces descriptions
pour étudier le point en lequel les fluctuations du taux de change ont comme conséquence un
changement des niveaux d’inflation pour mettre ensuite l’accent sur les interactions entre la
politique de change suivie et l’inflation.
Toutefois, pour montrer que les performances inflationnistes dépendent de façon
cruciale du régime de change en place.
Au niveau du deuxième chapitre et à l’issue des travaux menés par plusieurs
théoriciens1, nous cherchons à mettre en exergue la primordialité du processus qui décrit
comment les changements du taux de change se répercutent sur les prix intérieurs ainsi que la
relation inverse.
Plus important, l’impact de la politique de change suivie sur l’inflation est tributaire des
objectifs et des caractéristiques considérées de l’économie d’un pays.
Nous examinons, tout d’abord, les étapes de réalisation de ce processus dans un contexte
qui tient compte des facteurs affectant cette transmission ainsi que les incidences des variations
du taux de change sur les prix à la consommation.
Puis, nous montrons que la prise en compte de ces facteurs et ces conséquences ne suffit
pas pour décrire d’une façon adéquate et précise le phénomène de transmission. Il faut aussi

1
Plusieurs théoriciens ont choisi le processus de transmission des variations de taux de change sur les prix à la
consommation une question particulière de leurs travaux tels que Taylor (2000), Devreux (2001), Devreux et Yetman
(2003), Campa et Goldberg (2004) et Khundrakpam (2007).
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mettre en évidence la nécessité des implications que ce processus a sur la politique monétaire,
surtout avec l’instauration des nouvelles réformes puisque la Tunisie se prépare à une transition
vers un régime de flottement libre, on s’intéresse ici aux implications dues à une atténuation
(diminution) du degré de transmission.
En nous basant sur ces définitions et identifications de la relation entre le taux de change
et l’inflation, nous constatons qu’il est impératif et essentiellement pour tout pays de contrôler
l’inflation en assouplirant le taux de change et en s’orientant vers un cadre de ciblage de
l’inflation pour préserver la stabilité des prix et donc une situation économique favorable.
Dans ce cas de figure, il serait intéressant de voir dans quelle mesure les autorités
monétaires (la banque centrale) pourraient profiter des informations fournies sur l’évolution de
l’inflation suite à des variations du taux de change effectif nominal et la relation réciproque pour
déterminer leurs propres politiques monétaire et de change, ce qui amène à renforcer
l’importance d’analyser le processus de répercussion pour la Tunisie ainsi que pour d’autres pays
en voie de développement.
Quelques conclusions et recommandations termineront cette partie d’étude.
Une fois ces interactions identifiées, nous établirons une analyse économétrique afin
d’évaluer dans quelle mesure le taux de change effectif nominal constitue un facteur explicatif de
l’inflation et inversement, on prend ainsi en compte l’éventualité d’une relation de causalité basée
sur un test de causalité de Granger portant sur le cas de la Tunisie et qui permet ainsi de vérifier
l’impact des variations du taux de change effectif nominal sur les prix à la consommation et
réciproquement.
Nous nous interrogerons ici en particulier sur la nature, le sens et l’intensité de la
relation entre le taux de change effectif nominal, l’indice des prix à la consommation (désigné
simplement inflation locale) en faisant la part des autres variables macroéconomiques.

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Chapitre I. Politique de change et dynamique d’inflation en Tunisie
Introduction

Le premier chapitre constitue une analyse descriptive de la politique de change adoptée en


Tunisie et la dynamique d’inflation.

A partir de ce chapitre, nous essayons dans un premier temps de montrer que la Tunisie
est en phase de pleine transition d’un régime de flottement administré à un régime de flottement
libre en faisant la part d’une description des fluctuations de devises majeures du panier de dinar
ainsi que leurs incidences majeures.

Dans un second temps, nous menons une analyse du comportement et de dynamique


d’inflation en mettant en œuvre leurs principales causes, mesures et leurs sources potentielles.

Enfin, nous élaborons une description de leurs mouvements pendant la période [1998-
2007].

Section I. Régime adopté : régime de flottement administré « convertibilité


partielle »
Une politique de change est l’ensemble des règles qui déterminent l’intervention des
autorités monétaires sur le marché de change et donc le comportement du taux de change.
Ces règles déterminent les conditions de l’insertion internationale des économies. Pour
cette raison, le choix d’un régime de change revêt une grande importance.
Il dépend de manière cruciale des spécificités et des caractéristiques de l’économie
tunisienne.
Ainsi, le régime de change adopté en Tunisie est flexible. Cette flexibilité traduit
plusieurs avantages, tels que:
 L’incertitude sur le taux de change ne décourage pas le commerce International.
 Evite les pertes financières associées à une défense infructueuse de la parité fixe.
 Accroît la flexibilité macroéconomique et l’indépendance de la politique
monétaire.
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Mais, cette flexibilité est limitée.
Actuellement, il s’agit d’un flottement dirigé sans annonce préalable de la trajectoire du
taux de change.
Ce régime se base sur un contrôle des changes qui est le seul moyen de présenter le
régime de change, car il limite les mouvements d’achat et de vente de la devise concernée. Il
s’agit d’une restriction sur la convertibilité de la monnaie, qui apparaît comme un substitut a une
restriction de l’offre de monnaie.
Plus précisément, et d’après la classification habituelle des différentes réglementations
officielles du taux de change (IMF, 1998), la Tunisie adopte un régime de flottement administré
avec interventions ad hoc de la banque centrale qui dispose de la possibilité d’une gestion active
et discrétionnaire de la politique de change, autrement dit, la banque centrale intervient à chaque
fois qu’elle le jure nécessaire 2. En plus, pour un régime de change flottant administré, les
autorités monétaires peuvent à l’occasion intervenir sur le marché des changes en fixant
temporairement la valeur du taux de change afin d’éviter une dépréciation considérée comme
excessive de la monnaie nationale ou son appréciation excessive suite à des variations de l’offre
ou de la demande de devises.
De ce point de vue, le régime de flottement administré n’est pas différent de l’ancrage
sur un panier dont la composition est gardée secrète par les autorités monétaires. Pour ce régime,
l’administration domine plutôt que le flottement, l’idée est de maintenir la stabilité du taux de
change.
Cette politique s’appuie sur le maintien de contrôles des capitaux, c'est-à-dire sur «une
convertibilité partielle » de la monnaie. Aujourd’hui, la Tunisie conserve des contrôles de
capitaux qui ont contribué à la stabilité de sa politique de change et de sa politique
macroéconomique. Certaines opérations sur les mouvements de capitaux avec l’extérieur restant
soumises à des restrictions. Cela permet à la banque centrale de conserver une certaine marge de
manœuvre sur sa politique intérieure. Elle s’appuie aussi sur la disponibilité de réserves de
change suffisantes pour permettre la défense du taux de change en cas de choc.
Cette politique a permis à la Tunisie d’éviter les problèmes de fluctuations excessives

2
Voir Mouley.S (2000): “Les déterminants et le choix optimal du régime de change en Tunisie dans la perspective
d’une intégration dans la zone euro”, annales d’économie et de gestion n°11.

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des taux de change tout en maintenant une certaine stabilité macroéconomique.
La mobilité des capitaux est une force à laquelle il est de plus en plus difficile de résister.
Aujourd’hui, la Tunisie conserve des contrôles de capitaux qui ont contribué à la stabilité de sa
politique de change et de sa politique macroéconomique. Ce choix d’une convertibilité partielle a
été essentiellement dicté par le double objectif assigné à la politique de change de promouvoir la
compétitivité de commerce extérieur et de financer le déficit courant.
Ce double objectif consiste à contrôler et garantir la stabilité du taux de change effectif
réel du dinar par rapport à un panier de monnaies dont les composantes et les pondérations ne
sont pas rendues publiques. Ainsi, les pays en voie de développement ont tendance à adopter des
taux flexibles dirigés plutôt qu’un régime de flottement pur.
Le fait est que la plupart de ces pays ne sont pas en mesure de laisser leur monnaie flotter
librement comme le font les principales devises. Dans nombre d’entre eux, les marchés financiers
restent peu développés et les marchés des changes sont souvent étroits, de sorte qu’un régime de
flottement indépendant risque d’être très instable, quelques transactions pouvant suffire à
provoquer des fluctuations très importantes du taux de change à court terme.
Même les pays qui acceptent une grande flexibilité du taux de change doivent suivre de
près l’évolution du marché des changes, tout en ajustant la politique qu’ils mènent et en
procédant à des interventions officielles afin d’éviter une volatilité excessive.
Mais, la Tunisie se développe rapidement, et ce développement devra progressivement
s’appuyer sur une modération et un développement du secteur financier, qui joue un rôle crucial.
Il faudra alors libéraliser le système financier et ouvrir de plus en plus l’économie aux
mouvements de capitaux. Il faut donc se préparer à la convertibilité totale de la monnaie.
Par conséquent, cette politique de change suivie aujourd’hui est incompatible avec la
libéralisation du compte financier et sur recommandation du FMI, la Tunisie s’oriente
progressivement vers un flottement libre. Cependant, elle ne respecte pas toutes les conditions de
son adoption.

Section II. Transition vers un régime de flottement libre et perspectives


d’instauration d’une convertibilité totale
La convertibilité totale est un régime de flexibilité de change ou de flottement libre de
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monnaies, lorsque les variations du taux de change résultent du libre jeu des offres et des
demandes de devises sans aucune interférence des autorités officielles 3.
Généralement, pour un régime de change flexible, aucun engagement n’est pris au sujet
du taux de change, qui flotte librement, en fonction de l’offre et de la demande sur le marché de
change.
Lorsqu’une monnaie est pleinement convertible, n’importe qui a le droit de l’emprunter
massivement pour la vendre aussitôt.
La politique monétaire alors retrouve son autonomie, mais la banque centrale abandonne
le contrôle du taux de change nominal, qui est déterminé sur le marché de change.
Le flottement s’applique donc, en principe, à un marché des changes libéralisé, même si
l’on peut imaginer un régime de flottement impur encadré par un contrôle de change.
Généralement, et comme choix du régime de change, la flexibilité semble une bonne
solution car elle diminue l’incertitude associée aux fluctuations dans les cours de principales
devises. Le fait de se déclarer avoir un régime de change flexible permet aux autorités de tirer
profits des fluctuations de principales devises pour camoufler une dépréciation effective de leur
taux de change.
Mais, et dans un contexte de forte mobilité de capitaux, les pays en voie de
développement sont exposés à « la peur du flottement »4 qui est un phénomène fortement
répondu et dû à une peur des fluctuations des taux de change puisqu’une appréciation peut
entamer la compétitivité-prix, à une peur de l’inflation justifiée par la transmission des effets des
fluctuations des taux de change aux prix nationaux, à une instabilité de la monnaie nationale par
rapport aux monnaies internationales étant coûteuse et car le flottement généralisé est étroitement
lié à des problèmes de crédibilité (quand les circonstances sont propices, c'est-à-dire en présence
d’entrées de capitaux et de variation favorables en termes de l’échange, la Tunisie hésite bien
souvent à laisser leur taux de change nominal (et réel) s’apprécier.

3
Mouley.S (2000): “Les determinants et le choix optimal du régime de change en Tunisie dans la perspective d’une
intégration dans la zone euro”, annals d’économie et de gestion n°11
4
Voir Fanizza. O, N.Laframboise, E.Martion, R. Sab et I.Karpowicz (2002): “Tunisia’s experience with real exchange
rate targeting and transmission to a flexible exchange rate regime”, document de travail n°2/190 ainsi que
Kang, S et Y Wang (2003): “Fear of inflation: exchange rate pass-through in East Asia”, document de travail n° 03–
06 (Seoul: institut internationale de l’économie de Corée).

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C’est probablement qu’elle craigne une perte de compétitivité et un recul marqué dans
la diversification de leurs exportations (quand les circonstances sont favorables, les arguments
qui militent contre une forte dépréciation sont encore plus puissants).
Ainsi, la monnaie nationale n’est pas encore totalement libéralisée ou totalement
convertible.
La convertibilité totale du dinar et la libéralisation des comptes externes doivent être
précédées d’une instauration progressive de plus grande flexibilité du régime de change afin de
préserver un certain degré d’indépendance monétaire et d’éviter de donner des garanties de taux
de change implicites aux investisseurs étrangers.
Cette politique de change nécessite une forte puissance nationale, une convertibilité sous
les comptes du capital et un système monétaire et financier stable.
En outre, la flexibilité du dinar et la libéralisation du compte de capital sont tributaires
de la poursuite de la mise en œuvre d’une politique monétaire susceptible de préserver la stabilité
des prix.
Dans ce cadre, les autorités tunisiennes ont mis au point, et en collaboration avec les
services du FMI un cadre stratégique d’objectifs monétaires qui consiste à adopter un plan de
libéralisation des flux de capitaux en trois phases 5 :
 La première phase consiste à libéraliser les flux à moyen et long terme et libéraliser
les mesures visant à renforcer l’efficacité globale de l’intermédiation financière et à
diversifier les sources de financement de la balance de paiements.
 La deuxième phase prévoit à l’étranger de libéraliser les investissements directs des
tunisiens résidents. Cette phase constitue un approfondissement du marché des changes et
un système bancaire suffisamment robuste pour soutenir la concurrence internationale et
amender la transition vers un taux de change flottant.
 La troisième phase prévoit la convertibilité totale de dinar. Elle nécessite de
libéraliser les investissements de portefeuille à l’étranger par des résidents et des non

5
Se référer à : Jacques Bouhga-Hagbe et Ludvig S. (2006): “Tunisie: effets potentiels sur la croissance de la
poursuite de la liberalization du compte de capital et des réformes d’accompagnement”, rapport de FMI n° 06/208,
p.3 – 19.
Pour un examen approfondi: Laurens.B et Sarr .A(2002): “liberalization of the capital accounts in Tunisia – progress
archived and prospects forfull convertibility”, rapport de FMI n° 02/155.

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résidents. Pour passer à cette phase, il faudrait que le secteur financier soit robuste et que
la position de la balance des paiements soit solide.
La première phase est presque achevée. Les restrictions sur l’investissement direct
étranger en Tunisie ont été levées. Ainsi, les étrangers peuvent investir librement dans la plupart
des secteurs économiques.
Pour passer à la deuxième et la troisième phase, il faudra également :
 Renforcer la politique monétaire pour donner plus de poids aux forces du marché et
renforcer l’efficacité de l’intermédiation financière.
 Diversifier les sources de financement de la balance de paiements et développer le
marché des titres d’état afin d’accroître la liquidité.
 Rassurer et permettre une grande fiabilité du système bancaire et financier et
préserver la praticabilité de la balance de paiements.
La libéralisation du secteur financier doit s’accompagner d’une application efficace des
règles prudentielles car l’existence d’un marché plus actif et la diversification des portefeuilles
des institutions financières peuvent aider à réduire autant qu’il est possible les conséquences de
spéculation.
Il faut aussi élargir l’assiette de l’impôt et prendre des mesures pour que les dépenses ne
soient plus indexées de façon rigide sur l’inflation afin que la politique budgétaire soit assez
flexible pour répondre aux chocs éventuels et aider efficacement la politique monétaire à gérer un
régime de change plus flexible.
Dans nombre des pays, les marchés financiers restent peu développés et les marchés des
changes sont souvent étroits, de sorte qu’un peu de transactions peuvent suffire à provoquer des
fluctuations très importantes du taux de change.
En fait, si une ouverture intégrale du compte de capital devrait être à l’origine
d’importants flux de capitaux, la manque de préparation des participants au marché monétaire et
au marché de changes qui seraient amenés à assurer l’intermédiation de ces flux, pourraient
aggraver les vulnérabilités du système financier en cas de renversement soudain de ces flux.
Et si ces flux de capitaux venaient à être intégralement libéralisés, le montant de devises
nécessaires pour assurer le service de la dette extérieure pourrait exercer de fortes pressions sur le
marché des changes et nuire à la crédibilité du régime de change actuellement en vigueur.
Par conséquent, la transition vers des régimes de changes plus flexibles est en grande
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partie déterminée par le degré d’ouverture économique et financière du pays.
Un consensus largement admis est que la transition vers un régime de flottement libre
doit se faire lorsque les conditions sont favorables.

Section III .Rôle du taux de change 6


Le taux de change joue plusieurs rôles potentiellement en conflit les uns avec les autres.
C’est tout d’abord un prix extrêmement important dans les petites économies ouvertes
sur l’extérieur.
Il s’agit d’un prix directeur essentiel dont les fluctuations peuvent être très coûteuses
pour la stabilité interne. C’est une variable qui détermine à la fois les flux des échanges des biens
et services et elle exerce une pression importante sur la balance de paiements, le niveau général
des prix ainsi que d’autres variables macroéconomiques clés.
Le taux de change fournit aussi un instrument d’ajustement en cas de choc économique,
car une modification du taux de change permet de modifier instantanément l’ensemble des prix
relatifs du pays par rapport au reste du monde. Ce sont les mouvements du taux de change qui
permettent de maintenir la cohérence entre les situations et les politiques économiques dans un
monde de plus en plus interdépendant dans lequel ces politiques ne sont pas toujours
coordonnées.
Un gouvernement ne peut pas décider des prix de sa monnaie en monnaies étrangères,
c'est-à-dire de ses taux de change.
Ces prix résultent de la confrontation de l’offre et de la demande sur les marchés de
changes.

III.1. Description des fluctuations des devises majeures du panier de dinar (euro et dollar)
L’évolution des cours de change du dinar par rapport au dollar et à l’euro reflète dans
une large mesure la conjonction des marchés de change des principales devises (Voir figure 1)7.

6
Voir Devereux, M., (2001):“Monetary Policy, exchange rate flexibility, and exchange rate pass-through”, in
revisiting the case for flexible rates, banque de Canada, p. 79-82 et Kapur, M (2004): “Exchange rates and monetary
policy: the Indian experience”, p. 26-29, Octobre.
7
La figure de l’évolution des parités (dollar/dinar) et (euro/dinar) est disponible en service de change de la banque
centrale (conjoncture périodique) pour une période de 1999 jusqu’à 2007 (données mensuelles) .
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On remarque que le dinar fluctue par rapport au dollar alors que pour la zone euro, le
dinar est qualifié comme à peu près stable, pendant la même période et ceci se voit clairement à
partir de l’évolution de la parité (dollar/dinar) et (euro/dinar) sur la période [1999-2007].
La stabilité du dinar vis-à-vis à l’euro est actuellement conditionnée par la politique
volontariste et délibrée de la banque centrale (BCT) qui joue sur le glissement du dinar dans le
sens d’une dépréciation discrétionnaire. Tant que la monnaie nationale n’est pas encore
totalement libéralisée ou totalement convertible, cette stratégie gagnerait en crédibilité (voir
Mouley .S (2000)).

Figure1 : évolution des taux de change (dollar/dinar) et (euro/dinar)


[1999 - 2007]

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Source : Conjoncture périodique (rapport statistiques financières de la banque centrale)

Le régime de change choisi par la Tunisie permet une telle flexibilité puisque le ciblage
porte sur le taux de change réel (indicateur de compétitivité) et non nominal, par rapport à deux
monnaies, ce qui permet de compenser certains des mouvements de l’une ou l’autre de ces
monnaies.
Ainsi, les autorités monétaires préfèrent un régime de change où les fluctuations de taux
de change sont limitées, puisqu’il permet de minimiser la volatilité de l’inflation.
Dans la pratique, la stabilité du taux de change effectif réel signifie que le taux de
change nominal du dinar, fluctue tant par rapport au dollar que par rapport à l’euro.
En ce moment, par exemple, le dinar s’apprécie par rapport au dollar et se déprécie par
rapport à l’euro.
Il y a donc gain de compétitivité par rapport à la zone euro et perte de compétitivité par
rapport aux Etats-Unis.
Dans l’état actuel des choses, le dinar va se déprécier face à l’euro et s’apprécier par
rapport au dollar.
Depuis l’année 2007, le dinar tunisien a perdu 3% face l’euro, mais gagne 4% face au

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dollar, l’équivalent donc 7% que le dollar a perdu face à l’euro.
Que le dinar se déprécie face à l’euro, cela induit une meilleure compétitivité des
exportations et cela va renchérir les importations.
Plusieurs analystes pensaient déjà que l’euro sera promis à un bel avenir face au dollar.
La question ici est les incidences d’une appréciation de l’euro face au dollar sur le dinar
tunisien surtout en phase de préparation à la convertibilité totale et donc sur l’économie
tunisienne en pleine transition.
Concernant le taux de change du dinar, il y a lieu de souligner que notre monnaie
nationale dépend largement des niveaux enregistrés sur les marchés internationaux de changes de
l’euro et du dollar.
Ainsi, à toute appréciation (dépréciation) de l’euro par rapport au dollar, le dinar réagit
de la même manière face à la monnaie américaine, c'est-à-dire une appréciation (dépréciation), et
inversement vis-à-vis de la monnaie unique, c'est-à-dire une dépréciation (appréciation).
Depuis la création de l’euro en 1999, il y a des fluctuations discontinues des taux de
change.
L’euro a connu une résurrection jusqu’à 2004. Le dollar va par la suite récupérer du
terrain jusqu’à 2006 ; à partir de ce moment là (à partir du rapport de la BCT), l’euro a connu une
forte progression, notamment au cours des deux derniers mois suite à la crise de l’immobilier aux
Etats- Unis. En effet, l’euro devient aujourd’hui la première monnaie sur les marchés de capitaux,
avec 53 à 55% du total des émissions libellées en monnaie unique européenne.
Entre 2001 et 2007, l’euro a gagné 3,5 points au niveau de la structure des réserves
mondiales en devises, passant de 22,1 à 25,5%. Cette marge est gagnée sur le compte du dollar
qui passe de 68,5 à 64,8% au cours de la même période (voir rapport de perspectives
économiques en Afrique de l’OCDE(2007)).
Que le dollar se déprécie face à l’euro, cela ne signifie pas que l’euro va largement tirer
profit de la nouvelle situation. Bien au contraire, l’impact au niveau des échanges sera au profit
des Etats Unis qui verront leurs exportations augmenter vers l’Europe et leurs importations
diminuer.
Cette appréciation de l’euro face au dollar n’est pas sans effets. La politique du taux de
change de la Tunisie est basée sur un système de panier de devises constitué principalement de

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l’euro et du dollar 8.
Le fait d’avoir un panier permet d’amortir les chocs de la volatilité des taux de change
sur les marchés de change internationaux, et ce contrairement à d’autres pays dont la monnaie est
fixe par rapport à l’euro ou au dollar.
D’où l’importance de la reconstitution des réserves officielles de change pour la
question du taux de change du dinar, à mesure que les marchés de change internationaux ont été
caractérisés par des grandes fluctuations du taux de change euro/dollar.
Dans le cadre du régime de flottement dirigé du taux de change suivi par la Tunisie, les
fondamentaux pour l’équilibre du marché de change sont demeurés bons, malgré les mouvements
forts et en particulier le renchérissement fort de l’euro par rapport au dollar.
En outre, la dépréciation graduelle du dinar n’est pas due uniquement au
raffermissement rapide de l’euro par rapport au dollar (l’euro compte pour au moins deux tiers du
panier de monnaies de référence par le dinar) mais aussi au fait d’une série de chocs négatifs (les
évènements de septembre 2001 aux Etats Unis et de 2002 à Djerba et de graves sécheresses
successives) 9.
Enfin, la dépréciation de dinar par rapport à l’euro et au dollar s’est traduite par une
dépréciation de l’indice du taux de change effectif réel.
Vis-à-vis du dollar américain, le taux de change a connu une évolution irrégulière
marquée par une succession de hausses et de baisses.
Par rapport à l’euro, le dinar a connu un trend baissier (au début il s’est déprécié,
ensuite, il s’est légèrement apprécié et enfin, il s’est déprécié de nouveau).

III.2.Les conséquences majeures des fluctuations du taux de change :


Les mouvements du taux de change peuvent être très dommageables pour une petite
économie ouverte. Ces mouvements reflètent souvent des changements des variables
économiques fondamentales.

8
Fanizza. O, N.Laframboise, E.Martion, R. Sab et I.Karpowicz (2002): “Tunisia’s experience with real exchange
rate targeting and transmission to a flexible exchange rate regime”, document de travail n°2/190.
9
Abdelhak S., Tahsin Saadi S. et Kagni K. (2007): “Prévisions de l’inflation et transmission des variations du taux
de change aux prix à la consummation”, FMI, document de travail n° 07/319, p.4 - 49

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En général, pour une variation du taux de change, une baisse signifie que le travail
national s’échange contre moins de travail étranger.
Elle dévalorise le pouvoir d’achat des revenus internes exprimé en marchandises
externes, autrement dit, une baisse du taux de change s’accompagne d’une augmentation des
exportations et d’une diminution des importations, plus précisément, moins de marchandises
étrangères doivent être acquises avec plus d’exportation.
Inversement, une augmentation du taux de change signifie que le travail national
s’échange contre plus de travail étranger.
Par ailleurs, il est utile de hiérarchiser les facteurs qui peuvent être influencés par une
évolution du taux de change10 :
 L’évolution de la balance commerciale dépend de la compétitivité des exportations ainsi
que la conjoncture économique, dans le pays et à l’étranger.
 Le déficit courant et le solde extérieur sont certes influencés par les mouvements du taux
de change.
 Il faut noter aussi qu’une perte de devises étrangères a des effets négatifs sur la balance de
paiements, et donc sur :
o La balance des transactions courantes : ou balance courante qui
recense les échanges internationaux de biens et services ainsi que les
revenus du travail et du capital et les transferts courants.
o Le compte de capital : recense les opérations d’achat ou de vente
d’actifs non financiers comme les brevets et les transferts de capital.
o La balance financière : recense les flux financiers entre un pays et
l’étranger, sous forme d’investissement direct à l’étranger (IDE),
investissement de portefeuille, produits financiers dérivés et réserves de
change.

Ainsi, une dépréciation du taux de change (dans notre cas, nous nous intéressons à l’appréciation

10
Se référer aux : Mentor Paul Ruddy (1998), “la relation dynamique entre monnaie, taux de change et inflation en
Haïti: une étude économétrique”,département de recherches économiques de Montréal,
Pierre-Noèl Giraud (2004-2005):”Initiation à l’économie”,p.220-225.

2007-2008
de dinar face au dollar) s’accompagne d’ :
 Une dégradation de la balance commerciale.
 Une détérioration du solde courant (exportation-importation) exprimé en monnaie
nationale
 Une augmentation des investissements des résidents à l’étranger (auquel on peut aussi
donner le nom de « fuite de capitaux » vers l’étranger)
 Une perte de compétitivité des exportations (élévation des prix des exportations)
 Une augmentation des importations (produits importés moins chers)
 Réduction des salaires réels et de la demande de main d’œuvre
Au contraire, pour une appréciation du taux de change (dépréciation de dinar face à l’euro), nous
avons :
 Une amélioration de la balance commerciale
 Une amélioration du solde courant
 Une réduction des investissements des résidents à l’étranger
 Un afflux d’investissement directs et financiers dans le territoire
 Un gain de compétitivité (baisse des coûts à l’exportation)
 Un renchérissement des intrants importés (diminution des impotations)
 Renchérissement des prix en devises étrangères des biens et des titres de propriétés du
pays.
 Augmentation des salaires réels et de la demande de main d’œuvre

Par conséquent, et comme déjà ci-dessus mentionné, les mouvements du taux de change
peuvent être très dommageables pour une petite économie ouverte, comme le cas de la Tunisie
qui se fonde sur les exportations pour amplifier sa croissance.
Ces fluctuations peuvent engendrer de l’incertitude à long terme et ainsi ralentir les
investissements par la détérioration du profit risque-rendement.
Or la diminution des investissements réduit la productivité du travail et potentiellement
la productivité totale.
Une déviation de devises peut induire à des déformations dans les prix de marchandises
qui peuvent à leur tour présenter une polarisation inefficace dans la répartition des ressources, tels
que les décisions d’investissement, une chute de rendement, une perte de compétitivité ainsi que
2007-2008
des conséquences négatives sur la balance de paiements, sur le déficit courant et le solde
extérieur.
Plus important, nous pouvons résumer tout ce que nous venons de dire par le fait qu’une
monnaie surévaluée entraîne une baisse du coût des importations, mais rend les exportations plus
difficiles réduisant l’inflation et provoquant un déficit de la balance commerciale.

Mais, quand une monnaie sous-évaluée, la valeur des importations augmente ainsi que la
demande des exportations provoquant un surplus de la balance commerciale mais créant des
pressions inflationnistes11.

Section IV. Description de l’inflation en Tunisie :


L’inflation est le problème économique le plus important de notre temps parce qu’elle
touche à des degrés divers non seulement tous les pays du monde, mais aussi les catégories
sociales et professionnelles d’une nation.
Nous pouvons définir l’inflation comme étant un processus de hausse de prix résultant de la
diminution du pouvoir d’achat de la monnaie.
C’est un mouvement persistant à la hausse, au fil du temps, du prix moyen des biens et
services, c'est-à-dire du « coût de la vie ». Plus précisément, l’inflation désigne le phénomène qui
pousse l’ensemble des prix à la hausse.
12
Dans le lissage de plusieurs travaux théoriques portant sur la dynamique d’inflation,
montrent que les déterminants à court et long termes de l’inflation sont différents.
Ils prouvent ainsi qu’à long terme, l’inflation est un phénomène monétaire lorsque les
prix et les salaires sont flexibles et que la production et l’emploi sont toujours à leur taux naturel.
Alors qu’à court terme, l’inflation est également tributaire des chocs réels et nominaux
qui affectent la demande globale par rapport à l’offre globale. Le financement monétaire des

11
Nous n’avons pas fait la part des élasticités- prix. Les effets- prix ont un impact pervers sur la balance
commerciale si la demande des importations et des exportations ne soit pas suffisamment élastique.
12
Travaux théoriques récentes tels que:Ara Volkan, Cem.S et L.Korap (2007): “Impact exchange rate changes on
domestic inflation: the Turkish experience”, p.2 – 11, Août et Arbati, E.C. (2003): “Exchange Rate pass-through in
Turkey; looking of asymmetries”, rapport de la banque centrale turque, vol 2, p.85 – 124.

2007-2008
dépenses publiques contribue aussi l’inflation.
Pour une petite économie ouverte, l’inflation peut provenir des variations du taux de
change nominal.

IV.1.Mesures d’inflation
L’inflation peut être mesurée par13 :
L’indice des prix à la consommation : C’est un indicateur général du coût
de la vie. Il mesure l’évolution de l’ensemble des prix des biens et des
services consommés par les ménages. Il sert au calcul des variations des
paiements effectués par le gouvernement. L’IPC est le plus important et le
plus largement utilisé.
L’indice de référence : Pour évaluer la tendance de l’inflation, la banque
centrale juge très utile de se servir d’un indice de référence qui constitue une
variance de l’indice des prix à la consommation. Cet indice représente 16%
du panier de l’IPC les plus volatiles. Mais, à condition que les variations de
ses huit composantes n’aient que des effets temporaires sur l’inflation,
l’indice de référence et l’IPC global afficheront des profits d’évolution
similaires à moyen terme.
Le déflateur de PIB : il fournit le prix moyen des biens dans le PIB et donc
des biens finaux produits par l’économie. Cette mesure donne une image
plus globale et plus exacte de l’inflation, mais ses délais d’établissement sont
beaucoup plus longs.
Pour la Tunisie, comme pour d’autres pays, l’inflation se calcule sur la base de l’indice
des prix à la consommation. L’IPC tunisien est complet du point de vue de couverture
géographique et du nombre de produits inclus dans le panier.
Ce dernier comprend 952 produits répartis en 06 groupes. Mais, l’IPC est publié dans le
bulletin mensuel de statistique (INS) avec un niveau de détail qui correspond à 06 groupes et 43
sous-groupes.

13
L’inflation, en Tunisie, peut être mesurée par l’indice des prix à la consommation, indice de référence ou par le
déflateur de PIB. Dans cette étude, nous nous intéressons uniquement à l’indice des prix intérieurs (IPC) car c’est le
plus largement utilisé (voir annuaire statistique de la Tunisie : commerce intérieur ; rapport de l’INS).

2007-2008
Cet indice a plusieurs limites :
 Les grands changements que subissent les habitudes de consommation ainsi que
l’apparition de nouveaux produits et services. Etant donné qu’il est difficile de mesurer les
changements des prix attribuables à des variations de la qualité des produits et à d’autres
variables, l’IPC peut comporter un certain biais de mesure qui l’empêche de refléter
parfaitement l’évolution.
 La principale difficulté dans la réalisation de l’indice est l’innovation qui se traduit par
l’apparition de nouveaux produits ou services ou d’une nouveauté dans un ancien produit.
 L’indice des prix à la consommation peut indiquer une hausse des prix quand une
personne au profit marginal constaterait une baisse.
 Une limite de l’IPC comme instrument est qu’il se fonde sur le panier du consommateur
moyen.
 Une autre difficulté qui se pose et qui correspond au changement dans la répartition des
achats des consommateurs. Lorsque le prix d’un bien augmente une année plus vite que les
prix des autres biens et que sa part dans la consommation diminue, il y a une difficulté à
faire un lien avec l’année précédente.
 Le contenu du panier est adapté périodiquement, autrement « quand les prix montent, les
ménages adaptent leurs achats aussi ». Ceci signifie que le ménage moyen défini ne peut
pas dépenser plus qu’il gagne, l’augmentation du coût du panier est automatiquement
limitée à l’augmentation de ses revenus. En effet, le ménage ne peut pas payer des prix plus
élevés. Et dans ce cas, l’IPC devient une grande tromperie puisqu’il exprime l’évolution
des revenus du ménage moyen plus que la montée des prix.
 Nous ajoutons aussi que pour plusieurs pays et dans plus d’un marché, il y’a une
différence notable entre prix réels et prix affichés, ce qui va influencer l’IPC qui ne reflète
pas donc la réalité du marché. D’où, il y’ a urgence à corriger cet indice des prix qui peut
nous donner un faux taux d’inflation. Le panier de la ménagère doit tenir comte de
l’inflation importée essentiellement par le fait de l’augmentation des prix des carburants, et
donc donner plus de visibilité dans la composition de ce panier, aux coûts galopants et
continus de l’énergie.
 La construction de l’IPC se heurte à d’autres problèmes tels que la prise en compte de
l’évolution de la qualité des biens, le changement des goûts de consommateurs et la
2007-2008
fluctuation du taux de change.

 Malgré les limites de l’IPC précédemment annoncées, il y’a peu de chance de remplacer l’IPC
par une autre cible. L’IPC n’est peut être pas une mesure parfaite de l’inflation, mais c’est une
notion comprise par une vaste public et c’est la mesure de l’inflation la plus familière. Le choix
d’un indicateur bien connu comme cible facilite la tâche quand vient le temps de rendre des
comptes à la population.

IV.2. Dynamique d’inflation :


Pour étudier la dynamique de l’inflation en Tunisie, nous devons tout d’abord exposer
les sources potentilles de l’inflation14, tels que :
Les chocs externes : les fluctuations internationales des cours de matières premières
et des carburants constituent la source principale d’inflation importée.
Pass-through du taux de change 15: les mouvements nominaux de taux de change
peuvent sensiblement affecter la quantité d’inflation importée.
Politiques monétaires et fiscales expansionnistes : l’augmentation de la demande
globale traduisant des prix plus élevés peut contribuer à des élévations des dépenses
publiques (politique fiscale ou des états plus lâches de crédits (politique monétaire).
Indicateur de libéralisation : des facteurs spécifiques de l’inflation peuvent être
tracés aux programmes de libéralisation. Par exemple, la libéralisation commerciale
tend à exercer des pressions inflationnistes puisque les producteurs domestiques
cherchent à concurrencer les importations étrangères.

 La Tunisie semble être une exception qui est probablement due aux conditions favorables
(aucun choc externe, contrôle des prix et politiques monétaires et fiscales raisonnables.) en plus,
la dynamique d’inflation peut être analysée à partir de l’exposition des ses différentes causes qui
ne s’excluent pas :

14
Vincent .D et Nathalie .G (2004):”Exchange rate and inflation targeting in Morocco and Tunisia”,p.2-
14,Septembre.
15
Le pass-through du taux de change désigne le degré de transmission ou de répercussion des mouvements du taux
de change sur l’inflation.

2007-2008
 Le niveau de la demande est supérieur à celui de l’offre (pull inflation).
 Hausse des coûts de production qui se répercute sur les prix à la consommation (push
inflation).
 Hausse de la masse monétaire (la quantité de monnaie détermine le niveau général des
prix, c'est-à-dire que le taux d’inflation dépend du taux de croissance de la masse
monétaire (tous les prix varient dans la même proportion que la masse monétaire)
 Les développements du taux de change
 Le boom de la demande
 L’augmentation des prix des produits alimentaires
 Les développements sur les marchés internationaux du prix du pétrole

Nous pouvons aussi ajouter que, la dynamique d’inflation peut être illustrée à partir
d’une analyse de six groupes16 de l’indice de prix à la consommation.
Ces composantes de l’IPC peuvent être récapitulées comme suit :

Tableau1 : les pondérations des six groupes de l’IPC [1991-2006]17 en % :


Pondération
Total Administré
Indice général 100 32.2
Produits alimentaires 36.5 22.3
Logement 17.9 27.5
Santé 10.5 52.9
Transport 10.5 74.5
Habillement 11.7 0.0
Services et autres 12.9 44.6
Source : Institut national de statistique (rapport commerce intérieur)

16
L’analyse de six groupes de l’indice des prix à la consommation est primordiale pour faire une description précise
et adéquate de la dynamique d’inflation vu l’impact de ces composantes sur l’inflation surtout les postes les plus
volatils comme les produits alimentaires (en raison des variations climatiques) et l’énergie (en raison des chocs
d’offre) ;(Voir rapport de l’INS).
17
Les pondérations de six groupes de l’IPC pour la période [1991-2006] sont disponibles en annuaire de l’INS et sur
le rapport de FMI (Octobre 2007).

2007-2008
A partir de ce tableau, nous constatons que les produits alimentaires demeurent un poste
important de l’IPC total.
On peut conclure les composantes les plus volatiles, autrement qui ont un impact plus
puissant sur l’inflation tels que les postes de l’énergie, du transport et surtout des produits
alimentaires (les fluctuations de l’inflation sont principalement dues aux augmentations de ces
trois postes.)
Les postes d’éducation et de santé sont deux groupes dont tous les prix sont administrés.
La maîtrise de l’inflation par le maintien inchangé des prix administrés peut entraîner
une augmentation intensive des subventions.
Ainsi, la politique monétaire perd sa souplesse et son efficacité en présence d’une
grande part des prix administrés surtout que l’inflation en Tunisie obéit en partie aux décisions
administratives.
Pour cette raison, la part importante des prix administrés constitue un obstacle car cette
grande part rend la banque centrale n’a aucune influence sur ce tiers du panier de l’IPC (c’est le
gouvernement qui fixe ces prix)18.
Enfin, pour faire une analyse du mouvement de l’inflation en Tunisie, nous allons
procéder à un tableau qui illustre l’évolution de l’IPC (désignée inflation).

Tableau2 : évolution annuelle du taux d’inflation en Tunisie19 [1998-2007]


Années 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007
Taux d’inflation
3.1 2.7 2.9 2.0 2.7 2.7 3.6 2.0 4.7 2.1
(%)
Source : institut national de statistique (rapport commerce intérieur)

A partir de ce tableau, nous remarquons que depuis 2000, l’inflation globale fluctue

18
Voir Abdelhak S., Tahsin Saadi S. et Kagni K. (2007): “Prévisions de l’inflation et transmission des variations du
taux de change aux prix à la consummation”, FMI, document de travail n° 07/319, p.4 – 49.
19
Les données annuelles concernant le taux d’inflation sont disponibles sur la période ci-dessus présentée [1998-
2007] sur l’annuaire statistique (commerce intérieur) de la Tunisie (INS).

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entre 2% et 5%.
Pendant plus de dix ans, la Tunisie a maintenu la stabilité des prix soutenue par la
stratégie d’ouverture du gouvernement, notamment par une politique volontariste de libéralisation
des prix, l’inflation a diminué de 10% au début des années 1990 à 2% en 2005.
Des politiques monétaire et budgétaire prudentes, combinées à des réformes
structurelles, ont joué un rôle essentiel pour atteindre cet objectif.
En 2006, nous remarquons que le taux d’inflation a augmenté à 4.7%.
Cette accélération est due, dans une large mesure et selon l’annuaire statistique de
l’INS, à un accroissement du niveau des prix de carburants et des matériaux de construction,
mais également à l’inflation importée avec la dépréciation de la monnaie nationale face au dollar
et à l’euro. Face aux tensions inflationnistes et selon le rapport de la banque centrale (décembre
2006), la BCT a procédé à l’absorption de l’excédent de liquidités dans le système financier, en
relevant en septembre 2006, son taux directeur de 5 pour cent à 5.25 pour cent et le taux des
réserves obligatoires de 1.5 à 3.5 pour cent.
D’où, l’inflation a été maîtrisée après avoir connu ce sursaut du fait de la montée des
cours internationaux du pétrole et de matières premières, des périodes d’excédents de liquidité et
de la détérioration des termes de l’échange. Elle s’est cependant rapidement repliée suite au
resserrement monétaire opéré par la banque centrale pour descendre à 2.1%, en glissement
annuel, en 2007 après presque 5%en 2006. Ce qui met en relief l’importance d’une politique
monétaire crédible en période d’inflation20, qui consiste, en résumé, à :
 Eponger le surplus de liquidité (la banque centrale détient le contrôle exclusif de la
quantité de monnaie centrale émise. Cette dernière (BCT) intervient sur le marché
monétaire pour injecter la liquidité sous diverses formes, tels que les appels d’offres,
les opérations ponctuelles et les pensions de bons de trésor.
 Augmenter le coût de l’argent et assurer la valeur de la monnaie nationale vis-à-vis de
l’extérieur.
 Réduire les possibilités de crédit des banques.

20
Voir Gagnon, J E et J. Ihrig (2004): “Monetary policy and exchange rate pass-through”, Discussion Financière
Internationale, document de travail n° 704.

2007-2008
Ainsi et en dépit d’un environnement international défavorable et instable caractérisé
notamment par la hausse des prix de l’énergie et de la plupart des autres produits de base et les
fluctuations du taux de change des principales devises, l’économie tunisienne a enregistré des
résultats positifs (inflation maîtrisée) grâce à un durcissement des conditions monétaires qui aide
à maintenir l’inflation à un taux raisonnable.

Il est à noter que le niveau d’inflation enregistré demeure acceptable compte tenu de la
hausse excessive et la persistance des prix mondiaux du pétrole, des matières premières, demi-
produits et des denrées alimentaires ainsi que des tensions conjoncturelles sur le marché intérieur
au niveau d’approvisionnement et de distribution des produits alimentaires.

Plus important, la maîtrise de la hausse des prix a été rendue possible grâce à la poursuite
d’une politique monétaire rigoureuse, en plus du doublement des subventions de la caisse
nationale de compensation (décélération des prix de la plupart des postes de dépenses
ménagères).

Conclusion :

A partir de ce premier chapitre, nous avons fait d’abord une analyse de la politique de
change adoptée dans le cadre de l’économie tunisienne qui est en phase de pleine transition d’un
régime de flottement administré à un régime de flottement pur ainsi qu’une exposition des
principales réformes lancées pour amender ce passage d’une politique de change dirigée à une
politique libre .

Ensuite, nous constatons d’abord que la description des fluctuations du panier de devises
majeures de dinar est primordiale puisque ces dernières peuvent être très coûteuses pour la
stabilité interne.

Enfin, nous avons montré que comme l’inflation en Tunisie a plusieurs causes, mesures et
sources, elle a aussi de nombreux facteurs qui ont un impact puissant sur la dynamique
d’inflation.

2007-2008
Pour bien illustrer cette dernière et en nous basant sur des données issues de l’annuaire
statistique (rapport commerce intérieur), nous avons décrit les mouvements du taux d’inflation
pendant la période [1998-2007].

A partir de cette description, nous pouvons conclure que pendant les dix derniers ans, ce
pays a maintenu la stabilité des prix qui correspond à l’objectif principal des autorités monétaires
(BCT).

Ainsi, il est primordial pour la banque centrale d’adopter des politiques monétaires et
budgétaires prudentes et rigoureuses en période d’inflation.

2007-2008
2007-2008
Chapitre II. Transmission des variations du taux de change sur
l’inflation :

Introduction
Après l’analyse descriptive de la politique de change adoptée en Tunisie et la dynamique
d’inflation menée au niveau de premier chapitre, nous étudions dans le deuxième chapitre, le
point en lequel les fluctuations du taux de change ont comme effet un changement des niveaux
d’inflation. Donc nous identifions et à l’issue de plusieurs travaux théoriques , un processus de
répercussion des variations du taux de change sur les prix à la consommation ainsi que la relation
liant ces deux variables en mettant en exergue leurs étapes, les incidences de cette liaison, les
facteurs affectant le degré de transmission et les principales implications pour la politique
monétaire d’une atténuation de ce degré.

Enfin, nous montrons que puisque la Tunisie est en pleine transition et pour amender le
passage d’un flottement dirigé à un flottement pur, il est primordial de contrôler l’inflation en
assouplirant le taux de change et en s’orientant vers un cadre de ciblage d’inflation.

Section I. Définition:

L’étude de mécanisme de transmission des variations du taux de change sur les prix à la
consommation traite un lien entre la politique monétaire, l’inflation et l’incidence des variations
du taux de change sur les prix à la consommation21.
Autrement dit, la relation entre les fluctuations du taux de change nominal et l’évolution
des prix à la consommation a des conséquences pour la politique monétaire et la politique de
change. Ainsi, une meilleure compréhension de ce lien nous aidera à mieux cerner les facteurs
qui influent la détermination des prix.
La transmission des variations du taux de change désigne en général à la fois la
répercussion sur les prix d’importations et sur les prix à la consommation mais on va dans notre
étude seulement s’intéresser à des prix à la consommation.

21
Voir Campa, J. M and L. S Goldberg (2004): “Exchange rate pass-through into import prices”, London: Centre de
Recherches Economiques), document de travail n° 4391 et Leigh, D et M Rossi (2002): “Exchange rate pass-through
in Turkey”, document de travail n°02/204 (Washington: FMI).
2007-2008
La variation des prix intérieurs causée par une variation du taux de change correspond
au degré de transmission des variations du taux de change ou au degré de répercussion.
Ce concept à été traditionnellement défini comme étant la variation en pourcentage du
prix en monnaie nationale d’un bien importe induite par une variation de un point de pourcentage
du taux de change nominal entre le pays exportateur et le pays importateur. Cette définition a
évolué au fil des ans pour englober d’autres types des prix, notamment les prix à la
consommation.
La transmission des variations du taux de change peut être complète si une dépréciation
de monnaie nationale a généralement comme effet attendu d’accroître les prix des biens importés
et si elle se répercute entièrement sur les prix des importations. Alors qu’elle est incomplète
lorsqu’une partie seulement de la dépréciation est transmise aux prix des importations.
Qu’elle soit partielle ou complète, la répercussion du taux de change 22 est un facteur
important qui détermine dans quelle mesure les ajustements du taux de change réussissent à
assurer ou maintenir un solde extérieur viable.
Si le degré de répercussion est élevé, l’ajustement du taux de change nécessaire pour
corriger une position insoutenable du solde des transactions courantes sera relativement modeste.
L’inverse est vrai si la répercussion est faible 23.
Par ailleurs, pour un régime de change flottant, les économistes s’attendaient à observer
une relation étroite entre les mouvements des taux de change et les variations des niveaux des
prix nationaux.
Pour bien décrire le mécanisme de transmission des variations du taux de change sur les
prix à la consommation, nous devons :
o Examiner les incidences des mouvements du taux de change sur l’inflation.
o Décrire les fluctuations du taux de change effectif nominal (TCEN), les facteurs
sous-jacents et les effets qui en résultent sur l’inflation.

22
Le degré de transmission des variations du taux de change sur l’inflation est mentionné dans cette étude comme la
répercussion des mouvements du taux de change par souci de concision.
23
Voir Choudhri et Hakura (2006):”Exchange rate pass-through to domestic prices: Does the inflationary
environment matter?”, Journal International de Monnaie et Finance, vol.25, p.624 – 639.

2007-2008
Section II. Evolution théorique 24 :
Le sujet de la transmission des variations du taux de change sur l’inflation a suscité
diverses analyses :
La loi du prix unique et la parité du pouvoir d’achat (PPA) posent que la transmission
des variations du taux de change sur les prix des importations en monnaie nationale est toujours
immédiate et complète, c'est-à-dire qu’une dépréciation de la monnaie nationale se répercute
entièrement sur ces prix.
Selon la théorie de l’adaptation des prix au marché « pricing to market », la transmission
des variations du taux de change aux prix pourrait être incomplète (c'est-à-dire qu’une partie
seulement de la dépréciation se transmette au prix) car les producteurs étrangers peuvent accepter
de baisser leur marge bénéficiaire pour préserver leur part de marché. Pour ces deux lois, la
répercussion du taux de change fait référence à la répercussion sur les prix des importations qui, à
leur tour, a un effet immédiat sur les prix à la consommation.
Taylor (2000) affirme que la transmission des variations du taux de change aux prix à la
consommation augmente avec le niveau d’inflation, autrement dit, il montre qu’un régime
crédible de faible inflation se prête à une faible répercussion, alors qu’une persistance d’une
inflation élevée est positivement corrélée au niveau de répercussion. L’hypothèse sous- jacente
est que lorsque la politique monétaire gagne en crédibilité et en efficience pour maintenir le taux
de d’inflation à un faible niveau, la répercussion diminue car les entreprises s’attendent à ce que
les variations des prix soient moins persistantes. Elles ont donc moins tendance à modifier leurs
prix face à un choc de taux de change car elles anticipent que les autorités monétaires vont agir
énergiquement pour stabiliser l’inflation intérieure.
Plus précisément, Goldfajn et Werlang (2000) constatent que le degré de transmission
dépend de l’activité économique. Autrement, les déclins dans l’activité économique réduisent
l’espace de rendement et compensent l’impact d’une dépréciation du taux de change sur
l’inflation.
Choudhri et Hakura (2001) constatent, en étudiant le processus de transmission des
variations du taux de change sur les prix en Inde qu’une répercussion faible pourrait apporter plus

24
Dans cette section, la répercussion du taux de change fait référence à la répercussion sur les prix des importations
qui, à leur tour, ont un effet sur les prix à la consommation.

2007-2008
de souplesse dans la conduite d’une politique monétaire indépendante et faciliter la mise en place
d’un régime de ciblage d’inflation.
Dans le même contexte et dans un grand échantillon de 122 pays, Devereux et Yetman
(2003) trouvent que Les politiques de redéploiement des dépenses destinées à résoudre les
difficultés de balance des paiements reposent sur le rôle du taux de change pour rediriger les
achats des consommateurs vers les produits nationaux au détriment des produits importés.
En outre, Devereux (2001) ajoute que dans un régime de change flexible, une faible
transmission des variations du taux de change sur les prix à la consommation peut contribuer à
stabiliser la production et l’inflation. Ce régime de change peut permettre à la fois de réduire les
variances de production et d’inflation. C’est pourquoi une répercussion faible des variations du
taux de change sur les prix à la consommation pourrait apporter plus de souplesse dans la
conduite d’une politique monétaire et faciliter la mise en place d’un régime de ciblage d’inflation.
Campa et Goldberg (2004) prouvent qu’une dépréciation du taux de change augmente le
coût des produits importés, les firmes en concurrence imparfaite peuvent choisir d’absorber
totalement ou partiellement l’augmentation des coûts de production, réduisant ainsi, la
répercussion sur les prix à la consommation. Les services de distribution isolent les prix à la
consommation des produits échangeables car ils peuvent ajuster es marges bénéficiaires pour
absorber les fluctuations du taux de change.
Frankel et autres (2005) examinent si le changement du degré de transmission des
variations du taux de change est expliqué par le changement du taux d’inflation indiqué par
l’indice des prix à la consommation ou le contraire, il s’agit donc d’une analyse de causalité. .
Pour le cas de l’économie turque, Kara et Ogunc (2005) confirment que la répercussion
des mouvements du taux de change sur les prix internes s’est affaiblie après l’adoption du régime
de flottement libre, ceci peut revenir à la bonne préparation à la transition vers ce régime.
Mwase (2006) démontre que la répercussion de variations du taux de change sur
l’inflation est incomplète et donc qu’une partie seulement des mouvements du taux de change se
répercute sur les prix intérieurs en Tanzanie. Pour lui, la diminution du degré de répercussion
peut être en raison d’une baisse d’inflation, d’une productivité plus élevée ou d’une concurrence
accrue. Pour lui, d’autre facteurs comme les rigidités nominales et l’ajustement lent des prix des
produits importés peuvent rendre les prix intérieurs moins réactifs aux mouvements du taux de
change ce qui peut retarder la répercussion des variations du taux de change aux prix intérieurs.
2007-2008
Section III. Les étapes de transmission des variations du taux de change sur
l’inflation :
Le processus de transmission des variations du taux de change est représenté par la
relation entre le taux de change nominal et le niveau des prix intérieurs.
Ce processus de transmission comprend deux étapes 25 :
 Les mouvements du taux de change se répercutent sur les prix à
l’importation.
 Les variations des prix à l’importation influent sur les prix à la
consommation
Habituellement, une variation du taux de change se répercute sur les prix à la
consommation par l’influence qu’elle a sur la demande de produits importés.
Ainsi, une dépréciation donnant lieu à une majoration du prix des biens importés fera
augmenter la demande de biens produits au pays qui concurrencent les importations.
Lorsque cette demande s’intensifie, elle exerce des pressions à la hausse sur les prix
intérieurs et les salaires nominaux.

III.1. Transmission aux prix à l’importation :


Une dépréciation de la monnaie nationale a généralement comme effet attendu
d’accroître les prix des biens importés.
Si elle se répercute entièrement sur les prix des importations, la transmission est dite
« complète ». Il est toutefois important de souligner que la transmission sera complète si le coût
marginal des échanges internationaux est constant (les coûts des échanges internationaux sont
constitués de tous les éléments qui créent des écarts entre les prix des biens sur les marchés
intérieur et extérieur)
Par contre, si une partie seulement de la dépréciation est transmise aux prix des
importations, la transmission est partielle ou incomplète.
Le degré et la vitesse de la transmission aux prix des biens importées sont fonction de

25
Devereux, M B et Yetman. J (2003): “Price-setting and exchange rate pass-through: theory and evidence”, in Price
adjustment and monetary policy, Novembre, p. 359–371 (Ottawa: banque Canada).

2007-2008
plusieurs facteurs,26 dont principalement:
 La durée prévue de la dépréciation.
 Les coûts liés à l’ajustement des prix.
 Les conditions de la demande.
Betts et Devreux (1996) ont adopté l’hypothèse d’une certaine rigidité des prix des
importations dans la monnaie locale, c’est-à-dire que les prix des importations ne sont pas
entièrement préétablis mais mettent un certain temps à ajouter. Dans ces conditions, l’ampleur de
la transmission dépend du degré de rigidité des prix des biens importés, autrement dit, plus ces
prix sont rigides dans la monnaie des pays importateurs, plus le degré de transmission est faible.

III.2. Transmission aux prix à la consommation :


Le panier de consommation utilisé pour calculer l'indice des prix à la consommation d'un
pays comprend habituellement des biens produits au pays et des biens importés de l'étranger. Le
degré de transmission des variations du taux de change à l'IPC sera donc fonction du taux de
transmission aux prix des biens importés de la part occupée par les importations dans le panier
des biens de consommation et de la réaction des produits intérieurs aux mouvements du taux de
change. En supposant que les prix des produits intérieurs sont insensibles aux variations du taux
de change, il y a deux raisons au moins pour lesquelles la transmission aux prix à la
consommation peut ne pas être intégrale même si la transmission aux prix à l'importation l'est.
Premièrement, les coûts de distribution comme les coûts de transport, de
commercialisation et de services, peuvent créer des écarts entre les prix à l'importation et les prix
à la consommation, écarts qui fluctueront si les distributeurs ajustent leurs marges bénéficiaires
en réaction aux mouvements de la monnaie locale.
Deuxièmement, l'application de stratégies de prix différentes par les grossistes étrangers
et les détaillants locaux à l'égard des produits vendus sur le marché national peut expliquer que la
transmission aux prix à la consommation soit inférieure à la part des biens importés dans le
panier de l'IPC même si la transmission aux prix à l'importation est complète. Cela peut être le
cas, par exemple, lorsque les sociétés étrangères exportatrices fixent leurs prix dans la monnaie

26
Campa, J. M and L. S Goldberg (2005): “Exchange rate pass-through into import prices”, London: Centre de
Recherches Economiques), document de travail n° 4391,p. 683-690.

2007-2008
de leur pays, pendant que les détaillants locaux préfèrent les établir dans la monnaie nationale.
Toutefois, comme il a été mentionné précédemment, les prix des produits nationaux fluctuent
généralement en fonction des mouvements du taux de change, ce qui contribue aussi à expliquer
pourquoi le taux de transmission de ces mouvements aux prix à la consommation n'est pas
nécessairement égal à la part qu'occupent les importations dans le panier de l'IPC, et ce, même si
la transmission aux prix à l'importation est intégrale.
Il importe de signaler que la sensibilité des prix des produits nationaux aux variations du
taux de change est fonction de plusieurs facteurs27 tels que :
 La substituabilité de ces produits aux importations
 Les coûts d'ajustement des prix intérieurs
 La rigidité des salaires nominaux
Généralement, dans les pays qui ont un taux d’inflation peu élevée et une devise stable,
on peut s’attendre à ce que l’impact des mouvements du taux de change soit faible.
Enfin, l’impact des changements du taux de change sur l’inflation domestique peut être
modifié en contrôlant l’inflation par l’établissement des nouvelles politiques monétaire et de
change en s’orientant vers un assouplissement du taux de change et un cadre de ciblage
d’inflation.

Section IV. La relation liant le taux de change à l’inflation et ses conséquences

IV.1. Incidences de la transmission des variations du taux de change sur les prix à la
consommation :
Les variations du taux de change ont inévitablement des effets sur les prix à la
consommation dans une petite économie ouverte comme le cas de la Tunisie.
Ces effets peuvent être directs ou indirects, selon qu’ils s’exercent directement sur les
prix ou par le biais de leurs répercussions sur la composition ou sur le niveau de la demande

27
Pour quelques références récentes, se reporter à : Engel, C. (2002 b), “ the responsiveness of consumer prices to
exchange rates: a synthesis of consumer prices to exchange rate: a synthesis of some new open- economy macro
models”, p.1-15.
2007-2008
globale et sur les salaires (voir Figure 2)28.
Plus particulièrement, le taux de change influence directement l’inflation par le biais des
biens importés et indirectement l’économie réelle par le biais du commerce extérieur ainsi que
par le canal des anticipations.
Les variations du taux de change se transmettent directement aux prix des produits
importés. Cependant, la hausse de coûts que subissent les producteurs et les détaillants en raison
de la dépréciation du dinar est rarement répercutée entièrement et immédiatement sur les prix à la
consommation. Cela se fait dans une proportion et à une vitesse qui peut dépendre de plusieurs
facteurs, dont la conjoncture de la demande, le coût d’ajustement des prix et la perception de la
durée de la dépréciation du dinar.
La dépréciation de la monnaie a pour effet de modifier la composition de la demande, en
stimulant tant la demande intérieure que la demande extérieure de produits nationaux. D’une part,
le renchérissement des produits importés entraîne un accroissement de la demande extérieure, qui
exerce à son tour des pressions à la hausse sur les prix intérieurs. D’autre part, la dépréciation du
dinar rend plus compétitifs les produits d’exportation, dont le prix en devises étrangères diminue
automatiquement. La demande s’accroissant, le prix des produits nationaux exportables risque à
son tour d’augmenter, ce qui s’ajouterait aux pressions à la hausse déjà exercées sur les prix
intérieurs par l’augmentation du prix des biens importés. L’accroissement de la demande des
produits extérieurs entraîne aussi une augmentation de la demande de main-d’œuvre et, peut-être,
des hausses de salaires qui seront, à leur tour, répercutées sur les prix 29.
Les conséquences des variations du taux de change sur l’inflation dépendent de
nombreux facteurs. Toutefois, ce qu’il faut retenir, c’est que l’inflation dépend en fin de compte
de la politique monétaire et que les variations du taux de change sont elles mêmes tributaires de
l’orientation de la politique monétaire. Une politique monétaire axée sur la maîtrise de l’inflation

28
La figure (2) résume les incidences majeures des fluctuations du taux de change sur les prix à la con sommation à
partir de représentation des effets directs et indirects (on tient compte uniquement du cas de dépréciation de la
monnaie nationale par rapport aux devises étrangères. En cas d’une appréciation, ces conséquences vont être
renversées) ;(voir Laflèche, T. (1996-1997))
29
Devereux, M., (2001):“Monetary Policy, exchange rate flexibility, and exchange rate pass-through”, in revisiting
the case for flexible rates, banque de Canada, p. 47-82.

2007-2008
ne permet pas aux variations du taux de change de dégénérer en spirale inflationniste. Certes, une
dépréciation du dinar se traduit, à court terme, par une hausse du taux d’inflation, mais en longue
période ce taux retourne vers l’objectif visé. Les attentes d’inflation sont un important
déterminant de l’évolution de l’inflation, et, dans la mesure où elles se fondent sur les objectifs de
la politique monétaire, elles contribuent à faciliter ce retour. La conjoncture actuelle, caractérisée
par un taux d’inflation bas et des attentes d’inflation faibles, reflète la détermination de la
politique monétaire actuelle qui veille à ce que des changements de prix relatifs (comme ceux
qui découlent des variations du taux de change) n’alimentent pas un processus inflationniste
continuel30.
En plus, les variations du taux de change provoquent des variations de prix relatifs.
Si le revenu nominal ne change pas, l’augmentation du prix des biens importés liée à la
dépréciation du taux de change réduit le revenu réel des consommateurs et généralement la part
du revenu consacrée aux autres biens, de sorte que la demande et le prix de certains biens
diminuent aussi.

30
Kang, S et Y Wang (2003): “Fear of inflation: exchange rate pass-through in East Asia”, document de travail n°
03–06 (Seoul: institut internationale de l’économie de Corée).

2007-2008
Figure 2 : Canaux de transmission d’une dépréciation de la monnaie
nationale aux prix à la consommation

Les effets d’une appréciation du taux de change sur les prix intérieurs sont illustrés dans ce schéma31

Dépréciation

Effets directs Effets indirects

Renchérissement des Augmentation de la Augmentation de la


intrants importés demande intérieure demande de biens
de biens substituts exportables

Augmentation
de la demande
Augmentation des coûts
de production de main

d’œuvre
Renchérissement des Renchérissement des
produits finis importés biens substituts et des
biens exportables

Hausse des salaires

Augmentation des prix à la consommation

Effet direct Effet indirect

31
Cette figure représente les canaux de transmission de l’évolution du taux de change à l’inflation. Ce schéma tient
en compte uniquement des effets directs et indirects d’une appréciation du taux de change (dépréciation de la
monnaie nationale). Ainsi, une dépréciation du taux de change (appréciation de la monnaie locale) aura des effets
inverses (voir Laflèche, T. (1996-1997), Revue de la Banque du Canada et Zulfiqar Hydar,Sadar Shah(2004),p.4).

2007-2008
Etant donné le degré élevé d’ouverture de l’économie tunisienne, le taux de change joue
un rôle fondamental dans le mécanisme de transmission de la politique monétaire, d’autant plus
que la Tunisie s’approche d’un système de change entièrement flottant et qu’elle s’oriente vers un
cadre de ciblage de l’inflation.
Il est essentiel de comprendre les mécanismes de transmission de la politique monétaire
pour conduire une politique monétaire efficace.
D’où, la primordialité d’évaluer la transmission des variations du taux de change aux
prix à la consommation car le degré de réaction des prix à la consommation aux variations du
taux de change a d’importantes conséquences pour la politique monétaire.
La répercussion des variations du taux de change sur les prix intérieurs signale dans
quelle mesure les fluctuations du taux de change agissent sur les prix à la consommation.
Les prix à la consommation subissent l’effet direct des variations des prix des produits
intermédiaires finis importés, mais aussi les effets indirects des fluctuations du taux de change sur
la demande globale.
Par exemple, une dépréciation du taux de change affecte les exportations nettes, qui
exercent à leur tour une pression à la hausse sur les prix intérieurs par le biais de la demande
globale.
Il arrive toutefois que les prix à la consommation ne réagissent pas au taux de change
lorsque les variations des coûts des importations sont absorbées par des intermédiaires dans les
circuits de distribution.
Autrement dit, le degré de répercussion du taux de change dépend de l’état de la
concurrence sur le marché intérieur de biens importés et du comportement d’adaptation des prix
au marché32.
En outre, Gagnon et Ihrig (2004) constatent que l’incidence des variations du taux de
change sur les prix dépend en partie de facteurs macroéconomiques, en particulier, la rigidité des
prix qui s’explique par les coûts que leur ajustement entraîne pour les entreprises et l’ajustement
lent des prix des produits peuvent rendre les prix intérieurs moins réactifs aux mouvements de

32
Voir Kara et Ogunc(2005) : “Exchange rate pass-through in Turkey :It is slow,but is it really low ?” ,département
de recherche (CBRT), document de travail n° 05/10,Avril.

2007-2008
taux de change. Dans ce cas, la répercussion des variations du taux de change aux prix est
retardée, mais elle n’est pas nécessairement incomplète.
Plus important, un taux de change flexible peut permettre de réduire la variance de
l’inflation et une répercussion faible des variations du taux de change sur les prix pourrait
apporter plus de souplesse dans la conduite d’une politique monétaire et faciliter la mise en place
d’un régime de ciblage de l’inflation.
Ceci est particulièrement important vu la transition de la Tunisie vers une intégration
dans l’économie mondiale par la libéralisation de son compte de capital, la transmission
relativement faible des variations du taux de change aux prix signifie qu’une évolution
méthodique vers un taux de change flottant pourrait aider la Tunisie à s’orienter vers un cadre de
ciblage d’inflation et donc préserver la stabilité des prix.
Alors, il est d’un grand intérêt pour les décideurs des pays en voie de développement, et
en particulier la Tunisie de comprendre les effets des fluctuations du taux de change nominal sur
les prix à la consommation pour décider la conduite de leurs politiques monétaire et de change,
surtout s’ils libéralisent leur marché de capitaux et assouplissent leur régime de change.
IV.2. Les facteurs affectant le processus de transmission
Les principaux facteurs affectant le degré de transmission des variations du taux de
change sur l’inflation33, ainsi :
 Plus le taux d’inflation et sa volatilité sont grands, plus le degré de répercussion est
grand. Autrement dit, la crédibilité et l’efficacité de la politique monétaire ainsi
qu’un maintien d’un bas taux d’inflation abaisse le degré de transmission.
 Le degré de répercussion dépend de la part des importations dans le panier de
consommation (plus le rapport de pénétration d’importation est grand), plus le
degré de répercussion est grand.
 La composition de l’indice des prix à la consommation affecte ce degré puisqu’il
diffère selon les diverses catégories. Par exemple, le degré de transmission des
variations du taux de change aux produits manufacturés s’avère moins important

33
Khundrakpam, Jeevan K.:”Economic reforms and exchange rate pass-through to domestic prices in India”,
document de travail de la banque d’Inde BIS n°225, p.1-4.

2007-2008
par rapport aux produits énergétiques et de matières premières.
 Les déformations commerciales résultant des tarifs et des restrictions quantitatives,
agissent en tant que barrière à l’arbitrage des marchandises entre les pays et
mènent à abaisser le degré de répercussion.
 Il faut aussi insister sur l’impact des développements internationaux de prix du
pétrole qui peut souvent être tordu par les changements des impôts spéciaux de
consommation. Donc il s’agit d’une déclaration de l’influence des prix à
l’importation et la dépréciation de la monnaie nationale qui peuvent conjointement
être prises en compte car la dépréciation plus élevée mènerait à des coûts de
production plus élevés, qui traduisent alternativement des prix internes plus
élevées.
 Ce degré dépend aussi de la période de l’appréciation et la dépréciation du taux de
change et donc de la taille du changement pendant des périodes diverses.

Plus important, la prise en compte de ces facteurs et de ces incidences est insuffisante
pour décrire d’une façon précise le degré de transmission des variations du taux de change sur les
prix à la consommation.
Pour l’évaluer, il faut aussi tenir compte des implications que ce degré a sur les politiques
monétaire et de change surtout avec la transition de la Tunisie vers un régime de flottement libre.

Section V. Implications pour la politique monétaire d’une atténuation du


degré de transmission34:
Le degré moindre de transmission des variations du taux de change sur les prix intérieurs
signifie que les fluctuations du taux de change ont moins d’effets sur l’inflation. Cela pourrait
modifierII.les
Chapitre des variations
prévisions des
Transmission banques centrales
du taux deconcernant
change sur le comportement futur de l’inflation,
l’inflation
prévisions qui sont déterminantes dans la conduite de la politique monétaire.
Ce degré moindre pourrait avoir d'importantes implications pour la politique monétaire.
Premièrement, la diminution de la transmission aux prix à la consommation pourrait

34
Voir Frederic S Mishkin (2008): “exchange rate pass-through and monetary policy”, revue économique BIS, p.6,
Mars.
2007-2008
influer sur les prévisions des autorités monétaires relatives à l'évolution future de l'inflation,
lesquelles jouent un rôle très important dans la conduite de la politique monétaire. En effet, pour
que la politique monétaire soit menée avec succès, il faut non seulement que les autorités
monétaires aient une bonne compréhension théorique de la dynamique de l'inflation, mais qu'elles
puissent relativement bien prédire le comportement futur de l'inflation. Si les prévisions
d'inflation étaient fondées sur des estimations qui ne tiendraient pas compte de la récente
atténuation du degré de transmission des variations du taux de change, ces prévisions pourraient
surestimer les effets des variations du taux de change sur l'inflation.
Deuxièmement, une atténuation de l'incidence des variations du taux de change sur les
prix des importations pourrait se traduire par des transferts de dépenses moins prononcés. Nous
pensons ici aux changements dans la composition de la demande découlant de variations des prix
relatifs internationaux attribuables à des fluctuations du taux de change nominal. Par exemple,
une dépréciation de la monnaie d'un pays (dans lequel les variations du taux de change sont
transmises aux prix des importations) fait augmenter les prix des biens étrangers par rapport à
ceux des produits intérieurs. Toutes choses étant égales par ailleurs, il en résulte un accroissement
de la demande mondiale de biens de ce pays par rapport à la demande de biens d'autres pays. Si le
degré de transmission aux prix des importations fléchit, le mouvement des prix relatifs sera plus
faible, de même que l'effet de ce mouvement sur la demande relative. Autrement dit, si les prix
relatifs s'ajustent moins, les consommateurs seront moins incités à remplacer les biens étrangers
par des produits intérieurs. Il importe de souligner que les transferts de dépenses ne diminuent
pas lorsque la transmission aux prix à la consommation s'est atténuée, mais que la transmission
aux prix des importations est demeurée inchangée.
Enfin, un résultat théorique important qui est ressorti dernièrement des études réalisées
dans le champ de la nouvelle macroéconomie ouverte est que la politique monétaire optimale
dépend du degré de transmission aux prix des biens importés qui influe par la suite celui des prix
à la consommation. Notamment, lorsque la transmission est complète, un régime de taux de
change flexible est souhaitable parce qu'il permet aux prix relatifs de s'ajuster. Une politique
monétaire appropriée peut ainsi reproduire les allocations optimales qu'on obtiendrait si les prix
étaient flexibles. Par contraste, lorsque la transmission est nulle (ce qui se produit lorsque tous les

2007-2008
prix sont fixés dans la monnaie locale), la politique optimale consiste à fixer le taux de change
nominal, car dans un tel cas, un taux de change flexible ne pourrait donner lieu à un ajustement
optimal des prix relatifs.
Par conséquent, nous remarquons à partir de ce qui précède qu’il est important de
déterminer l'ampleur et les causes de cette diminution, étant donné les implications possibles pour
la politique monétaire, notamment en raison de l'incidence du degré de transmission sur les
prévisions relatives à l'inflation que formulent les banques centrales, ainsi que sur les transferts
de dépenses, la propagation des chocs monétaires entre pays et le choix des régimes optimaux de
taux de change et de politique monétaire.

Section VI. La primordialité du contrôle d’inflation35 :


Au cours des dix dernières années, de nombreux pays en voie de développement ont
réduit leur taux d'inflation et sont entrés dans une ère de stabilité relative des prix. Bien que de
nombreux facteurs puissent avoir concouru à cette évolution, il est généralement admis que
l'adoption de régimes de politique monétaire plus crédibles a joué un rôle important. Le fait que
l'avènement d'un climat de bas taux d'inflation ait coïncidé avec la baisse observée du degré de
transmission des variations des taux de change a popularisé l'idée selon laquelle ces deux
phénomènes pourraient être liés.
Taylor (2000) a été l'un des premiers à formuler explicitement l'hypothèse que le
passage à une faible inflation dans de nombreux pays industrialisés peut réduire le degré de
transmission des variations du taux de change aux prix intérieurs. Selon lui, ce degré de
transmission est essentiellement fonction de la persistance des chocs de prix et de taux de change,
laquelle tend à diminuer dans une économie où le taux d'inflation est bas et où les politiques
monétaire et de change sont davantage crédibles d’où la primordialité d’assouplir le taux de
change et de s’orienter vers un cadre de ciblage d’inflation.

35
Pour cette section, on étude le contrôle d’inflation à partir de deux cadres : celui de l’assouplissement du taux de
change et celui de l’orientation vers un cadre de ciblage d’inflation (on n’a pas s’intéressé au cadre de ciblage de
l’agrégat monétaire malgré son importance pour contrôler l’inflation. Cette primordialité du rapport entre l’agrégat
monétaire et inflation va apparaitre clairement au niveau de la partie empirique).

Voir Ben Ali M.S. (2006): “capital account liberalization and exchange rate regime choice, what scope for flexibility
in Tunisia?” Institut William Davidson, document de travail n° 815, p.1-22.

2007-2008
Pour la Tunisie, le fonds monétaire international (FMI) et la banque mondiale (BM) et
dans le cadre d’une instauration d’un régime flexible de flottement libre, ils la demandent de
redéfinir un cadre de politiques monétaire et de change qui la permettent de contrôler l’inflation.
D’où, la banque centrale (BCT) a pour premier objectif de contrôler l’inflation, et ceci se
voit clairement par le chemin vers un assouplissement complet du taux de change et l’orientation
de plus en plus accentuée vers un cadre de ciblage d’inflation.

VI.1. Assouplissement du taux de change


Le contrôle d’inflation implique le ciblage du taux de change réel. C’est une politique
économique compatible avec le maintien de la compétitivité.
Au cours des années 1990, la Tunisie a adopté une politique de ciblage du taux de
change effectif réel (TCER) visant à contrôler l’inflation et préserver la compétitivité de
l’économie. Cette politique qui consistait à ajuster périodiquement le taux de change nominal de
façon à maintenir le taux de change effectif réel constant, a donné des résultats bons dans la
mesure où le pays a évité les écueils du ciblage du TCER, c’est à dire la persistance d’une
inflation élevée et un désalignement du taux de change. L’absence des chocs significatifs, une
politique macroéconomique prudente et la rigidité des prix ont été les principaux facteurs sous-
jacents à un niveau d’inflation relativement faible 36.
Notons que le régime de change choisi par la Tunisie permet une telle flexibilité,
puisque le ciblage porte sur le taux de change réel qui est un indicateur de compétitivité et non
nominal, par rapport à deux monnaies, ce qui permet de compenser certains des mouvements de
l’une ou l’autre de ces monnaies.
En revanche, c’est un ciblage peu contraignant dans la mesure où cette politique rattrape
en quel que sorte tout impact de la politique interne sur la compétitivité externe.
En outre, les pressions à la hausse qui se sont exercées sur la monnaie nationale ces
dernières années s’expliquent par l’augmentation des entrées de capitaux, qui semblent avoir
dominé la tendance à l’appréciation réelle de la monnaie découlant des écarts de croissance de la
productivité.

36
Voir Mouley.S (2000): “Les determinants et le choix optimal du régime de change en Tunisie dans la perspective
d’une intégration dans la zone euro”, annals d’économie et de gestion n°11.

2007-2008
Dans ce cas, si le taux de change nominal ne peut pas s’apprécier en réponse à l’afflux
de capitaux parce que les autorités interviennent pour maintenir une parité, les tensions
inflationnistes vont s’accumuler et le taux de change réel tendra à s’apprécier par le biais d’une
accélération de l’inflation intérieure.
Pour éviter d’arriver à cette situation, les banques centrales ont souvent cherché à
stériliser les entrées de capitaux qui sont venues gonfler leurs réserves.
Mais, dans le meilleur des cas, ces opérations ne sont efficaces qu’à court terme.
Autrement, étant donné la taille relativement faible des marchés financiers intérieurs par rapport
au volume des flux de capitaux internationaux, les efforts de stérilisation tendent à perdre leur
efficacité avec le temps. Ainsi, les objectifs de maîtrise de l’inflation et de stabilité du taux de
change poursuivis par les autorités deviennent de plus en plus manifestes.
D’où, la BCT a privilégié le ciblage du taux de change réel dans le cadre des objectifs
affichés de stabilité, de réaction à la forte volatilité des termes de l’échange et surtout de contrôle
d’inflation.
Plusieurs facteurs expliquent cette tendance à un assouplissement du taux de change37
tels que :
 La stabilisation du taux de change réel du dinar par la maîtrise des coûts
inflationnistes.
 La couverture contre les risques de change occasionnés notamment par les
fluctuations de devises majeures du panier de dinar notamment entre l’euro et le
dollar.
 Une volonté affichée par les autorités de laisser jouer les mécanismes du marché dans
un contexte d’intégration financière internationale.
Donc et dans un contexte d’augmenter la libéralisation du compte de capital, la banque
centrale peut intervenir sur le marché de change pour défendre sa devise.
Il devient aussi adéquat de s’orienter vers une politique de ciblage d’inflation pour
atteindre une situation durable de faible inflation.

37
Voir Fanizza. O, N.Laframboise, E.Martion, R. Sab et I.Karpowicz (2002): “Tunisia’s experience with real
exchange rate targeting and transmission to a flexible exchange rate regime”, document de travail n°2/190.

2007-2008
En revanche, à mesure que l’économie tunisienne poursuit son intégration dans
l’économie mondiale par la libéralisation de son compte de capital, l’assouplissement du taux de
change pourrait aider la Tunisie à stabiliser l’inflation.
Ainsi, s’agissant du taux de change, les autorités monétaires ont cherché, jusqu’à la fin
de la dernière décennie, à cibler le taux de change effectif réel (TCER). Cependant et selon le
rapport de la BCT (Janvier 2003), depuis l’an 2000, la BCT a limité ses interventions sur le
marché des changes. Cette plus grande flexibilité s’est traduite par une dépréciation tendancielle
du taux de change et le renforcement de la compétitivité des exportations.
Toutefois, les autorités considèrent que cette phase actuelle de flottement dirigé est une
étape intermédiaire, qui devrait déboucher normalement sur un régime de change flottant associé
à une convertibilité totale de dinar. Cependant la phase de libéralisation totale des
investissements de portefeuille et des entreprises tunisiennes à l’étranger devrait être retardée,
jusqu’à ce que le système monétaire et financier soit renforcé, modernisé et restructuré par des
fusions et des privatisations.
Le desserrement de la contrainte de change et l’achèvement de la convertibilité totale du
dinar restent des objectifs prioritaires comme finalités pour une plus grande intégration de
l’économie tunisienne dans l’économie mondiale (Voir Mouley.S (2000)). A mesure que
l’économie tunisienne poursuit son intégration dans l’économie mondiale par la libéralisation de
son compte de capital, l’assouplissement du taux de change pourrait aider la Tunisie à stabiliser
l’inflation38.
Plus important, l’assouplissement du taux de change constitue une stratégie primordiale
puisque les mesures prises pour influencer le taux de change peuvent de toute évidence avoir des
effets immédiats sur la politique monétaire interne.
Par conséquent, l’intensification des mouvements des capitaux doit être accordée par
une tendance globale vers des arrangements plus flexibles vu la transition de la Tunisie vers un
régime de flottement libre, surtout que ce pays doit s’orienter peu à peu vers un assouplissement
complet de son taux de change et un cadre de ciblage de l’inflation.

38
Voir Laurens.B et Sarr.A (2002): “liberalization of the capital accounts in Tunisia – progress archived and
prospects forfull convertibility”, rapport de FMI n°02/155.

2007-2008
VI.2. L’orientation de la Tunisie vers un cadre de ciblage d’inflation :
Le ciblage d’inflation est un cadre de politique monétaire qui astreint la banque centrale
à assurer une faible inflation, de telle sorte que celle-ci ne dépasse pas deux pour cent à moyen
terme, a contribué dans une large mesure au maintien de la stabilité des prix. Les pays en voie de
développement pourraient eux aussi bénéficier de cette approche qui accroît la transparence et
pousse les responsables à approfondir les réformes.
Cette stratégie assure une réelle autonomie de la politique monétaire en réponse aux
chocs réels et nominaux, d’offre ou de demande, domestiques ou étrangers qui pourraient
perturber la trajectoire des prix.
Le ciblage d’inflation est le choix d’un objectif unique en rapport, avec une politique
monétaire active, c’est un gage de crédibilité puisque toute forme de tension à dévier de la part de
la banque centrale est éliminée du fait de cette unicité d’objectif.
Cette dernière est aussi gage d’efficacité puisque l’objectif unique final est directement
en rapport avec des objectifs intermédiaires, autrement dit, cet objectif entre parfaitement dans les
compétences institutionnelles et fonctionnelles de la banque centrale.
Par ailleurs, l’avantage majeur de la politique de ciblage d’inflation réside dans sa
composante discrétionnaire qui est synonyme d’une capacité de réponse à la majorité des chocs
potentiels sur l’économie quels que soient leur nature et leur origine et qui assure la régulation
des équilibres internes et externes en minimisant les coûts de mise en œuvre de ciblage,
notamment en terme de croissance.
La politique de ciblage d’inflation a plusieurs objectifs 39 :
 Conserver un degré de discrétionnarité dans sa politique de change
 Réguler les termes de l’échange
 Stabiliser le taux de change réel
 Réguler l’impact expansionniste des entrées de capitaux sur la liquidité
interne
En plus le ciblage d’inflation est un cadre de politique monétaire qui contraint la banque

39
Voir Jonas J. et F.S. Mishkin, (2003): “inflation targeting in transition economies: experience and prospects”,
document de travail NBER n°9667, Janvier.

2007-2008
centrale à assurer une faible inflation. Le processus commence normalement par la diffusion d’un
communiqué conjoint de la banque centrale et du gouvernement (habituellement le ministère des
finances) fixant un objectif explicite à atteindre sur une période donnée par exemple un taux
annuel d’inflation de 2 % pendant les deux années à venir. Il incombe ensuite à la banque
centrale, qui doit être libre de la manière dont elle règle ses instruments, d’atteindre un objectif
fixé et de publier régulièrement des informations sur ses stratégies et ses décisions. Ce devoir de
transparence contribue à réduire l’incertitude quant aux orientations futures de la politique
monétaire tout en renforçant la crédibilité et la responsabilité de la banque centrale.
Le ciblage de l’inflation peut être décrit comme un cadre d’application de la politique
monétaire en liberté surveillée.
Il laisse toutefois en même temps à la banque centrale la liberté de choisir la manière
dont elle utilise ses instruments, ce qui lui donne une certaine marge de manœuvre pour réagir
aux éventuels chocs endogènes ou exogènes.
Il faut ajouter aussi que l’un des avantages du ciblage de l’inflation consiste à prévenir la
déflation en compensant les effets de chocs systématiques affectant la demande globale. Ce
système traite l’inflation et la déflation de manière symétrique.
Un ciblage direct d’inflation repose sur un certain nombre de conditions préalables40 qui
peuvent rendre cette stratégie difficile à mettre en œuvre dont :
 L’indépendance institutionnelle : l’objectif primordial de la politique monétaire est
celui d’une faible inflation.
 Un système financier sain : afin de réduire les risques de conflit avec les objectifs
de stabilisation financière et de garantir la transmission efficace de la politique
monétaire, le système bancaire doit être solide et les marchés de capitaux bien
développés.
 Des bonnes infrastructures et capacités d’analyse : les autorités monétaires
doivent avoir une capacité bien développée de prévisions d’inflation. Autrement,
pour que le ciblage puisse réussir, il faut disposer d’une mesure crédible de
l’inflation.
Ainsi, au niveau de la politique monétaire, la stabilité des prix est le principal objectif de

2007-2008
la banque centrale de Tunisie (BCT), qui dispose désormais d’un système de ciblage de
l’inflation

La Tunisie a pris donc d’importantes mesures en vue d’établir ce cadre de ciblage


d’inflation41 :
 L’amendement apporté en 2006 à la loi régissant la banque centrale a renforcé
l’indépendance de la BCT et définie la stabilité des prix comme objectif principal de
la politique monétaire.
 Pour dynamiser le système financier, les autorités ont adopté un certain nombre de
mesures visant à améliorer le crédit, promouvoir la bonne gouvernance et renforcer le
cadre juridique des banques.
 Toutefois, une méthodologie fiable de prévisions d’inflation n’est pas encore
disponible.

Enfin, le ciblage d’inflation semble promoteur puisqu’il offre un certain nombre


d’avantages opérationnels et oblige les responsables de la politique économique à approfondir les
réformes, à accroître la transparence et à améliorer la politique budgétaire.

40
Voir Jacques Bouhga-Hagbe et Ludvig S. (2006): “Tunisie: effets potentiels sur la croissance de la poursuite de la
liberalization du compte de capital et des réformes d’accompagnement”, rapport de FMI n° 06/208, p.3 - 19
41
Voir Ben Ali M. S. (2006): “capital account liberalization and exchange rate regime choice, what scope for
flexibility in Tunisia?” Institut William Davidson, document de travail n° 815, p.1-22.

2007-2008
Principales conclusions et recommandations :

Pour la Tunisie, la transmission des variations du taux de change aux prix à la


consommation est considérée comme un important mécanisme de transmission de la politique
monétaire, ainsi :
 S’agissant de la politique de change, les autorités monétaires doivent poursuivre leur
politique d’assouplissement du taux de change au vu de la libéralisation progressive
du compte de capital et viser à une coordination plus rapprochée de la politique
monétaire et de la politique de change.
 Dans une petite économie ouverte comme la Tunisie, les fluctuations du taux de
change ont des répercussions importantes sur l’inflation.
 Il est essentiel donc de disposer des marchés monétaire et de change suffisamment
développés pour pouvoir mener une politique monétaire souple et efficace.
 La politique de la banque centrale doit accroître l’autonomie des marchés monétaire
et de change et de contribuer ainsi à leur développement en permettant au taux de
change de mieux refléter les conditions du marché.
 A mesure que l’économie tunisienne poursuit son intégration dans l’économie
mondiale par la libéralisation de son compte de capital, l’assouplissement du taux de
change pourrait aider la Tunisie à stabiliser l’inflation.
 L’intensification des mouvements des capitaux doit être accordée par une tendance
globale vers des arrangements plus flexibles.
 Pour réussir le passage à la convertibilité totale d’une monnaie aux fins des
mouvements de capitaux, il faut non seulement aborder prudemment les contrôles en
vigueur en s’appuyant sur des données macroéconomiques fondamentales saines et
un secteur bancaire solide, mais aussi mener une politique de change suffisamment
flexible.
 Le marché de change étant souvent très étroit par rapport aux volumes atteints par
les entrées de capitaux, toute modification durable de ces flux peut avoir un impact
considérable sur la demande nette de devises surtout que l’évolution du marché de
changes peut entraîner des risques inflationnistes. Cette évolution peut altérer la
validité d’une prévision d’inflation, ce qui occasionne parfois des soucis.
2007-2008
 Il faut mener une politique économique et financière judicieuse et transparente pour
préserver la stabilité macroéconomique quel que soit le régime de change adopté
malgré que cela ne suffise pas à échapper aux tensions et à l’instabilité des marchés
des changes.
 La transmission relativement faible des variations du taux de change aux prix à la
consommation signifie qu’une évolution méthodique vers un taux de change flottant
devrait améliorer les arbitrages à réaliser entre la variabilité de l’inflation et celle de
la production comme les montre Taylor (2000). En d’autres termes, avec l’ouverture
du compte de capital, l’assouplissement du taux de change pourrait aider la Tunisie
à stabiliser à la fois la production et l’inflation.
 Il est tout à fait probable que le mécanisme de transmission évoluera au fur et à
mesure que le cadre de politique monétaire s’orientera progressivement vers un
ciblage de l’inflation. C’est pourquoi, il est primordial de renforcer les capacités
d’étude de la BCT pour lui permettre de continuer à élaborer et mettre à niveau ses
outils analytiques applicables au mécanisme de transmission de la politique
monétaire.
 Pour adopter un régime de ciblage d’inflation, la banque centrale doit proposer une
stratégie de gestion de l’inflation importée qui peut atténuer le problème de
volatilité de change, parce qu’il est probable que les fluctuations du taux de change
s’accentuent en transitant d’un flottement administré à un flottement libre.
 La flambée continue des cours mondiaux des produits de base rend nécessaire la
prise de précautions et de mesures adéquates pour assurer la maitrise des prix qui
peut être plus difficile avec la transition de la Tunisie d’une convertibilité partielle à
une convertibilité totale de dinar.
 La dépendance entre les variations du taux de change et l’inflation doit efforcer de
produire des innovations économiques et institutionnelles pour amender le passage
d’un régime de flottement dirigé vers un régime de flottement libre.
 La réduction de l’objectif de croissance de la masse monétaire peut calmer les
pressions inflationnistes.

2007-2008
En résumé, il est primordial pour la Tunisie de 42 :
 Consolider la position macroéconomique.
 Poursuivre l’ouverture progressive de l’économie Tunisienne
 Eclairer le rôle du taux de change dans le cadre de la politique monétaire
 Intensifier le travail de préparation vers le ciblage de l’inflation compte tenu
de l’ouverture croissante du compte de capital

Conclusion :
Au niveau du deuxième chapitre, nous pouvons conclure que pour un régime de change
flottant (que soit dirigé ou libre) les économistes s’attendaient à observer une relation robuste et
étroite entre les mouvements du taux de change et les niveaux d’inflation. Ainsi, il est primordial
d’évaluer le mécanisme de transmission surtout que le degré de réactivité des prix intérieurs aux
variations du taux de change a d’importantes conséquences pour la politique monétaire surtout
avec la phase de transition caractérisant la politique de change en Tunisie.

Toutefois, cette situation doit être accompagnée d’un assouplissement du taux de change
et une orientation de plus en plus accentuée vers un cadre de ciblage d’inflation pour maintenir
un objectif principal qui correspond à la stabilité des prix.

Finalement, nous pouvons revenir à l’objectif principal de cette étude et dire que la
relation entre le taux de change effectif nominal et l’inflation reste toujours au cœur du débat
entre les théoriciens quant à son existence, son intensité, sa nature et son sens.
D’où, il s’avère important d’enrichir les réponses à cette question.
Notre propos dans ce qui suit est alors d’examiner empiriquement la relation entre ces
deux variables dans le cadre de l’économie tunisienne.

42
Abdelhak S., Tahsin Saadi S. et Kagni K.(2007): “Prévisions de l’inflation et transmission des variations du taux
de change aux prix à la consummation”, FMI, document de travail n° 07/319, p.4 - 49

2007-2008
2007-2008
Chapitre III. Un examen empirique de la transmission des variations du taux de change sur les prix à
la consommation : Le cas de la Tunisie

Chapitre III. Un examen empirique de la transmission des variations du taux


de change sur les prix à la consommation : Le cas de la Tunisie

Introduction
A travers la littérature économique large parcourue au niveau du deuxième chapitre,
plusieurs économistes ont montré qu’il existe une relation forte et étroite entre les mouvements
du taux de change et l’inflation domestique.
A ce stade et au niveau de ce troisième chapitre, il convient de tester empiriquement
l’existence d’une telle relation entre ces deux variables dans le cadre de l’économie tunisienne.
Ainsi, il est crucial de vérifier le type de la relation qui lie les fluctuations du taux de
change avec l’indice des prix à la consommation (désigné simplement inflation locale) en faisant
la part des autres variables économiques.
Autrement dit, l’objectif de cette partie d’étude est l’analyse du lien empirique entre
l’évolution du taux de change et les différents niveaux d’inflation.
Pour ce faire, nous nous interrogeons dans ce qui suit sur l’étude des liens, de la nature
et de l’intensité des interactions qui pourraient exister entre le taux de change effectif nominal et
l’inflation.
Ainsi, le but de cette étude est de déterminer s’il existe des liens de causalité dans le sens
de Granger entre l’indice des prix à la consommation et l'évolution du taux de change nominal. Si
ces liens existent, il est particulièrement intéressant de déterminer dans quel sens ils vont ; est-ce
que le taux d’inflation qui « cause » le taux de change effectif nominal ou est-ce le contraire ?
La direction du lien de causalité peut donner naissance à des nouvelles implications.
Avant de procéder à ce test de Granger, il est nécessaire de procéder à un test
préliminaire. En effet, pour éviter toute régression fallacieuse 43, il est impératif de s’assurer de la
stationnarité des variables.

43
Une régression fallacieuse (ou illusoire) est dûe à la présence d’une tendance de forme linéaire commune et plus
généralement à l’emploi des séries dites non stationnaires.

2007-2008
Chapitre III. Un examen empirique de la transmission des variations du taux de change sur les prix à
la consommation : Le cas de la Tunisie

L’analyse est menée sur une période de 104 mois allant de Janvier 1999 à Août 200744.

Section I. Aperçu des études empiriques 45:

La transmission des variations du taux de change sur l'inflation a suscité une attention
exponentielle de la part des chercheurs et des autorités monétaires ces dernières années.

Ce processus qui se présente par une relation entre le taux de change effectif nominal et
les prix à la consommation a fait l’objet de nombreuses analyses, mais peu d’entre elles portent
sur les pays émergents ou en voie de développement.
Ces études peuvent être divisées en deux grandes catégories : celles qui couvrent un seul
pays et celles transversales qui couvrent plusieurs.
La plupart des études spécifiques à un seul pays concluent une faible répercussion des
variations du taux de change sur les prix.
Parmi celles-ci et en utilisant un modèle de régression Log-linéaire simple, Mwase
(2006) démontre que la transmission des variations du taux de change sur l’inflation est
incomplète en Tanzanie, c'est-à-dire qu’une partie seulement des fluctuations du taux de change
se répercute sur les prix intérieurs.
Bhundia (2002) et en utilisant le même modèle, conclut une faible transmission des
variations du taux de change sur les prix en Afrique du Sud. Selon ce chercheur, les fluctuations
du taux de change étant absorbées par les étapes intermédiaires de production. A partir de leur
estimation, il trouve que malgré un phénomène de répercussion relativement faible, il reste
cependant significatif. Les études économétriques de ces chercheurs font valoir l’importance de
coordonner étroitement les politiques monétaire et de change. Toutefois, Khundrakpam (2007) et
en analysant le pass-through sous un cadre récursif de variété en évaluant les réponses
d’impulsion à partir des chocs du taux de change, n’obtient pas des preuves sur la baisse de

44
La période de l’échantillon a été déterminée par la disponibilité des données (la période d’analyse est limitée par
l’existence des données ce qui impose une grande parcimonie dans les variables à retenir).
45
Toutes les études empiriques ci-dessus présentées se fondent soient sur un modèle de régression –linéaire simple
(pour montrer l’impact des variations du taux de change sur l’inflation, donc un seul sens) ou sur une modélisation
VAR ou VECM (pour montrer une relation réciproque entre les fluctuations du taux de change et l’inflation
cherchant pour ce cas les deux sens)

2007-2008
Chapitre III. Un examen empirique de la transmission des variations du taux de change sur les prix à
la consommation : Le cas de la Tunisie

répercussion du taux de change sur les prix intérieurs en Inde malgré un environnement de faible
inflation.
Gagnon et Ihrig (2004) prouvent qu'il n'y'a aucune évidence d'endogéneité entre
l'inflation et le taux de change, de ce fait un modèle d'équation simple permet de fournir des
évaluations robustes sur le degré de répercussion des variations du taux de change sur les prix à la
consommation. Ces auteurs montrent aussi que ce degré de transmission est un facteur crucial
dont les banques centrales doivent tenir compte en plaçant les politiques monétaire et de change.
En plus, Kara et Ogunc (2005) construisent un modèle auto régressif du vecteur sans
restriction (variété) d’abord développé par Mc Carthy (1999) pour examiner le point auquel
l’économie turque a été effectué par la transmission des fluctuations du taux de change dans le
cadre inflationniste domestique. Comme point général, ces deux auteurs ont choisi ce modèle
pour affirmer que l’évolution du taux de change semble précéder le niveau d’inflation avec le
temps. Ces deux derniers chercheurs ont analysé le processus de répercussion de l'évolution du
taux de change sur les prix à la consommation avant et après l'adoption du régime de flottement
libre. Cette description semble être très importante. Cette description semble être très importante
pour une étude de cas comme la Tunisie puisqu'elle est en phase de transition d'un régime de
flottement administré à un régime de flottement pur.
Par ailleurs, les études couvrant plusieurs pays sont fortement favorables à l’argument de
Taylor (2000)qui affirme ,en utilisant un modèle de comportement des entreprises et en
s'appuyant sur une variété réduite, qu'un régime crédible de faible inflation se prête à une faible
répercussion, réciproquement, la persistance d'une inflation élevée est positivement corrélée au
niveau de répercussion.
Choudhri et Hakura (2001) se fondent sur des données trimestrielles de 1979 à 2000 et
en utilisant une régression Log-linéaire constatent que le degré de répercussion est positivement
corrélé au taux d’inflation. Dans le même esprit et avec la même méthode économétrique,
Devreux et Yetman (2003) montrent que ce degré est positivement associé aux taux d’inflation
moyens, mais la relation est non linéaire car le degré de répercussion augmente avec l’inflation
mais à un rythme qui diminue. En utilisant un grand échantillon de pays, Devreux (2001) montre
que dans une petite économie ouverte présentant une répercussion élevée du taux de change, il
existe un arbitrage significatif entre volatilité de la production et volatilité de l’inflation. Si les
résultats des Choudhri et Hakura (2001) indiquent que l’inflation domine les autres variables
2007-2008
macroéconomiques lorsqu’il s’agit d’expliquer les différences de répercussion entre pays,
Goldfajn et Werlang (2000), en utilisant un échantillon de 71 pays, trouvent que la variable la
plus déterminante pour expliquer la répercussion du taux de change est le désalignement du taux
de change réel pour les pays émergents et l’inflation initiale dans les pays développés.
Leigh et Rossi (2002) ont employé un test de cointégration de Johansen et un modèle de
correction d'erreurs pour montrer que le degré de transmission est considérablement plus haut
pour les marchés naissants que pour les économies développées. En employant une régression
linéaire simple, Frankel et autres(2005) démontrent que des facteurs comme le revenu par
habitant, le droit de douane, les salaires, la variabilité du taux de change à long terme et
l'ouverture commerciale peuvent influencer le phénomène de répercussion.

Toutes ces études ont pour objectif unique d’analyser en un niveau macroéconomique la
relation empirique entre le taux de change effectif nominal et l’indice des prix à la consommation
ainsi qu’une analyse du degré de répercussion.
Sauf les variables considérées comme variables explicatives se diffèrent d’une étude à
une autre. Cette différence peut être due à la disponibilité de données.

Section II. Données et modèle :


Le modèle utilisé est inspiré de celui de Choudhri et Hakura (2001) et Kara et Ogunc
(2005).
Il s’agit d’un modèle VAR46 (vectoriel autorégressif) qui rend compte de la relation
dynamique entre l’inflation (désigne dans ce modèle par l’indice des prix à la consommation) et
la variation du taux de change effectif nominal en faisant la part des autres variables macro-
économiques telles que (l’agrégat M4, la valeur des importations et la valeur des exportations).
Ainsi, le modèle est le suivant :

n n
46
Il s’agit dans notre étude d’un modèle VAR et non VECM puisque toutes les variables sont stationnaires
(intégrées d’ordre 0) donc nous n’allons pas utiliser un test de cointégration.

k=0 k=0 2007-2008


 Log IPCt = 1 + K=1
 k (Log IPC)t-k+K=1
 k (Log TCEN)t-k

n n
+  k  (Log PM)t-k +  k (Log M4)t-k +
K=0 K=0

k=0 k=0
n
K=0
 k  (Log XP)t-k + t

k=0

n n
 Log TCENt = 2 +
K=1
k (Log TCEN)t-k + K=1
 k (Log IPC)t-k

n n
 k  (Log M4)t-k+ K=0
+ K=0  k (Log PM)t-k +

n
 k  (Log XP)t-k + t
K=0

Pour ce faire, nous avons utilisé des données mensuelles qui s’étalent sur la période
1999-2007et qui sont issues de manuel des statistiques financières et service de change de la
banque centrale (BCT) et des statistiques de l’institut national de la statistique (INS) (annuaire
statistique de la Tunisie : commerce intérieur et commerce extérieur).
En plus, toutes les variables utilisées dans ce modèle sont successivement :

2007-2008
Les variables endogènes :
 l’indice des prix à la consommation (IPC) :
C’est un indicateur général de l’évolution de l’ensemble des prix des biens et services
consommés par les ménages.
Plus précisément, c’est une variable qui représente une mesure de l’évolution des prix
obtenus en comparant le prix de détail d’un panier de provisions typique des biens et services à
deux dates différentes.
 C’est la variable à expliquer du modèle à partir de laquelle nous allons déterminer le
taux d’inflation.
Le taux de change effectif nominal (TCEN) :
C’est la valeur de la monnaie nationale d’un pays par rapport à une autre monnaie.
La variation du taux de change d’une monnaie à l’égard d’une seule devise étrangère
reste d’une signification et d’une portée limitée dans la mesure où la variation par rapport à un
panier de devises pourrait s’opérer différemment.
 C’est la variable à expliquer du modèle considéré et qui constitue la quantité de
devises étrangères pour une unité de devise locale, ce qui signifie qu’une hausse de cet indice
implique une appréciation nominale. Dans cette étude, nous utilisons les taux de change effectifs
nominaux (TCEN1 dollar/dinar ; TCEN2euro/dinar).

Les variables exogènes :


 L’agrégat M4 :
C’est l’agrégat le plus vaste et le plus stable. Il comprend l'agrégat M3 ainsi que des bons
de trésor et des billets de trésorerie (se sont des bons en compte auprès des institutions
financières).
 C’est une variable considérée comme meilleur indicateur avancé pour l’inflation (M 4
rend mieux compte de la politique monétaire que M3 en Tunisie).
 La valeur des importations (PM) :
C’est une variable aussi considérée comme indicateur avancé pour l’inflation (c’est un
facteur ayant un impact sur l’inflation à partir de la variation du taux de change).
 L’importance de cette variable revient à la nécessité de l’inflation importée pour
2007-2008
décrire le processus de transmission.
En outre, pour analyser d’une façon précise le degré de répercussion, l’existence de cette
variable est nécessaire car la transmission des variations du taux de change se fait en général sur
les prix à l’importation passant ensuite aux prix à la consommation (le taux de change influence
les prix à la consommation par le biais des biens importés.)
 la valeur des exportations (XP) :
Cette variable est importante pour l’analyse du processus de transmission et donc pour
décrire la relation existante entre le taux de change et les prix à la consommation puisque selon la
théorie parcourue, une dépréciation du taux de change induit à une augmentation de la demande
intérieure des biens qui conduit à leur tour à renchérir les biens exportables et donc à augmenter
indirectement les prix à la consommation.

Section III. Méthodologie : « Appréciations empiriques du lien entre taux de


change effectif nominal et prix à la consommation » (analyse de causalité)

Comme déjà mentionné ci-dessus, une question essentielle concernant la spécification de


modèle est de savoir, si une variable possède un lien de causalité avec une autre ou non.
Afin de fournir une réponse à cette question, nous allons utiliser un test de Granger
(1969) qui est désormais connu sous l’appellation « lien de causalité dans le sens de Granger ».
La première étape de l’étude proposée consiste à examiner la stationnarité des
différentes variables du modèle.
La seconde étape constitue un test sur le nombre de retards. Et c’est au niveau de la
troisième étape que l’analyse de causalité est effectuée.
L’analyse est menée en termes de logarithme népérien47 des variables. Cette partie de
l’étude s’intéresse particulièrement aux liens causals entre taux de change effectif nominal et
inflation (indiquée dans ce modèle, indice des prix à la consommation) en faisant la part à des
autres variables macroéconomiques (l’agrégat M4 et les valeurs des importations et des
exportations).
Enfin, une analyse impulsionnelle (réponses de Cholesky) est menée pour affirmer le

47
Le logarithme népérien est appliqué pour homogénéiser les données et lisser les fluctuations.

2007-2008
lien robuste et causal entre l’évolution du taux de change et le niveau d’inflation.
III.1. Tests de stationnarité:
Les paramètres du modèle VAR ne peuvent être estimés que sur des séries
chronologiques stationnaires.
L’étude de la stationnarité constitue la base de toute analyse des séries temporelles par
l’examen de l’espérance et de variance (voir les figures de l’annexe I, étape 3).
Une série temporelle est dite stationnaire 48 si elle ne comporte ni tendance, ni
saisonnalité et plus généralement aucun facteur n’évoluant avec le temps.

Ainsi, pour étudier la stationnarité des différentes variables du modèle, nous avons
effectué un test de Dickey et Fuller augmenté (ADF, 1981) 49 et un test de Phillips Perron (PP,
1988)50. A partir de ces deux tests, nous pouvons déterminer l’ordre d’intégration de chacune
d’entre elles (voir annexe I, étape 2). Les résultats obtenus sont récapitulés dans les deux tableaux
suivants :

48
Un processus stochastique Xt est stationnaire si :

- Sa moyenne constante est indépendante du temps

- Sa variance est finie et indépendante du temps

- Sa covariance est indépendante du temps


49
Test de Dickey-Fuller Augmenté (ADF) : permet de prendre en compte l’autocorrélation de la série différenciée
via une correction utilisant les valeurs retardées.
50
Test de Phillips Perron : Il s’agit d’une procédure de correction nom-paramétrique (il n’y a pas de modélisation
de l’autocorrélation). Ce test est plus robuste vis-à-vis des erreurs de spécification quelque soit le type
d’autocorrélation, en ensemble il est moins précis que l’ADF quand le modèle correspond à la réalité.

2007-2008
Tableau 3 : Test ADF aux variables du modèle

Variable Test ADF Valeurs critiques Stationnarité Ordre


en niveau d’intégration
∆ Log IPC -4,8337 1% -3,4979
5% -2,8909
Stationnaire
10% -2,5822 I (0)

∆ Log TCEN1 -4,7427

Stationnaire I (0)
Voir Annexe I
∆ Log TCEN2 -4,2087

Stationnaire I (0)

∆ Log M4 -5,4403

Stationnaire I (0)

∆ Log PM -9,9521 Stationnaire I (0)

∆ Log XP -5,9565 Stationnaire I (0)

2007-2008
Chapitre III. Un examen empirique de la transmission des variations du taux de change sur les prix à
la consommation : Le cas de la Tunisie

Tableau 4 : Test PP aux variables du modèle

Variable Test PP Valeurs critiques Stationnarité Ordre


en niveau d’intégration
∆ Log IPC -7,2687 1% -3,4952
5% -2,8897
10% -2,5816 Stationnaire
I (0)

∆ Log TCEN1 -7,4188

Stationnaire I (0)

∆ Log TCEN2 -7,4416

Stationnaire I (0)
Voir Annexe I

∆ Log M4 -9,6858

Stationnaire I (0)

∆ Log PM -20,7022 Stationnaire I (0)

∆ Log XP -22 ,9854 Stationnaire I (0)

A partir des résultats dégagés dans les tableaux (3) et (4), nous remarquons que les
valeurs des statistiques (ADF) et (PP) associées aux variables utilisées dans le modèle sont
inférieures aux valeurs critiques de Mackinnon à des degrés de significativité 1%, 5% et 10%.
D’où, nous pouvons accepter l’hypothèse nulle de racine unitaire pour l’ensemble de variables et
qui sont donc toutes stationnaires en niveau I(0).
2007-2008
 Ces caractéristiques nous permettent d’utiliser la méthode des moindres carrés
ordinaires (MCO) pour estimer les équations du modèle proposé.

III.2.Détermination du nombre de retards 51 : (Méthode basée sur l’utilisation de


critères d’information)
Pour déterminer le nombre de retards, nous avons utilisé les critères d’AKAIKE (AIC),
de Schwarz (SC), de Hannan-Quinn (HQ) et le critère de Final Predictor error (FPE). Dans le cas
de représentation VAR, ces critères peuvent être utilisés pour déterminer l’ordre p du modèle (p
est le nombre de retards optimal).
Ainsi et à partir de ces tableaux, nous pouvons déterminer l’ordre optimal de notre
modèle :
Tableau 5 : Minimum des critères AIC, SC, HQ et FPE pour le modèle 1 (intégrant TCEN1)

Nombre de retards AIC SC HQ FPE


0 -15.568 -15.356 -15.482 5.94E -10
1 -15.750* -15.431* -15.621* 4.95 E -10*
2 -15.738 -15.313 -15.566 5.01 E -10
3 -15.700 -15.169 -15.485 5.21 E -10
4 -15.700 -15.063 -15.442 5.22 E -10
5 -15.627 -14.883 -15.326 5.62 E -10
6 -15.558 -14.709 -15.215 6.03 E -10

51
Dans le cadre de la modélisation VAR, quatre critères d’information sont fréquemment utilisés : le critère de
Final Predictor Error (FPE), le critère d’AKAIKE (AIC), le critère de SCHWARCZ (SC) et le critère de Hannan-
Quinn(HQ)

2007-2008
Tableau 6 : Minimum des critères AIC, SC, HQ et FPE pour le modèle 2 (intégrant TCEN2)

Nombre de retards AIC SC HQ FPE


0 -13.908 -13.693 -13.822 3.12E -09
1 -14.118* -13.796* -13.988* 2.53 E -09*
2 -14.091 -13.661 -13.917 2.60 E -09
3 -14.042 -13.505 -13.825 2.74 E -09
4 -14.018 -13.373 -13.757 2.81 E -09
5 -13.964 -13.211 -13.660 2.97 E -09
6 -13.884 -13.024 -13.537 3.22 E -09
7 -13.853 -12.885 -13.462 3.33 E -09
8 -13.813 -12.738 -13.379 3.48 E -09

La procédure de sélection de l’ordre de la représentation consiste à estimer le modèle


VAR [intégrant le TCEN1] pour un ordre allant de 0 à 6 (6 étant le retard maximum admissible
dans ce cas) et le modèle VAR [intégrant le TCEN 2] pour un ordre allant de 0 à 8 (8 étant le
retard maximum) 52.
 Pour ces deux cas, l’ordre optimal ou le retard p qui minimise les critères AIC, SC,
HQ et FPE est p = 1.Autrement, le retard retenu pour l’ensemble des variables est de 1 puisque
nous observons immédiatement que les minima des critères choisis sont situés sur la ligne 1 pour
les deux modèles, correspondant donc à 1 décalage (voir Annexe I, étape1).

III.3.Estimation des paramètres du modèle vectoriel autorégressif (VAR)

Pour estimer les paramètres du modèle VAR, nous utiliserons la méthode des moindres

52
Il s’agit dans notre cas de déterminer quelle est la période maximum d’influence de la série explicative puisque R2
continue à augmenter pour un grand nombre de retards (R2 suit un rythme haussier).

2007-2008
carrés ordinaires (MCO)53.

L’estimation des cœfficients des variables retenus dans le modèle figure dans l’annexe II
et est récapitulée dans les équations suivantes.
Nous nous interrogeons par cette estimation sur l’étude des liens, de la nature et de
l’intensité des interactions qui pourrait exister entre le taux de change effectif nominal et
l’inflation ainsi que d’autres variables macroéconomiques dans le cadre de l’économie
tunisienne.
A ce stade, nous pouvons spécifier le modèle (1) comme suit :

 (Log IPC)t = 0.001+ 0.238  (Log IPC)t-1 - 0.53 (Log TCEN1)t-1 + 0.0006  (Log PM)t-1 +
(1.771) (2.20) (1.033) (0.208)

0.084 (Log M4)t-1 – 0.004  (Log XP)t-1 + εt


(2.886) (-1.37)
(I)

R²= 0.421, Rajusté = 0.271, N= 103

53
Dans le cadre d’un vecteur Xt stationnaire et d’un modèle VAR où chaque variable intervient dans chaque
équation avec le même nombre de décalages, le modèle peut être convenablement estimé à l’aide des moindres
carrés ordinaires sur chaque équation séparément.

2007-2008
 (Log TCEN1) = 0.002+ 0.309  (Log TCEN1)t-1+ 0.306 (Log IPC)t-1 + 0.013  (Log PM)t-1
(1.259) (2.884) (1.033) (1.476)

+0.023 (Log M4)t-1 – 0.001  (Log XP)t-1 + εt


(-0.29) (-0.202)
(II)

R²= 0.305, Rajusté= 0.125, N=103

Les statistiques entre parenthèses représentent les t-de student.


Dans l’équation (I), nous remarquons qu’une variation du taux de change (dollar/dinar)
(∆LogTCEN1) a un effet négatif et significatif sur l’inflation. Autrement, une dépréciation du
TCEN1 se traduit par un grand niveau d’inflation locale, ce qui est contradictoire avec la théorie
notamment Devereux et Yetman (2003) et Kara et Ogunc (2005). Mais, nous pouvons affirmer
cette corrélation négative en prenant compte du lien entre la variation de la monnaie nationale par
rapport à la devise étrangère et les niveaux de l’IPC (une appréciation de dinar face au dollar
conduit à une diminution des prix intérieurs).
Selon l’équation (II), nous remarquons qu’une évolution de l’IPC influe positivement sur
le TCEN1 (c'est-à-dire, qu’une augmentation de l’IPC induit à une appréciation du TCEN1) ce
qui est en conformité à la théorie économique (Laflèche (1996-1997)) indiquant qu’une
appréciation du taux de change s’accompagne d’une augmentation de l’IPC, si nous faisons la
part du sens réciproque.

Alors que pour l’équation (IV), l’IPC est corrélé négativement à la variation du TCEN2
(c'est-à-dire qu’une augmentation de l’IPC induit à une dépréciation du taux de change).

Ceci peut nous informer à ce que l’IPC peut causer une variation du taux de change
comme l’indique la théorie de parité des pouvoirs d’achat qui soutient que les prix déterminent le

2007-2008
taux de change. Selon la PPA54, une variation du taux de change est égale au rapport entre
l’inflation à l’étranger (niveau des prix étrangers) et l’inflation locale (niveau des prix locaux).

Cette théorie stipule qu’une différentielle d’inflation provoquera une pression sur le taux
de change.

Mais, et à partir de l’estimation des paramètres du modèle, nous identifions qu’une


augmentation de l’IPC induit à une appréciation du TCEN1 et d’une dépréciation du TCEN2, ce
qui implique que la relation entre ces deux variables clés de notre étude n’est pas réciproque.

Cette analyse confirme aussi que les prix à la consommation ne peuvent pas refléter d’une
façon précise et adéquate l’impact d’un accroissement des prix à la consommation sur la variation
du taux de change effectif nominal puisque cette dernière peut être le reflet d’une forte rigidité de
prix intérieurs (loi de rigidité nominale).55

Par conséquent, nous pouvons juger qu’il s’agit d’une relation circulaire entre les
fluctuations du taux de change et d’inflation domestique (IPC) en s’appuyant sur la PPA, mais,
ceci ne veut pas dire qu’une augmentation de l’IPC doit causer une appréciation du TCEN en se
basant sur la loi de rigidité nominale ainsi que les signes de coefficients dégagés de l’estimation
de notre modèle (voir équations (II) et (IV)).

L’agrégat M4 (∆LogM4) est corrélé positivement et de façon significative à l’inflation


alors que pour l’équation (II), il s’agit d’une pondération faible sur l’évolution du TCEN1, ce qui
légitime le fait que l’agrégat M4 est un déterminant d’inflation.
Ceci suggère qu’une contraction monétaire réduit l’inflation surtout que M4 est le
meilleur agrégat qui rend compte de l’orientation de la politique monétaire en Tunisie.
En plus, puisque selon la théorie quantitative, la quantité de monnaie détermine le niveau général
des prix, donc le taux de d’inflation dépend du taux de croissance des agrégats monétaires (Les

54
La PPA montre qu’il existe une corrélation entre la flexibilité du taux de change et le niveau d’inflation (un
changement de niveau des prix locaux cause des fluctuations du taux de change).
55
La rigidité des prix, c'est-à-dire que les prix ne sont pas entièrement préétablis mais mettent un certain temps à
s’ajuster, ce qui met en relief que les mouvements du taux de change ne peuvent pas être un reflet de la réactivité des
prix (voir Betts, C et M Devereux (1996): “The exchange rate in a model of pricing-to-market”, revue économique
européenne, 40, pp 1007–1021).

2007-2008
prix varient de la même proportion que la masse monétaire). Ce résultat peut aussi s’expliquer
par le fait qu’un excédent de la balance des paiements a un effet inflationniste qui s’exerce
directement par l’augmentation de la masse monétaire.
C’est pour cette raison que la réduction sensible de l’objectif de croissance de la masse
monétaire a pour but d’apaiser les pressions inflationnistes « Le taux de change n’influencera pas
généralement l’inflation indépendamment du taux de croissance des agrégats monétaires.» (Voir
Campa et Goldberg (2004)).

Plus important, Kara et Ogunc (2005) démontrent dans leur étude sur ce processus de
répercussion qu’un facteur commun ou un signal entraîne une évolution simultanée des agrégats
monétaires et des prix intérieurs. Par exemple, les meilleures perspectives économiques sont la
cause à la fois d’un accroissement de la masse monétaire et d’inflation domestique (car la
demande de monnaie augmente avec l’augmentation des prix intérieurs).

Dans les équations (I) et (II), la valeur des exportations (∆Log XP) admet un signe négatif
et statistiquement significatif sur l’évolution de niveau de l’IPC et un signe négatif mais avec une
pondération faible avec le TCEN1. Cette situation peut être analysée dans le sens où une
appréciation de dinar par rapport au dollar (c'est-à-dire une dépréciation du TCEN1) qui conduit
selon la théorie à une diminution des prix intérieurs, rend la valeur des exportations plus chère en
rapport avec la demande extérieure.

Il faut ajouter qu’une dépréciation du TCEN1 conduit à une perte de compétitivité pour
les Etats-Unis à un renchérissement des exportations, c'est-à-dire une appréciation de la monnaie
nationale par rapport au dollar induit à une diminution des exportations.

La valeur des importations (∆Log PM) influe positivement et significativement sur le


TCEN1, autrement dit, une appréciation de dinar par rapport au dollar va rendre les intrants
importés moins chers en rapport avec la demande intérieure. Donc, cette appréciation de la
monnaie nationale va conduire à une augmentation des importations.

Alors que pour les équations (III) et (IV), la valeur des exportations (∆Log XP) admet un
coefficient de corrélation négatif mais avec une pondération faible en rapport avec le TCEN2. Cet
état peut s’expliquer par le fait qu’une dépréciation de dinar par rapport à l’euro va rendre les

2007-2008
exportations moins chères vis-à-vis de la zone euro, ce qui conduit à un accroissement des
produits exportés (gain de compétitivité), induisant donc à une augmentation des prix intérieurs.

De même comme pour l’équation II, la valeur des importations (∆Log PM) influe
positivement le TCEN2, ceci revient à la littérature théorique parcourue montrant qu’une
appréciation du TCEN2, c'est-à-dire une dépréciation de dinar par rapport à l’euro rend les
intrants importés plus chers en rapport avec la demande intérieure. Donc, cette dépréciation de la
monnaie nationale va conduire à une diminution des importations.

Cette relation confirme les thèses de Choudhri et Hakura (2001) et Gagnon et Ihrig (2004)
qui affirment que les variations du taux de change se transmettent directement aux prix des
produits importés et que l’évolution de la monnaie nationale est positivement corrélée à la valeur
des importations en utilisant un modèle de régression Log-linéaire liant le TCEN au PM.
Par la suite, nous nous intéressons à analyser le modèle (2) qui est récapitulé (voir annexe
II), comme suit :

∆(Log IPC)t = 0.0006 + 0.192 ∆(LogIPC)t-1 + 0.024 ∆(LogTCEN2) t-1 + 0.0003 ∆(Log PM) t-1
(1.032) (1.714) (1.403) (0.108)

+ 0.093 ∆(Log M4) t-1 - 0.004 ∆(Log XP) t-1 + εt


(3.152) (-1.444)

(III)

R2 = 0.446, Rajusté = 0.284, N = 103

2007-2008
∆(Log TCEN2)t = - 0.0004 + 0.371 ∆(Log TCEN2)t-1 - 0.793 ∆(Log IPC) t-1
(-0.105) (3.344) (-1.107)

+ 0.001 ∆(Log PM) t-1 + 0.052 ∆(Log M4) t-1 - 0.001 ∆(Log XP) t-1 + εt
(1.076) (0.278) (-0.079)

(IV)

R2 = 0.279, Rajusté = 0.068, N = 103

En plus pour ces équations, nous remarquons une différence pour la relation existante
entre l’IPC et le TCEN2 en comparant avec les résultats des équations (I) et (II) puisque les
variations du taux de change (euro/dinar) influent positivement et significativement sur l’inflation
et réciproquement, ceci peut être expliqué de la manière suivante :

Nous pouvons constater, comme précédemment annoncé, qu’il s’agit d’un lien étroit
entre les fluctuations du taux de change et d’inflation domestique (IPC) en s’appuyant sur la
parité des pouvoirs d’achat. Mais, ceci ne veut pas dire qu’une augmentation de l’IPC doit causer
une appréciation du TCEN en se référant au reflet que peut donner une rigidité des prix intérieurs
ainsi que les signes de coefficients dégagés de l’estimation des paramètres de notre modèle.

Il en est de même pour l’agrégat M4, le coefficient de corrélation a un signe similaire aux
résultats du modèle (1) ainsi que pour le degré de significativité et ceci revient aux mêmes
causes précédemment annoncées pour ces deux variables (l’agrégat M4 est considéré comme
indicateur avancé pour l’IPC).
A partir des résultats aboutis par l’estimation des paramètres des deux modèles utilisés,
nous pouvons constater qu’un bas niveau d’inflation (qui constitue un objectif crucial pour les
autorités monétaires (la banque centrale)) est atteint si les conditions suivantes sont vérifiées :
une masse monétaire M4 réduite, une dépréciation du taux de change effectif nominal (pour
TCEN1) avec un renchérissement de la valeur des exportations (diminution des produits exportés
vers les Etats-Unis.

2007-2008
En plus, un grand niveau d’inflation (pressions à la hausse des prix intérieurs se réalise si
les conditions suivantes sont présentes : un accroissement de M4, une appréciation du taux de
change (TCEN2) avec une valeur moins chère des exportations (donc augmentation des
exportations).

A la lumière de ces résultats, nous pouvons conclure que la majorité des coefficients des
variables utilisées dans le modèle ont des signes attendus et significatifs.

Mais, pour les modèles (1) et (2), la valeur des importations (PM) influence positivement
et significativement sur les TCEN1 et TCEN2 mais avec une pondération faible sur l’inflation
(IPC).

Ceci pose une question particulière et potentielle puisque dans le lissage de plusieurs
études théoriques et empiriques portant sur le thème de transmission des variations du taux de
change sur les prix à la consommation, nous avons vu que le taux de change influence
directement l’inflation par le biais des biens importés (autrement dit, les variations du taux de
change effectif normatif se transmettent aux prix de produits importés, puis, se répercutent sur les
prix à la consommation).
Donc et puisqu’en rapport avec l’IPC, il est à remarquer que le coefficient de la valeur des
importations est quasi nul ou non significatif. Face à ce problème la stratégie a consisté à intégrer
l’effet de l’agrégat M4 qui influence significativement sur l’inflation.

Ainsi et selon la théorie, parmi les incidences majeures d’une dépréciation du taux de change
est la dégradation de la balance commerciale (revenu national se réduit et le revenu étranger
s’accroît), alors que pour le cas d’une appréciation du taux de change, il s’agit d’une amélioration
de la balance commerciale à cause du détournement de la demande étrangère vers les produits
domestiques (le revenu national augmente et le revenu étranger diminue).

 Pour le cas du TCEN1 : Déficit commercial PM > XP (1)

Comme déjà ci-dessus mentionné, une dépréciation du taux de change (dollar/dinar)


s’accompagne d’une augmentation des importations (intrants importés moins chers) et d’une
diminution des exportations (renchérissement des produits exportés) vers les Etats-Unis.

2007-2008
Or M4 = PM – XP (2) avec PM : moins chère
XP : plus chère

(1) et (2) M4 < 0 (3)

et puisque nous avons selon les résultats déjà aboutis, M4 influence positivement et
significativement l’inflation domestique donc une réduction de M4 (qui s’accompagne d’une
entrée des produits importés moins chers) induit donc à une diminution des prix intérieurs.

 Pour le cas du TCEN2 : Excès commercial PM < XP (4)

Une appréciation du taux de change (euro/dinar) s’accompagne d’une diminution des


importations (intrants importés plus chers) et d’une augmentation des exportations vers la zone
euro (produits exportés moins chers).

Pour ce cas, M4 > 0 (5) avec PM : plus chère

XP: moins chère

De même, M4 est corrélé positivement et de façon significative à l’inflation locale. Donc, un


accroissement de M4 qui signifie un renchérissement des intrants importés se suit par une
pression à la hausse des prix à la consommation.

Remarque : Nous n’avons pas fait la part des élasticités-prix.

Les effets-prix ont un effet pervers sur la balance commerciale si la demande des importations et
des exportations ne soit pas suffisamment élastique.

Ainsi et en nous basant sur les équations du modèle, une augmentation de 10% de l’IPC
s’effectue suite à : une appréciation de dinar par rapport au dollar (TCEN1) de 0.53% et une

2007-2008
hausse de l’euro face au dinar (TCEN2) de 0.24% (ceci revient à ce que le poste de produits
alimentaires importés de l’Europe occupe la partie la plus grande du panier de l’IPC), une
amélioration de la valeur des importations de 0.006% pour les produits énergétiques
(hydrocarbures, principalement le pétrole net) importés des Etats-Unis (la dépréciation du dollar
alourdi la facture des importations) par rapport à une augmentation de 0.003% pour les produits
importés des pays européens (l’appréciation de l’euro face au dinar renchérit les intrants importés
essentiellement les produits alimentaires, donc la dépréciation de la monnaie domestique relève
les prix des produits étrangers pour les résidents domestiques, ce qui conduit à une diminution
des importations venues de l’Europe).

Toutefois, les prix intérieurs augmentent proportionnellement à l’augmentation de l’offre


de monnaie (baisse de la valeur de la monnaie nationale par rapport à l’euro pendant toute la
période de l’étude et hausse par rapport au dollar pendant une grande partie de cette même
période). Il est à noter ainsi que les prix à la consommation ont évolué, notamment, sous l’effet
de la persistance de la hausse des cours de la plupart des produits de base sur le marché mondial
et de l’appréciation de l’euro contre le dinar qui a renchérit les importations alors que la faiblesse
de la demande intérieure est conjuguée à l’appréciation de dinar face au dollar.

En plus, l’augmentation de 10% de l’IPC entraîne un accroissement de la valeur de


l’agrégat M4 de 0.84% pour le premier modèle et de 0.93% pour le deuxième. Ce qui montre que
l’agrégat M4 dépend de la zone choisie (Europe ou Etats-Unis) et insiste sur le fait que les
importations européennes sont plus chères que les intrants importés des Etats-Unis.

La valeur des exportations diminue de 0.04% pour les produits exportés vers les Etats-
Unis alors que pour ceux exportés vers les pays européens, cette valeur diminue de 0.04% suite à
une augmentation de 10% de l’IPC (ceci met en relief que la Tunisie bénéficie de la même
manière pour les deux zones alors qu’en réalité , ce pays gagne plus en exportant vers les pays
européens qu’en exportant vers les Etats-Unis suite à une appréciation continue durant presque
toute la période de l’étude de l’euro face au dinar).

Par ailleurs et en s’appuyant sur l’impact des fluctuations du taux de change effectif
nominal sur les autres variables macroéconomiques du modèle, nous remarquons qu’une
dépréciation de 10% du TCEN1 s’effectue après: une diminution de l’IPC de 3.06%, des intrants
2007-2008
importés des Etats-Unis moins chers de 0.13% et renchérissement des produits exportés de
0.01%. Dans le même contexte, une appréciation de 10% du TCEN2 se réalise suite à : une
diminution de l’IPC de 7.93%, un renchérissement des importations de 0.01%, un et une valeur
des exportations réduite (moins chère) de 0.01%.

Ces résultats montrent qu’une diminution de l’IPC cause à la fois une dépréciation du
TCEN1 et une appréciation du TCEN2, alors que nous sachons et dans le lissage de plusieurs
études portant sur le mécanisme de transmission notamment Laflèche (1996-1997) qu’une
dépréciation du taux de change affecte les prix intérieurs en les diminuant et une appréciation les
affecte en les augmentant.

Ainsi, toutes les variables utilisées pour les deux équations (I) et (II) ont les signes
attendus et presque toutes ces dernières sont statistiquement significatives en rapport avec la
variable à expliquer (l’IPC), tandis que pour les équations (II) et (IV), nous constatant que les
variables explicatives n’ont pas tous les signes et pondérations attendus, donc ne sont pas tout à
fait représentatives de la variable endogène considérée (TCEN).

En plus, nous pouvons juger que le modèle (1) a une adéquation statistique plus bonne
que le modèle (2) au niveau de la variabilité des fluctuations du taux de change effectif nominal
(R2 ajusté correspond à 43% pour le premier modèle alors qu’il correspond à 35% pour le
deuxième).
Au niveau de la variabilité d’inflation, le modèle(2) semble avoir une adéquation meilleure
que le modèle (1) (R2 ajusté correspond à 73% de la variabilité d’inflation pour le deuxième
modèle alors que le premier, il correspond à 69%). Ainsi, nous pouvons conclure que les
équations (I) et (III) reliant l’IPC aux autres variables économiques expliquent une partie plus
grande des variables explicatives que les équations (II) et (IV) liant le taux de change effectif
nominal (TCEN1 ou TCEN2) aux autres variables puisque R2 est plus élevé pour le premier cas
que pour le second (plus le coefficient de détermination se rapproche de 100, plus les variables
exogènes utilisées sont représentatives de la variable endogène).
Toutefois, les résultats qui en ressortent par cette comparaison entre l’évolution des parités
(dollar/dinar) et (euro/dinar) sont précédemment expliqués. La constante de la régression positive
et statistiquement significative pour les équations (I) et (III) prouvent que les autorités monétaires

2007-2008
(BCT) suivent une politique monétaire rigoureuse pour contrebalancer le différentiel d’inflation
entre la Tunisie et l’étranger et donc pour maintenir la stabilité des prix.

Enfin, ces relations directes entre l’inflation (mesurée par l’indice des prix à la
consommation) et le taux de change effectif nominal pour le panier de devises majeures de dinar
(euro et dollar) ainsi que les autres variables macroéconomiques retenues dans les équations des
deux modèles (1) et (2) ci-dessus-mentionnées vont être analysées maintenant à partir du test de
causalité de Granger (voir annexe III).

III.4.Interactions dynamiques entre inflation, taux de change effectif nominal et autres


variables macroéconomiques :

La démarche suivie consiste à examiner sous divers angles le lien entre les mouvements
du taux de change et les prix à la consommation.

Dans un premier temps, un modèle vectoriel d’interaction entre ces deux variables
macroéconomiques en faisant la part d’autres variables est estimé pour tenter de repérer les
interactions statistiques.

Dans un deuxième temps, un test de causalité de Granger est mis en œuvre pour présenter
le lien étroit et causal entre les variables dépendantes du modèle.

Dans un troisième et dernier temps, une analyse des réponses impulsionnelles de


Cholesky a été menée pour confirmer le test précédent.

Pour cette partie d’étude, nous allons analyser les relations existantes entre les
différentes variables du modèle avec une insistance sur les interactions entre l’indice des prix à la
consommation et les taux de change effectifs nominaux (dollar/dinar) et (euro/dinar).

III.4.1.Test de causalité de Granger (1969):


Pour étudier le lien causal entre les variables économiques du modèle, nous avons utilisé
un test de causalité initié par Granger (1969) qui est devenu au fil du temps, un cadre de
réflexion aussi intéressant que celui relatif à la mise en évidence des liaisons économétriques. Le
concept de causalité tel que proposé par Granger doit être interprété avec prudence « la variable y
2007-2008
est la cause de x si la prédictibilité de x est améliorée lorsque l’information relative à y est
incorporée dans l’analyse ».56
Autrement et au niveau théorique, la mise en évidence de relations causales entre les
variables économiques fournit des éléments de réflexion propices à une meilleure compréhension
des phénomènes économiques. De manière pratique, le concept de causalité est nécessaire à une
formulation correcte de la politique économique.
En général, à partir de ce test, nous pouvons montrer s’il s’agit d’un lien étroit entre les
variations du taux de change et l’évolution des niveaux d’inflation (en particulier l’indice des prix
à la consommation).
Pour fournir une analyse robuste des rapports entre l’inflation et les fluctuations des taux
de change effectif nominal, nous commençons à appliquer quelques essaies de causalité de
Granger.
De ce fait, nous devons vérifier si l’inflation cause les mouvements du taux de change
ou si les variations du taux de change causent l’inflation.
Expliqué d’une manière synthétique, une variation du taux de change peut être
considérée comme « causée selon Granger » si l’indice des prix à la consommation est
déterminant dans l’estimation de l’évolution du taux de change effectif nominal ou encore, d’une
manière équivalente, si les coefficients des valeurs retardées de l’IPC sont significativement
différents de zéro.
Il est important de signaler qu’une double causalité n’est jamais à exclure lors de ce test.
 Résultats de test de causalité de Granger (1969) :
A partir de ce test, nous mettons en évidence les deux relations suivantes (voir Annexe
III) :

56
Pour cette étude, il s’agit simplement de déterminer si la variable prix à la consommation « cause selon Granger »
l’évolution du taux de change effectif nominal en observant tout d’abord dans quelle mesure les valeurs passées des
variations du taux de change arrivent à expliquer la valeur actuelle de ces fluctuations et de voir par la suite
l’amélioration de l’estimation grâce à la prise en compte de valeurs retardées de la variable prix à la consommation .

2007-2008
1ère relation : IPC et TCEN1 (dollar/dinar)
Hypothèse nulle H0 Obs F-statistique Probabilité
TCEN1 ne cause pas au sens de Granger l’IPC 103 2,38700 0,12554

L’IPC ne cause pas au sens de Granger TCEN1 1,96401 0,16421

Le test de causalité de Granger montre que l’évolution taux de change effectif nominal
(dollar/dinar) engendre l’inflation dans une probabilité de 88%. Il en est de même, l’inflation
cause une variation du taux de change 84%.

2ème relation : IPC et TCEN2 (euro/dinar)


Hypothèse nulle H0 Obs F-statistique Probabilité
TCEN2 ne cause pas au sens de Granger l’IPC 103 3,47126 0,06541

L’IPC ne cause pas au sens de Granger l’IPC 3,35413 0,07004

Ce test de causalité montre aussi que les fluctuations du taux de change effectif nominal
(euro/dinar) engendrent l’inflation avec une probabilité très marquée de 94%. Il est de même pour
l’inflation qui cause une évolution du taux de change avec une probabilité de 93%.
Ainsi, les résultats dégagés de deux relations ci-dessus mentionnées indiquent une
relation forte bidirectionnelle entre les variables car chacune d’elles cause l’autre presque de la
même intensité mais on remarque une prépondérance de l’effet de l’évolution du taux de change
par rapport à l’inflation pour chaque cas.
En outre, le premier sens indiquant que les variations du taux de change causent un
changement de niveau de l’IPC (dans le sens où une appréciation (dépréciation) du TCEN cause
une augmentation (diminution) des prix intérieurs.) est similaire aux résultats de toutes les études
élaborées sur le sujet de répercussion tels que Leigh et Rossi (2002) et Gagnon et Ihrig (2004). Le
second sens montre que l’IPC cause des fluctuations du taux de change, ce qui est en conformité
avec la parité des pouvoirs d’achat.

Mais, ce deuxième sens ne signifie pas qu’une augmentation de l’IPC cause


nécessairement une appréciation du TCEN ou l’inverse (nous basons notre analyse sur les
résultats de l’estimation des équations (II) et (IV) du modèle) puisque nous devons faire la part
d’une certaine rigidité et d’ajustement des prix. D’où et selon la théorie sur la rigidité des prix,

2007-2008
un changement dans le niveau de l’IPC ne reflète pas les mouvements du taux de change mais il
les détermine (selon PPA). De ce fait, nous pouvons conclure qu’il serait mieux pour étudier le
mécanisme de transmission de s’intéresser aux incidences des variations du taux de change sur
les prix à la consommation qu’au sens réciproque puisque l’évolution du TCEN reflète d’une
manière précise les changements en niveau des prix intérieurs.
Il est clair aussi et dans le lissage de plusieurs études empiriques que le processus de
transmission des variations du taux de change sur l’inflation dépend de plusieurs variables,
notamment, l’agrégat M4, la valeur des importations et celle des exportations.
Cette causalité entre l’indice des prix à la consommation, le taux de change effectif
nominal et autres variables peut être représentée comme suit :

Tableau 7 : Résultats des essais de causalité (à partir du test de Granger et


d’estimation des équations du modèle)

1999 :01 – 2007 : 08

Série1 : IPC, TCEN1, M4, PM, XP Série2 : IPC, TCEN2, M4, PM, XP

IPC
- (3) IPC
(1) + + (8) + + (10)
(2) - (9)
TCEN1 M4 TCEN2 M4

IPC
IPC + + (12)
+ (5) +
- + TCEN2 + PM
+ (11)
TCEN1 (4) PM
IPC
+ - (13)
IPC +
+ - (6) TCEN2 - XP
- (14)
TCEN1 - XP
(7)

2007-2008
Les relations (1) et (8) indiquent une corrélation négative entre l’évolution du TCEN1 et
l’IPC et positive entre celle de TCEN2 et l’IPC. La deuxième relation se rassemble à toutes les
études sur ce thème alors que le premier lien s’oppose à la théorie économique. Cette relation
peut être expliquée dans le sens où une appréciation de la monnaie nationale par rapport à une
devise étrangère telle est le cas de la hausse de dinar face au dollar conduit à une diminution de
l’IPC et donc à un bas niveau d’inflation (voir Laflèche, T. (1996-1997)).

D’où, nous constatons une corrélation négative liant l’évolution de la monnaie nationale
au changement en niveau de l’IPC et un lien positif entre les mouvements du TCEN et l’inflation
domestique, ce qui confirme la thèse de Choudhri et Hakura (2001) considérant qu’une
dépréciation du taux de change effectif nominal est génératrice d’un bas niveau d’inflation et
inversement.

Ajoutons que ces relations peuvent correspondre au mécanisme institutionnel


d’intervention des autorités monétaires (la banque centrale) pour atteindre un niveau faible
d’inflation puisque les efforts de stabilisation des taux de change effectifs nominaux abaissent les
pressions inflationnistes surtout qu' « une politique monétaire axée sur la maîtrise de l'inflation ne
permet pas aux variations du taux de change de dégénérer en spirale inflationniste » (thèse menée
par Devereux (2001)).

Toutefois, ces relations indiquent une indexation positive entre les deux variables clés du
modèle dans le sens où une appréciation ((dépréciation) du taux de change effectif nominal
(TCEN1 et TCEN2) conduit à une augmentation (diminution) des prix intérieurs), alors qu’elles
indiquent une dépendance négative si nous prenons compte de la relation liant l’évolution de la
monnaie locale face à l’étrangère avec l’IPC. Ce résultat est similaire à toutes les études portant
sur ce thème.

Plus précisément, la persistance d’une politique monétaire prudente et rigoureuse mène


à abaisser l'impact de ces mouvements sur les prix.
Les relations (2) et (9) indiquent qu’une évolution du niveau de l’IPC influe
positivement sur TCEN1 (dollar/dinar) et négativement sur TCEN2 (euro/dinar). Autrement, une

2007-2008
augmentation de l’IPC conduit à une appréciation du taux de change effectif nominal du dollar
par rapport au dinar et une dépréciation de l’euro face au dinar, ce qui met en évidence qu’un
changement en niveau de l’IPC ne reflète pas d’une façon adéquate les fluctuations du taux de
change revenant ainsi à la rigidité des prix locaux. Donc, nous ne pouvons pas affirmer une
dépendance réciproque (dans les deux sens) entre l’IPC et le TCEN.
Les relations (3) et (10) reviennent au fait que l’agrégat M4 est d’origine monétaire ce
qui légitime une indexation entre cette variable et l'indice des prix à la consommation (inflation).
Plus important, l’ensemble des actions des autorités monétaires pour influencer sur l’évolution de
la masse monétaire constitue la politique monétaire qui a pour premier objectif de lutter contre
l’inflation.
Cet agrégat donne aux autorités monétaires une indication sur l’évolution des différentes
liquidités de manière à adapter la politique monétaire et éviter les dérapages tels que l’inflation
(voir rapport de FMI (Octobre 2007)).
Les relations (4) et (11) montrent une dépendance dans un sens positif entre l'évolution
du taux de change effectif nominal et la valeur des importations. Plus précisément, cette dernière
augmente suite à un accroissement des variations du TCEN, ce qui met en évidence l’hypothèse
de Gagnon et Ihrig (2004) qui supposent qu’une appréciation du taux de change conduit à un
renchérissement accru des produits importés.
Ainsi, la relation (4) indique qu’une dépréciation du TCEN1 rend les intrants importés
moins chers (augmentation des importations). Alors que la relation (11) détermine que les
fluctuations de l’euro par rapport au dinar influence positivement et significativement la valeur
des importations, c'est-à-dire qu’une appréciation du taux de change (euro/dinar) conduit à un
renchérissement des produits importés. D’où, nous pouvons signaler que la valeur des
importations est sensible aux mouvements du taux de change (cette dépendance est
proportionnelle).
Les relations (5) et (12) mettent en relief un lien causal positif entre la valeur des
importations (PM) et l’indice des prix à la consommation (IPC) (nous élaborons dans notre étude
un seul ses allant de PM à l’IPC puisque nous ne nous intéressons pas à indiquer une causalité
dans les deux sens pour ces deux variables). Ce résultat est déjà illustré indirectement en utilisant
l’agrégat M4. Ceci est en conformité avec toutes les études portant sur le thème de répercussion
telles que Choudhri et Hakura (2001), Leigh et Rossi (2002), Devereux et Yetman (2003).
2007-2008
Donc une appréciation du TCEN (euro/dinar) s’accompagne d’un renchérissement des
intrants importés qui conduit à un accroissement des prix à la consommation (hausse d’inflation).
Une dépréciation du taux de change (dollar/dinar) aura des effets inverses.

A partir des relations (6) et (13), il apparaît qu’une détérioration de la valeur des
exportations conduit à une augmentation de l’IPC, ceci peut s’expliquer indirectement en faisant
la part de l’agrégat M4 qui correspond à la différence entre la valeur des importations et la valeur
des exportations. Donc, M4 augmente et par la suite l’IPC si les produits exportés sont moins
chers et diminue s’ils sont plus chers Il convient de signaler que selon le rapport du commerce
extérieur de l’INS, la faiblesse des exportations en Tunisie peut s'expliquer par l'insuffisance de
la production, les conditions de stockage ,la non-conformité des produits aux exigences des
marchés des exportations; nous pouvons aussi ajouter qu'une dépréciation de la monnaie
nationale affecte les exportations nettes qui exercent une pression à la hausse sur les prix
intérieurs par le biais de la demande globale, ce qui est en conformité avec la majorité des études
portant sur cette question.
A partir des relations (7) et (14), nous remarquons un lien négatif avec une pondération
faible entre le TCEN et XP, mais avec une pondération très faible (n’est pas significative). Le
sens et la nature de cette relation revient à la théorie mais l’intensité de ce lien est contradictoire à
cette dernière. Ainsi et à partir de la littérature économique parcourue tout au long de ce travail,
une dépréciation du taux de change conduit à un renchérissement des exportations, c'est-à-dire,
une appréciation de la monnaie locale par rapport à la monnaie étrangère (le dinar par rapport au
dollar) conduit à une diminution des exportations vers les Etats-Unis (perte de compétitivité due à
un renchérissement des produits exportés en rapport avec la demande étrangère).

Par contre, une appréciation du taux de change et donc une dépréciation de la monnaie
nationale par rapport à la devise étrangère (comme le cas de dinar par rapport à l’euro) conduit à
une augmentation des exportations vers la zone européenne (gain de compétitivité suite à une
valeur des produits exportés moins chère en rapport avec la zone européenne).

III.4.2. Analyse des réponses impulsionnelles de Cholesky :


La méthodologie VAR permet d’analyser les effets de la politique économique à
travers les simulations de chocs aléatoires.

2007-2008
Elle offre la possibilité d’analyser les relations dynamiques à court terme entre les
variables du modèle à travers l’étude de la réponse dynamique du vecteur autorégressif suite à un
choc unitaire subit par la série.
L’analyse d’un choc consiste à mesurer l’impact de la variation d’une innovation sur les
variables. Cette analyse est très importante pour identifier le sens de l’impact.
Les essais de causalité qui ont été effectués précédemment ne suffisent pas à déterminer
les restrictions identifiantes entre les deux variables clés du modèle (IPC et TCEN).
Toutefois, l'analyse de réponses impulsionnelles est employée dans cette étude pour
examiner les effets de transmission des variations du taux de change sur l'inflation domestique et
réciproquement. Ce processus dépiste le chemin d'une perturbation dans une innovation dans la
variété qui établit une réaction en chaîne avec le temps pour les deux variables à expliquer du
modèle, jusqu’à ce que ces variables reviennent à l’équilibre.
L’interprétation économique de ce résultat est que nous pouvons objectivement décider
si un choc sur les prix à la consommation a un effet sur l’évolution du taux de change effectif
nominal ou bien à l’inverse si un choc sur le taux de change effectif nominal qui génère
l’inflation domestique.
Plus important, les réponses impulsionnelles de Cholesky indiquent les effets d'un choc
(favorable ou défavorable) du taux de change sur les mesures d'inflation ainsi que les impacts des
chocs de prix à la consommation sur l'évolution des niveaux du taux de change effectif nominal
de panier de devises majeures du dinar(euro et dollar).
Ainsi, la figure suivante présente les différentes fonctions de réponses impulsionnelles
liant les deux variables endogènes du modèles ((IPC) et (TCEN)).
Ces réponses s'éteignent dans un horizon de dix mois.

2007-2008
Fig3 : Représentation des fonctions de réponses impulsionnelles

% 1 %
0.4

0.8
0.3
0.6
0.2
0.4
0.1
0.2

0 0

-0.1 -0.2

mois mois

IPC ; - - - - - - - - TCEN1

2007-2008
% %

0.3 2

0.25 1.5

0.2
1
0.15
0.5
0.1
0
0.05

0 -0.5

-0.05 -1
mois mois

IPC ; - - - - - - - - - TCEN2

A partir de la description des allures générales de ces fonctions de réponses de Cholesky,


nous allons analyser l’impact d’un choc de l’indice des prix à la consommation (IPC) sur
l’évolution du taux de change effectif nominal (TCEN1 ou TCEN2) et réciproquement.
Cette description révèle que l’évolution de l’IPC après un choc défavorable de TCEN1,
diminue d’abord de 0,05 pour cent avant de ressaisir .Ce choc n’est pas tout de suite absorbé (ce
choc est absorbé après quatre mois).
En effet, l’IPC continue à fluctuer quelques temps après mais avec une amplitude qui
tend à s’annuler progressivement, Ceci met en évidence la thèse menée par Kara et Ogunc (2005)
montrant dans le cadre de l'économie turque qu'un choc positif au taux de change effectif
nominal mènerait aux augmentations significatives des prix à la consommation et inversement.
En plus, un choc favorable de l’IPC se traduit par une appréciation du TCEN1 de 0,25
pour cent qui tend à s’annuler après quatre mois aussi, ce qui confirme l’hypothèse de la parité
des pouvoir d’achat et de la loi du prix unique insistant sur le fait que les prix locaux déterminent
les variations du taux de change, mais contradictoire à la loi de rigidité nominale qui suppose que
nous ne pouvons pas juger qu’un accroissement de l’IPC doit causer nécessairement une
appréciation du TCEN (l’hypothèse d’une causalité réciproque est rejetée).
2007-2008
Cet effet se dissipe au cours du temps et n’est de toute façon que de faible amplitude.
En outre, cette analyse démontre l’impact d’une innovation sur l’IPC et leur influence
sur l’évolution du taux de change (euro/dinar) désigné TCEN2.
Un choc favorable du TCEN2 induit à une amélioration de niveau de l’IPC de 0,05 pour
cent. Cette innovation affecte durablement les prix locaux puisque ces derniers continuent à
fluctuer cinq mois après ce choc .Ces variations tendent par la suite à s'annuler aussi. D’où, un
choc du TCEN2 affecte l’IPC d’une durée plus longue que le TCEN1.
Alors qu’un choc défavorable de l’IPC conduit à une dépréciation du TCEN2 de 0,6
pour cent qui s’annule rapidement (soit cinq mois). Pour ce cas, nous remarquons une
prépondérance de l'effet d'un choc de l’IPC sur le taux de change effectif nominal par rapport à la
relation inverse.
Cette dissymétrie d’effet menée par Cholesky semble insister le concept de causalité
déjà élaboré dans la section précédente puisque à l’issue des résultats aboutis, on conclut qu’un
choc de l’IPC cause des variations du TCEN1 ou TCEN2 et réciproquement.
Plus précisément, ce test semble indiquer aussi un lien fort et étroit entre les deux
variables clés de ce travail (inflation et taux de change effectif nominal) en Tunisie.
Par conséquent, ces résultats démontrent un lien causal entre l'évolution du taux de
change et l'inflation puisque selon cette analyse des innovations élaboré par Cholesky, nous
pouvons conclure qu'un choc du TCEN cause une évolution des niveaux de l’IPC .Cette analyse
est semblable aux résultats dégagés par Kara et Ogunc (2005) et Leigh et Rossi (2002)
présentant un seul sens (c'est à dire comment un choc du taux de change affecte l'inflation
domestique).
Ces chercheurs ne prennent pas en compte le deuxième sens (c'est-à-dire comment un
choc favorable (défavorable) de l’IPC cause une appréciation (dépréciation) du TCEN), ceci
revient comme précédemment illustré au fait qu’une partie des prix intérieurs rigide ne peut pas
refléter d’une façon exacte les mouvements du taux de change.
Tout en étant parcimonieux, le modèle VAR utilisé rend assez bien compte de la
dynamique d’inflation et de change en Tunisie et donne des résultats conformes aux plusieurs
travaux déjà réalisés par des autres chercheurs pour d’autres pays en ce qui concerne le premier
sens (la variation du taux de change cause et reflète le changement en niveau de l’IPC alors que
pour le deuxième sens (l’IPC cause et reflète une évolution du TCEN), il paraît que les prix
2007-2008
domestiques peuvent causer une variation du taux de change en nous basant sur la PPA mais ,ils
ne la reflètent pas d’une façon précise en nous référant à la théorie de rigidité et d’ajustement des
prix.

Par conséquent, le premier sens indiquant qu’un choc favorable (défavorable) du taux de
change conduit à une augmentation des niveaux de l’IPC est en conformité avec la majorité des
études prises sur le processus de répercussion tel que Leigh et Rossi (2002) et Kara et Ogunc
(2005), alors que le deuxième sens montrant qu’un choc favorable (défavorable) de l’IPC conduit
à une appréciation (dépréciation) du TCEN n’est pas toujours exact si nous prenons compte de la
loi de rigidité nominale précédemment annoncée.

Dans l’ensemble, les résultats aboutis ont des implications intéressantes en pouvant
qu’il y a un canal inflationniste fonctionnant par les variations du taux de change et donc
montrant un lien étroit entre l’indice des prix à la consommation et le taux de change effectif
nominal, ce qui renforce l’analyse de processus de transmission par d’autres méthodes pour
enrichir ce sujet surtout avec la transition de la Tunisie de plus en plus accentuée vers un régime
de flottement libre.

Finalement, il faut rendre compte des erreurs de mesure avec un biais de sur estimation
dans les mesures statistiques.

Conclusion

Le troisième chapitre a constitué une validation empirique de la relation liant


l’évolution du taux de change effectif nominal aux prix intérieurs.

Plus important, cette partie d’étude s’intéresse à la problématique des incidences des
variations du taux de change sur les prix à la consommation pour le cas de la Tunisie.

La question fondamentale à laquelle nous avons essayé d’apporter des éléments de


réponse tout au long de ce troisième chapitre : quel est l’impact des fluctuations du taux de
change sur l’inflation, et est-ce que c’est l’évolution du taux de change qui cause l’inflation ou
l’inverse ?

2007-2008
Les résultats économétriques obtenus et plus particulièrement le test de causalité de
Granger et l’analyse de réponses aux chocs de Cholesky, montrent que cette relation est
bidirectionnelle.

Autrement dit, comme la variation du taux de change affecte le niveau d’inflation, la


relation inverse est aussi vérifiée mais avec un coefficient de significativité moindre. Ce sens de
causalité indique que le niveau de l’indice des prix à la consommation a un impact sur l’évolution
du taux de change, c'est-à-dire que l’objectif d’atteindre un niveau d’inflation faible pourrait
influencer la politique de change adopté en minimisant la gravité des fluctuations du taux de
change (en conformité avec la PPA) et qu’une augmentation de l’IPC doit causer une
appréciation du TCEN (ce qui est contradictoire avec la loi de rigidité nominale).

Enfin et indépendamment des résultats auxquels est parvenue cette partie empirique ou
ce troisième chapitre, l’exportation d’autres formes économétriques ainsi que l’utilisation
d’autres variables devraient permettre d’approfondir cette question de transmission et renforcer la
primordialité d’analyser le degré de répercussion, question particulièrement cruciale pour la
Tunisie ainsi que d’autres pays en voie de développement pour amender le passage d’un régime
de flottement dirigé vers un régime de flottement libre.

2007-2008
Conclusion
L’objectif poursuivi de ce mémoire consistait à analyser théoriquement et examiner
empiriquement les incidences des variations du taux de change sur l’inflation en décrivant la
nature, l’intensité et le sens de la relation entre le taux de change effectif nominal et l’indice des
prix à la consommation dans le cadre de l’économie tunisienne.

L’étude de cette relation a suscité une attention particulière des théoriciens et des
autorités monétaires qui ont tenté d’identifier un mécanisme de transmission des variations du
taux de change sur les prix à la consommation.

Une première étape de ce travail s’est consacrée d’abord à tester la stationnarité des
variables du modèle.

Ensuite, une estimation par MCO a été menée à partir de la relation liant les deux
variables clés du modèle à leurs déterminants et ceci pour le panier de devises majeures de dinar
(euro et dollar) sur la base de données statistiques mensuelles établies sur la période 1999-2007.

Les résultats dégagés révèlent l’existence robuste d’un lien significatif entre l’inflation
locale et le taux de change effectif nominal, mais montrant que le taux de change reflète les prix
domestiques alors que le sens réciproque n’est pas toujours exact.

Ce test nous a permis de constater que la relation entre ces deux variables est
bidirectionnelle avec la prépondérance du sens de l’impact du taux de change sur les prix à la
consommation. Cette hypothèse est semblable à la théorie économique confirmant le premier
sens indiquant qu’une dépréciation (appréciation) du taux de change induit à une diminution
(augmentation) des prix à la consommation, mais contradictoire à la théorie en ce qui concerne la
relation réciproque en nous basant pour ce second sens sur la loi de rigidité nominale.

Ce test de causalité peut être confirmé par une analyse de réponses aux chocs de
Cholesky pour décrire d’une façon précise l’impact de l’évolution du taux de change sur le
niveau de l’indice de prix à la consommation.

2007-2008
Conclusion

Ainsi, nous remarquons une complémentarité du concept de causalité de Granger et de


l’analyse impulsionnelle pour identifier le processus de répercussion.

Ces résultats indiquent de plus que pour l’économie tunisienne, des variables comme
l’indice des prix à la consommation, l’agrégat monétaire M4, les valeurs des importations et des
exportations semblent particulièrement importantes pour approfondir la description des causes et
effets induits par les déviations du taux de change.

Compte tenu des résultats obtenus par des théoriciens tels que Choudhri et Hakura
(2001), Gagnon et Ihrig (2004) et Kara et Ogunc (2005) ainsi ceux dégagés dans la présente
étude, il serait important de contrôler les variations du taux de change dans un cadre de gestion et
de conduite d’une politique de change crédible surtout avec la transition marquée de la Tunisie
vers un régime de flottement libre.

Une telle condition de crédibilité pourrait réduire la probabilité et la gravité des


fluctuations de change et donc induire à des effets bénéfiques en ce qui concerne les incidences
de l’évolution du taux de change sur les niveaux d’inflation en particulier et l’état économique de
ce pays en général.

A l’issue des résultats dégagés indiquant un lien fort le changement des niveaux du taux
de change et les variables déjà mentionnées ci-dessus, il serait bon dans les études ultérieures
d’utiliser d’autres méthodes et techniques économétriques pour déterminer la contribution du
taux de change pour le panier de devises majeures de dinar ainsi que d’autres fondamentaux
économiques.

2007-2008
Tableau 8: Base de données [Janvier1999-Août2007]

Variables Description Unités Sources


Indice de prix à
Base 100 Commerce
IPC la
en 2000 intérieur
consommation
Institut National
PM Valeur des en de
importations dinars(DT) Statistiques(INS) Commerce
extérieur
Valeur des en
XP
exportations dinars(DT)

Taux de change
TCEN1 ou en Service de
effectif
TCEN2 dinars(DT) change
nominal Banque centrale
(BCT) Manuel
Agrégat en
M4 statistiques
monétaire dinars(DT)
financières

2007-2008
Glossaire français –anglais
Les principaux termes utilisés dans ce travail

Flottement dirigé Dirty floating

Flottement libre (pur) Pur floating

Peur du flottement Fear of floating

Régime de change Exchange rate arrangement

Taux de change nominal Nominal exchange rate

Taux d’inflation Inflation rate

Indice de prix à la consommation Consumer prices index

devises Foreign exchange

Monnaie nationale Local currency

Transmission des variations du taux de Exchange rate pass-through


change

Contrôle d’inflation Inflation control

Ciblage d’inflation Inflation targeting

Test de causalité de Granger Granger causality test

Modèle VAR (vectoriel autorégressif) Vector autoregressive model

Réponses impulsionnelles de Cholesky Impulse responses of Cholesky

2007-2008
Bibliographie

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