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Intro au droit européen L2S2

Introduction :
I- L’idée d’Europe
Le terme Europe remonte à la Grèce antique, à Hérodote. Cela remonte à peu près au 7e
siècle av JC. Très longtemps ce terme n’a pas eu de sens précis et n’a pas eu de sens ni
culturel ni politique. Chez les grecques, mais plus encore chez les Romains, l’Europe ne
répond pas à une réalité ni culturelle ni politique. Il faut attendre le haut Moyen-Âge pour que
l’idée d’Europe se construise et que cette idée se construise autour de la chrétienté qui va être
le ferment du sens de civilisation européenne. IE un terme qui forme une sorte d’unité de
civilisations. C’est le siècle des lumières qui va mettre en évidence l’Europe au sens
multiforme. Il va lui donner un éclat particulier. Il va surtout mettre en évidence quelque
chose qui débouchera sur des conflits mondiaux (ex : la 1er et 2e guerre Mondiale). Cet éclat
de l’Europe au 18e va déboucher sur ce que l’on appelle ensuite l’Etat Nation, IE les
nationalismes.
D’une signification vague grecque à une Europe du 18e, cette Europe va se heurter aux 2
conflits mondiaux qui vont donner au terme Europe un attrait nouveau. L’Europe,
historiquement, acquiert un attrait nouveau après la 2e guerre mondiale (déjà entre les 2
guerres) et pour la simple raison qu’elle (= l’Europe) semble être une solution et une
alternative aux conflits mondiaux.

En quoi le siècle des lumières a-t-il permis le développement de l’idée d’Europe ?


Les lumières ont développé de nouvelles valeurs qui sont en opposition à l’approche
chrétienne de l’Europe (celle du MA). l’Europe des lumières est en opposition à l’Europe
chrétienne du MA. Le mot Europe va se substituer (au 18e) au terme Christianitas. Cet
ensemble de chrétienté va devenir l’Europe sous les lumières. Cela va devenir une Europe qui
peut combattre la chrétienté (ex : les guerres de religion, le schisme protestant). Le 18e est
également le moment de développement des échanges, et des échanges intellectuels. C’est le
début de l’Europe des idées, des échanges entre Académies (ex : Académie des sciences, des
lettres etc…). l’Europe du 18e est en fait une Europe des élites. C’est une Europe sur laquelle
il n’y a pas de frontières : elles sont abolies entre les élites. Vont se développer les échanges
philosophiques, les créations littéraires artistiques, plein de théories (ex : économiques avec le
libéralisme et d’ordre politiques). Il y a un foisonnement d’idées, une création surmultipliée
d’idées de théories.
 Le temps fort de ce 18e siècle ce sont les conquêtes Napoléoniennes, c’est l’Empire car il
va permettre un brassage des personnes, des flux migratoires, il va les développer par la
nécessité de la conquête et il va permettre le développement d’une opposition à l’hégémonie
de l’Empire Français. La menace que constituait l’Empire français va aider au développement
d’une idée nationale en Europe. l’Empire ayant pris fin le monde en est totalement
bouleversé. Cela provoque le développement d’une dynamique qui va durer jusqu’aux 2
conflits mondiaux.

En quoi les conflits mondiaux sont un point d’encrage sur le nouveau sens que l’Europe peut
avoir en 1945 ?
Ils servent de fondement à la construction européenne qui constitue l’histoire courte de notre
Europe actuelle. La construction européenne tourne tout autour de ce que l’on pourrait appeler
une unité de projets ou encore un projet commun entre toutes les nations et tous les états. Une
unité de projet ou un projet commun, en l’occurrence l’unité est presque exclusivement
économique, le projet est quasi exclusivement économique et juridique. IE, le projet commun
n’est plus seulement une unité de pensée, il est organisé étape par étape, programmé, et laisse
très peu de place au hasard. Cette Europe de 1945, fille des 2 guerres, est un projet commun
économique, juridique pensé et organisé. C’est un projet concerté qui va s’organiser autour de
traités internationaux. C’est un projet commun rythmé par des conférences inter
gouvernementales.
Plus de 60 ans après la fin de la 2e guerre mondiale, d’une certaine manière l’Europe telle
qu’elle est pensée en 1945 dépasse les espérances de ses fondateurs. Elle est parvenue a des
buts qui de loin étaient inespérés pour les fondateurs des 2 organisations : le Conseil de
l’Europe et l’Union Européenne.

II- Des organisations internationales


Les organisations européennes répondent à la même définition qu’une organisation
internationale (OI). Une OI est une association d’états, de personnes morales de DIP (Droit
international public), qui s’associent par traités et qui s’associent pour coordonner leur actions
dans un domaine particulier. Les états se réunissent, après avoir rédiger un traité qui permet
de mettre en évidence leur réunion, et leur tout (l’organisation qu’ils forment) est l’OI. Le
traité est une sorte d’acte constitutif de l’organisation internationale.
Si ce traité est l’acte constitutif, il permet de constituer (de créer) l’organisation, et quand il
l’a crée, elle est dotée d’organes qui lui sont propres et cette OI est aussi dotée d’une
personnalité morale de DIP distincte des membres qui la composent (des états qui la
composent).
Peu importe le nom du traité (ex : convention, charte etc…). Le traité multilatéral est la
création habituelle d’une organisation internationale (au moins 2 états). Ce traité exprime le
consentement des états à agir ensemble, à coopérer dans un domaine particulier. Ce traité
contient la spécialité de l’organisation, elle est crée en vue d’un but. Elle répond à un principe
de spécialité. Ce traité peut faire l’objet de révisions et c’est souvent le traité qui prévoit en
son sein son mode de révision.
Une organisation européenne est une OI comme les autres. La première OI jamais crée a été
crée en 1816, c’est la Commission Centrale pour la Navigation du Rhin (CCNR). Elle prend
racine entre la France et l’Allemagne (extrêmement significatif). Une autre OI est l’Union
Générale des Postes (UGP) qui a été crée en 1874 et qui basée en Suisse.
 Donc ces organisations européennes sont des OI à part entière. Parmi les Organisations
Internationales, on trouve 2 types d’organisations :
- Les Organisations inter gouvernementales (qui lient les états entre eux)
- Les ONG (Organisations Non Gouvernementales).

Ces OI qui sont intergouvernementales sont des sujets de DIP, elles sont régies par le DIP,
elles sont elles-mêmes composées de sujets de DIP (= d’états). Ces Organisations
Internationales (=Européennes) ont la capacité juridique : elles ont le droit d’être citées en
justice, elles ont le droit d’entretenir des relations diplomatiques, elles sont le droit de signer
des traités, d’adhérer à des traités, elles ont le droit de recevoir des dons, d’avoir un budget et
donc elles ont une existence juridique propre, une capacité juridique propre à agir distincte de
leurs membres.
Il existe entre 320 et 330 OI dans le monde. Leur champ d’activité couvre tous les domaines.

III- La grande variété des organisations européennes


Elles se distinguent quant au nombre de leurs membres. IE, on peut les distinguées selon
qu’elles regroupent beaucoup d’états ou peu. Ex :
- Le Conseil de l’Europe qui s’appelle « La grande Europe » est composé de 47 états.
Elle recouvre presque tous les états du continent. Il existe aussi des organisations
moins nombreuses, comme l’Union Européenne qui ne regroupe que 27 états
membres.
- Il y a certaines organisations européennes qui sont ouvertes à des états qui
n’appartiennent pas au continent européen et qui donc permet à des états de participer
aux travaux de coopération. Ex : Le Conseil de l’Europe permet au Canada, au Japon,
aux EU de participer aux travaux de l’organisation.
- Il y a des organisations qui étaient européennes et qui ont cessé de l’être. Ex : l’OCDE
initialement uniquement composée d’état européens et qui par extension a intégré des
états qui ne sont pas du continent comme par exemple le Japon, le Canada, la
Nouvelle-Zélande.

 Il y a des organisations européennes qui ont vocation à traiter tout domaine (vocation
générale). Elles peuvent avoir des activités dans des domaines divers. Ex : le Conseil de
l’Europe. Les seules questions que le conseil s’interdit d’aborder sont les questions militaires
mais il ne s’interdit aucune autre question même économique. Des organisations peuvent
avoir des compétences plus techniques ou plus spécialisées, par exemple dans le domaine des
télécommunications, ou dans le domaine de la recherche scientifique (ex : l’organisation
européenne pour la recherche scientifique = le CERN ou centre européen pour la recherche
nucléaire). Les organisations européennes se distinguent donc en raison de leur
fonctionnement.
Les organisations européennes se distinguent aussi quant à leur mode de fonctionnement,
quant à leur organisation. Une OI a une structure organique toujours à peu près identique.
Elles fonctionnent toutes, sauf exception, selon un principe qui est le principe de l’égalité des
états et de respect de la souveraineté de ces états. Au sein d’une OI, les états coopèrent,
essaient de prendre des décisions en commun. Le plus souvent le fonctionnement d’une OI se
fait dans le respect de la souveraineté des états, IE au moyen de ce que l’on appelle le
consensus (= les décisions qui traduisent la coopération entre états sont le fruit d’un
consensus).
Généralement dans les OI, il n’y a pas de vote formel. Les états se soumettent à la règle qu’ils
se sont fixés à eux-mêmes. D’un point de vue organique, les OI sont organisées généralement
de la même manière. Elles sont organisées de manière tripartite :
- Une assemblée des états membres : c’est ce que l’on appelle l’organe délibérant.
Ex : l’assemblée générale des Nations Unies.
- Un secrétariat : c’est l’organe administratif et permanant de l’organisation. C’est
l’organe exécutif. Le chef du secrétariat est le secrétaire. Ex : le secrétaire général de
l’ONU.
- Les organes consultatifs, techniques ou spécialisés : ils aident l’organisation à
fonctionner, à réaliser l’objet de l’organisation (=sa spécialité), qui aident donc les
états à coopérer. Ce sont souvent des experts, des consultants, ce sont souvent des
personnes tiers à l’organisation (extérieures).

Les organisations de coopération :


Ces organisations de coopération sont des organisations intergouvernementales qui ont pour
objet la coopération des états, d’agir ensemble dans un cadre diplomatique. Ces organisations
de coopération, quand elles prennent un acte au nom des états par consensus, l’acte pris est un
acte qui a des effets limités :
- Ces actes n’ont d’effet qu’à la condition que tous les états y aient souscrit (=IE le
considère comme obligatoire).
- Ces actes n’ont d’effet que s’ils sont ratifiés.
 Tant qu’ils n’ont pas été ratifiés, ce sont des recommandations, des avis, des déclarations.
Leur portée juridique dépend de leur ratification. Le Conseil de l’Europe est une organisation
de coopération.

Les organisations d’intégration :


On en cite 2 : une en Europe et une en Amérique Latine. En Europe, il s’agit de l’Union
Européenne. Ces organisations d’intégration sont des organisations d’une nature supra –
nationale. Ce sont des OI comme les autres mais le but de leur création n’est pas tout à fait le
même que celui qui préside à la création des organisations de coopération. Les organisations
d’intégration sont créées par des états qui ne veulent pas seulement coopérer mais également
agir ensemble. Cela suppose plein de conséquences :
- Les états membres de l’organisation transfèrent une partie de leur compétence étatique
à l’organisation qu’ils créent. Ex : La France qui forme L’UE transfère une partie de
ses compétences à l’UE. Cela veut dire que ce transfert de compétence va avoir pour
conséquence que ces états ne vont plus agir séparément mais en commun au sein de
l’organisation.
- Ces états créent, distinguent au sein de l’organisation, des organes qui vont exercer
leur compétence étatique à leur place. Ex : le Parlement Européen. On est dans une
logique d’intégration.

Le 11/02/10
Pour cette seconde catégorie, ces organisations supranationales, elles se définissent par le
transfert de compétences que les états qui les composent font au profit des organisations. Ces
compétences vont ensuite être exercées par des institutions communes qui agissent à la place
des états. Les institutions communes vont détenir un pouvoir normatif et vont l’exercer afin
de produire des normes. Ces normes vont avoir la particularité, d’abord et dans le meilleur des
cas d’être des normes qui sont le fruit de la volonté majoritaire et qui sont produites par le
biais d’un système d’adoption majoritaire au sein des institutions.
Ces mêmes normes, fruit d’un système d’adoption à la majorité, vont s’intégrer dans le
système juridique des états composant l’organisation. On dit donc de ces normes qu’elles sont
directement applicables dans les états membres, dans les systèmes juridiques des états
membres, et on dit aussi que ces normes s’appliquent directement dans le chef des
particuliers. Elles ont vocation à s’appliquer à tous : état comme personne privée morale ou
physique. La différence est grande entre les Organisations de coopération et les normes
produites par les organisations communes. Elles ont le même traitement qu’une norme de
droit interne.
Ce sont des organisations européennes d’intégration pour une double raison :
- Elles ont vocation à intégrer un nombre d’état de plus en plus grand. Elles ont
vocation à grandir.
- On les qualifie d’organisations européennes d’intégration car elles supposent une
intégration des états au sens d’intégration par leur transfert de compétence.
L’organisation va intégrer des compétences étatiques et va produire du droit à la place
des états. C’est un processus qui est en construction permanente.

Les OI de coopération et d’intégration ont 2 buts différents, 2 volontés différentes, 2 systèmes


différents.

IV- Rappel historique de la construction Européenne


La construction même de l’édifice européen est dépendante des circonstances qui sont toute
entière liées et issues de la 2nd guerre mondiale. C’est une construction de l’Europe liée à la
2nd guerre mondiale et à la manière dont elle s’est déroulée.
Déjà entre les 2 guerres Aristide Briand avait déjà évoquer l’idée d’une seconde guerre
mondiale et n’était pas le seul à avoir mis en évidence cette idée d’une Europe politique. Le
vrai projet d’Europe en tant qu’organisation Européenne ne naît qu’après la 2nd guerre
mondiale. Il y a plusieurs temps : 2 temps qui expliquent les différentes étapes de la
construction européenne et qui la jalonnent :

A) Immédiatement lié à la 2nd guerre mondiale : les facteurs immédiats.


1- Le conseil de L’Europe
Ils justifient et expliquent la construction de l’Europe.
- Ces facteurs sont d’abord le fait que l’idée de pacifier l’Europe est le fonds de tableau
de toute fin de guerre.
- Le but, dans cette volonté de pacification, s’accompagne d’un 2nd but qui est celui de
promouvoir les droits de l’homme, le respect des idées démocratiques et de
promouvoir ce que l’on appelle l’Etat de droit. Il faut restaurer des systèmes
démocratiques alors que l’Europe a connu un certain nombre d’états totalitaires et
anti-démocratique et destructeurs de l’humanité.
- Le 3e but consiste à réconcilier la France et l’Allemagne : en 1948 se tient un congrès
a la Haye qui va donner naissance le 5 mai 1949 du Conseil de l’Europe. C’est lui qui
fait la synthèse des 3 buts précédents. Cette OE (Organisation Européenne) se fonde et
s’appuie sur des principes fondamentaux que sont les libertés individuelles et
politiques, les droits de l’homme et la démocratie. Ce Conseil de l’Europe s’appuie sur
des principes renouvelés. Ces fondements vont avoir pour conséquence ultérieure
d’exclure certains états qui ne répondent pas à ces valeurs et qui eux mêmes ne
s’appuient pas sur ces principes.

 Il est le 1er exemple d’OE qui répond aux 3 buts énoncés et qui a pour objectif la
pacification des états.

2- Traité du 18 avril 1951 : Communauté du Charbon et de l’Acier (CECA)


La création par le traité de paris du 18 avril 1951 de la Communauté du Charbon et de l’Acier
(CECA). Elle est la traduction de la volonté de pacification. Elle répond aux mêmes
impératifs que le Conseil de l’Europe. Ils sont au nombre de 6 : France, Allemagne, Italie et
les pays du Benelux (Belgique, Luxembourg, Pays-Bas). Elle a été créée pour 50 ans. Il s’agit
pour ces pays de confier la production sectorielle à une entité distincte d’eux. Les productions
du charbon et de l’acier sont à l’époque les matières clés d’une économie de guerre. C’est
important et symbolique à la fois. L’idée va plus loin que le Conseil de L’Europe : la gestion
du charbon et de l’acier en 1951 est une gestion indépendante. Ces 6 états confient à une
institution, qui s’appelle la haute autorité, le pouvoir de gestion. Ils transfèrent leur
compétence. On est dans une volonté de pacification mais il y a ici transfert de compétences
étatiques des 6 états membres à une OI distincte d’eux. C’est un organe supranational.
3- Le plan Marshall
Le Général Marshall au nom des US va faire une proposition d’aide financière aux états
européens. Les problèmes économiques des états membres sont la raison de la construction
euro et c’est l’aide des EU qui apportent une solution. La proposition d’aide des EU doit
s’accompagner (c’est la condition principale et obligatoire) de la création d’une organisation
qui unit les pays européens aidés par le plan Marshall. C’est ainsi qu’est créée L’organisation
européenne de coopération économique (OECE) par les accords de Paris du 16 avril 1948.
Cette OECE changera de vocation et de composition en 1960 en devant l’OCDE
(Organisation de Coopération et de Développement Economique).

B) Les facteurs médias


1- La guerre Froide
Le continent Européen va devenir le terrain d’une guerre larvée : la guerre Froide entre les
blocs crées à l’époque (Ouest et Est).
Les 2 blocs se font face, les EU d’un côté et l’URSS de l’autre. Ils vont développer des
interventions dans les pays voisins. Chacun des blocs va développer sa volonté de s’organiser
dans des OI à vocations diverses pour se faire face.

A l’Ouest, le Pacte Atlantique avec le traité de Washington du 4 avril 1949 et qui


s’accompagne d’une organisation purement Européenne et composée seulement d’états
européens : L Union de l’Europe Occidentale (UEO ; qui a disparu aujourd’hui) qui avait
pour but unique la défense militaire et qui a été créée par les accords de Paris du 23 octobre
1954. La création de l’OECE est une autre manière pour les Etats de l’Europe de l’Ouest de
s’organiser.
A l’Est est créée le pacte de Varsovie de 1955 et le CAEM de 1949 (COMECON), IE un
accord commercial entre les pays satellites de l’URSS.

 Cette guerre Froide suscite la création d’un système d’organisations européennes tout aussi
bipolaire que l’étaient les états regroupés en 2 blocs et ce système bipolaire va lui aussi vivre
sur fond de détente politique à partir des années 1970. Ces organisations en bloc vont avoir
pour point d’aboutissement de leur évolution, l’acte final de la conférence d’Helsinki signé en
1975 et qui affirme des principes tel que celui du principe de non- ingérence, ou le principe
d’inviolabilité des frontières (principes fondamentaux). Cela montre bien que les blocs ont
suscité la création de blocs d’organisations qui sont, tout autant que les états qui les
composaient, aller vers une idée d’Europe structurée et politique.

Cette idée d’Europe politique subsiste et s’est appuyée sur l’émergence et


l’approfondissement d’une identité propre au continent européen. Cette identité propre a
émergé très tôt dans l’histoire et a surtout émergé par opposition aux Etats-Unis et à l’URSS.
Par opposition, elle ne se traduit pas dans les faits (l’Europe politique), elle tente de s’ancrer
dans les 3 communautés qui se sont créées : la CECA, les organisations issues des 2 traités de
Rome du 25 mars 1957 : la CEE (la Communauté Européenne Economique, complète la
CECA) et la CEEA (La Communauté Européenne pour l’Energie Atomique).

A chaque fois qu’ont été négociés puis signés les traités visant à créer ces communautés, sont
revenus sur le tapis les débats à propos de l’Europe politique. Et l’Europe politique dans tout
ça ?
Ces organisations sont des réponses très maladroites à la construction d’une Europe politique.
L’Europe politique réapparaît avec le traité de Maastricht de 1992 qui va faire renaître
l’Europe politique telle qu’elle n’a jamais vécu auparavant.
2- La disparition des régimes dits du bloc de l’Est
C’est un tournant pour l’Europe politique et pour le continent Européen et pour les
organisations qui composaient cette Europe en 2 blocs. Dès Mars 1989, les républiques Baltes
sont devenus des Etats de l’UE. Ils proclament leur souveraineté, ce qui entraîne une réaction
immédiate de Moscou. Celui-ci envoie des troupes. C’est le facteur déclenchant de la chute
des pays des blocs de l’Est.
En juin 1991, ce qu’on appelait le CAEM, qui est une des principales organisations des blocs
de l’Est, est dissoute. Le 1er juillet 1991, le pacte de Varsovie est dissout et ce n’est que la
conséquence du retrait des forces militaires dans les démocraties dites populaires de l’Europe
de l’Est. Au mois d’août 1991, un certain nombre de manifestations se déroulent à Moscou et
qui ont pour objet de renverser le régime. Boris Eltsine rétablit la situation. A partir du mois
d’août jusqu’au mois de décembre 1991, les républiques qui composent l’URSS vont se
séparer de l’union les unes après les autres. Et le 8 décembre 1991, dans le cadre d’accords
signés à Minsk, se fera le constat de la fin de l’URSS. 11 des républiques antérieures vont
fondés entre elles une communauté mais l’empire cesse d’exister.

Cela a des répercussions sur les organisations de l’Europe de l’Ouest. Car cette Europe
occidentale se trouve confrontée à des impératifs nouveaux et qui sont de 2 ordres :
- Aider les républiques « libérées » dans leur quête vers les libertés et dans
l’instauration des démocraties. L’Europe de l’Ouest doit aider les démocraties
naissantes
- Si on aide les PECO (Pays d’Europe Centrale et Orientale) à conquérir la démocratie,
il faut aussi les aidés à développer une économie de marché. Ces pays ont souvent une
économie qui voit le secteur tertiaire largement inférieur à la moyenne des autres états
européens. Le secteur agricole est surdéveloppé dans ces pays tandis que l’industrie
est sous-développée.

3- Les conflits régionaux


L’élargissement va être lent, va se faire par étape et ce qu’on constate c’est que l’entrée dans
le Conseil de l’Europe a été plus facile que l’intégration dans l’OTAN ou dans l’UE. La
première étape et la plus facile a été l’entrée des PECO dans le Conseil de l’Europe. Ces états
ont facilement adopté, réactualisé leur nouvelle démocratie sur les principes de liberté et de
droits de l’homme. Le Conseil de l’Europe a été la première organisation dont la base
géographique a été augmentée.

En ce qui concerne l’OTAN, c’était plus compliqué dans la mesure où les états nouveaux et
candidats devaient s’adapter aux standards techniques des armes de l’atlantique Nord.
L’intégration des états à l’OTAN s’est faite par étape : 7 états sont rentrés, mais les progrès en
respect des standards restent encore à faire.

l’UE est la 3e organisation et qui est celle qui a intégré les états PECO avec le plus de lenteur
et qui a d’abord fait passer ces états par la signature d’accords d’association. Cela a donc
permis l’intégration des PECO étape par étape pour tenir compte des impératifs économiques
de chacun.

1989 : tournant dans l’intégration européenne pour le vieux continent car il était tout entier
dominé par le conflit larvé entre les US et l’URSS. L’UE a pris un nouveau tournant avec le
traité de Maastricht car elle était plus bloquée par le conflit Est / Ouest de la guerre Froide.
Elle a pu ré-évoquer l’idée d’Europe politique et celles de politique européenne et de sécurité
commune.
 Libération du continent.

Partie 1 – Le Conseil de l’Europe : Organisation Européenne de


Coopération (OEC)
Ce conseil de l’Europe est crée comme sorte de réponse à ceux qu’évoquait Winston
Churchill dans son discours de 1948 qui parlait des Etats-Unis d’Europe. Le Conseil de
l’Europe est en fait ce que sont les états unis d’Europe pour les européens dans les années
1950. IE, le congrès de la Haye, qui s’est tenu en mai 1948, a tenté de développer le concept
d’une organisation européenne à vocation politique qui fédérerait les états européens. Les
négociations débutent donc en 1948 et cela va aboutir, le 5 mai 1949, à la rédaction des statuts
du Conseil de l’Europe. Ces statuts rentrent en vigueur le 3 août 1949.
Ces statuts sont le fruit d’un compromis entre les tenants de 2 conceptions :
- Les tenants, d’un côté, d’une conception fédérative de l’Europe et de l’organisation
Européenne qu’il fallait créer, d’une entité supranationale, politique, une sorte de
gouvernement des états qui oeuvrerait pour la paix.
- Une organisation souple à caractère diplomatique, que l’on peut aussi appeler de
coopération et qui aura pour but de rassembler les états dans un forum de discussion et
d’échange. Ce sont ces 2nd tenants, de cette conception là qui vont l’emporter et qui
vont permettre la constitution du Conseil de l’Europe.

Cette OEC fonctionne dans le respect de la souveraineté des états. Le pouvoir de décision au
sein de ces organisations est confié aux représentants des états. C’est une organisation
européenne de coopération traditionnelle. Le pouvoir de décision au sein de ces organisations
est confié aux représentants des Etats. Les décisions prises ne sont pas obligatoires.

Le 16/02/10

Chapitre 1 – La présentation organique du Conseil de l’Europe


Le Conseil de l’Europe est le fruit des idées du premier ministre anglais, qui en 1948, parle
des Etats-Unis d’Europe et souhaite rassembler les états. il est composé d’un certain nombre
d’états.
Section 1- Le Conseil de l’Europe et ses membres
Il est de coutume de dire du Conseil de l’Europe que c’est la grande Europe en raison du
nombre de ses membres. Ils sont initialement 10 membres fondateurs : l’Angleterre,
l’Allemagne, la France, l’Italie, la Belgique, la Hollande, l’Irlande, le Danemark, la
Norvège… Ces états fondateurs avaient vocation, lorsqu’ils se sont réunis, à englober le plus
de pays européens possibles. L’intégration des PECO n’a fait que favoriser l’augmentation du
nombre. Aujourd’hui, 47 états composent le CE (Conseil de l’Europe). Il y en a encore un qui
est aux portes du CE : la Biélorussie.

§1- Les conditions d’adhésion au conseil.


Quand on examine les statuts du Conseil de l’Europe, on peut lire que tout état peut devenir
membre du conseil dès lors qu’il respecte les principes de l’organisation. IE, reconnaître le
principe de prééminence du droit, de supériorité du droit, mais aussi garantir à toute personne
placée sous la juridiction de l’Etat, le bénéfice des droits de l’homme et des libertés
fondamentales. Il faut que l’état, en son sein, garantisse les droits de l’homme ainsi que les
libertés fondamentales. Dans la pratique, il faut donc que s’exprime au sein de l’état, des
conditions de vie démocratique. A ces conditions, on peut ajouter le fait que l’état ratifie la
convention européenne de sauvegarde des droits de l’hommes et des libertés fondamentales
(CESDH) et il faut enfin que l’état abolisse la peine de mort.
C’est au sein du CE qu’est contrôlé le respect de ces conditions. Le comité des ministres est
l’organe intergouvernemental. C’est l’organe intergouvernemental qui examine les
candidatures. L’assemblée parlementaire est le deuxième organe. Le comité des ministres
invite l’état à devenir membre. Cette décision doit emporter l’adhésion des 2/3 des voix et
après seulement, dans ce cas là l’état candidat va être inviter à déposer les instruments de
l’adhésion.
L’état qui fait cette demande respecte les principes qui guident l’existence même de
l’organisation. Parmi les derniers membres entrés, il y a Monaco et le Monténégro.

§2- Les membres du Conseil de l’Europe : quelques précisions et exemples.


10 au départ, ils sont 47 aujourd’hui. Entre 1970 et 1974 la Grèce s’est retirée : pendant ces 4
ans, la Grèce a vécu une période de dictature militaire et où elle ne répondait plus aux
conditions d’adhésion. Autre exemple, la RFA (République Fédérale Allemande) qui n’a
vraiment adhéré au CE qu’en 1951. Chypre n’est entré dans le CE qu’en 1961 alors que l’on
sait les difficultés locales qu’à pu livre l’île de part la division longue du pays en 2. Le
premier des PECO à intégrer le CE est la Hongrie, en 1990. Elle devient un état démocratique
et cesse d’être une république associée aux républiques satellites de l’URSS.

 47 membres auxquels on peut ajouter certains états qui ont un statut d’observateur. Ex : le
Saint Siège, les Etats-Unis. On peut également citer le Canada et le Japon qui sont
observateurs à l’Assemblée Parlementaire. Ils sont associés au travaux du CE. Toute cette
période a fait naître un statut qu’on a appelé le statut d’invité spécial qui a été crée au profit
des états de l’ancien bloc de l’Est dans l’attente de leur adhésion. Cela leur permettait de
participer aux travaux du CE, d’être associé au CE et de réformer parallèlement leur système
interne (ex : élections libres, rédiger une nouvelle C°).
Cela permettait à ces états de ratifier et d’appliquer les 2 pactes de Nations Unis sur les droits
civils et politiques qui sont entrés en vigueur en 1966. Ce sont des instruments internationaux
de protection des droits de l’homme (qui viennent s’ajouter à la CESDH).

§3- Le retrait ou l’exclusion ou la suspension de la qualité de membre du Conseil de l’Europe


- Les états désireux de se retirer notifient leur volonté au secrétaire général du CE, et
s’en vont.

- Il y a également l’hypothèse où un état viole gravement les droits de l’homme et les


libertés fondamentales. Il est possible au comité des ministres d’inviter l’état à se
retirer. Dans l’hypothèse où il y a persistance dans la violation et où l’état invité à se
retirer ne s’exécute pas, le comité des ministres peut prononcer l’exclusion de l’état
membre.

- Il y a une espèce de gradation dans les mesures. Il est possible, dans l’hypothèse d’un
manquement d’un état à ses obligations et donc d’une violation des droits et des
libertés, que le comité des ministres suspende temporairement son droit de
représentation à un état membre. On empêche l’état de siéger. Il n’est plus que
fictivement présenté comme l’un des membres. La mesure qui suit cette mesure si cela
persiste n’est autre que la mesure d’exclusion de l’état.

Les états qui ont vécu des difficultés internes, par exemple la Grèce qui s’est retirée d’elle-
même avant même que toute décision d’exclusion ou de retrait n’ait été prise. Il y a eu une
suspension de la représentation turque entre 1980 et 1983.
En 2000 a été édicté un acte explicite de suspension du droit de vote dans les organes du CE
et qui a été pris à l’égard de la Russie en raison de la guerre qui l’opposait à la Tchétchénie et
en raison de la violation des droits de l’homme dont a fait part la Russie dans ce conflit.

2 atténuations :
- Les états qui siègent sont peu enclins à prononcer l’exclusion voire même à suspendre
un état car cela revient à le marginaliser et empêche tout moyen de pression.

- Il existe des mécanismes de contrôle de violation potentielle dans les états membres
du CE et avant d’arriver à une solution ultime, ces mécanismes de contrôle de l’action
des états sont utilisés avant que l’on ne soit obliger d’en condamner un pour violation
répétée.

Section 2 – Les organes et les structures du Conseil de l’Europe


Le Conseil de l’Europe siège à Strasbourg et fonctionne jusqu’à la fin de l’année 2010 sous la
présidence Suisse. Ce mois de Février, une conférence va se tenir sous l’égide du CE qui va
se tenir dans la ville de Interlaaken. Cette conférence va se dérouler sur l’objet de la Cour
Européenne des Droits de l’Homme. Ce CE s’appuie d’abord sur 2 organes (les plus
importants).

§1- Le duo institutionnel formé par le comité des ministres d’un côté, l’Assemblée
parlementaire de l’autre.

A) Le comité des ministres


Ce comité des ministres, c’est l’instance de décision du CE. Le CE est une organisation de
coopération, et donc ce sont les états qui décident. Ces ministres siègent tous à égalité dans le
respect de la souveraineté des états qu’ils représentent. Ils présentent une approche nationale
et engagent leur gouvernement, ils le représentent au sens juridique du terme.
Le comité des ministres est un organe où s’élaborent des décisions. C’est un organe collégial
à l’origine de propositions d’actes normatifs (= de propositions de traités). C’est un organe
qui assure la préservation et joue le rôle de gardien des valeurs sur lesquels sont fondés le CE.
Il a pour mission de suivre le respect par les états membres de leurs engagements
internationaux. Il regarde si les états respectent les organes prévus dans le cadre du Conseil.

Les ministres des affaires étrangères est accompagné de représentants permanents du


gouvernement et qui ont rang d’ambassadeur. Le comité se réunit au moins 2 fois par an au
niveau des ministres des affaires étrangères. La majeure partie du travail accompli au sein du
comité des ministres est un travail politique. Donc a part les questions touchant aux questions
militaires, toute question peut être évoquée par le comité des ministres. Le comité est présidé
à tour de rôle par un représentant des états. Ce comité est aidé par des comités consultatifs
d’experts qui vont préparer les discussions entre les ministres des affaires étrangères sur
toutes les questions politiques (sf questions militaires). Les experts appartiennent
généralement à des ONG (Organisations Non gouvernementales).
Le comité a le rôle de représenter chaque gouvernement. Il a un rôle collectif de répondre au
nom de l’organisation à une difficulté politique mondiale par exemple. Il est également le
gardien des valeurs sur lesquelles sont fondés le Conseil.
- Le comité sert à un dialogue politique entre les 47 états.
- Il examine les candidatures des états. C’est lui qui prend la décision de suspendre les
droits de vote ou d’exclure un état.
- Il surveille le respect par les états membres de leurs engagements internationaux.

 C’est de la discussion avec tous les représentants que découlent les dispositions. Il est
l’organe au sein duquel va s’organiser la rédaction d’une convention internationale. Il est
l’organe de conclusion des accords internationaux. Il a été l’organe prioritaire à l’origine de la
signature de presque 200 conventions internationales.

Le traité international est adopté à des conditions de majorité spécifique (majorité des 2/3).
Dès lors que la majorité est réunie, le traité peut être signé et ensuite ratifié par les
Parlements. Il est l’organe central. Il propose aussi l’adoption de textes qui ont une valeur
normative moindre mais qui sont tout aussi important car ils reflètent les tendances. C’est au
sein du comité des ministres que sont adoptées des recommandations pour des questions sur
lesquels le comité a décidé une politique commune.

Autres actions du comité :


- Il adopte un programme d’activité, un programme intergouvernemental,
- Il met en œuvre des programmes de coopération et d’assistance,
- Il adopte le budget
- Il contrôle l’exécution des arrêts de la CEDH. Cela veut dire que par des réunions
régulières qu’il organise, il met en évidence les états qui se conforment aux arrêts et
ceux qui ne s’y conforment pas. A la fin de l’année, il rend un rapport public qui fait le
point des états qui ont exécutés les arrêts de la CEDH et ceux qui ne l’ont pas fait.
Pour chaque affaire pendante devant la cour européenne des droits de l’homme, il
rédige une résolution qui clôt l’affaire.

B) l’Assemblée Parlementaire :
Elle est composée d’une représentation parlementaire émanant de chaque état. Cela veut dire
qu’au sein de l’Assemblée Parlementaire (AP), la représentation de chaque état dépend de la
population du pays. La représentation maximale est 18 voies (18 représentants) et la
représentation minimale est 2 voies (2 représentants). Elle est composée de 636 membres. Ce
n’est pas un Parlement représentant les peuples. Ce sont les parlements de chaque état qui
désignent ou qui élisent en leur sein les représentants à l’APCE (Assemblée Parlementaire du
Conseil de l’Europe).
Le reflet politique doit être fidèle à la représentation de chaque parti dans l’Assemblée
Nationale.

Le 18/02/10

En ce qui concerne l’APCE : elle est composée de représentants parlementaires désignés par
les parlements nationaux. Chaque état membre désigne entre 18 et 2 membres en fonction de
l’importance démographique du pays. Elle est composée de 636 membres et de 18 membres
observateurs.
D’une certaine manière on ne peut pas assimiler l’APCE à une vraie assemblée, pas au sens
où nous l’entendons nous, IE un organe législatif qui exerce le pouvoir législatif. Quelques
précisions sur les groupes politiques :
1) Les différents groupes politiques
Ce qu’on cherche à faire prévaloir, ce que les rédacteurs des statuts de 1949 ont cherché à
faire prévaloir, c’est que se dégage un point de vue Européen, et non pas national, et
parlementaire de l’Europe. Donc cette conception européenne de l’Europe se traduit par la
formation de groupes politiques. C’est d’ailleurs pourquoi dès le début des années 1960, les
groupes politiques ont vu leur reconnaissance affirmée dans le règlement de l’Assemblée. Et
c’est ainsi qu’aujourd’hui on compte 5 groupes :
- Le groupe socialiste
- Le groupe des partis populaires Européens (PPE)
- L’alliance des libéraux et démocrates pour l’Europe
- Les démocrates européens
- Le groupe pour la gauche unitaire européenne.

Ces groupes ont vocation à s’engager pour faire respecter les valeurs défendues par le CE, et
ils s’y engagent et parviennent à faire respecter ces idéaux et ces valeurs. Les parlementaires
se rassemblent et s’agglomèrent : il en faut 20 qui doivent provenir d’au moins 6 délégations
différentes (6 états différents). L’idée n’est pas de se réunir par courant de pensées, mais se
réunir par aspiration d’idées. On dépasse les clivages politiques et nationaux. Il y a une
recherche de regroupement par affinité et par moyen de défense des valeurs. Ils ont une utilité
car ils permettent de faire fonctionner le CE. Ils élient le président de l’AP, et ce président va
former, avec les présidents de groupes, le bureau de l’AP et il va permettre donc que
s’organisent les travaux de l’Assemblée.

2) Le bureau
Il est composé du président de l’assemblée qui est élu chaque année et qui peut au maximum
être élu pour 3 sessions. Le dernier élu en date est un espagnol : M De Puig. Il a été élu en
janvier 2008.
Il est également composé des vices présidents et des présidents de groupes. Le bureau établit
l’ordre du jour de l’assemblée, soit l’organe qui envoi les documents en commission, c’est
aussi lui qui assure les négociation avec différents organismes internationaux et bien sur avec
les autres organes qui composent le CE et notamment le comité des ministres.

3) La commission permanente
C’est un organe composé du bureau et des présidents de chaque délégation nationale. C’est
une sorte d’assemblée en réduction. Elle permet d’agir au nom de l’assemblée parlementaire
lorsque celle-ci n’est pas en session. Elle est divisée en 10 commissions., pour toute question :
culture, environnement etc… Ces commissions sont le centre de discussion (1er étape) entre
parlementaires. Le plus souvent ces commissions débattent à huit clos et sont là pour être la
première étape d’une discussion qui se termine en séance plénière sur des sujets de réflexion.

Elle adopte des résolutions qui ne sont que des actes déclaratifs ou déclaratoires. Ce sont des
actes qui transmettent un point de vue commun résultant d’un échange entre des
parlementaires des états membres. Elle ne produit des actes qui ne sont que le produit d’une
volonté commune finale sur des thèmes d’actualité, de société et qui en fait ne sont jamais que
des déclarations (on en reste là, a quoi ça sert ?).
Leur objectif est une harmonisation des valeurs.

4) Le programme Paneuropéen
L’APCE fonctionne aussi comme un élément d’un programme qui est un programme
Paneuropéen de coopération et d’assistance inter – parlementaire. Elle a vocation à se
considérer aussi puissante au sens de pouvoir qu’un parlement. Elle est donc en relation avec
les parlements nationaux et donc elle participe à la formation des parlementaires. Elle œuvre
dans le sens d’assurer une formation à ceux qui produisent les lois.
Dans le cadre de ce programme l’AP est considérée comme une partie prenante et non inutile.

5) Ses actions
L’AP a noué, par le biais de son président, des liens avec les parlements d’états qui ne sont
pas membres du CE. Ce sont des relations avec les parlements nationaux qui ont permis à tous
ceux qui étaient des états invités et qui étaient des PECO  elle est un organe parlementaire
placé au niveau international qui a des échanges avec les parlements et qui peut œuvrer dans
l’aide logistique ou juridique, comme elle l’a fait pour les PECO.
C’est dans le bus de promouvoir les droits de l’homme.

En dehors des résolutions qu’elle adopte, l’AP adresse des recommandations aux comités des
ministres. Ces recommandations sont généralement adoptées à la majorité des 2/3. Elle
procède par un acte qui a une valeur importante car elle saisie le comité des ministres d’une
question qui lui semble importante.

C’est une tribune politique, un organe de proposition, un organe qui édicte des résolutions
qu’elle espère suivies d’effets, c’est elle qui élit le secrétaire général du CE et enfin c’est elle
qui procède à la désignation des juges de la cour européenne des droits de l’homme. Elle est
partie intégrante du système mis en place 1949.

§2- Les autres organes et structures du CE


A) Le secrétariat
Le secrétariat est composé d’à peu près 1800 agents, fonctionnaires internationaux, et ces
fonctionnaires internationaux groupés dans le secrétariat sont divisés en différentes directions.
Elle fait fonctionner l’organisation. C’est le secrétariat qui permet à l’organisation de
fonctionner.

A la tête du secrétariat se place le secrétaire général qui est élu par l’APCE pour 5 ans. Ces 5
ans sont renouvelables. Le secrétaire général actuel est suédois et il est en début de mandat.
Ce secrétaire général a principalement un rôle administration car c’est lui qui est placé à la
tête des fonctionnaires et cela lui permet donc d’organiser le travail de l’assemblée. Il a aussi
un rôle politique car il est de sa responsabilité de mettre tout en œuvre pour atteindre le but
qui préside à la création du CE. Il doit tout mettre en œuvre pour réaliser une union plus
étroite entre les membres du conseil : pour que les membres agissent de manière unitaire afin
de promouvoir les idéaux et les principes qui sont leur patrimoine commun.
Il a une responsabilité globale car c’est lui qui assure et qui assume l’orientation stratégique
de l’organisation. Ex : il doit protéger les minorités dans les états. il a la responsabilité du
budget : il affecte le budget aux priorités et orientations prioritaires, à la définition desquelles
il contribue. On lui donne les moyens d’assumer ce rôle politique (= il a le budget). Il va
contrôler au jour le jour le fonctionnement de l’assemblée. Il est la traduction de la volonté
commune des états. On lui demande d’endosser la responsabilité de l’exécution d’une volonté
commune.
Il est dit dans son statut qu’il est un personnage indépendant des états et des gouvernements,
et il ne peut pas recevoir d’instructions ou de directives des états ou des gouvernements.
B) Le congrès des pouvoirs locaux et régionaux de l’Europe
C’est une tradition dans l’histoire du CE. C’est une tradition de reconnaître une importance
décisive à la démocratie locale, à la démocratie régionale. Cette tradition peut être favorisée
par le fait qu’un certain nombre des états membres du CE sont des états fédéraux. Dans le
cadre des états fédéraux, l’état fédéré représente une réalité juridique et politique encore plus
importante que dans l’état unitaire tel que le notre. Il y a une volonté de promouvoir la
démocratie locale au sein du CE, qui a donné lieu assez tôt à la constitution de ce que l’on a
appeler la conférence des pouvoirs locaux qui était en fait un cadre de discussion plus qu’un
organe.
Il se trouve que cette conférence a tellement bien travaillé qu’est elle est parvenu à la
rédaction d’un traité qui s’appelle la charte européenne de l’autonomie locale qui est entrée en
vigueur en 1988 et c’est une charte à laquelle la France est signataire. Cette convention, tous
les états signataires qui sont en général tous membres du CE, se sont engagés à développer
l’autonomie locale, et pas simplement dans le principe, et c’est ce pourquoi on ne pouvait pas
faire autrement que de modifier la C° française (2003 par la révision des articles 72 et
suivants).
C’est en 1994 que cette conférence ancienne se transforme en Congrès des pouvoirs locaux et
régionaux. C’est un organe consultatif du CE. C’est un organe qui a pour objet de représenter
au niveaux international, les collectivités locales et régionales. C’est un organe lourd dans son
fonctionnement, il est composé de 2 chambres :
- La chambre des pouvoirs locaux
- La chambre des régions.

Il sert d’instance de réflexion et d’organe consultatif en matière d’autonomie locale. Le


congrès c’est d’abord une assemblée politique composée de représentants qui ont un mandat
électif local (dans une CT ou région) de chaque état. Il y a 318 membres qui se répartissent
entre les 2 chambres et élus localement par délégation nationale et par groupe politique. Cela
représente l’équivalent de 200 000 CT européennes dont les représentants se retrouvent dans
le congrès pour débattre de problèmes communs (toutes sortes) pour confronter leurs
expériences et pour exprimer leur point de vue à leur gouvernement. C’est une assemblée
politique utile. Cela traduit chez nous la décentralisation et elle a une réalité sur la scène
internationale.

Ce congrès sert à promouvoir cette démocratie, et cette promotion passe par la


rédaction/adoption/ratification de traités internationaux. S’il promeut la démocratie locale, il
aide aussi les états les plus nouveaux dans l’accession à la démocratie (ex : les PECO), à
développer la démocratie locale et donc c’est un élément de plus qui va vers la construction
dans l’union de tous les états, de l’état de droit. Ce congrès favorise un peu plus la
construction au niveau européen, entre les états membres de l’organisation, de l’état de droit.

C) Le commissaire aux droits de l’homme


Ce commissaire est une institution indépendante au sein du CE dont la mission est de
promouvoir la prise de conscience et le respect des droits de l’homme dans les états membres.
Cette institution a été crée à la suite de l’initiative des chefs d’états qui se sont réunis en
sommet en 1997, et lors de ce sommet il a été convenu de créer une fonction nouvelle au sein
du CE dont la création aurait lieu pour les 50 ans de l’organisations (symbolique). C’est pas
une instance juridictionnelle. C’est une personnalité qui est d’abord désignée par l’AP sur une
liste de 3 noms qui lui sont communiqués par le comité des ministres et cette personnalité élue
par l’AP a vu l’étendue de ses attributions fixées par la résolution du comité des ministres qui
crée l’institution. Il a pour mission, depuis 1999, de promouvoir :
- Le respect effectif des droits de l’homme : il doit aider les états à mettre en œuvre les
normes adoptées par le CE en matière de droit de vote.
- Il doit promouvoir l’éducation et la sensibilisation aux droits de l’homme dans les
états membres.
- Il doit déceler les éventuelles insuffisances du droit dans les droits internes des états en
matière de droits de l’homme.
- Il doit aider toutes les institutions nationales, comme par exemple les médiateurs (ex :
en France, le défenseur des droits de l’homme), à exercer leur mission. Il est là aussi
pour apporter tout conseil ou toute information en matière de droits de l’homme.

Comment faire tout ça ? Exerce-t-il un travail uniquement sous document ? N’est qu’une
instance de réflexion ?
Eventuellement, il s’attache à mettre en place un dialogue avec chaque état donc il effectue
des visites officielles au cours desquelles il va évaluer les différentes situations. A chaque
visite officielle, il rencontre les plus haut responsables du gouvernement et parlement mais
pas seulement. Il est aussi en relation avec les membres de la société civile et donc toutes les
institutions de protection des droits de l’homme.
De ce dialogue vont résulter des rapports qui vont lui permettre d’une part de mettre en
évidence une analyse pratique de ce qu’il a constaté et puis de formuler des recommandations
sur les moyens d’améliorer les situations dont il a pu être le témoin. Très clairement, ces
rapports sont largement diffusés dans la presse, dans les ONG.
Ils ne restent pas, sous l’angle de la pression internationale, lettres mortes. Après des visites
officielles, le commissaire prend la décision de revenir plus tard dans le pays en question (en
dehors de tout tour de visite) pour venir constater une amélioration par rapport au rapport
qu’il avait rédigé.
Il y a un rapport de suivi qui met en évidence les difficultés qui subsistent. Il est là pour voir
sur le terrain et pour prononcer des recommandations thématiques pour sensibiliser et éduquer
en matière de droit de l’homme. C’est lui qui effectue des points réguliers sur les projets de
lois qui mériteraient d’être adoptés sur telle ou telle questions touchant aux droits de l’homme
en droit interne.
Quand on parle de sensibilisation et d’éducation, c’est aussi le commissaire aux droits de
l’homme qui organise des conférences, des séminaires, des manifestations, qui permettent de
mettre en avant les difficultés liées à la mise en place et à l’application des droits de l’homme.

Il a des relations très étroites avec le médiateur européen, institution crée au sein de l’UE
depuis 1992 et qui tente au sein de l’UE d’assurer une protection différente des droits, et par
cette collaboration le commissaire essaie de promouvoir et d’aider au développement de ces
structures.
C’est un organe indépendant, impartial (soumis à aucune directive que ce soit émanant des
états). Il a simplement une limite dans la porte de ses activités : il ne peut exercer ses
compétences que dès lors que celles-ci ne portent pas atteinte aux compétences des autres
organes du CE. Il doit mesurer s’il n’est pas en train d’empiéter sur les compétences de l’AP,
de la cour européenne des droits de l’homme ou du secrétaire général.

 Le Conseil de l’Europe fonctionne à l’aide de structures.

Chapitre 2 – Le CE : définition et approche matérielle


Ce Conseil de l’Europe, Organisation de coopération, est une organisation d’échange, de
dialogue, c’est donc une enceinte ou un forum de discussions. Cela se traduit dans les faits :
- Dans le cadre d’actions ou de mesures à vocation incitative (section 1).
- L’action du CE par la rédaction de traités internationaux.

Section 1- L’action du CE au moyen de mesures incitatives


Ces mesures incitatives sont généralement des textes dépourvus d’effet obligatoire. Ces textes
dépourvus d’effet obligatoire sont généralement le fruit du comité des ministres qui va
procéder par voies de déclarations, ou de recommandations adressées aux états.

Le 23/02/10

Les politiques ou actions communes qui sont suggérées ne sont que suggérées car elles n’ont
pas d’effet obligatoire. C’est toute la relativité des décisions prises par les organes évoqués.
De la même manière l’organisation européenne, le CE, essaie de développer ce qu’on pourrait
appeler une identité culturelle commune aux états membres qui d’ailleurs s’appuie le plus
souvent sur la préservation des droits de l’homme et leur développement et dans ce but qui est
de favoriser l’identité, l’organisation tente de soutenir et organise elle-même des
manifestations culturelles ou thématiques qui aident à favoriser cette identité culturelle
européenne. Ex : sous l’égide du CE, se tiennent régulièrement des conférences ou des forums
sur la xénophobie, sur le racisme, sur la lutte contre les discriminations sexuelles. De la même
manière, les manifestations sont subventionnées par le CE.
On a des actions incitatives qui sont généralement plus qu’incitatives et qui sont des parties
pris du CE, qui visent toutes à le faire agir comme un partenaire des états dans des domaines
propices aux droits de l’homme ou pas.
Il y a plusieurs campagnes menées par le CE :
- Des campagnes générales : des campagnes anti-discriminations.
- Depuis quelques années il y a des campagnes contre la violence domestique faite aux
femmes.
- Les états discutent sur des projets quinquennaux à venir : la thématique permanente
contre la peine de mort et visant à développer chez les états non-membres une
politique contre la peine de mort.
- 2 autres thématiques : le fait d’associer le CE à une politique favorable au
développement des droits de l’enfant. Il existe une autre campagne qui est menée
pour lutter contre les préjugés à l’égard des Roms (= les gitans).

 C’est ce qui donne une déclaration qui vise à associer tous les états. le commissaire aux
droit de l’homme a produit et produit tous les 15 jours ce que l’on appelle un point de vue : il
émet une déclaration sur un domaine qui lui semble devoir être évoqué. Dans le cadre de sa
dernière déclaration, il y a une déclaration sur les politiques migratoires européennes et - on
est largement visés en tant qu’état membre de l’Europe, UE - qui favorise la liberté de
circulation des personnes. Et bien le commissaire visant l’UE dit qu’il existe une
discrimination dans la libre circulation entre les européens, sur les mesures applicables aux
européens et sur les mesures applicables au Roms. On est la dans des politiques
discriminatoires qui sont contestées et qui doivent être, selon le commissaire, revues.

Le CE favorise la production cinématographique et distribue des prix assortis de subventions.


Ainsi, par exemple le prix Europa est décerné au film qui reflète le plus l’idée d’identité
européenne ou le prix Nord/Sud pour le film qui aura participé à l’harmonisation et au
dialogue entre les états du Sud et du Nord de l’Europe.
Section 2- L’élaboration des conventions internationales
La rédaction de ces conventions font intervenir le plus souvent des experts qui vont rédiger le
texte en tenant compte des propositions des états et des directives des états. C’est bien
pourquoi, ces textes, une fois rédigés, sont adoptés ou pas après être passé par le comité des
ministres. C’est une fois adoptés qu’ils sont ensuite signés par les représentants de chaque
état, puis par la suite ils sont ratifiés par chaque état.
Ces textes unissent les états membres du CE et n’entrent en vigueur que dès lors que tous les
instruments de ratification, que le nombre nécessaire de ratifications a été réunis. Ces traités
internationaux sont souvent ouverts à des états non membres du CE. L’idée étant que le CE
soit un moteur de la participation d’états extérieurs à une vie démocratique plus réelle.
Parmi ces conventions internationales, certains textes sont plus importants que d’autres. On
fait ici référence à la CESDH. Cette CESDH, dont la ratification est une condition de l’entrée
d’un état candidat dans le CE. Sa ratification est une condition d’entrée au sein du Conseil.
C’est vrai que ces conventions sont souvent orientées, concentrées autour de la question des
droits de l‘homme, mais il est vrai aussi que le CE est intéressé par d’autres questions. Parmi
les conventions les plus importantes :
- La CESDH, 4 novembre 1950.

- La Charte Sociale Européenne, signée en 1961 et entrée en vigueur en 1965. C’est une
charte qui était un texte nouveau à l’époque et qui essayait de dégager des droits
économiques et sociaux communs à tous les états et c’est ainsi que l’évolution
économique et sociale des états membres, et notamment l’intégration des anciens
PECO, a suscité la révision de cette charte en 1996. Ex : le droit au logement, le droit
à l’emploi et droit à la protection sociale. Cette charte met en place un système de
rapports annuels que les états signataires doivent adresser à un comité d’experts et qui
va servir de base à des recommandations du CE dans le domaine des droits
économiques et sociaux, pour améliorer les législations internes. Il y a un suivi
organisé par la charte dans le sens d’une amélioration constante.

- La convention Européenne pour la prévention de la torture et des peines et traitements


inhumains ou dégradants. Elle met en place un mécanisme de contrôle de son
application car elle crée un comité de prévention de la torture. Ce comité de
prévention de la torture, comité composé de 4 experts dits indépendants et impartiaux,
peut se rendre dans les états membres, notamment en milieu carcéral. Le comité va
mettre en évidence des recommandations, et si celles-ci ne sont pas suivies d’effet, le
comité pourra publier une déclaration circonstanciée sans l’accord des états.

 le bureau du CE examine et traite à peu près chaque années 250 textes. Ex : dans la
bioéthique, Internet, la conservation du milieu sauvage, l’extradition et la cyber - criminalité.
En 2009, une convention du CE sur la question des apatrides et du traitement des apatrides a
été ratifiée. En janvier 2010 a été ratifié le protocole 14 qui révise la convention de
sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales (CESDH) et plus
particulièrement la procédure qui s’organise devant la CEDH (de la saisine au traitement de
l’affaire). Le protocole 14 rentrera en vigueur le 1er juin 2010 et met en place un nouveau
mécanisme de procédure devant la CEDH.

Le mécanisme de droit commun traditionnel permettant de contrôler le respect des


conventions internationales par les états membres est assuré par le comité d’expert. Il est
chargé des rapports périodiques qui selon la nature des activités « contrôlées » est un rapport
qui sera ou non public spontanément et automatiquement. Mais il arrive que les conventions
prévoient des systèmes plus élaborés et c’est le cas du système mis en place dans le cadre de
la CESDH.

Chapitre 3 – La CESDH : la Convention Européenne de Sauvegarde des Droits de


l’Homme et des libertés fondamentales et La protection juridictionnelle des droits de
l’homme.

Cette convention a été signée à Rome le 4 novembre 1950 et qu’elle est entrée en vigueur le 3
septembre 1953. C’est une convention qui établit des droits et des libertés de l’homme qui
doivent être protégés. Mais ce n’est pas seulement un texte déclaratoire, il met aussi en place
un mécanisme approprié pour assurer la protection de ces droits. Ce mécanisme est un
mécanisme de protection international et juridictionnel des droits convenus dans la
convention. Cette convention est initialement accompagnée de 10 protocoles et depuis la fin
des années 1990, le nombre de protocoles a largement augmenté et le dernier en date est le
protocole 14 qui va entrer en vigueur le 1er juin. Donc, 14 protocoles complètent la
convention, complètent la liste des droits protégés et puis c’est également des protocoles qui
améliorent le mécanisme de contrôle mis en place entre 1950 et 1953.

Section 1 – Les droits et les libertés garanties par la convention et les protocoles
L’importance de cette convention tient non seulement aux droits qui sont garantis mais aussi
aux mécanismes. Les droits et les libertés garanties :
- Ce sont tous les droits civils et politiques sauf la liberté syndicale et le droit à
l’instruction : ils sont énoncés dans leur principe comme garantie et peuvent faire
l’objet d’aménagement et de limites dans les états. Mais cela veut dire que dans le
cadre d’une guerre dans laquelle est investis un état membre et du CE, et signataire de
la convention, ou bien dans le cadre de menaces à l’ordre publics, et bien ce dit état est
autorisé à prendre des mesures dérogatoires pour suspendre temporairement
l’application de la convention. Cependant ces droits ne peuvent pas être supprimés car
ils constituent le noyaux dur du droit qui doit être maintenu coûte que coûte par un état
partie à la convention. Ex : le droit à la vie, l’interdiction de la torture, l’interdiction de
l’esclavage, abolition de la peine de mort.

- La possibilité qu’a l’Etat d’encadrer les droits garantis par la convention pour
éventuellement limiter la portée du droit. Ex : le droit à la liberté d’aller et venir. A
l’issue d’une condamnation pénale, la liberté d’aller et venir est forcément restreinte.
Il est ouvert à l’Etat d’encadrer l’exercice du droit. L’encadrement de ces droits et
libertés par l’état doit satisfaire 3 conditions :
1- Les règles de droit interne qui aménagent les libertés/droits garantis doivent être
légales.
2- Il faut que l’aménagement réponde à un intérêt légitime de l’Etat.
3- Il faut que cet aménagement des droits et libertés garanties dans la convention soient
nécessaire dans une société démocratique et proportionnées à l’objectif visé.

Dans ces conditions là, l’aménagement par l’état aux droits et libertés garanties, civiles et
politiques contenus dans la CESDH, sont possibles. Il faut cependant savoir 2 choses :
- L’interprétation extensive et adaptée de ces droits et libertés que fait la cour : en effet
lorsqu’elle est saisie d’une violation d’une disposition de la convention, la cour
européenne fait valoir une interprétation de la convention actuelle, dans des conditions
actuelles d’application. Cela a pour conséquence que les états parties sont soumis à
des obligations plus grandes que celles prévues par la convention elle-même. Sont
garantis par la CESDH, des droits et libertés dans leur approche classique, ainsi que
des droits et libertés dans leur conception moderne qui tient compte de l’évolution des
mœurs et de l’évolution de la société. Parmi ces droits, il y a par exemple la répression
pénale des relations homosexuelles entre adultes consentants. Cette répression a fait
l’objet a plusieurs reprises de condamnations (certains états ont été condamné comme
réprimant pénalement et indûment ces relations sexuelles). Elle a également réprimé
sur le même fondement, le refus d’un état de modifier l’état civil d’un transsexuel.
• La cour donne un aspect évolutif à ces droits. Elle leur donne un aspect plus conforme,
à ses yeux, à l’évolution des mœurs.
• Elle enrichit les libertés et droits protégés indépendamment de toute notion qu’elle
viendrait emprunter dans le droit interne des états. La cour européenne s’est mise à
dégager des obligations de ne pas faire, des obligations négatives à la charge des états.
Elle développe aussi des obligations de faire. Elle soumet les états à des obligations
d’agir. Ex : obligation de prendre des mesures de protection de la santé. Certains
commentateurs mettent en évidence que la CESDH contient des droits et des libertés
expressément garantis, plus auxquels s’ajouteraient des droits implicites et protégés
par la cour. Ex : La cour européenne des droits de l’homme a considéré, alors même
que ce droit ne figure pas dans le texte, que l’expulsion d’un étranger du territoire d’un
état parti peut violer l’article 8 de la CESDH (= article qui assure le respect de la vie
privée et familiale). Cela constituait une violation dans la mesure où cette personne
expulsée était intégrée à l’état et il y avait des attaches familiales.
Dans le même sens, la cour a jugé qu’une mesure d’expulsion ou d’extradition pouvait
constituer une atteinte à l’article 3 de la CESDH (interdiction de la torture et des traitements
inhumains et dégradants)  il y avait des raisons de croire que l’Etat vers lequel l’étranger
allait être expulsé pratiquait la torture.
La cour européenne a considéré que l’extradition d’un individu vers les Etats-Unis (mesure
prononcée par le gouvernement UK) pour qu’il soit jugé d’une infraction passible de la peine
de mort devait être considéré comme violant les dispositions de la convention. L’individu en
question extradé devait être placé dans un enfermement dans lequel il serait exposé au couloir
de la mort et qu’il risquait donc d’être exposé au syndrome du couloir de la mort que la cour a
considéré comme étant un traitement inhumain et dégradant. On a ici une interprétation des
droits et des libertés qui va dans le sens d’une interprétation de ce que doivent être les droits
et libertés au moment du traitement de l’affaire pendant devant la cour.

Le 25/02/10
Quels sont les droits et libertés de la CESDH qui sont garanties et dont on évoque les
violations les plus nombreuses ?
Les arrêts prononcés par la CEDH concernent donc la durée du jugement et le délai
raisonnable de jugement, et également le droit à un procès équitable et qui donnent lieu au
plus grand nombre d’arrêt.
Le droit à la liberté quel quelle soit et le droit à la sûreté. Il y a une moitié et la plus
importante des arrêts prononcés qui concernent la durée de la procédure et le procès équitable.

§1- Les bénéficiaires des droits et libertés garanties


Toute personne qui se trouve sous la juridiction d’un état partie à la CESDH, bénéficie des
droits et libertés garanties dans la convention. Cela signifie que sont bénéficiaires de ces
droits et libertés les nationaux comme les non - nationaux. La condition d’application de la
convention et la condition d’invocabilité de la convention est une condition territoriale. Il faut
être placé sur le territoire d’un état parti à la convention pour bénéficier des dispositions de la
CESDH. Tous les états partis doivent respecter la CESDH, quelque soit les organes qui
interviennent au nom de l’Etat. Toute personne sous la juridiction de l‘état signifie que tout
ressortissant d’un état qui ne serait pas parti à la CESDH, peut bénéficier des dispositions
d’application de cette convention, s’il est sur le territoire d’un état qui en est parti.

 Ce sont toutes personnes physiques ou morales placées sous la juridiction d’un état parti.

Section 2 – Le système de protection des droits prévu dans la CESDH et ses évolutions
C’est un système de contrôle juridictionnel des droits et libertés contenues dans la convention.
C’est un système de contrôle juridictionnel international supplétif, IE il n’intervient qu’une
fois toutes les voies de recours épuisées en droit interne. Ce n’est pas un système de contrôle
qui vient remplacer le juge interne, c’est pas un système qui vient compléter les défaillances
du juge interne, c’est un système de protection supplétif et qui n’intervient qu’une fois que le
juge interne se soit prononcé en premier et dernier ressort.
A l’origine le système mis en place par la CESDH est un système assez complexe qui
montrait bien la volonté qu’avaient les états, dans les années 50, de rédiger un texte spécial
mettant en évidence des droits et des libertés. Ce système montre une avancée (dans les
années 50) et des gardes fous. C’est le premier texte de droit international aussi précis qui
permettait de garantir l’existence de droits et libertés fondamentaux de l’homme, et de mettre
en place un mécanisme de protection juridictionnel.
Il y avait des gardes fous :
- Il permettait une saisine après l’intervention d’un filtre. Le système initial faisait
intervenir le comité des ministres qui est l’organe intergouvernemental du CE et une
commission qu’on appelait la commission des droits de l’homme qui filtrait les
requêtes. Les états étaient quasiment sur de ne pas être attrait devant la cour
européenne des droits de l’homme n’importe comment. Cela permettait de
sauvegarder la souveraineté des états.

- Il était possible pour un particulier de saisir la CEDH, mais pour cela, il fallait que
l’état parti à la convention ( à l’encontre duquel la personne privée voulait saisir la
CEDH pour violation de la CESDH) ait accepté ce que l’on appelle le recours
individuel. Il fait une déclaration d’acceptation des recours individuels devant la cour
pour violation de la convention.

Ce deuxième garde fou a longtemps servi à la France car il a fallu attendre la fin des années
1970, pour que la France signe la déclaration d’acceptation des recours individuels et abolisse
la peine de mort. Tout ça a été modifié par l’adoption d’un protocole modifiant le système,
protocole qui supprime le filtrage des requêtes individuelles, qui supprime donc l’intervention
du comité des ministres pour contrôler la recevabilité des requêtes et qui réorganise le
déroulement de la procédure devant la cour qui va de la saisine jusqu’à l’arrêt, qu’il
réorganise uniquement sur la formation de jugement. Il s’appuie donc sur la juridiction
internationale pour assurer le mécanisme de contrôle de la CESDH.

§1 – Composition et statut des juges à la CEDH


C’est donc la CEDH, cour unique depuis l’adoption du protocole 11 qui a modifié le système
de protection des droits. Le protocole 11 a été adopté par le CE, le 11 mai 1994 et il est entré
en vigueur le 1er novembre 1998. C’est lui qui instaure cette cour unique qui supprime tout
filtrage et qui modifie les conditions de procédure. Il y a 47 juges. Ils sont élus pour 6 ans
renouvelables et siègent à Strasbourg. Ils sont élus par l’assemblée parlementaire sur une liste
de 3 noms qui est préparée par chaque état. Ces juges sont désignés en raison de leur
compétence, de leur moralité. IE ils ne sont pas là ni des suites de pression politique ni pour
assurer une quelconque fonction les protégeant. Cette fonction suppose une totale
indépendance et donc il y a incompatibilité entre les fonctions qu’ils exercent
(juridictionnelles) et tout autre fonction. C’est la cour qui se prononce ensuite point par point
sur ce qui est ou non compatible.
La seule condition de révocation serait celle prise à la majorité des 2/3 par les autres juges et
pour des raisons graves (ex = manquement à l’obligation d’indépendance). Ils doivent cesser
d’exercer leur fonction à l’âge de 70 ans.
Dans chaque formation de jugement, doit siéger le juge national de l‘état qui fait l’objet de la
requête. Ce juge est censé connaître mieux que les autres l’organisation judiciaire et la
situation juridique de l’état dont il est le ressortissant pour pouvoir expliquer ce contexte aux
autres juges présents.

§2- La saison de la CEDH


Le contrôle qu’effectue la CEDH est un contrôle sur plainte. C’est un contrôle qui découle
d’une plainte. Qui peut se plaindre ? 2 catégories de requérants se voient ouvrir la saisine de
la CEDH :
A) L’état
C’est une disposition de la CESDH qui consiste à dire à chaque état qu’il lui revient la faculté
de saisir la CEDH d’une violation de la convention ou d’un de ses protocoles par un autre état
parti de la convention. C’est ce que l’on peut appeler un recours objectif, car celui qui est
présumé violateur de la convention européenne n’a pas à acquiescer. L’individu concerné qui
subit la violation, non plus. La victime de la violation n’a pas besoin d’être de la même
nationalité ou de la nationalité de l’état plaignant. L’état plaignant n’a pas d’intérêts à agir, à
faire valoir.
Il y a là, d’une certaine manière une conception, de la saisine par un état de la CEDH, un peu
utopique des relations internationales entre états. C’est une sorte de recours qui a pour objet
de faire prévaloir un ordre public européen. C’est la mise en place d’un tel recours étatique
qui permet de faire prévaloir l’ordre public européen = c’est ce que l’on qualifie d’utopique.
Dans les relations internationales, il est très rare (sf conflit armé ou guerre) qu’un état se
plaigne d’un autre en raison d’une violation par l’état suspect, pour la bonne raison qu’il
existe le recours individuel et pour la raison que l’équilibre des états et l’équilibre des
souverainetés est supérieur à cette notion d’ordre public européen.
8 affaires ont donné lieu à un arrêt depuis plus de 50 ans d’activité.

Il y a une raison pratique qui fait que le recours des état a été très peu utilisé, c’est que le plus
souvent le règlement des affaires se fait de manière diplomatique. Les états évitent de faire
intervenir un juge. Il peut y avoir que dans des cas extrêmes (ex : torture) que l’utilité du
recours aurait sa pleine signification.

B) L’individu
Il est ouvert à toute personne qui se prétend victime d’une violation, par un état parti de ses
droits et libertés garantis par la convention, peut saisir la CEDH. Toute personne individuelle
physique, morale, ONG etc…
A l’origine, lors de la création de la cour, le recours individuel nécessitait d’avoir été accepté
par l’état parti. Depuis l’entrée en vigueur du protocole 11, le simple fait pour un état de
devenir parti à la CESDH, emporte obligatoirement acceptation du système et donc du recours
individuel.
Cependant, toute personne physique, morale, privée, à condition que cette personne
requérante ait un intérêt à agir. Cela veut dire que la personne qui saisit la cour doit être
personnellement victime d’une violation de la CESDH. Il faut que le requérant mette en
évidence que ses droits ont été violés par une mesure de droit interne et qu’il est directement
lésé par la violation de ses droits garanties par la CESDH. Le recours est ouvert et entre le
moment où le recours est ouvert à l’individu et le moment où la cour traite de l’affaire, il peut
y avoir plusieurs évènements, comme la réparation par l’état de la violation, qui empêche
toute poursuite du recours devant la cour. Cela empêche le recours de prospérer. C’est bien
parce que le recours individuel est devenu automatique, que les membres de la cour et les
états en général, se sont retrouvés à une situation ingérable. Il a fallu trouvé une solution et les
états sont parvenus à la rédaction du protocole 14 qui tend à modifier le recours individuel
dans son parcours devant la CEDH, IE de sa recevabilité à l’arrêt.
Le nombre de recours individuels n’a fait qu’augmenter, de manière assez spectaculaire, car
depuis 1998, entre 1999 et 2009, il y a plus de recours individuels qu’il n’y en a eu entre 1958
et 1998. Ils n’ont fait que croître en nombre. En 2009, le nombre des requêtes individuelles
était de 57 100 requêtes.

§3- L’exercice de la fonction juridictionnelle par la cour européenne des droits de l’homme.
Les formations de la cour :

Le comité :
La cour aujourd’hui, est formée de 3 juges qui sont chargés d’examiner la requête. Cette
formation de 3 juges est la procédure de droit commun. C’est ce que l’on appelle le comité. Si
ce comité ne parvient pas au règlement de l’affaire, à l’examen de sa recevabilité, et si la
requête est déclarée recevable, le comité envoie l’affaire en chambre composée de 7 juges.
 C’est une phase qui met fin à 90 % des requêtes.
Dans l’hypothèse où il y a absence d’accord entre les 3 juges sur la question de recevabilité,
c’est la chambre de 7 juges qui tranchera.

La chambre des 7 juges et la grande chambre


La chambre des 7 juges se prononce une 2e fois sur la recevabilité, sur le fonds de l’affaire et
va en fait prononcer l’arrêt. La cour est aussi divisée en une autre formation qu’on appelle la
grande chambre. La grande chambre est composée de 17 juges dont le président de la cour, les
présidents de chambre et le juge de l’état parti au litige. Que ce soit dans le comité, dans la
chambre de 7 juges ou dans la grande chambre, il y a toujours le juge de l’état parti qui siège.
La grand chambre se prononce sur les questions importantes graves d’interprétation de la
convention ou des protocoles. Elle a le rôle de se prononcer sur le contenu du texte, mais sur
une interprétation qui pourrait donner des problèmes de JP ultérieur. Cette grande chambre
permet que s’exerce une sorte de procédure d’appel, car en effet dans les 3 mois qui suivent
l’arrêt d’une chambre, toute partie à l’affaire, peut saisir la grande chambre. La grande
chambre va filtrer la requête puis prononcera un 2e arrêt.

L’assemblée Plénière
Elle n’a pas de fonction contentieuse. Elle a principalement des fonctions administratives car
elle consiste en la réunion des 47 juges des 47 états membres. C’est l’Assemblée Plénière qui
adopte le règlement de la cour, c’est elle qui élit le président de la cour et qui élit les
présidents de chambre, le vice président de la cour, le greffier (attributions administratives).
Le président actuel est Jean Paul Costa (un français).

 La CEDH ne fonctionne plus et déjà en novembre 2000 lorsque a été organisé le 50e
anniversaire de la signature de la CESDH, les états se sont prononcés sur la nécessité
impérieuse de trouver des solutions pour que le mécanisme fonctionne car on était arrivé à
une sorte d’entonnoir. A partir des années 2000, la réflexion s’est développée au sein des
institutions. Cette solution s’est traduite dans le protocole 14 qui vient d’être ratifié le 18
février 2010 par le dernier état qui empêchait son entrée en vigueur : la Russie. Tous les états
qui attendaient depuis la signature du protocole 14, près de 3 ans, que le Parlement Russe
signe le protocole afin de la ratifier = le 1er juin le protocole 14 va entrer en vigueur et va
permettre à la cour européenne de continuer a exercer.

Le protocole 14 :
- Est renforcé une capacité de filtrage des requêtes présentées devant la cour et surtout
une capacité de filtrage lorsqu’on constate qu’il y a un grand nombre de requêtes qui
sont totalement dénuées de fondements. Cette capacité est la rapidité du filtrage.

- A été mis en place un juge unique qui aura la compétence pour déclarer les requêtes
individuelles irrecevables ou pour la rayer du rôle (on n’inscrit même pas la requête).

- Il pourra se prononcer expressément sur la recevabilité de la requête.

Ce mécanisme est un mécanisme qui préserve le caractère juridictionnel de la décision de


recevabilité. C’est un mécanisme qui va préserver le caractère d’acte juridictionnel pris par le
juge unique lorsqu’il examine la recevabilité de la requête. Ça, c’est lui donner un poids
fondamental.

09.03.10.

Les auxiliaires de justices n’auront pas la qualité de juge mais aideront le juge unique à rendre
sa décision, donc à examiner l’affaire au fond. Il s’agit de favoriser le tri de telle manière que
la décision de recevabilité acquière un caractère juridictionnel

2ème apport du protocole 14 :


Il met en évidence une nouvelle condition de recevabilité puisqu’il donne au juge
unique un moyen supplémentaire pour lui permettre de déclarer irrecevables certaines affaires
qui jusqu’à aujourd’hui passent ce filtre. En effet, le juge unique a le pouvoir de déclarer
irrecevables (dans le protocole 14) des requêtes pour des préjudices peu importants. Mais
qu’est-ce qu’un préjudice peu important ? la Russie se sentait visée par ce protocole 14, c’est
pourquoi elle a été l’un des derniers pays à ratifier. Il y a donc une gradation entre les
préjudice, selon l’intensité de la violation des droits de l’homme, ce qui permet de distinguer
entre les préjudices donnant lieu à saisine et les autres. On a créé ce mécanisme pour pallier
aux engorgements des cours. Toutefois, cette procédure suppose que le juge unique veille à ce
que l’affaire qui lui est soumise ait été dûment examinée par un juge interne. Toutefois, la
requête individuelle reste toujours ouverte. Toutes les affaires portées devant la CEDH
peuvent potentiellement faire l’objet d’un examen au fond, même les plus banales, dès lors
qu’elles soulèvent des questions sérieuses d’application de la convention. Le préjudice fait à
la personne peut être peu important mais le fait que le respect de la convention ne soit pas
assuré est une autre question.
Avant, c’était le comité des trois juges qui se prononçait sur le fond des affaires de la
CEDH. Le protocole 14 laisse sa compétence au comité pour juger des affaires répétitives
(affaires ayant déjà fait l’objet d’une jurisprudence bien établie). Il servira donc, dans le cadre
d’une procédure, à examiner la recevabilité de la requête et à trancher au fond (travail du 1 er
juge et juge du fond).

Trois autres modifications légères :


- Développement progressif d’une procédure de médiation (ou de conciliation) qui
devra être favorisée. C’est donc un mode alternatif de règlement de l’affaire qui
permet un règlement amiable de l’affaire. Jusqu’au protocole 14, ce règlement existait
déjà mais selon des modalités différentes : la cour était d’abord saisie de l’affaire, puis
il y avait un examen de recevabilité ; puis une fois l’affaire déclarée recevable, la cour
se mettait à la disposition des parties pour tenter de régler amiablement le différend.
Dès l’entrée en vigueur du protocole, la cour sera à la disposition des parties à tout
moment, et pourra demander que cesse l’examen juridictionnel. La manière d’être
dédommagé dans ce cas est pécuniaire.
- Les juges voient leur mandat être fixé à 9 ans non renouvelables. L’idée qui prévalait
avant, était d’assurer une pérennité des personnalités exerçant les fonctions de juges à
la CEDH. Désormais, les Etats veulent faire « tourner » les juges pour assurer un
renouvellement vers une plus grande ouverture.
- Le comité des ministres, qui s’occupe de l’exécution des arrêts de la CEDH, est chargé
par le protocole 14 de demander à la CEDH une interprétation de l’arrêt qu’elle a
prononcé, afin d’avoir une meilleur exécution des arrêts (en évitant toute obscurité).
Le protocole 14 entrera en vigueur prochaine le 1er juin 2010.

Les Etats réunis à la conférence d’Interlaken ont rendu une déclaration du 19 février
2010 sur l’avenir de la CEDH.
- les états demandent à la CEDH d’utiliser pleinement tous les éléments qui lui sont
offerts afin de pallier à un engorgement de son rôle
- les états soulignent qu’il est nécessaire de filtrer efficacement les requêtes et veulent
imposer une obligation d’informer les requérants potentiels de manière objective et
complète, de la procédure devant la CEDH et des critères de recevabilité de la requête.
- contre les requêtes répétitives, les états veulent favoriser les règlements à l’amiable, et
créer des arrêts pilotes, arrêts types adaptés à des situations clés habituelles
- pour garantir l’impartialité des juges, les états se soumettent à l’obligation d’assurer
une transparence dan les procédures de sélection, pour les personne accédant à la
fonction de juge de la CEDH
- « il est urgent que le comité des ministres développe de nouveaux moyens pour
surveiller l’exécution des arrêts de la CEDH ».
 les états se sont fixés jusqu’à 2015 avant que le Conseil des
Ministres d’une part, la CEDH de l’autre, ne fassent le point sur
l’usage de ces nouvelles procédures

Conclusion : la jurisprudence de la CEDH emporte-t-elle des conséquences en droit interne ?


Toutes le branches du droit sont concernés par les décisions de la jurisprudence.
- pénal en France : beaucoup de modifications liées aux décisions de la CEDH : cf.
arrêt Kruslin et Huvig c. France, 4 avril 1990 dans lequel la France est condamnée
pour sa pratique des écoutes téléphoniques. Cela a amené à prendre la loi du 10 juillet
1991, qui encadre cette pratique. Gardes à vue, torture etc. ont aussi été touchés.
- civil : le droit des transsexuels
- droit public : qualité des magistrats au sein des juridiction administrative. L’arrêt
Medvedev de 2009 refuse la qualité de magistrat à un procureur de la République.

PARTIE II. L’UNION EUROPEENNE,


ORGANISATION EUROPÉENNE D’INTEGRATION

L’UE s’appuie sur un système juridictionnel unique et produit un droit spécifique. On


a là l’exemple même d’une OI dont on ne trouve pas d’équivalent sur la scène international.
Elle remonte au traité de Paris du 18 avril 1951 qui fonde la CECA. Fondée par six états, cette
communauté a déjà un caractère spécifique : elle est l’ancêtre de l’actuelle UE. C’est déjà une
communauté, et une réalité juridique, en tant que personne morale de DIP mais d’un genre
nouveau, puisque les états lui transfèrent des compétences qu’ils n’exercent plus eux mêmes.
C’est par le biais d’institutions communes que ces compétences vont être exercées. En
conséquence, lorsque ces institutions agissent à la place des états, elles créent du droit. Cette
production normative va alors s’imposer aux états et à leur ressortissant.

TITRE 1 : LA LENTE CRÉATION DE L’UE

Avant même que se construise la CECA, l’idée d’Europe existait avec des contours
assez précis. Elle se dessine entre les deux guerres dans l’esprit des acteurs de la SDN. La
fédération sera toujours une pierre d’achoppement pour ceux qui veulent une Europe unie.

Chapitre 1 : Les étapes clés de la construction européenne 1981-1992

I/ Les Communautés européennes


§1. La CECA

CECA : communauté sectorielle crée en 1951, autour de la production de charbon et d’action.


Les états se dessaisissent d’un des éléments servant à une économlie de guerre again de
garantir la paix. Le traité de Paris a été conclu pour 50 ans entre l’Allemagne, la France, la
Hollande, la Belgique et le Luxembourg.
- fixe le siège de la CECA au Luxembourg
- désigne Jean Monnet comme président de l’institution supranationale : la Haute
Autorité à laquelle les états se soumettent
- crée un organe intergouvernemental : le conseil spécial des ministres
- crée une assemblée parlementaire
- crée une cour de justice
Ces quatre institutions doivent servir à faire fonctionner un secteur communautarisé, mais
cela échoue en 1954.

§2. La CEE et la CEEA

Le projet d’union des états ayant échoué autour de la question de la défense en 1954.
Très vite, Jean Monnet incite à la création de deux autres communautés qui seront créées par
deux traités de Rome du 25 mars 1957 : création de la CEE et d’Euratum (CEEA,
communauté européenne pour l’énergie atomique). Les 6 états mettent à nouveau en commun
leur compétence. Avec la CEE, les états mettent ici en commun leur compétence pour créer
une sorte de zone de libre échange, ce qu’on appellera ensuite un marché commun (futur
Grand Marché intérieur). Avec la CEEA, les états transfèrent leur compétence en matière
d’énergie atomique à une organisation européenne qui est leur émanation.

Ces deux communautés sont des sortes de copies de la CECA, mais des copies moins
parfaites. Par les traités de Rome, c’est une liste limitative d’attribution des Etats dans le
domaine économique qui est faite. En outre, lorsque les états transfèrent leur compétence à
ces deux communautés, le système est un peu bancal : le système de transfert de compétence
se fait principalement au profit de l’organe intergouvernemental qui les représente.

La CEE et la CEEA sont organisés de la même façon :


- institution supranationale : le comité
- organe intergouvernemental : le Conseil des ministres
- assemblée
- cour de justice
Pour ces deux communautés, le transfert de compétence ne se fait pas à l’institution
supranationale mais à l’organe intergouvernemental.

11.03.10
La CECA était le projet le plus aboutit d’organisation d’intégration. Elles ont fait l’objet
d’une évolution des mentalités (CECA, EURATOM ou CEEA, CEE) :

1er changement : il résulte du traité de fusion du 8 avril 1965. Pour plus de rationalité, il a été
décidé par les états membres que les organes distincts seraient fusionnés : plus qu’un organe
intergouvernemental pour les 3 communautés, un organe supranational pour les 3, une seule
assemblée et une seule cour de justice des communautés européennes. Les avancées se sont
diluées dans le système général qu’a été crée par la fusion des exécutifs.

Il y avait une idée derrière la tête des états membres lors de la signature du traité de fusion de
1965. L’idée était qu’à court terme, ces communautés fonctionnent grâce à un budget unique,
sous entendu un budget distinct et différent de celui des états. jusqu’à quelques années plus
tard, dans les années 1970, les communautés fonctionnent au moyen de contributions
financières émanant des états. elles n’ont donc pas un budget qui leur est propre, dont elles
ont la maîtrise.

Le compromis de Luxembourg du 29 Janvier 1966 : il y a 3 communautés qui fonctionnent au


moyen d’une seule commission et d’un seul conseil des ministres et dont c’est le conseil des
ministres qui prend des actes normatifs, qui édicte des règles de droit à la place des états dans
les domaines de compétence que les états ont transféré aux communautés. Le conseil agit par
la voie d’actes créateurs de droits. Les états ont abandonné une partie de leur compétence et
laissent faire le conseil à leur place. C’est une certaine manière pour les états de récupérer leur
compétence et de les exercées différemment par le biais du conseil. Ce compromis va venir
régler un litige qui oppose en 1965, la France et les autres états membres (Allemagne, Italie,
Benelux) car la France va s’opposer à l’évolution prévue de fonctionnement des
communautés européennes. Il était prévu qu’au début de l’année 1966, les communautés
européennes et plus particulièrement la CEE, tous les états réunis au seins du conseil des
ministres décideraient non plus unanimement mais à la majorité (selon un certain mode
majoritaire : la majorité qualifiée). La France s’oppose au système de décision prise à la
majorité. La France décide de pratiquer la politique de la chaise vide et cesse de siéger au
conseil des ministres des communautés européennes et donc stop le fonctionnement normal
du conseil. Elle l’empêche de fonctionner en disant qu’on ne peut lui imposer des décisions
majoritaires. Le Général de Gaulle est très ferme à l’époque. Cette crise ne se résous que par
la signature du compromis de Luxembourg qui va régler la vie des communautés européennes
de 1966 à 1987. Pendant 20 ans, les communautés européennes vont vivre dans le respect
d’un texte qui est en fait la conséquence de la position souverainiste française. Le texte du
compromis de Luxembourg dit qu’au sein du conseil des ministres des communautés
européennes, les actes à portée normative seront adoptés par les ministres à l’unanimité
chaque fois qu’un intérêt vital d’un état sera mis en évidence par celui-ci. Unanimité va
devenir le mode d’adoption des actes normatifs pris par les communautés européennes
pendant 20 ans. C’est là un grand frein que la France a mis au processus d’intégration des
états membres au seins des organisations européennes.

La création informelle en 1974, d’un organe de plus qui vient accompagner les 4 autres
(commission, conseil des ministres, assemblée etc…). il s’appelle le Conseil Européen
composé des chefs d’états et gouvernements. Il s’appelait sommet avant 1974. Il devient
biannuel.

Juin 1979 : 1er élection au suffrage universel direct des membres du Parlement européen. Il
n’était jusqu’alors pas une institution démocratique, il n’avait pas de compétence législative et
il faut montrer cette élection comme l’étape naturelle que les états ont choisi de suivre qui
était de reconnaître que cette assemblée parlementaire doit avoir tout autant les compétences
que le nom de l’assemblée.

Section 2- L’acte unique européen : étape de transition.


Il fait émerger toutes les revendication des états, toutes les insatisfactions des états et toutes
les incohérences du système. C'est un traité de révision des traités de Paris et de Rome, qui
fait le point dans une perspective positive. On est en 1985 (12 états) et le projet qui anime les
états est l'achèvement de ce que Jack Delors (président de la commission à l'époque) appelait
alors le marché unique. L'achèvement de ce marché devait se faire avant le 31 décembre
1992. Dans cet objectif, il fallait que se réalise concrètement une tache rude pour les états et
pour les communautés: il fallait que se réalise l'harmonisation de leurs législations. Lorsque
Delors se focalise sur la réalisation du marché unique, en fait il pointe la nécessité de
l'harmonisation des législations.
Or pour harmoniser les législations, les états s'aperçoivent qu'il faut réviser le système
institutionnel et qu'il faut repenser les communautés européennes en terme de compétence.
Cela se traduit par une révision des traités. Cet acte unique donne une définition du marché
intérieur : c'est un espace sans frontières d'intérieur, dans lequel la libre circulation est le
principe. La libre circulation a 4 éléments:
- Libre circulation des marchandises
- Libre circulation des services
- Libre circulation des capitaux
- Libre circulation des personnes.
 C'est la mise en évidence d'un projet nouveau.

L'acte unique met en évidence, que pour harmoniser les législations, il faut que les institutions
prennent des actes normatifs rapidement, efficacement, et au moyen de normes souples.

- Au moyen de normes souples:


l'acte unique dit que l'harmonisation se fera par le biais de directives communautaires. Il va
falloir que les institutions des communautés européennes édictent ces directives (par le
conseil des ministres) de manière efficace.

Les communautés européennes abrogent le compromis du Luxembourg pour privilégier le


recours au vote à la majorité qualifiée au sein du conseil des ministres. C'est l'organe
intergouvernemental et l'organe décisionnel qui adopteront tous les actes à la majorité
qualifiée. Par l'acte unique les états procèdent à un transfert supplémentaire de compétences
vers les communautés.
Ex: le développement économique, la recherche, l'environnement, la formation
professionnelle. Ce sont des domaines dans lesquels les états membres transfèrent leur
compétence. Mais l'acte unique met en évidence un certain nombre d'incohérences du système
et au nombre de ces incohérences et de ces insatisfactions qui vont persister, il y a celles du
parlement. En 1986, il n'est encore pas associé réellement au processus de décision et
d'adoption des actes normatifs. Autre incohérence, il y a une volonté d'accroître entre les états,
une coopération politique entre eux et donc il y a là l'insatisfaction des états qui souhaitent se
voir développer une europe politique car en 1986 il n'y a qu'une europe économique.

 L'acte unique fait émerger les mécontentements et les revendications.

Section 3- Des communautés européennes à la communauté européenne.


§1- Le traité de Maastricht, 7 février 1992.

Il crée 2 choses :
- Il crée la communauté européenne et l'Union. C'est le point phare. Tout peut s'articuler
historiquement entre avant Maastricht et après Maastricht.
Ce traité intervient dans un contexte de bouleversement démographique potentiel de l' Europe.
Ce bouleversement est la conséquence de l'intégration potentielle des pays d'Europe centrale
et orientale qui sont candidats à l'entrée dans la communauté européenne.

Faut-il accentuer l'intégration des états déjà membres? Doit-on en intégrer de nouveaux? Et
doit intégrer plus ce qui s'y trouvent déjà?
C'est intégrer mieux les états membres qui est la voie choisie par les états en présence. Cela
veut dire que lorsqu'en 1990 débute à Rome 2 conférences intergouvernementales, entre les
états membres des communautés, elles sont l'une sur l'Union économique et monétaire et
l'autre sur l'Union politique. Il vont ramer pendant 2 ans.

 Tout cela va se traduire par la signature du traité de Maastricht le 7 février 1992. Ce traité
n'entre en vigueur que le 1er novembre 1993.

Des avancées notables sont réalisées par le traité de Maastricht, d'abord dans le domaine de
l'Europe politique. En effet, ce traité reconnait d'abord qu'il existe une citoyenneté
européenne. Elle crée cette citoyenneté européenne avec toutes les conséquences que cela
emporte. Cette liberté de circulation des personnes permet, dans l'espace économique, de
s'installer, de se déplacer etc... cette citoyenneté européenne accompagne la création de
l'Union Européenne. En 1992, l'UE est un regroupement d'états dans un but commun. Cette
union européenne est une abstraction, une idée, un objectif...rien d'autre. Il se regroupe sous
une appelation commune qui n'a pas de réalité juridique intrasèque. L'UE, qui est un
groupement d'états, ne peut exister concrètement que grâce aux 3 pilliers :
- La pillier communautaire : c'est ce qui va s'appeler la communauté européenne à partir
du traité de Maastricht. C'est les communautés qui vont prendre l'appélation de
communauté, organisation internationale et qui fonctionne grâce à la commission, le
conseil des ministres, le parlement européen et la cour de justice.
- Ce sont des domaines distincts dans lesquels les états coopèrent à égalité : le pillier de
la politique étrangère et de la sécurité commune (la PESC).
- Le pillier de la justice et des affaires intérieures.
 Le grand objectif commun qui réunit les états : c'est l'Union.

Cette union politique s'appuie sur des principes et des idéaux communs aux états. Cette union
est fondée sur des principes de liberté, de démocratie du respect des droits de l'homme et des
libertés fondamentales. Autant de principes dits communs aux états qui constituent l'Union et
qui se regroupent dans l'Union. Autant de principes communs qui doivent aussi être ceux de
tous candidats à l'entrée dans l'Union.
Ce traité sur l'union a des conséquences sur les anciennes communautés européennes, sur le
fonctionnement de l'organisation internationale qui va s'appeler communauté européenne. en
effet la première des conséquences est la communautarisation des matières qui jusqu'alors
étaient encore de la compétence des états et qui vont devenir de la compétence de la
communauté. Ex: les politiques de l'emploi, la politique sociale...

Dans la perspective de l'union économique et monétaire, est crée une banque centrale
européenne et l'on est en pleine préparation de la monnaie commune (L'Euro). Tout ça est en
germe dans Maastricht.
 Cette communauté européenne a plus de compétences (transférées par les états), des
compétences qu'il va falloir qu'elle exerce mieux. Le conseil des ministres va adopter le
principe du vote des actes communautaires à la majorité qualifiée avec encore plus de rigueur.
Il va y avoir une réaffirmation du vote à la majorité qualifiée au sein du conseil. Vont se
développer, déjà avec Maastricht, une coopération policière et judiciaire en matière pénale
(ex: Europol), en matière douanière et puis avec Maastricht sont intégrés les compétences
nouvelles au profit de la communauté européenne, telle que la délivrance des visas, des titres
de séjour.
On est vers la création d'un grand ensemble qui n'a pour le moment pas de réalité juridique.
L'union n'est pas une organisation mais la communauté en est une.

En quoi ce traité est-il l'axe majeur qui est une sorte d'étape sans retour?
C'est une étape sans retour car on est vraiment passé à l'étape de l'europe politique, pas
seulement à cause de la citoyenneté mais aussi parce que rentre dans la construction de
l'europe politique, l'association de plus en plus étroite du parlement européen à la création des
actes communautaires et donc on a une europe qui associe les citoyens, qui se veut plus
démocratique et cela se faisant dans le respect de principes démocratiques.
On a la préfiguration de ce qui va arriver en 2002, IE de l'abandon de nos monnaies. Il n'y a
pas encore d'ensemble juridique politique, mais il y a une chose que les états vont abandonner
en 2002, c'est un des attributs de leur souveraineté = abandon de la compétence de battre
monnaie. Battre monnaie va devenir la compétence de leur ensemble, de la communauté
européenne.
 Point de fracture.

Le 16.03.10

§2- Le traité d'Amsterdam du 2 octobre 1997:


L'idée avec le traité d'Amsterdam était de réformer les institutions communautaires dans
l'objectif du futur élargissement de l'Europe. L'idée était donc de faire par ce traité, de
préparer l'entrée des futurs candidats. C'est un traité de révision qui essaie d'accentuer d'abord
les bases démocratiques de l'union en prévoyant une procédure de contrôle des violations des
principes démocratiques fondant l'union.

Qu'est ce qu'apporte en plus le traité d'Amsterdam?


Le parlement européen est associé un peu plus étroitement à l'exercice du pouvoir normatif de
la communauté européenne par le biais d'une procédure d'adoption des actes communautaires
qu'on appelle la procédure de co-décision (= aujourd'hui procédure normale).
Il faut multiplier le nombre des matières qui au sein du conseil des ministres nécessite un vote
majoritaire.
Ce traité n'est qu'une étape de plus d'accentuation vers une union étroite entre les membres
démocratiques et normative.

§3- Le traité de Nice du 26 février 2001:


Il essaie de colmater les brèches du fait de l'intégration prochaine de 12 nouveaux états dans
le système commun.
Il est complété, accompagné d'une déclaration des états contenant ce que l'on appelle la charte
des droits fondamentaux de l'UE et ce traité de Nice se veut une ouverture nouvelle vers
l'avenir. Les Etats membres sont confrontés à une réalité: en 2004 l'UE sera composée de 25
membres et donc lorsqu'en 2001 les états signent le traité, ils signent en fait un traité qui doit
tenir compte très précisément de l'entrée de chaque nouveau candidat. Matériellement il faut
que les dispositions d'un traité soient claires. C'est un traité prévisionnel mais c'est aussi un
traité qui laisse sur sa fin car il renvoie dans sa mise en oeuvre à chaque traité d'adhésion des
futurs candidats. Il est porteur d'avenir mais il est aussi limité dans sa portée. Il es très
inférieur aux attentes dont il était porteur: il dépend des traités d'adhésion ultérieurs des futurs
états candidats. Cela veut dire que dans le traité de Nice on a la une réforme prévisionnelle
des institutions qui font, qu'institution par institution, sont évoqués les changements qui seront
ultérieurement mis en place. Ex: pour le parlement européen, le traité de Nice fixe le nombre
maximum de députés qui devront et pourront siéger lorsque tous les états auront adhérer.

Pour la commission, même processus. Les rédacteurs du traité ont été confronté à la question
de savoir s'il fallait, au sein de la commission qui représente l'Union, qu'il y est un
représentant par état.
Le traité ne répond pas vraiment aux attentes car il est le fruit d'un certain nombre d'arbitrages
entre des positions différentes, entre des états d'un côté qui veulent rationaliser le
fonctionnement de la communauté européenne, et faire ceci au détriment de la souveraineté
des états, et puis de l'autre côté les attentes des autres états qui ne se rendent pas bien compte
des inerties que vont créer l'entrée des 13 nouveaux états dans la communauté (12 seulement
sont rentrés). C'est un traité de compromis qui laisse sur sa fin, mais c'est un traité nécessaire
qui marque une étape de transition, qui est prévisionnel et programatique.

§4- Le traité établissant une constitution pour l'Europe


La concrétisation que l'on pensait évidente, vient du projet de constitution, qui s'appelle
exactement le traité établissant une constitution pour l'Europe. Ce traité porte une ambiguîté.
Il a été adopté le 18 juin 2004 par les chefs d'états et le gouvernement de l'UE. Ce traité a pour
première ambiguîté son nom. Il a été présenté comme le texte référence constitutionnelle de
quelque choses qu'on osait pas appeler états.
(...)
Pour que ce traité devienne l'acte portant constitution pour l'Europe entré en vigueur, il aurait
fallu que les 27 états signent le traité et votent pour lui. Ce qui n'est pas le cas car France et
Pays-Bas ont voté contre. Cependant 4 apports de ce projet sont à noter:
- La première conséquence positive du traité mais au sens matériellement positive était
qu'il était un traité unique rassemblant et complétant les différents textes, différentes
conventions des états vu jusque là. De 1951 à 2004, il faisait un seul et même texte et
on avait donc la un instrument juridique facile à manier pour tous.

- 2e apport: la simplication de la structure institutionnelle. Les 3 pilliers, dans le traité


portant constitution pour l'europe, disparaissent. Il y a des politiques communautaires
mises en commun et exercées en commun, dont certaines nécessitent des prises de
décision selon des processus différents. Cela veut dire que dans le traité portant
constitution pour l'Europe, il était prévu que les décisions soient prises par consensus
et donc à l'unanimité, dans le respect des souverainetés. Il n'était pas question de
communautariser ces domaines mais de simplement mettre en oeuvre des politiques de
coopération dans un ensemble cohérent et unique.

- 3e apport: il était prévu que les états puissent organiser entre eux des coopérations
renforcées. C'est ce qui faisait se développer ce que l'on pouvait appeler l'Europe à
plusieurs vitesses notammenent en matière de justice et de police. Il était prévu que se
développent des partenariats.

- 4e apport: l'UE devenait, dans ce projet de traité portant constitution pour l'europe, une
organisation internationale à part entière et on voyait la disparaitre la communauté
européenne et cette communauté européenne transférait ses institutions (parlement,
conseil des ministres, commission, conseil de justice) à cette nouvelle organisation
européenne.

Section 4- Le traité de Lisbonnes


 L'idée était vraiment d'encadrer l'Europe a 27 membres et de lui donner les moyens d'agir.
C'est que ce projet de traité a fait vivre à l'europe communautaire une crise institutionnelle
majeure. Ce qui a permis la sortie de crise, c'est la décision des chefs d'états de reprendre des
éléments du traité et d'en laisser d'autres. Donc en fait le traité de Lisbonnes (entrée en
vigueur = 1er décembre 2009) est un traité de plus. Il ne remplace pas les précédents, il vient
se superposer aux précédents. Il a vocation à les modifiés pour tenir compte des
transformations de l'UE telle qu'elle est au moment de son adoption et de son entrée en
vigueur. Ce traité de Lisbonnes a été signé le 13 décembre 2007 par les chefs d'états et de
gouvernement. Il emporte des modifications institutionnelles assez importante:
- D'abord, il relève une idée mise en évidence dans le projet de constitution: l'idée de
représentation de l'organisation européenne. il prévoit que soit élu un président du
conseil européen. Il y a l'idée de représentation physique.

- L'UE devient une organisation internationale.

- Si l'UE disparaît et l'union telle qu'elle était et qu'elle devient une OI, disparaissent les
3 pilliers. L'UE s'organise autour des institutions de la communauté européenne,
l'union exerce les compétences qui étaient celles de la communauté européenne et
dans le cadre de l'union, sont exercées entre les états une coopération dans les
domaines de la justice civile / pénale et dans le domaine de la politique étrangère.

- Le parlement européen exerce le pouvoir législatif et devient l'organe détenteur de ce


pouvoir pleinement et donc permet que cette UE est un fondement démocratique, est
une assise démocratique.

Chapitre 2 – La spécificité de l'organisation internationale, Union Européenne

Cette organisation internationale a une spécificité liée au traité. Elle porte exclusivement sur
l'étendue de sa compétence. Mais elle est toute nouvelle. C'est une OI régionale.

Section 1: Une organisation internationale ouverte.


On ne peut pas évoquer l'Ue telle qu'elle existe aujourd'hui sans rappeler qu'elle est le fruit de
cette lente évolution de 6 états aux 27 états actuels.

§1- Les conditions d'adhésion à l'UE


Ces conditions d'adhésion sont en fait de 2 natures:
- Ce sont des conditions géographiques: elles sont normales. Peut adhérer à l'UE tout
état européen. C'est ce qui pose le problème de la candidateure de la Turquie qui a
obtenu la qualité juridique de candidat à l'adhésion. Le processus d'intégration est en
marche mais n'est pas forcément suivie d'une adhésion obligatoire. On est encore dans
le processus de discussion. Se pose alors la question de l'appartenance de la Turquie
au continent européen ou pas car la majorité de l'état Turc se trouve en Asie. Il y a eu
des tas de candidatures qui nécessitaient un refus pur et simple comme la candidature
du Maroc qui avait formulé auprès des communautés européennes.

- Des conditions politiques, économiques et juridiques : il faut que l'état candidat


remplisse des exigences politiques et juridiques, i.e. soit une démocratie pluraliste
respectueuse des drotis de l'homme et des libertés fondamentales et donc aussi
respectueuses de ce que le traité de Maastricht met en évidence comme étant les
fondements de l'union: la démocratie, les droits de l'homme etc.... Il faut également un
critère économique: il faut que l'état candidat fonctionne comme une économie de
marché. Il faut qu'il est la possibilité de faire face à la pression concurrentielle et aux
forces du marché telle qu'elle s'exerce, telle qu'elle s'est développée au sein de l'union.
Il faut que l'état est un état de développement économique suffisant pour subsister.
Une des conséquences de l'intégration d'un nouveau candidat est que le nouvel état va
devoir assumer des obligations, notamment économiques, va avoir à respecter ce que
l'on appelle l'acquis communautaire. Il va devoir répondre très précisément à des
standards économiques préexistant.

Ces critères ont été mis en évidence en 1993, juste après l'adoption et l'entrée en vigueur du
traité de Maastricht, et ils ont été mis en évidence dans la perspective de l'élargissement de
l'union aux PECO au moment où lors d'un conseil européen de 1993, a été décidé du futur
élargissement auxc PECO. Ces critères ont été mis en évidence parallèlement à la décisions
qu'a été prise d'adopter les nouveaux pays d'Europe Centrale et d'Orient.

§2- Quelle est la procédure d'adhésion?


Cette procédure qui est définie dans le traité de Maastricht suppose que l'état candidat formule
une demande d'adhésion et cette demande s'adresse au conseil des ministres. i.e. à l'organe
intergouvernemental de l'union. C'est ce conseil des ministres qui va prendre la décision
d'ouvrir des négociations pour permettre l'entrée du candidat dans l'union. Cette décision est
prise à l'unanimité de ses membres après avoir obtenu l'avis conforme du parlement européen
qui est associé à la décision et donc très clairement, l'intervention du parlement européen est
décisive. Le parlement européen peut, dès la demande d'adhésion, bloquer le processus et
éviter le début des négociations. Il a un poinds très important dans la décision ultérieure et cet
avis conforme nécessite un vote à la majorité absolue des membres du parlement.
L'état candidat voit démarer les négociations après avis favorable du parlement, et la les
conditions d'adhésion vont être mises en évidence entre l'état demandeur et l'union: vont être
point par point évoqués les nécessités auxquelles l'état doit répondre, les adaptations qu'il doit
faire de son système pour pouvoir adhérer.
Finalement supposons que cette étape soit satisfaite, que toutes les conditions d'adhésion sont
réunies. Est donc rédigé un traité d'adhésion qui est ensuite signé par les protagonistes: l'état
candidat, chaque état membre et il doit être ensuite ratifié par l'état candidat et dans chaque
état membre.

 C'est une relation bilatérale entre l'état candidat et chaque état membre. On a donc une
phase communautaire qui est celle des négociations et une phase inter-étatique de ratification
des traités dans chaque état. Ce traité d'adhésion a la même valeur que les autres traités. IE le
traité d'adhésion peut modifier ces traités, notamment modifier le nombre des membres des
institutions qui sont de fait modifiées par l'ajout d'un nouveau membre. Ce traité d'adhésion
peut faire l'objet d'une interprétation par la cour de justice. La cour de justice est la seule à
pouvoir interpréter les traités en générale et en particulier le traité d'adhésion.
18.03.10

§3- Les différentes adhésions et le processus d'élargissement depuis 1957


Ce processus d'élargissement a fait l'objet d'étapes qui en fait ont permis de regrouper et de
faire entrer par groupes les états candidats au sein de l'UE et qui ont permis d'adapter les
institutions européennes aux différents candidats qui désiraient accéder.
La première étape c'est celle qui a lieu le 1er janvier 1973 et qui marque l'entrée significative
de 3 états: La Grande Bretagne, l'Irlande et le Danemark. Cette entrée permet l'entrée de la
Grande Bretagne dans les communautés. Devait accompagné ces 3 états, la Norvège et c'est
en raison du refus par référendum populaire de l'entrée dans les communautés que la Norvège
reste hors des contextes communautaires. L'Angleterre avait été une question ambiguë de
1951 à 1973.
La Grande Bretagne avait préféré faire prévaloir son appartenance à une autre organisation
qui lui était plus favorable: l'association européenne de libre échange (AELE). Les pays de
l'AELE sont des pays en relation commerciale avec la Grande Bretagne, souvent des pays
d'Europe du nord et cette volonté a prévalu à l'époque. Cette volonté de rester associé à
l'AELE et de ne pas participer à la communauté européenne représentait la volonté de la GB
de ne pas participer à un système supranational, à une OI d'intégration. Elle aurait perdu une
part de sa liberté de décision.
Le 2e temps du retard de l'entrée de la Grande Bretagne dans l'UE est lié au Général de Gaulle
hostile tout le temps de l'exercice de son mandat de président à l'intégration de la Grande
Bretagne comme membre des communautés. Il a fallu attendre que le général de Gaulle quitte
le pouvoir en 1969 pour qu'elle formule à nouveau sa demande d'adhésion pour qu'elle entre
le 1er janvier 1973 dans les communautés européennes. La GB a posé des problèmes quand
elle demandé la renégociation des conditions de son appartenance aux communautés en raison
d'une participation financière trop grande de sa part.
En janvier 1981, de l'entrée de la Grèce dans les communautés européennes. C'est la
concrétisation d'un processus long à aboutir et qui est passé par la signature d'un contrat
d'association entre les communautés et la Grèce signé en 1961 et qui n'aboutit finalement qu'à
l'entrée en 1981 de la Grèce, pour la raison qu'il y a eu un temps où la Grèce n'avait plus
vocation (absence de qualité démocratique du régime) à intégrer une OI qu'elle soit de
coopération ou d'intégration. L'aboutissement lent de l'intégration grecque dans les
communautés européennes se fait en 1981 et s'ensuit en 1986, l'entrée de l'Espagne et du
Portugal le 1er janvier. Le Portugal et l'Espagne étaient liés au communautés par des contrats
d'association depui 1971 (15 ans d'adaptation à l'acquis communautaire).
La réunification de l'Allemagne en 1990 ne peut être considérée comme l'intégration d'un
nouveau membre. Cela n'a pas empêché qu'il a fallu que soient adoptée des mesures
transitoires au profit de l'Allemagne pour permettre l'adaptation de l'économie de l'ex-RDA
aux critères économiques de l'ex-RFA et de l'Europe communautaire.
Il y aura un 4e élargissement d'ampleur le 1er janvier 1995: c'est le 1er élargissement après le
traité de Maastricht. le 1er janvier 1995 entre l'Autriche, la Suède et la Finlande dans l'UE
communauté européenne. Ce sont 3 membres de l'AELE, organisation dans laquelle
l'Angleterre figure et qui a prédominé sur l'Europe communautaire dans les années 50. Cette
entrée de l'Autriche, de la Suède et de la Finlande aurait du être accomapgnée de l'entrée de la
Norvège, mais le peuple Norvégien a une nouvelle fois refuser. On a, en 1995, une Europe a
15 états membres et qui sait déjà quels sont les défis qui s'ouvrent à elle pour le futur:
- Accroître l'intégration des états déjà membres: les faire s'associer plus étroitement.
Communautariser plus de compétences étatiques.
- Procéder à une intégration de plus d'états dans cette Union: ouvrir l'UE aux PECO qui
sont ceux de l'ex-bloc de l'Est.
 On a un premier calendrier qui est définis et qui vise à l'intégration d'un premier groupe de
membres au sein de l'UE. 1er mai 2004: entrée d'un premier groupe de nouveaux états qui
sont au nombre de 10 (Hongrie, Lettonie, Lituanie...) et puis un 2e temps du calendrier
prévisionnel qui est le 1er janvier 2007 pour l'intégration de 2 états restants. Cela a été fait
mais cela mérite des précisions:
- Tous les états ont d'abord du signer respectivement des accords d'association avec
l'Union: Ces accords d'association, qui en fait associent économiquement les parties
signataires, débouchent souvent sur des accords d'union douanière entre les
protagonistes (états de l'Europe communautaire et le candidat).

- Sont également signés des programmes d'assistance qui ont été signé avec à peu près
11 PECO dès 1989. Mise en place d'une économie de marché et assouplissement de
l'initiative privée.

- Ont été signés aussi des accords spéciaux qui concernaient certains états et pas
d'autres: ce sont des accords de commerce qui sont des accords de commerce plus
particulièrement signés entre des états plus avancés économiquement que d'autres et
l'UE. Ces accords spéciaux ont permis à certains états, une première intégration
économique et juridique dans l'UE.

Le 1er mai 2004, ces 10 états entrent dans l'UE. Les négociations d'adhésion de ces 10 états à
l'UE ont débuté en 2002 et ont été considérés comme états candidats dès le mois de décembre
2002. Ils ont été considérés comme pouvant accéder à l'adhésion et aux négociations
d'adhésions. En 2007 sont entrés la Bulgarie et la Roumanie.

Le PB de la Turquie:
Elle est associée à la communauté européenne depuis les années 1960. Depuis 1999, la
Turquie a le statut de pays candidat. Ces négociations se déroulent dans le respect des
recommandations que la commission de Bruxelles adresse. L'ouverture des négociations est
une phase accomplie mais cela ne correspond pas à une garantie d'adhésion. On est face à un
processus ouvert qui va donner lieu à une longue période de transition pour des raisons pour
l'instant politiques, liées à la politique intérieure Turque et aux conceptions tellement peu
uniformes.

 Le traité de Lisbonnes prévoit qu'il est possible que tout état membre se retire de
l'Organisation d'intégration. Le possible retrait d'un état est une des dispositions nouvelles du
traité de Lisbonnes et apparaît assez paradoxale quand on appréhende ce qu'est l'organisation
d'intégration de l'UE, ce qu'elle est et le cheminement auquel on est parvenu.

Section 2: Les compétences de l'UE


§1- Leur caractère particulier lié à la spécificité des traités communautaires.
les traités qui crééent l'Union n'ont pas été remplacé par le traité de Lisbonnes. En 1951, la
spécialité de l'organisation est relativement facilement reconnaissable: la spécialité de la
CECA est de s'occuper du charbon et de l'acier.
Cette spécialité des communautés s'est petit à petit diluée à l'importance grandissante de la
CEE (1957) dans le système des communautés jusqu'en 1992. Cette CEE avait vocation à
traiter des questions économiques. Elle était compétence d'agir à la place des états. Là où les
choses prennent une autre amplitude, c'est quand la cour de justice des communautés
européennes a donné une qualité supplémentaire aux traités initiaux (traité institutif) : pour la
cour de justice, dans son arrêt de principe qui est l'arrêt Van Gend en Loos de la CJCE du 5
février 1963. Dans cet arrêt, la cour de justice va faire une interprétation non seulement de la
spécialité propre aux communautés mais aussi des traités qui mettent en place les spécialités
et la répartition des compétences. Ces traités constituent plus qu'un accord entre les parties
compétences, entre les états, puisque la cour ajoute que ces traités ont pour destinataires non
seulement les états mais aussi leurs ressortissants.
Dans un avis de 1991: très clairement ces traités constituent la charte constitutionnelle d'une
communauté de droits.

La cour de justice n'a pas de compétences pour transformer la nature des traités, donc elle ne
change pas leur nature. Mais, la cour de justice est la seule institution de l'OI de l'UE qui est
compétente pour interpréter les traités institutifs, elle délivre l'interprétation authentique des
traités. Elle fait une interprétation littérale et contextuelle. C'est comme ça que ces traités
constituent la base d'un ordre juridique aussi complet que celui d'un état. Et, cela suppose
donc que dans les traités eux mêmes, on trouve un écho à cette interprétation.

On peut considérer que l'approche des traités aurait pu être corrigée avec Lisbonnes ou du
traité portant constitution. Le caractère supranational des communautés européennes a été
reconnu assez tôt par les états et par exemple en ex-RFA dès 1967: la cour constitutionnelle
allemande disait des communautés qu'elles ne constituent pas un état fédéral mais qu'elles
constituent des communautés de nature particulière en voie d'intégration progressive. C'est la
mise en évidence de ce que dit la cour de justice et parallèlement, un peu plus tard en Italie: la
cour constitutionnelle Italienne a aussi reconnu un ordre juridique provenant des
communautés. Cela constitue les exemples des suites logiques de l'interprétation de la cour de
justice: ils tirent les conséquences de ces interprétations.
La révision constitutionnelle du 25 juin 1992 a précédé la ratification du traité de Maastricht,
pour que la constitution de 1958 soit modifiée et que pour dans notre constitution soit intégrée
un titre 14 appelé "des communautés européennes et de l'Union". Ces communautés et cette
union aujourd'hui est une OI d'un genre particulier.

§2- La spécificité des principes qui guident la répartition des compétences entre les états et
l'Union.
Le traité de Lisbonnes est important car il réalise une certaine clarification bien que ne
résultera que de la pratique la réalité de cette clarification:
- Le principe de spécialité: ce principe met en évidence que l'union n'intervient que si le
traité de Lisbonnes et les traités qu'il modifie lui attribue compétence. Cette union ne
peut exercer ses compétences que si on veut raisonner.
Jusqu'en 1992, la spécialité des communautés est économique et comme au sein de ces
communautés, celle qui a prévalu, qui a pris de l'importance sur les autres, c'est la CEE, c'est
donc bien la nature économique qui constitue sa spécialité. Ce sont des compétences
économiques que les états ont transféré aux communautés. Mais en 1992, al communauté
cesse d'être économique et devient la communauté européenne et l'Union Européenne. Donc,
la spécialité de l'union est une spécialité qui n'est plus économique et qui a des compétences
qui sont celles que l'état a bien voulu conférer à l'Union. IE, avec la communauté européenne
union européenne, en 1992, il y a une OI qui doit agir dans le domaine des compétences qui
lui ont été transférées. Il y a ici un principe général: dès lors qu'on se pose une question sur la
compétence, quand il y a un domaine qui fait question sur l'acteur qui doit prendre une
décision, Etat ou Communauté? Il faut se tourner vers le traité dans ce cas et celui-ci établit la
liste des compétences qui sont celles de la communauté et donc par défaut, celles qui restent à
l'Etat.
Ce principe de spécialité de la communauté européenne est un principe qui préserve tout
autant l'OI qu'il préserve les états. C'est la cour de justice qui assure cette préservation: d'un
côté une compétence pour l'OI et de l'autre une compétence pour les états. Devant la cour de
justice sont ouvert des recours qui permettent pour certains d'entre eux de sanctionner
l'empiètement de compétence des états. La cour de justice est là pour respecter les
compétences respectives.

Quels recours devant la CJCE?


- Les recours en annulation d'un acte communautaire qui, pour la cour de justice
ressemble au recours pour excès de pouvoir français, et qui permet à la cour de justice
d'examiner l'acte, règlement, directive, décision communautaire.
- Le recours en manquement : c'est un recours ouvert devant la CJCE. C'est un recours
en manquement d'un état, contre un état qui par une action ou un acte, viole le droit
communautaire et peut être empiète sur les compétences de l'UE.

 Ce principe de spécialité est fondamental dans la répartition des compétences entre les
états et l'UE. Mais ce principe de spécialité, on ne peut pas l'appréhendé sans voir ce qu'il
emporte comme conséquences.

Quelles articulations cela fait-il?


Le traité de Lisbonnes tente de clarifier. Il existe ce que le traité de Lisbonnes appelle les
compétences exclusives. Ce sont des compétences qui sont des compétences de l'UE, qu'elle
va exercer de manière exclusive et qui sont en fait des compétences complètement transférées
par les états à l'Union. Jusqu'au 1er décembre 2009, ces compétences exclusives étaient les
moins nombreuses et correspondaient à la politique commerciale commune et exclusivement
communautaire. Jusqu'à Lisbonnes, on trouvait par exemple la gestion des ressources
maritimes. Depuis il y a eu l'entrée en vigueur de Lisbonnes et se sont ajoutés la concurrence
et l'Union douanière.
Par le transfert de compétence les états ont perdu leur compétence étatique: ils ne peuvent
plus légiférer et agir par voie normative dans ces domaines (union douanière etc...).

23.03.10
Le principe de spécialité est protecteur des compétences de l'union et inversement protecteur
des compétences des états. C'est assez tôt que la cour de justice fait valoir les compétences
réciproques des états dans un arrêt de principe: Arrêt de la CJCE: Arrêt AETR, 31 mars 1971.
La protection de la compétence des états se fait par le biais de l'action de l'annulation par la
cour de justice et la protection des compétences de l'Union (des communautés à l'époque) se
fait au moyen de l'action en manquement.

Ces compétences sont régies par un principe de spécialité, cela induit des relations entre le
principe de spécialité et les compétences des états: il faut voir comment se répartissent les
compétences. Or, il est des compétences qui sont dites exclusives. Ces compétences sont
celles que la communauté exerce exclusivement, qui lui ont été transmises en totalité par l'état
et donc la il a procédé à un transfert de compétence totale au profit de l'union: L'union
douanière, la politique commerciale commune, la concurrence + la gestion de ressources
maritimes. Voila les domaines dans lesquels les états membres ne peuvent plus légiférer et
dans lesquels seul l'Union est habitlitée à agir par voie normative.
L' union européenne permet un abandon de souveraineté. On est pas dans le transfert de
souveraineté mais dans le transfert de compétence. La souveraineté se traduisant par des
attributs, or la il s'agit de compétences totalement transférée: l'état perd l'usage total de
pouvoirs normatifs.

- 2e Mode de compétence entre les états et l'union: les compétences partagées.


Dans certains domaines, autres que ceux cités, comme l'environnement, les transports, ou
encore la protection des consommateurs; l'union et les états partagent le pouvoir de légiférer.
Cela veut dire que ces compétences partagées ou concurrentes entre l'union et les états, sont
les coméptences exercées en commun par l'union et par l'état. Les états vont pouvoir continuer
à édicter des normes nationales mais ils doivent le faire dans le respect des traités et des actes
communautaires.
Cela veut dire que ces normes nationales, fruits de compétences nationales, vont subsister ou
exister, mais dans le respect du principe de la supériorité du droit international (article 55 de
la constitution du 4 octobre 1958) et dans le respect du principe des actes communautaires
dérivés des traités communautaires (ceux qui sont pris en application des traités
communautaires).
Le fait que les traités attribuent des compétences à l'union, et bien cela ne fait pas disparaître
la compétence de l'état dans le domaine concerné, mais cela veut dire que ce sont les
conditions d'exercice de la compétence de l'état qui changent: il ne peut plus exercer ses
compétences de la même manière. Il est contrait par les normes communautaires, il n'exerce
plus de manière autonome.

Les traités communautaires complétés par le traité de Lisbonnes prévoient un transfert de


compétence des états membres vers l'Union dans un domaine. Et supposons que l'union n'ait
pas encore exercé sa compétence dans ce domaine et bien quand bien même l'union n'aurait
pas encore agi, même en l'absence d'action, l'Etat est contraint d'attendre que l'Union
intervienne, pour ensuite lui-même intervenir dans le respect des règles qu'elle aura prise.
L'idée générale de ce partage de compétence est que les états sont liés par ce que l'on appelle
les règles générales du traité et par aussi le principe de coopération. Donc en fait, comme les
états sont soumis au respect de ce principe générale de coopération: tous les états membres
doivent agir conformément à l'ensemble du système communautaire.
C'est un partage de compétence qui peut se révéler contraindre l'état à une très faible marge de
manoeuvre. Dans le domaine de compétence transférée, plus l'union va développer sa
législation, plus l'union va poser de règles, plus la marge d'intervention des états va être
réduite (et inversement proportionnel).

L'acte unique puis ensuite 1993 : la réalisation du marché intérieur.


Pendant longtemps dans le cadre du partage des compétences, les états se sont trouvés face à
une marge de manoeuvre importante et à un partage des compétence avec l'union qui leur
laissait une liberté d'action. Mais, dans l'objectif de la réalisation du marché intérieur et dans
le cadre de son avènement, la communauté européenne de l'époque a développé une
législation quantitativement énorme et qualitativement très importante. Plus la communauté
européenne de l' époque a multiplié le nombre de règles dans ce domaine, plus la compétence
des états s'est réduite.
Les compétences partagées sont en fait des compétences liées. Tout ça s'est fait sous contrôle
de la cour de justice de la communauté européenne qui veille au respect des compétences
respectives.
- 3e mode de relations: Les actions d'appui, de coordination ou de complément.
Ce n'est pas un nouveau mode de rapport qui se lie entre l'union et les états. Avant le traité de
Lisbonnes on parlait de compétences retenues par les états, qu'ils conservaient. Mais cela
n'empêchait pas les actions d'appui. Cela veut dire qu'on est bel et bien là face à des
compétences que l'état continue de se reserver, ou qu'il continue à retenir. Mais, d'abord si
l'état continue de retenir ces compétences et les exercées, il doit le faire en respectant un
principe de coopération conformément à la logique du système = la conformité à l'ensemble
du système communautaire.
Les états doivent éviter de prendre des mesures internes qui portent atteinte au but des traités
communautaires.
Ces compétences retenues pourront faire l'objet d'un soutient par la communauté européenne :
un soutient ou une aide financière. Les domaines retenus encore par l'état qui pourront être
l'objet d'actions d'appuis, ce sont par exemple les domaines de la culture, de l'éducation ou
encore de l'industrie. Ils restent des compétences réservées pour les états mais peuvent faire
l'objet d'une aide technique ou financière ou les 2 en provenance de l'UE.

Le traité de Lisbonnes tente de faire une classification interne des compétences et il essaie de
clarifier le qui fait quoi au sein de l'Europe communautaire: qui au sein de l'UE agit en
fonction d'une compétence en particulier.

Il faut savoir que ce principe de spécialité, il peut souffrir d'atténuations ou de limites:


Une logique s'est installée. Le principe de spécialité permet de respecter les compétences
respectives des communautés et des états. Mais ce principe de spécialité a fait l'objet d'une
interprétation par la CJCE: cette interprétation s'est effectuée au profit d'une conception
extensive du principe de spécialité. Elle l'a fait au moyen de 2 techniques:
- D'abord par le biais de la théorie des compétences subsidiaires: dans les traités, il est
évoqué une clause générale de compétence qui apparaît prévue dans le traité au profit
de la communauté européenne. Le traité sur la communauté européenne de Maastricht
prévoit que si la communauté, aujourd'hui l'union, doit agir ou prendre une mesure
pour réaliser un des objectifs qui sont les siens, et que le traité n'a pas prévu les
modalités de son action (IE une procédure adéquate) et bien la communauté peut agir
quand même (le traité prévoit ses propres insuffisances): le conseil des ministres
prendra la décision à l'unanimité après avoir obtenu l'avis du Parlement européen. Cela
laisserait la porte ouverte à n'importe quel abus. La cour de justice contrôle ces
compétences et en sanctionne le recours abusif. Mais, quand bien même la cour de
justice assure le respect du traité et cantonne d'une certaine manière la communauté, il
n'en est pas moins que la cour de justice a aidé à l'élargissement des compétences
communautaires. Il y a aujourd'hui des domaines qui sont communautaires, qui ont
fait l'objet de transfert de compétences et qui avant d'être inscris dans le traité de
Lisbonnes par exemple, ont été considérés comme pouvant être exercés par la
communauté, pouvait l'objet d'une intervention de la communauté, dans le respect de
la mise en oeuvre de la clause du respect des compétences.

- La théorie des compétences implicites : elles découlent des méthodes d'interprétation


des traités que pratiquent la CJUE (=CJCE avant). Comment qualifier cette activité
interprétative de la cour qui débouche sur ces compétences implicites? En fait la cour
de justice fait une interprétation globale des traités, dans leur finalité et dans leur
globalité. De cette interprétation globale et finaliste, la cour dans un arrêt de la CJCE:
Commission contre Italie du 17 juillet 1960, Très tôt, fit mention de compétences
implicites qui reviennent aux communautés européennes et donc elle dit que ces
compétences résultent du traité mais aussi "de l'économie générale du traité". En 1963,
dans l'arrêt Van Gend en Loos, la cour de justice consacre sa méthode d'interprétation
dite téléologique, qui s'appuie sur les buts des traités. Ça lui permet, quand elle fait
usage de sa méthode téléologique, la cour s'inspire du but des traités qui lui sert de
support pour interpréter, et procède à une extension de compétence au profit de la
communauté.

§3- Le principe de subsidiarité


Ce principe de subsidiarité : article 5 al 2 du traité de Maastricht qui traite de la communauté
européenne (l'union depuis le 1er décembre 2009): "dans les domaines qui ne relèvent pas de
sa compétence exclusive, la communauté n'intervient, conformément au principe de
subsidiarité, que si et dans la mesure où les objectifs de l'action envisagée ne peuvent pas être
réalisés de manière suffisante par les états membres et peuvent donc, en raison des
dimensions ou des effets de l'action envisagée, être mieux réalisée au niveau communautaire".

1- Ce principe de subsidiarité s'applique aux compétences partagées.

2- On est confronté à un principe de subsidiarité qui est le principe de


subsidiarité que l'on a mis en place en France entre l'état et les CT.
Par principe c'est l'Etat qui agit. Il agit, mais si une opération doit être
réalisée par l'état ou les états et que cette réalisation ne peut pas être
réalisée de manière suffisante par les états en raison de sa dimension
ou de ses effets, elle dépasse les compétence au sens des possibilités
des états, et bien l'union agit à la place des états.

La création des communautés européennes répond à la logique : l'union fait la force ou les
états agiront mieux en commun.
En 1992, ce principe de subsidiarité a déchaîné les foudres et plus particulièrement celles de
la GB et du Danemark qui ont été deux des états les plus réticents du traité de Maastricht lors
de sa création: il était considéré comme une manière pour cette nouvelle communauté
européenne de devenir par principe et bien l'acteur agissant à leur place méconnaissant leur
souveraineté et leurs intérêts.

Le principe de subsidiarité en 1992 et aujourd'hui, car réévoqué dans Lisbonnes, c'est un


principe qui a été contenu dans sa portée et qui d'une certaine manière renverse le système de
répartition des interventions entre l'Union d'un côté et les états de l'autre (renverse le système
d'union fait la force). A partir de 1992, il y a une sorte d'inversion dans la relation Etats –
Union. Paradoxalement, en 1992, est créée l'Union politique, est évoquée, créée et
potentialisée l'Union économique, débute une Europe sociale  il y a des avancées. Il y a
donc une dynamique en 1992 mais les états disent attention: dans le respect de nos
souverainetés.
Le principe de subsidiarité dit que par principe les états agissent, par principe ils règlent leur
affaire nationale. Ce n'est que dans l'hypothèse ou leur action séparée risque d'être
insufissante que l'union fera la force. L'union n'intervient que subsidiairement. L'union n'agit
à la place des états que pour pallier aux insuffisances des états, pour des opérations
d'envergure = sorte d'inversion du système, de remise en évidence de l'action étatitique. On a
replacé l'état à sa place, on lui a redonné sa place.

25.03.10
On a deux logiques :
- les états transfèrent régulièrement des compétences à l’union (voie d’intégration
progressive et constante). L’aboutissement serait un transfert total des compétences
étatiques, du moins celles concernant sa souveraineté
- toutefois on replace les états au centre du système : ce sont eux qui par principe
doivent agir et pour eux-mêmes.
On a une imbrication de ces deux logiques, une nécessaire conciliation. C’est pourquoi la GB
et le Danemark ont été si soucieux de faire prévaloir les compétences souveraines des Etats et
leurs inquiétudes : qu’il y ait une interprétation entraînant une extension de compétence. En
réalité, ce principe a fait réagir la CE et permis une interprétation de ce principe qui a
cantonné l’Union dans les limites de compétences transférées. Ainsi pas d’action sans
transfert de compétence. Il y a eu toute une série d’accords interinstituionnels publics entre la
commission, le conseil et le parlement. Ces accords ont apporté des réponses aux inquiétudes.

Chaque institution, pour la part de compétence qui lui revient, s’auto limite à un
examen de chaque projet d’acte communautaire en ce qu’il peut être une atteinte au principe
de subsidiarité. Ainsi par exemple, on vérifie le strict respect des compétences tels que prévus
dans les traités. Dans toute la chaîne de production de la règle de droit, les institutions
s’évertuent depuis 1993 à rassurer les Etats. Dans le traité de Lisbonne, le simple fait de citer
le principe de subsidiarité comme la règle montre que la démarche est poursuivie.

Ce principe est associé à un principe de proportionnalité : l’action de l’UE est


subsidiaire et doit être proportionnée au but poursuivi. Il faut donc adapter l’action au but
mené. Dans le traité de Lisbonne, la communauté européenne cesse d’exister au profit de
l’UE qui devient l’OI actuelle. Avant le 1er décembre 2009, on ne parlait que de la CE.
Toutefois cette UE est différente de ce qui existait. Maastricht instituait un but, l’union, et
s’asseyait sur trois piliers (OI, politique étrangère et justice et affaires intérieures). Avec l’UE,
le premier pilier saute, (UE devient OI) et les deux piliers ne sont plus distingués. Cela ne
signifie pas qu’il y a eu transfert de l’un ou de l’autre, mais plutôt qu’il est possible d’utilise
la règle majoritaire pour recourir ponctuellement à des décisions communes. Les institutions
communautaires peuvent intervenir à la place des états, adopter des actes dans le respect du
processus décisionnel communautaire. Cela permet à la commission de proposer l’adoption
d’actes communautaires en laissant le Parlement choisir. Ainsi le traité propose aux états que
les institutions agissent à leur place. Ainsi en matière de politique étrangère et de justice
civile, il y a seulement intégration progressive de ces matières.

Avec le traité de Lisbonne, l’UE obtient la personnalité morale sur la scène


internationale. Elle a une double spécificité :
- il y a coexistence au sein d’une même association de plusieurs types d’action
(domaine commun et compétences transférées ou non encore transférées). Il y a donc
un cumul de compétence d’une double nature.
- c’est la seule OI qui est le fruit d’un processus d’intégration aussi poussé

TITRE 2 : LE SYSTÈME INSTITUTIONNEL

I/ Le Conseil Européen
Initialement, le CE est une conférence intergouvernementale « au sommet » qui était
exceptionnelle. Elle réunissait les chefs d’Etats et du gouvernement des états membres. Ce CE
s’est transformé au fil du temps. VGE a proposé que ces réunions deviennent bisannuelles et
se fasse entre les chefs du gouvernement mais aussi entre les ministres des affaires étrangères
des Etats. Son rôle a été majeur dans la construction européenne puisque c’est au sein de ces
sommets qu’ont été suggérés la plupart des réformes qui ont entraîné des traités. C’est l’acte
unique qui donne une consistance juridique au CE, le traité de Maastricht clarifie son rôle. Il
faut attendre le traité de Lisbonne et le 1er décembre 2009 pour que le CE devienne une
institution communautaire comme les autres. Dans le fond cela change peut son rôle, son but
etc. mais cela lui donne une valeur identique aux autres institutions et un rôle dans le
processus de décisions, devenant un lieu d’échange, de discussion et de coopération. C’est
donc un cadre de discussion qui a évolué mais jamais au point d’avoir une compétence
normative. L’acte unique porte son existence officiellement à la connaissance de tous et
définit son caractère bisannuel mais c’est tout. Parfois, le CE se réunit et prend des décision
comme si, au sein du processus décisionnel, il était le conseil des ministres.

Composition : les états membres, le président du conseil européen et de la commission, ainsi


que le haut représentant de l’union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité.
Le président du conseil :
Le conseil est désormais dirigé par un président élu par lui pour deux ans et demi. Ce n’est
pas un chef d’état. Son existence traduit un recul par rapport aux propositions faites lors de la
création de cette fonction. En effet, il aurait du être une sorte de représentant de l’UE et il
aurait du jumeler la tache et le rôle d’animation avec le rôle de représentation. Après de
nombreux arbitrages, il finit par ne représenter que le conseil. Il a pour tache d’assurer la
préparation et la continuité des travaux du conseil. C’est donc un travail de coordination. il
doit aussi faciliter le consensus au sein du conseil. C’est lui qui va pratiquer les arbitrages
entre les différentes positions. En conséquence, la fonction de président n’est pas compatible
avec d’autres mandats nationaux.
Le haut représentant :
Il résulte du traité de Lisbonne et a les compétences de son titre.

Réunions et publications suivant ces réunions :


Les réunions ont lieu deux fois par an sur convocation du président. Il peut aussi y
avoir des convocations exceptionnelles en réunions extraordinaires. La dernière en date est
celle qui a eu lieu après la crise financière Grecque. La règle pour adopter les décisions est
celle du consensus. Il arrive cependant que les traités prévoient que le conseil européen se
prononcent à l’unanimité (explicitement) ou à la majorité. Les conclusions de chaque fin de
réunion sont un relevé des débats et des délibérations et sont publiées. Ces décisions
préfigurent souvent les futures décisions normatives communautaires. Il y a aussi publication
de délibérations de déclarations (souvent d’un ou peu d’états) qui sont des prises de positions
et de déclarations venant de la totalité du conseil, souvent sur une politique étrangère. Le
conseil définit les orientations de l’union, les prérogatives générale de l’union. C’est un fait
un organe, une institution d’impulsion. Bien qu’il n’ait pas de fonctions législatives il a tout
de même un grand rôle. C’est en son sein que toutes les décision importants sont prises, dont
celles qui ont aboutit à la signature du traité de Maastricht.

30.03.10
Section 2: Le triangle institutionnel
Le Parlement, la Commission et le Conseil de l'Ue autrement appelé conseil des ministres. Ce
triangle est assez indissociable quand à leur existence respective. On ne peut pas examiner les
organes de manière statique sans s'inquiéter de la manière dont ils agissent de concert
ensemble pour pouvoir produire le droit émanant de l'UE et qui nous est applicable.

Sous Section 1: Le triangle institutionnel: approche organique et fonctionnelle


§1- La commission européenne
C'est l'organe qui est représentatif de l'union, ie elle est chargée de faire valoir l'intérêt de
l'UE. C'est l'organe supranational de l'UE. Donc, et en ce sens, la commission est dite, dans
les traités communautaires, gardienne des traités communautaires. Elle défend donc les
intérêts de l'Union conclu dans les traités. Et en tant que gardien, que chargé de défendre les
intérêts de l'Union, elle est chargée de veiller au respect des traités et donc elle a des
compétences pour cela, notamment il lui revient le soin, dans certaines conditions, de saisir la
cour de justice.

A) Sa composition
Elle a varié. Elle a évolué en fonctions des modifications dans l'UE. Elle a du faire face à
certaines difficultés qui étaient celle d'adapter le nombre des commissaires avec le nombre
des états membres. Lorsque les états étaient en nombre inférieur ou égal à 15 (jusqu'au projet
d'élargissement de la base géographique de l'UE – 1990), la commission était composée de 20
commissaires et sa composition reflétait bien la communauté Européenne telle qu'elle était, ie
une communauté dans laquelle les plus grands états, au sens géographique et en raison de leur
population et de leur importance de leur économie, étaient surreprésentés. Les 5 plus grands
états avaient un commissaire de plus que les autres (15 états).
Au prémice de l'élargissement de la communauté européenne à 25 états puis 27 en 2004, dans
le traité d'Amsterdam sont fixés des quotas maximums, un nombre maximum de
commissaires = 25 commissaires alors que l'Europe allait compter 27 états. Avait été évoqué
l'idée que ces commissaires dont le nombre serait fixé à 25 bougerait, que les postes feraient
l'objet d'une rotation, pour que chaque état sur 5 ans soient représentés et que tous soient au
fur et à mesure représentés au sein de la commission.
Le traité de Lisbonnes simplifie tout ça: Un commissaire par état membre. 27 commissaires.
Ces commissaires sont des nationaux de chaque état. Ce n'est pas parce qu'il y a la nationalité
de chaque état qu'ils sont la pour représenté l'état dont ils sont le national. Ils sont désignés en
raison de leurs compétences parmi des personnes qui offrent toutes les garanties
d'indépendance. Ils ne sont généralement pas des hommes politiques influents au sens de "en
vue", ils sont généralement compétents. Ils sont désignés en raison de cette compétence. La
commission est l'institution représentative de l'intérêt de l'union.

La désignation des commissaires se fait par les états par le biais de la procédure du commun
accord sur une liste de commissaires potentiels. Mais, surtout, en plus de cette liste de
commissaires, fait l'objet d'un apport préalable, la personne qui va être chargée de la
présidence de la commission européenne. Or, avec les évolutions qu'ont connu les
communautés européennes, le parlement européen petit à petit a été consulté sur la
personnalité envisagée comme président.
Le traité de Lisbonnes va un peu plus loin car il introduit un lien direct entre les résultats des
élections au parlement européen et le choix du candidat à la présidence de la commission. En
d'autres termes, le Parlement est associé à la désignation du président, ce qui veut dire que ce
Parlement européen vote, désigne la personnalité qui est pressentie par les états comme
pouvant devenir le président de la commission. Il fait l'objet d'un approbation par le parlement
européen. La commission se présente ensutie en entier, collégialement, devant le parlement
qui la aussi sous la forme d'une sorte de vote d'investiture va approuver la composition de
l'organe collégial de la commission européenne ou au contraire désapprouver.
Ce n'est qu'après que la commission est donc investie dans ses fonctions et que le président
peut se placer à la tête de l'institution.

B) Son fonctionnement
Ces commissaires, ainsi que le président, s'engagent à respecter cette qualité d'indépendance
devant la cour de justice: ils ne peuvent pas être révoquer et ne peuvent cesser leur fonction
que pour des raisons précises (ex: démission pour faute grave). Ces commissaires sont
responsables et sont responsables politiquement de leurs actes devant le parlement européen.
Cela veut dire que cette commission européenne est collégialement responsable de sa gestion
devant le Parlement. Le Parlement européen a donc la possibilité de voter une motion de
censure à l'encontre de la commission et ce vote de la motion de censure se fait à la majorité
des 2/3 des voix exprimées et à la majorité de ses membres. C'est une condition de majorité
assez stricte à obtenir. Cette procédure de motion de censure n'a jamais abouti concrètement
jusqu'au bout à renverser l'organe collégial commission européenne.

L'épisode de la commission Santer :


Il a entraîné une modification dans le traité de Lisbonnes: une collusion d'intérêts avait été
mis en évidence entre l'exercice des fonctions d'un commissaire et des experts au service de la
commission. Le parlement européen a reçu le dépôt d'une motion de censure à l'égard de la
commission Santer. Cette commission Santer était tellement menacée de devoir démissionner
par le suite du vote de la motion de censure, qu'elle a démissionné avant le vote.
Cela avait déjâ donné l'inscription d'une disposition: lorsqu'une commission le lui demande,
un commissaire peut être engagé à démissioner en raison de faits tenant à sa gestion.

Dans le traité de Lisbonnes, le président de la commission peut OBLIGER un membre du


collège à quitter ses fonctions en raison de fautes graves. Dans le traité de Lisbonnes, il y a la
un renforcement de pouvoir de direction du président de la Commission.

 Elle travaille collégialement dans l'intérêt de l'UE: elle travaille par l'attribution de
portefeuilles à chaque commissaire. Il y a un secteur de compétence attribué à chaque
commissaire européen. La commission va agir collégialement en prenant des décisions à la
majorité simple et chaque commissaire peut faire l'objet d'une délégation explicite pour
prendre par exemple des mesures d'exécution des décisions prises collégialement. Chaque
commissaire est placé à la tête d'une administration. A la tête de cette commission, il y a donc
le président qui joue un rôle central:
- Il définit les orientations politiques et qui décide de l'organisation interne de la
commission. Cela a pour conséquences la division interne des secteurs de compétence,
des portefeuilles qui vont composer la commission. Il a la une responsabilité énorme.

- Il revient au président de la commission, le soin de désigner des vices présidents qui


vont l'aider dans sa tâche. Il a un rôle politique et administratif. Il faut faire un lien
entre l'organisation propre de la commission sous la présidence de cet homme et
l'importance de sa désignation par les états et de l'accord du Parlement. Cette
institution communautaire supranationale va jouer un rôle clé ultérieur.

 La commission européenne correspond à un organe qui utilise les services d'à peu près 38
000 fonctionnaires européens.
C) Son action
3 axes d'actions de la commission:

- La commission intervient dans le processus de décision communautaire parce que c'est


elle qui propose les textes communautaires, c'est elle qui prépare les propositions
législatives communautaires. Jusqu'à l'entrée en vigueur du traité de Lisbonnes, on
pouvait dire que la commission exerçait le monopole de l'initiative communautaire.
On peut continuer à le dire mais ce monopole signifie qu'elle est l'organe qui peut être
saisi de proposition, mais qui en tout cas met en forme les propositions d'actes
communautaires.

- La commission exerce un pouvoir d'exécution et de gestion. Elle exerce un pouvoir


général d'exécution des actes adoptés par l'UE. Cette commission reçoit le pouvoir
d'adopter des mesures d'exécution, des règles qui sont adoptées par le conseil des
ministres et par le parlement. Elle à la pouvoir de prendre des mesures d'exécution,
d'application des règles adoptées par le conseil des ministres et par le parlement. Elle a
un pouvoir d'exécution par délégation.

- Elle a un pouvoir général d'exécution en ce qu'elle gère des instruments


communautaires. Ex: c'est elle qui assure la distribution des fonds structurels (fonds
financiers) en faveur de ce qui est considéré comme prioritaire par les autres
institutions.

 Comme elle est gardienne des traités, la commission a la lourde tâche d'en faire respecter
les dispositions et pour cela, elle est compétente pour saisir la cour de justice. Ex: pour le
cadre du recours en manquement, elle a de fait une action prioritaire car elle doit assurer le
respect des traités.

§2- Le conseil des ministres


A) Composition et fonctionnement
Ce conseil de l'UE c'est l'organe représentatif des gouvernements des états. Son changement
d'appelation va bien dans le sens de l'évolution de son rôle dans le processus de décision. Il
réprésente les gouvernements des états membres et on peut pas dire qu'il ait beaucoup changé
dans sa composition et dans son mode de fonctionnement par le traité de Lisbonnes. C'est un
organe, c'est une institution composée des ministres des états: cela veut dire qu'il y a 10
conseil des ministres différents. Il est composé de 10 manières différentes.
Ces ministres appartiennent au gouvernement et son habilités à engager le gouvernement de
l'état. IE il peut se faire que les ministres siégeant au sein de la formation du conseil
approprié, assortissent leur vote d'une réserve.
Ce conseil siège avec un président de séance pour chaque formation accompagné d'un
représentant de la commission et d'un représentant de ce qu'on appelle le commité des
représentants permanents. Donc chaque formation avec un président de séance, un membre de
la commission et un membre du commité des représentants permanents.

B) Le COROPER
Ce conseil fonctionne en l'amont par la tenue des réunions du COROPER (Commité des
représentants permanents). C'est l'organe permanent qui prépare les réunions des différents
formations. Ce comité est composé de représentants des états membres (ex: ministres). C'est
un sous organe intergouvernmental de travail composé des représentants des états. Il y a des
ambassadeurs qui sont accompagnés d'experts sur les questions à l'ordre de jour. 2 types de
commités:
- Un COROPER 1 : sur les questions techniques et économiques/finances.
- Un COROPER 2 qui travaille sur les questions politiques. Ce COROPER est lui-
même assisté d'à peu près 150 groupes de travails ou sous-comités dans lesquels les
états sont aussi représentés par des délégués.
 Dans chaque sous ensemble, il y a à chaque fois un représentant de chaque état membre.
Ils permettent une représentation égalitaire des états. On est face à des organes
intergouvernementaux. L'intérêt des états, ce qui guide les travaux du conseil de l'UE. Le
COROPER prépare les travaux du conseil de l'Union. Tous les textes dont le conseil de l'UE
est saisi dans les domaines de compétences de l'UE (ex: matière économique etc..), qui sont
en fait des propositions d'actes communautaires, sont d'abord soumis, avant d'être soumis au
conseil de l'UE, au COROPER. Ces textes vont donner lieu à un examen par un COROPER, à
des discussions en son sein et vont ensuite être adoptés ou pas par le comité. C'est un travail
de préadoption des actes qui doivent être examinés.
Une fois examinés, ils sont classés selon que les textes ont donné lieu à un accord au sein du
COROPER ou selon qu'ils n'ont pas donné lieu à un accord.

L'ordre du jour au sein du conseil de l'UE est divisé entre les votes des textes sans débats (ils
auront fait l'objet d'un accord préalable au sein du COROPER) et les votes des textes avec
débats. Lorsqu'il n'y a pas de vote (discussion nécessaire entre les ministres).
Le COROPER est l'organe clé du conseil de l'UE dit conseil des ministres, car il permet la
discussion, l'élaboration (à ce stade) des projets de textes communautaires et leur adoption
avant qu'officiellement et juridiquement ces textes ne soient adoptés dans l'enceinte
appropriée pour l'adoption: le conseil de l'Union.

C) Le mode d'adoption des textes communautaires au sein du conseil: la procédure de


vote.
Ce conseil de l'UE, il faut quand même en montrer toutes les difficultés : celles du mode
d'adoption des textes communautaires. Cette procédure de vote, c'est celle qui a découlé sur la
politique de la chaise vide en 1965 pratiquée par la France et qui fait que le France a cessé de
venir.

01.04.10

Il était prévu dans les traités de Paris et Rome que le mode de votation au sein du conseil de
l'UE qui était principalement celui de l'unanimité des états, ce qui avait une double fonction :
- Celle de respecter la souveraineté de chaque état: nécessité de l'accord de tous.
- Paradoxalement dans son application, de ralentir le processus d'intégration des états
dans le système communautaire, Ie en fait au moyen du vote à l'unanimité au sein du
conseil de l'UE s'effectuait une double action paradoxale. Alors que les états
transfèrent les compétences au profit d'une organisation commune d'intégration
(1965), et qu'ils sont donc dans une dynamique qui a pour but de les déssaisir de cette
compétence, d'une part ce dessaisisement se fait au profit de l'institution
intergouvernementale qu'est le conseil et d'autre part ce conseil récupérant le pouvoir
de décision des états, va permettre aux représentants des états au sein du conseil,
d'user du vote à l'unanimité pour préserver les intérêts de chaque état. Ce système va
agir dans le sens contraire des buts affichés lors de la création des communautés.

La position du conseil en 1965-1966 est une position qui a pour objectif de contrecarrer toute
tentative d'évolution des communautés européennes vers un système communataire
fonctionnant dans le respect du principe majoritaire et dans l'intérêt des communautés. Il a été
abrogé dans l'acte unique européen de 1987 qui met en place un système qui aujourd'hui tend
à être totalement modifié, surtout à partir du traité de Maastricht et surtout depuis l'entrée en
vigueur du traité de Lisbonne.

En effet, que dit l'acte unique que modifie le traité de Maastricht?


L'acte unique rappelle quelque chose qui n'a jamais été appliqué car souffrant de trop de
dérogations: le mode d'adoption de tout acte par le conseil des ministres, c'est la majorité
simple, sauf disposition contraire des traités. Sauf disposition précise des traités, une liste des
domaines de compétences dans lesquels peuvent intervenir le conseil des ministres doivent
faire l'objet d'un vote à l'unanimité. Dans le respect d'une liste établie dans l'acte unique, le
conseil adopte ses décisions à l'unanimité. Dans le respect d'une 2e liste, les décisions prises
au sein du conseil sont prises à la majorité qualifiée.
Cette majorité qualifiée, telle que présentée en 1987, repose sur une pondération de voies qui
est donnée à chaque état et qui s'appuie sur leur importance démographique. Ils ont un quotas
de voies qui varie en fonction de leur importance démographique.
 C'est le point de départ: cesse de s'appliquer le compromis du Luxembourg qui evinçait la
majorité qualifiée du système de votation, pour lui permettre d'être un système utilisable dans
certains domaines de compétence.

Le traité de Maastricht va dans ce sens et dans le sens d'une accentuation du recours au vote à
la majorité qualifiée par l'augmentation du nombre des domaines de compétence qui vont
nécessiter un vote à cette majorité. La liste, à partir de Maastricht, va grossir. On va avoir,
avec les autres traités (Amsterdam, Nice, Lisbonne), un jeu de systèmes de vases
communiquant. Au fur et à mesure que les traités vont être révisés, la liste des domaines pour
lesquels la majorité qualifiée est requise va augmenter. Parallèlement la liste des domaines
pour lesquels la majorité à l'unanimité est requise va diminuer.
Il est établis apr le traité de Lisbonne que le conseil des ministres statue par principe à la
majorité qualifiée. C'est un recours de principe. Le recours au vote à l'unanimité n'intervient
que dans les cas où les traités le prévoient = cas d'exceptions. Donc le recours à l'unanimité
n'intervient que dans les cas limitativement énumérés dans les traités.
C'est un chagement : la faculté qu'un état a de s'opposer à l'adoption d'un acte communautaire
au sein du conseil de l'Union Européenne, est devenue quasi-nulle. Ex: l'émigration, la
culture, l'environnement.

On a une OI qui devient une organisation Internationale d'intégration = une organisation qui
favorise le tout, l'intérêt communautaire sur l'intérêt des états. Elle favorise l'intérêt
communautaire sur l'intérêt étatique. C'est une règle qu'il faut percevoir comme d'autant plus
importante que cette règle va s'appliquer à toute la législation communautaire: règlement,
directive, décisions. C'est une règle qui sera applicable au sein du conseil de l'UE pour tout
ces actes qui sont tous adoptés par le conseil de l'UE conjointement avec le Parlement
européen.
 Mouvement double de progression de l'organisation européenne d'intégration vers plus
d'intégration. C'est la taille de la population qui permet l'octroi à chaque état d'un nombre de
points, de votes, d'une enveloppe de vote et qui va ensuite permettre de déceler où est le seuil
de majorité et où est le début de la minorité.
La répartition se fait entre les plus grand états (29 voies: Allemagne, France, Italie, RU)
jusqu'aux plus petits états (3 voies: Malte). A quoi étaient confrontés les rédacteurs du traité
de Nice, plus ceux du traité prévoyant constitution, et Lisbonne? Ils étaient confrontés à 2
impératifs:
- Permettre que se dégage entre 27 états, une majorité représentative du poids
démographique et économique des plus grands états.
- Ne pas nier l'importance des états les moins peuplés.

 Il doit y avoir une pondération de voies qui doit tenir compte de la population, mais aussi
des états votant. Quand les états adoptent une décision, il faut que le vote représente au moins
62% de la population de l'union. On ne fait pas valoir la taille des états, mais la population
globale de l'UE. Cela permet tout jeu d'alliance. Cela permet que des intérêts divergeants
puissent éventuellement converger pour l'adoption d'un acte.
- Lorsque la proposition qui passe au vote provient d'un état, le traité prévoit que cette
proposition est adoptée lorsqu'elle obtient un vote favorable d'au moins 2/3 des états
membres de l'Union.
- Lorsque la proposition d'acte communautaire qui doit passer au vote à la majorité,
émane de la commission européenne, les traités prévoient que ce vote doit toujours
donner lieu à représentation de 62% de la population des états de l'UE, mais cet acte
doit receuillir un vote favorable de la majorité des états.

 Cela doit tenir jusqu'en 2014. Il est prévu pour 2014, que soit introduit un système de vote
à double majorité. Pour assurer plus d'efficacité lors des prises de décisions au sein du conseil
de l'UE, il est prévu qu'en 2014, chaque acte adopté au sein du conseil de l'UE, devra avoir
réuni une double majorité, ie 55% des états votant favorablement à la proposition, et de 65%
de la population (représentant 65% de la population). L'idée est d'alléger le système, les
procédures, les rendre plus transparentes.
Il y a également une idée de renforcer la légitimité de l'UE en l'asseyant sur une double
majorité qui tient compte de tous les impératifs (intérêts des états, de l'Union etc...).

A partir de 2014, il est prévu, dans le traité de Lisbonne, que puisse émerger au sein de l'UE,
ce que l'on appelle une minorité de blocage: c'est le fait que des petits états se voient offrir la
possibilité de manifester leur opposition au texte. Ce sont des petits états opposés à l'adoption
du texte, mais de leur réunion ne peut pas résulter une opposition juridiquement pertinente.
Leur réunion ne peut pas faire pencher le vote vers un vote défavorable, mais leur réunion et
leur manifestation d'opposition ouvre un temps au sein du conseil de l'UE qui est un temps de
négociation. Il est prévu que lorsque cette minorité de blocage est mise en évidence, le conseil
doit faire, dans un délai raisonnable, tout ce qui est en son pouvoir pour trouver une solution
de compromis entre la majorité et la minorité de blocage.

§3- Le parlement européen


Cette institution fait partie des 3 institutions les plus anciennes dans les textes, des
communautés européennes et donc de l'Union aujourd'hui. En effet, la création d'une
assemblée est prévue dans le traité de Paris de 1951, même si cette assemblée ne se constitue
pas dès 1951. Ce parlement européen devient le parlement européen en 1962, il est nommé
ainsi et dénommé parlement européen dans l'acte unique. Son nom recouvre ou à fait
recouvrir. Lors des 2 traités de Paris et de Rome (1957): on est dans la déclaration d'intention
seulement.
En 1957 quand on pense à la création de cette assemblée, l'évolution et la différence qui est
mise en évidence dans les traités de Paris et de Rome, par rapport à l'assemblée Parlementaire
de l'Europe, c'est de prévoir l'élection au suffrage universel direct. Mais la lettre a été
dépassée par la réalité et par les revendication des députés. Il s'est qualifié de parlement au
début des années 1960 et ce parlement européen appelé parlement dans l'acte unique européen
(1987), n'a pas eu de cesse de mettre en relation le nom et les compétences du Parlement. Ils
ont fait du parlement un colégislateur avec le conseil de l'union européenne. A force d'avoir
revendiquer et de vouloir associer le nom à la réalité des compétences législatives, il est
devenu aujourd'hui un colégislateur.

1979: dans cette période, les députés européens étaient désignés par délégation par chaque
pays. Pas de grande différence dans ce laps de temps la entre ceux qui conseillent l'assemblée
parlementaire du conseil de l'europe et ceux qui composent le parlement européen. Il faut une
décision du conseil des ministres des communautés européennes, du 20 septembre 1976: elle
a été ratifiée par chaque état, elle a valeur de traité. Elle visait à ce que soit adopté l'acte qui
décide de l'élection au suffrage universel direct des membres de ce parlement.
 En juin 1979, ont lieu les premières élections puis 1984, 1989, 1994.

Sa composition:
La composition de ce parlement a subi une double évolution:
- 1er évolution: La mise en place progressive d'une procédure uniforme entre tous les
états membres. En d'autres termes et jusqu'aux dernières élections (2009), il n'y avait
pas de procédure uniforme électorale utilisable pour les élections des députés
européens. Pour la simple raison que dans la décision de 1976, il était question
d'adopter la procédure électorale du scrutin de liste proportionnel. Or, un état a
toujours refuser d'utiliser ce type de vote pour l'élection de représentants : la Grande
Bretagne (veut que les scrutins se fassent au scrutin uninominal). Jusqu'en 2009, a été
rappelé le principe de la procédure électorale uniforme à laquelle une dérogation était
toujours faite au profit de la GB en espérant de pouvoir convaincre l'état en question
d'utiliser un autre scrutin au moins pour les élections européennes.

- 2e évolution: Des évolutions dans sa composition qu'a connu le parlement en raison


des élargissement successif de l'Union (sur la base géographique). La base du nombre
de représentant par état qui compose actuellement le parlement a été modifié à
plusieurs reprises dans le sens d'uen extention du nombre de chaque groupe d'élus
nationaux mais que à partir du moment où l'UE a été confrontée à un élargissement la
faisant passer de 15 états membres à 25, les traités de Nice et le traité de Lisbonne ont
fixé un nombre maximum de députés composant le parlement européen par nécessité
d'éviter que l'institution soit composée d'un nombre pléthorique d'élus. Le traité de
Nice a eu pour vocation de limiter le nombre d'élus pour maintenir la légitimité des
élus et pour permettre un vrai travail parlementaire. Une assemblée pléthorique
n'aurait pas pu travailler efficacement dans la mesure où elle est devenue colégislateur.
Ce nombre de représentants est fixé à 732 membres dans le traité de Nice. Par révision
il a été porté à 736 membres.

Les 736 membres sont censés exprimer la volonté démocratique de plus de 490 M de citoyens
européens. Il y a donc une répartition des groupes nationaux selon l'importance de chaque
état. De part l'extention du nombre des états membres au sein de l'Union, c'est l'Allemagne
qui a la plus grosse représentation parlementaire. Elle est représentée par 99 députés. Malte
n'a que 5 députés européens. La France en a 78.
Comment les députés sont-ils élus?
Ils sont élus au scrutin de type proportionnel (uniforme), selon une procédure électorale qui
est propre à chaque état. Il revient au droit interne de chaque état de mettre en place la
procédure électorale, de mettre en place les circonscriptions dans le cadre desquelles se
dérouleront les élections européennes.

Qui peut être député européen?


Toute personne majeure peut être élue députée européen. La qualité de membre du parlement
européen exclut celle de membre de parlementaires nationales. Donc, tout citoyen européen
en âge de voter peut se porter candidat quelque soit son lieu de résidence et peut même être
élu quelque soit son lieu de résidence.
Ces parlementaires européens on pour vocation de se regrouper. Ils se regroupent en groups
transnationaux.
Le plus important groupe est le groupe des démocrates chrétiens, puis vient le groupe de
l'alliance progressiste. Le 3e groupe est le groupe des verts.
Ce parlement européen met en évidence un système de groupes politiques transnational.

Où siège-t-il?
3 endroits différents: la question a occupé toutes les années 1980 avec 2 arrêts de la cour de
justice. C'était le différent majeur qui s'est résolu par le choix de 3 endroits:

- Bruxelles : la commission siège à Bruxelle ainsi que le conseil de l'UE et qu'il était
donc difficile de priver Bruxelles du siège du Parlement
- Luxembourg:
- Strasbourg: lieu de prédilection d'une majorité d'état.

 Les sessions plénières se déroulent généralement à Strasbourg.

Le fonctionnement du Parlement européen:


Ils sont élus pour 5 ans et ils sont élus pour siéger durant une session annuelle qui est divisée
en 12 périodes logiques. Il y avait une obligation de tenue de séances, 1 semaine par mois
sur12 mois. Très clairement, la session du parlement est permanente sur la durée de la
législature, mais les députés ne se réunissent réellement en séance qu'une semaine par mois.

06.04.10
il se réunit en séance plénière ce qui permet l'adoption de résolutions, mais lors de ces séances
plénières, il participe aussi à la prise de décision: il exerce le pouvoir normatif en compagnie
du conseil des ministres.

Les compétences du Parlement européen et ses domaine d'intervention:


Le parlement européen a un pouvoir traditionnel. Son pouvoir est celui d'adopter des
résolutions: actes à portée non obligatoires qui lui permet de prendre position sur tout sujet
relevant de la compétence de l'UE.
Il exerce ce qu'on pourrait appeler un contrôle démocratique:
La première manière qu'il est de l'exercé, c'est qu'il intervient dans la procédure de
désignation du président de la commission européenne et des membres de celle-ci. Président
d'abord et commissaire ensuite sont des personnes qui sont pressenties par les états membres
de l'UE. Même s'ils font l'objet d'une liste établie par les états selon la procédure du commun
accord, c'est le Parlement européen qui va, par un vote, officiellement établir le président et
dans un 2e vote, investir la commission dans son ensemble et ce vote sur l'organe collégial est
un vote d'acceptation ou de rejet de toute la commission.

 C'est au mois de février de cette année 2010 qu'a été investie la nouvelle commission
européenne. A sa tête se trouve Manuel Barosso. Il a eu une sorte de période de transition
entre le début du mois de novembre 2009 et l'entrée en focntion en février 2010: c'est une
période longue pendant laquelle les candidats commissaires de états membres ont été
auditionnés par le parlement européen et chaque audition a constitué un moment très
politique. Ce n'est pas seulement un vote d'investiture purement formel. Le Parlement a
auditionné 27 candidats, que cette audition s'est accompagnée d'un nombre de presque 2000
questions qui ont été posées au candidat commissaire, ce qui a donné lieu à la tenu d'un débat
écrit et oral.
In fine on a le premier temps fort de l'exercice démocratique des pouvoirs de la commission.
Il y a 10 ans, la commission SANTER avait été la commission la plus proche de subir un vote
de défiance (motion de censure) car ce vote est le moyen dont dispose le parlement européen
pour renverser la commission qui ne répondrait pas collégialement aux exigences de rectitude
qui doivent présider à l'exercice des fonctions de chaque commissaire.

Le rapport le plus important est celui du budget: le parlement vote le quitus, la bonne
exécution du budget. Les travaux du conseil des ministres font aussi l'objet d'un contrôle par
le Parlement européen au moyen de questions écrites et orales qui sont adressées par les
parlementaires aux membres du conseil. A chaque session plenière du Parlement européen, le
président du conseil des ministres est présent et répond à ces questions qui lui sont posées.

Le Parlement européen peut examiner les pétitions des citoyens. Il est saisit par le droit de
pétition des citoyens qui est une initiative ouverte aux citoyens depuis le traité de Maastricht.
le parlement peut être appelé à créer des commissions d'enquête temporaires sur toute
question qui lui est soumise par voie de pétition.

A chaque conseil européen (état et gouvernement), le président du Parlement est invité à


exprimer le point de vue du parlement européen sur les thèmes qui vont être abordés à l'ordre
du jour ou sur des thèmes spécifiques qui lui tiennent à coeur. Il assiste à l'ouverture des
débats au sein du conseil européen et il formule son point de vue.

Le parlement européen exerce ce que l'on appelle le pouvoir législatif. Il l'exerce selon une
procédure que l'on appelle la co-décision. Cette procédure, depuis l'entrée en vigueur du traité
de Lisbonne (1er décembre 2009), est la procédure législative ordinaire. Cette procédure a été
introduite dans les traités communautaires pour la première fois dans le traité de Maastricht de
1992. Elle a pour objet d'associer le Parlement européen à l'exercice du pouvoir normatif et de
l'associer, depuis l'entrée en vigueur du traité de Lisbonne, par principe, à la prise de décision.
La procédure législative ordinaire est devenue la procédure de décision de droit commun des
actes communautaires dérivés.
Le parlement peut être amené à intervenir selon d'autres moyens:

- L'avis simple.
il y a des domaines qui restent soumis à l'intervention exclusive du Conseil de l'UE qui reste
le seul à prendre l'acte normatif si ce n'est que, dans ces domaines, le Conseil de l'UE
intervient seul mais doit prendre l'avis, consulter, le Parlement:
• En matière de visa et d'immigration
• En matière de politique économique
• En matière d'agriculture.
 3 domaines de compétences de l'UE qui nécessitent l'avis du Parlement mais seulement
l'avis du parlement et qui en revanche suppose une prise de décision seul du Conseil de l'UE,
des ministres.
Ce qui se passe s'il y a non respect de la consultation:
• Le défaut de consultation: l'acte est entaché d'un vice de forme, la consultation est
obligatoire. C'est une cause de nullité de l'acte, si celui-ci n'a pas fait l'objet de la
consultation du Parlement.
• Dans l'hypothèse où consulté, le Parlement européen se prononce et où le conseil de
l'UE adopte un acte substantiellement différent de l'acte qui a fait l'objet de l'avis: dans
cette hypothèse, le Parlement doit être reconsulter sur le projet d'acte modifié. La 2e
consultation vise à éviter que la 1ere ne soit qu'une formalité dont se débarasse le
conseil des ministres.

- La procédure de l'avis conforme


C'est une procédure développée pour associer plus étroitement le Parlement européen à la
prise de décisions importantes. L'avis est obligatoire et doit être conforme: respecté par le
conseil de l'UE. Par cette procédure de l'avis conforme, la Parlement bloque le système. Il
émet un véto. Cette procédure a été mise en place pour la première fois dans l'acte unique et
développé dans Maastricht.
En effet, dans le cadre du traité de Maastricht, c'est dans ce traité qu'est rappelé explicitement
les fondements démocratiques de l'UE. Le traité de Maastricht a prévu une procédure de
constatation de ce que le traité appelle une risque clair de violation des droits de l'homme ou
encore constatation de l'existence d'une violation permanente des principes sur lesquels repose
l'Union.
 Le traité de Maastricht a mis en place le nécessaire avis conforme du Parlement européen
pour procéder à la constatation tant du risque que de l'existence de la violation. Cela entraîne
des conséquences qui sont celles de priver l'état de ses droits d'être représenté au sein du
Conseil des ministres. L'avis conforme est également utilisé dans des domaines moins
"extrêmes": Le Parlement doit émettre un avis conforme sur toute demande d'adhésion d'un
état candidat. Toute demande d'adhésion d'un nouvel état doit d'abord, dès que cette demande
a été formulée au conseil des ministres, faire l'objet d'une demande d'avis du Parlement. Ceci
veut dire que très clairement tous les élargissements qui se sont succédés depuis 1995 ont fait
l'objet d'un avis conforme.

L'instauration d'une coopération renforcée: Cela permet à certains états, dans les domaines de
la justice notamment (pénale) ou encore dans les domaines de la politique étrangère, d'établir
entre eux une coopération plus grande. Toute demande de coopération des états doit faire
l'objet d'un avis conforme du parlement européen.

- Le pouvoir budgétaire
Il exerce le pouvoir conjointement avec le conseil de l'UE (des ministres). Cela veut dire que
c'est la procédure législative ordinaire qui va s'appliquer à l'adoption du budget. Son pouvoir
n'est pas négligeable du tout car au terme de la procédure il adopte le budget ou le refuse dans
sa totalité. Cette procédure a été l'élément déterminant de toutes les revendications du
Parlement dans les années 1970: c'est par la procédure budgétaire qu'il a développé ses
revendications pour devenir un co-législateur, pour exercer un pouvoir législatif. Le traité qui
a décidé que les communatués européennes disposaient de Finances propres en 1972.
Le traité de Lisbonne apporte une modification quant à l'exercice des pouvoirs budgétaires du
Parlement européen. Jusqu'au budget de 2009, ce budget annuel de l'union est adopté
conjointement par le Conseil de l'UE et le Parlement (fait l'objet d'un débat etc...). Jusqu'au
1er décembre 2009, le Parlement européen n'avait qu'un pouvoir limité de contrôle sur le
budget. Dans le budget étaient distinguées 2 sortes de dépenses:
- Les dépenses obligatoires
- Les dépenses non-obligatoires
Il était prévu que le Parlement européen ne pouvait adopter n'avoir le dernier mot que sur les
dépenses non-obligatoires, ie celles qui ne sont pas prévues obligatoirement par les traités.
Ces dépenses non obligatoires sont arrivées à 45% du budget et donc le Conseil avait le
dernier mot uniquement pour 55% du budget. Finalement, c'est le président du Parlement qui
arrête définitivement le budget et qui en surveille l'exécution. C'est la commission qui exécute
le budget et chaque année le parlement approuve ou rejette la gestion du budget par la
Commision. Il octroie un quitus ou une décharge à la commission lorsqu'il considère qu'elle a
bien géré le budget.

2 actes sur 3 qui nous sont applicables (de droit interne) émanent de l'UE. Ceci témoigne de
l'importance du Parlement Européen.

Précision sup:
Depuis l'entrée en vigueur du traité de Lisbonne, c'est le parlement européen qui investit aussi
dans ses fonctions, le haut représentant pour la politique étrangère et de sécurité qui est en fait
la personne qui représente l'UE dans le monde et qui est le vice président de la commission
européenne.

Sur le droit de pétition: Le parlement européen a la possibilité de se saisir des pétitions qui lui
sont adressées par les citoyens. L'initiative citoyenne est une nouveauté inscrite dans le traité
de Lisbonne: elle permet à 1 M d'européens de réclamer de nouvelles initiatives législatives.
IE le parlement européen peut se saisir d'une demande formulée par 1M d'européens et
formuler et appuyer cette demande auprès de la commission européenne.

Sous Section 2: Le fonctionnement du triangle institutionnel au travers de la procédure


de co-décision
C'est la particularité de la procédure législative ordinaire que de permettre l'intervention de
plusieurs acteurs tout en ménageant l'initiative d'une seule institution. Une seule institution
peut formuler la proposition.
Les états membres par le biais de leur gouvernement, les citoyens européens ou encore le
Parlement peuvent formuler des propositions d'acte communautaire. Ils peuvent inviter la
commission, lui demander de bien vouloir prendre en considération leur proposition d'acte
législative. C'est en cela que l'on peut dire que la commission dispose du monopole de
l'initiative législative. Elle est la seule à agir et à proposer l'acte dans la version qui va être
examinée par le Conseil des ministres et par le Parlement.
Cette procédure, depuis le 1er décembre 2009, est une procédure législative ordinaire qui s'est
étendue à plus de 40 domaines nouveaux qui jusque là nécessitaient le recours à des
procédures autres, ou d'autres procédures qui associaient le Parlement mais qui n'existent
plus. Le traité de Lisbonne qui a abolit la structure en 3 pilliers de la communauté a entraîné
une communautarisation d'un nombre plus grand de matières qui vont relever de la
compétence de l'union (et plus des états) et il y a eu une généralisation de la procédure de co-
décision.

- 1er temps:
La commission envoie sa proposition conjointement au Parlement et au conseil des ministres.
C'est le 1er temps de l'action.

- 2e temps:
Le Conseil des ministres va examiner la proposition d'acte selon le fonctionnement
préalablement évoqué (cet acte va être transmis au COROPER qui va être aidé par des
comités d'experts, des groupes de travails vont se réunir etc...). Le parlement peut ensuite
accepter le texte ou encore l'amender. Il peut opérer une modification significative du texte.

- 3e temps:
Le texte va suivre deux lectures à l'issue de chaque lecture, le texte passe par la commission.
Il y a une double navette. La commission sert de filtre dans ce dialogue entre le conseil et le
Parlement. Elle peut retenir un amendement ou une proposition de modification. Une fois que
le comité est parvenu à un accord, il est envoyé au Parlement pour une troisième lecture.

Cette procédure suppose qu'un dernier mot n'est accordé. Même si le texte commun est un
texte de compromis, il reste une dernière solution, le parlement peut, au bout du compte,
rejeter l'acte proposé à la majorité absolue.

08.04.10
La commission est l'intermédiaire entre les 2 institutions (parlement et conseil des ministres)
et si la commission retient un amendement parlementaire et que le conseil des ministres désire
passer outre cet amendement et désire que cet amendement ne soit pas retenu dans le texte
finale, désire passer outre l'avis de la commission. Le conseil doit voter à l'unanimité de ses
membres: la seule volonté unanime des états permet de lutter contre la position du Parlement
et la position de la commission retenant cedit amendement. On a au sein des 2 institutions
(conseil des ministres et parlement), un dialogue au milieu duquel la commission interfère
pour retenir certains amendments plutôt que d'autres mais il ne peut le faire qu'après avoir
réuni un vote à la majorité absolue de ses membres.

40 nouveaux domaines de compétence supposent depuis le 1er décembre 2009, l'utilisation de


la procédure de coopération. Dans 40 nouveaux domaines la procédure est maintenant
utilisée. C'est une procédure qui est extrêmement importante.

Section 3: le juge communautaire


Il est composé de 2 organes:
- La cour de justice de l'UE
- Le tribunal de première instance.

Ce juge est le juge communautaire d'attribution. Le juge qui a vocation à appliquer le droit
communautaire quotidiennement, c'est le juge interne.
On parle donc ici du juge auquel les traités accordent dans des domaines limités des
compétences, on parle donc d'un juge communautaire d'attribution qui par le biais de recours
juridictionnels, d'actions contentieuses, limitativement énumérés, peut être saisit par
différentes catégories de requérants. Figurent au sein de ces requérants, les états membres, les
institutions communautaires et les particuliers. Il n'est pas besoin d'avoir épuisé les voies de
recours internes. Ce juge communautaire n'a pas besoin que les voies de recours internes
soient épuisées pour être saisi.

La CEDH n'exerce ses compétences que de manière à pallier les solutions dégagées et donc
les éventuels problemes, par le juge interne, une fois qu'il s'est prononcé en premier et dernier
ressort. La CEDH n'intervient qu'une fois les voies de recours internes épuisées.
Ce n'est pas le cas pour la Cour de justice et le tribunal.

§1- La cour de justice de l'Union Européenne


Cette cour de justice de l'UE existe dans les traités depuis le début, depuis l'entrée en vigueur
du traité de Paris et depuis l'entrée en vigueur des 2 traités de Rome de 1957. Son existence
dépend des traités et des règles du règlement de procédure qui sont adoptées par la cour elle-
même et qui est ensuite approuvé par le conseil des ministres. Ces règles de procédures
permettent de mettre en évidence ce qu'il en est de l'organisation de la cour. La cour de justice
est composée d'un juge par état (donc 27 juges) et de 8 avocats généraux. Ces 27 juges et ces
8 avocats généraux sont désignés selon une procédure déjà évoquée pour les commissaires qui
composent la commission européenne: la procédure du commun accord. Ce sont les
gouvernements des états qui selon cette procédure, vont désigner leur juge et ensemble les 8
avocats généraux.
Ces états s'adjoignent et s'accompagnent de l'aide d'un commité qui est chargé de donner son
avis sur la relation adéquate sur l'adéquation entre le candidat projeté par l'état et les
compétences qui sont requises du futur membre. Pourquoi 2 catégories de membres au sein de
la cour de justice: pour la simple raison que les juges sont chargés de prononcer des arrêts et
les avocats généraux ont pour tâche de présenter leur conclusion mais en fait ne délibèrent pas
(pas de voix délibérative). Les avocats généraux assistent la cour et que donc ils prononcent
un avis juridique sur les affaires dont la cour est saisie et dont eux mêmes sont saisis. Ces
juges et ces avocats sont désignés pour une période de 6 ans renouvelables par tiers tous les 3
ans. Ces juges exercent donc un mandat de 6 ans renouvelé par tiers tous les 3 ans et
désignent à leur tête un président qui va diriger les travaux de la cour, qui va présider les
audiences et qui va surtout présider les délibérations des plus grandes formations de
jugement: ie la grande chambre ou l'assemblée plénière.

Quels sont leur statut?


Ce sont des personnalités qui doivent prêter serment. Leur serment garantit non seulement
que ne sera pas porté atteinte à leur indépendance mais qu'ils exerceront leur fonction en toute
indépendance. Cela veut dire que pour pouvoir garantir cette indépendance, ils ne peuvent
exercer aucune fonction politique et administrative, aucune autre activité professionnelle
rémunérée ou non rémunérée, ils sont juges et c'est tout. A l'issue et au terme de leur mandat,
ils doivent respecter des devoirs d'honnêteté et de délicatesse: ils ne doivent pas prendre en
charge des fonctions qui viendraient contrevenir aux fonctions de magistrat qu'ils ont exercé
auparavant.
Comme ils sont enfermés dans les conditions de leur mandat, en dépit du fait qu'ils soient des
ressortissants de leur état, ils bénéficient de privilèges d'immunité juridique par exemple. Ils
ne peuvent pas être déchus ou relevés de leur fonction, sauf pour des faits graves dont
l'appréciation revient à la cour elle-même. C'est une décision tellement grave qu'elle ne peut
être qu'unanime.
Cette cour siège en chambre. Elle siège en chambre de 5 ou 3 juges, elle statut dans le cadre
d'une formation qu'on appelle la formation en grande chambre composée de 13 juges. Elle
peut aussi statuer en assemblée plénière: pour les affaires d'une certaine importance. Ex:
interprétation d'un traité qui aurait une certaine importance.
Elle se réunit également lorsque la cour doit déclarer démissionnaire un commissaire
européen.

Dans le cadre de la grande chambre: elle se réunit à 13 juges lorsqu'un état membre ou
lorsqu'une institution est partie à l'instance et c'est généralement à la demande de l'institution
ou de l'état partie à l'instance, qui va de paire avec la nature complexe de l'affaire.
L'idée est que ce n'est pas la qualité de ressortissant d'un état qui est important pour siéger au
sein de la cour, la preuve en est le système de désignation des juges siégeant dans les
formations a 3 ou 5 juges veut qu'il y est une sorte de rotation qui s'effectue. Cette rotation a
une double vocation: au sein des formations à 3 ou 5 juges, les présidents des chambres à 5
juges sont désignés pour 3 ans et les présidents des formations à 3 juges tournent tous les ans.
L'idée est d'assurer la rotation des juges en fonction de leur nationalité et de leur compétence:
il ne faut pas figer les chambres de 3 ou 5 juges dans leur composition et surtout dans leur
composition présidentielle. Il faut permettre à la JP d'évoluer et qu'elle reflète l'interprétation
de la cour mais indépendamment de la nationalité du juge qui préside.

§2- Le tribunal de première instance


Dès le milieu des années 1970, l'idée a été de créer un tribunal qui viendrait se placer aux
côtés de la cour de justice pour la déchargée d'un contentieux qui allourdissait largement son
rôle et qui était le contentieux de la fonction publique communautaire. Si cette idée est née à
cette période là, en revanche les états n'étaient pas favorables à la création d'un tel tribunal. Le
rôle de la cour s'est alors engorgé, les délais de jugement se sont allongées et l'acte unique n'a
pas pu faire grand chose en 1987 si ce n'est prévoir en son sein que, à la demande de la cour,
après que soient consultée la commission et le parlement, le Conseil des ministres de l'UE
pourrait créer un tribunal de 1er instance. La décision unanime du conseil des ministres a été
prise le 24 octobre 1988, presque 15 ans après qu'est été évoqué la nécessité d'un tel organe et
le tribunal est entré en fonction le 1er septembre 1989.

L'organisation et le fonctionnement de ce tribunal dépend du statut de la cour de justice. Le


règlement de procédure du tribunal est adopté avec l'accord de la cour de justice et que don il
est organiquement dépendant de la cour de justice.
Donc, que peut-on mettre en évidence de nouveau sur le tribunal de 1er instance par rapport à
ce qui a été dit sur la cour de justice?
Il n'est composé que de juges et c'est parmi ceux-ci (27 juges) que peut être désigné un avocat
général (pour chaque affaire). Pas de différence dans le mode de désignation des juges qui
sont désignés sur la procédure du commun accord. Ils doivent faire preuve d'indépendance et
de compétence. Leur statut les soumet à des garanties d'indépendance et de compétence.

Il existe une surbordination du tribunal à la cour de justice qui veut que les juges du tribunal
prêtent serment devant la cour de justice. Ce tribunal exerce les mêmes compétences que la
cour de justice, sauf celles qui consistent à délivrer l'interprétation des traités
communautaires. Le tribunal est incompétent pour délivrer l'interprétation des traités
communautaires.
Donc, il peut être saisi pour toutes les catégories de litige et dans le cadre de tous les recours
ouverts devant la cour, sauf les recours qu'on appelle recours préjudiciels en interprétation du
droit communautaire. Les décisions juridictionnelles qu'il délivre ou qu'il prend sont
contestables devant la cour de justice mais seulement sur les questions du respect du droit.
Cela veut dire que la contestation des décisions du tribunal de première instance ne peut pas
contenir de nouveaux moyens, ce n'est pas un examen de l'affaire bis avec des moyens de faits
nouveaux. La procédure qui permet de contester les décisions du tribunal de 1er instance sont
des procédures ressemblant d'assez près au pourvoi en cassation français.

§3- La procédure devant le juge communautaire


la répartition du contentieux entre le tribunal de première instance et la cour de justice
européenne = Le tribunal est saisi et est compétent pour connaitre des recours qui sont
introduits par les personnées privées physiques ou morales dans toutes les catégories de
recours, sauf le recours préjudiciel en interprétation et en appréciation de validité d'un acte
communautaire.
Les états lorsqu'ils sont requérants saisissent en première instance la cour de justice et elle
statut la en premier et dernier ressort. Il y a une juxtaposition des institutions pour les recours
faits par les états parties ou les institutions.

C'est une procédure contradictoire et publique. Les parties sont donc entendues, leur
argumentation est discutée et l'audition des parties se fait de manière publique. C'est une
procédure qui se déroule en double phase: une phase écrite puis une phase orale. Entre les 2
peut se tenir une phase d'instruction de l'affaire au cours de laquelle il peut y avoir audition de
témoin et où il peut aussi y avoir enquête sur pièce ou sur place.
Le recours devant la cour de justice ou/et le tribunal de première instance n'a pas d'effet
suspensif. Il est possible que le juge communautaire prononce un sursis à exécution,
notamment d'un acte communautaire, tout comme il est possible que le juge prononce des
mesures provisoires dans l'hypothèse d'urgence ou dans l'hypothèse d'un risque d'un préjudice
qui peut devenir irréparable. Lorsque la cour de justice tranche, elle tranche en dernier ressort,
sauf dans l'hypothèse d'un recours en révision ou dans l'hypothèse d'un fait nouveau qui
pourrait avoir une influence décisive sur la solution antérieurement fournie par la cour.

Le recours en interprétation d'un arrêt: la cour peut être saisie par les parties pour interpréter
sa décision.

C'est une procédure dont il faut savoir qu'elle diffère selon que l'on est dans le cadre de
recours directs ouvert devant le tribunal de 1er instance ou devant la cour de justice. IE des
recours dans lequels le juge communautaire est saisi directement par opposition aux recours
indirects = recours préjudiciels. C'est un recours que forme un juge à un autre juge. C'est un
recours beaucoup plus formel, dont la phase écrite est beaucoup plus importante et dont l'objet
est très enfermé dans une question car l'objet est ou de demander que soit tranché la question
de la validité d'un acte communautaire ou bien qu'elle délivre l'interprétation authentique d'un
acte communautaire. Dans ces cas là, la procédure est plus particulièrement écrite.

§4- Les fonctions du juge communautaire


Compétence de droit commun du juge interne pour appliquer le droit communautaire, pour le
faire respecter, pour le faire prévaloir.
Les juges d'attribution exercent donc 3 types de fonctions:
- Une compétence/fonction consultative: ce sont les traités qui attribuent plus
particulièrement à la cour de justice, une compétence consultative. En effet, les traités
précisent qu'elle peut être consultée par le parlement européen, par le conseil de
l'Union ou par la commission ou un état, sur la comptabilité entre des accords externes
et les traités communautaires. Ce sont des traités internationaux signés par l'UE avec
d'autres états que ceux qui composent l'union. C'est dans le cadre de cette compétence
qu'au moins à 2 reprises avant décembre 2009, la cour de justice a été saisie pour se
prononcer sur la possibilité que pouvait ou pas avoir la communauté européenne
d'adhérer à la convention européenne de sauvegarde des droits de l'homme et des
libertés fondamentales. Par 2 fois, la cour de justice a délivré un avis à ce sujet disant
qu'il n'était pas possible que la communauté européenne devienne partie à la CESDH.
Les traités communautaires ne lui en donnaient pas compétence. Depuis le traité de
Lisbonne, les choses sont plus claires: l'UE est tout à fait compétente pour adhérer à la
CESDH en tant qu'OI car le traité de Lisbonne lui a reconnu cette capacité. L'avis en
l'espèce: c'est un avis à caractère obligatoire. L'accord externe qui a fait l'objet d'un
avis négatif ne peut pas entrer en vigueur sauf si les traités communautaires sont
révisés.

- La fonction contentieuse: c'est une fonction qui permet à la cour de justice d'être
saisie selon différents recours, différentes procédures et d'être saisie et de connaître
d'un acte communautaire ou d'une activité d'une institution communautaire, ou du
manquement d'un état membre de la communauté. Ce sont des recours qui ne
concernent pas le droit interne des états et qui concernent l'acte communautaire
comme pouvant produire des effets en droit interne. Parmi ces recours:
• Il y a d'abord le recours en manquement: c'est le manquement d'un état. Il sert à
contrôler le respect par un état ou par les états des obligations qui sont les leurs en
vertu du droit de l'union. C'est un recours qui met en évidence l'importance d'une
phase précontentieuse qui fait intervenir la commission européenne (la gardienne des
traités). En tant que gardienne des traités, elle joue un rôle très important dans la phase
précontentieuse, avant saisine effective de la cour de justice.
• Le recours en annulation: il s'agit la d'une demande d'un recours en annulation d'un
acte d'une institution communautaire, d'un acte d'un organe de l'UE. Ce recours en
annulation ressemble d'assez près au recours pour excès de pouvoir ouvert devant le
Juge Administratif français.
• Le recours en carence : c'est la carence des institutions. Il a pour objet de contester
l'inaction d'une institution communautaire. C'est donc son inaction, son inertie qui
viole les traités.

Le 13.04.10

- La fonction préjudicielle: elle consiste à établir un dialogue entre juges, entre le juge
communautaire d'attribution (la cour de justice) et le juge communautaire de droit
commun qui est le juge interne. Cette fonction préjudicielle c'est celle qui eprmet donc
à la cour de justice saisie par le juge interne, de délivrer 2 sortes de jugements qui vont
permettre au juge interne de trancher un litige interne:
• Un jugement qui concerne la validité d'un acte communautaire: le recours
correspondant c'est le recours préjudiciel en appréciation de validité. C'est une
question de validité d'un acte communautaire qui pose problème au juge interne et
pour résoudre cette question, le juge se tourne vers la cour de justice pour qu'elle
délivre son jugement (sens commun, pas un arrêt).
• Un jugement concernant l'interprétation d'un acte communautaire ou d'une disposition
d'un traité communautaire. Cette disposition adoptée dans le cadre de l'interprétation
se fait en conséquence du recours préjudiciel en appréciation de validité.

Cette collaboration entre la cour de justice et le juge interne a pour objet une application
effective et homogène du droit de l'union. La traduction la plus basique sur l'homogénéité. Si
la CJ délivre l'interprétation, c'est pour qu'il n'y ait qu'une interprétation possible des normes
communautaires. elle est seule compétente pour donner l'interprétation authentique du droit
communautaire.

La cour de justice rend un arrêt et le juge interne est lié par l'interprétation qui est donnée ou
liée par l'appréciation de validité qui est faite dans l'arrêt de la cour de justice. Il y a bien une
dimension de dialogue ou de collaboration.
La cour ne sanctionne ni ne rejette ni ne casse aucun jugement ou aucune arrêt ou aucune
décision juridictionnelle émanant d'un juge interne. Elle n'a aucune compétence pour se
prononcer sur le contenu d'une norme interne (ce n'est que le droit communautaire pour lequel
elle peut être saisie) et elle n'a pas vocation à se prononcer non plus sur le droit interne, ni sur
un jugement ou un arrêt émanant du juge interne. Il n'y a pas de cour constitutionnelle qui
viserait à harmoniser l'interprétation générale d'une règle de valeur constitutionnelle même si
la cour de justice lie par ces arrêts le juge interne qui lui a posé une question.

On ne peut pas dissocier la cour de justice, le tribunal de 1er instance et le juge interne de sa
composition et de sa relation avec les normes de droit interne.

Institutionalisation de certain organes depuis l'entrée en vigueur du traité de Maastricht. on ne


fait pas allusion à la cour des comptes.

Chapitre 3 : L'ordre juridique communautaire


C'est se poser la question de son existence. Cette question se posait car pendant longtemps on
a pas su comment qualifier cette organisation internationale qu'on appelait communautés
européennes puis la communauté européenne et enfin l'union européenne. On ne connaissait
que 2 catégories d'ordre juridique en droit:
- L'ordre juridique interne
- L'ordre juridique international: La somme des règles d'ordre international produites
par les états dans le cadre de leur relations extérieures. Elles obeissent à un ordre
juridique propre.
 Les juges niaient l'existence de l'ordre communautaire.

C'est se poser la question de l'ordre juridique communautaire: on suppose l'assemblage


pyramidal de Kelsen. Or, les communautaristes et les juristes communautaires de la première
heure disaient qu'en droit communautaire, il n'y a pas de hiérarchie entre les normes. Pas
d'ordre juridique car les normes ont toutes la même valeur. Pas d'ordre juridique car il n'a
aucune existence et en plus n'est pas autonome par rapport au droit interne/international.

S'il existait, il n'a aucune existence autonome: le droit communautaire est du droit
international. Il n'est pas autonome car c'est aussi du droit interne (mélange de droit
international et de droit interne).

Arrêt fondateur : l'arrêt Von Gent en Loos. Dans cet arrêt, la cour de justice dit tout ce que
nous devont penser à sa suite de ce que sont les traités. Elle dit que les traités constituent plus
qu'un accord qui ne créerait que des obligations entre les états, ce sont des traités qui crééent
des obligations aux états signataires mais aussi aux personnes privées ressortissantes des états
auxquels ils sont directement applicables.

 Il y a bien un ordre juridique communautaire.

Section 1 : Les sources


Il n'y a aucune disposition dans les traités communautaires qui ne recensent de façon
exhaustive des normes applicables dans l'ordre juridique communautaire. Les seuls actes
recensés dans les traités sont les actes unilatéraux qui sont adoptés par les institutions
communautaires. Confronté à ce vite, c'est le cour de justice qui a été confrontée à la nécessité
de définir les différentes sources du droit communautaire et de définir leur régime juridique
applicable. Elle a en fait classer, de part son travail jurisprudentiel, les normes juridiques
communautaires en tenant compte non seulement :
- D'une part de leur modalité d'édiction.
- D'autre part de la place qu'elles occupent (cumulatif).
En tenant compte d'au moins ces 2 éléments, on relève 4 groupes de normes de droit
communautaire:
- les traités institutifs
- Les actes unilatéraux : actes adoptés dans le respect de la disposition des traités. Ils
traduisent le caractère d'intégration de l'organisation car ils concrétisent le transfert de
compétences des états vers l'organisation.
- Les actes ou accords ou conventions conclus par l'Union Européenne avec des états
tiers ou des Organisations Internationales.
- La jurisprudence de la cour de justice et du tribunal de 1er instance: ce sont les
principes qu'elle dégage, que les juges dégagent = principes généraux du droit.

§1- Le droit originaire


Dans les traités subsiste une nomenclature des principaux actes. C'est par rapport à cette
hiérarchie que la cour de justice exerce son contrôel de la validité d'un acte communautaire,
notamment lorsqu'elle est saisi par un recours en annulation, et c'est par rapport à cette
hiérarchie qu'elle se prononce sur la validité d'un acte communautaire lors d'un recours
préjudiciel. Elle examine l'acte dans la hiérarchie dans laquelle il s'incrit.

Ce droit originel, ou encore appelé droit primaire, est formé des traités institutifs (ou
constitutifs : Paris 1951 et Rome 1957) ainsi que tous les traités et actes qui ont complété ou
modifier les premiers, auxquels il faut ajouter les actes d'adhésion des différents états qui sont
venu grossir la liste des états membres de l'organisation et donc ces traités et actes
internationaux s'insèrent dans l'ordre juridique communautaire après avoir été approuvés par
l'ensemble des états dans le respect de leur règles constitutionnelles respectives.

Ces traités et actes assimilés, on peut les situer au somemt de l'ordonnancement


communautaire: ils priment à toutes les autres sources de droit communautaire. C'est à propos
de ces actes appréciés dans leur globalité que la cour de justice s'est prononcée dans un arrêt
et un avis :
- Arrêt de la CJCE du 23 avril 1986 : Parti Ecologiste les Verts v. Parlement.
- Avis de la CJCE du 14 décembre 1991: il porte sur un accord sur l'espace économique
européen (EEE).
 Que ce soit dans l'arrêt ou dans l'avis, la cour de justice nous dit à propos de ces traités ou
actes assimilés: Elle les qualifie "de charte constitutionnelle de la communauté".
Le projet de traité portant constitution pour l'Europe qui avait pour vocation de former un
ensemble unique d'articles, de règles. Faute de l'avoir ratifier et donc d'avoir un instrument
juridique unique, on peut mettre en évidence les 2 catégories de traités :
- Les traités lois: comme le traité de Paris qui crée la CECA ou le traité de Rome qui
crée la CEE. Ce sont des traités lois en ce qu'ils comportent 2 sortes de dispositions:
• Des dispositions institutionnelles qui règlent l'organisation, le fonctionnement des
institutions
• Des dispositions matérielles : pour Paris et Rome, ce sont des dispositions et des
règles relatives à l'établissement d'un marché commun.
Ce sont des traités fondateurs, au sens qu'ils servent de fondement à tous ceux qui suivent.
Les autres traités qui ont modifié le traité de Paris et le traité de Rome ont pour but de définir
des objectifs généraux, de mettre en évidence des principes qui doivent guider les institutions
communautaires. Donc ces traités cadres mettent en évidence, pour ces institutions, une
certaine marche de manoeuvre et liberté d'action. Ces traités cadres prévoient des
compétences rajoutées à celles initialement prévues. Ils mettent en place des dispositions
matérielles nouvelles qui viennent se rajuter aux compétences initialement transférées par les
Etats. On a donc un imbrication des traités avec des dispositions qui n'ont ajmais cessé d'être
appliquées et qui sont les dispositions des traités initiaux et des traités cadres ultérieurs qui
sont venu compléter les dispositions initiales.

 C'est le principe de l'autonomie des traités. En fait, ils servent au fonctionnement de la


communauté européenne, mais cette organisation européenne qui s'appelle union européenne
repose sur tous ces traités qui sont dit indépendant les uns des autres. Le juge communautaire
d'attribution, confronté aux dispositions des traités doit les appliqués dans un double objectif:
celui du respect du principe d'autonomie de chaque traité par rapport aux autres et puis un
principe d'interprétation des dispositions des traités à la lumière des dispositions qui l'entoure.
Ces traités constitutifs, lois et cadres, se voient complétés ou modifiés par un certain nombre
d'autres traités: Paris et Rome. Ces traités ont été complétés et modifiés par tous ceux cités.
Ces traités se voient complétés ou modifiés par des traités qui résultent de la survenance d'une
révision ou d'une modification consécutive à une décision communautaire qui a dû être
ratifiée par les Etats.

§2: Le droit dérivé


Les institutions communautaires produisent directement des effets et sont habilitées selon les
traités, dans les limités des traités, selon les procédures des traités, à adopter un certain
nombre d'actes unilatéraux. On dit du droit, qu'il est le droit dérivé des traités originels.

A) Les normes de droit dérivé


1- Le règlement
C'est la principale norme de droit dérivé que l'on peut d'ailleurs comparer à la loi interne et
l'article du traité qui en donne la définition, donne une définition qui évoque tout ce que l'on
doit savoir : "le règlement a une portée générale, il est obligatoire dans tous ses élements et
est obligatoirement applicable dans tous les états membres".

a) Portée générale
C'est un acte normatif, impersonnel et abstrait et qui n'a pas de destinataire limité, identifiable.
Le règlement peut distinguer une catégorie de personne abstraitement mis en évidence auquel
il va s'appliquer plus particulièrement. On peut dire du règlement qu'il a un effet "erga
homnes" (= applicable à tous). Il se distingue de l'acte communautaire qui a un destinataire
expressément désigné.

b) Le règlement est obligatoire dans tous ses éléments


Ce règlement est aussi obligatoire dans tous ses éléments: toutes ses dispositions y compris
ses annexes s'imposent aux états et donc les états ne peuvent pas faire une application
sélective ou incomplète du règlement. C'est un acte très précis et détaillé. Il est tout a fait
possible pour le règlement d'imposer que les institutions communautaires prennent des actes
d'application du règlement ou que les autorités nationales prennent des mesures d'application
nécessitées par le contenu du règlement.

c) Le règlement est directement applicable dans tout état membre.


Dès son entrée en vigueur, le règlement va pouvoir déployer tous ses effets et va s'intégrer
dans l'ordre juridique des états membres. Dès lors qu'il entre en vigueur, il va pouvoir
s'appliquer uniformément dans l'ensemble de l'UE et il n'y a donc pas besoin que le règlement
ait fait l'objet d'une quelconque réception. Il n'a pas besoin de faire l'objet d'une transposition
en droit interne, il s'applique.
Toute mesure de réception d'un règlement communautaire prise dans un état est totalement
contraire au droit communautaire et contraire à la nature même du règlement. La CJ
sanctionne et elle a ainsi sanctionné à de nombreuses reprises, l'Italie.
Les seuls mesures nationales tolérées qui peuvent constater l'existence, sont des mesures
auquel le règlement peut renvoyer comme les mesures de sanction.

Le simple fait d'avoir évoquer le fait que le règlement s'intègre directement dans le droit des
états, cela veut dire que le règlement a vocation à créer directement des droits pour les
particuliers: il peut imposer des obligations et reconaître des droits aux personnes privées, aux
ressortissants des états membres de l'UE. Cela emporte comme conséquence que ce règlement
crée des droits à l'égard des personnes privées ressortissant des états.

L'autre côté de cette qualité d'applicabilité directe du règlement, le pendant de ce caractère


applicable, c'est que dont les personnes privées ressortissant des états membres ou particuliers
vont pouvoir faire valoir leur droit, les droits qu'ils tirent des règlements devant le juge
communautaire de droit commun qui est le juge interne.

2- La directive
Cette directive est un acte qui fait intervenir les états et dont le traité dit "la directive lie tout
état membre destinataire quant au résultat à atteindre tout en laissant aux instances nationales
la compétence quant à la forme ou au moyen".

C'est un acte qui a fait fureur au sein de la Communauté et qui a été utilisé de manière intance
entre 1987 et 2000 en raison de son caratère souple qui était destiné à l'harmonisation des
législations lorsqu'il a été nécessaire pour répondre aux objectifs des traités de mettre en place
le grand marché intérieur. En elle même la directive n'a pas portée générale, elle n'oblige que
ses destinataires, que les états.

15.04.10

C'est un acte originel. Il laisse aux états qui sont ces destinataires, le soin de la mise en oeuvre
des objectifs qu'elle contient et que donc cet acte est un acte qui a été très utilisé dans le cas de
la mise en place du marché intérieur.
Les états sont soumis à une obligation qui est celle d'incorporer la directive, dans le droit
interne, en mettant en oeuvre les objectifs qu'elle contient. Elle a donc le choix des moyens et
donc des meusres de droit interne qui vont permettre de mettre en oeuvre les objectifs
contenus dans la directive communautaire.
Cette directive est donc assortie d'une obligation de résultat et donc la liberté de l'état est une
liberté de moyen. En pratique, il est apparu que les directives sont devenues d'un usage
extrêmement courant et notamment dans le but de l'harmonisation des législations, et sont de
plus en plus présices et de plus en plus détaillées. Ce type d'actes à l'intérêt de laisser une
marche de manoeuvre aux états destinataires.
Contre toute attente et paradoxalement, ces actes qui laissaient uen grande liberté de
manoeuvre aux états, sont devenus des actes plus précis et plus détaillés = cela a eu pour
conséquence que la marche de manoeuvre des états s'est considérablement réduite et que le
choix des moyens s'est lui aussi considérablement réduit.

Les directives laissent une liberté de moyen aux états pour parvenir au résultats qui les
obliges, mais dans chaque directive figure un délai de transposition. Les mesures pour la mise
en oeuvre des directives doivent être intervenues à l'expiration du délai. Aucun motif ne peut
justifier que ce délai ne soit pas respecté.
Dans la mesure où la directive est un acte normatif qui s'adresse à des destinataires spécifiés
qui sont les états : ces états doivent recourir en droit interne à un acte interne obligatoire (ex:
en France, une loi). IE la transposition des objectifs d'une directive se fait au moyens d'un acte
à portée juridique obligatoire. Les états doivent prévoir un cadre législatif et réglementaire qui
permet de garantir l'application pleine et entière de la directive.
 La cour de justice veille à ce que cette transposition se fasse dans le respect des principes.

En revanche la cour de justice peut admettre un certain nombre de pratiques d'usage qui sont
utilisées en droit interne. Ex: la cour de justice vérifie toujours que l'obligation de
transposition se fait dans le respect de l'interprétation que donne les juridictions internes des
dispositions nationales qui servent à transposer.
Ces directives communautaires, sur leur caractère précisn, ne laissent aucun choix aux états
pour être transposées. La transposition se fait sous le contrôle de la cour de justice qui peut
sanctionner un recours trop élargi, ou disqualifier une fausse directive. La transposition d'une
directive doit être exacte et correcte. Cela veut dire que les mesures d'ordre interne qui sont
prises par les états ne peuvent pas altérer la portée des directives ou modifier une prescription
contenue dans la directive. C'est ce que l'on appelle l'obligation de transposition exacte et
correcte. Pendant tout le délai de transposition et avant qu'il n'expire, l'état est obligé de
s'abstenir de prendre toute disposition en droit interne qui pourrait, à l'expiration du délai,
compromettre le résultat prescrit par la directive.

Au bout du compte et une fois que l'état a accompli son obligation, transposition dans le délai,
les états membres ont l'obligation de transmettre à la commission les mesures de transposition
qu'ils ont prises. La commission contrôle la bonne exécution par les états de leur obligation de
transposition. Cela veut dire que la commission peut être à même de constater assez
rapidement si oui ou non elle a été destinataire de la transposition. Il revient à la commsision
de mettre en oeuvre l'action en manquement. IE débute l'action en manquement avant que ne
soit saisie la cour de justice.
Le délai, la nature de l'acte. Cet acte n'a pas directement d'effet juridique à l'égard des parties .
il n'a d'effet qu'au travers des mesures nationales de transposition. Cela n'est que dans ces
actes précis que la directive peut produire des effets précis. Elle reste un acte destiné aux états
seulement.

3- La décision
Cette décision communautaire: son existence est prévue par les traités. Elle est définie dans
les traités: "la décision est obligatoire dans tous ses éléments pour les destinataires qu'elle
désigne".
Contrairement au règlement, la décision n'a pas de portée générale: elle n'est obligatoire que
pour son ou ses destinataires. Cela peut être plusieurs catégories de personnes: les Etats, un ou
plusieurs particuliers, les entreprises. C'est donc un acte individuel avec des destinataires
désignés. Pour les destinataires, la décision est notifiée et est donc obligatoire dans tous ses
élements, ce qui ne veut pas dire qu'elle ne puisse pas nécessiter d'éventuelles mesures
nationales d'application.

4- L'avis et la recommandation
Ce sont des actes prévus par les traités. Ils ne lient pas. Au contraire des autres actes, sauf cas
particulier (ex: l'avis conforme du Parlement), un avis ou une recommandation n'a pas d'effet
obligatoire. L'avis est donc l'expression de l'opinion d'une institution et la recommandation
constitue l'invitation à suivre une ligne de conduite prononcée par une institution.

Ces actes unilatéraux n'ont pas d'effet juridique direct, ils n'ont que des effets juridiques
indirects. La commission dispose dans le respect des traités d'un pouvoir qu'on appelle un
pouvoir général d'avis et elle est donc la première à émettre ce type d'acte qui n'ont pas en eux
même un caractère juridique direct. Leur caractère n'est pas contraignant, ce qui veut dire que
les avis et recommandations ne peuvent pas faire l'objet d'un recours juridictionnel.
Cependant la cour de justice a été amenée à retenir les indications fournies par les avis et
recommandations et donc à en viser le contenu, notamment dans le cadre de recours
préjudiciels en interprétation où il n'est pas rare qu'elle s'appuie, pour interpréter des
dispositions de droit communautaire, sur des avis et recommandations émanant des
institutions (et plus particulièrement de la commission).

B) Le régime juridique commun à tous les actes de droit dérivé prévus dans les traités.
Le régime juridique repose sur un plusieurs principes:
- C'est le principe de la compétence d'attribution de l'UE d'une part (en tant
qu'organisation) et de la compétence d'attribution au sein de l'union aux
institutions compétentes:
Ces institutions agissent dans les limites des attributions qui sont les leurs: elle ne peuvent
adopter des actes unilatéraux que lorsque cette compétence leur a été donnée et prévue par les
dispositions des traités pour remplir les objectifs définis par les traités.
Les actes communautaires et unilatéraux, aujourd'hui et par principe, sont adoptés par le biais
de la procédure législative ordinaire (la co-décision).
Si 2/3 des actes émanant de l'UE sont le fruit du travail conjoint de la commission, du
parlement et du conseil, il en reste 1/3 qui peuvent émaner d'autres institutions et être le fruit
d'autres procédures. Ex: La BCE (Banque Centrale Européenne) est habilitée à adopter des
règlements, avis ou recommandations.
A chaque fois qu'un acte de l'UE est émis, il est nécessaire de savoir quel type d'acte il va
falloir adopter? Un règlement, une directive ou une décision. Il faut donc se référer, en
fonction du domaine, à la nature de l'acte adéquate. Une fois le choix de l'acte fait, encore
faut-il savoir de quelle procédure cette est-il le fruit? C'est donc dans le respect des
dispositions précises du traité que l'institution communautaire doit faire le choix de l'acte
adéquate et le la procédure pour le confectionner. Cela veut dire que l'institution
communautaire n'a généralement pas le choix. Rare sont donc les cas où cette institution
communautaire a l'opportunité de choisir l'acte qu'elle va pouvoir émettre.

 La première chose c'est que ces actes sont reliés à la compétence d'attribution de l'Union et
de l'institution et que donc la procédure à utiliser et la nature de l'acte à produire sont
généralement définies dans les traités.

- La motivation de l'acte:
Les traités qui forment le droit de l'union posent une obligation générale de motivation des
actes unilatéraux obligatoires. Les actes doivent donc être motivés et doivent a forciori, pour
asseoir un peu plus cette motivation, doivent viser les avis, proposition et recommandations
qui ont aidé à leur édiction.
L'objectif de motivation de ces actes est assez identique à l'obligation de motivation des actes
administratifs en droit interne. L'idée c'est que les intéressés soient au courant, soient informés
des conditions d'adoption de l'acte. Cela leur permet de pouvoir saisir la CJ. Cette obligation
de motivation est donc une formalité substantielle qui, dans l'hypothèse de sa violation, est de
nature à entraîner l'illegalité de l'acte. C'est une condition de forme qui si elle n'est pas
observée, peut entraîner l'annulation de l'acte (dans le cadre d'un recours pour annulation
évidemment). Cela veut dire que l'acte doit comporter la base juridique sur le fondement de
laquelle il a été adopté (ie l'article ds traités qui fondent la compétence de l'auteur de l'acte).
L'acte doit donc faire apparaître les motifs de droit et les motifs sur lesquels il est fondé.

L'étendue de la motivation est variable et dépends de la nature de l'acte et de sa portée. Les


actes de portée générale comme les règlement peuvent faire l'objet d'une motivation assez
sommaire. On peut relever à peu près la même solution de motivation peu développée pour la
décision communautaire.
En revanche, dès qu'une décision s'écarte d'une pratique antérieure, met un terme à une
pratique antérieur, et bien elle doit comporter une motivation explicite et détaillée 
décisions qui émanent de la comission qui constatent des pratiques anticoncurrentielles des
états.
Dans ces cas, la décision doit être très précisément motivée pour permettre un meilleur
contrôle du juge.

- La publicité et l'entrée en vigueur de l'acte:


Traditionnellement, les règlements étaient publiés et les décisiosn étaient notifiées à leur
destinataires. C'était plus problématique pour les directives, elles n'étaient notifiées qu'à l'Etat
qui devait transposer. Le traité de Maastricht modifié par Amsterdam prévoit des mesures de
publicité applicables aux actes dérivés:

- Les actes dérivés du droit de l'union doivent faire l'objet d'une publication au JO UE
(Journal Officiel de l'UE). Tous les actes doivent être publiés quelque soit la
procédure ayant mener à leur adoption.
- Ces actes entrent en vigueur à la date qui est contenue en leur sein. A défaut, ces actes
entrent en vigueur le 20e jour après la publication de l'acte.
Le défaut de publication ou de notification n'a pas pour effet de rendre l'acte illégal.
Simplement l'acte est rendu inopposable.

- La portée de l'acte dérivé dans le temps


Ces actes sont en principe pas rétroactifs et donc ne s'appliquent qu'aux situations futures sous
réserve de prendre en considération les droits définitivement acquis à leur entrée en vigueur et
de ne pas entraver les effets futurs d'une situation créée avant qu'ils n'entrent en vigueur. Ils
prennent en considération les droits définitivement acquis à leur entrée en vigueur et les effets
futurs de situations créées antérieurement à leur entrée en vigueur.

Cependant, quelques exceptions :


- Il est possible de déroger aux règles de procédure
- A titre exceptionnel, il est possible de porter atteinte à la non rétroactivité lorsque la
confiance légitime des intéressés est dûment respectée. Cour de justice de la
communauté européenne, 25 janvier 1979: Arrêt Racke
- Lorsqu'il apparait nécessaire pour combler un vide juridique. Ex: hypothèse où la cour
de justice, dans le cadre d'un recours en annulation d'un acte dérivé, annule l'acte. Pour
combler un vide juridique, il est possible que la cour maintiennent certains effets de
l'acte qu'elle a annulé.

- Règle qui concerne leur modification, leur abrogation et leur retrait:


A tout moment les institutions communautaires peuvent modifier ou abroger des actes
existants. Il n'existe pas de droit au maintien d'une règlementation existante. Cependant, en
vertue du principe de confiance légitime, il est possible que la responsabilité de l'Union soit
engagée devant la cour de justice dans le cadre d'un recours en responsabilité, en cas de
modification ou d'abrogration d'un acte dérivé. Modification ou abrogation imprévisible,
source de dommage.

Qu'en est-il du retrait?


Les institutions communautaires peuvent procéder au retrait d'un acte dérivé, mais sous
certaines conditions.
Qui dit retrait dit rétroaction: le retrait a des effets rétroactifs. Les conditions de retrait:
- Pour que ce retrait puisse être utilisé par les institutions communautaires, il faut
d'abord que l'acte soit illégal. C'est une illégalité qui doit être patente et appréciée par
les institutions à l'origine de l'acte.
- Ce ne peut être que la ou les institutions à l'origine de l'acte qui le retire.
- Ce retrait doit se faire dans un délai raisonnable.
- Pour faire prévaloir l'intérêt public et le respect de la légalité, le retrait doit se faire en
faisant primer et prévaloir les intérêts des justiciables: tout retrait doit se faire en
faisant prévaloir les intérêts des justiciables.

04.05.10

§2.1- Les autres actes (plan à revoir)


La nomenclature inclue dans les traités communautaires n'est pas une liste exhaustive, ie ce ne
sont que les principaux actes dérivés qui ont fait l'objet de cette nomenclature, qui sont
consignés dans cette nomenclature.
Hors de cette nomenclature, les traités prévoient certains actes un peu spéciaux. Ces actes,
que les traités citent et qui ne rentrent pas dans la liste: il est des actes qui ne sont pas prévus
par les traités mais qui sont produits.

A) 1er catégorie d'actes non prévus dans la nomenclature: ceux qui sont prévus dans les
traités mais pas dans la liste
- Ce sont des actes qui, en dépit du fait qu'ils soient prévus par les traités, et qui parfois
prennent l'appellation de règlements, ne sont pas de vrais règlements communautaires
ou ne sont pas de vraies décisions communautaires ou de vraies directives: faux amis.
Ex: c'est le cas des règlements intérieurs des institutions et organes communautaires.
C'est aussi le cas du règlement de procédure de la cour de justice de l'UE. Ces
règlements ont pour objet de définir l'organisation intérieure ou le fonctionnement de
l'institution dont il est question. Ces règlements n'ont pas la même portée que le
règlement de l'UE, ils s'imposent aux institutions, parfois même leur portée dépasse le
cadre de l'institution qui en est l'objet. Ces règlements n'ont pas de portée générale, ils
n'ont pas un caractère décisoire. Ce qui fait que à défaut de tout ça, quand ils sont
publiés au JO UE, ils ne le sont qu'à titre informatif.

- Autre exemple de qualification d'un acte au moyen d'une appellation utilisée pour un
acte dérivé créateur de droit: les directives que le conseil des ministres adresse à la
commission dans le respect d'une disposition des traités communautaires. Cet acte a
pour but pour le conseil d'autoriser la commission à négocier des accords qu'on
appelle accords externes avec des états tiers à l'Union.

- Les décisions: la décision du parlement européen qui constate l'arrêt définitif du


budget et qui donne décharge/quitus à la commission pour l'exécution du budget.

- Des avis consultatif qui sont émis par la cour de justice lorsqu'elle est sollicitée par les
autres institutions.

B) 2e catégorie d'actes qui ne sont pas dans la nomenclature: Sui Generis (qui ne sont pas
prévus par les traités):
Ce sont des actes issus de la pratique qui sont autant de déclarations, résolutions,
communications, des memorandums.
Certains de ces actes ont une valeur préparatoire et programmatoire. Ils constituent une sorte
de guide que le conseil s'adresse à lui même et dans lequel il se fixe des objectifs voir un délai
pour les remplir. Ce ne sont que des déclarations politiques, déclarations d'intention dont la
nature est essentiellement politique.

Les communications:
La commission précise la politique de l'UE dans certains secteurs. Ex: aide de l'état. Ces
communications informent les états des critères de décisions qui seront utilisés par elle.

Les accords interinstitutionnels:


Actes que les institutions s'adresse à elles-mêmes et entre elles. Dans ces actes figurent par
exemple des codes de conduites auquels elles décident de se soumettre et qu'elles s'engagent à
respecter. Ces actes que ce soient des actes programmatoires ou des actes informatifs pour les
états, ces actes n'ont pas en principe d'effet obligatoire, ni pour les institutions, ni pour elles-
mêmes. Ils ne créent pas de droit. Ils ne peuvent donc pas être invoquables et être invoqués
devant les juridictions. Dans le meilleur des cas peuvent être utiles au juge communautaire
pour lui permettre d'interpréter d'autres règles juridiques: celles soumises à son contrôle. Dans
de rares cas, il est arrivé que la cour de justice décide que l'institution qui a produit l'acte sui
generis, a en fait manifester l'intention de se lier par l'acte.
§3- Traités et accords internationaux
Les communautés européennes à l'origine, devenue la communauté européenne en 1992,
devenue l'UE le 1er décembre 2009: ces organisations internationales, ainsi que les états
membres qui les composent, sont des sujets de droit international. Ce sont des personnes
morales de DIP qui ont la capacité de conclure des traités et des accords internationaux. Ils
ont la capacité de conclure des accords et traités internationaux entre eux mais aussi avec des
états tiers, mais aussi avec d'autres OI.
2 catégories d'accords qui sont conclus et qui figurent parmi les sources du droit de l'Union
Européenne:
- Les accords externes
- Le droit conventionnel complémentaire

A) Les accords externes:


Ce sont des accords ou traités conclus par l'Union avec des états tiers ou des organisations
internationales. Dès que ces accords sont conclus par l'organsisation européenne et qu'ils
entrent en vigueur dans le respect des conditions, ces accords font partie intégrante de l'ordre
juridique communautaire. Ces accords lie les institutions de l'Union, mais aussi les états
membres avec toutes les conséquences que cela emporte. Ces accords peuvent être invoqués
devant les juridictions internes, à la différence près qu'il faut que soit respecté une condition :
ils doivent avoir été portés à la connaissance des citoyens européens.
La condition première pour que l'Ue conclut de tels accords:
- Elle doit pouvoir rattacher ces accords à une disposition des traités qui l'habilite à
conclure des traités = ces accords doivent s'appuyer sur une base juridique
- Il ressort une liste des domaines dans lesquels l'UE peut conclure des accords externes
avec des états tiers ou des OI.

 Ex : dans le cadre de la conclusion d'accords d'association avec les PECO.


 Ex 2: l'UE est habilitée par les traités à conclure des accords externes dans le domaine de
la politique extérieure commune.

La cour de justice a reconnu à la communauté une compétence générale pour conclure des
accords dits externes.
Pourquoi al cour de justice étend-elle la compétence de la communauté?
La cour de justice dit que même en l'absence d'attributions explicites des traités, il est possible
que la communauté conclue un accord externe en vue de réaliser un objectif déterminé,
interne à la communauté, la cour de justice étend la compétence de la communauté pour en
faire une compétence générale.
Les résultats de cette négociation donnent lieu à la formulation d'un avis par le parlement
européen, qui doit être un avis conforme, notamment dans le cadre des accords d'association.
A l'issue de cet avis, lui (Parlement) ou les autres institutions (Conseil, Commission) ou un
état membre, peuvent demander à la cour de justice de formuler un avis sur le projet d'accord
externe. La cour de justice, lorsqu'elle prononce un avis négatif sur l'accord externe proposé,
cela bloque toute entrée en vigueur ultérieure de l'accord, sauf à ce que les traités
communautaires soient révisés.
C'est le Conseil des ministres qui conclu à l'unanimité les accords passés.

B) Le droit conventionnel complémentaire


Il est composé d'accords internationaux conclus par les états, ce qui les unis, auxquels l'UE
n'est pas partie. Pourtant, ce droit constitue une source du droit communautaire:
- Accords conclus par les états entre eux en dehors des compétences qu'ils ont transféré
à l'Union. C'est en cela qu'ils constituent une source complémentaire du droit
communautaire = considérés comme complétant les traités constitutifs de l'UE. Ex:
accords d'assistance mutuelle entre 2 ou plusieurs états. Ces accords peuvent être
prévus dans les traités. On trouve également de tels accords en droit international
privé. Le traité de Maastricht modifié renvoie à la conclusion de tels accords, par
exemple de protection des personnes.
Dans le cadre de ces accords, les états parties peuvent donner compétence à la cour de justice
pour en assurer l'interprétation  clause attributive de compétence.
Ces accords doivent faire l'objet d'une ratification dans chaque état. De plus, lorsque les états
membres concluent de tels accords, ils exercent leurs compétences propres, qui leur permet la
conclusion de traités internationaux. Ils n'ont pas abandonner la compétence de conclure des
traités.

§4- La JP et les principes généraux du droit communautaire


En théorie, un juge comme la cour de justice ne dispose pas de pouvoirs normatifs. Il n'est
d'ordinaire pas normal de considérer que la JP est une source du droit et que le juge fait
oeuvre normative. La cour de justice et le tribunal ont pour attribution générale d'assurer le
respect du droit communautaire, et de faire respecter l'interprétation du droit communautaire.
C'est une compétence d'attribution. La cour de justice et le tribunal de première instance
assurent l'interprétation authentique du droit communautaire. Ils délivrent l'interprétation
authentique de ce droit.

A) Le pouvoir d'interprétation des traités par la cour de justice.


C'est en raison de ce pouvoir d'interprétation par la cour de justice que l'on peut dire que sa JP
est une source non négligeable du droit communautaire. La cour de justice a la charge
d'assurer l'interprétation authentique et uniforme des traités. Le recours qui lui sert à exercer
cette compétence est le recours préjudiciel.
Lorsque les juridictions nationales s'adressent à la cour de justice, elle fait là, oeuvre
normative. La mission qui lui est donnée est une mission qui relève de la nature même des
toutes premières communautés, ie des communautés créées pour l'établissement de ce que l'on
appelait le marché commun. C'est la construction du marché unique qui justifie ce pouvoir
d'interprétation uniforme des traités. la réglementation produite par la communauté et par
l'union, doit s'appliquer de manière identique dans tous les états (en raison du marché unique)
et c'est pour cela que la cour de justice garantie l'unité du droit. La conséquence logique est
que si la cour de justice en garantie l'unité, et bien elle en assure la pleine efficacité.

La cour de justice exerce un pouvoir créateur de droit et le fait en recourant à des méthodes
d'interprétation qui sont des méthodes d'interprétation dynamiques. Lorsqu'elle interprète le
droit communautaire, elle fait une interprétation que l'on dit systématique du droit
communautaire : elle interprète la disposition qui lui est soumise en la replaçant dans le
système général dans lequel la disposition concernée s'inscrit. Elle l'interprète par rapport à
toute la règlementation communautaire, par rapport à toutes les normes.

Et puis, l'interprétation téléologique: interprétation en prénant en compte les buts, les objectifs
du traité. Donc, quand elle doit donner le sens d'une disposition, elle interprète en tenant
compte de la finalité du traité. Elle replace l'acte dans le contexte et le situe dans le but
recherché. Cela sert à délivrer l'interprétation qui préserve l'effet utile du droit
communautaire. C'est particulièrement vrai dans l'hypothèse où elle est confrontée à des
traductions d'une disposition d'un traité qui sont différentes, voir divergentes dans les langues
de droit communautaire. Elle fait toujours primer la traduction qui fait primer l'effet utile du
droit communautaire, pour qu'il soit applicable.
En cela, par son pouvoir d'interprétation, elle exerce un pouvoir normatif non négligeable.

Les principes généraux du droit (PGD) dégagés par la cour de justice et le tribunal de 1er
instance: les PGD communautaires sont non écrits, ils comblent des lacunes, ils complètent
les traités institutifs. Ils comblent des lacunes surtout en matière de protection des droits
fondamentaux.

Les états membres doivent exécuter les traités dans le respect du droit communautaire. Les
traités eux mêmes ont invité la cour à définir des principes et des droits pour enrichir la
hiérarchie des normes.

06.05.10

Les PGD ont permis de soumettre non seulement les institutions mais aussi les états membres
à un corps de règle et de garantie fondamentale qui n'étaient pas dans les traités. ces PGD du
droit communautaire ont un rang supérieur aux normes de droit dérivé et les états doivent les
respecter quand ils exécutent le droit communauraire. On peu aussi ajouter que la cour de
justice a été invitée par les traités à recourir à des principes de ce genre. Le traité de
Maastricht dit que les dommages qui sont crées par les institutions communautaires, par les
agents, doivent être réparés conformément aux principes généraux communs au droit des états
membres. Cela veut dire que le traité de Maastricht modifié fait plus qu'inciter le juge
communautaire d'attribution qu'est la cour de justice, il invite le juge communautaire à définir
ces principes généraux et à les appliqués. Il invite à ce qu'il les définisse et à ce qu'il les
applique et à les dégagés du droit des états.

1- Quelle est l'origine et quels sont les contenus des principes généraux du
droit?
Ils sont dans certains cas déduits de la nature même des communautés européennes et dans
d'autres cas ils sont dégagés par la CJ comme des principes qui relèvent du droit des états.
Mais dans ces cas là, la cour fait un tri pour ne retenir que les principes utiles en droit
communautaire.

• Les principes généraux considérés comme traditionnels ou classiques et qui sont


propres à tout systèmes juridiques:
- Le principe de sécurité juridique
- Le principe de bonne foi.

• Les principes de droit international public:


- Le principe de territorialité : le droit communautaire doit être appliqué y compris à
des entreprises d'états tiers qui se trouvent sur le sol de la communauté.
- Le principe qui interdit à un état de refuser le droit d'entrée et de séjour à ses propres
ressortissants.
 Ces principes de DIP sont rares dans leur formulation par la CJ et dans leur utilisation,
pour la simple raison que leur faible quantité vient du fait que la CJ a très tôt voulu se
démarquer des autres juridictions de DIP et puis elle a très tôt voulu différencier, et mettre
l'accent sur l'autonomie, le droit communautaire du DIP et donc a forciori démarquer ce droit
et montrer son caractère autonome par rapport au DIP.

• Certains principes généraux du droit sont déduits, par la CJ de l'Union, des traités et
de la nature de l'ordre juridique communautaire:
- Principe de l'équilibre institutionnel: on ne peut pas au sein de la communauté
européenne, distinguer les pouvoirs, ie distinguer le pouvoir législatif, exécutif,
judiciaire comme au sein d'un état. Il existe ce que l'on appelle un triangle
institutionnel qui met en parallèle un exercice commun de compétences, notamment
de compétences décisionnelles pour produire la norme communautaire. Arrêt de la
CJCE, 13 juillet 1958, Meroni.
- Principe d'interdiction des discriminations fondées sur la nationalité
- Principe de solidarité entre états.

 La cour cherche et trouve des principes généraux communs à tous les états. Le traité de
Maastricht invite la cour à agir de la sorte. Il n'est pas nécessaire que les 27 états fassent
application du même principe pour que la cour le relève. L'idée est que dans une majorité
d'états ou dans seulement certains états membre, voir même dans le droit interne d'un seul
état, la cour découvre un principe qu'elle va communautariser, dont elle va systématiser
l'application. C'est le cas du principe de confiance légitime que la cour a trouvé dans le droit
interne allemand et seulement dans celui là.

D'autres cas commun à tous les états:


- Le principe de non rétroactivité de la règlementation communautaire
- Le principe de la non opposabilité des textes qui n'ont pas été publiés.
- Le principe de la hiérarchie des normes
- Le principe d'égalité
- Le principe de respect des droits de la défense.
- Le principe de bonne administration: impose de traiter de manière impartiale les
plaintes que l'administration.

2- Le principe général de droit fondamental


C'est l'oeuvre la + normative. La cour a été confrontée à un problème dès sa création. Il ne lui
était pas possible d'effectuer ce contrôle de la légalité du droit communautaire en utilisant les
dispositions nationales qui garantissent les droits et libertés fondamentales. Pas possible de se
tourner vers la loi, ou les C° des états pour contrôler les respects des droits fondamentaux. Si
elle avait procédé ainsi, en empruntant aux états des règles, elle aurait nié son indépendance,
elle aurait soumis son autorité à des règles de droit interne.
 Problème matériel: les communautés sont à la base créés pour des problèmes
économiques. Le but a toujours été un transfert de compétences des états vers les
communautés, de plus en plus important.
Il n'était pas concevable que la cour n'applique pas des règles garantissant des libertés alors
que les libertés sont garanties par le juge interne. Rare sont les traités qui font référence à des
principes que nous connaissons (égalité hommes/femmes par ex). Que peut faire la cour face
à ce vide pour contrôler?
Par le biais des principes généraux du droit qu'elle découvre, elle assure la protection des
droits et libertés fondamentaux dans l'ordre juridique communautaire.
La première fois qu'elle dégage un PFD (Principe Fondamental du Droit): arrêt du 12
novembre 1969, Stauder.
Elle s'appuie sur 2 sources d'inspiration:
- Celle qui dérive de l'arrêt CJCE, 17 décembre 1970, Internationale
Handelsgesenschaft. Elle dégage des PGD des traditions constitutionnelles des états
membres : " Le respect des droits fondamentaux fait partie intégrante des PGD".
La CESDH a une place privilégiée, seulement par le biais des principes fondamentau.

 CJCE, 28 octobre 1975, Rutili (arrêt de principe): découverte du principe fondamental


pour la première fois. Sont des principes fondamentaux:
- Le droit à un recours juridictionnel effectif (= le droit au juge).
- Le droit à un procès équitable.
- Le droit au respect de la vie privée et familiale.
- Le droit de propriété.
- La liberté d'expression.
- Le droit au respect de la dignité humaine et de l'intégrité de la personne.

D'une manière générale, ces droits fondamentaux qui sont dégagés par la CJ ne font pas
l'objet d'une protection absolue et peuvent donc faire l'objet d'une restriction que la CJ mesure
dans leur intensité. Ce qui veut dire que dès lors que pour la réalisation des objectifs contenus
dans les traités, une restriction est nécessaire, la CJ peut considérer la restriction légitime et
légale.
Ces principes de droits fondamentaux ont suscité un certain nombre de réactions et
notamment des réactions de certaines cours et certains tribunaux internes aux états membres
et notamment de la cour constitutionnelle allemande qui au début de la construction
communautaire, s'est considérée compétente pour évaluer les dispositions de la loi allemande.
Comme elle s'est estimée compétence dès la création de la CECA pour assurer ce contrôle de
compatibilité, et bien la cour C° allemande se considérait comme la plus compétente pour
protéger les droits fondamentaux. Il a fallu qu'elle constate que elle avait en face d'elle un juge
sérieux, protecteur des droits et des libertés fondamentales pour qu'elle finisse par considérer
que le contrôle opéré par la cour de justice était satisfaisant pour qu'elle laisse à la CJ le soin
d'effectuer ce contrôle.
Dans le traité de Maastricht la JP en matière de droits fondamentaux a été consacrée. Il suffit
de se référer à l'article 6 du traité sur l'UE: "L'union est fondée sur les principes de liberté de
la démocratie et du respect des droits de l'homme et des libertés fondamentales, ainsi que de
l'état de droit" et l'article ajoute "que les principes sont communs à tous les états membres".

L'Union respecte les droits fondamentaux et tels qu'ils sont définis dans la CESDH et tels
qu'ils résultent des traditions constitutionnelles communes aux états en temps que PGD
communautaires.
Entre 1992 et 2006, a été relevée la lacune que représentait l'aélaboration d'une préservation
commune des droits fondamentaux sur la base d'un texte commun.
 Création de l'espace européen de liberté, de sécurité, de justice.
Après Maastricht, réflexion sur la nécessite de renforcer les droits fondamentaux. Double
problème qui s'est révélé à l'horizon de l'entrée en vigueur du traité de Nice puis traité
d'Amsterdam.
Traité de Nice s'est accompagné de la signature de la charte des droits fondamentaux de
l'union, le 7 décembre 2000. Cette charte établit un ensemble de droits fondamentaux inspirés
de la CESDH. Elle contient aussi des droits fondamentaux tels qu'ils dérivent des traditions
constitutionnelles des Etats  dans l'esprit de l'article 6.
 Cette charte est elle vraiment importante? Rajoute-elle des éléments par rapport à la
CESDH?
Elle rénove les droits fondamentaux contenus dans la CESDH. Organe composé de
parlementaires nationaux + représentants de govuernement + membres de la commission
européenne. Cette charte se voulait représentative de différents courants de pensées. 54
articles qui définissent des valeurs fondamentales mais aussi droits civils et politiques,
économiques et sociaux des citoyens européens. Ces droits sont donc + large que ceux dans la
CESDH.
On trouve des articles communs certes comme la dignité de la personne, droit à la vie.
Pratique de clonage aussi interdite. Ce n'est donc pas un doublon mais une charte qui révèle
l'attachement des états à des droits fondamentaux que certains ont qualifié de dégagés du
resect des traditions judéo chrétiennes. Droit qui serait + neutre, moins emprunt de politique.
Cette charte a acquis force obligatoire en décembre 2009. Un état qui violerait les droits
fondamentaux peut être sanctionné. Traité qui vise à protéger les droits fondamentaux sur le
territoire de l'union.

Enfin, jursqu'au 1er décembre 2009, question de savoir si la convention a une valeur
intrinsèque elle même, en temps qu'OI, la communauté européenne peut elle signer la CESDH
et en faire un texte obligatoire devant la cour de justice des communautés européennes?
- Pas possible de permettre une adhésion de la communauté européenne à la CESDH
sauf à modifier les traités. D'où traité de Lisbonnes pour permettre cette adhésion.
- Question: Lorsque l'UE aura adhéré à la CESDH, la cour de justice devra-t-elle se
considérée comme liée par la JP de la CEDH?

II/ L’intégration du droit de l’UE dans les ordres juridiques nationaux

Le droit de l’UE a une spécificité mise en évidence par la CJUE (CJCE à


l’époque) dans des arrêts de principe célèbres. Trois caractéristiques ont ainsi été dégagées :
c’est une source de droit directement applicable dans l’ordre juridique des états. En

§1. L’applicabilité immédiate et directe du droit de l’UE (2 des caractéristiques)

Le droit communautaire s’applique automatiquement dans l’ordre juridique des états.


Il ne nécessite pas de mesures nationales de transposition ni d’introduction. Cette applicabilité
immédiate se combine avec son applicabilité directe (ou effet direct). Le droit communautaire
a vocation à créer des droits au bénéfice ou à la charge des personnes privées, droits dont ces
personnes privées peuvent se prévaloir devant les juridictions nationales. C’est pour cette
raison que le juge interne est qualifié de juge communautaire.

A. Applicabilité immédiate du droit de l’UE

a. Définition

On ne peut pas dissocier ce principe du droit international ni du droit interne pour le


comprendre. En DI, les Etats qui s’obligent les uns avec les autres se soumettent aux même à
l’obligation d’exécuter les traités conclus, et ce de bonne foi. Toutefois, le DI leur laisse la
liberté de définir comment l’exécution de bonne foi va être effectuée en droit interne
(modalités d’exécution en droit interne propres à chaque Etat). En conséquence, les
constitutions nationales permettent d’organiser cela. Il y a alors deux possibilités :
- le dualisme : le principe qui s’applique est que les deux ordres juridiques (interne et
international) sont séparés et indépendants. Ainsi les traités internationaux en tant que
tels ne peuvent pas produire d’effet en ordre interne, ils ne le peuvent que sous
certaines conditions.
o 1ère condition : la ratification du traité, commune à tous les systèmes
o 2ème condition : il faut une procédure d’introduction / de réception dans l’ordre
juridique interne par une norme nationale (i.e. une loi).
=> la règle internationale est alors applicable (Italie, Allemagne, GB)
- le monisme : le principe qui s’applique est que les deux ordres juridiques ne sont pas
séparés et forment un système unique.
o 1ère condition : la ratification du traité
o 2ème condition : aucune exigence de mesures de réception / d’introduction. Dès
son approbation, le traité / la disposition s’intègre immédiatement dans le
système juridique interne, en tant que norme internationale toutefois
=> régime de l’article 55 de la constitution en France

Lorsque les communautés européennes ont commencé à produire du droit, la CJUE a


été confrontée à des pratiques différentes des Etats. Très tôt, elle a été saisie de ces conflits
potentiels entre le droit communautaire et l’ordre juridique interne. Elle a alors affirmé très
clairement que seul le monisme est compatible avec la nature des communautés européennes
(quelles que soient les traditions constitutionnelles des Etats). Le traité qui créé la CEE a en
effet créé un système propre intégré au système juridique des Etats membres : CJCE, arrêt
Costa c. ENEL, 15 juillet 1964. En outre, la CJUE précise que le droit issu des traités
(originaires) fait partie intégrante de l’ordre juridique applicable sur le territoire de chaque
Etat, cf. CJCE Simmental, 9 mars 1978.
b. Effets et conséquences du principe d’applicabilité immédiate

¤ Il ne peut y avoir dans les Etats membres aucune mesure de réception / d’introduction du
droit communautaire.
¤ Le droit communautaire doit être appliqué par les juridictions internes dans le respect de sa
spécificité

B. Applicabilité directe du droit de l’UE

a. Définition

Ce principe prend forme après que la CJUE a été saisie en recours préjudiciel par le
juge interne des Etats. Pour chaque catégorie de source du droit de l’UE, elle a précisément
défini l’applicabilité du droit de l’UE. La définition générale est « le fait de conférer aux
particuliers des droits et des obligations ». Certaines normes peuvent être applicables
directement mais des conditions doivent être remplies : il faut voir que cette applicabilité peut
se développer dans des litiges différents. Toutes les normes n’ont pas forcément le bénéfice
plein et entier du principe et peuvent être appliqués dans des litiges horizontaux (entre privés)
ou dans des litiges verticaux (privé – Etat). Les particuliers peuvent ainsi se prévaloir de ces
normes dans un litige vertical (effet direct vertical) comme dans un litige horizontal (effet
direct horizontal).
Il existe un principe : une norme de DI ne crée de droits et d’obligations qu’entre les
Etats. Ce principe peut être atténué si le traité en convient autrement. C’est la CJUE qui pose
un principe contraire au DI : le principe d’applicabilité directe des traités communautaires
dans l’arrêt du 5 février 1963 Van Gent en Loos. Elle y dit que « de l’esprit des traités et de
leurs termes », il faut dégager un principe totalement contraire du principe appliqué au DI
classique. L’objectif du traité créant la CEE est d’instituer un marché commun, marché qui
fonctionne de telle façon qu’il concerne directement les justiciables de la communauté. Dans
le préambule du traité de 1946, les ressortissants aussi sont visés : « le peuple » qui est associé
au fonctionnement de la communauté et à l’élaboration du droit communautaire. Enfin la
CJUE pointe du doigt la procédure de renvoi préjudiciel en précisant que cette procédure
confirme le fait que pour résoudre des litiges en droit interne, il faut se tourner vers la CJUE
pour obtenir une appréciation de validité ou une validation (donc les ressortissants appliquent
la norme communautaire). La CJCE a alors conclu en 1963 : « la CEE constitue un nouvel
ordre juridique de droit international au profit duquel les Etats ont transféré leurs droits
souverains ».

b. l’applicabilité des normes de droit communautaire

On se demande si toutes les normes du traité sont ou non d’applicabilité directe, si toutes ses
dispositions peuvent être invoquées par la personne privée (i.e. disposition incantatoire). Ainsi
il s’agit de définir s’il y a un régime uniforme quant à toutes ces dispositions. La CJUE a
affirmé dans l’arrêt Van Gent en Loos qu’une disposition communautaire est « d’effet direct
si elle est inconditionnelle et suffisamment précise ». Arrêt Ratti CJCE 5 avril 1999
L’effet direct repose sur un critère matériel et dépend du contenu de la norme. Ainsi
l’Etat n’a aucune marge d’appréciation, aucun pouvoir discrétionnaire. Dès lors que l’Etat a
une liberté de choix et qu’on lui laisse une alternative, alors la norme communautaire qui lui
laisse cette liberté ne peut pas être directe.

§2. Primauté du droit sur les normes nationales contraires (3ème caractéristique)

18.05.10

C’est 1 applicabilité immédiate et directe qui dépend de la norme


considérée. Le règlement est d'effet directe est d'applicabilité directe
puisque le traité de l'union nous le dit.

A- L'applicabilité directe des traités institutifs

Le droit institutif/constitutif= droit communautaire constitue les normes


les + hautes de la hiérarchie. Ce droit n'est pas par principe d'applicabilité
directe ou immédiate= les traités de Paris et de Rome jskà Lisbonne. Ils
créent 1 OI particulière mais ce sont surtout des traités qui en tant que tel
ne sont pas applicables directement. Mais il créent du droit à l'égard des
parties qui y ont souscrit. Cependant,

l'applicabilité directe suppose que soit clairement définie l'obliga° qu'il yait
1 précision de la norme et qu'elles soient inconditionnelles. Ça peut être
des normes contenues dans les traités originaires puiskils ne sont pas à
prime abords des normes qui créent du droit, car glmt ne créent pas du
droit à l'égard des particuliers. C la JP qui va faire 1 liste (depuis 57) des
disposition des traités qui sont d'effet direct. Les autres sont donc privées
d'effet directe.

- Cette liste met en évidence que certaines disposition des traités


originaires modifiés ont 1 effet direct général/ complet (peuvent être
invoquées dans ts litiges horizontaux ou verticaux).

- Il y a des dispositions des traités qui bénéficient d'1 effet direct restreint,
que dans le cadre de litiges verticaux ou seulement dans le cadre de
litiges horizontaux.

- Il y a aussi des disposition des traités sans effet direct du tout, donc pas
invocables. Le contexte du juge communautaire de droit commun
applique le droit communautaire quotidiennement, il est donc appliqué
devant lui, et sert de norme de réf applicable. Donc la question à laquelle
doit répondre le juge interne est: cette disposition est-elle invocable
devant moi?

Elles ne sont pas considérées comme suffisamment précises et


inconditionnelles. Elles nécessitent sûrement que l'Etat clarifie l'obligation
convenue. Elles ne sont pas seules d'effet direct.

B- L'applicabilité directe du droit dérivé

1) Le règlement

Seul le règlement est directement applicable dans les Etats membres; c sa


définition. Mais la CJ a considéré que si les règlements sont directement
applicables et donc d'effet direct, il peut résulter des traités "que d'autres
catégories d'actes puissent produire des effets analogues". Elle dégage ce
principe de l'effet direct possible pour d'autres actes dans CJCE, 6oct 70,
Franz Grad.

Le règlement communautaire: art 249 du traité qui le définit= le


règlement est directement applicable en tout état membre. C 1 effet
direct complet pour tout type de litiges (horizontal et vertical).

2) les directives communautaires

+sieurs éléments militent contre les effets directs des directives et le


raisonnement qui leur attribue cette qualité (art 249 du traité sur la
communauté européenne qui ne cite pas la directive. Donc par 1
raisonnement déductif, elle ne bénéficie donc pas de la même qualité que
le règlement.

Autre argument: elles n'ont que pour destinataires les Etats, et laissant
aux Etats la liberté de moyen pour parvenir à l'objectif qu'elle contient.
Donc cela met en évidence le fait qu'1 particulier non destinataire de la
directive, ne peut se prévaloir d'1 acte qui ne lui est pas adressé. Elle ne
devrait pas être d'effet direct.

Autre argument: dès lors qu'elle impose à l'Etat 1 obliga° de mise en


œuvre de l'objectif qu'elle contient, elle doit faire l'objet de l'adoption de
mesures nationales de transposition. Elle soumet l'Etat à 1 obligation de
résultat mais lui laisse 1 liberté de moyen pour réaliser l'objectif de la
directive. Donc si les particuliers peuvent se départir d'1 obligation
imposée par 1 directive, ce n'est que par le biais de la mesure de
transposition.

La CJ saisie par voie de recours préjudiciel en interprétation a été amenée


à dégager les conditions touchant les directives qui permettent de lui
reconnaître cet effet direct.

- fondement et conditions de l'effet direct des directives

La CJ utilise 1 interprétation finaliste, téléologique des traités. Pour le


reconnaître elles se fondent sur la nécessité d'avoir 1 effet utile. Elle a été
amenée à affirmer qu'il était incompatible avec le caractère obligatoire de
la directive, que les particuliers ne puissent se prévaloir de la directive et
invoquer son contenu devant le juge interne. Pour que les directives
bénéficient d'1 effet utile (existent et ne restent pas lettre morte), il faut
+sieurs conditions pour qu'elles soient invocables par les particuliers. Pour
être d'effet direct, il faut que comme les dispositions de straités, être
inconditionnelles et suffisamment précises. Dans CJCE, 5 avril 79, Ratti:
elle dégage le principe qui veut que la directive doit être inconditionnelle
et précise, laisse penser à toutes les directives utilisées pour harmoniser
les législations pour instaurer le marché intérieur entre 87 et de nos jours.
Ce sont en fait des actes qui ne laissent aucune marge d'appréciation aux
Etats, elle leur impose les obligations (donc inconditionnelle).

Ce qui empêche l'invocabilité de la directive directement devant le juge


interne c qu'elle doit être transposée par 1 mesure nationale. Mais cette
obligation, s'inscrit dans 1 délai. Pour qu'1 directive soit invocable
directement et qu'elle bénéficie de l'effet direct faut:

- inconditionnelle et directe

- délai de transposition expiré.

Donc les directives non transposées parce que le délai expiré ou


incorrectement transposées à l'expiration du délai, peuvent bénéficier d'1
effet direct. Quand la CJUE met en évidence ces 2 conditions aujourd'hui,
elle donne 1 effet utile à la directive (la fait vivre) et elle sanctionne
l'inexécution par l'Etat de l'obligation qu'elle contient. Donc quand elle agit
ainsi, elle permet aux particuliers de s'opposer à l'Etat et de faire valoir
devant le juge interne la violation par l'Etat de ses obligations
communautaires.

- les modalités de l'invocabilité des directives

l'invocabilité des directives devant le juge interne fctionne dans litiges


entre particuliers ou litiges entre Etat et particuliers.

Le but de la JP Ratti est de reconnaître l'effet direct d'1 directive ce qui


sanctionne l'inexécution par l'Etat de ses obligations. L'invocabilité des
directives ne va fctionner que dans les litiges verticaux. L'effet direct
vertical des directives est le seul qui résulte de la JP Ratti. Donc 1
personne privée pourra toujours opposer à l'Etat les droits qu'elle tire de
cette directive non transposée dans les délais ou incorrectement
transposé (Etat, Admi, gestionR d'1 SP, ou autorité locale, toute personne
morale de droit public primaire comme l'Etat ou secondaire).

On trouve 2 types d'invocabilité:

l'invocabilité de substitution: c ce qui permet à 1 personne privée


d'invoquer devant el juge national les disposition d'1 directive et faire
valoir son droit contenu dans cette directive et dont l'existence n'a pu être
mis en oeuvre par l'Etat. En l'absence de mesures nationales de
transpositions, le juge interne, incité par la CJ applique directement les
disposition de la directives. Il supplée ainsi la carence de l'Etat. Elle
substitue le contenu de la directive à l'absence de mesure de transposition

l'invocabilité d'exclusion: dans l'hypothèse où la directive pas transposée


dans les délais. 1 personne privée peut invoquer cette directive pour
écarter 1 norme nationale contraire aux exigences de la directive. Idem
quand mal transposée. Dans arrêt Ratti, la CJ dit: saisit par 1 justiciable, le
juge interne doit faire droit à cette demande dans la mesure où l'obliga°
contenue dans la directive est inconditionnelle et précise.

Absence d'Effet direct horizontal: invocabilité entre particuliers: puisque


ces directives n'ont d'effet obligatoire qu'envers les Etats, elles ne
peuvent pas créer d'obligations à la charge des particuliers, dans des
relations avec d'autres particuliers, car c l'inaction de l'Etat qui est
sanctionnée.

1 directive qui n'est pas transposée par l'Etat ne peut soumettre les
particuliers à 1 obligations dans ses relatiosn avec l'Etat. Si le particulier
peut l'invoquer à l'égard de l'Etat linverse n'est pas possible. Les
disposition d'effet direct ne peuvent être invoquées entre particuliers,
elles ne créent pas d'obligations dans le chef d'1 particulier. C le fruit d'1
JP constante: CJCE, 26 févr 1986 Marshall. L'invocabilité d'1 directive du
particulier aux fins d'interprétation du droit national, c possible pour 1
particulier pour que soit procédé 1 interprétation du droit national dans le
cadre d'1 contrôle de conformité au droit communautaire.
Il existe cependant, 1 possible invocabilité des directives, même celles
dépourvues d'effet direct. Toutes les directives, d'effet direct ou non
peuvent être invoquée pour qu'ait lieu 1 interprétation conforme du droit
national: c l'invocabilité d'interprétation. Le juge interne est même soumis
à 1 obliga° générale d'interprétation conforme du droit national au droit
communautaire. La CJ s'y réfère souvent. Elle considère que c 1 devoir de
la mesure de transposition de la directive à la directive. C l'ensemble du
droit interne (toutes les normes nationales). Ça s'étend à ts les litiges
horizontaux comme les verticaux, qu'elle soit imprécise et conditionnelle.

La directive qui donne des droits aux particuliers mais pas suffisamment
précise et inconditionnelle: non. Mais les particuliers lésés par l'absence
de disposition peuvent demander réparation des dommages résultant de
l'absence de transposition. L'Etat peut voir sa responsabilité engagée du
fait de sa non transposition de la directive: CJCE, 19 novembre 91
Francovich.

3) Les décisions communautaires.

Ce qu'il faut faire c distinguer selon que ces décisions ont pour
destinataires 1 particuliers ou qu'ont pour destinataire 1 Etat membre.

- adressées aux particuliers (personne privées ou morales: exemple


celles de la commission en matière de concurrence): elle créent dans le
chef des cparticuliers des droit et obligations, donc d'effet direct. Mais cet
effet direct s'étend à leur destinataire, mais elle peuevent créer des droits
au profit des tiers, ces tiers pourront s'en prévaloir. C 1 effet direct
complet: horizontal+ vertical.

- adressées aux Etats: + pbmatique. Elles ne soumettent aux


obligations que ces Etats. Pour les décisions destinées seulement aux
Etats, la CJ a développé leur caractère d'effet direct: elle considère qu'il
n'est pas concevable que des décisions applicables aux Etats ne soient
pas invocables dans 1 litige vertical. C dans l'arrêt CJCE du 6 oct ..Franz
Grad, confirmé, que la CJ a posé ce principe. Mais la CJCE pose les
conditions: si les dispositions des obligations imposent aux Etats des
obligations claires précises et inconditionnelles.

Les accords externes: la CJ reconnaîtra ou pas leur invocabilité directe:


mais s'appuie toujours sur les mêmes conditions: ils doivent être
suffisamment précis et inconditionnels. Donc c la disposition de l'accord
en question qui sera considérée d'effet direct, pas l'accord entier qui est
utilement invocable.

On assimile aux traités internationaux, ts les actes pris par les organes
créés par ces traités (actes dérivés et émanant de ces traités
internationaux externes). Exemple: si l'UE conclut 1 traité avec 1 autre OI,
de collaboration et pour qu'il se réalise soit créé 1 organe spécifique. Ts
les actes pris par cet organe seront d'effet direct si sont suffisamment
inconditionnels et précis.

20.05.10

Il s’intègre dans les systèmes juridiques internes des états membres : il s’interne car les cas
communautaires sont dit applicables immédiatement et directement.

Mais à quel niveau de la hiérarchie des normes ?


Section 2 : Le principe de primauté du droit communautaire.
A partir du moment où l’ont dit que les normes juridiques communautaires s’intègrent dans
les systèmes juridiques nationaux et qu’elles créent du droit dans le chef de particulier. Il faut
que le juges nationaux assurent le respect des droits communautaires. Toute la question qui se
pose est de savoir :

Quelle place les juges vont-il donner à la norme communautaire dans sa relation avec la
norme interne ?
On peut se fonder dans le cadre de l’application de l’article 55 de la constitution de 1958.
Affirmer le principe de primauté c’est affirmer autre chose que ce qui est contenu dans
l’article 55 de la constitution. Poser le principe de la primauté du droit communautaire sur le
droit interne, c’est poser un principe propre au fédéralisme. Ce n’est pas un système de type
fédéral, c’est simplement un principe retrouvé dans ce système.
 Poser un principe de relation entre les états fédérés et l’état fédéral. D’ou vient le principe
de primauté dans le droit communautaire ?

§1- L’origine jurisprudentielle du principe de primauté du droit communautaire


A) Le fondement du principe
Il faut mettre en évidence le fondement des principes. Rien dans les traités originaires
modifié (Paris, Rome et modifiés successivement par les autres traités): aucune disposition ne
suppose un quelconque principe de supériorité des normes communautaires sur le droit des
états membres. C’est la cour de justice des communautés européennes qui saisit par voie de
recours préjudiciel en appréciation de validité, par un juge italien, qui a affirmé le principe de
primauté. Elle dit que le droit communautaire est issu d’une source autonome et que donc “le
droit né des traités ne pourrait donc, en raison de sa nature spécifique originale, se voir
judiciairement opposé un texte interne quelqu’il soit sans perdre son caractère
communautaire”.
La cour de justice dégage ce principe de primauté dans l’arrêt de la CJCE: 15 juillet 1964,
Costa v. Enel. Ce droit ne peut pas ne pas être supérieur, doit être supérieur à un texte interne
quelqu’il soit. Quand elle affirme la valeur hiérarchiquement supérieure du droit
communautaire sur le dooit interne, la cour de justice déduit ce caractère de primauté d’un
certain nombre d’éléments, d’une série de considération.

Quelles sont les considérations qui ont milité pour la cour en faveur de ce principe de
primauté?
- La cour déduit ce principe de la nature particulière des communautés européennes et
donc de l’ordre juridique communautaire. Cet ordre juridique communautaire et les
normes qui le compose sont les fruits du transfert de compétence, que les états
réalisent au profit des communautés et aujourd’hui au profit de l’union. Toute la
différence pour la cour de justice, entre les traités institutifs modifiés et les autres
traités, elle est dans l’institutionalisation par ces traités communautaires, d’un ordre
juridique propre. Or cet ordre juridique propre est un ordre juridique intégré au
système juridique des états, et qui s’impose à leur juridiction.

- Ce droit communautaire doit être appliqué de manière uniforme dans l'ensemble des
états membres. La CECA, CEE servent à instituer un marché commun et ceci suppose
un droit appliqué uniformément dans tous les états membres. Il ne peut pas y avoir une
application selon certaines pratiques dans un états et une application selon d'autres
pratiques dans un autre état.

- Le principe de primauté est le corollaire du principe d'intégration. La force exécutoire


du droit communautaire, qui ne varie pas d'un état à un autre, se traduit dans des
obligations contenues dans les traités. Elle a une traduction des dispositions qui oblige
les états et qui sont contenues dans les traités. Or les obligations contenues dans les
traités ne peuvent être que inconditionnelles, donc primordiales.

 Le principe de primauté n’est pas fondé sur le droit international, il n’est pas issu du droit
international, il n’est pas lié à une logique entre une relation du droit international et du droit
interne. Pour la cour de justice, le principe de primauté n’est pas lié non plus à la volonté de
mettre en évidence un état fédéral. La notion de marché commun est la source, en 1963, de la
solution de la cour de justice. C'est cette notion de marché commun qui implique que
l'homogénéité du droit, qui implique l'uniformité de ce droit, et donc qui implique le respect
du principe d'égalité entre les états (tous soumis à la même règle sans distinction).
Il faut donc que le droit communautaire ait un effet utile et que donc il prime sur le
droit interne.

Depuis 1992, depuis que la constitution française a été modifiée, il existe au sein de la
constitution un titre qui s'adresse à l'union et depuis Lisbonne, il existe des titres des articles
de la constitution qui ont été modifiés dans leur contenu.

Quelle est la portée?

B) La portée du principe de primauté


C'est un principe clé pour le juge interne (= juge communautaire de droit commun). Pour
résoudre toutes les difficultés, tous les conflits de normes qui vont se poser à lui, la clé est que
le droit communautaire prime.
La cour de justice dit que le principe de primauté: "est une composante de l'ordre public
communautaire". Toutes les normes communautaires: traités constitutifs ou droit dérivé, ils
bénéficient tous du principe de primauté.
De l'autre côté, ce principe de primauté s'applique à toutes les normes de droit interne que ce
soit des dispositions de contrat de droit privé, que ce soit des normes réglementaires
inférieures ou supérieures (= les décrets), que ce soit des normes légales (valeur législative)
ou que ce soit des normes constitutionnelles = elles sont toutes inférieures au droit
commuautaire. Cela veut dire qu'un état ne peut pas invoquer les dispositions de sa
constitution pour faire obstacle à l'application du principe de primauté du droit
commuanutaire.
 C'est une position sans exception du droit communautaire.
§2- Les effets du principe de primauté
Devant la cour de justice, seule une action en manquement d'un état peut être utilisée pour
invoquer le manquement d'un état qui violerait ses obligations communautaires. seule cette
action peut être ouverte devant la CJ. Mais, de manière plus régulière, pour une application
constante, seule une juridiction interne, seules les autorités nationales, les états membres, ont
les moyens de mettre en oeuvre le principe de primauté. La cour de justice qui leur a fait
l'obligation de faire respecter le principe de primauté, a seulement pour compétence de
sanctionner un manquement.

A) L'inaplication du droit national incompatible


CJCE, Arrêt du 9 mars 1978, Simmenthal. Dans cet arrêt on trouvé évoqué toutes les
conséquences du principe de primauté. Il permet de définir la mission du juge national dans le
cadre d'une contrariété entre la norme nationale et une disposition de droit communautaire.
L'arrêt précise que le juge national doit laisser inappliqué la norme nationale contraire au droit
communautaire. Dès lors qu'il constate une incompatibilité entre les 2 normes, le juge national
laisse inapliqué la norme nationale contraire au droit communautaire.
La cour de justice pousse le raisonnement très loin: lorsqu'elle suggère, en fait elle enjoint le
juge national de laisser de côté la norme nationale contraire. Elle met en évidence que le
principe de primauté emporte injonction d'écarter la norme nationale. Cela a pour
conséquence que les normes internes, adoptées postérieurement à la norme communautaire, et
contraire à la norme communautaire, et bien le principe de primauté a pour conséquence de
rendre les normes internes inopposables aux particuliers.
Les états ont l'obligation de s'abstenir d'appliquer une telle norme. Ils ont également
l'obligation de l'abrogée. La cour de justice, quand elle met en évidence cette injonction qui
pèse sur le juge interne, elle va même jusqu'à lui enjoindre "de sa propre autorité, en tant
qu'organe d'un état membre, de méconnaître l'autorité de la norme législative, de méconnaître
l'autorité de la juridiction supérieure" et va même jusqu'à lui dire "aller jusqu'à méconnaitre le
titre juridique qui fonde votre compétence, s'il vous empêche de faire prévaloir le droit
communautaire".
 Pas d'exception.

Le juge communautaire de droit commun se trouve là investit d'un titre de compétence sans
restriction pour faire prévaloir la norme communautaire sur toutes les normes internes
antérieures ou postérieures et contraires au droti communautaire.
La cour peut être saisie du manquement de l'état qui violerait ses obligations communautaires,
et par exemple qui n'assurerait pas un contrôle juridictionnel effectif de l'application du droit
communautaire dans sa primauté. Le juge doit vraiment exercer son contrôle.

1er précision: Plusieurs conséquences concrètes peuvent résulter du juge interne:


Le principe de primauté est limité par l'effet direct. L'effet direct, c'est le fait qu'une norme
bénéficie d'un principe d'applicabilité directe, elle peut être invoquée directement dans le
litige horizontal et vertical. Le principe de primauté est limité par le principe d'effet directe
des normes communautaires.
Un particulier ne peut demander que le juge interne sanctionne l'incompatibilité d'une norme
nationale avec une norme communautaire: on ne peut invoquer l'incompatibilité d'une norme
interne avec une norme communatuaire que dans le cadre d'une relation d'une norme
communaté d'effet direct et une norme nationale.
En ce qui concerne les directives: a quelles conditions ce contrôle de compatibilité entre une
directive et une norme nationale contraire peut marcher? Il ne peut être mis en oeuvre par le
juge national que dès lors qu'on est un litige qui oppose l'état à un particulier (litige vertical).

2e précision: la réparation des conséquences qui pourraient résulter d'une contrariété


entre un acte national et un acte communautaire:
- 1er conséquence: la CJCE, dans l'arrêt du 19 novembre 1991, Frankovitch, renvoie
aux dispositions nationales, le soin d'organiser les conditions de mise en jeu de la
responsabilité de l'état, pour ne pas avoir fait prévaloir le droit communautaire sur le
droit interne. Dans un état membre une norme interne continue à être appliquée alors
qu'elle est contraire au droit communautaire. Si cet engagement se fait dans le droit
interne et devant le juge interne, il se fait en trouvant ses fondements dans le droit
communautaire. Cela veut dire que l'engagement de responsabilité de la puissance
publique ne peut pas se faire, en droit interne, sur un autre fondement que celui de la
faute.
- 2e conséquence: les conséquences financières liées à un acte national dont la
contrariété avec un acte communautaire a été établi: quelle est la solution pour régler
ces conséquences financières? C'est ce que l'on appelle la répétition de l'indu. Cette
action a pour objet de faire rembourser par toute personne qui aurait perçu indument
des sommes en application d'un acte national contraire au droit communautaire, et
bien cette action permet le recouvrement des sommes indument perçues en application
d'une norme nationale contraire à la norme communautaire.

 Le problème de la soumission du juge constitutionnel aux principes dégagés par la CJ qui


n'est que le juge communautaire d'attribution. Cette cour de justice n'est pas une juridiction
fédérale, ce n'est pas une cour constitutionnelle.

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