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Physio-Géo - Géographie Physique et Environnement, 2010, volume IV 1

HISTOIRE DES CREUSEMENTS KARSTIQUES


ET DES SURFACES D'ÉROSION
EN PROVENCE OCCIDENTALE

Jean-Joseph BLANC (1)

(1) : Professeur honoraire, Université de la Méditerranée - Faculté des Sciences de Marseille-Luminy.


Courriel : jean.blanc13008@orange.fr

RÉSUMÉ : L'article dresse une synthèse des connaissances sur le cadre géodynamique, très évolutif,
de la Provence occidentale, et sur les relations avec la spéléogenèse et l'évolution des surfaces
d'érosion, depuis l'élaboration des paléokarsts des bauxites, au Crétacé, jusqu'aux variations du niveau
de la Méditerranée au Quaternaire, en passant par les phases tectoniques et les aplanissements de
l'Éocène, de l'Oligocène et du Miocène, et par les événements du Messinien. L'étude s'étend aux
surfaces en position sous-marine actuelle e à leurs déformations : failles de la Cassidaigne et Bancs
des Blauquières et de Magaud. Sont pris en compte les séquences de remplissage des cavités, les
concrétionnements, la déformation et la direction des drains et des galeries. Le soulèvement des
massifs karstiques au Quaternaire est souligné. Enfin, sont examinées les contraintes appliquées aux
cavités karstiques et à leurs remplissages.
MOT-CLÉS : spéléogenèse, surfaces d'érosion, déformations et contraintes mécaniques, Provence
occidentale, France.

ABSTRACT: This work deals a synthetic knowledge about the geodynamic environments and his
relations with the speleogenesis mechanisms. Speleogenesis evolution and his relations about an
erosive position surface to cretaceous (bauxitic karst), Eocene, Oligocene, Miocene, Messinian events
until Plio-Quaternary times and last Mediterranean sea-levels. The situation of some erosion surfaces
in actual submarine situation is observed: Cassidaigne faults, Banks of Blauquieres and Magaud. This
work deals the sedimentary sequences filling the caves, speleothems, upthrust and deformations of
karstic environments, water circulations and gallery orientations. At last, we make several
observations and some field results in relation to the stress directions and constraints applied to the
karstic excavations and their sedimentary fillings. Some researchs to the stress directions and
constraints applied to karstic excavations and their filling.
KEY-WORDS: speleogenesis, erosion surfaces, deformations and mechanics stress, Western
Provence, France.

I - OBSERVATIONS PRÉLIMINAIRES

On examinera les relations entre les paléokarsts et les surfaces d'érosion successives, les
volumes de l'endokarst, la présence des "vallées mortes", les poljés. Les paysages karstiques
et leur potentiel touristique apparaissent liés à des phases de creusement, de remplissage, de
recreusement, subordonnées à la position des aquifères anciens et actuels.

La grande ancienneté des karsts est maintenant admise (P.A. CHAPPUIS, 1947 ; J. NICOD,
1983 ; J.L. GUENDON, 1984 ; M. JULIAN et J. NICOD, 1984 ; A. BINI, 1994 ; J.J. BLANC,
1997, 2003 ; H. CAMUS, 1997 ; F. DELANGE et J.L. GUENDON, 1997 ; J.N. SALOMON, 2001).
Les durées concernées englobent l'intervention de plusieurs phases tectoniques depuis le
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Crétacé ; la déformation des surfaces d'érosion peut, en certains cas, être décelée par des
fluctuations des niveaux de base et du tracé des galeries dans l'endokarst. La brève et
considérable régression du Messinien (moins d'un Ma, -1500 m), a nécessité des adaptations
extraordinaires : surcreusement des réseaux aériens (formation de gorges et de canyons) et
souterrains (P. AUDRA et al., 2001 ; L. MOCOCHAIN et al., 2006).

Les surfaces d'érosion sont d'âges variés, de l'Oligocène au Plio-Quaternaire ; elles


occupent aussi des positions différentes : surélevées ou rabaissées vers le front marin ; leur
décryptage peut prêter à des difficultés. Certaines sont recouvertes par des formations
sédimentaires bien identifiées. Les méthodes d'étude utilisées sont variées : en plus des
investigations sur le terrain et des sondages sismiques à la mer, de l'examen des photographies
aériennes et des images satellitaires, il a été procédé à des analyses pétrographiques sur les
remplissages et leurs ciments matriciels, sur les spéléothèmes et sur les cristallisations
colmatant les fissures des terrains encaissants.

Les observations conduisent aux remarques suivantes :


1 / Les surfaces d'aplanissement des massifs calcaires recoupent des structures et des terrains
différents. Elles impliquent de longues périodes de stabilité (plusieurs Ma) et incisent (ou
précèdent) les réseaux karstiques.
2 / À l'origine, l'aquifère karstique est souvent proche de la surface. Le creusement des
volumes de l'endokarst suit la position du niveau de base avec des possibilités de circulations
ascendantes comme l'ont montré des recherches récentes (P. AUDRA, 1995 ; H. CAMUS,
2001 ; J.Y. BIGOT, 2003 ; L. MOCOCHAIN et al., 2006 ; J.J. DELANNOY et al., 2007). Les
réseaux de galeries horizontales suivent, dans le temps, la position du toit des aquifères
successifs.
3 / Les jeux (ou rejeux) d'accidents modifient la planimétrie, donc l'altitude, des surfaces
karstifiées, les gradients hydrauliques ainsi que la direction des drains (recoupements de
galeries). Les zones décomprimées se multiplient avec formation de grandes voûtes et chaos
de blocs. Le foudroyage des galeries est maximum pour les réseaux les plus élevés et les plus
proches des failles actives (J.J. BLANC, 2001) (Photos 1 et 2).

II - ÉVOLUTION GÉODYNAMIQUE

Elle est liée à l'évolution du domaine de la Méditerranée occidentale :


- À l'Oligocène, la plate-forme occidentale de l'Europe est soumise à une distension orientée
O-E, responsable de la formation de fossés N-S, recoupant les plissements pyrénéo-
provençaux. Les témoins des paléokarsts antérieurs sont isolés par ce découpage. Ces
derniers, tectonisés et colmatés par des calcaires lacustres, des brèches et des argilites très
altérées, se retrouvent au niveau des surfaces les plus élevées.
- Une évolution différente marque l'Oligocène terminal et l'Aquitanien. Au rifting ouest-
européen succède l'ouverture du bassin liguro-provençal (J.C. HIPPOLYTE et al., 1990 ;
G. GUIEU et J. ROUSSEL, 1990). Un intervalle de temps long (plusieurs Ma) et des
conditions climatiques et tectoniques favorables correspondent à la formation de la "surface
fondamentale", dite "anté-vindobonienne", qui regrade un paléokarst plus ancien
(H. BAULIG, 1952 ; J. NICOD, 1967 ; P. BIROT, 1981 ; J.J. BLANC, 1998).
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Photo 1 - Salle effondrée de la Barouquine proche de la surface


d'érosion de Thèmes. [cliché : J.J. BLANC]

Photo 2 - Entrée de la grotte de la Barouquine, lapiaz de la surface de Thèmes


(Rocbarron). [cliché : J.J. BLANC]

- Dès le Burdigalien, débute l'ouverture du bassin océanique liguro-provençal, lié à la rotation


antihoraire du bloc Corse-Sardaigne, de 20,7 Ma à 18,6 Ma (J.B. ORSINI et al., 1980). La
plate-forme karstifiée méridionale est ainsi séparée par la dérive. Vers 17 Ma, le mouvement
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de rotation est stabilisé. Les surfaces karstiques désolidarisées évolueront séparément de


part et d'autre du bassin ouvert.
- Du Miocène à l'actuel, le bassin évoluera sur ses bordures en marge passive déformée. Les
réseaux karstiques enregistreront, par de nouveaux creusements, les fluctuations du niveau
de base, de la régression du Messinien à la transgression du Pliocène (Zancléen) et aux
fluctuations glacio-eustatiques du Quaternaire.

III - PALÉOKARSTS ET SURFACES D'ÉROSION

La "surface fondamentale" aquitanienne est scellée par les formations continentales ou


marines du Miocène, du Burdigalien au Tortonien. Elle est "basculée" vers le sud et le S-SE
par le jeu d'une flexuration littorale mise en évidence par J. BOURCART (1952) et par l'activité
de failles en escalier dans le domaine marin actuel. L'âge présumé de cette surface montre une
très large "fourchette" de l'Aquitanien au Miocène supérieur.

Le rejeu de failles plus anciennes, orientées E-O et NO-SE, se manifeste dans les
paléokarsts littoraux du massif des Calanques (Fig. 1 – Photos 3, 4, 5, 6) et de Bandol, par des
zones broyées et des bancs cisaillés avec concrétions brisées (Sormiou, Cap Redon, grotte du
Capélan, Pointes Grenier et des Trois-Fours, Engraviers, Île Rousse, Bendor).

Figure 1 - Localisation des lieux cités dans le texte, failles principales et chevauchements.
Traits rouges : failles. Traits rouges dentés : chevauchements. Trame pointillée : terrains cristallins et
permiens. Noms en bleu : réseau hydrographique et domaines littoral et marin.
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Photo 3 - Effondrement de la paroi de Photo 4 - Faille ouest du Val Vierge.


l'Eissadon. [cliché : J.J. BLANC] [cliché : J.J. BLANC]

Photo 5 - Val Vierge : gradins d'effondrement. [cliché : J.J. BLANC]


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Photo 6 - Val Vierge : gradins d'effondrement. [cliché : J.J. BLANC]

Les auteurs (J. NICOD, 1967, 1992 ; M.F. COPPOLANI et al., 1973 ; J.J. BLANC, 1998) ont
analysé les phénomènes à l'origine de ces aplanissements : corrosion-dissolution chimique
sous un climat tropical humide, longue durée d'exposition, nécessité d'un niveau de base peu
profond, proche de l'épikarst. De telles surfaces ont pu évoluer en poljés allongés ou en
vallées fluviatiles suspendues, déconnectées par l'érosion messinienne ou plio-quaternaire. On
en trouve des exemples sur le Petit Plan de Canjuers (Photos 7 et 8), à Malassoque (près de
Quinson), à Valbelle (massif de Saint-Clément), à La Limate (plateau des Morières, près de
Signes), etc (pour la localisation des sites, voir la figure 1). À l'origine, ces "vallées"
drainaient des écoulements issus des massifs des Maures et de l'Esterel, c'est-à-dire du SE et
du SSE, avant le creusement messinien de la dépression permienne.

Photo 7 - Surface du Grand Plan de Canjuers. [cliché : J.J. BLANC]


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Photo 8 - Surface déformée de l'Irouelle dominant les Grandes Gorges du Verdon


et le canyon de l'Artuby. [cliché : J.J. BLANC]

Les surfaces d'érosion et les paléokarsts associés ont été plus ou moins déformés par les
phases tectoniques (Photos 8 et 9) de la seconde phase alpine, au Miocène supérieur et au
Plio-Pléistocène (J. GOGUEL, 1953 ; J. AUBOUIN et G. MENNESSIER, 1963). Dans le domaine
marin, ces surfaces ont été abaissées par flexuration et par le jeu de failles en escalier
(gauchissements et gradins postérieurs au creusement des canyons, d'abord aériens, puis sous-
marins). On retrouve à la marge continentale et sur les bancs du large, la trace de ces anciens
aplanissements continentaux aujourd'hui immergés : Bancs des Blauquières (Fig. 1) et des
Broquets (au SSE de la Cassidaigne). Une surface de discontinuité (contact d'érosion) a été
mise en évidence par prospection sismique au large de la Provence (G. BELLAICHE et al.,
1971), ainsi que de brusques changements de la pente longitudinale des canyons.

Au Plio-Quaternaire, les cavités karstiques existantes, vides ou colmatées, ont été l'objet
de déformations plus discrètes, notamment pour une dernière surface, anciennement appelée
"villafranchienne", visible à la Nerthe, en Moyenne Durance et près du Verdon (Photo 9). Il
en résulte certains décalages, captures ou changements de direction du réseau hydrographique,
ainsi que des anomalies dans la spéléogenèse (Baudinard – J.J. BLANC, 1992-a, 1992-b). Les
marques d'érosion sur les reliefs aplanis de la Nerthe et de l'Étang de Berre ont pu être
attribués aux tracés d'un ancien cours pléistocène de la Durance jalonné par l'épandage de
petits galets d'origine alpine (serpentine, variolite, gabbro euphotide). Ces derniers ont été
trouvés sur la marge continentale au SO de Planier, au large de Riou et du massif des
Calanques et jusqu'au canyon de la Cassidaigne (C. FROGET, 1967). Les explorations dans les
grottes du canyon de Régalon (Mérindol, Basse Durance – Fig. 1) ont retrouvé ces petits
galets (remaniés) au-dessus des marnes pliocènes colmatant ces cavités. On les observe
encore couronnant la série mio-pliocène colmatant le karst de Mirabeau.

La surface d'érosion attribuée au Pliocène supérieur-Quaternaire ancien est "cachetée" par


les travertins du bassin de Marseille (E. BONIFAY, 1967 ; S. DUPIRE, 1985). Ces derniers,
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Photo 9 - Surface déformée de Riou - Négaras. [cliché : J.J. BLANC]

anciens dépôts lacustres, sont inclinés vers l'ouest, c'est-à-dire vers la baie de Marseille. Ainsi
cette "dalle" montre-t-elle une altitude décroissante de l'ENE vers l'OSO : Saint-Julien
(156 m), Beaumont (134 m), Saint-Marcel (125 m), La Viste (160 m à 130 m), les
Aygualades (120 m à 100 m), Cap Janet (30 m au dessous du niveau de la mer). Cet
abaissement du substratum encadré par les failles du bassin oligocène de Marseille, creusé de
cavités, explique l'immersion d'une vaste zone karstifiée, présentant une multitude de
dépressions colmatées paraissant d'origine endoréique, et d'un poljé important (4 à 5 km ×
3 km) au sud de la Nerthe orientale (J. COLLINA-GIRARD, 1992, 1996, 1999).

La spéléogenèse plio-quaternaire présente certaines anomalies qui auraient pu être


influencées par des contraintes continues ou épisodiques orientées N-S et NNO-SSE. Citons
la faille de Sainte-Croix, abaissant de plus de 350 m la zone occidentale de Marseilleveyre (au
sud de Marseille) par rapport au Mont Puget (point culminant du massif des Calanques –
Fig. 1) appartenant à la série du Bassin du Beausset, dont le rejeu est probable. Au niveau de
la crique de Sugiton (brèche de l'écueil du Torpilleur), cette faille s'infléchit vers l'ESE en
direction du canyon de la Cassidaigne où elle rejoint l'un des plus importants accidents de la
Méditerranée : la faille de Cassidaigne-Asinara (Sardaigne), limite occidentale du substratum
métamorphique du massif des Maures.

IV - RECHERCHES SUR LES CONTRAINTES APPLIQUÉES AUX


CAVITÉS KARSTIQUES ET À LEURS REMPLISSAGES

Les contraintes appliquées aux massifs calcaires sont le résultat des phases tectoniques
identifiées du Crétacé à l'actuel sous la forme de fractures (failles, diaclases), de plis, de
chevauchements ou de mouvements lents et continus. Les contraintes triaxiales auxquelles ont
été soumis les massifs rocheux sont la conséquence des mouvements depuis le Crétacé jusqu'à
l'actuel. Les résultats peuvent être archivés dans les terrains encaissants ainsi que dans les
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remplissages karstiques. Le décryptage de ces déformations peut être réalisé à deux échelles
d'observation : morphologie karstique et pétrologie à l'échelle des échantillons.

1 ) Morphologie karstique

Par morphologie karstique, nous entendons :


- La géométrie des galeries : conduites déformées (Îles Ratonneau et Pomègues) ou décalées
(réseau Sabre, dans le bassin du Carami ; réseau de l'Église, dans les Moyennes Gorges du
Verdon) ; galeries écrasées : Labyrinthe de Baudinard, Corniche de Marseille, Moustiers-
Sainte-Marie (Photos 10, 11, 12, 13, 14), réseau Osiris (Le Beausset – photos 15 et 16).

Photo 10 - Ancien réseau noyé de la Grotte de l'Église (Baudinard) : galerie à cupules


et pendentifs. [cliché : J.J. BLANC]

Photo 11 - Réseau de l'Église (Baudinard) : déformations de strates. [cliché : J.J. BLANC]


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Photo 12 - Plan de rejeu de faille (Baudinard). [cliché : J.J. BLANC]

Photo 13 - Grotte près de Baudinard Photo 14 - Confluence de conduites dans


(Verdon) : figures de cisaillements et de un réseau phréatique noyé fossile :
contraintes. [cliché : J.J. BLANC] présence de cupules sur les parois et les
voûtes des conduites. [cliché : J.J. BLANC]
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Photos 15 et 16 - Réseau de l'Ozone (Tête du Cade). [clichés : R. MONTEAU]

- Le recoupement de failles, flexures et diaclases traversant les galeries ou induisant la


direction des conduites : Baudinard, Tête du Cade (dans la partie ouest du massif du Siou
Blanc, à l'est du Beausset – Fig. 1), Grotte des Rampins (Saint-Clément, près de Méounes),
avens du Caveau et des Genêts (plateau des Morières, près de Solliès-Toucat).
- Le cisaillement de strates et le rabotage de pendentifs phréatiques et de chenaux de voûtes :
Sainte-Maxime, près de Quinson (Photos 12, 13, 14, 17).

Photo 17 - Réseau du Tunnel Rouge


(Basses Gorges du Verdon) : rejeu de faille
avec mégablocs et brèche.
[cliché : J.J. BLANC]
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- La déformation des parois (piédroits) et le poinçonnement des piliers : écroulement,


fissuration, gonflement des piédroits de galeries, ruptures de concrétions (draperies,
stalagmites), puis, basculement de blocs (Photos 18, 19, 20).

Photo 18 - Grotte supérieure de l'Église : ancienne conduite d'un réseau


noyé montrant des cupules de parois. [cliché : J.J. BLANC]

Photos 19 et 20 - Grottes de Baudinard (Verdon) : figures de cisaillements


et de contraintes. [cliché : J.J. BLANC]

- La formation de brèches chaotiques à l'emplacement initial des vides (destruction du


système karstique) : paléokarsts oligocènes de l'Estaque, de la Corniche (Marseille) et du
Frioul.
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- La réalisation de miroirs striés se recoupant et montrant plusieurs familles de contraintes


successives (hautes grottes de Sainte-Maxime à Quinson).
- Infiltration de sables siliceux provenant du socle métamorphique ou d'argiles insérées en
profondeur dans le karst, ou encore injection de sédiments dirigée de bas en haut à la suite
de pressions latérales.

2 ) Analyse des échantillons : pétrologie, observation en lames minces, analyse d'images


numérisées, balayage laser, etc.

Ces investigations permettent de mettre en évidence :


- Des ciments matriciels : on peut déceler plusieurs générations de calcites d'origine marine ou
phréatique, des micro-cavités colmatées par des ciments vadoses, des figures de contraction
et de dessication ("septaria"), des joints stylolitiques, des figures de contraintes
compressives ou distensives (corniche et îles de Marseille ; surface aplanie et karstifiée de
Bandol ; etc.).
- Des figures de ruptures (fractures) dans les micro-séquences laminées, à l'échelle
microscopique : argilites, silts vadoses ou phréatiques, spéléothèmes, brèches dolomitiques
re-fracturées (massif de l'Étoile ; Bandol : La Galère).
- Des figures de "collapse", lits fracturés ou déformés : bauxites et ferri-argilanes.
- Des cendres et minéraux (poussières volcaniques) piégés entre les lamines carbonatées des
concrétions (notamment dans les planchers stalagmitiques d'âges inconnus, oligocènes ou
miocènes).
- Des déformations et flexurations des macles de calcite au voisinage des parois sous
contraintes : corrélation entre la croissance cristalline des macles de calcite et les axes des
paléo-contraintes (distension/compression). Plusieurs générations sécantes de contraintes
successives (stries se recoupant) sont associées à des formations distinctes de scalénoèdres
de calcite.
- Des dépôts calcitiques associés à un thermalisme : cristaux d'origine hydrothermale
(Y.V. DUBLYANSKY, 2000), liés à des arrivées ascendantes, précipités en "pop-corn",
calcite coralloïde, veines de calcite hydrothermale moirées, à gros rhomboèdres mâclés,
veines filoniennes de calcite blanche, parfois luminescente, épontes d'oxydes ferriques et
manganeux, clastes de bauxite. Tel est le cas du karst oligocène (Rupélien) à influences
hydrothermales (massif de Marseilleveyre), cheminées calcitisées des paléokarsts les plus
anciens.

V - LES PLUS ANCIENS PALÉOKARSTS, DU CRÉTACE À


L'ÉOCÈNE : CARACTÉRES GÉNÉRAUX

Témoins des anciens épisodes continentaux (phase d'émersion à l'Albien et au


Cénomanien inférieur), outre leur minéralisation (ferralites, bauxites), ils évoquent d'intenses
corrosions chimiques et un très fort volume de dissolutions (grands ouvalas, buttes coniques
et puits profonds), impliquant un niveau de base peu profond sous un climat tropical
(J.L. GUENDON et C. PARRON, 1985 ; M. THIRY et al., 2006). Au Crétacé, le "paléokarst des
bauxites" (Aptien, Albien, Cénomanien inférieur, selon les secteurs) correspond au colmatage
d'énormes "poches" et fissures et à une morphologie de mégalapiés à "dents de dragon",
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"mogotes" et tourelles établie sur de longues périodes (plusieurs Ma – secteur de Brignoles ;


Combecave, à l'est de Brignoles ; Mazaugues, sur le versant nord de l'Agnis ; secteur de
Saint-Maximin ; karst effondré du Cannet-des-Maures ; etc.). Dans les séquences bauxitiques
du Crétacé, on décèle des structures zonées, des figures de fluage et de soutirage, des
stratifications entrecroisées, colmatant totalement des cavités importantes, généralement
broyées par les mouvements tectoniques, difficiles à délimiter, mais dont les travaux miniers
nous laissent pressentir l'importance initiale (bassin bauxitique du Cannet-des-Maures et du
Carami). Les contacts du minerai avec les parois montrent de très fortes altérations et des
phénomènes de "fantômisation", résultats d'une très longue période émersive, tout comme les
bauxites et les paléokarsts de la Sardaigne (Nura).

Les minéraux des bauxites piégées dans le karst (boehmite, gibbsite) sont accompagnés
d'altérites ferralitiques, de kaolinite (Saint-Maximin, Ollières, Tavernes, Carcès, Ampus)
(G. BARDOSSY et al., 1982). L'examen des "poches bauxitiques" montre des phénomènes de
remobilisation de l'alumine, du fer et de la silice, formant des structures irrégulières (voiles,
flammes) de couleurs blanche (riches en alumine : > 65 %), jaune (près de 15 % d'oxydes
ferriques) et rouge (45 à 54 % d'alumine et plus de 35 % d'oxydes ferriques). Les conditions
de formation des bauxites disparaissent à l'Éocène où demeurent des cuirasses ferrugineuses
(limonite, hématite) et des pisolites métalliques (oxydes ferriques), vestiges de cuirasses
démantelées. À 37 - 36 Ma (Bartonien), la phase tectonique pyrénéo-provençale déforme la
couverture sédimentaire et les cavités colmatées du paléokarst sous la forme de fracturation
croisée, chevauchements, brèches et contacts d'écailles (à Saint-Maximin ou au sud de Rians,
dans le Centre Var).

Les paléo-altérations et les "fantômisations" aux parois des karsts sont en fait plus
anciennes qu'on ne le croyait (M. THIRY et al., 2006), comme le montrent les recherches dans
les Grands Causses, notamment sur le Larzac (L. BRUXELLES et al., 1999 ; L. BRUXELLES
et al., 2007). Certains remplissages de poches attribués au Sidérolitique ne sont pas des
formations d'âge tertiaire, mais des témoins crétacés, très altérés, liés à un état émersif,
(exemple de l'ouvala crétacé du Puits de Rians), conséquences de mouvements tectoniques et
de variations eustatiques de la Mésogée (J. DERCOURT et al., 1993). Ces paléo-dolines
peuvent présenter des remplissages de plusieurs mètres d'épaisseur, formations résiduelles
sous la forme d'argiles à chailles et à silex, paléosols à évolution polyphasée, argiles à gibbsite
et à pisolites, et cuirasses ferrugineuses. Quant aux facies des ocres d'Apt, ils colmatent le
spectaculaire paléokarst du Calavon. De tels sédiments d'âge Albien et Cénomanien inférieur
résultent d'une altération très poussée des sables glauconieux d'origine marine et leur
formation est contemporaine de celle de la bauxite.

VI - RELATIONS ENTRE LA SURFACE D'ÉROSION OLIGOCÈNE,


LES ACTIONS TECTONIQUES ET LE PALÉOKARST

La phase distensive liée au rifting crée des bassins et des couloirs effondrés amenant une
modification des drainages. Les fractures ouvertes, importantes et nombreuses, sont comblées
par des silts indurés rubéfiés, anciens limons piégés dans le karst. Ces derniers sont souvent
recouverts par des planchers stalagmitiques. Les argilites rouges de l'Éocène se raréfient.
L'organisation des réseaux affectés par la tectonique alpine présente les caractères suivants :
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- Couloirs karstiques déformés, à blocs et concrétions brisées, ultérieurement éventrés par le


recul des versants et le creusement des canyons (Verdon, Artuby) ou par les failles littorales
au Mio-Plio-Quaternaire (massif des Calanques, etc.).
- Avens "décapités", vestiges de poljés suspendus, labyrinthes supérieurs décomprimés, vides
écroulés (dans le massif de la Sainte-Baume : Brigou, Crête de la Sainte-Baume, Plan des
Vaches).
- Les surfaces karstiques sont généralement plus élevées en altitude et nettement déformées :
Barbin (Hautes Gorges du Verdon, 1200 m), Plan des Vaches (Sainte-Baume, 880 m),
Garagaï (Sainte-Victoire, 1008 m), Agnis (750 m), Saint-Clément (580 m), Bras (550 m).

Cependant les surfaces karstiques oligocènes, malgré leurs déformations, demeurent


exceptionnellement pincées sous des chevauchements (plateau de Canjuers : Marronuech,
Lagnerose).

L'activité tectonique liée aux failles bordant les bassins de Marseille et de Bandol s'est
traduite par d'importants écroulements sur les marges : olistolites, brèches (Estaque, Niolon,
Corniche de Marseille, Pointe Fauconnière, île de Bendor et île Rousse à Bandol). Des
volumes karstifiés et leurs remplissages ont été broyés ; on peut y observer des blocs à surface
lapiazée, des conglomérats à galets de quartz et des gros fragments de planchers
stalagmitiques brisés.

Le rivage rocheux, tel que nous le concevons actuellement, n'existait pas. La plate-forme
karstifiée provençale voisinait avec le Nord de la Sardaigne. La dérive ultérieure a été
précédée par de grands systèmes faillés générateurs d'escarpements.

VII - LES KARSTS DU MIOCÈNE. FORMATION D'UNE NOUVELLE


SURFACE
SURFACE D'ÉROSION
D'ÉROSION : ÉVOLUTION
: ÉVOLUTION KARSTIQUE
KARSTIQUE

Vers la fin de l'Aquitanien (22 à 20 Ma), commence à se former la "surface


fondamentale" du Miocène, à une altitude moyenne (actuelle) de 450 m.

Cette surface d'érosion "décapite" une partie des cavités creusées à l'Oligocène ou
antérieures (Paléocène, Éocène). Elle est le siège d'écoulements de type fluviatile provenant
de l'est, de l'ESE ou du SSE, c'est-à-dire des reliefs en terrains métamorphiques et
volcaniques. Les témoins sablo-argileux, altérés, demeurent conservés au niveau d'anciens
méandres et de fonds de paléo-poljés tels que ceux des massifs autour de Méounes : Saint-
Clément, Morières, Agnis, etc. (Photos 21 et 22).

Ces "cours fossiles" sont jalonnés de lits sableux et de semis de galets originaires du socle
(quartz, quartzite, grès permien, phyllades, rhyolites : notamment près de Méounes –
C. CORNET, 1966). Ces épandages demeurent antérieurs aux érosions messiniennes et plio-
quaternaires, d'où leur position actuelle suspendue.

Du Burdigalien au Tortonien supérieur, s'écoule une très longue période (plusieurs Ma)
sous un climat rubéfiant de type tropical, favorable à l'établissement d'un karst bien
développé. Le karst du Miocène comprend de grandes cavités et un réseau noyé où l'on relève
parfois d'énormes concrétions très différentes de celles formées ultérieurement, notamment au
16

Photo 21 - Grotte des Chauves-Souris (massif de Saint-Clément, près de Méounes) :


vestiges d'une ancienne conduite suspendue, à la voûte perforée proche de la surface de
Planeselve. [cliché : J.J. BLANC]

Photo 22 - Grotte des Chauves-Souris : rainures et cupules d'érosion


dans la conduite fossile. [cliché : J.J. BLANC]
17

Plio-Quaternaire. Les conditions climatiques et les altérations chimiques, sans aller jusqu'à la
formation de bauxite, demeurent favorables à l'édification de sols oxydés, de croûtes
ferrugineuses (ferralites) et de pisolites d'hématite.

Le réseau vertical du paléokarst montre des cheminées utilisant le canevas tectonique


local, avec des recouvrements pariétaux et des remplissages de calcites hydrothermales
déposées par des circulations ascendantes (Nerthe, massif des Calanques, Bandol), retrouvées
en Crête et en Hongrie (M. GASCOYNE, 1992 ; E. JUHASZ et al., 1995).

À 17 Ma, la dérive du bloc Corse-Sardaigne est achevée. Le golfe liguro-provençal, qui


s'est formé dans l'intervalle et qui est désormais ouvert, sépare les karsts varois, notamment
nord-toulonnais, de ceux de la Sardaigne. Les grands accidents verticaux jalonnant cette
rupture affectent les surfaces d'érosion et délimitent les premiers rivages (massif des Maures,
îles d'Hyères, Soubeyran). Dès l'Aquitanien, se dessine un littoral sur les côtes de la Nerthe.
Les surfaces d'érosion commencent à être basculées vers le domaine marin et l'O-SO. Ainsi
sont-elles recouvertes et datées par les molasses marines du Burdigalien jusqu'au Tortonien
(partie ouest de la Nerthe, La Fare, Lançon, Salon, Constantine – C. COMBALUZIER, 1932 ;
J.J. BLANC, 1963 ; J.P. MASSE, 1971). Ces molasses "fossilisent" d'anciennes cavités aux
parois bien conservées, contrairement aux paléokarsts éocènes ou oligocènes (massif du
Douard, entre Cassis et Aubagne).

Le paléokarst de l'Aigue (Le Beausset – Fig. 1) est colmaté par une coulée de basalte
attribuée au Messinien ou à l'extrême base du Pliocène (C. COULON, 1967 ; J.C. BAUBRON,
1984). Dans le secteur occidental, les séries molassiques (Serravallien et Tortonien)
transgressent aux abords de la Sainte-Victoire jusqu'à Jouques et au verrou de Mirabeau. Une
partie du karst de l'Adaouste (zone supérieure) est colmatée par les derniers horizons marins,
puis continentaux, du Miocène supérieur. De telles surfaces lapiazées, "cachetées" et datées,
sont ultérieurement soulevées à des altitudes anomaliques par les surrections tectoniques du
Miocène terminal et du Plio-Quaternaire (Sainte-Victoire ; Bonfilons, à l'est d'Aix-en-
Provence ; Mirabeau ; Baudinard ; etc.). Dans les Monts de Vaucluse, les grands ouvalas et
poljés du plateau de Saint-Christol - Albion sont colmatés par d'importantes formations
résiduelles à silex (P. WEYDERT, 1975 ; J.L. GUENDON, 1984 ; M. JULIAN et J. NICOD,
1984 ; C. DEPAMBOUR et J.L. GUENDON, 2003).

Au Miocène supérieur, l'extension du rift liguro-provençal se traduit par une nouvelle


phase compressive (phase alpine 2) et un rejeu tectonique (failles, chevauchements)
accompagné par la formation de brèches (Mourre de Chanier et Grand Margiès, près du Grand
Canyon du Verdon ; Bessillons ; et probablement Sainte-Baume).

Les surfaces provençales karstifiées, séparées de la Sardaigne, s'adaptent aux nouvelles


conditions. Il en résulte, dans l'endokarst, des ruptures (brèches chaotiques recimentées,
concrétions brisées, effondrements de voûtes) et des décalages de réseaux. On peut en
examiner les modalités :
1/ Les poljés et les cours fossiles hérités des phases miocènes seront colmatés par des argiles
et limons rubéfiés, galets siliceux, débris de spéléothèmes et croûtes ferrugineuses remaniées :
exemples des Plans de Canjuers (980 m à 840 m), paléo-Artuby et anciens cours de l'Issole,
etc. Le soulèvement de ces reliefs a induit le creusement de grands avens verticaux (Agnis ;
Siou Blanc, où se trouve l'aven de la Tête du Cade – photos 23 et 24 ; Canjuers). Certains
raccordements ont été réalisés par des gorges étroites.
18

Photo 23 - Galerie Osiris (Réseau Photo 24 - Puits de raccord dans les


de la Tête du Cade). calcaires du Turonien à la Tête du Cade.
[cliché : R. MONTEAU] [cliché : R. MONTEAU]

2/ Du fait des incisions, des lapiés, des ouvalas et des dolines se trouvent suspendues, des
exurgences deviennent fossiles et les vestiges de réseaux sont décomprimés : partie amont du
bassin de la Nartuby (près de Châteaudouble) ; Planeselve (410 m – dans le massif de Saint-
Clément) ; Les Rampins et Foggeli (sur la bordure ouest du massif de Saint-Clément, près de
Méounes) ; Bois des Prannes (au nord de Draguignan, sur la bordure sud du plateau de
Canjuers) ; Bois de Montmajor (480 m – à l'est de Rians) ; Bois de la Roquette (au SO de
Quinson) ; Baume des Pierres (557 m, sur le plateau de Malassoque, près de Quinson) ; grotte
de la Barouquine (sur le poljé suspendu de Thèmes, 454 m, près de Rocbaron – Fig. 1) ; etc.
3/ Parfois, l'érosion et le recul des versants font qu'il ne reste plus, de la surface initiale,
qu'une crête étroite. Seuls demeurent quelques avens et cavités écroulés. À la limite, les vides
sont remplacés par des chaos de blocs : dans le massif de la Sainte-Baume, Brigou (480 m),
crête de la Sainte-Baume (1010 m), le Paradis (970 m).

VIII - LA DERNIÈRE SURFACE D'ÉROSION AU PLIOCÈNE


SUPÉRIEUR - QUATERNAIRE : RÉSEAUX KARSTIQUES ET
SPÉLÉOGENÈSE

Encore appelée anciennement "surface villafranchienne" (J.J. DUFAURE, 1983), elle


semble prolonger l'aire sommitale du "delta-cône" de Valensole (Pliocène terminal - début du
Quaternaire – en fonction des nouvelles définitions : cf. Gélasien). La dernière phase de la
tectonique alpine a déformé cette surface (exhaussement du Serre de Montdenier, 1684 m –
19

Fig. 1), ainsi que les glacis détritiques suspendus et isolés de Laurette et de Saint-Jurs. Sur le
terrain, la surface fini-pliocène est une étendue rocheuse nue (plateau de Négaras, 1068 m –
Photo 9), tandis que l'écaille de Castillon chevauche les derniers bancs conglomératiques de la
série de Valensole. C'est le domaine des écailles olistolites et des éboulis "cyclopéens"
(G. CLAUZON, 1975, 1982 ; J.J. DUFAURE, 1983 ; C. CHAMPION et al., 2000) : Saint-Jurs,
Ourbès, La Gondole, Mourre de Chanier, sud de la Traversière, etc.

Les contraintes tectoniques compressives déformant cette surface sont à rattacher à la


continuité des mouvements alpins avec, localement, quelques reprises des chevauchements,
d'où la formation de nouvelles brèches aux contacts réactivés. Ces actions s'exercent sous la
forme de failles normales ou inverses N 020, N 030, N 060 et de décrochements orientés
NE-SO, généralement senestres, liés à l'activité sismique régionale de la Moyenne Durance, la
faille de Nîmes, l'accident de Cavaillon-Salon-Fos, les failles de Piégu et de Saint-Cassien
(Sainte-Baume), voire des failles sous-marines de Cassidaigne.

Les conséquences d'une remontée très rapide du niveau marin au Pliocène sont
l'immersion d'une partie de l'endokarst du fait de l'élévation générale du niveau de base, d'où
la formation d'un grand réseau noyé. Dès le Pliocène, se sont formés des niveaux phréatiques
avec des galeries à coupoles, pendentifs, puits-cheminées, érosion des parois (mise en
évidence grâce à l'orientation des cupules – R.L. CURL, 1966 ; J.Y. BIGOT, 1999 ;
L. MOCOCHAIN et al., 2006). Les labyrinthes phréatiques, colmatés par des amas argileux
rouges, sont érodés et creusés par des sillons paragenétiques. Le retrait ultérieur des eaux
amène une décompression des voûtes et des piédroits, puis l'éboulement des galeries (grottes
du secteur de Baudinard, dans les Moyennes Gorges du Verdon, et notamment le réseau de
l'Église).

L'instabilité générale dans l'endokarst, quelle qu'en soit l'origine (activité tectonique liée
aux déformations des surfaces ou retrait des eaux pour l'étage noyé), se traduit par le
foudroyage d'une partie des cavités observé en Ardèche, Provence, Alpes Maritimes et Grands
Causses. Ces effondrements sont localisés au niveau des salles, grandes galeries et
confluences. D'autres observations complémentaires montrent des écroulements de falaises et
de surplombs : escarpements du Mont Canaille et du Soubeyran à Cassis ; Tour du Castellas
de Montmeyan ; brèches du couloir faillé de Rougon ; Barres de Catalan à Rougon (1332 m) ;
champ de fractures ouvertes au sommet des Réglès (1447 m), à l'est de Moustiers-Sainte-
Marie. Mentionnons encore les effondrements faillés très spectaculaires du Val Vierge et de
l'Eissadon dans le massif des Calanques.

Une modalité importante est marquée par le cisaillement des strates au voisinage des
failles et des chevauchements réactivés : exemples des grottes de Baudinard (J.J. BLANC,
1992), grottes du Vallon de Sainte-Maxime (Quinson), de Vauclare (Esparron-de-Verdon),
mégabrèche du Tunnel Rouge (Basses Gorges du Verdon), écrasement de conduites
(l'Estaque, îles du Frioul, Riou et massif des Calanques). Il faut enfin évoquer les
manifestations d'un soulèvement continu, sans accidents faillés actifs visibles, reconnu pour
l'ensemble des massifs : Verdon, Centre Var, Sainte-Baume (C. CORNET, 1966 ;
J. FOURNIGUET, 1971 ; M. TERRIER, 1991 ; J.F. RITZ, 1992). Pour le Quaternaire, on a
avancé des moyennes d'exhaussement de + 0,13 mm/an à + 0,20 mm/an (C. CORNET, 1966 ;
J. FOUNIGUET ; 1971 ; M. TERRIER, 1991).

L'analyse planimètrique des surfaces d'érosion et de leurs enveloppes détecte ainsi des
altitudes anomaliques : anticlinal de Baudinard (+ 70 m au Quaternaire – G. MENNESSIER,
20

1959), anticlinal de Mirabeau (grotte de l'Adaouste), axe de la Sainte-Victoire (C. ROUSSET,


1967 ; J. RICOUR et al., 2005) et, sur le Verdon, déformation des brèches de Balène
surélevées jusqu'à 939 m, cascades du Serre de Montdenier (Venascle) et de la Gondole. Un
exemple spectaculaire est le soulèvement du Puy d'Eycharme (rive droite des Grandes Gorges
du Verdon) dont le profil lapiazé se raccorde, par delà le canyon, à la surface du Petit Plan de
Canjuers, en rive gauche (J.J. BLANC, 1993 ; J. NICOD, 1998). Un autre exemple est celui de
la faille de l'oppidum de la Courtine (Ollioules – entre Toulon et Le Beausset) qui décale de
100 m vers le S-SE la "mesa" basaltique d'Évenos et du plateau de l'Aigue, laquelle recouvre
les prolongements de la surface miocène du Camp. La conséquence est une réorientation des
drainages karstiques du massif de Siou Blanc vers le SO, à la Foux d'Évenos (178 m), les
exsurgences de Dardennes (96 m), impliquant de profondes modifications dans l'endokarst,
notamment des éboulements dans le système de la Tête du Cade (Photos 15 et 23).

L'exhaussement des surfaces et des cavités karstiques au domaine continental, quel que
soit leur âge, est accompagné d'un abaissement vers le secteur marin sous la forme d'une
marge continentale faillée en gradins, sur plusieurs centaines de mètres (J.J. BLANC et al.,
1992). Dans le massif des Calanques, on observe la surface karstique lapiazée de Morgiou
(sous laquelle est creusée la grotte Cosquer) plonger vers le sud. Cette flexuration et le jeu des
failles littorales ont basculé les réseaux karstiques vers la mer. Certaines aires d'alimentation,
"apex" de réseaux de galeries, ont pu disparaître (Cassidaigne, falaise du Grand Draioun,
Frioul, Baie de Marseille, Bandol). Au sud du massif de Marseilleveyre, une étrange surface
karstifiée, criblée de dolines, est observée vers + 5 à + 8 m à l'île de Calseraigne. Son âge est
inconnu et sa position demeure très décalée par rapport à la surface miocène du Cap Morgiou.
On peut aussi la comparer ou l'assimiler à un témoin surbaissé de la surface de la Nerthe
recouverte par les remplissages d'origine durancienne à petits galets verts (variolites,
serpentines), ces derniers ayant été dragués au sud de Riou.

Il faut enfin rappeler qu'une partie des conduites en relation avec la régression du
Messinien ont été réutilisées au Quaternaire et jusqu'à l'actuel, notamment pour les réseaux
actifs de Port-Miou et du Bestouan (Cassis) (B. BLAVOUX et al., 2004 ; T. CAVALERA et al.,
2006 ; T. CAVALERA et al. 2009).

IX - CONCLUSION : ESSAI D'INTERPRÉTATION

Le cadre géodynamique présente une grande complexité et un caractère fortement


évolutif :
- L'ancienneté des creusements karstiques est reconnue depuis l'épisode de la formation des
bauxites au Crétacé moyen. Les différentes périodes de spéléogenèse sont en relation avec
plusieurs surfaces d'érosion. En outre, l'évolution des cavités se traduit par les modalités
morphologiques et la nature des remplissages.
- Les paléokarsts du Crétacé et du Tertiaire évoquent des climats chauds de type tropical. Les
cavités discernables sont déformées par les actions tectoniques, notamment pour les plus
anciennes. Les observations et la bibliographie nous montrent que cette dynamique se
poursuit durant le Quaternaire et jusqu'à l'actuel.
- Les paléokarsts des bauxites et du Paléocène-Eocène présente un colmatage total des cavités
par des ferralites, argilites, grès et sables, parfois, des vestiges de planchers stalagmitiques
brisés. Deux cas de figure sont observés :
21

D'une part, des paléokarsts, souvent parmi les plus anciens, recoupés par des surfaces
d'érosion à l'Oligocène et au Miocène. Ces derniers sont antérieurs, jusqu'au Burdigalien
(20,7 Ma), à la dérive anti-horaire du bloc corso-sarde séparé de la Provence. Le mouvement
se termine vers 18-17 Ma. Les paléokarsts de la Provence varoise sont alors séparés du Nord
de la Sardaigne. Ainsi, une telle autonomie demeure liée à l'histoire de l'ouverture du bassin
océanique liguro-provençal et à la formation des premiers rivages dès l'Aquitanien, à l'ouest,
contre le massif de la Nerthe.
D'autre part, des paléokarsts plus récents incisant les surfaces d'érosion précédentes, du
Messinien à l'actuel. Il en résulte une profonde modification de la position des aquifères et
une déconnection des réseaux. La révolution régressive (- 1500 m), très brève (6,5 à 5,3 Ma)
du Messinien, est contemporaine du forage vertical des grands avens ainsi que du
changement radical des écoulements vers le sud, le sud-ouest et le sud-est, formant des
galeries descendantes et des réseaux croisés.
- Les cavités et conduites karstiques s'adaptent à de nouvelles conditions au Plio-Quaternaire :
immersion des réseaux et circulations ascendantes (P. AUDRA et al., 2002), puis oscillations
glacio-eustatiques des niveaux de base au cours du Quaternaire. D'autre part, on relève un
soulèvement lent, discret mais incontestable, des massifs et des surfaces d'érosion, du
Pliocène à l'actuel. Ce dernier est accompagné par un basculement vers le secteur marin
(sud, sud-ouest, sud-est) et une nouvelle adaptation des réseaux, avec incision des talwegs et
érosion des versants. Il en résulte une dissection du relief et l'isolement des paléokarsts dont
on retrouve les vestiges réduits et isolés.
- Ces modalités sont accompagnées par des activités tectoniques et des rejeux de failles
locaux recoupant des galeries et amenant des effondrements. On peut citer : la faille de
Sainte-Croix décalant les massifs de Marseilleveyre et de Puget, prolongée en mer et déviée
vers le système sous-marin de la Cassidaigne ; le grand accident littoral au sud du massif des
Calanques marqué par les effondrements du Val Vierge et de l'Eissadon ; citons encore les
failles de la Moyenne Durance (karst de l'Adaouste, près de Mirabeau – Fig. 1).

Par ailleurs, des figures de rupture témoignent des contraintes tectoniques appliquées aux
massifs rocheux karstifiés. Les phases actives se sont succédées : Crétacé supérieur
(Maestrichtien) ; Lutécien-Bartonien (plissement pyrénéo-provençal) ; Oligocène et Miocène
(phases alpines – couloirs et bassins effondrés à l'Oligocène, rejeux de failles et de
chevauchements au Miocène (cisaillements et formation de brèches, concrétions broyées) ;
ruptures et sismicité au Plio-Quaternaire. Les figures de rupture et les anomalies peuvent être
observées à l'échelle macroscopique et à l'échelle de l'échantillon.

À l'échelle macroscopique, les indices sont nombreux :


- réseaux et galeries déformés ou recoupés par des failles, déviation des axes de paléo-
drainages (Tête du Cade – Fig. 16 et 24 ; Carami ; gorges de Baudinard ; île Riou) ;
- injection de sédiments : sables, argiles, galets (réseau de l'Église, en rive gauche du Verdon,
et grottes en rive droite, au niveau des gorges de Baudinard ; grottes colmatées de Gréoux,
plus en aval) ;
- cisaillements de bancs et de piliers, déformations et ruptures de piédroits (parois de galeries
éclatées : grottes de Baudinard, massif des Calanques) ;
- phénomènes d'effondrements ("collapse") : mégabrèches, chaos, brèches (Baou Roux à
Sormiou, Val Vierge, l'Eissadon, pointes Grenier et Fauconnière, Bandol, grottes d'Aups) ;
22

- rabotage de concrétions et de pendentifs phréatiques, joints montrant plusieurs familles de


stries se recoupant (hautes grottes du Vallon de Sainte-Maxime (Quinson), grottes de
Baudinard, Baume Obscure (Belgentier).

L'observation des échantillons apporte des informations complémentaires sur les


contraintes climatiques, eustatiques et tectoniques :
- les ciments matriciels révèlent des figures de dessiccation ("septaria" – grottes de l'Olivier et
du Capelan, dans le massif de Marseilleveyre) ou de contraction ("shrinckage") qui
témoignent de phases micro-climatiques généralisées dans les cavernes ;
- les ciments de calcite magnésienne, encore appelée "calcite-Mg", sont typiquement d'origine
marine (grottes du Cap Ragnon, dans la partie orientale de la chaîne de la Nerthe, et du
Lazaret, à Nice) ;
- les macles de calcite déformées (karst des bauxites, La Lare) indiquent la direction des
contraintes d'allongement ;
- les filons de calcite massive, porcelanée et moirée, avec des épontes ferrugineuses, sont
souvent associés à un thermalisme d'âge généralement oligocène.

Remerciements : Je suis reconnaissant à Raymond MONTEAU, Jean NICOD, Philippe


HAMEAU, Philippe MAUREL et Jean-Marc BIANCO d'avoir mis à ma disposition leur
documentation et de m'avoir prodigué aide et conseils, ainsi qu'à Claude MARTIN pour la part
qu'il a prise dans la phase de finalisation de l'article.

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Article soumis le 7 décembre 2009.


Accepté après révision le 4 février 2010.
Mis en ligne le 7 février 2010.

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