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DEMANDEURS
c.
DÉFENDEUR
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d’affaires au 1014 rue Richelieu, ville de Beloeil,
district de St-Hyacinthe, province de Québec, J3G
4R2
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MIS EN CAUSE
_________________________________________
Note préliminaire
L’expression « professionnelles en soins » réfère aux personnes faisant partie de la catégorie 1, soit le
personnel en soins infirmiers et cardio-respiratoires, telle que définie et précisée aux articles 4, 5 et à
l’Annexe 1 de la Loi concernant les unités de négociation dans le secteur social (L.R.Q., c. U-0.1).
La notion de centre de santé et de services sociaux ou « C.S.S.S. » est définie de façon générale aux
articles 99.2 et suivants de la Loi sur les services de santé et les services sociaux (L.S.S.S.S) (L.R.Q.,
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c. S-4.2). Dans la présente requête, « C.S.S.S. » désigne généralement le défendeur C.S.S.S.
Richelieu-Yamaska.
I– LES PARTIES :
A – LES DEMANDEURS
4. La FIQ, à ce titre, est intervenue à plusieurs reprises tant devant des instances
gouvernementales que devant les tribunaux afin de promouvoir la défense et la
sauvegarde du réseau public de santé, notamment en préservant la qualité et la
continuité des soins dispensés aux usagers d’un CSSS ;
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C.S.S.S. Richelieu-Yamaska ; il a notamment pour mandat de négocier et signer
les dispositions locales de la convention collective concernant les vingt-six (26)
matières qui relèvent du palier local de négociation, le tout conformément à la Loi
sur le régime de négociation des conventions collectives dans les secteurs public
et parapublic, tel qu’il appert du certificat d’accréditation produit sous la cote P-2 ;
12. Elle est agente de griefs pour le Syndicat et usagère du C.S.S.S. Richelieu-
Yamaska ;
14. Il gère le centre hospitalier Hôpital Honoré-Mercier, ainsi que trois centres locaux
de services communautaires (C.L.S.C.), soit le C.L.S.C. des Maskoutains, le
C.L.S.C. de la M.R.C.-d’Acton et le C.L.S.C. des Patriotes;
15. Il gère aussi cinq centres d’hébergement et de soins de longue durée (C.H.S.L.D.),
soit le Centre d’hébergement de Montarville, le Centre d’hébergement Hôtel-Dieu-
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de-St-Hyacinthe, le Centre d’hébergement Andrée-Perreault, le Centre
d’hébergement de la MRC-d’Acton et le Centre d’hébergement Marguerite-Adam;
18. Ainsi, le C.S.S.S. a octroyé au moins neuf (9) contrats à des agences privées de
placement et/ou individus, tel qu’il appert des contrats produits en liasse sous le
cote P-4 , dont certains ne sont pas signés, la défenderesse CSSS étant sommée
d’en produire une copie signée, à défaut de quoi les contrats P-4 seront réputés
refléter l’entente intervenue entre les parties concernées:
19. Le CSSS est sommé de produire les résolutions de son conseil d’administration
ayant conduit à l’octroi et à la signature desdits contrats P-4 ;
20. M. Yves Bolduc, à titre de Ministre de la Santé et des Services sociaux, est
chargé de l’application et de la mise en œuvre de la L.S.S.S.S. ;
21. L’agence Urgence médicale Code bleu (9104-8306 Québec Inc.), mise en
cause, est une corporation dont l’objet serait d’offrir de la « formation en RCR
(réanimation cardio-respiratoire) et premiers soins » et d’exploiter une « agence de
placement en soins infirmiers », selon ce qu’il appert des documents produits par
la mise en cause auprès du Registraire des entreprises du Québec, une copie
desdits documents étant produite sous la cote P-5 ;
22. L’agence Santérégie Inc. mise en cause serait une corporation dont l’objet est
d’offrir des « soins de santé à domicile » et de faire du « remplacement de
personnel infirmier dans les établissements de santé public », selon ce qu’il appert
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des documents produits par la mise en cause auprès du Registraire des
entreprises du Québec, une copie desdits documents étant produite sous la cote
P-6 ;
23. L’agence S.P. Services Santé Inc. mise en cause est une corporation dont l’objet
serait d’offrir du « placement de personnel en soins de santé » et de la « formation
en santé au travail », selon ce qu’il appert des documents produits par la mise en
cause auprès du Registraire des entreprises du Québec, une copie desdits
documents étant produite sous la cote P-7 ;
24. L’agence Girafe Santé Inc. mise en cause est une corporation dont l’objet serait
d’offrir un « service de placement de professionnels de la santé », selon ce qu’il
appert des documents produits par la mise en cause auprès du Registraire des
entreprises du Québec, une copie desdits documents étant produite sous la cote
P-8 ;
25. L’agence Servir + Soins et Soutien à Domicile Inc. mise en cause est une
corporation dont l’objet serait d’offrir des « services de soins et soutien à
domicile », selon ce qu’il appert des documents produits par la mise en cause
auprès du Registraire des entreprises du Québec, une copie desdits documents
étant produite sous la cote P-9 ;
26. L’agence Gestion Hunt Groupe Synergie Inc. mise en cause est une corporation
dont l’objet serait de faire de la « gestion de franchises spécialisées en gestion,
recrutement et placement » et du « recrutement et placement de personnel
temporaire et permanent », selon ce qu’il appert des documents produits par la
mise en cause auprès du Registraire des entreprises du Québec, une copie
desdits documents étant produite sous la cote P-10 ;
27. L’agence Soins intermédiaires Inc. mise en cause est une corporation dont
l’objet serait « agence de placement des infirmières » et « recrutement et
formation », selon ce qu’il appert des documents produits par la mise en cause
auprès du Registraire des entreprises du Québec, une copie desdits documents
étant produite sous la cote P-11 ;
28. L’agence Agence M.D. Santé Inc. mise en cause est une corporation dont l’objet
serait « agence de placement et fourniture de personnel infirmier en centres
hosp. », selon ce qu’il appert des documents produits par la mise en cause auprès
du Registraire des entreprises du Québec, une copie desdits documents étant
produite sous la cote P-12;
29. Mme Nancy Durivage offre ses services comme infirmière à titre individuel ;
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30. Par ailleurs, le C.S.S.S. Richelieu-Yamaska a aussi recours aux services de quatre
(4) autres agences privées de placement :
31. L’agence Édith Hébert Inc. mise en cause est une corporation dont l’objet serait
« soins infirmiers à domicile » et « supervision des soins », selon ce qu’il appert
des documents produits par la mise en cause auprès du Registraire des
entreprises du Québec, une copie desdits documents étant produite sous la cote
P-13 ;
32. L’agence Ressources Primaires Inc. mise en cause est une corporation dont
l’objet serait « agence de placement pour infirmières », selon ce qu’il appert des
documents produits par la mise en cause auprès du Registraire des entreprises du
Québec, une copie desdits documents étant produite sous la cote P-14 ;
33. L’agence Soinsnouvo Inc. mise en cause est une corporation dont l’objet serait
« agence de placement infirmier », selon ce qu’il appert des documents produits
par la mise en cause auprès du Registraire des entreprises du Québec, une copie
desdits documents étant produite sous la cote P-15 ;
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toutefois été amendées devant la CRT, notamment en excluant l’agence
Girafe Santé Inc ;
36. Ces requêtes P-17 sont vivement contestées autant par le CSSS que par
les agences concernées, au motif notamment qu’il n’existe aucun lien
d’emploi entre ces professionnelles en soins et le CSSS et à ce jour, aucune
décision n’a encore été rendue au mérite de cette affaire par la Commission des
relations de travail, tel qu’il appert de la copie du procès-verbal de la conférence
préparatoire de la CRT daté du 9 avril 2010 produite sous la cote P-18 ;
II – OBJET DE LA REQUETE
37. Les demandeurs requièrent que soient déclarés illégaux et nuls les treize (13)
contrats de services mentionnés aux paragraphes 18 et 29 de la présente requête
ainsi que les résolutions du Conseil d’administration du C.S.S.S. Richelieu-
Yamaska octroyant ou autorisant lesdits contrats ;
38. Plus particulièrement, mais sans limiter la généralité de ce qui précède, lesdits
contrats prévoient, entre autres, que les mises en cause assignent des
professionnelles en soins au C.S.S.S. aux fins de dispenser des soins infirmiers et
cardio-respiratoires aux usagers de l’établissement tout en prétendant que ce
personnel demeure exclusivement des employés de ces agences ou des employés
autonomes et ne deviennent pas, généralement, à court, moyen ou long terme,
des employés du C.S.S.S.;
39. Pour les motifs ci-après exposés, les contrats P-4 et les résolutions sont illégaux
du fait qu’un Centre de services de santé et de services sociaux n’est pas autorisé
par la L.S.S.S.S. à convenir de tels contrats, cette Loi devant être interprétée et/ou
appliquée de manière compatible, avec son esprit et ses buts, avec les autres lois
d’ordre public dont notamment le Code du travail du Québec et la Loi concernant
les unités de négociation dans le secteur des affaires sociales ;
III – LA LSSSS
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1° assurer la participation des personnes et des groupes qu'elles forment
au choix des orientations, à l'instauration, à l'amélioration, au
développement et à l'administration des services;
2° favoriser la participation de tous les intervenants des différents secteurs
d'activité de la vie collective dont l'action peut avoir un impact sur la santé et
le bien-être;
3° partager les responsabilités entre les organismes publics, les
organismes communautaires et les autres intervenants du domaine de la
santé et des services sociaux;
(…)
8° favoriser la prestation efficace et efficiente de services de santé et de
services sociaux, dans le respect des droits des usagers de ces services;
8.1° assurer aux usagers la prestation sécuritaire de services de santé et
de services sociaux;
9° assurer la participation des ressources humaines des établissements
visés au titre I de la partie II au choix des orientations de ces établissements
et à la détermination de leurs priorités;
41. La mission et la responsabilité des divers types d’établissements sont prévues aux
articles 79 à 91 de la L.S.S.S.S. ;
42. En tant que réseau local de santé et de services sociaux, le C.S.S.S. du Richelieu-
Yamaska assume les responsabilités décrites aux articles 99.2 à 99.8 de la
L.S.S.S.S. ;
44. La règle première est que tout établissement doit dispenser lui-même les services
de santé requis :
CHAPITRE II
FONCTIONS
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45. Ainsi, tout établissement du réseau de santé et de services sociaux au Québec
doit respecter sa mission première et, dans le cadre plus particulièrement de la
prestation de services de santé, il doit s’assurer de la qualité de ceux-ci, de leur
continuité ainsi que du fait qu’ils sont sécuritaires et respectueux des droits des
personnes ;
Note
49. Dans ce cas, l’ÉTABLISSEMENT n’a plus aucune responsabilité vis-à-vis l’usager
sauf dans le cas où l’usager n’est dirigé que temporairement ailleurs ;
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50. De toute évidence, si l’ÉTABLISSEMENT en question ne peut dispenser certains
services, c’est qu’il ne peut les dispenser à l’interne. Donc, lorsqu’on fait
référence, à la dernière ligne du par. 101(4) de la L.S.S.S.S à « établissement ou
organisme ou autre personne », on se réfère uniquement à des ressources
autonomes et/ou, à tout le moins, des ressources externes à l’ÉTABLISSEMENT ;
108. Ententes.
Un établissement peut conclure avec un autre établissement, un organisme
ou toute autre personne, une entente pour l'une ou l'autre des fins
suivantes:
1° la dispensation, pour le compte de cet établissement, de
certains services de santé ou services sociaux requis par un usager de cet
établissement ;
2° la prestation ou l'échange de services professionnels en
matière de services de santé ou de services sociaux.
(…)
54. Il ressort que, dans la situation prévue au par. 101(4) L.S.S.S.S., il n’y a pas
nécessité d’entente. En effet cet « autre établissement ou organisme ou autre
personne » ne dispensera pas les services requis pour le compte de
l’ÉTABLISSEMENT mais bien pour son propre compte ;
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56. Or les contrats tels que ceux sous étude ne sont pas le genre d’entente dont traite
le par. 101 (2) et qui est autorisé par l’article 108 de la L.S.S.S.S. ;
57. En effet, le C.S.S.S. a conclu des ententes pour que soient assignées à l’interne
des professionnelles en soins et non pas des ententes confiant à l’externe à « un
autre établissement ou organisme, ou une autre personne » la dispensation de
certains services requis, services que généralement le C.S.S.S. dispense lui-
même ;
58. Dans le cas de ces contrats P-4, même si les soins et services requis par un
usager sont dispensés par des professionnelles en soins assignées par une
agence privée de placement, les services sont considérés être dispensés par
l’ÉTABLISSEMENT lui-même;
61. Les contrats P-4 stipulent qu’il n’existe aucun lien d’emploi entre les
professionnelles en soins assignées par les agences privées de placement et le
C.S.S.S. Suivant cette assertion, lesdites agences privées de placement, le
C.S.S.S. et les professionnelles en soins assignées par ces agences, en ce qui
concerne les tâches et fonctions exécutées par ces professionnelles en soins,
échappent ainsi aux « Dispositions Particulières Applicables aux Services Publics
et aux Secteurs Public et Parapublic » (chapitre V.1 du Code du travail du
Québec) ;
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62. Conséquemment, en cas de grève, d’action concertée ou de conflit opposant
lesdites professionnelles en soins assignées au C.S.S.S. et leurs employeurs, les
agences privées de placement, ce seront les autres dispositions du Code du
travail qui trouveront application. Si ces professionnelles sont regroupées au sein
d’une association de salariés accréditée, la grève ou l’action concertée seront
permises selon des règles prévues au chapitre III du Code du travail. Si elles ne le
sont pas, regroupées sans être accréditées, alors toute grève ou action concertée
ne sera pas permise ;
63. Le but principal des dispositions du chapitre V.1 du C.t. est de permettre la grève
dans les services publics et parapublics, tout en restreignant les effets et en
obligeant les parties à maintenir les services essentiels ;
64. Le C.S.S.S. est considéré par l’article 111.0.16 C.t. comme étant un « service
public » dans lequel, lors d’une grève, il y a obligation pour les parties de maintenir
les services essentiels. Lors d’une grève dans ce centre à vocation multiple, le
pourcentage de salariées à maintenir par quart de travail, parmi les salariées en
fonction lors de cette période, varie de 60% à 90% selon le type d’établissement
concerné : centre hospitalier, centre local de services communautaires, centre
d’hébergement et de soins de longue durée (art. 111.10 C.t.) ;
66. Les dispositions encadrant l’exercice du droit de grève ou toute action concertée
dans un service public comme celui de la santé sont si contraignantes que souvent
elles équivalent à une absence quasi totale du droit de grève ;
67. Cet ensemble de règles applicables en cas de grève ou d’action concertée dans
un « service public » est justifié, selon le législateur, par la nécessité de ne pas
risquer de mettre en danger la santé ou la sécurité du public ;
68. Or, plus le pourcentage de professionnelles en soins assignées par des agences
privées de placement sera haut, plus le pourcentage de professionnelles en soins,
membres du Syndicat en grève devant maintenir les services essentiels, sera bas;
15
services essentiels dans ce C.H.S.L.D. (soit 90%) est de 89.1 professionnelles en
soins, soit 90% de 99 personnes ;
72. Même si les professionnelles en soins assignées par des agences privées de
placement, étaient membres d’un ou de plusieurs syndicats accrédités auprès de
ces agences, il n’en demeurera pas moins que lesdites agences privées ne sont
pas visées par les dispositions du chapitre V.1 du Code du travail puisqu’elles ne
sont pas un « service public » au sens de ce Code ;
73. En ayant recours à des professionnelles en soins, assignées par des agences
privées de placement, le C.S.S.S. se soustrait donc partiellement à ses obligations
relatives au maintien des services essentiels, ce qui est contraire aux dispositions
impératives du Code du travail, à son esprit ainsi qu’à ses objectifs. Au surplus,
les contrats P-4 n’offrent aucune garantie de disponibilité des professionnelles en
soins provenant de ces agences ;
74. Les articles 101 et 108 de la L.S.S.S.S. ne peuvent s’interpréter comme permettant
au C.S.S.S. de se départir de telles obligations ;
75. Les résolutions et les contrats P-4 sont donc nuls et illégaux en ce que l’on ne peut
par une entente, selon les articles 101 et 108 LSSSS, avoir recours à des
personnes morales ou physiques étrangères à l’ÉTABLISSEMENT lorsqu’il s’agit
de soins et de services de santé et services sociaux que l’ÉTABLISSEMENT
dispense lui-même à ses usagers;
16
77. Le 30 novembre 2007, la Cour supérieure du district de Montréal a renversé la
décision P-19 et a déclaré que la Loi 30 porte atteinte à la Charte des droits et
libertés de la personne [L.R.Q., c. C-12], tel qu’il appert d’une copie dudit jugement
produit sous la cote P-20;
78. Le jugement P-20 de la Cour supérieure fait actuellement l’objet d’un appel à la
Cour d’appel du Québec (no. 500-09-018313-072), laquelle n’a pas statué à ce
jour;
79. Cependant, le résultat de cet appel n’aura pas d’impact sur l’argument qui suit car
cet argument a uniquement pour but de démontrer les intentions et finalités
recherchées par le législateur lorsqu’il a adopté cette Loi 30 et que les contrats,
tels que ceux produits sous P-4, entre un ÉTABLISSEMENT et des agences
privées de placement sont incompatibles avec les intentions et finalités
recherchées par l’adoption de ladite Loi 30.
80. Avant l’adoption de la Loi 30, les autorités gouvernementales ont identifié, à tort ou
à raison, cinq (5) situations leur causant problème dans le secteur de la santé et
des services sociaux au Québec :
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régionale au sens de la Loi sur le régime de négociation dans les
secteurs public et parapublic;
82. L’une des modifications les plus importantes vise la détermination statutaire des
unités de négociation pour lesquelles une association de salariés peut être
accréditée. Cette mission était auparavant confiée à la Commission des relations
du travail, qui décidait en vertu de critères développés par la jurisprudence ;
87. La Loi 30 impose des unités de négociation prédéterminées, sépare des salariées
qui voulaient s’unir et unit des salariées qui voulaient être représentées, en raison
de leurs intérêts opposés, par des syndicats distincts ;
88. L’objectif poursuivi, selon les autorités gouvernementales, était d’insuffler dans le
réseau de la santé et des services sociaux des conditions favorisant une meilleure
prestation de services par une organisation du travail plus efficace ;
89. La Loi 30 vise trois éléments qui sont indissociables aux yeux du Législateur :
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• Organiser l’environnement des relations de travail, notamment les
unités de négociation, d’une façon qui soit en lien avec le milieu et
avec une logique organisationnelle, c’est-à-dire regrouper en quatre
catégories les familles d’emploi et stipuler qu’il ne peut y avoir plus
que quatre accréditations dans un même ÉTABLISSEMENT de santé
et de services sociaux ;
90. Le fait, pour un ÉTABLISSEMENT, de conclure une entente avec des agences
pour la fourniture, dans ses propres installations, de professionnelles en soins crée
une multiplication des types de contrats d’emploi, plusieurs catégories des
professionnelles en soins infirmiers et cardio-vasculaires et des conditions de
travail variées au sein des professionnelles en soins qui exercent pourtant les
mêmes tâches et fonctions auprès des mêmes usagers de cet ÉTABLISSEMENT.
Cela va clairement à l’encontre des buts, objectifs et des finalités défendus par les
autorités gouvernementales pour soutenir et justifier l’adoption de la Loi 30;
91. Au surplus, ce qui est mentionné au paragraphe précédent a pour effet de créer
de multiples unités de professionnelles en soins au sein d’un même
ÉTABLISSEMENT, ce que la Loi 30 voulait justement éviter, le Syndicat étant ainsi
privé du monopole de représentation de toutes les professionnelles en soins,
autres que celles exerçant des fonctions d’encadrement, oeuvrant auprès d’un
même ÉTABLISSEMENT;
92. Ces buts étaient pourtant tellement importants, voire essentiels, pour le
gouvernement que celui-ci a fait adopter la Loi 30 par l’assemblée législative sous
le bâillon au risque de porter atteinte aux droits fondamentaux prévus aux chartes
canadienne et québécoise des droits et libertés ;
93. Des contrats comme ceux sous étude (pièce P-4) sont ainsi incompatibles avec les
buts recherchés par la Loi 30;
94. En tout temps, un établissement qui conclut une entente en vertu des articles 101
et 108 doit demeurer responsable des soins prodigués, de la qualité de ceux-ci, de
leur continuité et du fait qu’ils sont sécuritaires et respectueux des droits des
usagers ;
19
95. Un ÉTABLISSEMENT ne peut, par le biais d’une entente de services avec une
tierce personne, non assujettie à la L.S.S.S.S., s’affranchir des obligations que lui
impose cette Loi ;
96. En l’espèce, les ententes P-4 conclues entre le C.S.S.S. Richelieu-Yamaska et les
agences privées de placement contreviennent aux obligations légales de
l’ÉTABLISSEMENT en ce que :
98. En vertu des articles 226 à 230 L.S.S.S.S., chaque ÉTABLISSEMENT doit aussi
instituer un Conseil Multidisciplinaire (CM) qui, sous la responsabilité du Conseil
d’administration, procède à l'appréciation et à l'amélioration de la qualité de la
pratique professionnelle et fait des recommandations sur la distribution appropriée
des soins et services dispensés. Il est aussi responsable envers le directeur
général de donner son avis sur l'organisation scientifique et technique du centre et
sur les moyens à prendre pour évaluer et maintenir la compétence de ses
membres; les inhalothérapeutes sont membres du Conseil multidisciplinaire ;
20
99. Les contrats P-4 ont pour effet ou tentent de soustraire les infirmières et les
infirmières auxiliaires assignées par les agences privées de placement au contrôle
direct du DSI car ces contrats stipulent généralement qu’il n’existe aucun lien
d’emploi entre ce personnel et le C.S.S.S. ou, à tout le moins, tentent de nier
l’existence d’un tel lien d’emploi;
101. Soulignons que les dirigeants des diverses agences privées de placement mises
en cause n’ont pas l’obligation d’appartenir à l’Ordre des infirmières et infirmiers du
Québec (OIIQ), à l’Ordre des infirmières et infirmiers auxiliaires du Québec (OIIAQ)
et à l’Ordre professionnel des inhalothérapeutes du Québec (OPIQ);
102. Rien dans les contrats P-4 ne garantit une forme de contrôle de la qualité et des
compétences des professionnelles en soins assignées par les agences privées de
placement, celles-ci n’exigeant des personnes qu’elles assignent qu’une preuve
d’appartenance à leur ordre professionnel respectif, sans plus ;
105. Au surplus, la L.S.S.S.S. institue le Conseil des infirmières et infirmiers (le CII, art.
219) lequel doit normalement comprendre l’ensemble des infirmières y exerçant
leurs fonctions ; or, il appert que les infirmières et infirmiers assignés par les
agences privées de placement, entre autres les mises en cause, ne participent pas
audit CII;
106. Les contrats P-4 sont encore une fois muets sur cette question alors que le CII est
responsable directement envers le conseil d’administration de l’établissement
d’apprécier la qualité des soins infirmiers :
220. Responsabilités.
21
Conformément aux règlements de l'établissement, le conseil des infirmières
et infirmiers est, pour chaque centre exploité par l'établissement,
responsable envers le conseil d'administration:
1° d'apprécier, de manière générale, la qualité des actes infirmiers
posés dans le centre et, le cas échéant, en collaboration avec le conseil des
médecins, dentistes et pharmaciens, des activités visées à l'article 36.1 de
la Loi sur les infirmières et les infirmiers (chapitre I-8) et exercées dans le
centre ;
2° de faire des recommandations sur les règles de soins infirmiers
applicables à leurs membres dans le centre ;
2.1° de faire des recommandations sur les règles de soins médicaux
et les règles d'utilisation des médicaments applicables à leurs membres
dans le centre ;
3° de faire des recommandations sur la distribution appropriée des
soins dispensés par leurs membres dans le centre ;
4° d'assumer toute autre fonction que lui confie le conseil
d'administration.
Rapport annuel.
Le conseil des infirmières et infirmiers doit faire un rapport annuel au conseil
d'administration concernant l'exécution de ses fonctions et des avis qui en
résultent.
107. La L.S.S.S.S. crée aussi un Conseil multidisciplinaire (article 226) composé des
personnes qui exercent pour l’ÉTABLISSEMENT des fonctions liées aux services
de santé, notamment les inhalothérapeutes ; les responsabilités du Conseil
multidisciplinaire sont décrites comme suit :
227. Responsabilités.
Sous réserve de ce qui est prévu aux articles 214 et 220, le conseil
multidisciplinaire est responsable envers le conseil d'administration :
Rapport annuel.
Le conseil multidisciplinaire doit faire un rapport annuel au conseil
d'administration concernant l'exécution de ses fonctions et des avis qui en
résultent.
108. Or, encore une fois, il appert que les agences privées de placement n’assument
aucune responsabilité à cet égard et les inhalothérapeutes assignées par ces
agences ne participent d’aucune façon au Conseil multidisciplinaire ;
22
109. Conséquemment, tel qu’il sera démontré à l’audition, le recours à des ressources
professionnelles externes équivaut en l’espèce à contourner la structure
organisationnelle instaurée par la L.S.S.S.S., structure qui a précisément pour but
d’assurer le maintien de services de qualité, continus et respectueux des droits des
usagers ;
111. Au surplus, cette situation et les contrats P-4 ont pour effet de créer au moins deux
catégories de professionnelles en soins (voire même jusqu’à 14 catégories) au
sein du même ÉTABLISSEMENT du fait que, entre autres :
112. Cette situation est responsable de l’exode des professionnelles en soins du réseau
public vers les agences privées de placement, et explique la tendance des
professionnelles en soins nouvellement diplômées qui favorisent cette voie plus
lucrative, alors qu’historiquement, elles se dédiaient presqu’exclusivement au
réseau public de la santé;
23
113. Le MSSS est non seulement au courant de cette réalité nouvelle mais ne fait rien
pour empêcher que cette situation ne s’aggrave;
114. Comme toute personne morale, l’intimé C.S.S.S. Richelieu-Yamaska est imputable
pour les fautes commises par ses préposés et commettants ;
117. Les contrats P-4 précisent que les agences privées de placement doivent détenir
une assurance responsabilité pour couvrir les faits et gestes des professionnelles
en soins qu’elles peuvent assigner chez le C.S.S.S. Richelieu-Yamaska ;
118. L’intention des parties dans de tels contrats est donc d’opérer un transfert de
responsabilité à l’égard de toute erreur pouvant se produire dans la prestation des
soins et services dispensés par les professionnelles en soins assignées par les
agences privées de placement vers ces dernières, tout en dégageant
l’ÉTABLISSEMENT de toute responsabilité ;
120. Le dossier d’un usager est confidentiel et nul ne peut y avoir accès sans son
consentement (article 19 L.S.S.S.S.) ; cependant, un établissement peut
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communiquer un renseignement dans le cadre d’une entente conclue en vertu de
l’article 108 L.S.S.S.S. :
108.
[…]
Communication d’un renseignement.
Pour l’application d’une entente visée au paragraphe 1o du premier alinéa ou
au deuxième alinéa, un établissement peut communiquer un renseignement
contenu au dossier d’un usager seulement si la communication de ce
renseignement est nécessaire afin d’assurer, selon le cas, la dispensation
par cet autre établissement, organisme ou autre personne, de certains
services de santé ou services sociaux à l’usager concerné ou la préparation
centralisée de certains médicaments. Les dispositions des articles 27.1 et
27.2 s’appliquent, compte tenu des adaptations nécessaires, lorsqu’un
renseignement est ainsi communiqué à un autre établissement, organisme
ou autre personne.
[…]
27.1
[…]
Conditions.
Dans ce cas, l'établissement doit confier ce mandat ou ce contrat par
écrit et, sous peine de nullité:
25
Protection des renseignements.
À l'occasion de l'octroi d'un mandat ou d'un contrat de service,
l'établissement doit prendre les moyens nécessaires pour s'assurer que les
renseignements communiqués conformément au présent article
bénéficieront d'une protection équivalant à celle prévue à la présente loi
dans les cas où le mandat ou le contrat de service peut être confié à une
personne ou à un organisme à l'extérieur du Québec de même que dans les
cas où les renseignements peuvent être communiqués à l'extérieur du
Québec.
122. Les contrats P-4 ne permettent pas ou ne sont pas conçus de manière à respecter
le droit à la vie privée des usagers, leur droit à la confidentialité et au secret
professionnel;
124. Cette obligation pour le CSSS de gérer avec efficacité et efficience les ressources
financières et les ressources humaines est mentionnée à l’article 100 de la LSSSS
déjà cité au paragraphe 44 de la présente requête;
172. Le conseil d’administration doit en outre pour tout établissement qu’il administre s’assurer :
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126. La proportion des professionnelles en soins provenant d’agences est désormais
très importante;
130. La présente requête est déposée dans un délai raisonnable compte tenu que les
demandeurs ont pris connaissance des contrats P-4 le 16 juin 2010 après qu’ils
eurent fait une demande d’accès à l’information;
131. De plus, la présente requête soulève des questions d’intérêt public importantes qui
sont de nature complexe relevant du domaine de la santé et des services sociaux,
plus particulièrement, des soins directs aux usagers;
132. De plus, la présente requête soulève des questions qui ont un caractère et des
effets continus.
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DÉCLARER que les articles 101 et 108 de la L.S.S.S.S. ne permettent pas aux
établissements de santé et de services sociaux de convenir d’ententes
écrites ou verbales permettant la dispensation de soins de santé par
des professionnelles qui ne sont pas des salariées de
l’ÉTABLISSEMENT ;
DÉCLARER nul et illégal et ANNULER à toutes fins que de droit l’entente intervenue
entre le C.S.S.S. Richelieu-Yamaska et l’agence Édith Hébert Inc. ;
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DÉCLARER nul et illégal et ANNULER à toutes fins que de droit l’entente intervenue
entre le C.S.S.S. Richelieu-Yamaska et l’agence Ressources
Primaires Inc. ;
DÉCLARER nul et illégal et ANNULER à toutes fins que de droit l’entente intervenue
entre le C.S.S.S. Richelieu-Yamaska et l’agence Soinsnouvo Inc. ;
DÉCLARER nul et illégal et ANNULER à toutes fins que de droit l’entente intervenue
entre le C.S.S.S. Richelieu-Yamaska et l’agence Regroupement des
infirmières et infirmiers en pratique autonome du Québec (9200-
4522 Québec Inc.) ;
DÉCLARER nulles et illégales et ANNULER à toutes fins que de droit toutes les
résolutions du conseil d’administration du C.S.S.S. Richelieu-Yamaska,
autorisant lesdits contrats P-4 et toute entente écrite ou verbale entre le
C.S.S.S. et les agences mises en cause;
LE TOUT avec dépens en cas de contestation, y compris les frais d’expert, le cas
échéant.
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