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Mohammed JENDOUBI
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- « suf » : laine. Les soufis portent des Dieu est un et unique, éternel, sans
vêtements de laine. début ni fin, il cite al HALLAJ :
L’auteur les classe en deux catégories : Si tu dis quand ? Son être a précédé
l’une relevant de l’état matériel : « suf » et l’instant
Si tu dis avant ? L’avant est après lui Pour atteindre ces diverses étapes de
la connaissance divine ; la prière, le jeûne,
Si tu dis où ? Son existence a devancé l’invocation de Dieu et de ses attributs ou
le lieu dhikr, le concert spirituel ou sama’ sont
les moyens humains utilisés car cela ne
Il est le seul à réunir deux attributs peut se faire que si Dieu en accorde la
opposés : il est caché dans sa manifesta- grâce. Le guide -sheikh- qui initie et dirige
tion et manifeste dans son occultation le novice -al mourid- est un personnage
clé dans la formation spirituelle.
Dieu se confond-il avec ses attri-
buts ? C’est un sujet de débat : pour cer- Kalabadhi cite environ 180 fois le Coran
tains oui pour d’autres non. L’attribut créa- pour appuyer les pratiques soufis et affir-
teur par exemple pose problème : l’éternité mer l’ancrage du soufisme dans l’Islam.
des attributs prouve qu’il est créateur éter-
nel, donc si la création est historique, l’at- Kalabadhi ne consacre aucun chapitre
tribut créateur lui-même le serait et cela au guide ni aux stations avant d’arriver au
remettrait en cause l’essence divine, mais fana. On trouve des allusions aux diverses
si la création est éternelle alors les créatu- stations éparpillées dans les divers chapi-
res le sont aussi et cela remet en cause tres de ce traité.
aussi l’unicité divine, donc Dieu ne peut être
confondu avec l’attribut créateur. A cela les Le maître ou sheikh ou qotb-pôle :
adeptes de la confusion entre Dieu et ses
Attributs répondent que l’attribut créateur Ibn ARABI disait : Celui qui n’a pas
existe sans les créations. de maître, Satan devient son maître.
Le maître a été lui-même initié par un
Dieu est visible, cela est prouvé par la autre maître qui l’a investi de son pouvoir
parole divine quand Moussa s’adressant à et de sa mission, ce pôle est le maillon
Dieu lui demande : « Montre-toi à moi que d’une chaîne dont l’origine doit remonter
je te regarde » or Moïse est un prophète et au prophète, ainsi est garantie la fidélité à
il n’est ni ignorant ni impie. Cette vision est Muhammed et justifiée l’autorité du maître.
la faveur ultime et n’est possible que dans Celui-ci doit maîtriser le savoir théologi-
le lieu suprême, sinon il n’y aurait aucune que, avoir une grande expérience spiri-
différence entre ce monde périssable et le tuelle, une vie austère et un grand senti-
paradis éternel. ment d’humilité.
Les règles de l’Islam sont de stricte Les étapes qui mènent au FANA
obligation, personne ne peut se soustraire
à ce que Dieu a prescrit dans le Coran La mort avant la mort souhaitée par
et dont la nécessité a été prononcée par tous les soufis ne peut être atteinte qu’au
Muhammed. bout d’un certain nombre de degrés ou sta-
tions- maqamats. On admet l’existence de
Le soufi est celui qui préfère autrui à 7 étapes :
lui-même, renonce à la recherche du gain,
s’interdit la thésaurisation, a une concep- - l’âme charnelle : l’état de l’inclinaison
tion pure de l’unité divine sans la vicier par vers les désirs
une pensée anthropomorphique. Il doit se
donner comme but d’atteindre la jonction - l’âme admonitrice : l’état de l’amour
avec son créateur, d’éprouver son amour,
de vivre l’extase et de se consumer en - l’âme inspirée : l’état de la passion
lui, c’est le fana. Un poète l’a décrit ainsi
: Il me fait évanouir à moi-même, et je - l’âme apaisée : l’état de l’union
demeure par Lui et pour Lui, car l’être
divin informe et parle de Lui. - l’âme satisfaite : l’état de la transition
- l’âme agrée : l’état de l’émerveillement
Le « Message d’universalisme et
d’amour, fait du Mathnawi une œuvre dont
le rayonnement demeure sans égal dans le
monde de l’Islam et qui est appelé, croyons
nous, à illuminer l’Occident de ses lumières
». (Selon Eva de Vitray-Meyerovitch.)
Le maître spirituel tournant au milieu des Le cercle des danseurs est divisé en
autres danseurs, représente le soleil ; les deux : le premier demi-cercle est la des-
autres les planètes tournant autour du soleil cente de l’âme dans le corps matériel et le
et sur eux-mêmes, la main droite orientée deuxième celui de sa remontée vers Dieu.
vers le ciel pour y accueillir la grâce divine, La danse comporte quatre séquences,
leur main gauche vers la terre pour répandre le rythme est de plus en plus rapide et le
cette grâce. Ces sama’a sont devenus célè- cheikh n’entre dans la danse qu’à la der-
bres en Occident, la confrérie de Mawlana nière séquence, le cheikh tourne au centre
est connue sous le nom de « Derviches accompagné par le nay. Quand le cheikh
tourneurs ». revient à sa place, le sama’ est fini, on récite
le Coran.
Un chanteur récite une prière écrite par
Rumi à la louange du prophète Muham- Les danseurs saluent et invoquent Dieu
med. par le Hua ou Hu-Lui.