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91 boulevard Auguste Blanqui Bogotá - COLOMBIE
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blog.fidesco.fr
Date : Décembre 2013
VOLONTAD
Tout d’abord, nous souhaitions vous remercier pour votre soutien amical, spirituel et/ou
matériel ! Sans vous nous ne pourrions vivre cette belle aventure qui nous tient tant à cœur. A
travers nos rapports de missions nous allons tenter de vous embarquer un petit peu avec nous
dans notre quotidien ! Nous vous partagerons nos projets, nos joies mais aussi nos difficultés et
appréhensions. Nous espérons arriver à restituer le plus fidèlement possible ce que nous vivions
ici à Bogotá.
Les volontaires Fidesco ont pour habitude de choisir un mot clé au début de leur mission
qui titre tous les rapports. Nous avons donc choisi « volonté» car nous avons été impressionné
par la volonté dont font preuve les colombiens au quotidien pour arriver a leur buts malgré les
difficultés et épreuves qu’ils peuvent traverser. Ils vont toujours de l’avant !
SOMMAIRE
I. Où sommes-nous ?
II. Que faisons-nous ?
a. La mission de Philippine
b. La mission de Carl
c. Le week-end de l’Emmanuel
d. La vie des volontaires Fidesco en Colombie
OÙ SOMMES-NOUS ?
En plus d’être un pays accueillant, nous avons la chance d’être dans un pays aux paysages très
diversifiés. A l’ouest les Andes, à l’est la région des vastes plaines, au nord la côte des
caribéenne et au sud l’Amazonie. La Colombie est le seul pays d’Amérique du sud qui est bordé
par deux océans, Atlantique et Pacifique, soit 3000 km de côte.
Langue : L’espagnol bien sur, mais la Colombie compte plus de 80 autres langues parlées, la
plupart indigènes.
Un peu d’histoire !
Bogotá est la capitale économique et politique de la Colombie. Cette ville, peuplée d’environ 10
millions d’habitants, est bordée à l’est par la cordillère des Andes sur 33 km, et large d’environ 15
km.
Au nord, nous trouvons les quartiers les plus riches, et plus nous descendons vers le sud, plus les
quartiers sont modestes pour arriver au sud à Ciudad Bolivar, quartier de Bogotá où vivent les
personnes les plus démunis, des déplacés pour la plupart. Nous vous
parlerons de ce gros problème un peu plus tard dans notre rapport.
Située à 2600 mètres d’altitude (Bogotá est la 3ème plus haute capitale
du monde après La Paz et Quito), le climat n’est pas très clément, il fait
environ 18 degrés toute l’année et le ciel est souvent menaçant. Nous
pouvons même affirmer qu’il est risqué de sortir sans son parapluie... Notre immeuble
nous qui pensions qu’au moins nous aurions chaud en mission... !!
Bienvenidos en Colombia !!
On nous avait répété à plusieurs reprises que les colombiens étaient des gens chaleureux, mais
nous ne nous attendions pas à autant de gentillesse et d’hospitalité de leur part ! Nous en avons
même était bluffé ! Toujours prêt à rendre service, notamment dans le bus où Carl voyant que sa
carte de bus n’avait plus assez de crédit pour passer le tourniquet, a vu d’un coup une dizaine de
personnes lui proposer leurs cartes pour passer !!
Les colombiens sont aussi très soucieux de l’image que les étrangers ont de leur pays, d’où en
partie leur accueil très chaleureux et attentionné.
QUE FAISONS-NOUS ?
La mission de Philippine
Ciudad Bolivar est un « district » de Bogotá, qui comprend plusieurs petits quartiers. Il se situe à
l’extrême sud de la ville, facilement repérable, ce district est construit sur des petites collines.
Beaucoup de maisons sont construites sur des terrains non constructibles, dû aux glissements de
terrain. Ces derniers sont nombreux, liés à la qualité du sol et aux très nombreuses intempéries.
Quelques murs de briques et un toit en taule constituent généralement les maisons, il y a donc
souvent beaucoup de fuites, et d’humidité lors des grosses intempéries.
Ma mission est concentrée dans deux quartiers de Ciudad Bolivar, le lundi à Arabia, et à Las
Manitas du mardi au vendredi.
Le Lundi à Arabia
Quatre sœurs de la communauté Saint Vincent de Paul
se consacrent au service corporel et spirituel des plus
pauvres. Elles accueillent dans leur centre quelques
enfants du quartier qui ont besoin de soutien scolaire, et
tiennent un « jardin d’enfants » pour que les mères
puissent aller travailler.
Les habitants d’Arabia n’ont souvent pas les moyens de
se rendre à l’hôpital et de payer les soins. C’est donc
Sor (Sœur) Ninfa, infirmière de formation, qui se rend
régulièrement chez les habitants nécessiteux et leur
donnent les médicaments dont ils ont besoin.
Mon emploi du temps se met peu à peu en place. Je
me rends à domicile chez des personnes handicapées.
C’est un plaisir de travailler avec des adultes, chose
que je n’avais pas fait depuis quelque temps, travaillant
en réanimation infantile à Paris. L’espagnol est loin
d’être parfait, mais j’arrive de plus en plus à me faire
comprendre, toujours accompagné de mon cahier avec tous les mots de vocabulaire appris
depuis le début de ma mission.
Les jeunes ont entre 2 et 37 ans et sont atteints de différents handicaps : autisme, trisomie 21,
syndrome de Rett, IMC, IMOC et retard mental (de léger à profond).
Ils viennent avec leur mère par groupe de 4 ou 5, une heure par
semaine. Cela a été assez dur pour moi de comprendre comment
une heure de thérapie par semaine pouvait être « efficace ».
Certains enfants atteints d’handicap physique très lourd aurait
besoin de thérapie quotidienne, malheureusement Ciudad Bolivar
étant tellement grand, et n’ayant qu’un chauffeur, le centre ne peut
aller chercher plus d’enfants.
Je suis donc ravie d’apprendre beaucoup de choses grâce aux Colombiens qui travaillent ici. Ce
sont des personnes formidables et c’est un plaisir de travailler dans une ambiance familiale.
La mission de Carl
Le déplacement forcé est le résultat du conflit interne présent en Colombie depuis plus de
cinquante ans. Il touche principalement les milieux agricoles défavorisés, qui se trouvent dans
l’obligation de se déplacer pour rechercher des conditions de vie plus sures. Après le Soudan et
avant la Syrie, la Colombie est le pays qui compte le plus grand nombre de personnes déplacées
à l’intérieur de son pays. En 2011, 259 146 personnes ont été déplacées soit 710 par jour.
Les populations victimes de ce conflit subissent de graves traumatismes. Ayant fui leurs
terres, leurs régions, leurs habitudes et coutumes, les paysans se retrouvent souvent dans des
grandes villes sans aucun repère. Ils ont pour la plupart subi des violences de la part des groupes
armés telles que des menaces, assassinats d’un membre de leur famille, viol, pillage etc. qui sont
souvent la source de leur départ.
C’est donc le rôle des fondations comme celle dans laquelle je travaille de les accueillir et
de les aider à se reconstruire suite à de tels traumatismes.
La durée des formations dure un semestre au rythme de 2 jours par semaine. Deux demi-
journées de formation et deux autres demi-journées d’ateliers, ce qui laisse le temps aux élèves
de travailler en dehors.
La Clausura
A l’heure où je vous écris, le CEPCA, n’ayant plus d’élèves, s’est transformé en véritable
atelier de production. Seuls quelques élèves du cours de pâtisserie souhaitant gagner un peu
d’argent sont restés, accompagnés de leur
professeur, pour produire environ 1000
gâteaux destinés à être vendus à des
entreprises et des particuliers. Une fois sortis
du four, c’est un véritable travail à la chaîne
qui démarre. Les gâteaux doivent être
séchés (à l’aide de sèche-cheveux !),
emballés, mis dans des boites en carton
pliées à l’avance et étiquetées du logo de la
FAMIG. Cette vente est essentielle car elle
permet de financer l’achat de matériel
nécessaire pour l’année à venir.
Las matriculas
Début décembre ont commencé les inscriptions pour le prochain semestre. J'ai pu y assister
grâce à Derly l’assistante sociale. Voir un tel courage et une telle détermination de la part des
futurs élèves m’a stupéfait. Malgré les situations difficiles de déplacements qu'ils ont vécus, et la
précarité dans laquelle ils se trouvent, on les sent extrêmement motivés de commencer une
nouvelle formation et de reprendre leurs vies en main, quitte à faire quatre heures de bus par jour.
Ce temps au CEPCA est précieux pour moi car il me permet d’apprendre l’espagnol, d’observer,
de découvrir les personnes avec qui je vais travailler et surtout de mieux comprendre les
problématiques et enjeu de ma future mission de professeur.
Outre la nourriture spirituelle, cette retraite, nous a permit de découvrir une partie de la
gastronomie Colombienne ! En effet la diversité climatique du pays permet la culture de
beaucoup de produits (riz, banane, canne à sucre, noix de coco et autres fruits exotiques). Le riz
est la base de leur alimentation.
Nous avons pu goûter leur « Tamal », papillote amérindienne (elle serait âgée de plus de
5000ans !!) préparée à partir de pâte de farine de maïs et de viande ou bien de ragoût. Le tout
étalé dans des feuilles de bananiers et cuit dans du bouillon. Nous avons été un peu étonnés
d'avoir cela le dimanche…au petit déjeuner !! Nous avons pu aussi gouté du "Bocadillo con
Queso". Le bocadillo est ici une pâte de fruit (souvent à la goyave) servit sur une tranche de
fromage. Ce goûter est très apprécié en Colombie. Nous n'avons pas l'habitude de ces mélanges
en France, mais notre palais commence à s'y faire, et ce bien plus vite prévu !
Adeline : sa binôme, à Bogota depuis mars 2012, et infirmière à la fondation « Juan-Pablo II » qui
s'occupe de personnes âgées.
Nous sommes très contents d'avoir deux amies ici. Elles ont été d'une immense
gentillesse en nous montrant le quartier, les bus, les magasins où faire les courses...
Les volontaires en Colombie ont pour habitude de se retrouver pour adorer une heure par
semaine, c’est un moment privilégié, que nous ne voudrions pas manquer. Après une semaine
chargée dans cette ville où tout va à mille à l’heure, il est bon, dans le calme, de se recentrer sur
l’essentiel ! L’adoration est suivie d’un dîner tous les quatre c'est l'occasion d'apprendre à mieux
se connaître, de partager nos ressentis, nos joies, et les moments un peu plus durs.
Depuis notre arrivée à Bogotá il y a un peu plus d’un mois, nous nous intégrons petit à petit
dans cette immense ville. La barrière de la langue est encore présente ce qui ne nous permet pas
encore d’avoir de discussions profondes avec les colombiens mais nous progressons chaque jour
un peu plus. Leur accueil touchant nous a profondément marqué et à facilité notre intégration.
Nous nous sentons vraiment entourés et accueillis comme dans une nouvelle famille !
Avant de vous quitter, voici une parole de Dieu qui nous a particulièrement touchée, et que
nous essayons d’appliquer tous les jours :
« Vivez sous la conduite de l’Esprit de Dieu. Voici ce que produit l’Esprit : amour,
joie, paix, patience, bonté, bienveillance, foi, humilité et maîtrise de soi. Puisque l’Esprit
nous fait vivre, laissons-nous conduire par l’Esprit. » (Galates 5, 16-25)
C’est grâce à votre soutien que notre présence ici est possible, MERCI du fond du cœur.
Nous espérons que vous allez tous bien et vous portons dans nos prières.
Carl et Philippine