Beruflich Dokumente
Kultur Dokumente
ous avons opté ici pour une présentation de la classification des maté-
N riaux selon le guide technique « Réalisation des remblais et des couches
de forme ». Comme indiqué dans le dossier précédent [C 5 360], ce guide, plus
particulièrement dédié aux travaux de terrassement d’infrastructures routières,
constitue le document le plus complet qui étaye notre propos.
Le guide GTR s’appuie sur les retours d’expériences des chantiers concernant
la réutilisation des matériaux et privilégie la mise en valeur des ressources
rencontrées sur les sites, ce qui contribue à l’amélioration de l’économie et de
la qualité environnementale des projets.
Dans sa première version de 1992, le guide GTR avait remplacé l’ancienne
« Recommandation pour les terrassements routiers » (RTR) éditée en 1976.
Le guide GTR a fait l’objet de mises au point et de modifications mineures
dans sa deuxième version rééditée en juillet 2000. Ce guide est aujourd’hui
appliqué par l’ensemble de la profession (maîtrises d’ouvrages, maîtrises
d’œuvres, ingénieries, entreprises) à la conception et à la construction
d’ouvrages en terre dans le domaine des routes et autoroutes.
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur C 5 361 − 1
Dans les autres domaines, il est appliqué partiellement ou tient lieu pour le
moins de règles de références, en complément à des prescriptions ou
recommandations spécifiques à d’autres fonctions d’ouvrages.
Dans le domaine ferroviaire, il convient de citer le « Référentiel génie civil
LGV ». Ce document en cours de révision intégrera une approche économique
s’inspirant de références et de méthodes préconisées par le GTR qui n’est que
partiellement appliqué dans ce cas.
Le présent dossier constitue une présentation synthétique et commentée de
la classification selon le GTR auquel il conviendra de se reporter, plus parti-
culièrement à son fascicule 2, pour une documentation plus détaillée.
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
C 5 361 − 2 © Techniques de l’Ingénieur
— d’une meilleure définition de la valeur du Q /S en utilisant le qui caractérisent les matériaux. La classification du GTR est
nombre moyen de passes et le débit théorique par unité de lar- fondée sur trois types de paramètres à savoir : nature, état et
geur, du compacteur utilisé. comportement mécanique. Elle est axée sur les conditions de
Nota : Q /S est le ratio entre le volume de matériau compacté pendant un temps donné réutilisation en remblai ou en couche de forme. De ce fait, il est à
et la surface balayée par le compacteur sur ce volume pendant le même temps. Ce ratio noter qu’elle ne prend pas en compte tous les aspects des phases
exprime aussi l’épaisseur théorique compactée en une application de la charge du
compacteur.
d’exécution du terrassement, en particulier les difficultés éventuel-
les d’extraction.
12 25 40 Ip
100
A1 A2 A3 A4
35
Passant à 2 mm (%)
Sols
B5 B6
Dmax 50 mm
12 100
D1 B1 B2
70
D2 B3 B4
0
0 0,1 0,2 1,5 2,5 6 8 VBS
Passant à 80 µm (%)
C1 ou C2
C1 matériaux roulés et matériaux anguleux
peu charpentés (0/50 > 60 à 80 %)
Sols
Dmax > 50 mm C2 matériaux anguleux très charpentés
(0/50 60 à 80 %)
12
D3
0
0 0,1 VBS
Craies R1
Roches carbonatées
Calcaires R2
Roches
sédimentaires Roches argileuses Marnes, argilites, pélites … R3
Matériaux Roches siliceuses Grès, poudingues, brèches … R4
rocheux
Roches salines Sel gemme, gypse R5
Roches
Granites, basaltes, andésites, gneiss, schistes R6
magmatiques et
métamorphiques et ardoisiers …
métamorphiques
Matériaux
particuliers Sols organiques et sous-produits industriels F
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur C 5 361 − 3
3.2 Classification des sols Pour une connaissance complète et détaillée, il est nécessaire de
se référer au fascicule II du GTR qui présente la totalité des
Elle comporte 4 classes : tableaux de classification des sols.
— A sols fins ; À titre d’exemple est extrait celui de la classe A (tableau 1).
— B sols sableux et graveleux avec fines ;
— C sols comportant des fines et des gros éléments ;
— D sols insensibles à l’eau.
3.3 Classification des matériaux rocheux
Le tableau synoptique de la figure 1 offre une bonne compré-
hension de la classification en fonction des paramètres de nature : Le tableau synoptique (figure 1) représente aussi, mais de façon
— I p indice de plasticité ; beaucoup plus succincte, la classification selon la nature des maté-
— VBS valeur au bleu de méthylène du sol ; riaux rocheux.
— seuils de granulométries. Il nous est apparu intéressant d’extraire la classification
La classification est effectuée par ailleurs selon l’état hydrique complète de la classe R correspondant à ces matériaux, d’autant
(sauf classe D) et selon le comportement (sauf classe A). plus qu’elle est inédite (tableau 2). (0)
Paramètres Paramètres
de nature de nature Paramètres
Premier Deuxième Sous-classe
niveau
Classe
niveau
fonction Caractères principaux (2) et Sous-classe
de de
de la nature valeurs de seuils retenus (1)
classification classification
IPI 3 ou W N 1,25 W OPN A1th
Ces sols changent brutalement de consistance pour de
A1 faibles variations de teneur en eau, en particulier lorsque 3 < IPI 8
leur WN est proche de WOPN . Le temps de réaction aux ou A1 h
variations de l’environnement hydrique et climatique est 1,10 W OPN W N < 1,25 W OPN
VBS 2,5 relativement court mais, la perméabilité pouvant varier
dans de larges limites selon la granulométrie, la plasticité
ou Limons peu plas-
et la compacité, le temps de réaction peut tout de même 8 < IPI 25
I p 12 tiques, lœss, silts
alluvionnaires, varier assez largement. ou A1 m
sables fins peu Dans le cas de ces sols fins peu plastiques, il est souvent 0,9 W OPN W N < 1,10 W OPN
pollués, arènes préférable de les identifier par la valeur de bleu de
peu plastiques... méthylène VBS, compte tenu de l’imprécision attachée à 0,7 W OPN W N < 0,9 W OPN A1 s
la mesure de I p .
W N < 0,7 W OPN A1ts
IPI 2 ou I c 0,9 ou
A2th
W N 1,3 W OPN
A2
Le caractère moyen des sols de cette sous-classe fait 2 < IPI 5 ou 0,9 < I c 1,05 ou
A2 h
12 < I p 25 qu’ils se prêtent à l’emploi de la plus large gamme 1,1 W OPN W N < 1,3 W OPN
d’outils de terrassement (si la teneur en eau n’est pas
ou Sables fins trop élevée). 5 < IPI 15 ou 1,05 < I c 1,2
2,5 < VBS 6 argileux, limons, Dès que I p atteint des valeurs 12 , il constitue le A2 m
argiles et marnes ou 0,9 W OPN W N < 1,1 W OPN
critère d’identification le mieux adapté.
D max 50 mm peu plastiques,
A arènes...
1,2 < I c 1,4 ou
et tamisat à sols fins A2 s
80 µm > 35 %
0,7 W OPN W N < 0,9 W OPN
I c > 1,4 ou W N < 0,7 W OPN A2ts
IPI 1 ou I c 0,8 ou
A3th
W N 1,4 W OPN
A3 Ces sols sont très cohérents à teneur en eau moyenne et
faible, et collants ou glissants à l’état humide, d’où 1 < IPI 3 ou 0,8 < I c 1 ou
A3 h
difficulté de mise en œuvre sur chantier (et de mani- 1,2 W OPN W N < 1,4 W OPN
25 < I p 40 pulation en laboratoire).
ou Argiles et argiles Leur perméabilité très réduite rend leurs variations de 3 < IPI 10 ou 1 < I c 1,15 ou
6 < VBS 8 marneuses, teneur en eau très lentes, en place. A3 m
limons très 0,9 W OPN W N < 1,2 W OPN
Une augmentation de teneur en eau assez importante
plastiques... est nécessaire pour changer notablement leur 1,15 < I c 1,3 ou
consistance. A3 s
0,7 W OPN W N < 0,9 W OPN
I c > 1,3 ou W N < 0,7 W OPN A3ts
Ces sols sont très cohérents et presque imperméables : A4th
A4 s’ils changent de teneur en eau, c’est extrêmement
I p > 40 lentement et avec d’importants retraits ou gonflements. Valeurs seuils des paramètres A4 h
ou Leur emploi en remblai ou en couche de forme n’est d’état, à définir à l’appui d’une
VBS > 8 Argiles et argiles normalement pas envisagé mais il peut éventuellement étude spécifique. A4 m
marneuses, très être décidé à l’appui d’une étude spécifique s’appuyant
plastiques... notamment sur des essais en vraie grandeur. A4 s
(1) WN : teneur en eau naturelle, WOPN : teneur en eau optimum Proctor normal, Ic : indice de consistance.
(2) Les paramètres inscrits en gras sont ceux dont le choix est à privilégier.
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
C 5 361 − 4 © Techniques de l’Ingénieur
(0)
Roche
argileuse : peu
FR 7 et DG > 20 fragmentable,
R31
très dégradable
Roche
Les matériaux de cette classe se caracté- argileuse : peu
risent par le fait qu’ils possèdent une struc- FR 7 et 5 < DG 20 fragmentable, R32
ture (le plus souvent carbonatée) plus ou moyennement
dégradable
moins résistante, dans laquelle sont empri-
sonnés, en proportion très variable (entre 5 Roche
et 95 % d’après ce qui est généralement argileuse : peu
admis), des minéraux argileux susceptibles
FR 7 et DG 5 fragmentable,
R33
d’être gonflants. Ils se fragmentent plus ou peu dégradable
R3
moins à la mise en œuvre, en libérant des
Roches
Marnes fines, plastiques et sensibles à l’eau. La
W N 1,3 W OPN
argileuses
Schistes destruction de leur structure peut se pour- FR > 7 et R34th
sédimentaires
Argilites
suivre après la mise en œuvre sous l’action
ou IPI < 2
Pelites des contraintes mécaniques de l’eau et du
gel. Cette évolution se produit d’autant
plus, que les matériaux ont été moins
fragmentés à la mise en œuvre, et que la 1,1 W OPN W N < 1,3 W OPN
granularité obtenue à ce stade est homo- FR > 7 et Roche R34h
métrique. ou 2 IPI < 5 argileuse
fragmentable
Pour les plus fragmentables d’entre eux
(classe R34), il convient de caractériser l’état
de leur fraction 0/50 mm.
FR > 7 et 0,9 W OPN W N < 1,1 W OPN R34m
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur C 5 361 − 5
R61
peuvent avoir des caractéristiques méca- métamorphiques
niques très différentes ; en particulier, leur dures
fragmentabilité et leur friabilité peuvent Roches
R6 varier très largement (de faible à très magmatiques et
élevée). LA > 45 ou MDE > 45 et FR 7 métamorphiques R62
Granite, basalte, trachyte, andésite... Les matériaux de la classe R61 et la majorité de dureté
Gneiss, schistes métamorphiques, de ceux de la classe R62 ne s’altèrent pas au moyenne
schistes ardoisiers... sein des ouvrages, sous l’effet des
contraintes mécaniques et de l’eau ; mais Roches
en revanche, ceux de la classe R63 ont un magmatiques et
comportement voisin des classes R34 ou FR > 7 métamorphiques R63
R43. fragmentables
ou altérées
La première étape consiste à définir la nature pétrographique de matériaux particuliers dont les critères de possibilité d’emploi sont
la roche. différents et spécifiques suivant la famille considérée.
La deuxième étape, qui étudie le comportement mécanique de la Le classement GTR comprend 9 familles. Une définition générale
roche et l’incidence de l’état hydrique, est complexe car leurs effets de ces familles est présentée (tableau 3).
peuvent être différents durant les phases successives du terrassement.
Le GTR définit la classification et les possibilités d’utilisation de
Les difficultés inhérentes aux matériaux évolutifs sont égale- ce type de matériaux sur la base de caractéristiques géotechniques
ment à souligner. et, pour certains, suivant leur origine, de caractéristiques spécifi-
Les paramètres utilisés, outre les états hydriques et les masses ques (d’ordre biochimique, par exemple). Il conviendra de vérifier
volumiques (ρd : masse volumique apparente d’un échantillon de particulièrement les caractéristiques des matériaux pouvant pré-
roche déshydraté), sont : senter des risques de pollution dans certaines conditions, de façon
— le coefficient Los Angeles (LA ) ; à éviter toute nuisance à l’environnement, dans le respect des nor-
— le coefficient micro-Deval en présence d’eau (MDE ) ; mes en vigueur.
— le coefficient de fragmentabilité (FR ) ; Le classement des matériaux est établi à partir de la prise en
— le coefficient de dégradabilité (DG ) ; compte de paramètres divers adaptés à la famille concernée :
— la teneur en éléments solubles (% NaCl, gypse...) limitée au
cas des roches solubles ; — la teneur en matières organiques (%MO ) ;
— l’indice portant immédiat (IPI ). — l’indice portant immédiat ( IP I ) ;
— les teneurs en eau naturelle et optimum Proctor normal (W N
et W OPN) ;
3.4 Classification des sols organiques — la teneur en chlorure de sodium (NaCl) ;
et sous-produits industriels — la teneur en éléments toxiques solubles ;
— la perte au feu à 500 oC (PF ) ;
Cette dernière catégorie constitue la classe F des sols organiques — la granularité définie par le D 50 ;
et sous-produits industriels que l’on trouve en France. Il s’agit de — l’évaluation visuelle. (0)
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
C 5 361 − 6 © Techniques de l’Ingénieur
Pour une documentation plus détaillée, on se référera aux Une documentation appropriée permettant une étude plus
tableaux présentés dans le fascicule II du GTR. Soulignons égale- approfondie des effets de la climatologie figure dans un autre
ment qu’un prochain dossier dans cette rubrique sera consacré à guide, la recommandation « Météorologie et terrassement » éditée
un exposé sur le comportement particulier de certains matériaux, par le SETRA et le LCPC. Nous reviendrons sur ces notions dans un
notamment ceux de la classe F. prochain dossier.
Les modalités d’utilisation des matériaux en remblai imposent
des conditions qui concernent l’extraction, la granularité, la teneur
en eau, le traitement, le réglage, le compactage et la hauteur des
4. Conditions d’utilisation remblais.
des matériaux en remblai À titre d’exemple, nous avons extrait du GTR le tableau d’appli-
cation de ces règles aux sols fins de type A3, particulièrement déli-
cats en utilisation. Le tableau 4 expose toutes les possibilités
La classification GTR permet de définir les modalités d’utilisation envisageables de réutilisation des matériaux de cette sous-classe.
des matériaux en remblai en tenant compte de leur état hydrique
constaté à l’extraction et de la situation météorologique qui modi- L’interprétation et l’application de ce tableau nécessitent l’utilisa-
fie cet état au moment de la mise en œuvre des matériaux. tion du tableau 5 qui explicite les différents stades codifiés des
Nota : à noter que l’application du GTR concerne des hauteurs de remblai jusqu’à 15 m conditions pouvant être imposées pour l’utilisation des différents
environ. Pour les remblais de grande hauteur ( h 15 m ) , il est préconisé de réaliser des matériaux en remblai.
études complémentaires de stabilité de l’ouvrage.
Selon le GTR, les différentes situations météorologiques sont
désignées par les signes ++, +, = et –. Ces symboles expriment le
sens dans lequel a tendance à varier la teneur en eau en fonction
de la situation météorologique :
5. Conditions d’utilisation
++ exprime que la situation météorologique a pour effet
des matériaux
d’accroître la teneur en eau du matériau de manière brutale en couche de forme
et imprévisible. Ce cas est traduit dans les tableaux par
l’expression « pluie forte » ;
Suivant la définition proposée par le GTR, la couche de forme est
+ exprime que la situation météorologique a pour effet une structure permettant d’adapter les caractéristiques aléatoires
d’accroître la teneur en eau de manière lente et relativement et dispersées des matériaux de remblais ou de déblais aux carac-
prévisible. Ce cas est traduit dans les tableaux par l’expres- téristiques à caractère pérenne requises dans la conception de la
sion « pluie faible » ; chaussée.
= exprime que la situation météorologique n’a pas d’action Le calcul et le choix de la structure de chaussée résultent de
sensible sur la teneur en eau du matériau considéré. Ce cas l’étude économique de l’ensemble terrassement/couche de
est traduit dans les tableaux par l’expression « ni pluie – ni forme/chaussée qui est réalisée pour optimiser le projet. Cette
évaporation importante » ; étude devra être validée sur le terrain en s’appuyant notamment
– exprime que la situation météorologique a pour effet de dimi- sur des reconnaissances géotechniques et des planches d’essais.
nuer la teneur en eau du matériau (il s’agit toujours d’une La couche de forme constitue une couche support de la chaus-
diminution qui peut être considérée comme relativement sée. Il est important de souligner que sa conception est indissocia-
prévisible sous les climats français). Ce cas est traduit dans ble des caractéristiques de la couche constituée par la partie
les tableaux par l’expression « évaporation importante ». supérieure des terrassements (PST). (0) (0)
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur C 5 361 − 7
A3 h Sols difficiles à mettre en œuvre ++ Pluie Situation ne permettant pas la mise en remblai NON
en raison : forte avec des garanties de qualité suffisantes
— de leur caractère collant ou
glissant dû à leur grande plasti- Pluie C : compactage faible 0 0 0 0 0 3 1
cité et à leur faible perméabilité ; + faible H : remblai de hauteur faible ( 5 m)
— de leur portance faible.
La mise en dépôt provisoire n’est Ni pluie, Solution 1 : traitement 0 0 0 2 0 2 0
pas une solution dans le climat = ni évaporation T : traitement à la chaux
français moyen. importante C : compactage moyen
Le drainage préalable ne permet
pas de réduire utilement la
teneur en eau W. Solution 2 : utilisation en l’état 0 0 0 0 0 3 1
C : compactage faible
H : remblai de hauteur faible ( 5 m)
Solution 2 : aération 1 0 1 0 1 2 2
E : extraction en couches
W : réduction de la teneur en eau par aération
R : couches minces
C : compactage moyen
H : remblai de hauteur moyenne ( 10 m)
A3s Comme ci-dessus, la plasticité de Pluie Situation ne permettant pas la mise en remblai
ces sols, entraîne pour les rem- ++ forte avec des garanties de qualité suffisantes NON
blais des risques de glissement
d’autant plus grands que les rem- E : extraction en couches 1 0 0 0 1 1 1
blais sont élevés. La forte cohé- Pluie R : couches minces
sion de ces sols exige un + faible C : compactage intense
fractionnement et un compac- H : remblai de faible hauteur ( 5 m)
tage énergique en couches
minces. La portance élevée ne W : arrosage superficiel pour maintien de l’état 0 0 3 0 1 1 1
doit pas faire illusion vis-à-vis des Ni pluie,
= ni évaporation R : couches minces
tassements ultérieurs possibles. C : compactage intense
Le changement d’état pour humi- importante H : remblai de hauteur faible ( 5 m)
dification dans la masse ne
constitue pas une modalité
réaliste E : extraction frontale 2 0 3 0 1 1 1
Évaporation W : arrosage superficiel pour maintien de l’état
– R : couches minces
importante C : compactage intense
H : remblai de hauteur faible ( 5 m)
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
C 5 361 − 8 © Techniques de l’Ingénieur
1m
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur C 5 361 − 9
soit en matériaux traités, traitement à la chaux seule ou traitement Les tableaux d’application par classes de matériaux comportent une
mixte chaux-ciment ou liant hydraulique routier. colonne supplémentaire par rapport à ceux concernant l’utilisation en
Lorsque les sites rencontrés comportent des gisements de maté- remblai. À des classes de PST et d’arase correspondantes sont
riaux rocheux aptes à être utilisés en couche de forme, celle-ci peut associées des épaisseurs de couche de forme pour obtenir des classes
être le cas échéant conçue en matériaux extraits par déroctage de plate-forme souhaitées. Des possibilités de surclassement de
(minage, fractionnement au marteau hydraulique ou rippage) et, portance des plates-formes sont envisageables en fonction de certai-
éventuellement, élaborés par des opérations de criblage et de nes règles (se référer au fascicule I du GTR).
concassage. L’approche du dimensionnement résultant de l’application de ce
tableau doit être complétée et validée par les études de structure de
Un choix économique entre les différentes solutions envisa- chaussée qui se basent sur d’autres guides ou documents cités dans
geables sera fait. le paragraphe suivant.
La couche de forme peut être limitée à l’apport d’une seule
couche d’un matériau ou constituée d’une superposition de
couches de matériaux différents incluant, par exemple, une couche
« dimensionnante » de matériaux grossiers et une couche de
réglage en matériaux plus fins facilitant la précision du nivellement
6. Classement
de la plate-forme. et dimensionnement
L’emploi d’un géotextile à la base de la couche, d’un enduit
gravillonné sur la surface de la plate-forme support, peut être
des plates-formes
préconisé.
Le dimensionnement des couches de forme est fondé d’une part
La couche de forme doit répondre à des objectifs à court terme sur l’appréciation de nombreux paramètres (caractéristiques intrin-
et à long terme. sèques et/ou mécaniques des matériaux, gélivité...) et fait appel
d’autre part à des disciplines complémentaires, notamment celles
■ Objectifs à court terme
qui concernent les études de trafic, la conception des chaussées
Les objectifs à court terme sont énumérés ci-dessous : proprement dite, qui ne sont pas développées ici.
— portance et nivellement de la plate-forme support de la Le présent paragraphe ne présente que les grandes lignes qui
chaussée ; permettent de distinguer les différentes classes de plates-formes
— protection du sol vis-à-vis des conditions météorologiques ; en matériaux naturels et en matériaux traités.
— amélioration des conditions de traficabilité.
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
C 5 361 − 10 © Techniques de l’Ingénieur
Solution 1
T : traitement mixte : chaux + liant hydraulique
e = 0,35 e = 0,35 e = 0,35 e = 0,35
0032 PF2 PF2 PF3 PF3
A3h S : application d’un enduit de cure gravillonné
= éventuellement clouté
ou Pas de
pluie
– Solution 2
T : traitement à la chaux seule (2) (2)
La sensibilité à l’eau et la plasticité 0042 e = 0,5 e = 0,5 (3) (3)
élevée des sols de cette classe PF2 PF2
impliquent un traitement associant S : application d’un enduit de cure gravillonné
chaux et liant hydraulique pour éventuellement clouté
pouvoir les utiliser en couche de
forme.
Pour les plus plastiques d’entre Pluie Situation météorologique ne garantissant pas
eux, un traitement à la chaux seule ++ forte une maîtrise suffisante de l’état hydrique du NON (1)
peut être envisagé, notamment s’il mélange sol + liant(s)
n’y a pas de risques d’apparition
de gel peu après la réalisation. Solution 1
Ces sols se traitent exclusivement
en place. W : arrosage pour maintien de l’état hydrique
Lorsqu’ils sont dans un état
humide, la chaux est très efficace
pour faciliter leur malaxage et e = 0,35 e = 0,35 e = 0,35 e = 0,35
T : traitement mixte : chaux + liant hydraulique 0132 PF2 PF2 PF3 PF3
ajuster leur état hydrique.
Lorsqu’ils sont dans un état sec,
leur emploi en couche de forme
est à déconseiller en raison de la Faible S : application d’un enduit de cure gravillonné
difficulté qu’il y a à les humidifier + pluie éventuellement clouté
de manière homogène. ou
A3m ou faible
= évapo- Solution 2
ration
W : arrosage pour maintien de l’état hydrique
(2) (2)
T : traitement à la chaux seule 0142 e = 0,5 e = 0,5 (3) (3)
PF2 PF2
Évapo-
– ration Situation météorologique ne garantissant pas NON
impor- une maîtrise suffisante de l’état hydrique du
tante mélange sol + liant(s)
(1) Sur cette PST, la mise en œuvre d’un matériau traité répondant à une qualité « couche de forme » n’est pas réalisable. Procéder d’abord à un traitement selon
une technique « remblai » et se rapporter alors au cas de PST no 4 si l’effet du traitement est durable et aux cas de PST no 2 ou 3 s’il ne l’est pas.
(2) Mise en œuvre en 2 couches.
(3) Solution de couche de forme peu appropriée, sauf à vouloir rechercher un surclassement en PF3 ou PF4, auquel cas on appliquer les règles de surclassement
définies au § 3.4.2 du fascicule I « Principes généraux ».
(4) Se reporter au paragraphe 4.
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur C 5 361 − 11
(1) A Comportement de la PST à la mise en œuvre de la couche de forme. B Situation pendant la « phase de construction » de la chaussée.
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
C 5 361 − 12 © Techniques de l’Ingénieur
(1) A Comportement de la PST à la mise en œuvre de la couche de forme. B Situation pendant la « phase de construction » de la chaussée.
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur C 5 361 − 13
La classe de plate-forme visée au projet est atteinte sur le chantier Classe de plate-forme PF1 PF2 PF3 PF4
grâce à l’amélioration envisagée de la PST (cf. tableau 8 des dif-
férents cas possibles de PST) en vue d’obtenir le classement le plus
approprié de l’arase support de la future couche de forme.
Le schéma ci-dessous (figure 3) synthétise et illustre le chemi- Le cas particulier des couches de forme en matériaux traités est
nement nécessaire au bon dimensionnement d’une couche de exposé dans le dossier suivant, qui développe les points les plus
forme. importants relatifs à l’ensemble de la problématique du traitement
des matériaux.
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
C 5 361 − 14 © Techniques de l’Ingénieur