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REDOUANE

ELMARJOU
TES

Pourquoi désirer ce qui n’est pas nécessaire ?

J'ai eu des graves soucis de mise en page avec open office je vous pris donc de pas tenir compte
de ce type de problèmes.

Le « divin marquis » Sade est un film de Benoît Jacquot sorti dans le courant de l’an-
née 2000 et il met en scène la période où le Marquis de Sade (interprété par Daniel
Auteuil) était enfermé, en pleine Terreur à la clinique de Picpus où sa réputation sulfureuse
d'écrivain libertin et immoral le précède. Personnage énigmatique, incompris de son
époque par ses pairs et par le peuple, Sade fut souvent vu non pas tant un homme qu’un
monstre dû à ses écrits qui lui ont valu à maintes et maintes fois de se retrouver emprison -
ner pour diverses causes : «Débauche outrée ; « sodomie » ; etc. Sade finit sa vie en prison
après son arrestation en 1801 suite au renouement en cours entre l’empire français de Na-
poléon 1er et l’Église, l’empire appliquera une tolérance zéro vis-à-vis des questions de mo-
rale, le marquis finit donc dans un asile de fou bien que possédant la totalité de ses facul-
tés mentales. Le préfet Dubois, préfet de Paris à l’époque le qualifia d’homme incorrigible
dans un état perpétuel de démence libertine. Sade est la personnification de l’hédonisme,
doctrine philosophique grecque selon laquelle la recherche du plaisir et l'évitement du dé-
plaisir constituent l'objectif de l'existence humaine. Cela comprend bien évidemment de
s’adonner aux plaisirs qui ne seraient pas nécessaires. Lors du dernier millénaire la morale,
religieuse principalement, fut extrêmement présente en Europe et cette dernière n’étais pas
tendre vis-à-vis du plaisir considéré tel un péché, cette morale est encore fondatrice des
mœurs actuelles et est toujours assez stricte dans la représentation qu’elle nous offre du
plaisir. Celui qui s’adonnerait au plaisir serait faible, faible mentalement de pas pouvoir ré-
sister, indigne de sa condition d’Homme et se rapprochant dangereusement de la condi-
tion animale tant il se comporterait ainsi. Alors pourquoi désirer ce qui n’est pas néces-
saire ?
« Pourquoi » est ordinairement utilisé dans des interrogatives direct et indirect afin
de questionner la cause et le but, néanmoins, « Pourquoi » n’est pas une question, placer de-
vant « désirer ce qui n’est pas nécessaire ? » il sert en réalité à faire une supposition, à pré-
sumer quelque chose, présumer la cause de notre désir de ce qui n’est pas nécessaire ou
de ce qui est contingent. « désirer » est le plus souvent utiliser dans le langage courant dans
le sens de vouloir posséder quelque chose, un bien, un avantage que l’on ne posséderait pas,
le mot « désirer » peut aussi être synonyme de souhaiter ainsi que signifier la présence
d’un désir charnel pour un Homme ou une Femme. Néanmoins le mot « désirer » à pour éty-
mologie le mot latin « desiderare » qui signifiait regretter l'absence de quelqu'un
ou quelque chose, le mot regret fait directement raccord à la tristesse et donc à la souf-
france. Le désir entraînerait donc forcément une certaine souffrance. Or, nous savons égale-
ment que l’accomplissement du désir apporte une certaine satisfaction, un certain plai-
sir. Le contentement étant l’un des prémices du bonheur, nous pouvons donc relever une
causalité entre réalisation des différents désirs et bonheur.
Le mot « nécessaire » quant à lui fais écho à ce qui ne
peut pas ne pas être, quelque chose de nécessaire est quelque chose de très utile, d’obliga-
toire, d’indispensable, qui s’impose à nous. Un désir nécessaire serait donc quelque chose
dont on manque et qui nous cause une certaine souffrance, mais qui par la même occasion
est parfaitement indispensable à nous ; nous devons donc nous interroger sur ce qu’est
un désir qui peut être qualifié de « non-nécessaire » et si ces derniers existent. En effet,
un désir qui nous apporterait joie et bonheur à son accomplissement peut-il réellement être
qualifié de « non-nécessaire » alors même que le bonheur est nécessaire à l’Homme et
qu’il s’impose à lui tel un devoir ? Existe-t-il réellement des désirs qui ne seraient pas néces-
saire et pouvons nous les réaliser ?
Nous allons commencer notre argumentaire en étudiant la possibilité qu’il n’existe
pas de désirs non-nécessaire et ce que cela implique par rapport à notre réalisation de
ces mêmes désirs. Dans un deuxième temps, nous étudierons une position où le désir n’a
aucune importance aux yeux des Hommes et les conséquences de cette position. Nous fini-
rons notre raisonnement en abordant une position plus équilibrée et modérée en hypothé-
tisant le fait qu’il existe une nuance de nécessité entre les désirs et que notre position par
rapport à elle varie en fonction.

Si tous les désirs nous apportent un contentement et par conséquent de la satisfac-


tion et du bonheur cela veut dire que tous les désirs sont nécessaires. En effet si ces der-
niers apportent chacun du bonheur, ils sont par définition nécessaires à l'accomplissement
du devoir d'être heureux comme évoqués par L'éthique de Spinoza ou Lettre à Méné-
cée d’Épicure et sont dès lors nécessaire à l'Homme. Néanmoins, ce n'est pas tant l'accom-
plissement des désirs eux même qui apporterais la plus grande jouissance et la plus grande
satisfaction à l'homme, mais c'est le fait même de désirer. Cette philosophie de vie est appe-
lée hédonisme ludique. « ludique » vient du latin « ludus » qui signifie jeu, amusement ; l'hé-
donisme ludique serait donc une philosophie de vie assez légère fondée autour du divertis-
sement. Toutefois, l'hédonisme ludique n'est pas dénué de morale, c'est ce qui le différencie
de l'hédonisme subversif que nous étudierons par la suite. L'hédonisme est toutefois carac-
térisé par un désir insatiable et est parfaitement représenté par Don Juan dans Don Juan de
Molière. Don Juan est un personnage cynique, en effet, la mort est une des fondations de
l'hédonisme, Michel Onfray dans le deuxième tome de Journal Hédoniste : « Toute existence
est construite sur du sable, la mort est la seule certitude que nous ayons. Il s'agit moins de
l'apprivoiser que de la mépriser. L'hédonisme est l'art de ce mépris. ». Ici, « mépriser » n'est
pas utilisé dans le sens courant qu'est le fait de considérer quelqu'un, sa conduite comme
indignes d'estime, de considération et de les condamner moralement, car il n'y a pas dans
l'hédonisme une quelconque critique de la Mort, mais bien une conscience tragique de cette
dernière qui nous amène la négliger et de ne faire aucun cas de cette dernière et de vivre sa
vie comme on l'entend sans prendre en compte les différentes mœurs sociales et religieuse
principale. Don Juan est également un personnage égoïste dans le sens où il cherche son
propre plaisir au détriment des autres comme le montre son indifférence vis-à-vis de Don
Elvire. Il est néanmoins pourvu d'une certaine moralité, il fait la différence entre bien et
mal, non pas rapport aux autres, mais par rapport à son propre plaisir, il a une certaine in -
saisissabilité vis-à-vis du désir. Pour Don Juan et pour les hédonistes en général le plaisir de
ne vient pas de l'objet du désir, mais du désir de l'objet cela veut donc dire qu'une fois un
désir consommé, il est voué à se renouveler. Nous pouvons imager le plaisir vu par les hé-
donistes avec le tonneau des Danaïdes, le plaisir est représenté ici non pas par le fait que le
tonneau soit plein, mais par le fait qu'on remplisse le tonneau. Si nous poussons l'ana-
lyse plus loin et que l'on ne remplit plus le tonneau c'est à dire qu'on ne prends plus de plai-
sir en désirant des choses et que le tonneau se vide on obtient une situation où les Danaïdes
n'ont plus aucune tache à effectuer et s'ennuie forcément. C'est exactement ce que Schopen-
hauer appellera l'ennui dans le monde comme volonté et comme représentation. La jouis-
sance qu'on tire de l'acte du désir serait donc quantifiable et l'on attendrait le bonheur en
désirant en permanence des choses. Néanmoins là où Don Juan à encore une délimitation
entre bien et mal et par conséquent une morale, est-il bénéfique au bonheur de s'en défaire
afin de maximiser les objets de désir sans la moindre restriction d'ordre moral ?
Les désirs aussi animal et violent soient-ils n'en demeurent pas moins naturels et par
conséquent se doivent d'être assouvi ou du moins pourchassé. Une passion est un désir do-
minant, exclusif, suffisamment puissant pour envahir toute la vie de l'esprit et polariser une
existence sur un seul objet, si on enlève l’intérêt porté à l'objet passionnel plus rien n'im-
porte. Tout l'univers du passionné converge vers un unique pôle qui le fascine. Il y
a donc une réelle notion de s'adonner a la passion et donc au plaisir, « passion » à pour éty-
mologie « passio » en Latin et qui a comme une de ses nombreuses définitions : passivité. En
effet plutôt dans notre argumentaire la notion d'hédonisme subversif à été évoquée et c'est
justement sur le pilier qu'est l'abandonnement total et sans limite au désir qu'est fondée
cette forme d'hédonisme. Souvent personnifié par Sade, l'hédonisme subversif consiste en
un réel culte du désir et à s'adonner aux flots de ceux-ci, l'hédoniste subversif adopte un
comportement extrêmement passif (se réfère à la définition passio/passion.) telle une per-
sonne possédée par ses désirs. Nous pouvons prendre par exemple de quelle manière
le préfet de paris en 1801, le préfet Dubois à qualifier Sade au moment de son arresta-
tion : « démence libertine », « démence » fais bien évidemment écho à une certaine aliéna-
tion mentale, à une certaine folie. Sade est un hédoniste subversif et c'est indéniable,
ses œuvres La nouvelle Justine paru en 1799 et Dialogue entre un prêtre et un mori-
bond paru en 1782 sont tout deux des œuvres fondamentales de la position sa-
dienne vis à vis du désir. On ne peut également pas détacher les hédonistes et en-
core moins Sade d'un fort athéisme et d'une puissante position anticléricale. Dans l'hédo-
nisme subversif, le lien entre désirs et nature est très important, pour Sade : « Le Dieu des
religions n’est qu’une invention des politiques pour mieux discipliner les peuples par la
peur des enfers » et si l'on en suit cette phrase on comprends tout de suite mieux la morale
sadienne (quoiqu'il serait assez contradictoire d'utiliser morale et sadienne dans la
même expression) en effet si Dieu n'est qu'une simple invention « pourquoi devrait-on en-
traver les mouvements de la nature et en particulier les passions, elles sont dans l’ordre, au-
cun désir ne peut apparaitre si il n'est pas naturel », en effet, pour Sade si Dieu n'existe
pas toutes les passions sont donc bonne, et vu qu'elles apporte toutes de la satisfaction
et donc du bonheur par leur simple existence elles se doivent d'être réalisée ou poursuivis
et ce peut importe si les mœurs sociales et les lois sont respectées ou non. La nécessite
du désir n'auraient donc aucune importance si le but de désirer des choses est d'éprouver
une jouissance de ce même désir. On est donc en droit de s'interroger sur le fait qu'il fau-
drait simplement désirer pour être heureux ou s'il faudrait réaliser ses désirs dans le but
d'obtenir le plus de satisfaction possible et donc d'être le plus heureux possible.
Il existerait deux phases dans le processus du désir : l'idéalisation du désir qui
nous ferait languir et qui nous apporterait satisfaction et bonheur par le biais du fantasme
et la frustration venant de l'accomplissement du désir et ce même temps que l'on ressent de
la satisfaction obtenu grâce à la réalisation de ce dernier, ce qui est un paradoxe,
car en achevant son désir, on connaîtrait à la fois une satisfaction et à la fois une frustra-
tion. C'est en tout cas la thèse que Rousseau développe dans Julie ou La Nouvelle Héloïse
paru en 1761. Rousseau parle de l'idéalisation du bonheur et de l’inassouvissement dont
découle le contentement du désir. Il y aurais donc un processus du désir qui débuterais par
une machine à fantasme avec une glorification du désir et qui, une fois réalisé, se heurtera à
la réalité et vu que cette dernière est magnifiée par la machine à fantasme l'Homme ressen-
tira forcément une différence entre son imaginaire et la réalité ce qui conduira à une frus-
tration malgré la satisfaction du bonheur, il y a ici une situation de paradoxe. « Malheur à
qui n'a plus rien à désirer ! Il perd pour ainsi dire tout ce qu'il possède. On jouit moins de ce
qu'on obtient que de ce qu'on espère et l'on est heureux qu’avant d'être heureux » cette ci-
tation de Rousseau nous indique ici clairement son point de vue. En effet, il serait primor-
dial pour l'Homme de désirer des choses, car on ne serait heureux réellement qu'a ce mo-
ment-là, celui qui ne désire plus se verrais donc malheureux et dans une situation d’ennui
comme disait Schopenhauer. Cependant, Rousseau précise aussi qu'il est nécessaire de gar-
der une certaine rationalité du désir, c'est-à-dire qu'au nom de l'imaginaire on ne peut pas
se mettre à désirer des représentations sempiternelles de la réalité : notre imaginaire aussi
chimérique soit-il ne peut se permettre de créer autre chose que ce qu'il à déjà vu au moins
une fois, quelqu'un s'imaginant vivre sur Neptune aura énormément de mal à le
faire car il n'aura aucune idée de comment la vie neptunienne peut être, il en sera donc frus-
tré car même avec toute l'idéalisation et la glorification du monde son désir ne peut pas lui
apporté un plaisir qui surpasserai la frustration imposé par la non-réalisation immédiate de
celui-ci. Il en va de même pour les désirs de meurtre par exemple, on pourrait croire avoir
le droit de désirer tuer une personne particulière mais les lois et notre morale interne incul-
qué en nous depuis l'enfance nous contienne dans une certaine norme mo-
rale, ils nous brident, et ce, presque à vie. Notre imaginaire bien que capable de produire
une image de mort introduira toujours la notion d'interdit et de proscription dans cet uni-
vers illusoire, nous ramenant tout de suite au monde réel et à la frustration de ce désir in-
achevé.
Il serait donc néfaste pour l'Homme de tout désirer sans prendre en compte une
quelconque morale qu'elle soit égoïste et égocentrique (Don Juan) ou plus classique (Rous-
seau) mais si le désir a pour but le bonheur devons nous donc réellement désirer si désirer
nous apporter une souffrance liée au manque? Le désir est un manque et l'on sait que
l'Homme est heureux lorsqu'il est dans un état de quiétude. La véritable manière d'at-
teindre le bonheur chez l'Homme ainsi que son but naturel serait donc en atteignant l'apa-
theia qui est caractérisée par l’absence de passions chez l’Homme ? De quelle manière
un Homme peut-il l'atteindre ? Si le désir est naturel chez l’Homme et qu’il est assez puis-
sant pour influencer nos choix devons nous refuser tous les désirs afin de préserver notre
libre-arbitre le plus total ?

Liberté du latin liber signifie libre. La liberté est l'état d'une personne ou d'un peuple
qui ne subit pas de contraintes, de soumissions, de servitudes exercées par une autre per-
sonne, par un pouvoir tyrannique ou par une puissance étrangère. C'est aussi l'état
d'une personne qui n'est ni prisonnière ni sous la dépendance de quelqu'un ou de quelque
chose (exemple : psychotropes). Le désir nous influence et nous conditionne à l’exécuter : il
nous rend malheureux ce qui conduit à l'accomplir afin de quitter cet état de souffrance ou
alors on en jouit grâce à la glorification de celui-ci donc on continue de désirer encore et en-
core de nouvelles choses. Nos actions et nos choix sont donc animées en partie par le désir,
nous ne serions donc pas libre face à ce dernier. « L'Homme est condamné à être libre » voi-
là ce que disait Paul Sartre dans son discours L’existentialisme est un humanisme à l'inté-
rieur de son œuvre L’Être et le Néant paru en 1943. Sartre, avec son discours, définit la li-
berté par « ”Être libre” ne signifie pas “obtenir ce que l’on a souhaité”, mais plutôt “détermi-
ner par soi-même ce que l’on souhaite » et il est difficile de ne pas faire un parallèle au dé-
sir en lisant cette phrase, en effet le désir d'un objet nous pousse et nous passionne dans le
but d'accomplir ce désir néanmoins le réaliser ne signifierais pas qu'on serait libre car nous
aurions été influencées par notre désir, or, si on s'en fie à la définition
de Sartre on est libre seulement quand on détermine soi-même ses
choix : on n'est pas libre car on est influencé. Cependant, la liberté pour Sartre s'impose à
l'Homme car celui-ci ne choisissant pas de naître (Sartre est athée et ne croit donc pas en
Dieu.) et qu'il est donc responsable de tous ses actes, il est la liberté incarné, elle s'impose à
lui. Un Homme serait donc forcément libre et il lui serait primordial pour lui de conserver
sa liberté sans l'alterner, que ce soit via des drogues ou même via le désir, au risque en
quelque sorte de perdre sa condition d'Homme. Cependant il paraît irréel et complètement
absurde de nier l’évidence de l'existence du désir à l'intérieur des Hommes donc si le dé-
sir est naturel chez l'Homme mais qu'il lui est néfaste en lui apportant des souffrances et en
lui amenuisant sa liberté, comment faire pour s'en débarrasser au maximum ou au moins
s'en affranchir au plus possible ?
« Souviens-toi donc que, si tu crois libres ces choses qui de leur nature sont esclaves,
et propres à toi celles qui sont étrangères, tu seras entravé, affligé, troublé, tu accuseras
dieux et hommes. Mais si tu crois tien cela seul qui est tien, et étranger ce qui en effet
t’est étranger, nul ne te forcera jamais à faire une chose, nul ne t’en empêchera ; tu ne te
plaindras de personne, tu n’accuseras personne ; tu ne feras pas involontairement une seule
action ; personne ne te nuira » voilà ce qu'a dit Épictète et qui a été compilé par Arrien dans
le Manuel paru autour de l'année 125. Dans cette phrase Épictète, nous dit qu'il est très im-
portant de comprendre la différence entre les choses que l'on possède et les choses qui
nous sont étrangères de par leur essence. Lasolution qu'indique Épictète pourlut-
ter face aux choses qui ne dépendent pas de nous est de ne pas leur attribuer de juge-
ment, nous devons faire l'épreuve de l'indépendance face aux choses qui ne dé-
pendent pas de nous, faire l’expérience de l’indifférence morale. Par exemple, une personne
adepte du stoïcisme romain ( Il y a deux branches dans le stoïcisme : le stoïcisme romain
qui voit ses idées véhiculées par Sénèque, Épictète, etc.. Ainsi que le stoïcisme ancien fondé
par Zénon de Citium ) se doit d'être de marbre face à la mort de son fils car il n'aurait rien
pu faire pour le sauver, sa mort ne dépend pas de lui, il y a une certaine limite fataliste om-
niprésente dans la vie d'un stoïcien romain, dans son Manuel Épictète disait : « Ne dis ja-
mais, à propos de rien, que tu l'as perdu ; dis : « Je l'ai rendu. » Ton enfant est mort ? Tu l'as
rendu. Ta femme est morte ? Tu l'as rendue. » ce qui démontre bien du degré indifférence
face aux choses qui ne dépendent pas de lui un authentique stoïcien doit faire face. Épic-
tète nous indique également qu'on ne doit pas penser des choses qui ne seraient pas à nous,
qui nous seraient étrangère car, comme expliqué précédemment, l'imaginaire ne peut pro-
duire que des choses réelles avec les mêmes règles morale, les mêmes lois fondamentales,
etc.. Or, quelque chose qui nous est inaccessible par nature dans la réalité le sera aussi dans
notre monde illusoire ce qui, selon Épictète, entraînera chagrin, tourment et frustra-
tion. Pour conclure, il ne dépendrait pas de nous d'être riche, mais il dépendrait de nous
d'être heureux. Le jugement à réellement une place fondamentale dans le stoïcisme impé-
rial mais la finalité est que rien ne nous fera de mal si l'on y consent pas, seul le juge-
ment en mal d'une action nous ferait mal en réalité. Nous avons comme responsabilité de
nous contrôler par rapport à nos désirs car ces derniers ne seraient pas nécessaires pour
l’Homme selon le stoïcisme romain et nous apporterais tristesse et souffrance si on prenait
en compte. En revanche, les besoins sont eux quelque chose qui ne nécessite pas une repré -
sentation psychologique pour exister, ces derniers sont par définition essentielle à
l’Homme. Est-ce que cela signifie que l’on peut répondre à la moindre sollicitation de notre
corps ? De quelle manière y répondre ?
Un besoin est une exigence née d'un sentiment de manque, de privation de quelque
chose qui est nécessaire à la vie organique. Nous pourrions relever le sentiment de manque
présent dans la présence du désir mais ce qui les différencie vraiment c’est l’inno-
cence du besoin, l’innocence peut être définie par le caractère de ce qui est exempt de mali-
gnité, de quelqu'un ou de quelque chose ; le besoin serait donc naturel et bienveillant vis-à-
vis de l’Homme, il ne solliciterait ce dernier seulement lorsque son intégrité physique serait
en danger (besoin de soif pour éviter la déshydratation, besoin de manger pour avoir de
l’énergie et ne pas mourir de faim, etc..). Cependant la philosophie stoïcienne nous enseigne
que le monde est déterminé par la nature en très grande partie et que la seule liberté de
l’Homme résiderait dans son esprit, il faudrait donc réduire tant que possible la dépendance
au corps et ce, en mortifiant son corps. Nous pouvons mortifier notre corps en l’habituant à
réclamer peu. Quelqu’un mangeant énormément de gras souffrira énormément d’un régime
alimentaire plus rustique et modeste, il souffrira donc du mécontentement de son corps. Il
est donc nécessaire d’habituer le corps à ne pas manger beaucoup, à ne pas l’habituer aux
sucreries etc… Le but de cette ascèse morale est de pouvoir passer la vie entière à méditer
et à être libre dans le monde infini qu’est la pensée car seule cette dernière serait libre de
toute détermination. Néanmoins, nous pouvons prouver aujourd’hui que les besoins du
corps peuvent également être déterminé à la naissance en fonction du mode de vie de la
mère. Il a été constaté dans plusieurs études que les mères qui consomment du cannabis
donnent naissance à des bébés avec un poids plus faible que celui des autres. Cette faiblesse
engendre une plus grande sensibilité aux infections durant les premiers mois. D'autre part,
les cas de bébés prématurés se révèlent beaucoup plus fréquents avec cette drogue dite
douce. L’enfant qui deviendra un Homme par la suite sera donc plus sujet à avoir des be-
soins de consommer du cannabis. Il faut donc un contrôle puissant de la raison sur
le corps car tous les besoins ne sont pas forcément nécessaires au corps qu’il peut y pa-
raître ni aussi innocent qu’ils en ont l’air et ce, aussi paradoxal que ça puisse paraître.

Tous les désirs seraient mauvais et tous les besoins ne seraient pas bénéfiques
au corps. Un plaisir est un moment de plaisir entre une mère et son enfant le plaisir est chez
l'être vivant une sensation agréable et recherchée alors que le bonheur lui est un état du-
rable de plénitude, de satisfaction ou de sérénité, état agréable et équilibré de l'esprit et du
corps, d'où la souffrance, le stress, l'inquiétude et le trouble sont absents. Le plaisir est im-
médiat tandis que le bonheur est un état continu. « Le plaisir n'est pas un mal en soi, mais
certains plaisirs apportent plus de peine que de plaisir. » écrivit Epicure dans Fragments
paru au IIIe siècle av. J.-C. Ce qu’Epicure veut signifier avec cette phrase c’est qu’il néces-
saire de réaliser un calcul du plaisir avant d’en consommer un, par exemple : une per-
sonne A se trouve dans l’appartement de son ami, une autre personne B viens la voir et lui
propose gratuitement de l’héroïne, la personne A sait que si elle consomme de l’héroïne la
sensation qu’elle ressentira instantanément sera très agréable, il s’agit d’un plaisir qui lui
offrira satisfaction. Mais d’un autre côté la personne A est parfaitement au courent des dan-
ger d’une telle drogue sur son corps, elle risque l’addiction et donc de perdre une partie de
sa liberté (on est aussi en droit de se demander si on est vraiment libre si on est pas totale-
ment libre) ainsi que les risques pour son corps ( SIDA, Hépatite, etc.. ) qui peuvent arriver
selon le mode d’injection de la drogue. Dans les cas extrêmes comme celui-ci, il est facile de
comprendre l’expression calcul du plaisir. Il faut aussi prendre en compte qu’Epicure étais
partisan d’une doctrine philosophique appelée eudémonisme. Cette doctrine consiste à dis-
poser le bonheur au centre de la vie d’un Homme et à le désigner en tant que but de cette
même vie. Il ne faut pas confondre l’eudémonisme avec l’hédonisme qui consiste à placer,
non pas le bonheur mais le plaisir en tant que but de la vie humaine. Un eudémoniste inter-
dira la consommation trop importante de chocolat car elle conduira à des problèmes de
santé qui conduira au malheur alors qu’un Hédoniste pourra dire que plus on consomme
de chocolat plus on a de plaisir et on serait par conséquent heureux. L’eudémonisme corres-
pond à une ataraxie, c’est-à-dire à une absence de trouble, une absence de passion à l’inté-
rieur de l’âme. Dans la philosophie d’Epicure il y a une place très importante à la rationalité
qui se doit s’imposer au corps : c’est notre raison qui nous guide et ça s’applique également
au corps ; la loi de la raison à l’ascendant sur le corps, on se doit le «dresser». Il y aurais
donc une nécessité de réaliser un calcul du plaisir afin d’arriver le Graal qu’est le stade
d’ataraxie. La question de la réalisation de ce calcul est donc légitime, comment savoir ce
qui est bon pour nous ou non d’un point de vue intellectuel et/ou physique ?
« Tout plaisir en tant que tel est un bien, et cependant il ne faut pas recher-
cher tout plaisir ; de même la douleur est toujours un mal, pourtant elle n’est pas toujours à
rejeter » Lettre à Ménécée d’Épicure. Cette phrase sous-entend qu’il faut faire un tri, il faut
filtrer les différentes souffrances et les différents plaisirs qui s’offrent à nous. C’est dans
cette même logique qu’Épicure va proposer une classification des désirs qui se décline en 3
catégorie : les désirs naturels et nécessaires comme manger et boire, les désirs naturels et
non-nécessaire tels que vouloir manger une côte de bœuf et de boire une bière et enfin il y a
les désirs non-naturels et non-nécessaires tels que la volonté d’être riche, célèbre, etc. Il n’y
a pas de restriction par rapport aux désirs naturels et nécessaire car ils sont obligatoires au
bon fonctionnement du corps et par conséquent si ce dernier les demandes, on entend par
là : manger et ne pas manger du […], c’est qu’il en a réellement besoin. Pour les désirs natu-
rels mais non-nécessaire il est important de garder un contrôle sur eux car le corps peut
s’en accoutumer alors même qu’ils ne sont pas, consommés en grande quantité, bénéfique
pour nous. Il faut donc un contrôle de la raison sur cette catégorie de désir (on utilise en-
core une fois le calcul du plaisir pour déterminer jusqu'à quel seuil on peut profiter de ce
désir naturel non-nécessaire). Les désirs non-naturels et non-nécessaire sont eux à pros-
crire complètement selon la philosophie d’Épicure car ils troubleraient l’âme ce qui en-
traîne forcément de la souffrance. Il y a donc une réelle distinction entre plaisir naturel et
vain plaisir ainsi qu’entre un plaisir nécessaire et un plaisir contingent. Si certains dési-
rs sont complètement à proscrire car notre corps nous induit en erreur, le travail sur soi et
le perfectionnement de l'âme se doivent-ils d'être nécessaire à l'Homme pour le rendre heu-
reux ?
« Il faut méditer sur ce qui procure le bonheur, puisque quand on l’a, on a tout, et
lorsqu’il manque, nous faisons tout pour l’avoir » Lettre à Ménécée D’Épicure. Cette citation
inclut le mot méditation, une méditation est une action de méditer, de penser avec une
grande concentration d'esprit afin d'approfondir sa réflexion. Après réflexion et étude, nous
avons réussi à classer les désirs selon trois catégories distinctes et nous avons déterminé
quels sont les comportements adéquats à adopter en fonction de chacune d'entre elles. C'est
pourquoi le fait que c'est via la raison, la réflexion, qu'on arrive à une telle distinction signi-
fie que c'est l'esprit qui a un ascendant sur le corps, cela revient à dire que l'âme permet de
plus maîtriser et de contrôler sa vie que le corps. Le but de la vie serait donc d'être assez
érudit pour être heureux et de se contrôler soi-même afin d'être totalement libre des désirs
non-nécessaire non-naturels ou au moins de leur influence sur notre comportement, et ce,
en réalisant un dressage : forcer le corps animal que l'on possède à ne pas voir ce genre dé-
sirs accomplis et qu'ainsi, il cesse de les proposer ou de les faire surgir aux portes de notre
conscience. Il faut que notre environnement ne nous pousse pas à agir, mais bien que nos
actions soient réfléchies et pensées. Le but de la vie d'un Homme serait donc le bonheur et
le fait de pouvoir vivre dans n'importe quel environnement sans risquer d'être influen-
cé par une recrudescence de ''mauvais'' désirs, autrement dit de pouvoir vivre dans la Na-
ture. Nous devons par conséquent maximiser les désirs qui sont bénéfiques pour nous, pour
la tranquillité du corps, pour le bonheur, la vie ; c'est-à-dire qu'il faut bien évidemment sa-
tisfaire nos fonctions biologiques afin de garantir une certaine intégrité physique de nous-
même, développer l’intellect qui permettrait d'atteindre le bonheur et faire cela au travers
de l'éducation. En effet, la maîtrise des désirs peut se faire soit avec une instruction, particu-
lièrement philosophique soit par la morale (sous-entendu religieuse). Il faut également ap-
prendre à se satisfaire de sa satisfaction « Apprends donc à te satisfaire de la satisfaction de
tes besoins » disait Épicure dans Lettre à Ménécée, en effet on pourrais donc conclure
qu'une introspection de son âme et de sa situation permet de se rendre compte de tout ce
que l'on possède et de déjà, accéder au bonheur ou à une partie de ce dernier.

Comment un désir qui nous apporte de la souffrance par sa simple existence et la


création du manque que sa présence peut-il être un objet de recherche pour l'Homme sans
contredire sa propre nature qui consiste à être heureux ? Nous avons étudié diffé-
rents points de vue possible par rapport au bonheur et il est claire que
d'un point de vue purement et simplement théorique la solution proposée par Épictète est
celle qui est préférable d'appliquer, se concentrer sur l'étude et la méditation comme prin-
cipale occupation de l'Homme est quelque chose de parfaitement louable mais parfaite-
ment platonique car on sait que l'Homme à des désirs qui lui apporte souffrance si ils ne
sont pas résolu et on ne peut donc pas se résigner à vivre dans une douleur perpé-
tuelle. Néanmoins, on ne peut également pas se résoudre à accomplir tout nos désirs ou
nous serions esclave de ces derniers et non perdrions donc notre liberté, ce qui serai anor-
mal car on sait que l'Homme est libre de par sa simple réalité, il faut donc en réalité adopter
une position qui vise à réaliser un tri ou un calcul du désir et qui nous permettrais de distin-
guer désir naturel et nécessaire, désir naturel et non-nécessaire et les désirs non-natu-
rel et non-nécessaire. Il est donc bon de se débarrasser des désirs non-naturel et non-néces-
saire car ils n'apportent rien de bon aux Hommes alors qu'il serait préférable de modérer et
d'accepter un petit peu de désir naturel et non-nécessaire car sinon la douleur liée à la pri-
vation devient plus importante que la joie de la sérénité de l'âme. La morale religieuse et
la religion peuvent aider à contrôler ce que l'Homme peut désirer, la fréquence de ses dési-
rs, c'est notamment le cas des religions Chrétienne et Musulmane qui, dans leur livre sacré,
sont très précis par rapport à ce qui est toléré ou non et ce qui serait péché. Ces mêmes reli-
gions qui, une fois par an, font une période de purification : mois de ramadan ou les 40 jours
de carême. Ces périodes sont notamment des moments où l'on essaie le plus possible de se
rapprocher d'un mode de vie qui est préconisé par les stoïciens romains, ce qui assoit en-
core plus la solution d’Épictète comme la meilleure solution théorique. La religion aurait
donc un rôle à jouer dans le bonheur des Hommes, pourrait-on la qualifier de nécessaire au
bonheur des Hommes ? Ou de nécessaire à la plénitude de la spiritualité de ce dernier ?

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