Monaco
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Grand Prix : à l’école des
Au bord de la piste, la sécurité de la course, c’est eux. Ces commissaires se sont exercés, ce
week-end. Un recyclage pour beaucoup, une première pour certains, nouveaux. Reportage
Exercices anti-incendie, manœuvres de Formule , franchissement de rails de sécurité... Des manœuvres qui ont animé le week-end des quelque  commissaires
de piste du Grand Prix de Monaco, qui se sont entraînés du côté de Fontvieille.
U
ne formule 1 brûle. en danger. C’est un exer-
Des flammes, de cice. La voix qui donne des
plus en plus hautes, consignes est celle d’un
s’échappent de la voiture. pompier. Il s’adresse à des
À quelques mètres de là, commissaires de piste du
des hommes bondissent Grand Prix de Monaco. Ce
au-dessus d’un rail de sécu- samedi matin, ils s’exer-
rité. Ils cent.
‘‘
prennent Tout le
des ex- Ne jamais week-
tincteurs,
tourner le dos end, ce
calent rendez-
aux voitures ”
l’objet sur vous
leur orches-
épaule, et filent vers le vé- tré par l’Automobile Club
hicule. Ils s’attaquent au
feu. Et une voix retentit.
de Monaco, l’organisateur
du Grand Prix, permet à
« Bouge ! Bouge ! Protégez- beaucoup de s’entraîner, à
moi le pilote ! La couver-
ture ! Vite ! La couverture,
une cinquantaine de nou-
veaux de se former. Au
elle est où ? Protégez-moi final, l’enjeu est le même
le pilote ?» La scène se dé- que le rôle de ces volontai-
roule samedi matin, du res : « Assurer la sécurité »
côté de Fontvieille. Et pas et veiller au « respect de la
sur un circuit. La voiture réglementation sportive »
est en aluminium ; c’est un de l’épreuve. Ils intervien-
outil qui permet de s’exer- nent sur des incendies, ma-
cer aux interventions sur nient des drapeaux, dé-
un incendie. Personne n’est blaient, au be-
soin...L’homme qui résume tres exercices imitant des
les enjeux de la journée situations réelles impli-
s’appelle Jean-Michel quent de franchir cette bar-
Matas. Sanglé dans une rière de sécurité, qui sé-
combinaison sombre, ce re- pare les commissaires des
traité, ancien syndic de co- bolides qui filent sur la
propriété, est le commis- piste. L’exercice se déroule
saire-général adjoint, en à l’extérieur du chapiteau
charge du corps des com- de Fontvieille. Une ving-
missaires. 650 personnes, taine de participants se
en tout. tiennent en demi-lune face
À Font- aux for-
‘‘
vieille, le ma-
stage est teurs.
divisé en Assurer la Ce sont
plu-
sieurs
sécurité, veiller des nou-
veaux,
ateliers. au respect de la le Grand
Certains
permet-
règlementation Prix de
cette
tent de sportive ” année
s’exer- sera
cer à transporter un blessé une première.
sur un brancard, d’autres à La règle d’or, c’est de ne ja-
intervenir sur des véhicu- mais tourner le dos aux voi-
les... Tous s’appuient sur tures», lance William Po-
un atelier qui tourne au- vero, l’un des formateurs.
tour du franchissement de Au bord de la piste, garder
rail. C’est la base : les au- l’œil sur les bolides est un
(Photos Michael Alesi)
impératif. Une question de
sécurité. Pareil pour une
autre règle : « Ne jamais
s’appuyer sur les glissières ».
C’est la même chose con-
cernant les extincteurs, qui
ne doivent pas être laissés
trop près de la barrière. En
cas de choc
‘‘
avec une voi-
ture, la glis- C’est un
sière peut se
plaisir ”
déformer et
projeter l’ex-
tincteur. Pas besoin d’épilo-
guer sur le danger d’un
objet lourd et dur projeté
en l’air suite à l’impact d’un
véhicule lancé à 200 kilo-
mètres heure.
Les nouveaux s’en vont, ils
sont remplacés par un
« autre groupe, plus expéri-
menté. Ils s’exercent à fran-
chir le rail. Il faut envoyer
un pied. Poser les mains.
Puis un deuxième pied.
Franchir la glissière. Pren-
dre l’extincteur. Le caler à
l’épaule. Et courir, sous la
fine pluie qui bat le sol. La
suite du scénario imagine,
pourquoi pas, un feu de vé-
hicule. C’est la tâche de Fa-
brice. Troisième année que
ce jardinier-paysagiste, 29
ans, de Nice, est commis-
saire de
piste à Mo-
naco.
Comme tous
les quelque
500 volontai-
res qui défilent ici ce week-
end, il est passionné de
sport automobile. C’est «
l’envie de participer, de voir
le spectacle de près » qui
l’a conduit à enfiler la tenue
et le casque des commis-
saires. Et même si au bord
de la piste, il y a « un peu de
pression », être commis-
saire, « c’est un plaisir », dit-
il avant de se diriger vers
un autre atelier...
NICOLAS HASSON-FAURÉ
nhasson@nicematin.fr