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I-,e Congo mnsare trois années à reaoir soixanTe uieax contrats miniers
à son aaantage. Its plus améicain et
coriaces ? I-es goauernements
canadien. Ceux-ci ne reculent deaant aîlctm chantage pour protéger
lears enlreprises miniàru.
C'est ainsi que la version congolaise de la révision des contrats miniers en vient
à un intitulé plutôt bizare: I-.a Revisitatior des Contrats Minierc. Pat contre, la déci-
sion de réexaminer les contrats, elle, est tout sauf bizane, elle est on ne peut
plus logique. Les Congolais ont été scandalisés par ce quïs appellentles contrats
léonins, c'est-à-dire des contrats particulièrement déséquilibrés dont une seule
des parties tire profit. Ca4 an même titre que les bonus des banquiers et des
patrons d'entreprise en Belgique, les contrats miniers au Congo sont une source
d'irritation pour la population et une corne d'abondance pour les administrateurs
de sociétés.
A propos des contrats léoninq Ly aurartdéjà eu beaucoup à faue dans les années
qü ont précédé 2007. Ainsi, par exemple, durant la période où l'entreprise
minière de l'Etat (a Gécamines) est démantelée sous l'impulsion de la Banque
mondiale. De toutes les entreprises minières de l'Etat au Congo, la Gécamines
est de loin la plus importante. Par le passé, elle a extrait d'énormes quantités de
cuivre et de cobalt dâns la province du Katanga et elle a également conclu la
plçart des contrats avec des partenaires privés. C'est pourquoi, à l'époque de la
planification du démantèlement, ea 2002-2003, elle est examinée sous toutes les
coutures. Des experts répertorient alors les dizaines de contrats de Gécamines
avec des entreprises privées. Les experts du bureau de consultance Duncan &
Allen sont unanimes et impitoyables : la Gécamines s'est fait rouler sur tous
les plans. IJentreprise a cédé des droits d'exploitatiorl sâns compensation éqü-
table ; personne fle sait exactement combien Gécamines àpporté à des projets
^
avec des enteprises privées, car la valeur de cet apport da jamars été étabüe ;
la Gécamines est partout actionnaire minoritaire sans avoir quoi que ce soit à
dire et sans pouvoi.r exercer le moindre contrôle sur les décisions d'entreprise ;
à peu près nulle part, la Gécamines ne joue un rôle dans la gestion ni ne peut
forcer les partenaires privés à respecter leurs obügations ; et, dernière constata-
tion, la Gécamines est bel et bien actionnaire mais ne perçoit pas de dividendes
sur les rentrées des proiets miniers, car ces rentrées servent à rembourser les
investissements des partenafues privés.2 La Banque mondiale reprend ces cooclu-
sions. Dans une flote intetne, on peut lire textuellement : la Gécamines dilapide
les ttois quarts de ses réserves dans les plus grosses entreprises mixtes. Ce n'est
plus taisonnable, poursüt la note, car les ptopriétés qü sont transférées auprès
des firmes privées sont si extraordinairement imporantes qu'elles ne pourront
pas être exploitées de façon optimale. C'est tout à fait involontâirement que cette
note â été rendue publique.3'
Après Duncan & Allen etla Banque mondide, c'est au tour du Padement congo-
lais de vouloir en savoir plus; en 2005.Llinstaure une commission censée exfin-
iner les coritrâts de la période trouble des guerres (1,996-1,997 et 1998-2003). Il en
CHAPITRET: DESCONTRATSCORRECTS . 143
Dans son bilan, le ministre Kabuelulu reprend également des « produits tech-
niques ». De la sorte, l'Etat congolais reçoit enfin des mandats de gestion dans
des partenariats auxquels ses entreprises d'Etat participent. En outre, pour
un certain nombre de projets miniers, on a désormais mentionné les réserves
minérales qü s'y trouvent, « defaçon que fllus sachions au rnoins de quoi nous paions »,
ajoute le ministre.T Trente contrats miniers ont été renégociés et vingt autres
annulés. Tout ce üavai n'a pas été fau't pour rien. Mais la Rttisitation est loin
d'être terminée. Il va encore falloir croquer les plus gros morceaux. Ce sont les
contrats des sociétés Tenke Fungurume Mining GFM, eo catégorie B / àrenégo-
cier) et Kingamyambo Musonoi Tailings (KMI, en câtégorie C / à annuler). Ca4
dans ces sociétés, les patrons sont une firme minière américaine et canadienne.
144 . CHASSEURS DE MATIERES PREMIERES
« ane entrepise essentiellement sphulatiae s>.10 F,n 1996, AMF a elle-même manæuvré
afin d'entrer dans KMT. Mais, durant la période üoublée de la destitution du
dictateur Mobufu, la firme a falsifré les contrats, lesquels n'ont pas été reconnus
par le nouveau président Laurent-Désiré Kabila.ll Fin 1998, AMF reçoit quand
même le contrôle de Tailings, via sa âliale CMD, qui détient à l'époque 82,5 o/o
de
KMT, contre 12,5 o/o
pour Gécamines et 5 o/o poat l'Etat congolais. Mais, estime
désormais le gouvernement congolais, tout cela s'est déroulé de façon trop nébu-
leuse à l'époque. Donc il veut annuler Ia fonction de KMT.
a expliqué un iour à des investisseurs que le traitement des tailings aurait permis
une marge bénéficiaire de 30 o/o.11
Et voilà que First Quantum voit désormais
cene affurc lü passer sous le nez.
Un voyage d'agrément
rentre de son voyâge de presse eî été chatmé par First Quantum. D'après
^yarû
lui, FQM innove en matière d'exploitation minière. Ici, notre journaliste va un
peu trop vite en besogne, La réputation de First Quantum au Congo n'est pas
des plus enviables. Bn2002,la firme canadienne a déià êté accusée par un groupe
CHAPITRET: DESCONTRATSCORRECTS o 147
d'enquête des Nations unies de corruption active.2o First Quantum passe égale-
ment des minerais en fraude vers la Zambie. Il s'agit entre autres de minerais
bruts de sa mine de Lonshi, qü franchissent la frontière vers la Zambie, où ils
sont trâités à l'usine de Bwana Mkubwa. Cette usine appartient aussi à FQM.
Mais tout le monde sait que c'est FQM elle-même qui pèse les chargements,
dans ses propres installations, avant de fournir ensuite les chiffres aux autorités
congolaises. En d'autres termes, FQM se contrôle elle-même ; c'est une façon
de contourner les droits de douane. La fuatde est décrite dans le rapport de la
Commission Lutundula et, manifestemeflt, ce petit jeu se poursuit toufours.2l
Pour cette raison, en décembre 2007, le Katanga finit par interdire à FQM
d'encore exporter quoi que ce soit à patir de sa mine de Lonshi.z
Redresser ce qü va de travers
Là où Kingamyambo Musonoi Tailings, comme son nom lInüque, entend traiter
les crassiers de l'ancienne industrie minière, Tenke Fungurume Mining développe
une mine absolument nouvelle, dans le cadte d'un prcietgreenfield (en site vierge).23
Sur l'emplacement situé entre les villages de Tenke et de Fungunune, non loin de
Kolwezi, il n'y a jamais eu auparavdrt de véritable exploitation. TFM a commencé
à y opérer en 2006, En 2009, l'entreprise mixte produit ses premiers minerais.
TKM est une société mixte américano-suédo-congolaise. Elle est cofltrôlée par
la multinationale (une n@or)Frceport McMoran (avec une participation de 57,75
7o). Les autres actionnaites sont le groupe suédo-canadien Lundin Q4,75 \ et
la société d'Etat congolaise Gécamines, avec un petit 17,5 70. Freeport est une
grosse multinationale : elle fait partie des dix plus grosses entreprises minières
au monde.
Chez TFM aussi, c'est ü1. contrat léonin - donc très déséquilibré - qui se trouve à
la base de la société. A l'instar de KMT, elle a étê créée durant l'ancien régime, à
la fin de la dictature mobutiste. Lors de sa création, en novembre 7996, sous le
dernier gouvernement Mobutu dirigé par Kengo §7a Dondo, la Gécamines avait
148 . CHASSEURS DE MATIERES PREMIERES
Fungurume n'est pas encore prêt pour Ia grande affluence. C'étatt un village de
routiers au bord de la grand-route menant aux mines de cuivre de Kolwezi. Mais,
maintenant, Fungurume devient lü-même une ville minière. TFM est occupé à
s'installer ici. Teefen, comme disent les gens. Le nom complet de la société est
Tenke Fungurume Mirirg. Les patrons sont américains ; parmi les directeurs,
on trouve des Belges ; et les sous-ftaitants viennent dâftique du Sud. Le Congo
peut y participer. Avec la ruée vers le cuivre de Fungurume, le village change
d'allure à vue d'æil. Cette nuit, c'était une nuit de sortie. Le bar-tente de Shekina
n'a pas désempli jusqu'aux petites heures. L'hôtel 6600 Voh est juste en face et
n'est pas demeuré en reste,
Hier, je suis venu jusqu'ici en voiture âvec mon ami Santa, de Lubumbashi. Pas de
panne en coufs de toute, pas d'histoire aveclapolice, la chance éta;rtavecnous. A
Mulungwishi, nous croisons des méthodistes rastas. Ils sont en deuil, ils pleurent.
En Afrique du Sud, leur musicien favori, Lucky Dube, a été abaml Notez que
nous écrivons ces lignes en octobre 2007.Les rastas demandent de l'argent: <<Ut
peu dt courtoisie routière, s'il uous plaît.» Ça leur permet de noyer leur chagrin. Il est
un peu plus de midi quand nous atte[nons Fungurume.
150 . CHASSEURS DE MATIERES PREMIERES
Le lendemain, après que j'ai été ué de mon sommeil à l'hôtel 6600 Voh, §Talter
Couttenier passe me prcndre âvec sa l-and Rouer.26 Quant à son père Frans, je le
verai quirze jours plus tard à Bruxelles.2T Les Couttenier sont entreprenerrs,
et ils sont ancrés à Fungurume. IIs ont vu bien des allées et venues. Après les
Belges de l'Union Minière, ce fut le tour d'un consortium avec les Américains
d'Amoco et Ie clan de Maurice Tempelsman et son fils Leon. Ils ont fondé la
Société Minière de Tenke Fungurume (SMT$.'z8 Cela se passait en 1970.2e A
partir des années 1950, Maurice Tempelsman s'était fait une place dans le monde
du diamant. Il entretenait des liens étroits avec ce qu'on appelle aujourd'hui
l'intelligerce la communauté du renseignement, les services secrets des
Etats-Unis et d'Israël et il faisait de petits boulots pour eux en Afrique. Son
fils, Leon Tempelsman, représentait le clan des Tempelsman au sein d'un loin-
tain précurseur de Tenke Fungurume Mining, la société SMTR dont je padetai
ufl peu plus loin. L'un de leurs hommes de paille sur place étattLarry Devlin.
En 1974, celü-ci quita la Central Intelligence Agency (CIÀ) américaine et alla
travailler à Kinshasa pour Cainves-Zure, une entreprise diamantaire du clan
Tempelsman. En même temps, Devlin devint également conseiller du président
Mobutu. Il avait une drôle de réputation dans la capitale congolaise. En 1960,
il y avait dingé le buteau de la CIA à l'ambassade des Eats-Unis, qui fut impli-
quée dans un complot visânt à assassiner le Premier ministre Patrice Lumumba.
C'est par l'entremise de Tempelsman que le gouvernement américain apprenait
ce qü se passait à la SMTF.30 I-r. capital arrrér:icatn et sud-africain y avauit tout à
dire. Gtâce à la SMTE, en quâtre ans, ils injectèrent 280 millions de dollats dans
Tenke Fungurume. Ils firent réaLiser de nouvelles études du sous-sol. Ils constrü-
sirent un village minier pour les ingénieurs et les directeurs, sans oublier les salles
de squash et le terain de golf et ils aménagèrent une piste d'atterrissage. Avec
§Talter Couttenier, ie fais le tour du propdétaire. §ÿ'alter a toujours un bungalow
dans la concession minière.
La SMTF avut égùement âcheté des machines. Frans Couttenier espérait pouvoii
réaliser d'importants contrats pour la firme.3l Mais, en 1976, les gros actionnaires
décidaient d'arrêter les frais avec la SMTF. Il n'y eut jamais de vériable exploi-
tation. Entre-temps, l'économie mondiale avait sombré dans une crise grave, et
ce fut une ptemière taison. Une seconde raison, c'est que, dans l'Angola voisin,
par lequel on exportâit les minerais du Katanga, une guerre civile venait d'éclater
et on ne pouvait plus utiüser le chemin de fer reliant leKatzrrga à Benguela, sur
lâtlantique. Frans Couttenier acheta les maisons qui avaient été construites pat
la SMTf, ainsi qu'une fabrique de traverses. « L^a SMTF pensait produire 400.000
tonnes de cui»e par an t>, expkqae le père, Frans Couttenier. Les investisseurs ont
perdu beaucoup d'argent, <t plus de 400 nillions de dollars.rr, estime-t-il. Mais les
Etats-Unis ont continué à tenir Ie site à l'æil de près.
CHAPITRET: DESCONTRATSCORRECTS . 151
D'où vient cet énotme intérêt des Etats-Unis pour Tenke Fungurume ? Âu début,
en 1.970, ils avaient un motif stratégique évident. Cètte année-là, au Chili, le prési-
dent socialiste Salvador Allende avait été élu et son gouveroement avait exproprié
les mines de cuivre américaines. Iæs Etats-Unis étaient en quête d'autres sources
d'approvisioffiement et, du coup, manifestèrent leur intérêt lorsque le président
Mobutu rendit disponible le site minier de Tenke Fungurume. Ce site n'est pas
un'r,'trlgaire tas de minerai, on y trouve une quantité incroyable de minerai de
très haute teneur.32 Mettre cette réserve en exploitation âurait des conséquences
directes pour le prix du cuivre sur le marché mondial. Les hautes instances poli-
tiques aux Etats-Unis et au Zaire Qe Congo de l'époque) en étaient très consci-
entes. Le président Mobutu discuta petsonnellement de la question avec le prési-
dent américain de l'époque, Richard Nixon. Mobutu reprochait aux Etats-Unis
de spéculer autour de leurs réserves stratégiques de cuivre. Quand le prix du
cüvre devint trop élevé, ils vendirent une partie de leurs stocks.33
« Apràs k SMTF.», explique Ftans Couttenie4 <r Tenke Fungarume n'a plat jamais
dispara des écrans de radar américains. » II se rappelle que Melissa rü(/ells, l'ambassadrice
des Etats-Unis à Kinshasa, avait visité le site à plusieurs reprises. « Elle était d4à
uenaeiciaaantlespilkgesdel99l »,expliqueFransCouttenier,«et,@rèskspillagu,elle
déÿts. " Les pillages avaient touché tout le pays. Ils avaient duré
est ÿenile éualrcr hs
plusieurs jours d'affilée. Le dictateur Mobutu avait laissé fare,par pur calcul. Car,
tant que les Congolais se mâssacraient entre eux, ils Ie laissaient tranquille. Chez
les Couttenier, les pillages se sont poursuivis durant 27 jo,ars. Ils sont toujours
152 . CHASSEURS DE MATIERES PREMIERES
« Nous aÿnfis pu uoir les gens de l-zndix pour k preruiàre fois ex 1996 )), tacortte §Talter
Couttenier. « Au début, lbnterte a été borne. Ik noas ont loaé des maisors polrl toger les
agents de leur seruice de suryeillance. Ils sefaisaientpasserpour des irufrmiers, mais ils n'étaient
même pas capables de faire ane piqûre. Adolf l*ndin est aenu ici en personne. L.a prenière
fois, il est ÿenu aÿec deuxjets et toate une armada de banquiers el d'aaocats. Ça deuait être
en décernbre 1996,yste @rùs quel-,ondir aaaitobtenu fexploitatiot des cotcessions. Ils oû
essalé de nous acheter. Ils uoulaient qae rous uendions nos i.nstallations et qae nous renoncions à
tous not droilt. De cheqnous, ils y sont euuolés poar Kinsltasa où le conrcil d'administration de
TFM deuait se réunin Selon nroi, ib aoulaient aller raconter là-bas qulls aaaient d/à dépensé
des millions ici, defaçon à pouaoir ercore mettre k Gécamines nn pe* plus en minoité. Mais
nous n'aaofis pas été d'accord C'est alors que L,uxdix a sorti hs lill)efls brztatx poar nous
faire céder Un Belge qli trauaillaitpour eux a démantek ur de nos ltangars. Ils noas ont coupé
I'eau et ont démoli les antennes de nos radios. »
CHAPITRET: DESCONTRATSCORRECTS . 153
Quand on fait des affaires au Congo, il faut avoir les pieds bien sur terre. Sinon,
on risque d'être secoué. Au départ, t1,n'y avutaucun capital améicatn dans Tenke
Fungurume Mining. Mais, d'après Frans Couttenieq Lundin était un homme de
paille censé ptéparer le terrain pour les intérêts américains. Le groupe Lundin
ne pouvait ni ne voulait investir dans Tenke Fungurume. Le groupe iavittpayé
que 50 millions de dollars, un cinquième des 250 millions de dollars quï devait
apporter, selon l'acte de fondation de TFM. Mais il s'était toutefois fait engager
par TFM comme consultant et i1 palpa de la sorte plus de commissions que le pas
de porte qu'il avait déboursé au départ. Et Lundin surveilla le site jusqu'à l'arivée
des véritables entrepdses minières.
Le capital amêr:.cin fit son apparition au bout de six ans, en 2002, quand la
frrme amêitcaine Phelps Dodge prit une option sur ufle participation à TFM.
A l'époque, avec 120 filiales, Phelps Dodge était bel et bien we rn@or. Mais elle
n,était pas pressée. Il fallut encore attendre deux ans avaflt que Phelps Dodge
conf,rme son option et entre dans le capital de TFM. Ce n'est qu'en 2006, dix
bonnes années après la convention TFM, qu'on donna le ptemier coup de pioche
dans le sol de Tenke Fungurume. Les Couttenier gênent et se retrouvent empê-
ttés dans tout un embrouillamini de procès qui vont traîner des années. <r I-er
Améicains qui dingenTTTM nous évitent Ils ne ueulenTpasfaire dhfairu auec nous », üt
§ÿ'alter Couttenier, «rztême si ça doit leur cauter du frais inutiles. » Sur le chemin du
Chez Tenke Fungurume Mining, ils disent à qui veut l'entendre quïs exploitent
le plus gros gisement de cuivre et de cobalt encore ittact au monde. Ce genre de
discours impressionne les investisseurs et fait suttout gdmper le cours des actions
de Fteeport-McMoran. Mais, dans ce cas, le bluff s'appüe sur des mesures, des
études et des faits. La première estimation de la mine de Tenke Fungurume faisait
étatde réserves de 103 millions de tonnes, avec une concentration moyenne de
2,1, o/o de cüvre et de 0,3 o/o
de cobalt.3a Quand, àla frn de la révision des contrats,
154 . CHASSEURS DE MATIERES PREMIERES
Les Etats-Unis défendent leurs prétendus intérêts d'Etat bien au-delà de leurs
frontières. Mais la mine de Tenke Fungurume fait-elle bien partie des intétêts
nationaux américains ? Cela se pourrait bien. Hillary Clinton, la ministre améÀ-
caine des Affaires étrangères sous la première présidence de Barack Obama, a
fait réaliser en2009 un inventaire des points stratégiques àl'étanger Selon les
Etats-Unis, ces points sont d'une importance vitale pour « la sécuité, la sécurité
honomique xatiolale, la nnté publique raüonale ou are cornbinaison dc ce qui pÉcède », avx
Etats-Unis. S'ils se retrouvaient hors d'usage ou s'ils devaient être détruits, cela
saperait la stabilité des Etats-Unis.
C'est incroyable tout ce qüfigure dans cette liste. Depuis des canalisations
jusqu'à des câbles téIéphoniques au fond de l'océan, et même, en Belgique, des
entreprises phatmaceutiques et le port d'Anvers. Au Congo, ofl ne trouve qu'uo
seul point stratégique. Aucun nom de lieu n'est repris, mais uniquement cette
description : cobalt (mine et usine).38 Il pourrait très bien s'agir d'une grande
usine à minerai à Lubumbashi. Mais ce pouttait tout aussi bien être les instal-
lations de TFM. Car TFM est le plus gros investissement amédcain au sud du
Sahara. Ces dernières ânnées, enviton 1,9 milliard de dollars y ont été investis.3e
Du fait que le capital américain y participe, TFM bénéficie donc de liens étroits
avec le premier défenseur dês intérêts américains au Congo, l'ambassade des
Etats-Unis. Au mileu des années 2000,1a conseillère politique Melissa Sanderson
CHAPITRE 7: DES CONTMTS CORRECTS . 155
y üavaille aussi. Depüs l'ambassade, elle fait tout un tavail de lobbying pour
Phelps Dodge, le précurseur de Freeport-McMoran. Melissa Sanderson noue des
liens avec tous ceux qui pourraient être de quelque utilité à TFM et ce, jusqu'aux
niveaux les plus élevés. Après les changements de propriétaires de TFM, elle va
trouver personnellement « les senices da président » afin d'obtenir que la préséance
de Phelps Dodge soit entérinée par un décret. C'est chose faite en octobre 2005,
quand la paticipation de Phelps Dodge et de Lundin est portée à 82,5 o/o, au
Melissa Sanderson ne tarde pas à être récompensée pour son travail. En 2006,
elle quitte la rtif'lomatie améÀcitne et entfe au service de Phelps Dodge ! Phe$s
Dodge la bombarde uice-présidente charÿe des relations goauernementales en Afique.
Est-ce bien légal ? N'y a-t-il pas de confusion d'intérêts ? J'ai posé la question
à Chdstopher Corkey, le conseiller économique de l'ambassade des Etats-Unis
à Kinshasa, ainsi qu'à Mark Hardin, qü a dirige les programmes sociaux. Mais
persoffle n'y voit Ie moindre problème. D'après Mark Hardin, Melissa Sanderson
ne contrevient en rien aux prescriptions de la législation américaine contre Ia
corruption. Aux Etats-Unis, on ne voit guère d'objection à ces allées et venues
entre le secteur public et le secteur privé. Ils appellent ça les reuoluing doors, les
portes tournantes. Rien de plus normal, là-bas, que les entreprises privées aient
des représentânts au sein des instances officielles ou que des fonctionnaires
aillent travailler pour des entreprises privées. Car les intérêts privés sont en même
temps ceux de l'Etat, et inversement.
It's a deal
ssr les rentrées plas les rryalties », explique Adketson, « ils prennent plas dc la noitié des
rentnîes. »a On trouvait déjà plus tôt des chiffres comparables dans les dépliants
de Pheips Dodge. Phelps écrivait que 60 0Â de toutes les üquidités générées par le
profet minier de Tenke Fungurume allaient rester au Congo.a3
Mais il s'agit d'un attrape-nigaud. Car ces entreprises sont les seules qui Peuvent
savoir à l'avance ce qu'elles vont dépenser et gagner dans le futur et quel pour-
centage, par conséquent, elles vont céder au Congo, quand elles tripoteront leurs
chifftes. F.lles peuvent le faire en s'échangeant des factutes entte filiales, lesquelles
se facturent mutuellement des prix de transfert. En pratiquant de la sorte, on
peut surestimer les faux ftais et sous-estimer les rentées. Les entreprises transna-
tionales, qui consistent en un patchwork de filiales et de sous-traitants faisant du
cornmefce entre eux, fecoufent souvent à ce genre de techniques. C'est pourquoi
elles chargent une âliale de vendre leur production et fondent des filiales dans
des paradis fiscaux. Quant à dire que Freeport-McMoran se livre à ce ier.r, je ne
püs le prouver. Mais c'est déià fort en soi de faire ctoire au Congo qu'ils vont y
dépenser beaucoup et céder de gtosses sommes en impôts.
Par moments, porrr mettre la pression sur les négociations avec le Congo, Richard
Adkerson, de Freeport McMoran fait voir son côté tenace. En octobre 2009,1)
donne une interview awFirurcialTimes,un des journaux boursiers les plus lus au
monde. « I-t Congo denande le retour de ce qu'il a cédé au coars des négociations de 2003-
2005 », expüque le directeur gétéra7, « rnais il aeut égalament continur à peræadr les
irupôts etroyaltjes considérables dont nous aÿ0/1.î clnueflil. AdditionneTh tout: honomiqae-
ment parlant, cela ne tient absolument pas debout L.e Congo est hien trop gourruand. » Cela
ne fait pas bonne impression, d'après Adkerson. «Toute I'irdastie minière el le sectesr
finarcier international ont lesleax riués sur lafaçon dont notre contrat sera négocié », afoute-
t-il. C'est le genre de cüché que les entrepteneurs privés sortent volontiers, quand
ofl meflace de toucher à leurs intérêts.e
L'artillede lourde
Du côté de Kingamyambo Musonoi TaiÏngs, c'est encore bien plus ardu. Là,
la communauté internationale ou, du moins, une minorité de celle-ci, s'emploie
activement à soutenir le princrpal propriétaire, First Quantum.Ln 4 aoàt2009, un
jeudi, le gouverflement congolais décide d'annuler le cofltrat de KMT. Cinq jours
plus tard, le mardi 9 août, Robert Zoelhck,le président améicun de la Banque
mondiale, est à Kinshasa chez le premier ministre congolais Adolphe Muzito.
Zoel\ck veut que le gouvernement revienne sur sa décision.as Comme on l'a
déjà mentionné, la Banque mondiale a une participation de 7,5 o/o dans KMT. Le
gouverflement hésite mais, finalemeût, ne revient pas sur l'annulation du conffat
avec la KMT.
LeCanada, où First Quantum a son siège, sort alors la grosse artillerie. Il essaie
d'organiser un boycott du Congo. La dette extérieure du Congo sert de moyen de
pression. Le Canada exige des éclaircissemeflts sur ce qü va se passer avec First
Quantum, du côté de KMT. En même temps, le Canada bloque le Club de Paris,
qü regroupe les créanciers du Congo. En novembre 2009,1e Canada s'oppose à
un règlement concernaflt la dette du Congo.ae Les Etats-Unis prennent parti pour
le Canada. La société First Quantum essaie elle-même d'obtenir gain de cause
devant les tribunaux. Au tribunal de gande instance de Kinshasa, sa filiale CMD
conteste bec et ongles l'annulation du contrat KMT. Le juge prononce son juge-
ment 28 octobre, mais ne livre son verdict que quelques jours après la réunion du
Club de Paris. La CMD perd son procès.
158 . CHASSEURS DE MATIERES PREMIERES
KMT rlexiste plus et est templacée par une nouvelle société, Metalkol, officiel-
lement fondée le 30 janvier 2010. LÊ. partenaire privé de la Gécamines au sein
de Metalkol est désormais Highwind Properties. La frrme est emegistrée aux îles
Vierges, qui appartiennent à la Grande-Bretagne. La fondation de la firme est
confirmée chez un notaire le 5 février. Ce n'est que quelques mois plus tard que
la presse occidentale en feta mention.sl
Il peut que First Quantum art déjà étê aa cotrant, au début 2010, de la fonda-
se
tion de Metalkol. Serait-ce la raison pour laquelle First Quantum entame son
action süvante ? Début février 2010, au Cap, a lieu la Mining Indaba, une confé-
rence annuelle très süvie rassemblant des sociétés minières et des investisseurs.
Devant un public de quatre mille spécialistes, First Quantum fait savoir quï se
rend avec le dossier KMT à la cour d'arbtnge de la chambre internationale de
commerce, à Paris. L'IDC de l'Afrique du Sud et I'IFC de la Banque mondiale,
tous deux coactionnaLes de Kingamyambo Musonoi Tailings, soutiennent la
dématche de FQM.
minière d'Etat Sodimico. La cession s'est faite par lettre. Mais, en men2070,la
Haute cour de justice annule ce document et resitue Frontier et Lonshi à la
Sodimico.s2 Officiellemenq FQM a perdu tous ses avoirs congolais. La firme va
se plaindre auprès de son gouvernement, à Ottawa, et précisément à un moment
important...
Fin iuin, le Canada reçoit Ia visite des chefs d'Etat du groupe des pays du G20
et First Quantum veut que le Canada mette son affæe sur le tapis, en même
temps, une fois de plus, que les dettes du Congo en tânt que monnaie d'appoint.
Une fois encore, le gouvernement canadien joue son rôle dans l'affure. Pour le
Congo, la réunion du G20 tombe à un moment crucial. Âprès des années de
saine gestion, il en est presque arivé à ce qu'un énorme paquet de dettes püsse
lü être remis. Le Canaàa s'y oppose. Un membre (anonyme) du gouvernement
canadien estime qu'il est scandaleux d'annuler pour des milliards de dettes <r alors
que Le Congo fie re§?ecte pas ses contrats t>.s3 I-n Canaàa trouve un allié dans la Banque
mondiale. Le G20 adopte une déclaratiorl sur la situation au Congo, mais ne
s'exprime pas sur la question de Ffust Quantum. Peu après le sommet du G20, le
Fonds monétaire international donne le signal qu'on peut annuler quelque douze
milliards de dollars de la dette du Congo.
La société Metalkol ne reste pas longtemps comme elle était quand on l'a ctéée.
En aotrt, Eurasian Natural Resources Coqporation (ENRC) s'assure pout 175
millions de dollars le contrôle de Highwind Properties et devient actionnaire
maioritaire de Metalkol. ENRC est une entreprise miniète du Kazakhstan, cotée
en Bourse au Stock Excbange de Londres.5a First Quantum avait prévu une opéra-
tion de transfert et la venue d'ENRC apporte de l'eau au moulin des critiques.
Dans un article du Financial Post qü porte clairement le sceau de Fitst Quantum,
on peut lire ce qui s,;.it « Des soarces (?) disent que la transruission des droits à Highwind
nnstitue axe partie de la stratégie de gab and flip (prendre ü reilre) ina§née par le
goauernemenl et dans kquelle les droits sont uendas à an tiers, de sorte qae les insiders?eiluefit
Cette version des faits est très parüùe et s'appuie sur des suppositions. C'est pour-
tantla version qü domine dans les milieux occidentaux. Cela ne s'améliore pas
quand, pour Frontier aussi, on fonde une nouvelle société mixte. Elle s'appelle
la Sodifor. Le propriétaire original, la Sodimico, y prend une participation de 30
oÂ,alors que le pârtenaire privé, la firme Fotune Ahead Limited, de Hong Kong,
0/0.56
s'octroie 70 La Sodifor est fondée en iuin 2010.
congolais et chez les banqüers comme ceux de Barclays. Au cours d'un voyage
aux Etats-Unis et au Canada, Tshisekedi fraternise avec les gens de Firct Quantum.
Ensuite, il promet de faire du Congo un Etat de droit et que, une fois en place
en tant que nouveau président du Congo, il fera revenir les investisseurs en foule
au Congo.se
Joyce, le Congo a vendu les tailings de Kolwezi et Frontier à un prix bien trop bas,
bien inférieur à la valeur marchande de 5,5 milliards de dollars, alors quï a pour-
tant bien besoin de chaque dollar. 5,5 milliards, c'est beaucoup d'argent et c'est en
outre un chiffre qu'on n'oublie pas de sitôt. Joyce vise à la tête. On lui a transmis
des documents « qui, pour la premièrefois, confrment que des retponsables du gouuerneruent
corgolais et, en particulier, I'actuel priidett Josepb Kabila, ont yendu d'iruportants intérêrs
miniers, à des prix bradés ».
Le raisonnement deJoyce tourne autour de quatre projets miniers, dont les tailings
de Kolwezi et Frontier-Lonshi. Joyce cite leur valeur marchande (5,7 milliards de
dollars) et le prix que le Congo en a reç:u (272 millions). La conclusion de Joyce
est que le Congo a perdu 5,5 milliards de dollats. Mais son raisonnement ne tient
pas la route. Quelle mine a-t-on jamais vendu pour la valeur intrinsèque qu'elle
peut rapporter durant toute la durée de son exploitation ? Aucune. Ce serait hors
de prix.60 Tous les acheteurs, ajoute Joyce, sont des firmes fictives installées aux
îles Vierges, un paradis fiscal. Comme si cela suffisait pour ête suspect. Dans
ce cas, Joyce devrait également s'en ptendre à First Quantum, qü a également
enregistré sa âliale, Congo Minerals Developmeng aux îles Vierges. Toutefois,
Joyce ne frappe que sur un seul clou : contre les hautes instances congolaises
autour du président Kabila.
Quand la Gécamines est mise sur la sellette par le Fonds monétaire interna-
tional à propos de la vente des propdétés, cette entreprise fait elle aussi remar-
quer que le raisonnement de Joyce ne tient pas la route. Le FMI demande entre
autres comment a été déterminée la yale:ut des possessions des Mutanda and
,162 . CHASSEURS DE MATIERES PREMIERES
Je n'exclus pâs cette possibilité. Joyce aurait également pu obtenir ses informa-
tions d'une organisation privée congolaise. En tout cas, quelqu'un a déniché pour
lui toute une série de documents, notaclment auprès du tribunal de commerce
de Lubumbashi.
Notes
1 Sergeang 8., « D-Day in the Congo », dans Minen eb, 2 avnl 2007 .
2 Le passage qui süt est extait du rapport d'évaluation des consultants de Duncan & Âllen : « 1 .1.3.
Il wble qile h Gcarîines ait alàônî lzphtpart ù
set dmits mfuim tats s'arstrer dhnejuic a@mution
ett reto,lr. Il nj a pas c* d'éualuation objcaiue (ni par m expert ind@endanî ni par k GCM) des @potts de
la CCM a*x pafteaariatt Par anseqrcxt, on ignon la jun »afur fu æs @ports- Daar to* let partmariats,
la CCM ut actioxnaire mhoritaire et n'exerce pas lt con*ôlt tur les diciioxs de la soeiété eommtxe. Dans
presq* tots les pamuiats, la G@I n'a pas un rôle in@nafi daur lbrgarc ù geûion et darc b nnnôb
tubni4ue et, donc, elb ne peut pat ittftienm h gesîion des patlenariats or exmer les prctsions nêeessoins potr
qrc set partenaires réalinnt ltrrs obligations nnlractuelles. De phs, bin qte h Gécamines soit actionrairy
sapercEtitnde diaideùarettuquri illxsoin,panequel$projetsrrrirriersmeltnt*tærtain*nptàêtru
proftablet et ht béwfæs tmtettt d'abord à rembourser les dettet prioitairæ ou sonr rûnjeetés dans lz projet »
PrSet d'éwbatioz jaidiqre det dccords
dc Pdrtararidt ù h Gécatiacs. » (CONTRAT Ni î / COPIKEP /
SE/02/ 2005), Rapport final, Duncan&Allen pour Copitep, 6 arn12006.
3 Contracts betuen Gécamiæs andpiute compaties. Of6ce memorandum, Banque mondiale, 8
septembre 2005.
4 « Mines : mise en place de la Commission portant révisitation des contrats miniers », dans Iz
Potenîie l, 21 avnl 2007 .
5 En fait, 39 contrats, parce que plusieus coûtrats de la 6rme aurifère Okimo sont repris dans ce
Groupe B.
CHAPITRET: DESCONTRATSCORRECTS . 163
6« Toute la vértté sur les contrats miniers >>, dans Lt Phare,2 novembre 2007.
7« Revisiation des contrats miniers : enfin, voici les résqlats »>, darls Fontm des As,16
novembre 2009.
8 Reviep of MiningAgreenents in the DRC. Memorard.um to minister Kabuelulu,Ropes and Gray LLI
New Yotk, 31 décembre 2007.
9 Notifcation Conchtions reùsitation contrat minien L.cttre de Martin Kabuelila, ministre des Minu, à la
tociété KMT sarl, Kinshasa, 11 féwier 2008, 3 p.
10 Kennes, E., « Le secteur minier au Congo : 'Déconnexion' et descente aux enfets », dans
LAfique des Grands L.acs, Annaaire 1 999-2000, p. 344.
11 Voit: De Villers, G. e.a., « Chronique politique d'un entre-deux-guerres. Octobre 1996
-Juillet 1998 », dans Cahiersaficains; Kennes, 8., o.c. ;Maters,L., Kabila et la nÿohation
eongolaise, Anvers,2002, p. 246.
72 Tableau d'éualÿation et de classifcation des conTrafi (Source : iournal Le Phare du 2 novembre
2007).
.V/.,
13 Deneault, À., Abadie, D., Sacher, Noir Canada. Pillage, clrruptilrl et crininalitâ en Afiqæ,
Montréal,2008, p. 109.
14 « Considérart l'ayènement ds noweaa partettaire First Qraatun l-td, ce ÿarTenaiat peort toutqfois être
naintenu, aux conditions suiaanter. ,. », dars Notifcation, o.c., p. 3,
75 PrEositions des Organirations de la Société Ciuile Congolaise Oesurant dans h Secte*deskessosres
Naturelht poar la Finalisation des Rtnégociations det Contats Miniers TFM Et KMT, Kinshasa, 14
juillet 2009, p. 31.
KÿIT Sarl, Letue du Ptemier ministe Âdolphe Muzito à
76 Notif.cation conehtsiou renégociation
l'administrateur gén.éral de la Gécamines et au directeur général de CMD, Kinshasa, 21
aottt 2009,2 p.
17 DeliwringTrue Valæ, Presentation to CANACCORD I Adan5 Adastra Mineralt,30 mars 2006.
18 « L,a prâsence dt First plaxtum Minerab, lne frme caradienne est k preuae qle le Canada @paie let
ffirts de dffirenfi inautisseurs potr le déaekppenent de k RDC.(...) », Kuediasala, F., « KMT et
Frontier, nouvelle façon de faire les mines », dans Le Potentiel, 28 iuillet 2009.
19 Réponse à mon courriel de l'ambassade du Canada à Kinshasa, le 28 août 2009.
20 Selon un rapport de 2OO2 du groupe d'experts des Nations unies, FQM a rétribué de
hauts fonctionnaires en argent üquide et en parts. Il s'agissait entre autres du rninistre de
l'époque, Mwenze Kongolo, et du directeur du service de renseignement ANR, Didier
Kazadt. Yott : Bapport fnal du Groupe dbxperts s* lbxploitation ilkgale du ressonæt nahcelhs et
aüres formes de icbetses de la Republiqre démoeratiqm dt Cotgo - S / 2OO2/ 1146 §33, p. 10.
33 Memorandln oJ coruersaîion. Foreign Relations of the United States, 1969-1976. Volume E-6,
Documents on Àfric4 1973-1976, Document 258.
34 TFM Fear;bil;A Sad1. Tecbnical Report, GRDMinprog fffier 2007.
35 Forn / 0-IÇ Anrual Rcpard Phelps Dodge Corp. Ftled,:27 fffiet 2007 (période : 31 décembre
2006).
36 Congo: Consolidating tbe peace, Afica Report N"128, International Crisis Group, 5 juillet 2007.
37 Ciation reprise dans le magazine en ligne destiné au « responsible business » Corporate lhigltt.
http: /,/www.corporateknights. ca / cotæntf page.asp?nâme=OECDmatrix.
38 USCable 09STATE151 1 3, fuque$for irformation: criticalforeign dependencies (eritical irÿastrucUre and
kg resonces hcated abmad), crêé le 18 février 2009, publié le 5 décembre 2010, §[ikileaks.
39 « The largest U.S. investrnent underway in southern Africa »>, dans USCable 08KINSI1ASA646,
40 « Freepott McMoRan wotking with DRC govt to ensure mine povrer supply », dans
42 « Freeport offering Congo fair contract for big mine >>, dans Bruters,l0 awil 2008.
44 « Tbe eûire mining indtsTry and intemational fnancial eonnunifl it watcbing inteù|1 to see how orr
contract is hailled', aæording to Ncbard Adkeron, cltief exuûiae of Fre@ort, Freeport in $andof ouer
45 Tous les amendements sont tepris dans Auaant Nol à k Conaention Minière Anendde et
46 Sergeang 8., « Copper capitulation by the DRC »>, dats Miæweb,22 octobre 2010.
CHAPITRE 7: DES CONTMTS CORRECTS .
47 McNamara, W, « Congo resolves dispute over copper mine », dans The FfuancialTines,26
octobte 2070.
48 « Résüation du partenariat KMT, la Banque mondiale fait pression sur Kinshasa », dans I-e
Pxentiel,12 rcût2009.
49 « Paris Club Close to Reaching Accord on Congo's Debt - Updatel », dans Bbonberg 79
novembre 2009.
51 Voir, par exemple : « Who's behind Highwind Properties? », dans Afica Mininglntelligeree, no
230,7 iailet2010.
52 « More setbacks for First Quantum in DRC », dans Noftbem Miner, 1.4 iuln 2010.
53 << I-r. Calnz;de saisit le G20 »>, dans l-c Potentiel, 25 ÿtî 2010 .
54 « ENRC buys majority of Kolwezi, Congo assets », dans RtuTers, 27 aoit 2070.
55 « Sotrces said tbat passing tbe igbts to Higlaind it pa* of a 'grab-and-fip' stratqy ileuiæd b1 tlte
glÿan fient, in atbicb tbe rigbts are lanr sold to a tbird part1, albwing insid.ers to prlft ». Dans: « British
Columbia mining firm shafted in the Congo? », daas FinancialPost, 17 jün2010.
56 Conaention dz loint-Vent*re entre k Société dr Déueloppement Indusîriel et Minier du Congo et Forture
Altead Li*ited relatiae à lbxpkitation dts §semettTs de aitre et de cobalt dan la prouinæ dr Katanga,
Tefitoire de Sakania, 14 iwn 2010, 44 p.
57 « FACTBOX-Key political risks to watch in DR Congo »>, dans Btüers,2 ao:ût 201.0.
58 Daiÿ Focttt. Connodiy daiÿ briefngBatclay Capitat 14 octobre 2010.
59 Braeckman, C., « Etienne Tshisekedi, I'étetnel opposant qü croit son heure venue >», dars blog.
hsoir.be, 30 septembre 201 1.
60 La discussion figure entre autre sur le blog CongoSiasa de Jason Stearns. Voir : « Selling the
state Kinshasa loses up to $5.5 billion in assets », dxrs Coxgo-Siasa,18 novembre 2011 et ss.
67 Btponsa de Gécamiæs Sarl at qtestionnaire dt FMI str la Cesion des Pafts Sociales dans MUMI Sprl,
Gécamines SARL, 16 septembre 2011.
62 Les enreprises concernées par I'arrangement sont : « (l) PARIIES - (2) FIRSI QUANTUM
MINERAIS LTD., a companl fucorporated ÿrrder the la»s of Bitislt Cohtnbia (FPM) - (3)
INTEBNATIONALPUANTUM RESOURCES If,MITED a n@arry incorporated mder
the laas of the Bititb Viryb hhndr (fPR') - (4) KOIIY/EZI HOLDINGS LTD., a con?anJ
ineorporated urder tbe h»s of rbe Brititb Virgtu Islandt (KII) - (5) ÀDASTBA OFFSHOKE
l-lID., a companl incorporated unfur the la»s of rhc Bilisb Virgin kk tds (AO') - (6) ENRC
CONCO 8.V., a clrTtpat!! iltclrporated rnder tbe lzws of tbe Netlterlaxdr Ql:e 'tsryer') - @
EUBÿ45L4]{ I\L TIIRALRESOURCES COkPORATION Pll, a companl incorporated *nder
tbe kw of Enghnd and Vales (the 'Original Brler't Gurantor")'. Dans : Agreement i.n rehtion to
thares in tbe c@ital of Frontier SPPJ- Conpagnie Miùàre De Sakania SPKI- Kolweqi Inaestnent Ltd.
and Roan'Pmpectixg dt Mining SPKL and arset azd claims relating to operaîions at ilte l-.onslti and
Fmntier Mines and tbe Kohteqi Tailirgt Prÿeû, 5 ianier 2072, par Ffust Quântum, déposé chez
SEDÂ& l'autorité canadienne en matière boursière.