Sie sind auf Seite 1von 8

18/03/2017 « Phaleg » | Le Régime Ecossais Rectifié

Le Régime Ecossais Rectifié Du rite au Régime. Est il encore possible de pratiquer un Rite Ecossais Rectifié
Willermozien à notre époque?
08/11/2013  
dans Forum du Régime Ecossais Rectifié
Laisser un commentaire

« Phaleg »

 
 
 
 
 
 
i
5 Votes

« Phaleg » :

place, sens et fonction de ce nom au sein

du

Régime Ecossais Rectifié

« … Il serait imprudent de « ‘s’a��aquer » à Phaleg, 
soit en méconnaissant le type de séparation qu’il symbolise, 
soit en le considérant comme disqualifié pour l’Ordre maçonnique, 
par suite de sa présence dans les grades bleus du Rite Rectifié. »  (Jean Tourniac)

                                                     
Une farouche hostilité à l’égard du Régime Ecossais Rectifié avait déjà conduit René Guénon (1886‑1951),
en divers textes, à des jugements excessifs d’une rare inexactitude à l’égard des spécificités rituelles que
l’on rencontre au sein de nos Loges, se lançant d’ailleurs dans des a��aques irraisonnées qui n’ont
cessées, depuis, d’être reprises et réitérées par les modernes et mimétiques disciples de l’auteur de la
Crise du monde moderne. Rien ne semblerait, en apparence, justifier ce��e opposition violente et agressive
que nous observons à notre encontre, si ce n’est une volonté d’imposer, par tous les moyens, les vues
faussées d’une théorie erronée qui n’accepte pas de voir ses principaux arguments réduits à néant dés
lors qu’elle est confrontée aux vérités de la Révélation.

On  nous  affirme  ainsi  dernièrement,  reprenant  une  antienne  bien  connue  conjuguée  à  d’autres
compliments plus ou moins aimables, que la place de Phaleg, nom reçu par les Apprentis lors de leur
introduction  dans  l’Ordre,  serait  le  signe  que  le  Régime  place,  dès  les  premiers  instants  de  leur
réception,  sous  les  auspices  de  la  «  division  »  les  nouvelles  pierres  qui  nous  rejoignent.  Jugement
inquiétant il est vrai, et qui ne manquerait pas de jeter un certain trouble s’il était fondé. Mais quel crédit
devons‑nous  accorder  à  pareille  so��ise  et  non  moins  brutale  affirmation  ?  Il  nous  fut  donné  de  nous
1,  mais nous ne voudrions  pas
exprimer sur ce point extrêmement significatif dans un texte à paraître 
https://willermoz.com/2013/11/08/phaleg/ 1/8
18/03/2017 « Phaleg » | Le Régime Ecossais Rectifié
1
exprimer sur ce point extrêmement significatif dans un texte à paraître  ,  mais nous ne voudrions  pas
laisser  croire,  en  ne  répondant  pas  aux  arguments  qu’on  nous  oppose,  qu’il  s’agisse  d’une  question
auxiliaire,  alors  même  que  ce��e  emblématique  présence  de  Phaleg,  est  à  la  source  du  puissant
mouvement  de  rejet  du  Rectifié  vis‑à‑  vis  de  la  tradition  «  caïniste  »,  tradition  déviée  et  souillée
productrice de crimes et d’une orientation opposée aux lois divines.

1 René Guénon et le Régime E cossais Rectifié, Editions du Symorgh

I. Qui est Phaleg ?

Le livre de la Genèse, en ces chapitre X et XI, nous apprend que Phaleg était un descendant de Sem, l’un
des trois fils de Noé qui sut se préserver de l’influence perverse de Cham  2. Ce��e « préservation », cet
éloignement volontaire, sa mise à distance de la perversion et du mal, en font un emblème significatif de
la  pureté,  de  la  fermeté  dans  le  souci  du  service  de  Dieu,  de  la  rigueur  et  fidélité  envers  les
commandements saints et sacrés du Ciel.

2 Voici ce que nous dit l’Ecriture Sainte dans le Chapitre onzième du livre de la Genèse :

« 1 Et toute la terre avait une seule langue et les mêmes paroles. 2 Et il arriva que lorsqu’ils partirent de l’Orient,
ils  trouvèrent  une  plaine  dans  le  pays  de  Shinhar  ;  et  ils  y  habitèrent.  3  Et  ils  se  dirent  l’un  à  l’autre  :  Allons,
faisons des briques, et cuisons‑les au feu. Et ils avaient la brique pour pierre, et ils avaient le bitume pour mortier.
4 Et ils dirent : Allons, bâtissons‑nous une ville, et une tour dont le sommet [a��eigne] jusqu’aux cieux ; et faisons‑
nous un nom, de peur que nous ne soyons dispersés sur la face de toute la terre. 5 Et l’Éternel descendit pour voir
la ville et la tour que bâtissaient les fils des hommes.6 Et l’Éternel dit : Voici, c’est un seul peuple, et ils n’ont, eux
tous,  qu’un  seul  langage*,  et  ils  ont  commencé  à  faire  ceci  ;  et  maintenant  ils  ne  seront  empêchés  en  rien  de  ce
qu’ils pensent faire. 7 Allons, descendons, et confondons là leur langage, afin qu’ils n’entendent pas le langage l’un
de  l’autre.8  Et  l’Éternel  les  dispersa  de  là  sur  la  face  de  toute  la  terre  ;  et  ils  cessèrent  de  bâtir  la  ville.  9  C’est
pourquoi on appela son nom Babel*, car là l’Éternel confondit le langage** de toute la terre ; et de là l’Éternel les
dispersa sur la face de toute la terre.

10 Ce sont ici les générations de Sem : Sem était âgé de cent ans, et il engendra Arpacshad, deux ans après le
déluge.

11 Et Sem, après qu’il eut engendré Arpacshad, vécut cinq cents ans ; et il engendra des fils et des filles.

12 Et Arpacshad vécut trente‑cinq ans, et engendra Shélakh.

13 Et Arpacshad, après qu’il eut engendré Shélakh, vécut quatre cent trois ans ; et il engendra des fils et des filles.

14 Et Shélakh vécut trente ans, et engendra Héber.

15 Et Shélakh, après qu’il eut engendré Héber, vécut quatre cent trois ans ; et il engendra des fils et des filles.

16 Et Héber vécut trente‑quatre ans, et engendra Péleg.

17 Et Héber, après qu’il eut engendré Péleg, vécut quatre cent trente ans ; et il engendra des fils et des filles.

18 Et Péleg vécut trente ans, et engendra Rehu.

19 Et Péleg, après qu’il eut engendré Rehu, vécut deux cent neuf ans ; et il engendra des fils et des filles.

20 Et Rehu vécut trente‑deux ans, et engendra Serug.

21 Et Rehu, après qu’il eut engendré Serug, vécut deux cent sept ans ; et il engendra des fils et des filles.

22 Et Serug vécut trente ans, et engendra Nakhor.
https://willermoz.com/2013/11/08/phaleg/ 2/8
18/03/2017 « Phaleg » | Le Régime Ecossais Rectifié

22 Et Serug vécut trente ans, et engendra Nakhor.

23 Et Serug, après qu’il eut engendré Nakhor, vécut deux cents ans ; et il engendra des fils et des filles.

24 Et Nakhor vécut vingt‑neuf ans, et engendra Térakh.

25 Et Nakhor, après qu’il eut engendré Térakh, vécut cent dix‑neuf ans ; et il engendra des fils et des filles.

26 Et Térakh vécut soixante‑dix ans, et engendra Abram, Nakhor, et Haran.

27 Et ce sont ici les générations de Térakh : Térakh engendra Abram, Nakhor, et Haran.

28 Et Haran engendra Lot. Et Haran mourut en la présence de Térakh, son père au pays de sa naissance, à Ur des
Chaldéens.

29 — Et Abram et Nakhor prirent des femmes : le nom de la femme d’Abram était Saraï et le nom de la femme de
Nakhor, Milca, fille de Haran, père de Milca et père de Jisca.

30 Et Saraï était stérile, elle n’avait pas d’enfants.

31 Et Térakh prit Abram son fils, et Lot, fils de Haran, fils de son fils, et Saraï, sa belle‑fille, femme d’Abram, son
fils ; et ils sortirent ensemble d’Ur des Chaldéens pour aller au pays de Canaan ; et ils vinrent jusqu’à Charan, et
habitèrent là.

32 Et les jours de Térakh furent deux cent cinq ans ; et Térakh mourut à Charan . » (Genèse XI ).

Certains exégètes hébreux vont même jusqu’à considérer que Phaleg fut une forme de manifestation du 
Verbe qui, dans une préfiguration de ce que sera son rôle, sépara la terre entre les élus et les ennemis de

Dieu : « Héber ‫רבֵ ע‬, génère deux principes distincts dont le premier a nom Phaleg ‫ֶפּ‬
ֶ ‫ ֶגל‬, l’expansion génératrice du
Verbe vivant, principe; or, du fait même de sa manifestation, se produit la division sur la terre.

Le nom du second principe est Yaqtan ‫ן ְָטקָ י‬, la fermeture volontaire de l’esprit humain â l’action de l’Esprit divin et


l’obscurcissement qui en résulte . » ( Dr. E.A. Chauvet, Esotérisme de la Genèse).

II. Raison de la présence de Phaleg eu sein du Régime Ecossais Recitifié.

Le  nom  de  Phaleg,  de  par  ce��e  image  de  retranchement  du  vice  que  lui  confère  l’Ecriture,  fut
heureusement « substitué » à celui de Tubalcaïn dans les rituels rectifiés, nous indiquant clairement, et
non uniquement à cause d’une « pieuse folie » provenant de l’esprit dérangé d’une « crisiaque » selon «
l’aimable  »  et  charitable  jugement  de  quelques  auteurs  parfois  eux‑mêmes  membres  du  R.E.R.,  que  la
Réforme lyonnaise voulut se placer dans la descendance de Sem 3.

Lisons,  à  ce  titre,  ce  que  Jean‑Baptiste  Willermoz  exposa,  dans  un  argumentaire  circonstancié  et  étayé
dont on ne peut soutenir qu’il donne des signes particuliers de dérangement intellectuel produit par les
visions de Mademoiselle Marie‑Louise de Vallière (1731‑1814), chanoinesse de Remiremont, par ailleurs
sœur du chevalier Alexandre de Monspey (1739‑1807), i.o. Eques Paulus a Monte Alto, pour justifier ce��e
éradication  de  Tubalcaïn  devenue  nécessaire,  lors  de  la  tenue  du  Directoire  Provincial  d’Auvergne,  à
Lyon , le 5 mars 1785 :

« …On n’a pas remarqué que c’est une contradiction de donner à l’Apprenti ce mot de ralliement [Tubalcaïn]après
lui avoir fait qui��er tous les métaux qui sont l’emblème des vices. En effet, d’un côté, on lui apprend que ce n’est
point sur les métaux que le vrai Maçon doit travailler ; et de l’autre, on le met dans le cas de croire que Tubalcaïn,
le Père et l’inventeur du travail sur les métaux, serait le premier instituteur de la Maçonnerie élevée.

Si Tubalcaïn fut le fondateur d’une initiation quelconque, on voit quel devait en être l’objet et le but par ce qu’en3/8
https://willermoz.com/2013/11/08/phaleg/
18/03/2017 « Phaleg » | Le Régime Ecossais Rectifié

Si Tubalcaïn fut le fondateur d’une initiation quelconque, on voit quel devait en être l’objet et le but par ce qu’en
dit 
l’Écriture, et dans ce siècle où tant de Maçons s’occupent de l’alchimie, un Régime qui en connaît les dangers ne
doit pas 
conserver un nom qui ne s’est perpétué que par l’ignorance ou le défaut d’a��ention de plusieurs qui n’ont pas
aperçu ce

3 Voici le Commentaire intéressant de Dom Ceillier, concernant le rôle que joua Héber, le père de
Phaleg  lors  de  la  construction  de  la  Tour  de  Babel,  se  tenant  éloigné  de  ce��e  folle  entreprise,
correspondant bien au sens que lui reconnaît Jean‑Baptiste Willermoz et le Rectifié : « Dieu ordonne à Noé
de qui��er l’arche; lorsqu’il est sorti, il offre à Dieu un sacrifice et il est béni avec ses enfants. Il reçoit de Dieu la
promesse que les hommes ne périront plus par un déluge. Ensuite, il bénit Seni et Japhet; mais il maudit Chanaan,
parce  que  Chain,  dont  il  était  le  fils,,  avait  révélé  la  nudité  de  son  père.  Ce��e  malédiction  fut  accomplie  sur  les
Gabaonites, et, à vrai dire, elle eut l’apparence d’une (525) malédiction, mais en réalité ce fut une prophétie. Liste
des descendants de Noé jusqu’à Phaleg, à qui ce nom fut donné parce que la terre fut divisée air temps où il vécut.
Alors fut construite la tour dans le lieu qui fut appelé Babylone, c’est‑à‑dire confusion, parce que dans cet endroit
eut lieu la confusion, des langues. Héber, père de Phaleg, ne consentit point, dit‑on, à construire la tour avec les
autres et pour cela, sa langue ne fut point changée; mais il garda son idiome intact, et lui imposa même son nom.
On l’appelait Héber, sa langue fut l’hébraïque, et ainsi est‑il prouvé que l’idiome hébreu est la plus ancienne des
langues. Ce��e langue était celle dont tous se servaient avant la confusion.

Héber  fut  l’ancêtre  d’Abraham.  Généalogie  des  descendants  de  Seth  jusqu’à  Abraham.  Tharé,  père
d’Abraham, prend avec lui ses fils Abraham et Nachor et Loth, son petit‑fils, et vient au pays de Charran, ayant
résolu d’habiter la terre de Chanaan. Tharé mort, Abraham reçoit de Dieu l’ordre de qui��er le pays de Charran et il
s’en va à Sichem, dans le pays de Chanaan. Dieu lui promet de donner ce��e terre à sa race. Abraham élève à Dieu
un autel et fixe sa tente vers la mer. » (Dom Rémy Ceillier, Commentaire de la Genèse, Abbaye Saint‑Benoît de
Port‑Valais).

rapport et ce��e inconséquence, et sont encore par là liés à ceux qui s’occuperaient à imiter Tubalcaïn qui, le premier
a touché les métaux.

Si de ce��e observation on passe à l’examen du temps auquel vécut Tubalcaïn, on voit que c’est avant le déluge, fléau
par  lequel  Dieu  voulut  effacer  de  dessus  la  terre  les  ouvrages  des  hommes.  Si  l’initiation  de  Tubalcaïn  s’est
propagée, elle est impure, et il paraîtra important de rompre tous les rapports avec lui, puisqu’on fait qui��er aux
Maçons tous les métaux, emblème vrai et retenu dans tous les Régimes, comme pour les séparer de celui qui les a
travaillés le premier. C’est donc après le déluge, au temps de la confusion des langues, qu’on trouve la raison de la
fondation d’une initiation secrète qui a dû se perpétuer et qui est l’objet de la recherche des Maçons.

Une étude de la vérité faite dans les intentions pures a conduit à apprendre que c’est dans les descendants de Sem
qu’il faut chercher la fondation de la vraie initiation. Sem fut béni par Noé, et l’on est fondé de croire que Phaleg,
fils  d’Héber  et  descendant  de  Sem  qui  fut  père  de  tous  les  enfants  d’Héber,  est  le  fondateur  de  la  seule  vraie
initiation, et ce motif paraît déterminant pour substituer au nom de Tubalcaïn celui de Phaleg. Cham maudit par
Noé aura eu son initiation : tout l’a��este, et que son mot de ralliement ait été Tubalcaïn ; il est emblème des vices,
et il convient aux enfants de Chanaam qui l’auront transmis ; mais on doit se rappeler qu’il est dit : que Chanaam
soit maudit, qu’il soit à l’égard de leurs frères les esclaves des esclaves. »

Phaleg incarne donc, comme il nous est largement démontré ici par Jean‑Baptiste Willermoz, en tant que
fondateur  des  «  Justes  et  parfaites  Loges  »  4,  la  véritable  «  Tradition  »,  l’initiation  sainte  et  pure  des  «
enfants  de  Dieu  »  qui  se  sont  maintenus  dans  la  grâce  de  l’Eternel  ;  Daniel  Fontaine,  dans  un  article
portant  sur  ce��e  question,  soulignera  d’ailleurs  justement  ce��e  élection  promesse  de  fécondes
bénédictions, par une judicieuse remarque sémantique : « … la racine du nom de Phaleg est PHAL et veut
dire une élection, une mise à part, en même temps qu’une germination[…] » 5.

III. Une étrange hostilité vis‑à‑vis d’un « nom très juif dans un rituel très chrétien »
https://willermoz.com/2013/11/08/phaleg/ 4/8
18/03/2017 « Phaleg » | Le Régime Ecossais Rectifié

III. Une étrange hostilité vis‑à‑vis d’un « nom très juif dans un rituel très chrétien »

Toutefois,  certains  esprits  chagrins,  pas  toujours  bienveillants,  n’acceptent  pas  ce��e  interprétation  et,
refusant les évidences, aveuglés par une étrange hostilité, ne souhaitent voir dans Phaleg qu’un germe
de division et de disqualification, ce qui est bien plutôt sans doute, si l’on y prend garde a��entivement et
en éclairant objectivement leurs motivations, que la projection de leurs propres contradictions irrésolues.

C’est pourquoi il nous semble judicieux de rappeler les analyses de Jean Tourniac en la matière, qu’on
ne  pourra  soupçonner  d’une  quelconque  prévention  anti‑guénonienne,  analyses  que  nous  partageons
entièrement  et  qui  rejoignent  parfaitement  celles  que  nous  soutenons,  à  savoir  que  Phaleg  représente
certes une séparation mais une « séparation » ayant le sens d’une « mise à part pour Dieu » :

4  Rituel  du  Grade  d’Apprenti  du  Rite  Ecossais  Rectifié,  rédigé  en  Convent  Général  de  l’Ordre  l’an  1782,
version complétée par Jean‑Baptiste Willermoz et communiquée par lui en 1802 à la Respectable Loge de
la Triple Union à l’Orient de Marseille.
5
 D. Fontaine, À propos de Phaleg, Les Cahiers Verts n° 10‑12, Grand Prieuré des Gaules, 1992.

«  La  «  séparation  »  qui  relève  de  l’élection  ou  de  la  sortie  du  monde,  ne  contredit  en  rien,  affirme  ainsi  Jean
Tourniac en introduction à son propos, l’état requis par l’élévation à la maîtrise maçonnique. » Fort justement
il rajoute que l’on ne voit d’ailleurs pas en quoi Tubalcaïn, si chargé d’une suspecte réputation malgré
son image de « constructeur » mis à l’honneur dans divers Rites maçonniques, « qui comporte des « côtés
maléfiques  et  «  ensorcelants  »,  sous  jacents  au  gauchissement  des  applications  de  l’Art  Royal  et  aboutissant  à
l’inversion  du  but  recherché  dans  l’initiation  »,  soit  mieux  adapté  à  l’état  de  franc‑maçon  ayant  vocation  à  «
rassembler ce qui est épars ».

Ainsi, poursuit Tourniac : « si nous adme��ons une dualité de significations, opposées ou complémentaires, pour
Tublacaïn, il ne nous est pas interdit de reconnaître une dualité de sens identique pour Phaleg. Ce dernier signifie
« séparé et distingué ». Quelques commentateurs traditionnels du Judaïsme ont vu dans ce mot le symbole de la
séparation  entre  le  temps  et  l’espace,  à  quoi  se  réfère  justement  la  division  des  arts  traditionnels  entre  peuples
sédentaires et peuples nomades. A ce��e conception se ra��achent les idées de bouleversement, scission, séparation et
guerre ou lu��e.

Mais le même mot qui, remarquons‑le dans la mesure où il établit la « distinction » ou la « séparation » est à
l’opposé de la « confusion », se trouve à l’origine de dérivés très intéressantes dans les langues sémitiques. Nous
citerons, entre autres :

– fellouque : la barque qui fend les eaux et sépare ;

– fellah : le paysan qui ouvre le sol pour l’ensemencer.

Dans ce��e acception la racine du mot contient l’idée d’une pénétration mâle – phallique – d’un réceptacle féminin
de potentialités.

On  peut  découvrir  la  même  racine  dans  la  mot  fellagah,  celui  qui  coupe  la  route  et  la  fend,  et  qui,  dans  une
perspective évidemment sans rapport avec l’histoire contemporaine, peut qualifier l’action des « gardiens du seuil »
et du garde extérieur de la Maçonnerie. Le mot possède donc un certain rapport avec la démarche et les péripéties
de l’Apprenti ou du candidat à l’initiation.

La même racine engendre les mots hébraïques suivants :

– Phaleg : noble, distingué du reste, élu (on retrouve ici l’idée d’élection « du mileu du monde », Jean XVII, 6).

–                        Peleg : fleuve, torrent.

–                            Pelougah : cohorte, « phalange ».
https://willermoz.com/2013/11/08/phaleg/ 5/8
18/03/2017 « Phaleg » | Le Régime Ecossais Rectifié

–                            Pelougah : cohorte, « phalange ».

– Pelageh : famille, clan.

– Ha‑phelah : discerner, préférer, élever, donner la grâce.

Pelah : tracer la voie, silloner, fendre la terre. (A la racine Phé‑Lamed sont associés les mots suivants : fléau de la
balance

–                                                                      Pélès : prier, s’incliner, supplier (hith phelel), circonscription, district,
division territoriale, et aussi discussion

d’exégèse doctrinale (Pilpoul), parvis du Temple.

Dans ce « sillon » d’idées on remarquera que la racine a pu distinguer le partage des terres, déterminant le lieu
géométrique d’édification d’une synagogue dans les temps anciens.)

Mais déjà Fabre d’Olivet, étudiant selon sa méthode la racine bilitère double des trois consonnes de Phaleg, en
donnait les 
sens suivants [ce qui, soit dit en passant, justifie totalement l’interprétation effectuée par Daniel Fontaine
sur
6
la base bilitère du radical PHAL   ‫]אלפ‬ : symbole de toute élévation, idée de distinction et de privilège, chose

admirable et dont on fait mystère, noblesse, germe, chose liée, fève, mesure de l’étendue.

On  voit  donc  qu’il  y  a  des  séparations  qui,  si  elles  sont  déjà  logiques  au  grade  d’Apprenti,  auquel  se  réfère  le
nom…, ne seraient pas tellement contradictoires avec le but poursuivi par les maîtres. Et je serais presque tenté de
penser que ce nom n’est finalement pas si mal choisi que cela au Rite Rectifié, ne croyez‑vous pas ? 7»

La  démonstration  de  Jean  Tourniac  nous  semble  sans  appel,  et  il  faudrait  faire  preuve  d’une  évidente
mauvaise  foi,  ou  d’une  perverse  intention,  pour  en  refuser  les  conclusions.  D’ailleurs  l’ancien  Grand
Prieur  du  Grand  Prieuré  des  Gaules  que  fut  Tourniac,  convaincu  du  caractère  valide  et  fondé  de  son
raisonnement, n’en reste pas là, bien au contraire, et nous entraîne plus avant dans une compréhension
approfondie du sens important et de la haute valeur de Phaleg à l’intérieur de notre Régime : « Si nous
interrogeons  maintenant  l’Ecriture,  nous  voyons  que  Phaleg,  de  la  race  de  Sem,  est  le  nom  d’un  fils  d’Héber,
ancêtre  d’Abraham,  le  père  des  croyants,  et  qui  fut  appelé  de  ce  nom  parce  que  de  son  temps  «  la  terre  était
partagée » (Genèse X, 25). Il habitait avec Jectan, son frère, la « montagne d’Orient » et non pas l’Empire de
Babel, en terre de Sennaar, comme Nemrod, de la Race de Cham et de la parenté symbolique de Tubalcaïn (Genèse
X, 7‑11) 8.

6 Effectivement tout mot hébreu se ra��ache en principe à une racine de trois consonnes, généralement
un verbe. L’Hébreu connaît toutefois un certain nombre de noms anciens ne possédant que deux le��res
ainsi  que  des  dits  «  faibles  »  dont  la  racine  apparaît  fréquemment  sous  la  forme  bilitère.  Une  autre
caractéristique  des  langues  sémitiques  étant  la  fixité  des  consonnes  relativement  aux  éléments
vocaliques qui sont plus ou moins « flo��ants », on est donc parfaitement autorisé sur le plan de l’étude
sémantique à se fonder sur l’isolation du radical bilitère de Phaleg pour en dégager le sens évoqué.

7 J. Tourniac, Un nom très juif dans un rituel très chrétien : un certain « Phaleg », in Vie et perspective de la
Franc‑ Maçonnerie traditionnelle, Dervy, 1978, pp. 163‑172.

8  Il  n’est  pas  anodin  de  noter  que  Phaleg, fils d’Héber,  c’est‑à‑dire  de  celui  qui  donnera  son  nom  aux
hébreux, habite un lieu « séparé », tenu à l’écart de l’endroit où réside Tubalcaïn, endroit qui n’est autre
que celui où sera érigée la Tour de Babel. Un deuxième élément mérite toute notre a��ention, non moins

troublant, pour ne pas dire inquiétant, c’est celui qui nous est révélé par le « Sloane Manuscript » , 1711,
https://willermoz.com/2013/11/08/phaleg/ 6/8
18/03/2017 « Phaleg » | Le Régime Ecossais Rectifié

troublant, pour ne pas dire inquiétant, c’est celui qui nous est révélé par le « Sloane Manuscript » , 1711,
(SM 3329, Bibliothèque de Trinity College à Dublin ; le manuscrit commence par un dessin représentant
un H majuscule surmonté d’une croix, visiblement extrait du monogramme IHS du nom de Jésus), tel
que la revue le Symbolisme de janvier 1967 nous l’apprend sous la plume de J.‑P. Berger, à savoir que le
Nom d’El Shaddaï fut  sans  doute  prononcé  pour  la  première  fois  à  la  Tour  de  Babel  !  Jean  Tourniac,
voyant  bien  le  caractère  pour  le  moins  renversant  d’une  telle  affirmation  qui  pouvait  avoir  des
conséquences redoutables sur ses tentatives « d’acclimatation » des visions guénoniennes à l’intérieur du
Rectifié, tenta de temporiser et expliqua quelque peu gêné et embarrassé : « Le dit manuscrit, s’il précise
que  c’est  à  la  Tour  de  Babel  que  le  mot  des  Maçons  fut  employé  pour  la  première  fois,  ne  spécifie  nullement  la
nature  de  ce  mot.  »  (Op.  cit.,  p.  169).  Or,  il  y  a  là  de  quoi  vraiment  s’interroger  sérieusement  devant  la
faiblesse  d’une  telle  discrète  et  rapide  évacuation  du  problème,  pour  ne  pas  dire  évidente  dérobade,
sachant que Jean Tourniac n’eut de cesse d’expliquer et soutenir à l’envie, à la suite de Guénon, et dans
de nombreux ouvrages dont Les Tracés de lumière, Dervy, 1976, témoignent amplement et éloquemment,
que le mot des Maçons, la fameuse « Parole perdue », n’était autre que le Nom El Shaddaï !

(…)  En  second  lieu,  on  note  dans  le  Judaïsme  traditionnel,  qu’à  l’époque  de  Phaleg,  la  vie  humaine  subit  un
raccourcissement de moitié – de 464 ans pour Heber, le père, à 239 ans pour Phaleg, le fils aîné Ce��e division est
d’ordre symbolique et se réfère à la prophétie de Phaleg. En effet ce dernier est considéré par certains exégètes juifs
comme ayant eu pour rôle providentiel de prédire les conséquences funestes – dont la dispersion des constructeurs
–  du  Mémorial  de  Babel.  Et  c’est  ainsi  que  par  un  détour  imprévu,  Phaleg  nous  ramène  à  Tubalcaïn  et  à  ce��e
parenté  «  parfois  charnelle  et  parfois  symbolique » qui  unirait  Caïn,  Tubalcaïn,  et  Nemrod  (Deutéronome
XXXII, 7‑8). 9»

Jean Tourniac, que l’on ne peut accuser à cet endroit d’inconséquence, réagissant en authentique frère
du  Rectifié,  lance  ce  sage  avertissement  qui  aurait  dû  inspirer  quelques  réserves  à  d’imprudentes
plûmes : « Si la prophétie de Phaleg, telle que la rapporte la tradition juive, n’est pas « réjouissante » – et la Vérité
n ‘a pas a être consolante comme le rappelait René Guénon – elle est hautement salutaire pour les Maçons « qui
ont des yeux pour voir et des oreilles pour entendre », et qui sont a��entifs aux signes, dont celui de la Tour de
Babel. La malédiction prophétique a valeur d’avertissement divin et il serait imprudent de « s’a��aquer » à Phaleg,
si  l’on  peut  dire,  soit  en  méconnaissant  le  type  de  séparation  qu’il  symbolise,  soit  en  le  considérant  comme
disqualifié  pour  l’Ordre  maçonnique,  par  suite  de  sa  présence  dans  les  grades  bleus  du  Rite  Rectifié  ou
 10
inversement. »  Soit,  traduit  clairement,  il  serait  très  dangereux  de  refuser  à  Phaleg  le  rôle  qui  lui  fut
conféré  par  l’Ecriture  et  Willermoz,  et  l’on  ne  s’a��aque  jamais  sans  d’incalculables  risques  au  type  de
séparation  qui  caractérise  Phaleg  en  la  regardant  par  erreur  comme  «  disqualifiante  »  pour  le  Régime
Ecossais  Rectifié,  sous  peine  d’être  soi‑même,  en  retour,  durement  et  sévèrement  frappé  en
disqualification.

IV. Conclusion

On ne peut donc, en conclusion, qu’encourager les « cherchants » sincères à se garder d’utiliser les peu
sérieuses interprétations guénoniennes concernant le Régime Ecossais Rectifié regardé par les modernes
disciples de la pseudo cause « traditionnelle » comme porteur d’éléments suspects, alors même que René
Guénon ne pénétra jamais dans une loge du Régime Ecossais Rectifié, ne put accéder, ni à la doctrine
spécifique  des  Maîtres  Ecossais  de  saint  André,  ni  au  sein  de  l’Ordre  Intérieur,  et  donc  méconnut  le
cœur  du  dépôt  initiatique  willermozien  et  les  fondements  «  opératifs  »  de  la  chevalerie  chrétienne,
n’accédant  jamais  aux  Instructions  de  la  Profession  et  de  la  Grande  Profession,  et  pire  même,  ayant
toujours, par l’effet d’une incroyable méprise, confondu l’état de Chevalier Bienfaisant de la Cité Sainte
avec celui de Chevalier Profès.

S’il n’y avait pas déjà suffisamment d’éléments plus que problématiques concernant l’utilisation de ce «
Nom » par des chrétiens placés sous une économie différente depuis la venue du Christ, c’est‑à‑dire non
pas  celle  de  la  «  loi  »  mais  celle  de  la  «  Grâce  »  devant  de  ce  fait  invoquer  le  seul  Nom  de  Jésus  afin

d’être  sauvés  et  rétablis  en  justice  devant  le  Père,  ce  signe  troublant  suffirait  à  montrer  l’origine  non
https://willermoz.com/2013/11/08/phaleg/ 7/8
18/03/2017 « Phaleg » | Le Régime Ecossais Rectifié

d’être  sauvés  et  rétablis  en  justice  devant  le  Père,  ce  signe  troublant  suffirait  à  montrer  l’origine  non
conforme à l’esprit du Régime Ecossais Rectifié du Nom El Shaddaï et son inadéquation totale du point
de vue de la perspective spirituelle fondamentale dans laquelle sont inscrits les frères.
9
 Ibid., p. 172‑173.
10 Ibid., p. 174.

Tout  ceci  est  donc  tout  de  même  extrêmement  gênant  lorsqu’on  prétend  parler  d’autorité  sur  un  sujet
dont on est ignorant, et dont on méconnaît profondément l’authentique esprit et l’essentielle perspective
spirituelle,  tout  en  se  croyant  cependant  autorisé  à  en  tancer  les  prétendues  «  limites  »  et  «
disqualifications », sous couvert d’une fallacieuse, quoique bien légère, science.

Les véritables « hommes de désirs » seront donc heureusement inspirés de se tourner sans délai, sachant
comme Phaleg se protéger des germes de la corruption, vers des sources bien plus pures en la matière,
qui  leurs  seront  d’une  aide  largement  supérieure  en  ces  domaines  subtils  qui  exigent  rigueur  et
cohérence,  ayant  tout  intérêt  à  s’instruire  auprès  de  maîtres  porteurs  d’une  authentique  connaissance
éclairée  par  les  lumières,  non  de  la  très  hasardeuse  pensée  de  Guénon,  mais  des  fondateurs  du  Rite
Ecossais Rectifié et de la Révélation contenue dans la « Sainte Parole » des Evangiles.

Advertisements

Le Régime Ecossais Rectifié

Propulsé par WordPress.com.

https://willermoz.com/2013/11/08/phaleg/ 8/8

Das könnte Ihnen auch gefallen