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INFORMATIONS TECHNIQUES T4

FICHE C
Mutuelle des Architectes Français assurances MAI 2012*

CONCEPTION PARASISMIQUE
DES MAISONS INDIVIDUELLES
Milan ZACEK
La fiche T4 C a été établie par Milan Zacek. Professeur des écoles d’architecture, architecte, ingénieur, il assure de
nombreuses conférences et formations d’architectes et d’ingénieurs en protection parasisimique des bâtiments.

Sommaire de la fiche C
1 - Nouvelle réglementation pour la construction parasismique p. 2
des maisons individuelles et l’intervention sur l’existant
2 - Parti architectural p. 3
3 - Organisation du système porteur p. 5
4 - Dispositions constructives p. 8

PRÉAMBULE
Lors des séismes passés, la destruction de maisons individuelles L’expérience montre que les maisons, correctement conçues et
a été fréquente et souvent meurtrière. Les raisons en sont multi- édifiées en appliquant les dispositions constructives parasis-
ples : construction avant la publication de normes parasismiques, miques, sont sûres et les dommages sismiques qu‘elles peuvent
autoconstruction par des personnes sans qualification, absence subir peu importants et facilement réparables.
d’étude de sol, non-respect des normes parasismiques, volon-
taire ou par ignorance, etc. Or, la construction parasismique Cette fiche est basée sur la nouvelle réglementation en ce qui
représente le moyen le plus efficace de se protéger des effets concerne la construction des maisons individuelles en zone
d’un séisme majeur car, dans la plupart des cas, ce sont les sismique.
constructions qui tuent en s’effondrant sur les occupants.

La nouvelle réglementation laisse aux constructeurs le choix entre trois types de règles parasismiques
applicables aux maisons individuelles :

- Eurocode 8 (règles générales), toujours applicable et obligatoire pour les constructions dont la configuration n’est pas « simple ».
- Chapitre 9.7. de l’Eurocode 8, spécifique aux bâtiments « simples » en maçonnerie.
- Règles parasismiques simplifiées : Règles PS-MI 89/92 en zones 3 et 4 et Guide CP-MI Antilles en zone 5, dont l’emploi est
également limité aux constructions « simples ».

Les deux derniers types de règles dispensent de la vérification par le calcul de la sécurité des constructions vis-à-vis de
l’effondrement. Par ailleurs, en zones 1 et 2, la construction des maisons individuelles n’est pas sujette aux règles parasismiques.

Retrouvez le tableau comparatif des règles PS-MI et Eurocode 8 en maison individuelle sur les sites Internet de la MAF :
www.maf.fr Espace adhérent Documentation en ligne
www.mafcom.com Contenu documentaire

* LA FICHE T4 D’OCTOBRE 1991 EST ANNULÉE

Mutuelle des Architectes Français assurances. Entreprise régie par le code des assurances. Société d’assurance mutuelle
à cotisations variables – 9, rue de l’Amiral Hamelin – 75783 Paris Cedex 16 – Tél. : 01 53 70 30 00 – Fax : 01 53 70 32 10 – www.maf.fr
T4

FICHE C
1 - NOUVELLE RÉGLEMENTATION POUR Seules les maisons individuelles situées en zones 1 et 2 ne sont
LA CONSTRUCTION PARASISMIQUE DES pas assujetties à l’application des règles parasismiques. Dans
MAISONS INDIVIDUELLES ET L’INTER- les autres zones, on doit appliquer l’Eurocode 8
VENTION SUR L’EXISTANT (normes NF EN 1998-1, NF EN 1998-3 et NF EN 1998-5)
accompagné des annexes nationales correspon-
La plupart des pertes en vies humaines lors d’un tremblement dantes (NF EN 1998-1/NA, NF EN 1998-3/NA et NF EN
de terre étant dues à l’effondrement des bâtiments et de divers 1998-5/NA), ce qui implique un dimensionnement aux séismes
autres ouvrages, dans de nombreuses communes françaises, il et une vérification de la sécurité vis-à-vis de l’effondrement.
est obligatoire d’appliquer les règles (normes) parasismiques Mais dans certains cas, des règles simplifiées, qui dispensent
en vigueur. Le degré de protection varie selon les zones, qui de vérifier la sécurité, peuvent être utilisées. Il s’agit des règles
sont définies par décret. L’appartenance des communes à une suivantes :
zone fait l’objet du décret n° 2010-1255 du 22 octobre 2010.
Ce décret divise le territoire national en cinq zones de 1 à 5 - en zones de sismicité 3 et 4, les Règles PS-MI 89
(l’ancienne appelation des zones était respectivement 0, Ia, Ib, révisées 92 peuvent dans certains cas être appliquées. Pour
II et III), par ordre croissant de sismicité (fig. 1). être éligibles, les maisons doivent répondre à un certain
nombre de critères : limitations concernant le nombre de
niveaux, la hauteur d’étage, la portée des balcons, la configu-
ration, la capacité portante du sol, etc. Pour l’application de
ces règles, les zones sismiques 0, Ia, Ib et II correspondent
respectivement aux nouvelles zones 1, 2, 3 et 4 ;

- en zone de sismicité 5, le Guide CP-MI Antilles, portant


sur la construction parasismique des maisons individuelles
aux Antilles, peut être utilisé pour les maisons entrant dans
son domaine d’application ;

- en toute zone, le chapitre 9.7 de l’Eurocode 8 intitulé


« Règles pour les bâtiments simples en maçonnerie »
autorise, moyennant le respect de dispositions constructives
et de certaines limitations, l’absence de vérification de la
sécurité vis-à-vis de l’effondrement.

L’application des règles générales, non simplifiées, impliquant la


vérification par le calcul de la sécurité vis-à-vis de l’effondre-
ment, peut donner lieu à des dispositions moins contraignantes
que celles des règles simplifiées. Toutefois, le fait de ne pas
faire de vérification de la sécurité de la structure ne
dispense pas d’examiner les bâtiments simples en
regard des conditions de sol.

L’obligation d’appliquer les règles parasismiques aux


Fig. 1 – Nouveau zonage sismique de la France (entrée en vigueur le bâtiments existants concerne certains travaux faisant
1er mai 2011).
l’objet d’une demande de permis de construire ou
d’une autorisation de travaux. Les travaux concernés sont
La construction parasismique est régie par le décret n° 2010- précisés dans l’arrêté du 22 octobre 2010. Cet arrêté n’exige
1254 du 22 octobre 2010 et par son arrêté d’application (arrê- aucun confortement préventif a priori, alors même que les bâti-
té du 22 octobre 2010 relatif à la classification et aux règles de ments existants constituent les constructions les plus vulnéra-
construction parasismique applicables aux bâtiments de la bles. Cependant les plans de prévention des risques (PPR),
classe dite « à risque normal »). élaborés pour certaines communes (Nice, Menton,
Les décrets et l’arrêté cités entrent en vigueur le 1er mai 2011.
Manosque…), peuvent imposer une intervention préventive.

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Les maisons individuelles sont concernées par les travaux de terre dépend entièrement de leur architecture. Les oscilla-
suivants : tions inutilement amplifiées par une architecture défavorable
peuvent épuiser prématurément la résistance de la structure et
- remplacement ou ajout d’éléments non structuraux l’endommager, contrairement aux oscillations optimisées. Les
En zones 3, 4 et 5, on doit appliquer les dispositions prévues règles parasismiques (normes parasismiques) sont appliquées
dans l’Eurocode 8 pour les éléments non structuraux qui sur un projet fini et n’ont pas pour objet de modifier le com-
peuvent, en cas de rupture, exposer des personnes à des portement dynamique de la construction sous séisme, fût-il
risques, notamment les cheminées et les panneaux de très défavorable. Elles visent à lui conférer, grâce au dimen-
remplissage en maçonnerie des structures à ossature en sionnement qui tient compte de l’architecture déterminée par
poteaux et poutres. Des mesures doivent être prises pour le projet et à des dispositions constructives spécifiques, une
prévenir l’éclatement de ces panneaux sous l’action résistance aux tremblements de terre suffisante pour sauve-
sismique. On peut utiliser un treillis soudé convenablement garder les vies humaines.
ancré sur un côté du mur ou des chaînages ou raidisseurs
intermédiaires horizontaux. Si un panneau de remplissage La protection parasismique réglementaire ne vise pas l’absen-
comprend des ouvertures importantes, il convient de border ce de dommages en cas de séisme violent. Au contraire, des
leurs rives d’encadrements en béton armé ; dommages structuraux et non structuraux ne constituant pas
une menace pour les vies humaines sont acceptés. Or, une
- augmentation de la SHON initiale de plus de 20 % construction « simple » est beaucoup moins vulnéra-
En zone 5, pour les maisons ne respectant pas le domaine ble aux secousses qu’un ouvrage de formes com-
d’application du document CP-MI Antilles de 2004, l’Eurocode plexes, ce qui lui permet de prévenir ou de limiter les
8 doit être appliqué. dommages sismiques. Elle est également moins
coûteuse.
- augmentation de la SHON initiale de plus de 30 %
En zones 3 et 4, on doit appliquer l’Eurocode 8 ou, si leur domai- Au moment de la conception, il est donc vivement
ne d’application est respecté, les Règles PS-MI 89/92 en utilisant souhaitable d’opter pour la simplicité. Celle-ci concerne
les dispositions applicables respectivement à la zone 2 et 3. la configuration de la maison et de son système porteur. Les
En zone 5, le Guide CP-MI Antilles 2004 peut être utilisé si son configurations limites dans lesquelles doit s’inscrire une
domaine d’application est respecté. Pour les autres maisons, construction simple sont précisées dans les règles simplifiées.
l’Eurocode 8 est obligatoire. Le recours à un ingénieur n’est pas obligatoire pour l’applica-
tion de ces règles. Il est néanmoins souhaitable.
- suppression de plus de 30 % d’un plancher
En zone 3, on doit appliquer l’Eurocode 8 ou, si leur domaine Les dispositions constructives présentées dans cette fiche sont
d’application est respecté, les Règles PS-MI 89/92 en utilisant basées principalement sur le chapitre 9.7 de l’Eurocode 8 qui
les dispositions applicables à la zone 2. En zone 4, pour les traite des bâtiments simples. Les exigences figurant dans
maisons ne respectant pas le domaine d’application des Règles d’autres règles sont mentionnées lorsqu‘elles diffèrent.
PS-MI 89/92, l’Eurocode 8 doit être utilisé.
En zone 5, pour les maisons ne respectant pas le domaine Après avoir choisi les règles que l’on va utiliser, il est
d’application du document CP-MI Antilles de 2004, l’Eurocode nécessaire de les respecter entièrement. Il n’est pas
8 doit être utilisé. admis de sélectionner les mesures les moins contrai-
gnantes figurant dans les différentes règles.
- suppression de plus de 20 % du contreventement
vertical (murs et trumeaux) 2.2 - Nombre de niveaux
En zone 5, pour les maisons ne respectant pas le domaine
d’application du document CP-MI Antilles de 2004, l’Eurocode Si on souhaite utiliser des règles parasismiques simplifiées,
8 doit être utilisé. permettant de se dispenser de la vérification par le calcul de la
sécurité vis-à-vis de l’effondrement, le nombre de niveaux est
2 - PARTI ARCHITECTURAL limité.
Le chapitre 9.7 de l’Eurocode 8 « Règles pour les bâtiments
2.1 - Avantages de la simplicité simples en maçonnerie » autorise un seul étage sur rez-de-
chaussée (avec ou sans sous-sol), surmonté éventuellement
La manière dont les bâtiments oscillent lors d’un tremblement d’un comble non habitable. Les combles habitables sont consi-

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dérés comme un étage. Les sous-sols partiellement enterrés
comptent pour un niveau au-dessus du sol dès lors que plus de
50 % de la surface de leurs murs périphériques est visible de
l’extérieur (fig. 2).

Selon l’Eurocode 8 Selon les Règles PS-MI 89/92

Fig. 4 – Dimensions maximales des décrochements.

Les maisons présentant des décrochements plus grands et les


maisons plus « allongées » peuvent être fractionnées en blocs
indépendants par des joints appelés joints sismiques, dont la
largeur doit être suffisante pour éviter l’entrechoquement des
blocs attenants. Cependant, le coût d’un joint est élevé ; selon
Maisons dites « simples » : règles Autres maisons : règles une étude du CETE Méditerranée de 1985, dans le cas d’une
simplifiées admises simplifiées non admises
maison à rez-de-chaussée, il peut atteindre plus de 6 % du coût
de la construction. Les Règles PS-MI 89/82, applicables en
Fig. 2 – Maisons pouvant bénéficier ou non d’une classification « bâtiments
simples en maçonnerie » selon l’Eurocode 8. zones de sismicité 2, 3 et 4, exigent que les joints soient vides
de tout matériau et possèdent une largeur d’au moins 4 cm
(fig. 5 et 6). En zone 5, le Guide CP-MI Antilles exige une
Les Règles PS-MI 89/92 sont plus contraignantes quant au largeur minimale de joint de 6 cm.
nombre de niveaux. Elles considèrent un sous-sol comme un
niveau au-dessus du sol lorsque le plancher bas du rez-de-
chaussée dépasse le sol de plus 50 cm (exception faite d’un
accès au sous-sol d’au plus 3 m de largeur), même si le dépas-
sement n’a lieu qu’en aval d’une maison implantée sur une
pente. Par contre, les combles habitables sont admis en plus
d’un étage sur rez-de-chaussée (fig. 3). Notons que la pente
naturelle du terrain ne doit pas dépasser 10 %.

Règles PS-MI 89/92 Règles PS-MI 89/92 Michel C


applicables non applicables Fig. 5 – Joint sismique vide de tout matériau, épaisseur 4 cm.

Fig. 3 – Domaine d’application des Règles PS-MI 89/92.

2.3 - Forme générale de la maison en plan

De même, pour pouvoir utiliser des règles simplifiées, la forme


en plan de la maison doit être quasi régulière et compacte. Le
rapport entre le plus grand et le plus petit côté de la maison ne
doit pas être supérieur à 4. En outre, les parties en saillie ou en
retrait par rapport à la forme rectangulaire ne doivent pas
Maisons ne bénéficiant pas d’une Bâtiments « simples »
dépasser 15 % de la surface du plancher haut selon le chapitre classification (zones 2, 3 et 4)
9.7 de l’Eurocode 8 ou, selon les Règles PS-MI 89/92, les « bâtiments simples en maçonnerie »
longueurs cumulées des décrochements ne doivent pas
excéder le quart de la longueur du bâtiment (fig. 4). Fig. 6 – Configuration en plan des maisons.

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T44-A

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2.4 - Configuration en élévation

Les étages en retrait par rapport au rez-de-chaussée donnent


lieu à un comportement dynamique défavorable, du moins
lorsqu’il s’agit de retraits importants. Selon le texte général de
l’Eurocode 8, la limite au-delà de laquelle un retrait est consi-
déré comme préjudiciable correspond à 20 % de la dimension
du niveau inférieur dans la même direction. Cependant, le cha- Fig. 9 – Solutions pour les retraits d’étage (Règles PS-MI 89/92).
pitre 9.7 consacré aux bâtiments simples en maçonnerie est
plus tolérant :

Lorsqu’un étage occupe une aire réduite par rapport à celle du


rez-de-chaussée, dans les deux directions horizontales, la
différence de sections horizontales cumulées des murs de
contreventement (donc aussi de leurs longueurs lorsqu’ils ont
tous une même épaisseur) est limitée à 33 % (fig. 7). La diffé-
rence des masses des niveaux est limitée à 20 %, sauf pour les
Fig. 10 – Hauteurs d’étage (Règles PS-MI 89/92).
combles, habitables ou non. Dans le cas de retraits plus
importants, il est possible de prévoir un joint sismique (fig. 8).

3 - ORGANISATION DU SYSTÈME
PORTEUR

3.1 - Structure principale et structure


secondaire

En matière de protection parasismique des bâtiments, il


Fig. 7 – Retrait d’étage. convient de distinguer la structure principale et la structure
Les Règles PS-MI 89/92, quant à elles, n’imposent aucune secondaire. La structure principale, constituée par les élé-
limite à la différence de l’emprise en plan des niveaux au-dessus ments les plus rigides dans une direction horizontale, assure
du sol, mais exigent que le niveau enterré règne sur toute la l’intégrité de l’ouvrage face aux actions sismiques et une
surface de la construction dans les limites des joints de frac- certaine durée de résistance. Tous les éléments participant au
tionnement. En cas de retrait d’étage, les chaînages verticaux contreventement en font partie. Quant aux éléments de la
de ce niveau doivent être renforcés (section minimale des structure secondaire, ils doivent tolérer les déformations de
armatures majorée de 50 %) (fig. 9). Par ailleurs, la plus petite la structure principale tout en continuant de remplir leur fonction.
hauteur d’étage doit être supérieure à 70 % de la plus grande.
En cas de hauteur d’étage variable, c’est la hauteur minimale qui Par exemple, dans une ossature en béton armé contreventée
doit être considérée pour l’application de cette règle (fig. 10). par des voiles, les poteaux sont considérés comme des
éléments secondaires. La part des charges sismiques horizon-
tales qu’ils reçoivent est en général négligeable, car dans le
cas des bâtiments à planchers en béton armé, les charges sis-
miques se répartissent sur les éléments de structure verticaux
proportionnellement à leur rigidité latérale. Or un voile peut
être mille fois plus rigide qu’un poteau et donc recevoir mille
fois plus de charges. De même, les poteaux supportant le toit
de la véranda de la figure 11 constituent la structure secondaire.
La symétrie des éléments rigides préconisée dans la fiche
Fig. 8 – Joint sismique (vide de tout T4-A pour prévenir la torsion d’ensemble de la construction ne
Zacek M.

matériau) dans le cas d’un retrait concerne ici que les murs et trumeaux, qui font partie de la
d’étage important. structure principale.

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La longueur des murs demandée par l’Eurocode 8 étant parfois
difficile à obtenir, l’annexe nationale autorise à considérer
comme participant au contreventement les murs comportant
une seule ouverture, porte ou fenêtre, bordée par un cadre rigi-
de en béton armé (fig. 13). La section recommandée de ce
cadre est de 20 x 20 cm ou 15 x 25 cm (selon l’épaisseur du
mur) ; l’armature recommandée est de 4 Ø14.

Selon l’Eurocode 8, la longueur minimale d’un trumeau partici-


Fig. 11 – Structure principale (murs et trumeaux d’une largeur ‡ 80 cm)
pant au contreventement est de 80 cm. Les Règles PS-MI 89/92
et structure secondaire (poteaux).
sont plus pénalisantes. Elles exigent une longueur de trumeau
d’au moins 110 cm et le rapport maximal de longueurs de deux
3.2 - Constructions à murs porteurs trumeaux, dans une direction, inférieur ou égal à 1,5.
en maçonnerie

La stabilité vis-à-vis des charges sismiques horizontales des


maisons individuelles de ce type est assurée par les trumeaux
et les murs sans ouvertures, résistant aux sollicitations
horizontales dans leur plan. Il est donc important que leur Fig. 13 – Types de murs et trumeaux de contreventement admis par
nombre soit suffisant et qu’ils soient correctement répartis. Les l’Eurocode 8 et l’annexe nationale (murs grisés).
dispositions suivantes résultent de l’application du chapitre 9.7
de l’Eurocode 8 consacré aux bâtiments simples. Les petits percements des murs de contreventement, d'au plus
0,04 m² avec un rapport des côtés compris entre 1 et 2 (par
Les murs de contreventement doivent être disposés dans les exemple 20 x 20 cm), sont autorisés par l’Eurocode 8 à
deux directions principales du plan et répartis quasi symétri- condition d’être distants des bords et des autres percements
quement. d'au moins 1 mètre (fig. 14 gauche). Leur présence ne conduit
à aucun renfort particulier.
Au moins deux murs, bordés de chaînages sur les quatre côtés,
doivent être placés dans chaque direction principale Les Règles PS-MI 89/92 n’autorisent qu’un seul percement,
(fig. 12). d’un diamètre Ø20 cm au plus, éloigné de plus de 30 cm des
diagonales du panneau (fig. 14 droite). En effet, l’intégrité des
Chacun de ces murs doit avoir une longueur supérieure à 30 % diagonales est très importante car ce sont ces zones qui
de celle du bâtiment dans la même direction (en zone 2, il assurent la résistance des murs de contreventement aux
suffit que le cumul des longueurs des trumeaux atteigne ces charges horizontales (fig. 15). On les appelle « bielles de
30 %). compression ». Un percement peut réduire considérablement
leur efficacité et une ouverture (fenêtre, porte) l’anéantir.
Afin de résister efficacement aux effets de torsion d’ensemble
de la maison lors d’un séisme, il est nécessaire que les deux
murs placés dans une direction soient éloignés l’un de l’autre
d’au moins 75 % de la longueur du bâtiment dans l’autre
direction (fig. 12).

Fig. 14 – Percements autorisés d’un mur de contreventement


(à gauche : Eurocode 8, à droite : Règles PS-MI 89/92).

Fig. 15 – Rôle des diagonales des panneaux de contreventement. Elles


Fig. 12 – Nombre et longueurs minimales des murs de contreventement assurent la résistance aux charges horizontales et ne doivent comporter
(les murs noircis correspondent au minimum). aucun percement.

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Les murs courbes en maçonnerie ne conviennent pas, car ils 3.3 - Ossatures poteaux-poutres
éclatent sous l’effet de l’action sismique. Par contre, les voiles
courbes en béton armé forment une coque et se comportent Ces ossatures, en béton armé, bois ou acier, doivent être
bien en cas de tremblement de terre (fig. 16). dimensionnées par un ingénieur. Leur configuration devrait
minimiser les amplitudes d’oscillation provoquées par des
tremblements de terre en prévenant les oscillations asynchro-
nes, la torsion d’axe vertical de la construction, l’effet de niveau
souple et l’effet de poteau court, exposés dans la fiche T4-A.

Ossatures associées à des murs participant au


contreventement ou palées de stabilité
La stabilité horizontale de ces structures est assurée par des
palées triangulées (cas des structures en bois ou acier) ou par
des murs, de préférence en voile de béton. En effet, les murs
en maçonnerie éclatent souvent sous l’effet des séismes
Takeyama K.

(fig. 19), car la liaison entre les panneaux de maçonnerie et la


poutre supérieure est rarement efficace. Sans dispositions
Fig. 16 – Les murs courbes en maçonnerie ne conviennent pas. particulières (par exemple béton projeté sur grillage en
Par contre, les voiles courbes en béton armé ont un bon façade), il est fortement déconseillé de les utiliser au-delà de la
comportement sous l’action sismique. zone de sismicité 2.

La largeur moyenne des murs et trumeaux dans une direction L’organisation en plan et en élévation des éléments
ne doit pas être inférieure à 1,50 m. de contreventement devrait suivre les recommanda-
tions exposées au chapitre 10 de la fiche T4-A.
Afin de pouvoir considérer un bâtiment en maçonnerie
comme étant simple, les murs de contreventement doivent
descendre directement jusqu’aux fondations. Un vide
sanitaire sur poteaux n’est pas autorisé pour les bâtiments dits
« simples » (fig. 17 et 18).

Hashemi H

Fig. 19 – Eclatement de remplissages en maçonnerie suivi


Murs portés par une ossature : Murs descendant jusqu’aux d’effondrement, séisme de Bam, Iran 2003.
vérification de sécurité fondations : dispense de
obligatoire vérification de sécurité Les ossatures en acier ou bois (fig. 20 et 21) présentent en
général un comportement sous séisme satisfaisant.
Fig. 17 – Maisons pouvant bénéficier ou non d’une classification
« bâtiments simples en maçonnerie ».
Pracht K.

Fig. 18 – Exemple de
Fig. 20 – Maison
maison sans murs en
vide sanitaire. Cette individuelle à ossature
configuration nécessite en bois contreventée
une vérification de par des palées de
Zacek M.

sécurité selon stabilité en croix de


l’Eurocode 8. Saint-André.

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Les briques ou blocs de béton pleins ou à perforations
verticales d’un volume < 25 %, ayant une épaisseur minimale
brute de 15 cm, peuvent être employés sans restriction. Les
Règles PS-MI 89/92, moins contaignantes que l’Eurocode 8,
autorisent une épaisseur minimale de 10 cm pour les blocs
Ogg A.

pleins.

Les éléments creux, d’une épaisseur minimale brute de


20 cm, doivent comporter une cloison interne porteuse
Ogg A.

parallèle au mur, superposée d’un bloc à l’autre.

Fig. 21 – Maison individuelle à ossature en acier contreventée par des


palées de stabilité en croix de Saint-André.

Ossatures avec cloisons légères, sans murs


massifs

FIB
Les cloisons légères en plaques de plâtre ou en menuiserie ne
Fig. 23 – Blocs de béton autorisés pour les murs et trumeaux
participent pas au contreventement. Les ossatures doivent de contreventement.
donc être autostables, autocontreventées par effet de portique.
C’est souvent le cas des structures en acier (fig. 22). Elles
requièrent une bonne ductilité, permettant à leurs éléments de
subir, lors des séismes majeurs, de grandes déformations au
lieu d’une rupture brutale. Un niveau élevé de ductilité peut être
conféré aux portiques par une architecture judicieuse, limitant

FIB
des concentrations d’efforts (cf. fiche T4-A) et par des disposi-
tions constructives appropriées. Les ossatures autocontreven- Fig. 24 – Blocs de béton non admis pour les murs et trumeaux
tées en portiques bidirectionnels, utilisées fréquemment pour la de contreventement.
construction des maisons individuelles en acier, doivent respec-
ter le principe « poteau fort-poutre faible », exposé au chapitre • Structure secondaire (trumeaux de faible largeur et cloisons)
7 de la fiche T4-A. Lorsqu’elles sont correctement conçues, leur
comportement sous séisme est excellent. Tous les types de briques ou de blocs de béton peuvent être
utilisés sans restriction.

Mortier
Pegrum R.

La maçonnerie peut être hourdée au mortier habituel ou au


mortier mince (mortier-colle) d’une épaisseur de 1 à 3 mm. La
résistance du mortier à la compression doit être d’au moins
Fig. 22 – Maison individuelle à
ossature en acier adossée à une 5 N/mm2.
pente : superstructure
autocontreventée en Acier d’armature
portiques bidirectionnels, L’acier de béton armé doit être à haute adhérence (HA) et appar-
soubassement contreventé.
tenir aux classes B ou C conformément à l’EN 1992-1-1: 2004
(Eurocode 2). Le fournisseur doit garantir cette conformité.
4 - DISPOSITIONS CONSTRUCTIVES
4.2 - Structure
4.1 - Matériaux
4.21 - Constructions en maçonnerie
Blocs de maçonnerie
Mise en place des maçonneries
• Structure principale (murs participant au contreventement), Les dispositions parasismiques s’ajoutent à celles applicables
fig. 23 et 24 en zones non sismiques, qui doivent donc être également

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respectées : joints d’assise des blocs de maçonnerie horizon- des blocs creux, au moins trois quarts de leurs parois ne
taux, joints verticaux alternés, épaisseur des joints horizontaux doivent pas être endommagées par la saignée.
et verticaux en mortier d’usage courant comprise entre 6 et
15 mm et entre 1 et 3 mm pour les joints minces, dimensions Confinement des maçonneries par des
maximales des saignées admises sans calcul, etc. chaînages
Les chaînages jouent un rôle essentiel dans la résistance des
Les joints entièrement remplis, qui assurent une meilleure constructions aux séismes. Ils doivent confiner correctement
résistance, sont préférables (les Règles PS-MI 89/92 exigent les murs et donc constituer un « squelette » mécaniquement
le remplissage de tous les joints). Cependant, l’Eurocode 8 continu dans les trois directions de l’espace, de manière qu’il
admet les joints verticaux non remplis (entre autres, cas des n’y ait aucun bord libre en maçonnerie. Sans confinement, en
blocs collés), qui nécessitent une procédure de validation du raison d’une faible résistance au cisaillement des joints de mor-
mode de pose. Par ailleurs, les joints non remplis avec disposi- tier, les maisons en maçonnerie peuvent se disloquer rapide-
tif d’emboîtement effectif ne peuvent être utilisés que s’ils font ment sous l’effet d’un séisme (fig. 27). Voir également le
l’objet d’un avis technique ou d’un agrément technique chapitre 2 « Constructions en maçonnerie » de la fiche T4-B.
européen.
AFPS

Droits réservés
Fig. 25 – Types de joints verticaux.
Fig. 27 - Essai sur table vibrante d’une maison en maçonnerie non confinée
La coupure de capillarité doit être réalisée en chape de mortier par des chaînages (échelle réduite).
de ciment richement dosé et hydrofugé (fig. 26). Les arases en
bitume ou en feuilles de polyéthylène ne sont pas admises. Chaînages horizontaux
Des chaînages horizontaux, d’une section minimale de
15 cm x 15 cm, doivent être placés au niveau de chaque
plancher (avec un espacement vertical de 4 m au plus) et en
couronnement des combles. L’annexe nationale dispense de
réaliser un chaînage de couronnement des murs de comble
d’une hauteur inférieure à 1 m (fig. 38).

L’armature minimale des chaînages horizontaux est de 4 Ø10


(section totale ‡ 300 mm2), barres espacées de 20 cm au plus.
Ce minimum est porté à 4 Ø12 (section totale ‡ 450 mm2)
lorsque l’accélération de calcul sur site est supérieure à 2 m/s2
et pour autant qu’il s’agisse d’une maison avec un étage sur
Fig. 26 – Coupure de capillarité autorisée rez-de-chaussée. L’armature minimale des chaînages de
couronnement des combles est respectivement de 2 Ø10 et
Les saignées prévues dans les murs de contreventement doi- 2 Ø12. L’espacement maximal des cadres est de 15 cm au plus.
vent figurer sur des élévations appropriées (implantation,
largeur, profondeur, longueur et modalités de réalisation). Il est Lorsqu’on utilise les Règles PS-MI 89/92, les minima suivants
interdit de réaliser des saignées a posteriori sans consulter le doivent être respectés :
maître d’œuvre. - armature longitudinale : 4 Ø8 en zone 2, 4 Ø10 en zone 3 et
4 Ø12 en zone 4.
Dans les murs en blocs pleins, la profondeur de la saignée ne - cadres : espacement au plus égal à la hauteur du chaînage
doit pas dépasser le quart de l’épaisseur du mur. Dans le cas sans dépasser 25 cm.

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T4

FICHE C
Chaînages verticaux
Des chaînages verticaux doivent être placés (fig. 28) :
- aux bords libres de chaque mur. Cependant, les normes para-
sismiques tolèrent les bords libres autour des ouvertures de
petites dimensions (cf. « Encadrement des ouvertures ») ;
- en bordure des panneaux de contreventement (fig. 29),
placer des chaînages verticaux seulement au milieu des
trumeaux est incorrect, car dans ce cas, ils ne constituent pas
un élément de contreventement efficace (fig. 30 et 31) ;
- de chaque côté des ouvertures pratiquées dans les murs, dont
la surface est supérieure à 1,5 m² (1,20 x 1,25 par exemple),
- à chaque intersection de murs lorsque aucun autre chaînage
vertical ne se trouve à moins de 1,50 m ;
- tous les 5 m au plus à l’intérieur des murs longs.

Zacek M.
Fig. 31 – A proscrire : il n’y a pas de contreventement efficace sur cette
façade, car les chaînages verticaux sont placés au milieu des trumeaux et
non sur les bords ; les diagonales des panneaux de maçonnerie sont cou-
pées par des fenêtres (maison en Croatie, zone de forte sismicité).

Dans le cas de l’emploi des Règles PS-MI 89/92, les obligations


relatives à l’emplacement des chaînages verticaux dans les
murs de contreventement sont un peu différentes. Ils doivent
Fig. 28 – Emplacement des chaînages verticaux (Eurocode 8). être placés :
- dans tous les angles saillants et rentrants, ainsi qu’au
croisement de tous les murs ;
- en bordure des ouvertures d’une hauteur de 180 cm ou plus ;
- à l’intérieur des murs, de manière que les panneaux délimités
par des chaînages parallèles aient des dimensions inférieures
ou égales à 5 m, une superficie ne dépassant pas 20 m² et la
diagonale inférieure ou égale à 25 fois l’épaisseur brute si le
mur est en blocs creux et 40 fois cette épaisseur s’il est en
éléments pleins (fig. 32) ;
- dans les éléments en console verticale (murs pignons,
Zacek M.

acrotères, garde-corps…) tous les 3 m au plus (fig. 32).

Fig. 29 – Les trumeaux de la façade principale sont bordés de chaînages


verticaux, ce qui leur permet d’assurer efficacement le
contreventement (maison en construction en Martinique).

Fig. 30 – Chaînages
verticaux au milieu
des trumeaux au
lieu d’être placés sur
leurs bords, d’où
des dommages
Droits réservés

importants (séisme Fig. 32 – Emplacement des chaînages verticaux (Règles PS-MI 89/92).
des Saintes, Trois critères doivent être respectés : distance maximale entre chaînages,
Dominique 2004). surface maximale des panneaux et longueur maximale de leurs diagonales.

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T4

FICHE C
La section et les armatures minimales des chaînages verticaux
prescrites dans le chapitre 9.7 de l’Eurocode 8 sont les mêmes
que celles des chaînages horizontaux. La réalisation des
chaînages dans des alvéoles plus petites que 15 x 15 cm n’est
donc pas autorisée par l’Eurocode 8.

Par contre, les Règles PS-MI 89/92 autorisent les chaînages


dans les alvéoles d’éléments creux réduites, dès lors que la
hauteur d’étage est inférieure à 3 m. Les dimensions minimales
des alvéoles sont alors de 10 x 10 cm ou Ø12 cm en zones 2 et
3, et de 12 x 12 cm ou Ø14 en zone 4. Toutefois, la distance

Jacquet G
entre les barres ne doit pas être inférieure à 5 cm (fig. 33). Par
ailleurs, les chaînages intermédiaires peuvent ne comporter que
Fig. 35 – Armatures des chaînages verticaux en attente de recouvrement,
deux barres de section totale égale à celle des chaînages
longueur 60 Ø.
horizontaux (fig. 34). Pour les chaînages renforcés, exigés en
cas de retrait d’étage, la section minimale des armatures doit Il convient d’apporter un soin particulier à l’implantation des chaî-
être majorée de 50 % (cf. le 2.4 - Configuration en élévation). nages verticaux, car leurs armatures longitudinales doivent être
droites, non déviées. La figure 36 en montre un contre-exemple.

Michel C
Fig. 36 – A éviter : armatures de chaînage vertical déviées. Un tel
Fig. 33 – Chaînages verticaux coulés dans des blocs à alvéole chaînage ne peut travailler à la traction.
(Règles PS-MI 89/92).
Dans les angles, la continuité entre les cages d’armature pré-
fabriquées peut être efficacement assurée dans les deux direc-
tions horizontales par des barres pliées en forme de U, appe-
lées « boucles ». Ces boucles doivent entourer les armatures
du chaînage vertical. Les longueurs de recouvrement doivent
être respectées (fiche T4-B, fig. 43).

La continuité mécanique des chaînages peut également être


assurée par des armatures de liaison pliées, de section totale
égale à celle du chaînage vertical (fig. 37 et 38).

Fig. 34 – Chaînages verticaux intermédiaires à deux barres


(Règles PS-MI 89/92).

Continuité mécanique des chaînages


Sans la continuité, la fonction chaînage n’est pas assurée et la
construction ne peut résister aux séismes de quelque impor-
tance. La continuité mécanique dans les trois directions de Fig. 37 – Variante des
l’espace est obtenue par le recouvrement des armatures armatures de liaison du
chaînage haut du dernier
longitudinales d’au moins 60 diamètres (50 diamètres selon les niveau. (Règles PS-MI
Règles PS-MI 89/92), (fig. 35). 89/92).

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T4

FICHE C
Mise en place des chaînages
Les chaînages doivent impérativement être coulés après la mise
en place de la maçonnerie. La quantité d’eau utilisée pour le
mélange devrait être limitée au strict minimum nécessaire à la
bonne ouvrabilité, car la résistance du béton diminue lorsque la
quantité d’eau augmente. Il est recommandé que la dimension
des granulats ne dépasse pas 20 mm (10 mm si l’enrobage des
armatures est inférieur à 2,5 cm).

L’assise des chaînages horizontaux et de couronnement ne


Fig. 38 – Armatures de liaison du chaînage haut du dernier niveau (une
seule nappe représentée, armatures des chaînages non dessinées). Leur
devrait pas être inclinée car la résistance des joints de mortier
section totale doit être égale à celle du chaînage. serait dans ce cas réduite : les secousses augmentent les
contraintes de cisaillement dans le mortier de ces joints. Or la
Lorsque la continuité du chaînage est assurée par un retour à dislocation des panneaux de maçonnerie sous l’effet des séis-
90° des armatures longitudinales, leur disposition ne doit don- mes est en général due à une faible résistance du mortier au
ner lieu à aucune poussée au vide. Les barres doivent être pro- cisaillement. La figure 41 gauche montre une mise en
longées jusqu’à la face opposée du chaînage (fig. 39). place incorrecte d’un chaînage de couronnement (assise de
chaînage inclinée). Le couronnement de la figure 41 droite est
correctement exécuté.

Zacek M.
Michel C

Fig. 39 – Continuité mécanique des chaînages assurée par un Fig. 41 – Assise du chaînage de couronnement inclinée (incorrecte) et avec
recouvrement d’armatures. sous-face à redans (mise en place correcte).

Il est important de liaisonner à leurs croisements les chaînages Il est évidemment interdit de couper les chaînages mis en place
verticaux aux chaînages horizontaux et de les placer dans un pour ancrer d’autres éléments, comme les pannes (fig. 42).
même plan. Les croisements excentrés des chaînages consti- Toute interruption rend le chaînage totalement inefficace. Les
tuent des malfaçons (fiche T4-B, fig. 44). pannes, chevrons, solives, etc. doivent être fixés par l’intermé-
diaire de sabots métalliques ou étriers scellés dans le chaînage
Les armatures des chaînages verticaux doivent être descen- (fig. 43).
dues jusqu’en face inférieure des fondations et ancrées totale-
ment au-dessous de l’axe du chaînage horizontal le plus bas
(fig. 40).
Jacquet G

Fig. 42 – Chaînage coupé pour la pose de pannes de toiture : situation


Fig. 40 – Chaînages au niveau des fondations en semelles filantes. inacceptable.

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T4-A
4

FICHE C
4.22 - Constructions en béton armé

Structures en poteaux et poutres de béton


armé contreventées par effet de portique
(ossatures sans murs massifs)
Les dispositions constructives parasismiques consistent à
confiner les zones les plus sollicitées des poteaux et des
poutres, ainsi que les nœuds, par des armatures formant une
grille à maille fine dans le but de prévenir l’éjection du béton et
le flambement des armatures longitudinales lors des
oscillations sismiques.
Le confinement est conçu et dimensionné par l’ingénieur
Zacek M.

« structure ». Des exemples de confinement de l’ossature figu-


rent au chapitre 3 de la fiche T4-B. Ces dispositions sont rela-
Fig. 43 – Chevron fixé par l’intermédiaire d’un sabot métallique : solution tivement contraignantes. Il est donc préférable de contreventer
correcte. les ossatures par des murs en béton. Par contre, il est
déconseillé de contreventer les ossatures par des panneaux
Afin de faciliter le remplissage des chaînages verticaux, il est de remplissages en maçonnerie, qui éclatent en général lors
préférable de les couler par demi-niveaux et de pratiquer des d’un séisme violent. L’Eurocode 8 demande de prévenir cet
trous de visite en pied, permettant de vérifier le remplissage éclatement par des dispositions constructives appropriées :
(fig. 44). raidisseurs intermédiaires en béton armé solidarisés avec
l’ossature (fiche T4-B, fig. 50d), enduit de ciment appliqué sur
un grillage métallique fixé sur la façade, etc.

Structures en murs de béton ou béton armé


L’Eurocode 8 admet l’emploi de murs non armés (appelés
« faiblement armés » car ils sont chaînés comme les murs en
maçonnerie) à condition de disposer deux murs d’une
longueur minimale de 4 m dans les deux directions principales.
La figure 52b de la fiche T4-B montre les chaînages et
encadrements d’ouverture requis. Dans les autres cas, les
murs doivent être armés par un quadrillage d’armature sur
chaque face et comporter des poteaux de rive. La conception
des murs en béton armé doit être confiée à un ingénieur
« structure ».
Fig. 44 – Trous de visite permettant de vérifier le remplissage des
chaînages verticaux. L’image montre un remplissage incorrect. Planchers en béton
Les planchers doivent obligatoirement constituer des dia-
Encadrements des ouvertures phragmes, c’est-à-dire des ouvrages capables de transmettre
Afin d’éviter les bords libres en maçonnerie, les ouvertures les charges horizontales aux éléments verticaux de contreven-
dans les murs (fenêtres, portes…) devraient être bordées par tement, donc ancrés dans les chaînages. Les dispositions
des cadres mécaniquement continus dans les angles. constructives parasismiques et les illustrations correspondan-
Toutefois, l’Eurocode 8 ne donne aucune indication spécifique tes figurent au chapitre 6 de la fiche T4-B.
à ce sujet.
Balcons
Par contre, les Règles PS-MI 89/92 exigent l’encadrement de L’Eurocode 8 ne donne pas d’indications spécifiques pour les
toutes les baies dont une dimension dépasse 60 cm. Dans le cas balcons des bâtiments simples. Par contre, les Règles PS-MI
d’un encadrement en béton armé, d’une épaisseur minimale de 89/92 limitent la portée des balcons et des autres éléments en
5 fois le diamètre des armatures (donc 4 cm lorsqu’on utilise les porte-à-faux à 1,50 m et la masse portée à l’extrémité à
barres HA 8), on doit disposer sur chaque côté des ouvertures 200 kg/m (fig. 45). En outre, elles n’admettent pas les balcons
2 Ø8 en zones 2 et 3, et 3 Ø8 en zone 3 (fiche T4-B, fig. 45). en porte-à-faux qui sollicitent la poutre porteuse en torsion. Par

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T4

FICHE C
conséquent, la dalle du balcon doit être en prolongement du plan-
cher (et non plus bas) ou portée par des poutres en porte-à-faux.

Portée et masses modérées Rupture de porte-à-faux en


cas de masse importante

Fig. 45 – Balcons en porte-à-faux ne nécessitant pas de vérification de


sécurité (Règles PS-MI 89/92).
Fig. 46 – Contreventement des versants d’une toiture à fermettes. Les fer-
Fondations mettes d’extrémité doivent être ancrées dans les murs pignons.
Les fondations parasismiques sont présentées au chapitre 5 de
la fiche T4-B.

4.23 - Constructions en acier

Le comportement des ossatures en acier sous l’action sismique


étant en général satisfaisant, les dispositions constructives
parasismiques sont peu nombreuses. Elle sont appliquées par
l’ingénieur « structure ». Les dommages sismiques les plus fré-
quents sont flambement et cloquage des éléments comprimés,
arrachement de boulons d’ancrage et rupture de soudures.
Pour prévenir cette dernière, il est demandé de :

- procéder à une qualification du mode opératoire de soudage


(QMOS), c’est-à-dire fournir un programme de soudage et

AFPS
employer des soudeurs et opérateurs possédant la qualifica-
tion requise ;
Fig. 47 – Diaphragme dans le plan des entraits, formé par des poutres au
vent en treillis.
- contrôler les soudures par ultrason de part et d’autre sur une
longueur supérieure ou égale au maximum de 3 épaisseurs 4.3 - Eléments non structuraux
de la semelle ou 50 mm.
4.31 - Souches de cheminée
4.24 - Charpentes
Les souches de grande hauteur libre (grand élancement) se
Les versants de toiture et le plan des entraits des charpentes
cassent fréquemment en deux lors des secousses sismiques et
doivent constituer des diaphragmes, au même titre que les
planchers. Or les charpentes habituelles ne répondent pas à la partie supérieure s’effondre à l’intérieur ou à l’extérieur de la
cette exigence, notamment les toitures à fermettes. maison, pouvant blesser les occupants. Afin de ne pas exposer
les personnes, il est impératif d’assurer la stabilité des souches.
Les meilleurs diaphragmes sont obtenus en clouant des pan- On peut les corseter avec des cornières disposées dans les
neaux de contreplaqué ou de particules de bois sur toute la angles et reliées à distances régulières par des feuillards
surface des versants et en sous-face des entraits. Pour les ver- (fig. 48) ou les haubaner (fig. 49).
sants, on peut également réaliser un contreventement par lis-
ses antiflambage fixées sur des entretoises (fig. 46). Au niveau Selon les Règles PS-MI 89/92, ces mesures doivent être appli-
des entraits, une poutre au vent périphérique, clouée en sous- quées à toutes les souches implantées à une distance de 1 m ou
face, constitue une solution satisfaisante (fig. 47). plus du faîtage et celles qui le dépassent de plus de 50 cm (fig. 50).

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T4-A
4

FICHE C
Les acrotères et garde-corps en maçonnerie de hauteur
supérieure à 1,20 m nécessitent une vérification de sécurité.

Fig. 51 – Confinement des acrotères et des garde-corps en maçonnerie.

Fig. 48 – Corsetage de souches de cheminée élancées.

Zacek M.
Zacek M.

Fig. 52 – Exemple de confinement de garde-corps en maçonnerie.

Fig. 49 – Exemple de souches haubanées.

Fig. 50 – Souches nécessitant une stabilisation (Règles PS-MI 89/92)

4.32 - Acrotères et garde-corps en maçonnerie

Ces éléments en console verticale n’étant pas tenus en partie


supérieure, ils s’effondrent souvent lors de tremblements de
terre, pouvant blesser ou tuer des personnes. Il est donc obli-
gatoire d’assurer leur maintien en place.
Les Règles PS-MI 89/92 exigent des chaînages verticaux à un
entraxe de 3 m au plus comportant quatre barres de même
diamètre que celui des autres chaînages, et une lisse horizon-
tale en partie supérieure comportant deux barres (fig. 51).

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FICHE C
Zonage sismique du territoire français (entrée en vigueur le 1 er
mai 2011)

Impression : Dereume 06/2011

CRÉDITS PHOTOS ET RÉFÉRENCES


AFPS : 25, 47 Ogg A. : 21
FIB : 23, 24 Pegrum R. : 22
Hashemi H. : 19 Pracht K. : 20
Jacquet G. : 35, 42 Takeyama K. : 16
MEDDTL : 1 Zacek M. : 8, 18, 29, 31, 41 droite, 43, 49, 52
Michel C. : 5, 36, 41 gauche, 44 Droits réservés : 27, 30

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