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hellénique
Homolle Théophile. Sur une base de statue portant une signature d'artiste et décorée de reliefs. In: Bulletin de correspondance
hellénique. Volume 12, 1888. pp. 463-479;
doi : 10.3406/bch.1888.3969
http://www.persee.fr/doc/bch_0007-4217_1888_num_12_1_3969
PORTANT
(Planche XIII j
: ho· ς: ποιέβας.
qui porte lui aussi cette ceinture. Nous pouvons même aller
plus loin, je pense, et supposer que cette statue était aussi
une œuvre de l'Ecole de Naxos. Qu'elle diffère du colosse dont
les restes subsistent encore, c'est ce que prouve la différence
même des cassures.
Voilà donc six spécimens de ce genre de représentation; sur
ce nombre, un est certainement une œuvre naxienne, comme
la statue que nous signalons aujourd'hui, un autre a, selon
toute probabilité, la même origine. La popularité dont ce type
jouit à Naxos est démontrée d'ailleurs par les figures
colossales inachevées que Ross et M. J. Martha (1) ont rencontrées
gisant encore dans les carrières de cette île, par une statue
naxienne du Musée d'Athènes (2), comme aussi par le très
intéressant petit bronze du Musée de Berlin (3).
On ne doit pas s'étonner du peu de hauteur de la base;
c'était l'usage ordinaire des plus anciens sculpteurs d'élever fort
peu les statues au-dessus du sol et de réduire presque les
proportions du piédestal à celles d'une simple plinthe.
La base du colosse d'Apollon qui mesure 5,18 sur 3,50,
n'a pas en hauteur plus de 0,75 centimètres; encore une par-
lie devait-elle être cachée par le dallage. L'Artémis ailée de
Mikkiadès et Archermosest montée sur un socle de 0,14
seulement (4). Une autre statue de Délos, qui est encore debout
en avant des Propylés a les pieds au ras du dallage (5).
L'Artémis de Nicandra était de même fichée en terre et faute d'une
base pour y mettre l'inscription, la dédicace avait été gravée
sur le corps même de la statue (6).
Ces figures d'hommes nus ont d'abord reçu des archéolo-
(I) Sur l'interprétation des figures de ce type voir entre autres Milchhofer,
Arch. Zeit., 1881, p. 54, Lôschke, Millh. Athen, IV, p. 299; Furtwângler,
Arch. Zeit., 1882, p. 57-58, Korte, Mitth. Ath., III, 305, IV, 270. — A ce type
re'pondait un type féminin, également général, dont on trouve un peu
partout les spécimens, à Délos (Homolle, de Antiq. Dians simulaeris Del.); à
Athènes ('%>. 'Αρχ., 1883, pi. VIII, 1886, pi. VI, cf. Musées d'Athènes, (par
Cavvadias et Sophoulis), pi. II-X, XIV); à Eleusis, ('%>. Άρχ ., 1884, pi.
VIII); à Paros (Lcewy, Arch. Ep. Mitth. v. Oesterreich,\888).
12) Sur le caractère pastoral d'Apollon, Preller-Robert Gr. Myth., I, p. 269
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(1) Victoires d'Apollon sur Python, Tityos, les Cyclopes-— Apollon dans
les combats sous les murs de Troie — Apollon armé du casque, de la lance,
del'épée, delà hache à double tranchant, quelquefois, et de l'arc toujours. —
Apollon surnommé στοατάγιο; à Rhodes, Ross, Inscr. in. Ill, n° 28?. Cf.
Roscher (Apollon aïs Gott des Krieges) Lexicon, p. 435 suiv. Cf. aussi la
description de Macrobe (note de la page 471). Des rapports d'Apollon avec Mars,
Roscher, Lexicon, p. 444
(?) Typhoeus, qui a tant de ressemblance avec la Gorgone, passait pour
avoir été nourri par Python, l'adversaire d'Apollon à Délos, à Delphes
(Dahanns, Myth., p. 94,260-?62. Sur la personnification de l'orage, des vents,
de la tempête par le serpent ou le dragon, cf. Roscher, Lexicon, p. 1699,
(interprétation du mythe de la Gorgone).
(3) On ne doit pas citer, comme preuve de rapports établis entre le héros
et le dieu, la monnaie de Tarse sur laquelle on les voit se donner la main
(Zeilsclir. f. Niïmùm., III, p. 333). Le sujet a été inspiré par un événement
historique, tel qu'une alliance entre une ville qui avait pour patron Apollon,
et Tarse, dont Persée était le fondalenr, et non point par la légende.
BULL. DE CORHESP, HELLÉNIQUE, XII. 32
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(t) Clem. Aiexandr. Stromat., V, 8, 50. Preller, Gr. Myth., II, p. 64,
Roscher, Lexicon, p. 1698.
(2) Gorgone tenant dans chaque main un cygne par le cou, sur un plat de
fabrication rhodienne du British Museum, Journ. of fi 'ell. Studies, 1885-6,
p. 278 suiv-, pi. LIX. Cf. une Gorgone étranglant deux lions sur un des
fragments du char de bronze trouvé à Pérouse (Micali, Yltalia, pi. XLVI, 18
Six, de Gorgone, ρ 7, 82. L'Artémis Persique tient de même tantôt des lions,
■tantôt des bouquetins, ou enfin des 12,' cygnes. Cf. Roscher, Lexicon, p. 1707.
(3) Perrot, Hist, de l'Art., II, fig. 331, 332, 443, 444.
(4) Roscher. Lexicon, p. 1709.
(5) Macrobe, Saturn., I, 17, 67, cf. note 27. M J. Six et tous ceux qui ont
étudié le mythe de la Gorgone signalent aussi la ressemblance de ce monstre
avec le Bésa des Egyptiens {de Gorgone, p. 85, pi. III) etc.
(6) Furtwângler dans Roscher, Lexicon, p. 1707, suiv.
Π) Perrot, Explorât \ de la Galatie, pi. XLVIII.
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sente dans l'art grec sous deux aspects: celui d'un masque
hideux destiné à inspirer l'effroi, qui est le plus ancien, et
celui d'un visage régulier et beau, troublé seulement par une
expression douloureuse. On passe de l'un à l'autre par une
série d'adoucissements progressifs. Le type ne paraît pas avoir
reçu sa forme avant le VIIrae siècle; il garde toute son horreur
et l'accroît encore durant le sixième, il commence à l'adoucir
au cinquième (1).
M. Furtwangler décrit ainsi le type original: les traits
fondamentaux, dit-il, en sont la bouche largement ouverte
qui laisse voir les dents, les mâchoires puissantes, la langue
tirée, les yeux écarquillés et très gros, la forme générale du
masque plus ou moins arrondie. En règle, les dents canines
sont grosses comme celles des carnassiers. La chevelure — à
de très rares exceptions près — est unie, disposée autour du
front en boucles, ou en bandeaux ondulés. Il remarque
encore que, sur les monnaies asiatiques d'électron (2), qui nous
fournissent un des plus anciens spécimens de la Gorgone,
l'impression d'horreur n'a pas encore toute son intensité; que
les monuments de l'Asie Mineure, de l'Attique, de Chalcis et
de Corinthe n'admettent point encore les serpents comme
attribut de la Gorgone, ou n'en font qu'un usage très modéré;
que sur les pithoi rouges d'Etrurie, comme sur les monnaies
d'électron les lèvres sont tirées horizontalement ou même se
rabaissent vers leurs extrémités, au lieu de se relever, eomme
sur beaucoup d'autres monuments.
Le masque de Délos reproduit chacun de ces traits, sauf la
forme des dents canines qui n'ont ni la longueur, ni l'acuité
de crocs. L'absence des serpents surtout est caractéristique; et
cet aspect presque grotesque d'un visage que l'on s'efforçait
de rendre terrible rappelle l'effort, maladroit encore, d'une
conception incertaine et d'une main inhabile. Le profil ne
manque pas d'une certaine noblesse et rappelle assez heureuse-
(t) Roscher, Lexicon, (Die Gorgonen in der Kunst, Furtwangler) p. 1701 sv.
12) Jbid. p. 1708, fig. d'après Head, Guide, pi. I, 4.
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(1) Helbig, Das homerùche Epos; Studniezka, Beilr. z. Gesch. der Altgriec-
hischen Tracht. — La figure de femme reproduite par la planche X des
Musées d'Athènes prouve que des artistes fort habiles, capables d'exécuter une
tête très finement, laissaient au vêlement une raideur inflexible; ce n'est
donc pas ignorance ou maladresse de leur part.
INSCRIPTIONS DU TEMPLE DE . ZEUS PANAUAROS 479
TH. HOMOLLE.
LA CONSECRATION DE LA CHEVELURE