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FORUM DES TRAVAILLEURS DE RUE

« Pourquoi et comment faire du travail social de rue ? »

Présentation ............................................................................................................................................ 1
La petite enfance et travail social de rue ................................................................................................ 3
La consommation en face du TSR : validation ? ...................................................................................... 4
Un projet participatif avec des sans-abris ............................................................................................... 4
Le rôle de la désobéissance civile ............................................................................................................ 5
De l’individuel au collectif… Ensemble on est plus fort ! ........................................................................ 7
Le travail social de rue en milieu rural .................................................................................................... 8
Le travail de la non-demande .................................................................................................................. 9
Le Travailleur Social de Rue = Police ?................................................................................................... 11
Comment répondre à la criminalisation des « publics » marginalisés ? ............................................... 13
Comment aider les jeunes à sortir de la victimisation / « Trucs et astuces pour une réelle
émancipation des jeunes ? » ................................................................................................................. 14
Comment approcher, aborder pour recueillir la parole ? ..................................................................... 14
Comment travailler où l’on vit ? Frontière-Limite................................................................................. 16
De la rue à l’écrit, à l’interpellation ....................................................................................................... 17
La rencontre en travail social de rue ..................................................................................................... 19
Comment contrebalancer les politiques sécuritaires ? ......................................................................... 19
Les jeunes des rues de Bucarest et cirque social .................................................................................. 20
Proposition d’action .......................................................................................................................... 21
La Pair-Aidance en précarité ................................................................................................................. 22
Mixité et travail social ........................................................................................................................... 23
Comment ne pas pacifier l’indignation du public ? ............................................................................... 24
Comment faire de la prévention sans rentrer dans la moralisation ? .................................................. 26
Comment utiliser les réseaux sociaux à bon escient ? .......................................................................... 26
Comment faire émerger publiquement la parole de travailleurs sociaux ? Comment interpeller et
militer efficacement ? ........................................................................................................................... 27
Sortir de la logique de quartier ............................................................................................................. 29
Comment susciter l’intérêt chez les jeunes adultes ? ........................................................................... 29
Présentation

La fédération Traces de Rue s’est créée à l’initiative d’un collectif d’une quinzaine de professionnels
provenant de secteurs différents et pratiquant le travail de rue comme modalité d’intervention sociale.

La mission de Traces de Rue est de fédérer des travailleurs sociaux de rue (T.S.R.) pour défendre et
renforcer une approche préventive et émancipatrice du travail social de rue. Le T.S.R., par une présence
éducationnelle et sociale dans le milieu de vie de son public, construit au quotidien une relation de
proximité et de confiance et travaille dans l’intérêt de son public. Il est primordial de rappeler que toute
pratique professionnelle se doit d’avoir un cadre éthique et déontologique et se référer à un projet
institutionnel.

La fédération promeut différentes modalités d’échanges entre T.S.R. de divers secteurs et autres acteurs
sociaux : les ateliers d’échange de pratique, les formations, les échanges inter-terrains, les échanges
avec des étudiants des Hautes Ecoles Sociales, les échanges internationaux, … sont quelques-unes des
activités proposées.

En novembre 2017, la fédération a décidé d’organiser une journée participative ayant deux objectifs :
le premier était de favoriser la rencontre et l’échange entre travailleurs sociaux de rue de Wallonie et
de Bruxelles et d’inviter des acteurs sociaux qui s’intéressent au travail social de rue ; le deuxième de
proposer un sujet pour les échanges qui permettrait d’aborder la vision, les approches et pratiques
professionnelles en travail social de rue au regard des politiques sociales actuelles.

Pour la facilitation de la journée, nous avons fait appel à Chloé et Julien de Collectiv-a qui nous ont
proposé un outil d’intelligence collective : le forum ouvert, méthode très participative qui met à
contribution les expériences et connaissances de tous dans un climat de créativité et respect.

Nous avons défini une question comme fil conducteur du forum d’échange :

« Dans un contexte social dominé par des logiques sécuritaires, d’efficacité, de contrôle et
d’activation, pourquoi et comment faire du travail social de rue ? »

Et pour bien commencer la journée…


Surprise ! Des T.S.R. nous ont concocté une
saynète de théâtre-action préparée avec Max
Lebras du Collectif 1984. Je vous invite à la
visionner sur notre site web
(http://www.travailsocialderue.be/).

Ensuite, Jacques Moriau, sociologue,


chercheur à l’U.L.B. et au C.B.C.S., nous a
rapidement rappelé différents modèles
d’action sociale. Ce fut clair, précis et riche et
nous avons regretté de ne pas avoir eu plus
de temps pour approfondir la réflexion sur les
politiques sociales actuelles. Ce n’est que
partie remise…

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Un forum ouvert, c’est un outil d’animation très participatif qui requiert des participants une posture de
responsabilisation et d’auto-organisation, ce qui colle
parfaitement à l’état d’esprit des T.S.R.

Et c’est donc avec dynamisme et intérêt que les


participants ont proposé des sujets de discussion pour
les trois moments d’ateliers de la journée.

Je remercie les initiateurs des sujets de discussion, tous


en phase avec les réalités de terrain, et les participants
pour leurs apports enrichissant les échanges. Et enfin,
les rapporteurs, qui grâce à leur implication nous
permettent de prendre connaissance des réflexions de
chaque atelier…

J’espère que vous avez eu plaisir à vous rencontrer et


vous écouter.
Je vous remercie pour votre participation et coopération qui œuvrent à la reconnaissance d’un métier
spécifique, le travail social de rue.

Pour Traces de rue


Véronique Martin
Coordinatrice

Traces de rue a relevé le défi d’organiser ce forum ouvert sans avoir de subsides… Possible ? Oui ! Pari
tenu grâce à l’engagement et la coopération de partenaires que je remercie vivement.

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La petite enfance et travail social de rue

Les 3 mots clés de la discussion :

 Urgence/besoins – Relationnel – Approche

Initiateur – Initiatrice du sujet : Rosalie.

Participants de la discussion : entre 4 et 10.

Discussions – Éléments importants :

Constats
 Des personnes étrangères mendient avec des enfants en bas âge.
 Des mamans se regroupent au parc avec leurs enfants mais ne savent pas faire d’activités pour
adultes car elles ont leurs enfants avec elles ; parfois dépossédées.
 Les mamans ont besoin de souffler.
 Il y a peu de services travaillant la petite enfance dans certains quartiers.
 Les enfants maternelles/ados prennent souvent le dessus dans les airs de jeu, dans les activités
proposées. Besoin d’un focus sur l’enfant de bas âge.

Questionnements
 Comment aborder les jeunes enfants en TSR ?
 Quid de la notion d’urgence pour le travailleur social ? Que faire quand on est confronté à des
enfants utilisés pour la mendicité ? Que faire quand les personnes ne veulent pas être orientées,
aidées ?
 Comment faire coïncider les besoins du public avec les actions des travailleurs sociaux ?
 Est-ce le rôle du T.S.R.1 de faire intégrer les enfants dans le système (scolaire, …) ? Ou plutôt
être un acteur de changement au niveau politique ? (Les enfants de bas âge ont peu de porte-
paroles)

Il y a une importance à privilégier le relationnel, à prendre le temps de créer le lien avant de vouloir
orienter vers des services ou de vouloir mettre des choses en place dans l’urgence.
Importance aussi à être tout d’abord dans l’écoute, et à répondre à la demande, sans représentation
de notre part.
Il faut travailler à partir de l’habitat d’une personne pour assurer un milieu sécurisé et rassurant.
Ne pas oublier qu’un parent est avant tout un adulte avec des besoins et qu’il est important de proposer
des activités pour le parent seul pour qu’il puisse se ressourcer.

Il serait intéressant de creuser la piste de l’animation petite enfance. Expériences d’activités


parents/enfants. Inciter les collaborations entre associations, créer un milieu associatif autour de la
petite enfance.
Idée du « baby-bus » (Namur, Liège) qui est mobile et donne la possibilité d’accueillir et soutenir enfants
et parents ; lié à une structure fixe (locale).

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Travailleur Social de Rue.
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La consommation en face du TSR : validation ?

Les 3 mots clés de la discussion :

 Consommation – Jeunes – Travailleurs de rue

Initiateur – Initiatrice du sujet : Mikel Milazzo.

Participants de la discussion : Jess Bonhivers, Samy Fenari, Jonathan Vard, Amine Bouhjis, Charlotte
Massoland, Laurent Dujardin, Sonia Azzabi, Axelle Franck, Teker Famretin, Morgane Thiry, Hakim Naji,
Donovan Destaebel, Mikel Milazzo, Fouad Ajouaou.

Discussions – Éléments importants :

Il faut avant tout créer du lien et le maintenir ; puis favoriser l’apprentissage de la consommation
(orientation vers des services spécifiques lorsque consommation de drogues dures : diminue les risques,
rajoute une personne ressource auprès du jeune). Il est important de définir le rôle du travailleur de
rue auprès des jeunes, de responsabiliser les jeunes au cours des actions au sein du quartier, de les
mobiliser pour qu’ils puissent tenir un rôle. Il y a un risque de perdre le jeune si la posture du T.S.R. est
trop intrusive, si le travail se fait par la répression.
« Quelle est la quantité de consommation ? » : en parler directement avec le jeune.
Idée proposée d’avoir un lieu réservé aux jeunes au sein de la commune, du quartier. « Quelle est la
vision des autres habitants face à la consommation ? »
Attention aussi à toujours avoir à l’œil la mission, le cadre de travail de notre service.
Lorsqu’un jeune est sous contrat, lui expliquer les us et coutumes (profiter de son moment de pause,
par exemple ; lui faire porter attention à ne pas être sous emprise durant son temps de travail, à sa
dépendance face à cette substance).
On a chacun, chacune, dans nos familles, des valeurs, des cultures différentes. Il est important de
prendre en compte tout cela lors de notre travail et d’observer notre public. Enfin, il est important
de faire rencontrer nos populations, d’échanger.

Un projet participatif avec des sans-abris

Les 3 mots clés de la discussion :

 Mettre en confiance – Partir de la demande/Etre à l’écoute – Sans projet

Initiateur – Initiatrice du sujet : Alice Andrietti.

Participants à la discussion : Gaspare Morreale, Véronique Liegeois, Naomi Prot, François Bertrand,
Johanne Wyns, Ludivine Brokken, Sébastien Hertsens, Axelle Franck, Chahr Hadji, Corinne Villée.

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Discussions – Éléments importants :

Il y a une difficulté à travailler avec un public fluctuant qui est avant tout préoccupé par sa survie et
utilise principalement les services pour les biens de première nécessité.
Projet « Belgian Homeless Cup » qui met en place des équipes de foot pour les sans-abris. Permet de
travailler différentes notions comme l’hygiène avec eux.

Question : « Comment aller à la rencontre ? »


Cela demande beaucoup de temps : il faut créer une discussion, un lien de confiance, et seulement
savoir ensuite orienter vers les structures comme maisons de quartier, abri de jour…
Avoir toujours en tête d’autres projets, d’autres idées pour garantir la continuité. C’est un public qui
n’est pas toujours très réceptif, ni en demande. Ils sont livrés à eux-mêmes et ont d’autres urgences.
C’est très difficile de les accrocher à quelque chose ; ils utilisent surtout les services pour les besoins de
première nécessité comme manger, et il n’est pas évident d’obtenir une accroche autour d’activités
proposées.

Question : « La question de la demande est centrale avec ce public. Que veulent-ils ? Quels sont leurs
besoins, leurs attentes ? »
Un premier élément de réponse serait d’être en capacité de leur proposer un lieu qu’ils puissent
s’approprier.

Question : « Comment faire « sortir » de la rue ? »


Même des personnes qui ont un logement continuent à rester en rue, notamment pour garder le contact,
le lien social. Mais à cela vient s’ajouter la question de l’insécurité que cela peut engendrer.

Question : « Comment récolter leurs paroles ? »


Souvent, on se rend compte que ceux qui s’expriment sont ceux qui sont déjà dans un processus de
réinsertion. Cela prend du temps de créer la confiance, d’avoir une reconnaissance avant d’obtenir
quelque chose.

Question : « Comment peut-on renouveler les pratiques ? »


Il y a une difficulté à garantir le cadre, le respect de certaines règles, ainsi que certaines échéances que
peut demander la mise en place d’un projet avec ce public. Là-dessus vient aussi se poser la question
de l’énergie que l’on peut mettre dans un projet – l’expérience peut être très énergivore pour peu de
résultats ou de monde touché.

Question : « Quid de l’après projet ? Comment gérer la fin du projet et la frustration que peuvent avoir
certaines personnes ? Qu’est-ce que l’on peut proposer après ? Doit-on toujours avoir en tête un
deuxième projet, une autre idée pour continuer à garder le lien ? »
Doit-on rentrer, en tant que travailleurs sociaux qui agissent sur le long terme, dans une
logique de projet ? Le projet est en soi une forme d’exclusion… partout l’on demande d’avoir un
projet, d’être en projet pour bénéficier d’un service, pour acquérir quelque chose. Il est nécessaire
d’arrêter de répondre à cette dictature du projet.

Le rôle de la désobéissance civile

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Les 3 mots clés de la discussion :

 Désobéissance – Jeunesse – Limites et Enjeux

Initiateur – Initiatrice du sujet : Alice Mertens.

Participants de la discussion : A.M.O.2 Basse Sambre – Dynamo A.M.O. – Dynamo International –


Travailleur Ixelles (et d’autres mais pas noté-e-s…).

Discussions – Éléments importants :

Dans une dynamique de désobéissance, il faut tourner l’approche de manière à être Pro- plutôt que
juste Anti- : il faut avoir d’autres modèles à proposer et ne pas seulement être dans le refus.
Cependant, il arrive qu’il y ait des situations où les jeunes sont parfois dans l’opposition juste par
principe. Notre rôle est donc d’accompagner ces gestes de résistance, car derrière un refus se trouve
au moins le ras-le-bol d’une situation présente.
En tant qu’accompagnateur ou bien qu’animateur, il n’est parfois pas nécessaire de mettre des jeunes
en « projet » (de les animer), mais simplement de les accompagner ; et les accompagner c’est aussi
parler, construire et écouter les désobéissances.

En tant qu’animateur, doit-on attendre la


désobéissance civile ou bien l’initier ?
Il est parfois dur d’initier les
désobéissances car beaucoup d’entre
nous (associations, P.P.P., A.M.O.,
etc…) travaillons grâce à des
subsides ; donc mettre en pratique
la désobéissance est difficile car les
« effets causés » pourraient se
trouver être très handicapants.
En revanche, nous pouvons encourager
les gestes de désobéissances et les
accompagner lorsqu’ils se présentent (en parler,
expliquer, chercher les raisons etc…).
Mettre en place des « ateliers » n’est peut-être pas le bon chemin ; mais creuser, chercher l’explication,
les amener à réfléchir à leurs actes engagerait peut-être le raisonnement dans la bonne direction.
En tant que travailleurs, il est important d’être dans la désobéissance au moins dans un certain degré
pour ne pas finir comme les « bons petits moutons » de ce que les pouvoirs attendent de nous (étant
donné que nous sommes en partie en désaccord avec les politiques établies actuellement concernant
l’aide sociale).
Le public de la jeunesse d’aujourd’hui a soif de Justice sociale.
La désobéissance sociale fonctionne si elle est solidaire, il faut donc que les publics cibles passent outre
les clivages qu’il y a entre eux (jeunes contre vieux, communautarisme, différents quartiers, etc…).

Comment insuffler l’envie de se « battre » au public cible, alors que l’on constate que même le jeune
public aujourd’hui (13-14-15ans) est éclairé et plutôt bien informé sur sa situation mais ne savent pas
quoi faire ?

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Aide en Milieu Ouvert.
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On doit peut-être sensibiliser également le public adulte pour favoriser l’impact sur le public de la
jeunesse.

Quelles ressources (livres, sites internet, articles, …) pour nourrir la discussion ?

- Popovitch – « Comment faire tomber un dictateur … ? »


- Saul Alinsky – « Etre radical »

De l’individuel au collectif… Ensemble on est plus fort !

Les 3 mots clés de la discussion :

 Mobilisation – Besoins – Question politique

Initiateur – Initiatrice du sujet : Marie.

Participants de la discussion : Plus ou moins 10 personnes.

Discussions – Éléments importants :

Il y a une difficulté ressentie à sortir du problème individuel et à se rassembler entre personnes vivant
les mêmes difficultés.
Comment mobiliser collectivement ? Il peut être compliqué de partir des besoins des jeunes (même s’ils
sont formalisés) et de les mobiliser sur une cause/un projet commun (exemple vécu de l’organisation
de concert rap suite à une demande des jeunes qui s’est suivi d’une absence totale de participation aux
réunions…).
Quels sont les besoins ? Pourquoi le jeune viendrait vers nous si la demande ne vient pas
d’eux ?

Le « jeune » est-il dans le consumérisme et dans l’instantané ?


Apprend-t-on encore à avoir un regard critique ?

Notre travail de T.S.R. implique la création de lien, c’est un travail à long terme qui ne rapporte rien en
terme de production marchande…

Cependant des solutions naissent qui ont un rôle de contre-pouvoir : les mouvements collectifs
citoyens.
N’est-ce pas notre rôle aussi de soutenir ces actions ?
Nous avons un rôle politique, qu’on le veuille ou non, que ce soit de manière consciente ou
inconsciente. Nous avons aussi un rôle d’information.

Concernant la question de la participation, gratuite ou non… : Nous vivons dans un monde ou le fait de
gagner de l’argent est primordial. Ce constat est légitime pour les adultes, pourquoi ne l’est-il pas chez
les jeunes ? Doit-on leur donner une « carotte » ? Par exemple doit on « rémunérer » le jeune s’il
participe activement à l’organisation d’activités ?

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Sur la question du rassemblement : Les lieux de rassemblements ont tendance à disparaitre de façon
structurelle (par exemple, la question de la suppression du pointage obligatoire à eu comme effet qu’il
est difficile de rencontrer des demandeurs d’emploi et qu’ils se rencontrent entre eux) ; voire de façon
informelle (par exemple, la question du couvre-feu, des sonars anti jeunes, etc…), ce qui empêche
directement les quelconques rassemblements.

Le travail social de rue en milieu rural

Les 3 mots clés de la discussion :

 Zoner – Créer – Fédérer

Initiateur – Initiatrice du sujet : Bernadette Groesmans.

Participants de la discussion : Stéphanie GUISBIERS, Giancarlo PAGLIA, Didier DELRUELLE,


Stéphanie WILLOCQ, Pierre Antoine STURBOIS, Jimmy BAN ROTTHEM, Kathlenn DESCHAMPS, Louise
LECLRECQ.

Discussions – Éléments importants :

- La rue désertée, surtout en milieu rural : soyons créatifs, zoner permet d’observer, d’être vu, de
repérer les lieux où sont les jeunes, d’identifier son territoire / la culture / les besoins / le réseau et les
acteurs du terrain / de faire un diagnostic social…
Le travail à long terme aide à construire son réseau. L’espace est plus étendu qu’en milieu urbain. Le
vélo peut être un bon outil pour transiter en milieu rural (outil permettant la visibilité et la présence
physique dans le déplacement).

Thème en lien avec les jeunes isolés / numérisés : les jeunes sortent ne fut-ce que pour se rendre
à l’école, ils sont mobiles aussi.
Le travailleur doit bouger. Le travailleur doit aussi aller à la rencontre des différents acteurs
(commerçants, écoles, etc…).
Il est aussi possible d’utiliser les outils numériques : avoir une présence sur le net (page Facebook par
exemple…) et développer des projets avec les jeunes autour du numérique.

- Comment ne pas être intrusif ? : En zonant, en repérant les lieux où les jeunes se regroupent, en
se laissant aborder, en créant des espaces de rencontre éphémères (animation sous tonnelles…) ou
durables (de type abri de bus / mobile home…), en utilisant l’humour pour créer du lien, en développant
de l’animation en rue (jeux, sport, ateliers vélos, musique, djembé…).
Doit-on sonner aux portes ? Pourquoi pas ? Le travailleur connait son public : il sait s’il peut se le
permettre ou non.

- Le TSR doit-il s’identifier ? : Il doit être attentif à ne pas être assimilé à d’autres acteurs de rue
(contrôle…). Il doit prendre le temps, c’est une action qui demande pas mal d’énergie de la part du
travailleur. Il doit être régulier mais aussi varier son parcours. Il peut se présenter mais aussi se laisser
aborder. Développer des lieux de rencontres éphémères (une tonnelle/un banc/une animation).

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- Le travailleur en difficulté avec le travail social de rue : Veiller à maintenir une équipe solidaire,
à construire des projets communs (animations de rue…), à se former et rencontrer d’autres travailleurs,
à parler de ses difficultés en rue, ainsi qu’être créatif, et à développer des outils, … Le travailleur doit
se coordonner/communiquer avec les acteurs de terrain (même si P.O. et objectifs différents) …

- Le travailleur social de rue doit-il se rendre dans les maisons de quartier ? : Elles font partie
de l’espace public : il peut y rencontrer son public si celle-ci a une bonne connexion avec les jeunes et
est bien fréquentée. Il doit pouvoir aussi s’en détacher pour ne pas être assimilé (objectifs différents).

- Le milieu rural – milieu éloigné ? : Quand on s’éloigne des hyper-centres, on s’éloigne de la


culture, de l’information (tout est souvent centralisé en ville), d’où l’importance dans le milieu rural de
développer les rencontres et le travail social collectif…

- Notre travail ne dévie-t-il pas vers une certaine normalisation ? : « On peut t’aider dans ta
scolarité ? » Cernons-nous bien les besoins des jeunes ?
Restons concentrés sur l’objectif de créer du lien, de mobiliser, de se parler… Travailler avec le réseau
pour amener l’information.
Mise en place de stratégies d’action (tournois de foot sur quartier, projet WEB quartier…) dans le but
d’aider les jeunes à trouver des chemins, à s’exprimer, provoquer des rencontres pour fédérer… Soyons
vigilant à interpeller le politique.
On nous demande souvent du chiffre/des statistiques. Le politique s’intéresse plus au quantitatif qu’au
qualitatif. Soyons aussi créatifs sur ce terrain (ex : vidéos pour présenter notre travail sur le WEB…).
Devons-nous communiquer nos chiffres ? En AMO, on peut se référer au décret via sa mission de
prévention. Si je ne fais pas du chiffre, c’est que je fais bien mon boulot de prévention.
Les statistiques peuvent aussi être utiles au travailleur social pour son diagnostic social par ex…

- Difficulté de communication avec le politique surtout en milieu rural : Les gens se


connaissent, les groupes sont plus fermés… Difficulté aussi du travailleur social de rue d’un service
communal face aux enjeux politique/au règlement… Les projets en partenariat avec la commune
prennent du temps.

Quelles ressources (livres, sites internet, articles, …) pour nourrir la discussion ?

- La fédération Traces de Rue (formation, ateliers…)

Le travail de la non-demande

Les 3 mots clés de la discussion :

 Frustration – Observation – Accrocher pour amener la demande

Initiateur – Initiatrice du sujet : Yannick.

Discussions – Éléments importants :

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Ici, Yannick est infirmier de rue : il est un professionnel embêté face à la non-demande de certaines
personnes pour qui psychiquement il n’est pas possible de formuler une demande quelconque. Mais
alors, comment susciter celle-ci ?
Il se trouve dérangé par le fait de voir quelqu’un en mauvaise santé et il voudrait que le bénéficiaire
formule une demande d’aide, cependant rien ne se passe.
Pourquoi les personnes ne demandent-elles pas d’aide ? Un début de réponse : peut-être parce qu’elles
manquent de connaissances ? – Un éducateur exprime aussi l’idée que les valeurs personnelles et
professionnelles ont tendance à trôner sur le réel besoin de la personne.
Un éducateur explique qu’il est intéressant d’apprendre à rencontrer l’autre avant de lui amener les
projets. Passer par l’observation, l’étude de quartier, amener un moyen pour interagir avec l’autre, puis
lorsque le lien de confiance se tisse, le projet s’amène naturellement.
Il y a une notion d’équilibre : Ne pas être trop investi mais en même temps être force de proposition,
l’initiateur d’un « quelque chose ». Piste, solution : Tenir compte du contexte et des possibilités
de chacun.
Elément de réponse : mettre en place des permanences pour accueillir le rien ; puis d’un pas à un
autre, à leur rythme, les demandes vont émerger.
- Les éducateurs de rue du groupe expliquent que la demande des besoins de la part des citoyens
est mise à mal par l’appel à projet : projets qui viennent de la hiérarchie. Il n’y a pas de but
concret par rapport à la demande des personnes suivies. Les projets proposés par les politiques
ne prennent pas en considérations les réels besoins du public. Nous sommes plus dans le
quantitatif que le qualitatif.
- Dans certains services, il a été demandé de faire du porte-à-porte pour amener le projet.
- L’angoisse de travailler dans le rien existe bien, et la peur d’être confronté à l’écho des
citoyens : « Pourquoi tu ne fais rien pour lui ? », « Il traîne dans la rue, pourquoi ne fais-tu rien
pour l’aider ? »
- Travailler sa frustration en tant que professionnel et qu’être humain, lorsqu’il n’y a pas de
demande formulée, ou pas celle à laquelle on s’attendait. Il y a des limites aux moyens d’action
dans le travail de rue. Parfois il y a des personnes qui pour rien au monde n’iraient demander
de l’aide.
- Parfois, on entre dans les problématiques des personnes qui acceptent de participer au projet
pour nous faire plaisir.
- On oublie souvent la question de la finalité éducative et qualitative.

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CONCLUSION : Quel est mon travail ? Répondre à la demande de la hiérarchie ou répondre à la
demande des bénéficiaires ?

Le Travailleur Social de Rue = Police ?

Les 3 mots clés de la discussion :

 Créer une relation de confiance – Echanger – Stigmatiser

Initiateur – Initiatrice du sujet : Mathieu (A.M.O. TCC Accueil).

Participants de la discussion : Nicole, Aicha (Secteur Sans-Abris), Antoine (A.T.D. Quart Monde), Calo,
Violette, Gaëtan (Secteur Jeunesse), Lionel (Cohésion Sociale), Bachir (T.S.R. Molenbeek) …

Discussions – Éléments importants :

Nous commençons par une réflexion sur l’histoire du T.S.R. : avant ce travail était effectué par les
policiers. Aujourd’hui, leur rôle est plus sécuritaire et paradoxalement, c’est la militarisation de la
police et leur nombre qui crée le sentiment d’insécurité. C’est donc aux travailleurs sociaux
qu’incombe le rôle de proximité, de médiation et de gestion du lien social avec le public. On met alors
en parallèle (voire en opposition) le sécuritaire et le social.

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Se posent alors de
nombreuses questions
par rapport au rôle du
T.S.R. et la vision que
le public a de ce rôle. Il
y a deux problèmes
différents quand on
parle de l’amalgame
T.S.R./Policier.
L’éducateur de rue
peut être pris pour un
policier en civil tout
simplement. Mais la question du rôle de l’éducateur peut aussi être remis en question, est-il une
« balance » qui va rapporter les informations aux services de sécurité ?
Tout le monde est d’accord pour dire que le travail de rue se fait avec un public abimé et nécessite du
temps et de la confiance. Les concepts utilisés et le travail en lui-même est différent selon le quartier
et le public ; cependant la relation de confiance est primordiale pour travailler avec notre public, elle
permet d’effacer cette image d’éducateur-policier. Les jeunes sont régulièrement en train de tester le
cadre et c’est au T.S.R. d’être vigilant à maintenir ce lien et poser les limites. Lorsque la relation de
confiance est vraiment en place, la police peut même être en demande par rapport aux éducateurs et
leur donne le rôle de médiateurs de quartier en cas de bagarres, par exemple.
Nous sommes face à un public qui sollicite quand les choses vont mal, pas quand elles vont bien. L’un
des enjeux est de réussir à maintenir ce dialogue avec le public et de créer un travail cohérent entre
les différents intervenants sociaux et les partenaires.
Nous échangeons sur la consommation des jeunes, et sur la présence des éducateurs. Le fait que le
T.S.R. permette des choses illégales sous ses yeux est-il une validation ? Comment l’aborder avec les
jeunes ? L’une des idées et d’aborder en tant qu’individu avec ses représentations et convictions
personnelles, par forcément comme un professionnel porteur du cadre.

Les jeunes sont régulièrement stigmatisés, et victimes de la police. C’est difficile de travailler ce
constat car il est souvent vérifié. Il faut alors questionner le jeune par rapport à sa peur de la police.
Qu’est ce qui fait que le jeune a peur de la police même s’il n’a rien à se reprocher ? Quel est pour lui
le rôle de la police ? L’enjeu pour le T.S.R. est de briser la barrière entre police et jeunesse. Tous les
deux ont peur de l’autre et cette peur s’exprime souvent par de la violence. Il faut donner un moyen
aux jeunes de s’exprimer sur leur vision de la police et d’échanger avec les policiers.
Les jeunes sont parfois dans une réalité différente. Il y a un effet d’entrainement et de rajeunissement
de la jeunesse en grande difficultés.

Quelles ressources (livres, sites internet, articles, …) pour nourrir la discussion ?

- Enfants d’ici, parents d’ailleurs (film sur les jeunes de Molenbeek parti en échange au Québec).
Projection le 28 janvier 2018 à 15h aux Brasseurs.

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Comment répondre à la criminalisation des « publics »
marginalisés ?

Les 3 mots clés de la discussion :

 Identité – Perception – Responsabilité des TSR

Initiateur – Initiatrice du sujet : Chahr et Katia (association Alias).

Participants de la discussion : Atelier quart monde (Antoine S), Abakka, Relais Social, C.E.M.O.3,
A.M.O.

Discussions – Éléments importants :

 Les jeunes prennent l’identité


criminelle qui est parfois la seule
qui leur est proposée…
 On passe de « l’étiquette »
(qu’on leur donne) à l’identité (qu’ils
portent et revendiquent).
 Ne pas essayer de changer les
jeunes mais plutôt l’image qu’en
ont les autorités et/ou les citoyens qui
élisent les représentants politiques.
 Les travailleurs sociaux
pourraient se positionner (prendre la
parole) publiquement pour pallier
aux « erreurs » des médias.
 « Mais comment faire si les
travailleurs sociaux ont des comptes à rendre aux autorités et/ou à ses employeurs ? » : Le
faire en tant que professionnel, que citoyen, sans forcément nommer son organisation.
 Ceux qui vivent la répression peuvent aussi prendre la parole en tant que 1ers
concernés.
 S’allier à d’autres : on se « protège » en faisant front ensemble.
 « Dénoncer, c’est aussi notre déontologie ! ».
 Prendre la parole pour qu’elle ne soit pas monopolisée par le politique. Ce qui signifie
qu’il faut également étudier l’agenda des médias ; penser stratégie d’action.
 Rendre visible une parole désintéressée (en terme d’électoralisme).

3
Centre d’Education en Milieu Ouvert.
13
Comment aider les jeunes à sortir de la victimisation / « Trucs
et astuces pour une réelle émancipation des jeunes ? »

Trois mots-clés de la discussion :

 Emancipation – Compétences – Responsabilisation

Initiateur – Initiatrice du sujet : Gaëtan et Wendy.

Participants de la discussion : 10.

Discussions – Éléments importants :

La victimisation est un vécu réel (qui passe par du racisme, des violences policières, de la complaisance
de chaque côté de l’équation ; par un sentiment de fatalité et de stagnation, un désir de revendication ;
elle peut être renforcé par une posture de « caïd », des effets de bande…).

Eléments apportés :
- Besoin d’une valorisation des compétences : travailler la confiance en soi, la motivation, la
combativité…
- Favoriser un accompagnement qui amène vers une autonomie.
- Ne pas mettre de barrières dans l’approche (dérives sécuritaires, rapport à la loi…) tout en étant
une référence positive.
- Réagir selon ses convictions et valeurs, tout en étant capable de remise en question.
- Trouver un juste équilibre entre l’offre d’activité et la responsabilisation.
o Exemples de responsabilisation : utiliser le projet mobilité comme outil/aider à monter
un projet/donner la prise en charge d’ateliers de cuisine…
- Détecter des personnes ressources dans le quartier et s’en servir (par ex. : piste jobs, etc.).

Quelles ressources (livres, sites internet, articles, …) pour nourrir la discussion ?

- Les expériences personnelles…

Comment approcher, aborder pour recueillir la parole ?

Les 3 mots clés de la discussion :

 Accueillir la parole où elle se trouve – S’ajuster – Multiplier les moyens de recueil

Initiateur – Initiatrice du sujet : A.M.O. Service Droit des Jeunes – Namur.

Participants de la discussion : Relai Santé de Tournai, PCS Herstal, AMO Dynamo, Mentor Escale.

Discussions – Éléments importants :

14
Le projet du service Droit des Jeunes est d’aller à la rencontre des jeunes en grande précarité, parce
que ces jeunes ne viennent pas spontanément au service (public en augmentation sur Namur).
Comment aller à leur rencontre pour connaitre leur attente ? Quels besoins identifier ? Il y a
une crainte de les brusquer. Comment toucher les jeunes « invisibles » qui ne vont voir aucun
service ?

A Tournai aussi, il y a le constat d’une augmentation de ce public de jeune entre 18 et 25 ans en grande
errance. Le relai santé est présent dans différentes structures et les bénéficiaires ont appris à les
connaitre (accueil de jour, abri de nuit, …). En fonction du lieu la parole ne se dépose pas de la même
manière. Il faudrait préférer leur accorder du temps dans un petit local : c’est une situation qui a été
observée comme plus confortable pour eux parfois.
Aller à la rencontre de l’autre avec quelque chose (ex. : de l’eau quand il y a un plan chaleur) facilite
le tissage du lien.
« Bienveillance, comment respecter l’autre ? Comment le faire de manière non pressée ? » : Préférer
faire preuve d’ajustement à l’autre, de flexibilité. Entendre la parole dans un lieu qui se ferme.
« Qu’est-ce qu’il en est des personnes qui n’ont pas les ressources pour pousser la porte ? » : Il y a très
souvent une méconnaissance en termes de droit pour les personnes précarisées.

Pour le P.C.S. d’Herstal : « Dans certains quartiers, aucune personne ne parle français alors qu’on vient
leur distribuer des brochures ! » Il faut parfois des outils pour aller chercher la rencontre avec le public.
Pour certains bénéficiaires, se retrouver en duo pour discuter peut être difficile, d’où l’intérêt alors de
trianguler la parole. Pour certains, déjà nommer les choses est difficile. La parole circule mieux
parfois quand on est à trois.

Pour l’A.M.O. Dynamo : La parole peut prendre pleins de formes ; il ne faut pas hésiter à utiliser des
médias comme photo-langage, et partir sur des questions qui n’ont rien à voir.

Stagiaire Mentor Escale : Il est souvent difficile d’aborder les jeunes. Mais l’éducation de rue n’est
pas là pour cadrer… Ce qui est source d’un certain confort de travail.

Pour une première approche, on doit d’abord être vu ; puis le bouche à oreille va se mettre en route,
on commence à se présenter... Quelques jours après on va se dire bonjour avec le public parce qu’on
commence à se connaitre… Il vaut mieux éviter d’aller trop rapidement. Avant même d’être dans
la parole, il est important d’être dans le regard (car parfois ce n’est pas le moment d’aller les
rencontrer…). Ce public teste notre fiabilité. Il faut se détacher mentalement des marqueurs, des
symptômes qu’on voit du jeune.
Parfois, il vaut mieux ne rien attendre : laisser faire, prendre le temps. Le travail de rue c’est un autre
rythme que le travail en bureau. Il faut éviter de les coincer, et savoir nous ajuster. Laisser la possibilité
au public de ne pas être coincé dans un temps précis, une structure, une question, …
Pour démarrer, il est intéressant d’être présent dans les institutions déjà visibles par le public
visé et ensuite faire le travail en rue ; aussi : explorer l’idée d’une co-intervention avec des intervenants
qui font déjà un travail en rue.
Il faut de la souplesse, se trouver capable d’accepter que parfois il y aura beaucoup de monde
et puis à d’autres moments plus personne. Laisser le temps d’une phase d’acclimatation avec les
bénéficiaires ; ne pas oublier de rester accessible, léger.

15
Comment travailler où l’on vit ? Frontière-Limite.

Les 3 mots clés de la discussion :

 S’adapter – Se préserver – Se positionner

Initiateur – Initiatrice du sujet :


Jess.

Participants de la discussion :
Djibril, Calogero, Thomas, Plume,
Tekeh, Aicha, Daniel, Alex, Pierre.

Discussions – Éléments
importants :

Contexte : Plusieurs travailleurs de rue


vivent sur leur lieu de travail, que ce soit
en ville ou en milieu rural. En émerge
un questionnement sur les limites, les
difficultés rencontrées, les frontières
entre vie professionnelle et privée.

 Savoir mettre le cadre entre


sa vie privée et sa vie professionnelle.
16
 Entretenir une capacité à se déconnecter, écouter son besoin d’espace.
 Porter attention à l’image qu’on renvoie dans le cadre de notre vie privée ; à la réputation
que l’on a, ou que l’on nous donne.
 Se connaitre et respecter ses valeurs, c’est connaitre ses limites afin de se préserver.
 S’impliquer émotionnellement, sans impact sur la vie privée.
 Se positionner et s’impliquer différemment en fonction des situations rencontrées (reconnaitre
l’urgence, connaissance du public, des informations…)
 Adapter sa vie personnelle en fonction de son travail et vice versa.
 Pouvoir se dissocier de sa propre histoire connue du public que l’on accompagne.
 Etre attentif à la distance professionnelle et pouvoir ramener les situations en équipe pour
pouvoir prendre du recul.
 Ne pas s’empêcher de vivre, garder ses habitudes tout en restant vigilant ?
 Pouvoir verbaliser son besoin de « respirer », d’espace, de frontière …
 Etre attentif sur le fait de ne pas se rendre indispensable tout le temps (anticiper une
absence, un départ …). Favoriser l’autonomie, l’activation des ressources.

De la rue à l’écrit, à l’interpellation

Les 3 mots clés de la discussion :

 Observer – Ecrire – Interpeller

Initiateur – Initiatrice du sujet : Francesco

Participants de la discussion : Hakim (L.E.S.4), Francesco (A.M.O. Dynamo), Morgane, Maxime et


Charlotte (A.M.O. La Boussole), ? (P.C.S.5 quartier Bruxelles).

Discussions – Éléments importants :

L’écriture peut avoir beaucoup de significations, elle peut être un outil de construction de nos
observations. L’écriture est aussi un moyen de transmettre son vécu.
L’idée d’inclure le public dans un processus d’écriture peut constituer un bon outil mais n’est pas toujours
à la portée de tous (analphabétisme, langue maternelle différente, etc…).
La question est de savoir comment on vit l’écriture dans notre travail : l’écriture est-elle libre ou
obligatoire ?

Certains vivent avec la frustration de se dire qu’ils devraient écrire plus souvent… Evidemment chacun
a une sensibilité différente par rapport à l’écriture, mais la culture « orale » peut représenter un
frein, on se doit donc de formaliser les choses. L’importance de l’écrit prend donc tout son sens,
notamment pour pouvoir, in fine, interpeller les pouvoirs publics.
Comment formaliser les observations du terrain pour mettre en place un plan d’action ? Savoir quels
ont été les préalables, quels indicateurs mettre en place : l’écriture devient là un moyen de
légitimer notre action.

4
Lutte contre l’Exclusion Sociale, Molenbeek.
5
Plan de Cohésion Sociale.
17
L’écriture représente donc un « défi » car il ne faut pas se sentir « obligé » de le faire, juste pour rendre
des comptes… mais comment exploiter la matière ?
L’intention peut être d’observer aussi certaines récurrences ; l’écriture peut aussi avoir un rôle
« passation », afin de laisser des traces pour les collègues qui suivent…
Certains émettent la demande de plus formaliser les observations (idée de relais, aide pour le diagnostic
social) … Nous soulevons aussi l’anonymat complet dans certains cadres de travail, A.M.O.
notamment, dans le cadre de nos écrits.
Nous soulignons que tout le monde n’est pas à l’aise dans l’écrit, mais cela aide tout de même

à structurer les pensées (ceci n’est pas toujours évident car beaucoup de choses sont spontanées
aussi dans nos réalités de terrain) ; aussi : la crainte de figer les choses dans le temps, sans
forcément voir l’évolution de celles-ci.

L’obligation de l’écrit est parfois un justificatif de travail.


Au P.C.S., ils peuvent parfois renvoyer une image fort administrative, avec des fiches signalétiques,
l’utilisation de tableaux Excel, des fiches de suivi, des évaluations d’activités, etc…
Un cahier de communication peut aussi être mis en place, mais cela dépend aussi du nombre de
travailleurs.

L’écrit peut devenir « oppressant » lorsque celui-ci constitue une obligation.


Exemple : un exercice d’écriture collective pour aboutir à un diagnostic social, amené donc par un aspect
créatif, mais avec une méthodologie sous tendant l’ensemble.
Enfin, nous soulevons aussi qu’il est dur parfois de mettre des mots sur des réalités de travail.
Pour maintenir le « plaisir », faudrait-il donc partir du qualitatif vers le quantitatif… ?

Nous avons aussi abordé la question du support : utilise-t-on des fichiers partagés ? L’écriture
manuscrite ? Numérique ?

En conclusion, l’écriture constitue un angle d’approche très intéressant sur nos réalités de travail !
Pourquoi pas approfondir plus en avant dans une autre session…

18
La rencontre en travail social de rue

Les 2 mots clés de la discussion :

 Accroche – Authenticité

Initiateur – Initiatrice du sujet :

Participants de la discussion : Elodie Collin, Elodie Godon, Azzabi Sonia, Chairi Wissam, Mons
Gaëtan, Vandenbergh Stéphanie, Franck Axelle, Quinzin Axelle, Mercier Christophe, Vard Jonathan,
Rosalie Mitaud.

Discussions – Éléments importants :

En T.S.R., différents outils peuvent être utilisés (jeux, musique, humour, …). Il n’y a pas un profil
type d’animateur de rue mais autant de profils qu’il y a de personnalités. Il est important de
se sentir à l’aise dans la façon d’aborder le public plutôt que de vouloir coller à un profil type. Il est
également important de se connaître soi, le public avec lequel on travaille, et son service.
Ce qui marche bien, c’est faire coïncider nos actions avec les besoins du public visé (ex. : distribuer des
soupes aux sans-abris, proposer des petits déjeuners, mettre de la musique, …) et de faire fonctionner
le réseau.
Il est également important de laisser le public venir à nous, de susciter la curiosité et ne pas oublier
que le travail de rue est un travail sur le long terme, qu’il faut laisser le temps au public de créer
le lien et que le bouche à oreille se mette en place.
Outre le travail de rue, tous les moments peuvent être prétextes à la rencontre (pendant les
permanences, en entretien, …).
Le travail social de rue questionne également la proximité avec le public (quelles sont les limites entre
« privé » et « professionnel » ?).

Comment contrebalancer les politiques sécuritaires ?

Les 3 mots clés de la discussion :

 Sécuritaire – Prévention – Militant

Initiateur – Initiatrice du sujet : Esteban (A.M.O. Basse-Sambre).

Participants de la discussion : Dynamo, Le Cygne A.M.O., sociologue, Cohésion Sociale, A.M.O. de


N.O.H.

Discussions – Éléments importants :

19
Définition de politique sécuritaire : « Politique qui fait des questions de sécurité et de la lutte contre la
délinquance une priorité. »6
C’est un paradoxe sécuritaire : elle doit rassurer les citoyens mais autour de la table elle nous fait
tous peur.
Elle signifie répression.
« Grâce » à elle on déplace les problèmes (« reporter la merde ailleurs » …), on pense la prévention
sécuritaire est plus importante que la prévention spécialisé (plus de moyen, plus valorisée…), mais elle
est dans le fond une réponse « court-termiste ».
En tant que travailleurs sociaux, il est difficile de ne pas se faire instrumentaliser par le politique, car
trop souvent pour eux la politique sécuritaire semble être l’unique réponse… Face à nos réalités, le
politique est paumé.

Cependant, comment contrebalancer ? Quelles attitudes adopter ?


 Réaliser de l’éducation aux médias.
 Elever le débat avec les jeunes qu’on accompagne.
 Faire acte de militantisme ; faire l’interpellation des pouvoirs publics (et porter attention aux
appels à projets qui nous limite dans le temps et se trouvent souvent être un piège dans notre
travail…)
 Expliquer les droits, informer, faire revendiquer.
 Se positionner en tant que T.S. avant de se faire étiqueter.
 Utiliser le Politique.

Le groupe s’accorde sur une priorité qui est le militantisme (autant dans le cadre
institutionnel que local).

Les jeunes des rues de Bucarest et cirque social

Les 3 mots clés de la discussion :

 Réinsérer – Consommer – Aider

Initiateur – Initiatrice du sujet : Sonia Azzabi, Sara Gibril, et Axelle Franck.

Participants de la discussion : Valerian Ion, Louise Leclercq, Karine Joliton, Corinne Villée, Jess
Bonhivers, Djibril Ndir et Gaetan Mons.

Discussions – Éléments importants :

Notre sujet a permis d’aborder plusieurs thématiques différentes :

- L’hygiène et look soigné des jeunes en parallèle avec ceux d’ici.


- Les différences entre Belgique et Roumanie concernant les structures d’accueil et les politiques
de réinsertion adoptées.
- Le cirque social : compter sur l’autre pour garder l’équilibre.
- La situation de la Roumanie concernant son intégration dans l’U.E.
- La vie dans la rue : la drogue et son interdiction.

6
http://www.toupie.org/Dictionnaire/Securitaire.htm
20
- Les différences entre l’hiver et l’été : les 3F Fame-Frig-Frica (« peur »).
- Leurs relations par rapport à la police.
- La place de l’aide social, des orphelinats et des centres pour mineurs.
- Et quel avenir pour les jeunes ? Y-en-a-t-il certains qui s’en sont sortis ?

Quelles ressources (livres, sites internet, articles, …) pour nourrir la discussion ?

La discussion a été amenée par le biais de photos qui étaient disposées sur le sol. Chaque participant
était invité à sélectionner une photo et à partager son ressenti, son parcours, son vécu (expériences
similaires sur le terrain). Nous avons également parlé de notre documentaire « Le bout de la rue » et
de notre démarche pour approcher les jeunes de rues.

Proposition d’action

Titre de l'action : Les jeunes des rues et cirque social


Pilote ou porteur de l’action : Sonia Azzabi, Sara Gibril et Axelle Franck.
Objectifs visés par l’action :
- Informer sur la situation des jeunes des rues de Bucarest.
- Présenter un outil d’accompagnement et d’éducation, pratiqué par une O.N.G.7 roumaine Parada,
le cirque social.

Bénéficiaires de l’action :
- Tous les professionnels du travail social de rue.
- Tous les étudiants éducateurs spécialisés.
- Toutes les personnes prévoyant de se rendre en Roumanie pour réaliser un travail de rue.

Tâches à réaliser :
- Diffusion d’un documentaire de
25min.

Résultats attendus :
- Conscientisation sur la
problématique des jeunes des
rues.

Partenaires :
- Parada
- IHECS

Budget prévisionnel : Ø
Calendrier : 2018

7
Organisation Non-Gouvernementale.
21
La Pair-Aidance en précarité

Les 3 mots clés de la discussion :

 Accompagner – Conseiller – Aider

Initiateur – Initiatrice du sujet : Louise L.

Participants de la discussion : Pas de participants pour la discussion, ceci est donc une réflexion de
l’initiatrice du sujet.

Discussions – Éléments importants :

Question personnelle : Pourquoi ce sujet n’a-t-il pas eu d’intérêt ?


Une personne m’a demandée ce que signifiait la P-A. Dès lors, je pense que ce sujet n’est pas encore
extrêmement connu dans notre travail de rue alors qu’il commence à se développer tout doucement en
Wallonie dans un autre secteur de soin. Ceci pourrait être une piste d’explication ?
Ou peut-être que cela semble irréalisable ??

Qu’est-ce que la P-A ?

La Pair-Aidance est un concept qui n’est pas encore tout à fait balisé et qui commence à voir le jour
dans le secteur de la santé mentale. Il consiste à l’implication (bénévolat, stagiaire ou travailleur) d’un
expert du vécu dans un service de soin. La personne qui est « en processus de rétablissement »
apporte son aide dans des services en tant qu’expert. Il a connu ce trajet, et vient apporter ses
conseils, sa bienveillance aux personnes qui se trouvent dans une situation connue.
Les pair-aidants ont depuis l’année dernière la possibilité de suivre une formation d’un an pour baliser
leur implication et leur engagement. Ils reçoivent ainsi des outils de travail, vivent des expériences de
stage et reviennent avec des réflexions qu’ils déploient en groupe. Cela permet de petit à petit
baliser la fonction auprès des professionnels qui, parfois, n’accueillent pas toujours cela avec un
regard positif. Cela balise aussi les fonctions du pair-aidant qui peut se définir tant auprès de l’équipe
qu’il intègre comme membre, qu’auprès des usagers qu’il accompagne.

Pourquoi ce sujet ?

J’ai choisi de mettre ce sujet à l’honneur ce jour car j’ai eu l’occasion de participer à des tables rondes
et journées d’étude sur la P-A.
Je remarque que la législation et la formation offrent un dispositif de P-A sur la santé mentale
et la précarité. Cependant, jusqu’à présent je n’ai que des échos de ce dispositif en santé mentale.
J’aurais voulu travailler la question dans un groupe de T.S.R. afin de réfléchir au projet au niveau
de la précarité et du pourquoi cela « freine » dans ce domaine.
En quoi pourrait-on être innovant ? Quels seraient les obstacles et les balises à poser en prérequis ?
Existe-t-il déjà des experts du vécu de la rue dans d’autres villes wallonnes ?

22
Qu’en pensez-vous ???

Quelles ressources (livres, sites internet, articles, …) pour nourrir la discussion ?

- Pascale Jamoule – professeur à l’UMons.

Mixité et travail social

Les 3 mots clés de la discussion :

 Mélanger – Sensibiliser – Proposer

Initiateur – Initiatrice du sujet : Vincent.

Participants de la discussion : Ossama, Charlotte, Valérie…

Discussions – Éléments importants :

Quatre formes de mixité se dégagent : mixité de genre, mixité d’âge, mixité sociale, mixité
culturelle.

Concernant la mixité de genre : Les femmes sont mises de côté et sous représentées par les pouvoirs
publics. Que faire pour sensibiliser les pouvoirs publics à cette problématique ?
Exemple d’une travailleuse dans un service I.P.P.J.8 pour hommes qui dit avoir eu beaucoup de difficultés
à s’extraire d’une vision réductrice de la femme (comme femme au foyer, maman, porteuse des tâches
ménagères…) de la part du public, mais aussi de l’équipe ; situation en évolution lente et complexe.
Celle-ci a suscité des réactions multiples et un accord sur le fait qu’il est important de favoriser la
mixité dans une équipe de travail.

La mixité est aussi une contrainte établie, entre autres, par les pouvoirs subsidiant. Comment
appliquer cela au terrain avec les enfants, les adolescents, mais aussi les parents ?
Nous réalisons le constat que les garçons et les filles se mélangent peu dans les certains quartiers
défavorisés.

Comment mettre en application la promotion de la mixité en prenant en compte les sensibilités de


chacun ? Doit-on travailler avec le plus d’ouverture possible pour susciter la mixité, ou doit-
on l’imposer ?
Pour certains, ces questionnements sont l’affaire des associations et des services de travail social avant
tout. Pour d’autres, cela doit être à l’initiative des pouvoirs publics.

Concernant la mixité culturelle : Comment se porter garant de la mixité culturelle dans le travail social ?
Comment accompagner les jeunes dans leurs questionnements identitaires, culturels et religieux ? A
quel moment culture et religion s’entrecoupent, fusionnent et entrent en conflit ? Que faire face au
constat d’une société très multiculturelle mais trop peu interculturelle ?

8
Institution Publique de Protection de la Jeunesse.
23
Nous soulevons quelques interrogations face aux messages médiatiques et politiques parfois source
d’amalgames et de compréhensions biaisées.
Exemple de raccourcis dérangeants déjà entendus : Arabes = Musulmans = Islamistes = Terroristes
Ou encore : Flamands = Haineux des Wallons et des Musulmans

Quelles sont les pistes pour une déconstruction des idées reçues et des clichés qui ont la peau
dure ?

Comment ne pas pacifier l’indignation du public ?

Les 3 mots clés de la discussion :

 Ne pas s’endormir – Ne pas se faire piéger/S’autocensurer – Maitriser le cadre socio-


politique dans lequel on est

Initiateur – Initiatrice du sujet : Antoine Scalliet.

Participants de la discussion : Hélène (Dynamo A.M.O.), Juliette (Traces de rue), Johanne (S.D.J.9
Namur), Didier Deleruelle (A.M.O.), Julien (Dynamo Mobilité), Dominique, Gaëtan, Olivier (A.M.O. TCC
Accueil), Wendy.

Discussions – Éléments importants :

Le titre de l’atelier a permis une compréhension, des questionnements et des positionnements variés.
« Public » peut à la fois être ne compris comme « personne victime de l’injustice » et comme « le tout
public ».
Le titre a pu être entendu, soit comme le voulait Antoine : « comment accompagner/permettre
l’indignation chez les personnes vivant de l’injustice », ou soit : « comment ne pas laisser
ceux qui ne vivent pas directement l’injustice tomber dans du laisser-faire ».
L’idée de ne pas s’endormir est primordiale, de ne pas mettre des pansements sur des jambes de
bois. Il y a l’idée d’un double mouvement paradoxal qui est avancée dans une société très violente de
souffrir en silence, sans violence.
La nécessité de politiser le travail social est aussi émise : l’essentiel est d’être le relais de ce public
indigné et victime d’injustice.

Le piège du travailleur social c’est de s’assimiler à sa fonction, d’être l’« aidant » et non l’« aidé », de
mettre de la distance. La nécessité c’est justement de « d’être avec », de « faire avec » et non
de « faire pour » ; mais « faire pour », dans un premier temps, c’est aussi former à un « faire avec »
par la suite, parce que nous sommes tributaires de la temporalité des bénéficiaires. Exemple cité
d’éducateurs qui ont accompagné des jeunes à militer lors du G20.
Le risque de la « professionnalisation » c’est de se cacher derrière. Il faut donner du crédit à
l’indignation.

9
Service Droit des Jeunes.
24
Le travail social semble se distinguer du militantisme parfois mené dans la sphère privée ou en tant que
bénévole : il y a souvent une autocensure du travailleur social. Cette autocensure est souvent
renforcée de par la fonction endossée par le travailleur.
Pacifier n’est pas neutraliser. Il y a un désaccord dans le groupe sur la nécessité de dire les
choses de manière plus « soft ». Ne pas être/tomber dans une violence réactionnaire ; entendre
la violence structurelle mais éviter que cela se traduise par une logique réactionnaire, par une
violence individuelle et bien souvent stigmatisée. Il faudrait aussi être attentif à renverser les
perspectives lorsqu’un travail de militance a raté et remettre le curseur de la mise en échec sur
les personnes responsables de la non-écoute de la revendication.

Certains ont l’impression de ne pas pouvoir tout dire sur leur lieu de travail. D’autres expliquent, qu’au
contraire, on peut tant que c’est contextualisé, expliqué.
L’autocensure peut venir tant de la méconnaissance du cadre de travail comme de la peur de
perdre son travail.
Être militant c’est un vrai travail à part entière.
On ne peut pas parler de l’indignation du « public » sans parler de l’indignation du travail social.
L’autocensure varie selon le niveau d’intervention (fonction-équipe-institution-société).
Aller « casser » avec et donner des outils de désobéissance civile fait partie de l’idée
d’accompagner l’indignation.

Les politiques récupèrent les leaders pour pacifier, pour saboter l’indignation manifestée.
C’est paradoxal de demander à un outil social (le travail social) de permettre un apaisement
social, de subsidier des services pour « réparer » ce que l’Etat met en place lui-même. « Se
rendre compte qu’on est qu’un maillon quand on veut vraiment aider les gens, ça met une claque ». Il
y a une complexité hiérarchique qui vise à neutraliser la manifestation de l’indignation. Il ne faut
pas se laisser bloquer par ces tactiques.

Quelles ressources (livres, sites internet, articles, …) pour nourrir la discussion ?

- Du gravier dans les chaussures (théâtre action du mouvement L.S.T.10 Jeune Andenne).
- Aire d’autonomie de Starting Solo (théâtre action des jeunes suivis par le SDJ Namur).
Pièce de théâtre « combat de pauvre » présentée le jour de la journée contre la précarité.

Quels autres outils que le colloque pour le militantisme ?


- Avoir une bonne connaissance du cadre socio-politique ;
- Plaidoyer ;
- Être créatifs dans les modes d’action ;
- Dégager du temps au niveau institutionnel aussi et pas qu’individuel ;
- Organiser des alliances ;
- Créer le savoir ensemble ;
- Ouverture aux divergences dans un combat commun, excepter la violence au sein d’une même
lutte.

10
Lutte Solidarité Travail.
25
Comment faire de la prévention sans rentrer dans la
moralisation ?

Les 3 mots clés de la discussion :

 Temporalité – Conscientisation – Lien

Initiateur – Initiatrice du sujet : Rosalie Mitaud.

Participants de la discussion : ?

Discussions – Éléments importants :

Lors de cet atelier, différents éléments sont ressortis :

1) Nécessité de saisir le bon moment pour conscientiser le public (ex. consommation de


cannabis : peu d’intérêt de le faire à chaud mais plutôt attendre que le jeune soit en situation
de confidence).

2) Importance de respecter les étapes, ne pas les brûler. D’abord créer un lien de confiance
avant d’aborder certains éléments plus personnels.

3) Facteur temps : les discussions qu’un travailleur social a avec le jeune ne fera généralement
pas sens directement. Il faut laisser le temps au jeune d’assimiler l’info et de la digérer.
Le jeune n’utilisera l’info que quand ça fera sens pour lui, quand il en aura besoin. Respecter le
rythme du jeune. Les attentes trop grandes de certains travailleurs sociaux qui peuvent ne pas
voir les effets immédiats de leurs intentions mènent à de la frustration. Le rapport au temps
n’est pas le même entre « aidant » et « aidé ».

4) Importance de passer de la moralisation à la conscientisation : discuter avec le jeune


des conséquences de ses actes et non pas de l’inadéquation de ceux-ci. Revenir sur le sens des
choses, aux origines (ex. : la justice a été créée pour apprécier un acte en toute neutralité).
Actuellement, les juges laissent un certain temps entre l’acte commis et le jugement car les
sanctions sont moins sévères quand elles sont fixées à froid. Certains jeunes peuvent se sentir
frustrés car leur temporalité est différente et le besoin de justice est immédiat. Pour éviter
la moralisation, peut-être proposer des outils (film, jeux, …) pour susciter collectivement le
débat. A nos valeurs personnelles en tant que travailleurs !

5) Importance d’être conscient de ses limites en tant que travailleurs sociaux, et être capable
d’orienter vers des services spécialisés lorsque c’est nécessaire tout en maintenant
le lien avec le jeune.

Comment utiliser les réseaux sociaux à bon escient ?

26
Les 3 mots clés de la discussion :

 Réseaux sociaux – Déontologie – Public

Initiateur – Initiatrice du sujet : Dynamo International.

Participants de la discussion : Itinéraire, AMO.net, Dynamo International.

Discussions – Éléments importants :

AMO.net a créé il y a quelques années une charte de déontologie reprise en partie par la commission
de déontologie. Cette charte peut se retrouver via AMO.net. 11

Parmi cette charte il y a :


 Les principes de nécessité : quels réseaux sociaux utiliser, comment les utiliser.
 Les principes de précaution.

Facebook : Comment faire ? Se créer un profil professionnel, un profil de l’association, une page, … ?

Y a-t-il des modérateurs dans les associations qui se charge de répondre à la demande des jeunes en
« souffrances » ? Faut-il en désigner un-e ? Faut-il désigner un-e référent-e réseaux sociaux ?

Faut-il vivre avec la crainte des réseaux sociaux ou décider de l’utiliser avec toute les
contraintes et positions délicates dans lesquels le travailleur social va se placer ?

Comment faire face aux dérives, comme les conversations privées où les jeunes vont régler leurs
comptes en ayant à témoin un travailleur ? Faut-il intervenir ou non ?

Que faire quand jeune décide de mettre un terme à ses jours en ligne ?

Que faire à propos de l’identification des jeunes sur les réseaux sociaux ?

Comment faire émerger publiquement la parole de


travailleurs sociaux ? Comment interpeller et militer
efficacement ?

Les 3 mots clés de la discussion :

 Interpeller/Militer – Légitimer – Etre dans l’action concrète et directe

Initiateur – Initiatrice du sujet : Esteban & Shahr.

11
http://www.amonet.be/collectif-amo-net
27
Participants de la discussion : Plume, Thomas, Shaher, Marie, Esteban, Mathieu, Donovan, Katia.

Discussions – Éléments importants :

Travailleur social de rue et militant/engagé : est-ce compatible ?


On se pose la question de la loyauté qu’on pourrait devoir avoir envers son secteur ou institution, car
ceux-ci ont des pressions et des peurs par rapport aux subsides.
Mais il faut garder en tête notre liberté d’expression et pouvoir s’en saisir en tant qu’individu.

Posséder et activer un réseau :


 Utilité des fédérations : ne pas devoir protéger une institution, ne pas parler au nom des
usagés/du public, ni du secteur, mais au nom de chacun des citoyens-travailleurs-
sociaux (qui sont sur le terrain).
 Militantisme/engagement trop mou ou trop fort, on est parfois entre deux chaises.
 Importance d’avoir le soutien de son équipe.
 Certains enjeux non maitrisés peuvent devenir des freins.
 Râler et puis quoi ?
 Et le secret professionnel ? Impossibilité du « témoignage people » : pas de témoignage ou
histoire sur le public / les « usagés ».
 Faire le lien politique et social.
 Entamer une réappropriation du langage, de la parole.
 Avoir un message visible.

Se sentir légitime dans notre domaine de compétences semble primordial.

PISTE D’ACTIONS :

Créer des fédérations de travailleurs militants.

Besoin d’organisation pour nous rassembler sur un objectif commun : idée de création d’un « Collectif
Actif Direct ».
Ou utilisation des institutions engagées déjà existante.

Cibler clairement quoi ? Engager un débat public.

Nous exprimer en tant que travailleur-citoyen :


Utiliser les réseaux/les institutions/les médias : besoin de pros de la comm’ ?
Ne pas attendre les autorisations de son institution/secteur pour s’exprimer.
Ecrire une carte blanche aux médias (article en son nom… et en tant que travailleur social).
Faire des campagnes visibles et concrètes.

Utiliser « Traces de rue » pour créer un groupe d’actions.


Agir en fonctions des échanges clefs.

SENTONS-NOUS LEGITIMES !
TRACE DE RUE POUR CREER UN GROUPE D’ACTIONS !!
ACTIONS VISIBLES/CONCRETES/DIRECTES.

Quelles ressources (livres, sites internet, articles, …) pour nourrir la discussion ?

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- Franck Lepage – « Conférences gesticulées »

Sortir de la logique de
quartier

Les 3 mots clés de la discussion :

 Décloisonner – Stigmatiser –
Enfermer

Initiateur – Initiatrice du sujet : Sébastien Hertsens.

Participants de la discussion : Seb, Katheline, L.E.S., Namur, Dynaco, A.M.O. Point Jaune, …

Discussions – Éléments importants :

Il y a une identité forte liée à l’appartenance à un quartier : plus les quartiers sont paupérisés
plus la logique de quartier semble forte.
Quel est la responsabilité des T.S.R. dans le maintien de cet état de fait ? Les projets de type quartier
(« que veux-tu pour ton quartier », « comment changer ton quartier », …) ne renforcent-il pas le
sentiment de responsabilité par rapport au quartier ?
Quelle est la responsabilité des TSR dans le renforcement de ce sentiment ?
N’impose-t-on pas des périmètres de quartier en fonction de la volonté politique ?
Les réunions de quartier sont toujours abordées sur les problématiques plutôt que les ressources. On
traite souvent des problématiques générales à un niveau ultra-local.
Le travail de rue est souvent hyper-territorialisé…

Tout le monde ne ressent pas la puissance de la logique de quartier de la même manière ; elle peut
avoir des connotations positives.

Pistes d’actions :
- Aborder les habitants sur un autre angle que leur appartenance à un quartier.
- Mener des activités hors quartier (Activités sportives inter-quartiers).
- Favoriser au maximum la mixité.
Décoder au mieux la demande primaire (aller plus loin que : « qu’est-ce que vous voulez… un terrain
de foot ? »), travailler la convivialité des quartiers plutôt que les symptômes de ceux-ci.

Comment susciter l’intérêt chez les jeunes adultes ?

Les 3 mots clés de la discussion :

 Difficulté – Pistes – Solutions

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Initiateur – Initiatrice du sujet : Ignini Ketty.

Participants de la discussion : ?

Discussions – Éléments importants :

Le jeune est souvent consommateur, mais pas acteur des projets.


Partir de la demande des jeunes, mais aussi innover les projets, exemple de la voile pour les jeunes et
une activité ferme pour les plus petits.

Difficultés :
Manque de synergie entre les différents services.
Même avec différentes heures d’ouverture de la maison de quartier, les jeunes ne viennent pas.
Difficulté avec l’administration communale et les demandes de celle-ci, qui souvent ne sont pas en
lien avec la demande des jeunes.
Se poser la question si les jeunes sont réellement intéressés ? (« Quand j’étais jeune, j’avais envie
de m’investir dans des projets de quartier ? N’est-il pas normal ? »)
Difficile de mobiliser les jeunes, faudrait-il les fidéliser avec des activités plus simples ?
Attention à ne pas faire de doublon avec les autres associations (ex. : maison des sports pour les
activités sportives).
Beaucoup de pression du politique dans les différentes communes.

Pistes et solutions :
Accompagner les jeunes à la participation dans les différentes activités, même s’il faut
l’accompagner dans un autre organisme.
Ne pas attendre un accord des jeunes, mais imposer parfois une activité.
Mettre une farde à disposition des jeunes, afin qu’ils puissent mettre leur idées d’activité.
Activité urbaine : faire du graff, du skateboard, des animations de rue, des tags, etc…
Apporter du matériel pour la mise en place d’activité : cuisine pour les ateliers culinaires, table de ping-
pong…
Ouvrir une aide scolaire.
S’inclure dans différents services (ex. : ASBL de la région).
Aider les jeunes dans leur quotidien, à faire les intérims, les accompagner pour faire des C.V. et lettres
de motivation.
Mettre en place des activités diverses et innovantes (ex. : voile, fresque, graffiti, salle d’escalade, sport
de combat, …)
Mettre en place des réunions avec différents services afin de travailler ensemble, sur les
heures d’animation de rue.

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