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LES REGLEMENTATIONS

PRUDENTIELLES ET COMPTABLES DES


FONDS PROPRES DES BANQUES
CLASSIQUES ET ISLAMIQUES

Réaliser par :
- ABOUHILAL Rabie
- AIT BELAID EL Houcine
- BOUALLALA EL Mehdi

Encadrer par :
Pr. SOLHI Sanae
Sommaire:

INTRODUCTION : .......................................................................................................... 3
Partie1 : Les réglementations prudentielles des fonds propres ................................ 4
1- Définition des fonds propres ................................................................................. 4
2- Rôle des fonds propres......................................................................................... 4
3- Structure des fonds propres :................................................................................ 4
3-1- Selon Bâle I et Bâle II : ........................................................................................ 4
3-2- La structure des fonds propres des banques selon Bâle III.................................. 6
4- Les Réglementations prudentielles selon les accords de bale, ............................. 9
4-1- Les accords de Bâle : historique .......................................................................... 9
4-2- Bâle III, pour une meilleure gestion des risques bancaire : .................................. 9
4-3- L’impact des accords de Bâle sur le système bancaire classique et islamique : 10
Partie2 : Les réglementations comptables des fonds propres ................................ 16
1- Présentation des fonds propres selon le plan comptable marocain..................... 16
2- Comparaison entre les fonds propres des banques islamiques et les banques
conventionnels ........................................................................................................... 18
2-1- Bilan d’une banque islamique : .......................................................................... 18
2-2- Bilan d’une banque conventionnelle : ................................................................ 20
Conclusion : ................................................................................................................ 22

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INTRODUCTION

Les banques se trouvant au cœur même du processus d’intermédiation du crédit


entre épargnants et investisseurs, il ne saurait y avoir de croissance économique
durable sans un système bancaire solide et résilient. En outre, les banques
procurent des services essentiels aux consommateurs, aux petites et moyennes
entreprises, aux grandes entreprises et aux pouvoirs publics, qui dépendent
d’elles pour leurs activités aux niveaux à la fois national et international. Ce qui
donne aux banques un rôle majeur dans le système économique car elles ne
facilitent pas mal d’opérations qui seront très difficile à exécuter sans elles, Ce
rôle que les banques détiennent rendre une défaillance de système bancaire une
situation très grave et qui peut détruire des économies des pays entier, ce qui
donne aux fonds propres de ces établissements un rôle majeur pour faire face à
tels situation.
Si la crise économique et financière de 2007, a été aussi grave, c’est notamment
parce que, le secteur bancaire avait développé un effet de levier excessif tout en
laissant se dégrader progressivement le niveau et la qualité de ses fonds
propres. De plus, nombre de banques détenaient des volants de liquidité
insuffisants. Le système bancaire n’a donc pas été en mesure d’absorber ses
pertes. Au plus fort de la crise, le marché a perdu confiance en la solvabilité et la
liquidité de nombreux établissements bancaires. Au final, les pouvoirs publics ont
dû intervenir en procédant à des injections de liquidité sans précédent et en
mettant en place des soutiens en fonds propres et des garanties, exposant le
contribuable à de lourdes pertes.
Le Comité de Bâle s’emploie à accroître la résilience du secteur bancaire en
renforçant le dispositif réglementaire de fonds propres. Le nouveau dispositif
élève la qualité et le niveau des fonds propres réglementaires et étend la
couverture des risques. Il introduit un ratio de levier qui vient compléter les
mesures de fonds propres fondées sur le risque et qui vise à limiter le recours
abusif à l’effet de levier au sein du système bancaire, en fournissant, en outre,
une protection supplémentaire contre le risque.

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Partie1 : Les réglementations prudentielles des fonds
propres
1- Définition des fonds propres
Les fonds propres d’une banque sont constitués par son capital social, c’est-à-dire,
l’argent fourni par ses sociétaires ou par ses actionnaires et ses mises en réserve du
bénéfice net non consommé. Ces fonds appartiennent à la banque. Ils ne sortiront pas
de ses comptes et Ils ont pour fonction d’assurer la solidité de la banque. En effet, les
fonds propres bancaires constituent un matelas « de sécurité ». Ils permettent à
l’établissement bancaire de faire face à des situations imprévues susceptibles de
déstabiliser ses comptes, tels les retraits de dépôts, la faillite d’une entreprise, le défaut
de remboursement de crédit d’un particulier.

2- Le rôle des fonds propres


Dans le contexte de mondialisation actuel, l’existence de fonds propres en quantités
suffisantes est déterminante pour plusieurs raisons. D’une part, elle permet aux banques
d’avoir une position dominante sur le marché domestique pour préparer leurs futures
acquisitions internationales. L’exemple de la prise de contrôle du Crédit commercial de
France par le groupe HSBC qui possédait une capitalisation boursière trois fois plus
forte que celle de BNP Paribas et quatre fois plus importante que celle de la Société
Générale est révélateur à cet égard (Nekhili, Karyotis, 2008, 121). D’autre part, elle
permet de protéger les banques contre les prises de contrôle hostiles.

3- La structure des fonds propres :


3-1- Selon Bâle I et Bâle II :

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 Pour la catégorie 1 : Noyau de fonds propres (capital de base) :

a) Pour le capital social ; selon la définition du Comité, le capital social comporte les
actions ordinaires émises et intégralement libérées et les actions privilégiées sans
échéance et à dividende non cumulatif. Cet élément clé est le seul qui soit commun
à tous les systèmes bancaires des divers pays

b) Réserves publiées ; dans une société la partie des bénéfices annuels qui n’est pas
distribuée aux actionnaires (ou associés) mais laissée dans l’entreprise pour
améliorer la situation de ses fonds propres. On distingue principalement ‘les
réserves légales’ (imposée par la loi) et ‘les réserves statutaires’ (dispositions fixées
par les statuts).

 Pour la catégorie 2 : Fonds propres complémentaires :

a) Réserves non publiées ; Ces réserves doivent néanmoins être inscrites dans le
compte des profits et pertes et acceptées par les autorités de contrôle. Elles ne
peuvent être inclues au noyau des fonds propres à cause de leur opacité. En fait
ces réserves peuvent avoir la même qualité intrinsèque que les bénéfices non
distribués publiés, mais, dans le cadre d’une norme minimale convenue au
niveau international, leur absence de transparence et le fait que de nombreux
pays ne reconnaissent les réserves non publiées ni comme pratique comptable
admise ni comme élément légitime des fonds propres militent contre leur
inclusion dans le noyau de fonds propres.

b) Réserves de réévaluation ; certains systèmes de contrôle bancaires autorisent


la réévaluation de certains actifs à leur valeur courante – ou à un niveau plus
proche de cette valeur que leur coût d’origine – et par conséquent l’inclusion
dans le capital de base des réserves de réévaluation. Le Comité prévoit 55% de
réduction sur la différence entre la valeur comptable d’origine et la valeur de
marché. On effectue donc une réduction de 55 % sur la différence entre la valeur
comptable d’acquisition et la valeur de marché apparaît appropriée.

c) Provisions et réserves générales pour créances douteuses (PRG) ; sont


constituées en prévision de pertes éventuelles. Ces fonds sont prévus pour
d’éventuelles pertes futures. Si elles ne sont pas liées à des actifs particuliers,
elles peuvent entrer dans la catégorie des fonds propres complémentaires.
Lorsqu’elles ne reflètent pas une baisse identifiée de la valeur d’actifs
spécifiques, ces réserves sont admises dans la seconde catégorie de fonds
propres. Dans le cas, cependant, où des provisions ou réserves ont été créées
pour couvrir des pertes identifiées ou en regard d’une dévalorisation constatée
d’un actif ou groupe, elles ne sont pas pleinement disponibles pour faire face à
des pertes non identifiées pouvant apparaître ultérieurement dans d’autres
compartiments du portefeuille et ne présentent pas l’une des caractéristiques
essentielles des fonds propres. De telles provisions ou réserves ne devraient
donc pas être incluses dans les fonds propres. Les provisions générales ou

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réserves générales pour créances douteuses admises à figurer dans les fonds
propres de deuxième niveau aux termes des dispositions ci-dessus peuvent être
incluses dans la limites de 0,6 % des actifs pondérés des risques, en outre, les
provisions générales/réserves générales pour pertes sur prêts éligibles à
l’inclusion dans T2 seront limitées à un maximum de 1,25 point de pourcentage
des actifs pondérés du risque de crédit calculés selon l’approche standard.

d) Instruments hybrides de dette et de capital comprennent une série


d’instruments qui possèdent à la fois les caractéristiques du capital social et de la
dette. Leurs caractéristiques diffèrent d’un pays à l’autre, Les actions privilégiées
à dividende cumulatif, qui présentent ces caractéristiques, sont admises dans
cette catégorie.

e) Dette subordonnée à terme ; Une dette est dite subordonnée lorsque son
remboursement dépend du remboursement initial des autres créanciers
(créanciers privilégiés, créanciers chirographaires). Bien sûr, en contrepartie du
risque supplémentaire accepté, les créanciers subordonnés exigent un taux
d'intérêt plus élevé que les autres créanciers. Donc c’est une dette dont le
remboursement ne pourra intervenir qu'une fois les autres créanciers
remboursés. Investir dans ce type de produit financier est assimilé à un risque
actions.

3-2- La structure des fonds propres des banques selon bale III

 Tier 1 : Noyau de fonds propres (capital de base)


Le tier 1 est une expression utilisée dans le secteur bancaire et financier faisant
référence à une catégorie de fonds propres. Le tier 1 est constitué par les capitaux les
plus stables et les plus solides détenus par les établissements financiers.
Le Comité estime que l’élément essentiel des fonds propres, sur lequel il convient de
mettre principalement l’accent, est composé du capital social (actions ordinaires émises
et intégralement libérées et actions privilégiées sans échéance et à dividende non
cumulatif à l’exclusion des actions privilégiées à dividende cumulatif) et des réserves
publiées.
Tier 1 est constitués principalement du capital social et des réserves ;
Les fonds propres réglementaires de catégorie 1 correspondront à la somme des
catégories suivantes :
• Fonds propres de catégorie 1 sous forme d’actions ordinaires, (CET1)
• Autres éléments de fonds propres de catégorie 1,

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• La composante actions ordinaires et assimilées de T1 est constituée de la somme
des éléments suivants :
- Actions ordinaires émises par l’institution, qui satisfont aux critères d’inclusion
réglementaires (ou leur équivalent dans le cas des banques qui ne sont pas
constituées en société par actions)
- Primes l’émission : Primes liées au capital résultant de l’émission des actions
ordinaires et assimilées ;
- Bénéfices non distribués ;
- Actions ordinaires émises par les filiales consolidées de la banque et
détenues par des tiers, qui satisfont aux critères d’inclusion dans les actions
ordinaires et assimilées (catégorie 1) ;
- Autres revenus généraux et autres réserves publiées ;
Pour qu’un instrument soit inclus dans les actions ordinaires et assimilées de T1, il doit
remplir un certains nombres de critères détailler dans l’accord de bal III,

• Autres éléments de T1
Les autres éléments de T1 sont constitués de la somme des éléments suivants :
- Instruments émis par la banque qui satisfont aux critères d’inclusion dans les
autres éléments de T1 (et qui ne font pas partie des actions ordinaires et
assimilées) ;
- Primes liées au capital résultant de l’émission des instruments inclus dans les
autres éléments de T1
- Instruments émis par les filiales consolidées de la banque et détenues par
des tiers, qui satisfont aux critères d’inclusion dans les autres éléments de T1, et
qui ne font pas partie des actions ordinaires et assimilées ;
Pour qu’un instrument émis par l’institution soit inclus dans les autres éléments de T1 il
y’a un ensemble minimal de critères qui doit remplir,

 Tier 2 : Fonds propres complémentaires


Les fonds propres T2 correspondent à la somme des éléments suivants :
Reprend « Tier one » augmenté de plusieurs fonds de garantie,
- Instruments émis par l’institution qui satisfont aux critères d’inclusion dans les
fonds propres de catégorie 2 (et qui n’entrent pas dans la composition des fonds
propres de catégorie 1).
- Primes liées au capital résultant de l’émission des instruments inclus dans T2 ;
- Instruments émis par les filiales consolidées de la banque et détenus par
des tiers, qui satisfont aux critères d’inclusion dans T2 et qui n’entrent pas dans
la composition de T1

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- Certaines provisions pour pertes sur prêts, si le montant total des pertes
attendues est inférieur au total des provisions éligibles, les banques peuvent
inclure la différence dans les fonds propres complémentaires (T2) jusqu’à un
maximum de 0,6 % des actifs pondérés du risque de crédit. L’autorité de contrôle
nationale a toute latitude pour appliquer un plafond inférieur à 0,6 %.

Les minima
• la composante actions ordinaires et assimilées de T1 (CET1) doit, à tout moment, être
au moins égale à 4,5 % des actifs pondérés ;
• T1 doit, à tout moment, être au moins égal à 6,0 % des actifs pondérés ;
• le total des fonds propres (T1 plus T2) doit, à tout moment, être au moins égal à 8,0 %
des actifs pondérés.
• Le total des éléments (complémentaires) de la catégorie 2 est limité à un maximum de
100 % du total des éléments de la catégorie 1 ;
Les exigences minimales applicables aux actions ordinaires et assimilées de T1 et à
l’ensemble de T1 seront mises en place progressivement entre le 1er janvier 2013 et le
1er janvier 2015.

CET1 T1

Avant Bale III 2% 4%

Le 1er janvier 2013 3,5 % 4,5 %

Le 1er janvier 2014 4% 5,5 %

Le 1er janvier 2015 4,5 % 6%

S’agissant de l’exigence de fonds propres totale, le niveau actuel de 8,0 % reste


inchangé.
La différence entre cette exigence (8%) et celle de T1 peut être comblée au moyen des
fonds propres complémentaires (T2) et d’autres types de fonds propres de qualité
supérieure.

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4- Réglementations prudentielles selon les accords de bale :
4-1- Accords de Bâle: historique
• Depuis 1974, la supervision bancaire est un sujet qui est au cœur des
discussions du Comité Bâle. Hébergé par la Banque des
règlements internationaux à Bâle, ce dernier a déjà trois standards définissant
les règles prudentielles qui doivent être respectées par les différents organismes
financiers. Le premier a été publié en 1988 sous le nom de Bâle I, la deuxième
version intitulée Bâle II en 2004, et plus récemment la dernière version, Bâle III,
en 2010.
• La première version de Bâle a souligné l’importance pour la banque d’avoir des
fonds propres suffisants pour faire face aux risques crédits auxquels elle est
exposée. Pour y arriver, Bâle I subdivise le capital de la banque en trois
composantes (le noyau dur Tier1, les fonds propres complémentaires Tier2 et
les fonds propres sur-complémentaires Tier3), pour instaurer un ratio minimum
pour les fonds propres, appelé ratio de Cook.

Avec un minimum de 4 % sur le TIER 1.

Dans Bâle II, le comité a revu l’architecture globale des recommandations, pour les
organiser en 3 grands piliers :
• Exigences en fonds propres
• procédure de surveillance de la gestion des fonds propres
• Discipline de marché.
Le ratio de Cook a cédé la place au ratio de Mc Donough, qui prend en considération en
plus du risque crédit, les risques marchés et les risques opérationnels. Dans la seconde
version de Bâle, le seuil minimum du ratio n’a pas subi de changement.

4-2- Bâle III, pour une meilleure gestion des risques bancaire :

Le Comité de Bâle III a mis à jour les règles prudentielles de Bâle II, pour les fortifier
encore plus, en tirant des leçons des faiblesses qui ont été observées lors de la crise de
2007.
Les principales nouveautés de Bâle ont été notamment :

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 En renforçant des fonds propres :
• En améliorant la qualité des fonds via la redéfinition des composantes Tier1 et
Tier2 et la suppression de T3.
• En relevant les seuils des ratios.
• En introduisant un « volant de conservation » qui s’ajoute au seuil minimum de
8%, à construire par les banques durant les périodes propices pour faire face aux
périodes de crises.
 Introduction d’un « coussin contra-cyclique », dont l’objectif est de
permettre aux régulateurs locaux d’imposer des réserves, qui s’ajoutent
aux volant de conservation, selon les conjonctures économiques locales.
Ce coussin contra-cyclique doit être construit durant les périodes de
croissance positive des banques.
 Instauration de deux ratios de liquidité
• le « liquidity coverage ratio » (LCR), ratio à court terme, obligeant les
banques à garder en permanence un stock d’actifs liquides, et qui est supposé lui
permettre de résister à une crise de liquidité aigué d’une durée de 30 jours.
• le « net stable funding ratio » (NSFR), ratio moyen terme, vise à permettre aux
banques de résister à un an de situation de crise.
 Mise en place d’un ratio d’effet de levier :
• Qui est défini par le rapport des fonds propres sur le total de bilan (total actif ou
passif).

4-3- L’impact des accords de Bâle sur le système bancaire classique et


islamique :
4-3-1- Redéfinition des composantes des capitaux propres :

Depuis Bâle I, les capitaux propres des institutions financières ont été répartis en trois
composantes tier1, tier2 et tier3
Les accords de Bâle III introduisent une nouvelle sous composante du Tier1, le CET 1
(Common Equity Tier 1) pour remplacer le CoreTier1. Celui-ci regroupe les fonds
propres les plus solides et les plus restrictifs, destinés à absorber les pertes, tout en
étant encore plus sélectifs que son prédécesseur le Coretier1. Bâle III a aussi élargi la
liste des déductions à faire sur le Tier1 et sur le Tier2, et a supprimé le Tier3.

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4-3-2- Impact des nouvelles exigences sur les fonds propres
a- Nouvelles composantes des fonds propres et impact sur les banques
conventionnelles et les banques islamiques.

Cas des banques conventionnelles :


Dans une étude réalisée par le FMI, qui s’est basée sur un échantillon de 62 banques de
type LCF (institutions financières larges et complexes), l’impact de la nouvelle
redéfinition de Bâle III du CoreTier1 (CET 1) est très considérable : en effet 24 % en
moyenne du capital qui y figuraient à fin 2009 seront retranchés par les nouvelles
exigences pour l’ensemble de l’échantillon, laissant simplement 76 % de capital valable.
Ce taux varie en fonction du pays, mais aussi du type de la banque (banque
universelle, banque commerciale, banque d’investissement).

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Cas des banques Islamiques :
Pour les banques islamiques les fonds sont composés essentiellement de fonds de type
Tier1. Ceci émane de la structure simplifiée du capital des banques islamiques et de
l’absence de capitaux purement spéculatifs ou d’instruments hybrides toxiques, qui, au
regard de la Shari'a islamique, sont strictement interdits. Ce qui a comme principal effet
d’augmenter considérablement la qualité des fonds propres des banques islamiques
face aux banques conventionnelles. La différence dans la composition des fonds
propres des banques islamiques de celle des banques conventionnelles met à l’aise
les banques islamiques par rapport à la redéfinition des compositions des capitaux
propres par Bâle III. Ce fait lui permettra également de récupérer une partie du gap qui
la sépare de sa consœur classique, et augmenter sa compétitivité.

• Ratio CET1 : calculé sur la base de la composante CET 1 ramené aux actifs
pondérés des risques. Ce ratio passe de 2 % (CoreTier1) à 4,5 %.
• Ratio Tier1 : calculé en divisant Tier1 par actifs pondérés des risques. Ce ratio a
été augmenté de 4 % à 6 %.

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• Volant de conservation : Une nouvelle réserve que doit constituer les
banques durant les périodes propices, pour faire face aux situations de crise. Il a
été établi à 2.5% des actifs pondérés des risques.
Bâle III ajoute un 5ème ratio, appelé volant contra-cyclique, qu’il laisse le soin de définir
aux autorités locales de réglementation, en tenant compte de la conjoncture
économique. Ce ratio doit être établi entre 0 et 2,5 % des actifs pondérés des risques.
Il est à signaler que le déploiement de ces nouvelles exigences était prévu d’une
manière progressive entre 2013 et 2019.

b- Impact de l’augmentation des niveaux des ratios de fonds propres :

Cas des banques conventionnelles :


Toujours dans la même étude du FMI, un autre indicateur montre l’impact des nouvelles
définitions des ratios sur les banques conventionnelles (redéfinition du CET1,
augmentation du ratio et ajout d’un volant de conservation).
En effet, pour reconstruire les fonds propres des banques, le FMI a considéré
l’hypothèse d’une rétention de 60% des bénéfices. Sur cette base, ils s’est avéré que 5
des 80 banques ne seront pas conformes, si elles ne réalisent pas entre 2013 et 2019
au moins 60 % de la moyenne des profits réalisés entre 2004-2007. Ce chiffre augmente
à 10 banques pour des réalisations de 45 %. Ainsi, on constate que les banques sont
obligées de retenir une partie importante des profits pour reconstruire leurs fonds
propres, et donc moins de dividendes à distribuer aux actionnaires.

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Cas des banques islamiques :
Pour apprécier l’impact de l’augmentation des ratios des capitaux propres des banques,
on se basera sur une étude établie par « Sabira Rizwan, Noira Khan et Hafizullah
Khan » visant à calculer le ratio de solvabilité bancaire pour les banques islamiques
selon la formule de Bâle. Les résultats de cette étude qui a concerné une trentaine de
banques islamiques réparties sur 15 pays, ont montré que toutes les banques de
l’échantillon disposent d’un ratio de solvabilité bancaire qui satisfait largement les
exigences de Bâle III.
Le même constat pourrait être exprimé pour les seuils réglementaires du Tier1 et du
CET 1, et dont les ratios sont largement dépassés. En conséquence, cela confirme la
bonne qualité des fonds propres des banques islamiques (Concentrés essentiellement
au CET 1).

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• Ceci nous amène à affirmer qu’en plus de voir leur composition de fonds propres
rester la même, les banques islamiques vont bénéficier du fait que les banques
conventionnelles vont être pénalisées par l’application de ces nouvelles
exigences.
• L’application de ces exigences implique pour les banques conventionnelles
moins de profit à distribuer, et plus de réserves à constituer, ce qui donnera une
occasion aux banques islamiques d’être plus compétitive en matière de
profitabilité.

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Partie2 : Les réglementations comptables des fonds
propres

1- Présentation des fonds propres selon le plan comptable


marocain

Selon un circulaire de BANK AL-MAGHRIB intitule « Plan comptable des


établissements de crédit » ; la classe 5 du bilan de ces établissements concernant ces
fonds propres se compose des éléments suivants :

CLASSE 5 : COMPTES DE PROVISIONS POUR RISQUES ET CHARGES ET


DE CAPITAUX PROPRES ET ASSIMILES

Définition des rubriques du classe 5


Les comptes Libellée des comptes
(Selon le même circulaire de BAM)
50 - PROVISIONS 502 - provisions pour risques d’exécution Cette rubrique recouvre les provisions qui
POUR RISQUES d'engagements par signature permettent de constater l’existence de pertes ou
ET CHARGES 504 - provisions pour risques de change de charges dont la réalisation est probable mais
505 - provisions pour risques généraux l'évaluation incertaine ou qui ne font pas face à la
506 - provisions pour pensions de retraite et dépréciation d’un actif identifié.
obligations similaires
509 - provisions pour autres risques et charges

51 - PROVISIONS 511 - provisions pour amortissements Les provisions réglementées sont celles qui sont
REGLEMENTEES dérogatoires prévues par un texte législatif ou réglementaire
516 - provisions pour acquisition ou construction et dont la constitution est obligatoire ou
de logements destines au personnel facultative.
519 - autres provisions règlementées

52 - 521 - subventions d'investissement reçues Les subventions d'investissement sont des fonds
SUBVENTIONS 525 - fonds publics affectes non remboursables affectés par un tiers à des
ET FONDS financements particuliers. Les fonds publics
PUBLICS affectés sont des fonds reçus d’un organisme
public, affectés au financement d'actifs
AFFECTES
spécifiques et non remboursables ou
remboursables éventuellement sous certaines
53 - FONDS 531 - fonds de garantie à caractère mutuel conditions. Les fonds spéciaux de garantie sont
SPECIAUX DE 532 - fonds de soutien constitués des fonds de garantie à caractère
GARANTIE 539 - autres fonds spéciaux de garantie mutuel et des autres fonds spéciaux de garantie
de crédits distribués par l’établissement ou
distribués par d’autres établissements.

54 - DETTES 541 - dettes subordonnées à durée determinée Cette rubrique recense les dettes, à durée
SUBORDONNEES 542 - dettes subordonnées à durée indéterminée déterminée ou à durée indéterminée,
548 - interêts courus matérialisées ou non par un titre, dont le
remboursement, en cas de liquidation de
l’établissement, ne peut intervenir qu’après le
désintéressement de tous les autres créanciers.

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55 - RESERVES 551 - primes d’émission, de fusion et d’apport Les réserves sont la partie des bénéfices que les
ET PRIMES LIEES 552 - réserve légale actionnaires décident, en vertu d’une clause
AU CAPITAL 556 - écart de réevaluation légale, statutaire ou contractuelle, de ne pas
559 - autres réserves distribuer. Les primes liées au capital sont
constituées des primes d’émission, de fusion,
d’apport et des autres primes.
Pour la rubrique écart de réévaluation elle
comprend les écarts constatés lors de la
réévaluation des éléments du bilan.

57 - CAPITAL 571 - capital appelé Cette rubrique comprend le capital et les


572 - capital non appelé éléments assimilés au capital.
573 - certificats d'investissement et pour actionnaires capital non verse. Cette
574 - fonds de dotation rubrique correspond à la partie non appelée, ou
578 - actionnaires capital non verse non versée bien qu’appelée du capital

58 - REPORT A 581 - report à nouveau Cette rubrique comprend les résultats que les
NOUVEAU organes compétents ont décidé de ne pas
affecter.
59 - RESULTATS 591 - résultat net de l'exercice La rubrique résultat net de l'exercice enregistre le
598 - résultats nets en instance d’affectation bénéfice ou la perte de l’exercice.
Et la rubrique résultats nets en instance
d’affectation enregistre les résultats nets des
exercices antérieurs non encore affectés par les
organes compétents à la date de clôture de
l’exercice.

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2- Comparaison entre les fonds propres des banques islamiques et les
banques conventionnels
2-1- Bilan d’une banque islamique :

Afin de montrer la différence entre les fonds propres d’une banque islamique et une
banque classique, On prend comme exemple le bilan publié en 2014 par la banque
islamique de la Tunisie appelée « Al Baraka Bank Tunisia », et le bilan de la banque
marocaine « BMCI » arrêté au septembre 2016 :

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On constate que les fonds propres de la « BANQUE ALBARAKA » de la Tunisie sont
composés principalement du tier1 et plus précisément de type CET1, c'est-à-dire les
actions ordinaires (capital) et les réserves publiées, qui les rend des fonds propres de
bonne qualité et qui respectent largement les réglementations imposées par le comité
de bale.

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2-2- Bilan d’une banque conventionnelle :
Le bilan arrêté au 30 septembre 2016 et publié par la banque marocaine « BMCI » se
présente comme suit :

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On constate que les fonds propres de la «BMCI» sont composés des éléments de tier1,
c'est-à-dire du capital et des réserves, et de type tier2, c'est-à-dire, les dettes
subordonnées. Ce dernier élément fait la plus grande différence entre ces deux
exemples , puisque la dette subordonnée comme on l’a déjà défini dans la première
partie de ce travail, est un instrument qui représente un risque pour l’établissement à
cause de sa nature, au fait, il s’agit d’une dette dont le remboursement ne pourra
intervenir qu'une fois les autres créanciers remboursés même si son rendement est plus
élevé. ceci nous affirme que la qualité des fonds propres des banques islamiques est
plus élevée et dépasse même les exigences des accords de Bâle. et si on compare les
fonds propres d’une banque participative aux fonds propres d’une banque
conventionnelle, on trouve souvent que la banque islamique dispose toujours des fonds
propres de haute qualité, ce qui permet à cette dernière de faire face aux risques et être
plus résiliente en cas de crise et aux situations indésirables. Contrairement aux banques
conventionnelles qui supportent toujours un risque plus élevé que les banques
islamiques même en respectant les exigences des accords Bâle.

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Conclusion :

Le Comité de Bâle reconnaît que, en matière de gestion prospective des fonds


propres, l’étendue des pouvoirs des autorités de contrôle varie d’une juridiction à
l’autre. C’est pourquoi le présent projet expose les éléments fondamentaux d’une
saine planification des fonds propres. De l’avis du Comité, ces éléments sont
généralement applicables aux établissements bancaires tenus de mettre en
œuvre le dispositif de Bâle III.
Le Comité de Bâle considère que la planification des fonds propres est un
complément nécessaire à un cadre réglementaire robuste. Une saine
planification des fonds propres est en effet indispensable pour déterminer, avec
prudence, le montant, les catégories et la composition des fonds propres qui sont
compatibles avec une stratégie à long terme visant à donner à une banque les
moyens de poursuivre ses objectifs opérationnels tout en résistant à un
événement source de tensions. Plus généralement, l’amélioration des pratiques
de planification des fonds propres promeut l’objectif du Comité de Bâle, à savoir
une mise en œuvre homogène du dispositif de Bâle III afin de préserver la
résilience du système financier mondial.

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